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Au Québec, l’enseignant est appelé à prendre en considération les caractéristiques particulières et la singularité de l’environnement social et familial de ses élèves dans ses interventions éducatives (CSÉ, 2010; MÉQ, 2001). Le construit de différenciation pédagogique traduit cette idée (Legendre, 1998; Meirieu, 2004; Prud’homme, 2006). Si les efforts de conceptualisation de la différenciation pédagogique et d’identification des facteurs de différenciation ont conduit à des avancées significatives, l’analyse des pratiques différenciées utilisées par les enseignants ainsi que les sources auxquelles recourent ceux-ci pour connaître leurs élèves occupent peu de place. En partant de l’idée que l’interaction de l’enseignant avec la famille représente une source de connaissance de l’élève et une ressource pour la différenciation (Coelho, 1998), nous présenterons les résultats d’une étude de cas multiples analysant les pratiques professionnelles différenciées d’enseignants d’écoles primaires multiethniques de Montréal mises en œuvre auprès des élèves et de leur famille. Une comparaison constante effectuée entre des données issues des observations en classe et de la documentation envoyée par les enseignants aux parents des élèves (pratique effective) et des données d’entrevues (discours sur la pratique) a permis d’identifier et d’analyser les pratiques qui sont adaptées aux facteurs de différenciation identifiés par les enseignants chez les élèves immigrants et leurs familles.


Différentes études démontrent qu’une approche standardisée et eurocentrique, où les dimensions culturelles sont peu présentes, peut avoir plusieurs impacts négatifs sur les élèves autochtones, notamment sur la réussite éducative. De plus, de nombreux chercheurs soutiennent qu’une approche éducative holistique ou une pédagogie par le lieu pourrait être bénéfique pour ces élèves (Battiste, 2002). Pourtant, au Québec, il y a très peu d’études contextualisées sur les approches pédagogiques en milieu autochtone. La réussite éducative des élèves autochtones étant un enjeu primordial dans notre société, il nous semble important d’effectuer ce type d’études pour valider la pertinence de ces approches au Québec.

Une étude de cas reposant sur différentes sources de données empiriques, dont des entrevues avec des intervenants scolaire et communautaire ainsi qu’une analyse de documents administratifs, sera menée à Chisasibi, une communauté crie de la Baie-James. La commission scolaire crie intègre certains éléments de l’approche holistique et de la pédagogie par le lieu dans un projet pilote mené à Chisasibi, dans son plan stratégique et dans ses cursus de culture et de langue crie. L’étude de cas apportera des éléments descriptifs quant à la pertinence de l’approche holistique et de la pédagogie par le lieu dans une communauté spécifique tout en déterminant certaines pistes de recherches. Des résultats de recherche préliminaires seront présentés.

Alors que la formation universitaire en sciences est principalement orientée autour de la formation de chercheurs, les personnes aux études supérieures ont des aspirations plus grandes sur le plan du développement de compétences permettant de travailler dans des contextes industriels et interdisciplinaires (Smith et al., 2002). Ainsi, comment la formation en sciences peut-elle répondre à cela et préparer plus adéquatement au marché de l’emploi? La formation en entrepreneuriat offre des pistes intéressantes. Pour cette raison, notre équipe a voulu documenter des pratiques d’accompagnement entrepreneurial dans deux contextes : 1) une formation de 2e et 3e cycles en sciences quantiques à l’Université de Sherbrooke; et 2) l’accompagnement de l’incubateur Quantino, de l’Institut national d’optique, situé à Québec. Dans le cadre d’une recherche partenariale s’appuyant sur la méthodologie des systèmes souples (Checkland, 2010), nous avons recueilli des données issues d’observations et d’entrevues auprès de diverses parties prenantes : gestionnaires, personnes accompagnatrices, personnes étudiantes et incubées, acteurs financiers, etc. Cette communication présentera les résultats issus de l’analyse thématique (Paillé & Mucchielli, 2016). Elle exposera notamment les tensions entre les dimensions techniques, entrepreneuriales et humaines de la valorisation des technologies en sciences, ainsi que des pistes pour réunir les mondes universitaire et industriel.

Le Burkina Faso (BF) à un taux net de scolarisation de 64%, du fait que des parents choisissent d’instruire que certains de leurs enfants pour diverses raisons (économiques, culturelles…) privant ainsi des milliers d’enfants de leur droit à l’éducation. La situation n’est guère reluisante aussi pour les élèves qui ont eu la chance d’être scolarisés: taux élevés de redoublement et d’abandon ainsi qu’un taux d’achèvement au primaire estimé à 57%, ce qui signifie que des milliers d’élèves quittent l’école sans diplôme. Or actuellement, les études scientifiques sont assez unanimes à reconnaître que la collaboration école-famille (EF) et l’implication parentale dans le suivi scolaire favorisent le succès et luttent contre le décrochage, tout comme le style éducatif démocratique est par ailleurs présenté comme un prédicteur du succès scolaire. Cependant, l’absence d’études scientifiques à ce sujet au BF ne nous informant point sur l’état des relations de collaboration EF, ni sur les formes d’implications et le style éducatif des parents en lien avec le rendement des élèves, nous a amené à nous intéresser au sujet. Ainsi, dans cette communication, nous présenterons les résultats préliminaires d’une recherche portant sur les différents types de collaboration EF, d’implication parentale et les styles éducatifs qui existent au BF, et nous discuterons, de manière critique, de leurs liens sur le rendement des élèves du primaire, à travers des comparaisons entre zone rurale et urbaine. 



Les Orientations à l’Hésitation (OH) et à la Confiance (OC) sont des dimensions essentielles de l’estime de soi (ES). À l’adolescence, le jeune est amené à planifier les représentations qu’il a de lui-même en fonction de leur compatibilité avec ses préférences, ses projets et ses choix. L’évaluation de l’ES joue un rôle important dans ce processus. Cette étude établit quelques propriétés métriques de l’Échelle Balbinotti de l’estime de soi des étudiants (ÉBESÉ). L’ÉBESÉ évalue précisément ces deux dimensions (OH et OC) de l’estime de soi. À l’aide d’un échantillon de 362 étudiant(e)s de 11 à 20 ans, fréquentant les ordres d’enseignement primaire et secondaire, des résultats fort satisfaisants à quelques égards psychométriques ont été obtenus: les analyses factorielles indiquent un modèle bidimensionnel (exploratoire) qui s’ajuste aux données disponibles (confirmatoire); des corrélations inter-items, item-dimensions et item-échelle total appuient une solution à deux facteurs; les coefficients Alpha obtenus, par dimension (supérieurs à 0,70), démontrent l’homogénéité de la mesure, d’après le contexte théorique exploré. Finalement, l’inclusion d’une nouvelle dimension (Orientation au Respect Propre) est discutée, ouvrant sur la possibilité d’une version tridimensionnelle de l’ÉBESÉ. De plus amples recherches sont nécessaires afin de pousser l’étude des propriétés métriques de ce nouvel instrument.

Notre communication vise à apporter un premier éclairage sur la manière dont les élèves immigrants issus des minorités visibles décrivent leur expérience scolaire dans une région à très faible densité ethnoculturelle. Cette contribution s’est intéressée principalement à la façon dont ces élèves envisagent leur avenir et conviennent de leur propre investissement en vue de réussir dans leurs études (Brinbaum et al., 2013). Nous voulons comprendre le sens qu’ils attribuent à leur expérience scolaire en nous intéressant particulièrement à la dimension identitaire, soit le rapport qu'ils établissent avec leur école et le personnel scolaire; la façon dont ils se perçoivent, se considèrent par rapport aux autres élèves, se positionnent, se définissent et réagissentdans cet environnement. Des entretiens semi-dirigés ont été réalisés en 2014 auprès de dix (10) élèves dans deux (2) écoles secondaires d’une ville du Québec située dans une région à faible densité ethnoculturelle. Les énoncés recueillis suivent deux postures : restitutive et analytique (Demazière & Dubar, 2004) et font ressortir les «vécus» et les «perçus» de l’expérience scolaire de ces élèves en situation minoritaire. Les résultats permettent une saisie approfondie des marqueurs de la différence dans l’entendement de ces élèves et contribuent à élucider les aspects inhérents à leur réussite en milieu scolaire et les difficultés d’ordre identitaire susceptibles de freiner leurs aspirations scolaires.



Ce travail est en lien au Groupe de recherche en psychologie de l’Enfant et Être en vibration : esthétique, psychanalyse, langage et éducation au Programme d’études supérieures en éducation de l’Université d’État de Rio de Janeiro. L’objectif de cette recherche est d’identifier et de comprendre les représentations sociales de l’école partagée par les enfants haïtiens inscrits dans les écoles brésiliennes afin d’analyser les aspects de leur insertion sociale dans le contexte des écoles publiques de Mato Grosso et de Rio de Janeiro. Les études théoriques basées sur la théorie des représentations sociales dans leur approche ontogénétique (Moscovici, 2010). Sur l’éducation interculturelle, les études de Walsh (2009) ont été importantes dans le dialogue avec les réflexions sur le concept d’altérité et les relations raciales. Le racisme institutionnel et la migration contemporaine, plus spécifiquement la migration haïtienne et ses flux vers le Brésil, sont présentés à partir des études de Handerson (2015). L’exercice de production de données a été réalisé dans deux écoles élémentaires. La méthodologie utilisée s’inspire de l’approche qualitative de type ethnographique (André,1995). Sur la base d’expériences scolaires en Haïti et dans les écoles brésiliennes, les enfants interrogés ont caractérisé cette dernière comme un lieu de : 1) rencontre avec la différence et avec l’étranger; 2) les infrastructures, les possibilités et l’apprentissage; 3) l’impuissance, les préjugés et le racisme.

La loi sur le handicap du 11 février 2005 promeut en France une école inclusive. Les effets quantitatifs sont indéniables avec l’augmentation du taux de scolarisation des jeunes enfants en situation de handicap en milieu ordinaire (Pompili, 2015). Il convient également d’en apprécier les effets au niveau qualitatif auprès des différents acteurs de terrain. Dans cette perspective, la recherche présentée vise à retracer le parcours d’inclusion d’un jeune enfant, âgé de 4 ans, présentant des troubles du spectre autistique qui est scolarisé dans une classe de petite section de maternelle. Il a été suivi une fois par mois sur une année scolaire par le biais d’observations de classe filmées. De l’analyse des données recueillies à partir du cadre de l’interactionnisme symbolique et de concepts développés par Goffman (1974a, 1974b, 1975), trois dimensions complémentaires du projet d’inclusion ont pu être identifiées. Elles se situent à la fois du point de vue des professionnels (enseignants et accompagnants) et du point de vue des pairs d’âge : respect du cadre commun, possibilité de différenciation et instauration d’échanges pacifiés.

Pompili B. (2015). L’école primaire inclusive à l’an III de la refondation. Rapport à l’Assemblée nationale de la République française.

Goffman E. (1975). Stigmate. Paris : Éditions de Minuit.

— (1974a). Les Cadres de l’expérience. Paris : Éditions de Minuit.

— (1974b). Les rites d’interaction. Paris : Éditions de Minuit.

Afin de mieux comprendre leur dynamique motivationnelle et leurs choix scolaires, cette recherche (Noël, 2013) s'est intéressée à la valeur accordée aux études par des jeunes québécois de niveau postsecondaire. La perception de la valeur est définie comme un jugement porté sur la base de quatre composantes: l'intérêt, l'utilité, la réalisation et le coût (Eccles, 2005). Trois objets de la valeur ont été pris en compte : les études en général (ou le fait d'étudier), le programme et les cours, ce qui représente une originalité par rapport à des travaux antérieurs sur la perception de la valeur. Cette contribution vise à décrire et illustrer ce cadre d'analyse à double entrée (objets et composantes). Cette recherche qualitative a fait appel à une portion du corpus de Bourdon et Charbonneau (Bourdon et al., 2007). Le sous-échantillon comportait 185 entretiens semi-directifs (36 jeunes, en moyenne 5 entretiens chacun sur une période allant jusqu'à 5 ans après une première inscription au collégial) au sujet notamment des parcours scolaires des jeunes. Les résultats permettent de confirmer l'intérêt d'une grille d'analyse croisant composantes et objets et d'illustrer par des extraits de verbatim la forme que prennent les jugements des jeunes sur la valeur, ce qui présente un intérêt compte tenu du peu de travaux qualitatifs sur le concept de perception de la valeur, ainsi que la rareté des recherches sur la perception de la valeur des études de jeunes de niveau postsecondaire.

Des propos d’étudiantes et d’étudiants recueillis par le biais d’entretiens de groupes au cours des trois dernières années au sein du programme de maîtrise en enseignement au préscolaire et primaire de l’Université de Sherbrooke (Rondeau, 2011) indiquent que plusieurs d’entre eux ne sont pas motivés par une formule de maîtrise traditionnelle comprenant la rédaction d’un essai. C’est avec ces éléments en tête qu’a été créé un nouveau profil du programme de maîtrise, ci-après appelé la «maîtrise renouvelée». À la différence de l’ancienne formule, axée en grande partie sur la démarche de recherche classique (démarche discursive à visée impersonnelle), le fil conducteur de la maîtrise renouvelée passe par l’apprentissage de la connaissance de soi et par l’expérimentation d’une démarche réflexive réalisée en alternance avec la création d’un portfolio électronique professionnel. Dans la présente communication, nous rendrons compte d’une enquête qualitative qui visait à retracer les transformations identitaires vécues par les enseignantes et des enseignants de la première cohorte (2011-2012). Sur le plan méthodologique, nous avons procédé en deux temps : la constitution de récits phénoménologiques, suivie d’une analyse par théorisation ancrée. Nos résultats montrent que la nouvelle formule a représenté un levier important de transformation identitaire chez les participantes et participants qui ont su dépasser les seuils de résistance initiaux.

Une grande majorité d’aînés atteints de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée (MA2) reste à domicile grâce au soutien de leur proche aidant (INESSS, 2015). Ce rôle à plusieurs conséquences sur l'aidant (Appui pour les proches aidants d’aînés, 2016). Les infirmières œuvrant en groupe de médecine de famille (GMF) sont au premier rang pour intervenir auprès des aidants (Gouvernement du Québec, 2017; Khanassov et Vedel, 2016). Pourtant, il semblerait que les infirmières soient peu formées pour accompagner les proches aidants et pour identifier leurs besoins uniques (Gouvernement du Québec, 2017; Lee, Weston et Hillier, 2013). La pratique réflexive permet à l’apprenant d’être actif pour développer ses compétences en se basant sur ses conaissances antérieures et ses expériences relationnelles (Bulman et Schutz, 2013; Leclerc, Bourassa et Filteau, 2010). Le but de ce projet clinique est d’adapter et de mettre à l’essai une intervention de pratique réflexive (IPR) auprès d’infirmières en GMF pour améliorer leur compétence d’accompagnement des proches aidants de personnes atteintes de la MA2. Deux thèmes seront abordés lors de l’IPR : 1) les besoins des proches aidants de personnes atteintes de la MAet ; 2) la démarche thérapeutique dans l’identification de leurs besoins. Les résultats présentés porteront principalement sur le déploiement de l’IPR et les retombées de l’intervention sur le développement de la compétence d’accompagnement des infirmières. 

La façon dont une université conçoit ses salles de classe démontre sa vision de l’enseignement et de l’apprentissage. Quoique les salles de classe de plusieurs universités ne reflètent pas l’état des connaissances sur les conditions optimales d’apprentissage, les universités peuvent encourager l’engagement des étudiants en favorisant des stratégies pédagogiques collaboratives et actives dans la conception de tels espaces.

 

Les conférenciers présenteront une approche pour (re)penser la conception des salles de classe fondée sur des principes issus des recherches sur la conception d’espaces pédagogiques mis en œuvre avec succès à [Université], le tout illustré d’applications pratiques de ces principes dans une salle de classe. Ces principes, ainsi que les éléments de conceptualisation des salles de classe, ont été élaborés à partir d’une analyse approfondie de la documentation sur le sujet, de visites des salles de classe d’autres universités et de nos propres expériences. Ces principes ont eu des effets significatifs au niveau de l’exploitation et de conception sur le campus. Au-delà de l’amélioration des espaces, les principes de conceptualisation des salles de classe ont suscité la réflexion auprès de divers groupes, offrant un cadre conceptuel qui permet à repenser l’enseignement dans ces espaces. Les participants évalueront les possibilités d’appliquer ces principes de conception à leurs propres institutions. Une tournée des salles de classe rénovées suivra.

En contexte de plein air éducatif, les hiérarchies de statut dans les groupes peuvent avoir une incidence sur l’expérience des individus (ex. : sentiment d’appartenance) de même que sur le groupe (ex. : cohésion). L’objectif de cette étude était d’explorer comment certains processus d’acquisition et de maintien de statut social au sein d’un groupe d’expédition affectent les dynamiques d’inclusion et d’exclusion sociale. En nous appuyant sur des données ethnographiques et un cadre sociologique bourdieusien, nous avons exploré comment les membres d’un groupe d’expédition éducative ont utilisé leurs relations interpersonnelles et se sont engagés dans des interactions sociales spécifiques afin de maintenir ou d’améliorer leur statut. L’analyse des données a permis de mettre en évidence six stratégies relationnelles ayant eu des impacts sur l’exclusion ou l’inclusion sociale de certains membres du groupe. Les stratégies relationnelles sont des stratégies pseudo-conscientes susceptibles de procurer des avantages de statut à au moins un individu engagé dans une relation interpersonnelle et/ou dans des interactions sociales spécifiques. Ces stratégies dépendent des positions « objectives » des membres du groupe qui sont elles-mêmes déterminées par le volume et la structure de leur capital (culturel et symbolique). Les résultats ont permis de dégager des recommandations permettant d’outiller les éducateurs en plein air afin de favoriser des dynamiques de groupe plus inclusives.

Les Scientifines est un organisme montréalais dont la mission consiste à promouvoir les sciences auprès des jeunes filles de milieux socioéconomiques défavorisés. À travers des activités extrascolaires offertes (ateliers scientifiques, aide aux devoirs, Expo-Sciences, etc.), les filles développent diverses compétences de vie, tout en aidant à contrer le décrochage scolaire. Les Scientifines œuvre dans un contexte de diversité : non seulement les origines culturelles et ethniques des filles sont de plus en plus diversifiées, mais la majorité des animatrices-intervenantes sont elles-mêmes issues de l’immigration.

Cette communication présente les résultats d’un projet de recherche-action visant à outiller Les Scientifines à ajuster son approche d’intervention à la diversité ethnoculturelle. La méthodologie comportait trois piliers : observation non participante, entrevues semi-dirigées et groupes de discussion. Au-delà des résultats de l’analyse des séances d’observation (58), des entrevues individuelles (7) et des groupes de discussion (18), cet exposé mettra de l’avant la démarche collaborative qui a permis d’identifier les compétences-clés de l’intervention auprès des filles immigrantes, de soutenir les animatrices dans le développement de leurs habiletés et d’élaborer des outils qui correspondent à leurs besoins. En résumé, cette recherche démontre l’intérêt d’une approche qui met l’accent sur les savoirs coconstruits par les chercheur.se.s et les actrices du terrain.

Les jeux vidéo ayant comme trame de fond l’histoire offrent aux joueurs une possibilité qui demeure inaccessible même aux historiens : celle d’agir dans le passé. Le jeu Assassin’s Creed, qui connaît présentement un grand succès, permet aux joueurs d’avoir un certain contrôle sur des événements historiques qui se sont déroulés dans plusieurs pays du monde tels que l’Italie, les États-Unis, le Canada, la France, etc.

Par l’entremise des missions proposées, les joueurs sont amenés à côtoyer des acteurs historiques, à explorer des territoires, à développer des stratégies de jeu et, en fin de compte, à se créer une compréhension des différentes réalités qui peuvent avoir une influence sur les individus, à travers l’expérimentation (McCall, 2013).

Nous nous proposons d’analyser la série AC Rogue qui se déroule dans les années 1750-1760 lors de la Guerre de 7 Ans, qui oppose l’Europe et ses colonies du Nouveau Monde. Plus précisément, nous proposons de démontrer que les enquêtes menées par les joueurs combinent des stratégies de jeu à des éléments de la méthode historique, en ce qui concerne la formulation d’une hypothèse, la collecte des données, l’analyse et l’interprétation.

En tant qu’outil pédagogique en classe d’histoire, ce jeu permettrait à l’élève, placé au cœur même d’une simulation historique, de mettre en relation des faits et d’établir des liens de causalité, deux des habiletés intellectuelles propres à la méthode historique (Langlois et Seigrobos, 1992).

Le passage préscolaire-primaire représente une transition majeure dans la vie de l’enfant (Ahtola et al., 2011). En raison des changements qu’impose ce moment, certains enfants peuvent vivre des difficultés quant à leur ajustement socioscolaire. Or, il est reconnu que la capacité d’ajustement permet aux enfants de se conformer aux nouvelles exigences sociales et scolaires (Suchodoetz et al., 2009). Parmi les manières de favoriser l’ajustement des élèves se retrouvent les pratiques de transition menées par les enseignantes. La présente communication vise à traiter de la transition préscolaire-primaire au regard de l’importance accordée aux pratiques de transition de la part des enseignantes de 1ère année, du nombre de pratiques mises en place et de l’ajustement socioscolaire des élèves de 1ère année. L’échantillon est composé de 78 enfants dont l’âge moyen est de 6.06 ans, et de 5 enseignantes de la région de Québec. Une analyse corrélationnelle démontre que plus l’enseignante accorde de l’importance aux pratiques de transition, plus elle en met en place lors du passage vers le primaire (r = .904, p < .001). De plus, les données des analyses de régression montrent que le genre et l’importance accordée aux pratiques contribuent à expliquer l’ajustement socioscolaire. Enfin, ces résultats seront notamment discutés selon les notions de quantité et de qualité des pratiques de transition, ainsi que de la continuité pédagogique entre le préscolaire et le primaire. 

La diversité culturelle de la population québécoise et les enjeux qui en découlent (Bouchard et Taylor, 2008), la vitesse d’échange des savoirs théoriques et pratiques, à distance et en présence, transforment les profils des étudiants, des professeurs et des acteurs professionnels.

Or, en contexte interculturel, les différences et les divergences de représentations sociales, de système des valeurs, de styles d’apprentissage, de stratégies de travail et des pratiques d’enseignement et d’apprentissage, peuvent susciter des malentendus ou conflits (Barmeyer et Mayrhofer, 2002; Chevrier, 2003). L’expérimentation de chocs culturel (Cohen-Émerique, 1984) et éducationnel (Tsokaktsidu, 2005), peuvent conduire à des blocages « acculturative stress» (Berry, 1970), mais aussi à une confiance en soi, une autonomie accrue et un dynamisme pour poursuivre des études supérieures et des démarches socio-professionnelles permettant de « récupérer l’emploi qualifié » d’origine.

C’est ce que révèle l’étude de logique inductive (Merriam,1988), inspirée de la théorie ancrée (Glaser et Strauss, 1967), en illustrant les processus d’acculturation psychologique et d’adaptation socio-culturelle (Berry, 1997) appliqués par des étudiants résidents permanents ou citoyens canadiens, dans leurs études en présence ou à distance.

L'étude génère des recommandations institutionnelles appuyant l'insertion socio-académique et professionnelle des immigrants qualifiés pour pallier au choc démographique québécois.





La gestion de la classe et la didactique sont souvent présentées comme deux champs exclusifs de recherche. Par contre, dans la pratique des enseignants, ces deux dimensions sont intimement liées (Bulten, Charles-Pezard et Masselot, 2011). La recherche qui sera présentée dans le cadre de cette communication étudie les liens que des enseignants du primaire au Québec établissent dans leur pratique entre la didactique des mathématiques selon le paradigme constructiviste et la gestion de la classe. On présentera plus spécifiquement la démarche méthodologique qui s’inscrit dans une perspective qualitative, exploratoire et interprétative. Cette étude multicas (Yin, 1994) a comme particularité d’analyser les données avec la théorisation ancrée (Paillé, 2004; Strauss et Corbin, 1998). Elle sera réalisée dans la région de l’Outaouais, auprès d’enseignants du primaire ayant entre cinq et dix ans d’expérience. Afin de bien saisir le point de vue des acteurs et d’atteindre les visées de compréhension et d’explicitation, l’entrevue de confrontation, entre autres, sera utilisée comme instrument de collecte des données. L’articulation de cette méthodologie contribuera au développement des connaissances en didactique des mathématiques et en gestion de la classe, mais encore plus, à l’exploration du lien qui les unit. Finalement, elle permettra d’entrevoir des pistes visant à optimiser une gestion de la classe favorisant l’enseignement des mathématiques selon le paradigme constructiviste.

Jeux d’enfants se veut une approche novatrice misant sur les forces et sur l’acquisition de nombreuses compétences liées à la socialisation et aux divers développements des enfants de 0 à 5 ans. Issue du programme Abecederiandont l’efficacité est reconnue, (Sparling et al. 2007), l’approche est adaptée au contexte québécois et implantée depuis 2004. Dans un souci de déploiement de cette approche sur l’ensemble du territoire québécois, un financement d’Avenir d’Enfants est alloué pour une formation et un accompagnement des futures éducatrices (niveau collégial) et psychoéducatrices (niveau universitaire) qui travailleront auprès de cette clientèle. Le projet en est actuellement à sa deuxième année de réalisation. La communication présentera les résultats préliminaires du volet évaluatif qui aborde à la fois l’implantation et les effets perçus à court et moyen termes de la formation et de l’accompagnement reçu. Un devis mixte est préconisé. Des questionnaires sont administrés à la fin de chacune des formations ainsi qu’un sondage réalisé à six et 12 mois après la formation. A ce jour, 67 groupes ont reçu la formation permettant de rejoindre 1226 participants (13 collèges et 2 universités). Les résultats font ressortir un niveau élevé de satisfaction quant aux stratégies de formation et d’accompagnement utilisées. Quelques ajustements mineurs sont proposés. Les résultats permettent également d’identifier certains effets perçus à court et à moyens termes.

La sous-performance scolaire des élèves pourtant très talentueux, voire surdoués, est un sujet qui interpelle chercheurs comme éducateurs. Des études se sont penchées sur ce phénomène mais la majorité d’entre-elles offre des éléments d’explications assez incomplets en raison du nombre restreint de sujets qui limite la généralisation des résultats, ainsi que du peu de modèles explicatifs disponibles et validés dans la littérature scientifique. Si l’on considère la difficulté évidente de certains surdoués à s’adapter à leur environnement scolaire, les questionnements se limitent souvent à celui de l’enrichissement des programmes. Or, plusieurs études portant sur leurs caractéristiques psychosociales et familiales de ces élèves suggèrent que leurs difficultés d’adaptation ne relèvent pas toujours d’un manque de  stimulations cognitives. La présente étude se propose d’investiguer les rapports complexes qu’entretiennent des jeunes surdoués du secondaire avec leur environnement scolaire. Notre étude porte sur trois groupes d’élèves québécois de sec. I  d’une vingtaine d’écoles: 1- Surdoués sous-performant (n=100); 2- Surdoués performants (n=100); 3- Élèves dans la moyenne aux tests de Q.I. La discussion portera notamment sur les écarts de perception de l’environnement scolaire entre ces trois groupes concernant, entre autre, les pratiques pédagogiques, les climats scolaires (relationnel, d’appartenance, etc.), le soutien des adultes, la présence d’activité parascolaires.

Alors que les écrits nationaux et internationaux ainsi que les politiques publiques accordent une attention toute particulière aux enjeux relatifs à l’inclusion, les Noirs issus de l’immigration de deuxième génération demeurent défavorisés en éducation supérieure. De fait, ils détiennent des taux de diplomation universitaire bien inférieurs à celui du reste de la population canadienne (Chen et Hou, 2019 ; Turcotte, 2020). Cela est d’autant plus préoccupant lorsque l’on sait que la population noire ne cesse de croitre au Canada et qu’elle représente au Québec la minorité racisée la plus importante (Statistique Canada, 2019). L’analyse de contenu des écrits a permis d’identifier plusieurs facteurs qui interviennent dans la participation des personnes issues de l’immigration aux études supérieures au Canada et dont il y a lieu de tenir compte dans l’analyse des inégalités de parcours universitaires entre les groupes ethnoculturels. Néanmoins, il existe des limites qu’il importe de reconnaitre et de préciser. Aussi, très peu de données canadiennes et québécoises permettent de comprendre la nature de l’expérience étudiante vécue par les personnes noires de deuxième génération en contexte universitaire. Cette contribution vise à jeter un regard critique sur les facteurs influant sur la participation aux études supérieures chez les personnes issues de l’immigration, tels que recensés dans la littérature scientifique, afin d’ouvrir de nouvelles perspectives de recherche.

Aujourd’hui, l’éducation entrepreneuriale s’étend bien au-delà des écoles de commerce. Si les formations entrepreneuriales sont courantes dans les domaines du génie et des technologies, elles sont plus rares du côté des arts. L’éducation en musique est propice à son émergence, étant de plus en plus orientée vers le développement de la carrière (Angelo et al., 2021). Cette communication expose l’étude de cas (Yin, 2009) du cours « Modèles d’affaires de projets entrepreneuriaux artistiques », offerte au 2e cycle à l’École de musique de l’Université de Sherbrooke. Des entretiens individuels et des groupes de discussion ont été réalisés avec des personnes étudiantes ayant suivi le cours entre 2020 et 2021 afin de décrire leur expérience. Les résultats de l’analyse par questionnement analytique (Paillé & Mucchielli, 2016) mettent en lumière des défis associés à la rencontre entre entrepreneuriat et musique, sur le plan : 1) des conceptions des personnes étudiantes par rapport à l’entrepreneuriat; 2) de la double identité artiste-entrepreneur; et 3) des conditions nécessaires sur le plan pédagogique pour traverser ces défis. Par ailleurs, l'éducation entrepreneuriale, au sens « d'apprendre à s’entreprendre » (Fayolle et al., 2016), invite les artistes à se projeter comme entrepreneurs, sans toutefois dénaturer ce qui les motive à se développer comme artiste. Elle leur permet de se structurer pour mettre en œuvre un projet de carrière viable et, ultimement, vivre de leur art.

Cette communication effectuée en binôme a pour objectif d’exposer une analyse critique par l’intermédiaire d’une démarche praxéologique d’une pratique de pédagogie différenciée au collège. Au regard de cette étude, quels sont les enseignements spécifiques, de réflexion et projectifs annonciateurs de perspectives évolutives dans l’enseignement d’une discipline ? Un rappel définitoire de la praxéologie ancre notre démarche. La méthodologie dont la finalité est le décorticage des séances effectuées s’appuie sur les méthodes collaboratives afin de parvenir à corriger en cours d’action d’éventuels dysfonctionnements. La présentation d’une séance avec les supports pédagogiques permet de mettre en exergue des constats au sujet de la mise en œuvre de cet outil. Les difficultés de cette démarche et de son emploi avec des adolescents, puis les leviers spécifiques et les axes porteurs nous donnent un socle d’accès aux enseignements résultants de cette analyse. L’aspect novateur, évolutif et motivant du support de cette pédagogie différenciée est indubitable. Toutefois, le contexte d’exercice exige confiance, synergie et convivance. Cette méthode astreignante pour l’enseignant incite les élèves à se dépasser et les valorise. Elle se révèle être un outil performant. Elle peut, elle doit être intégrée dans les formations pour enseignants ainsi qu’au sein des données disponibles pour les programmes scolaires et leur efficience.



La mondialisation et le besoin de main d’œuvre qualifiée font de la réussite scolaire un enjeu social. Tous les élèves n’obtiennent pas le diplôme du secondaire (Unesco, 2007). En Haïti, ce diplôme fait le passage du secondaire au lycée. Cette étape marque un rapport au savoir délicat pour les élèves pauvres plus à risque au plan de la réussite (Larose et al., 2006). Les sujets étudiés, âgés de 15 à 17 ans, vivent dans la précarité mais forment la minorité d’élèves qui réussissent à l’école.

La réussite scolaire est une notion polysémique associée aux facteurs individuels, familiaux, scolaires et sociaux. Les discours et les actions des élèves sont peu étudiés. L’ethnométhodologie, courant sociologique axé sur les actions quotidiennes et décrivant la compétence des individus à donner un sens à leur vie, permet d’envisager la réussite comme une construction des acteurs et met l'élève au centre de l’explicitation de sa réussite. La question de recherche est : comment les élèves haïtiens performants issus de milieu défavorisé construisent-ils leur réussite scolaire dans leurs actions scolaires ? L’objectif général consiste à décrire les actions des élèves pour comprendre la réussite en milieu défavorisé.

Les données sont collectées par observation, entrevues et journaux des 12 sujets. L’analyse inductive  générale en cours révèle le rôle de l’élève et du milieu. Les retombées sont les pratiques (apprentissage/étude) des élèves pour favoriser la réussite en milieu défavorisé.

La dernière réforme de l’éducation au Québec ouvre la voie à la réalisation d’approches novatrices qui se distinguent du courant traditionnel plus compartimenté. Dans cette optique, les orientations ministérielles impliquent, entre autres, une diversification voire une redéfinition des approches éducatives en mettant l’accent sur le décloisonnement des disciplines et des activités interdisciplinaires (MEQ, 2006). L’entrepreneuriat scolaire constitue un contexte privilégié pour soutenir les projets interdisciplinaires en vue d’améliorer la réussite et persévérance scolaires, un objet d’étude peu documenté (Pépin, 2011). Le but de la recherche est de décrire l’implantation et la mise en œuvre de projets interdisciplinaires en contexte entrepreneurial. Les modèles théoriques de Rogers (2003) et de Proulx (2004) servent d’assises théoriques. Deux outils sont utilisés pour la collecte des données issues de personnels scolaires, soit un groupe de discussion (n=6) et des entrevues individuelles (n=8). Les résultats préliminaires révèlent que les projets interdisciplinaires incluent plus de deux matières scolaires et une évaluation d’aide à l’apprentissage. La réalisation des projets suscite la motivation et l’engagement des personnels, mais peu de collaboration se manifeste entre eux. Des hypothèses sont émises pour favoriser une approche structurante des projets interdisciplinaires et une concertation parmi les personnels scolaires afin d’assurer la poursuite desdits projets.