Aller au contenu principal
Il y a présentement des items dans votre panier d'achat.

L’utilisation des réseaux sociaux serait l’activité la plus populaire chez les adolescents (Rideout, Foehr et Roberts, 2010). Par contre, un nouveau phénomène nommé la dépression Facebook montrerait que les adolescents utilisant les réseaux sociaux pendant un grand nombre de temps présenteraient des signes cliniques de dépression (O'Keeffe et Clarke-Pearson, 2011). D’autres chercheurs sont plus prudents et appellent à davantage de recherche avant de se prononcer sur l’usage des réseaux sociaux chez les adolescents (Jelenchick, Eickhoff et Moreno, 2012). L’objectif de notre recherche est de vérifier dans quelle mesure la durée d’utilisation de l’ensemble des réseaux sociaux utilisés par les adolescents influence sur les problèmes affectifs de ceux-ci. Notre échantillon compte environ 900 étudiants de première à cinquième secondaire. Les mesures de problèmes affectifs ont été recueillies à l’aide de l’échelle de problèmes affectifs du YSR (Achenbach, 2001) qui mesure le niveau de dépression majeure et de dysthymie tel que proposé par le DSM tandis que la durée d’utilisation a été mesurée à l’aide d’un questionnaire maison. Les résultats préliminaires par analyse de régression montrent qu’une fois contrôlée pour le sexe et l’âge, la durée d’utilisation hebdomadaire des réseaux sociaux influence significativement, mais faiblement sur les problèmes affectifs. La discussion portera sur les liens entre la dépression et l'utilisation abusive des réseaux sociaux.

L'étudiant dyslexique de niveau universitaire est confronté à d'importants enjeux relationnels avec le personnel de l'enseignement supérieur (CAMERON et NUNKOOSING 2012). Ceci s'explique, d'une part, par le comportement qu'il adopte en contexte d'apprentissage. Par cumulation d'états anxieux générés par des expériences stigmatisantes suscitées par sa dyslexie (MCNULTY 2003), l'étudiant dyslexique a développé des traits de personnalité évitante (voir image en annexe). Cet étudiant est alors porté à limiter ses interactions avec le corps enseignant par anticipation d'incompréhension relativement à sa condition (DENHART 2008). D'autre part, par défaut de connaissances pratiques sur la dyslexie et sur la réalité de celui qui en est atteint, le personnel de l'enseignement supérieur n'est pas outillé pour accompagner convenablement les étudiants dyslexiques (CAMERON et NUNKOOSING 2012).

À l'issue de cette recherche documentaire axée sur la réalité du dyslexique à l'université, il apparaît primordial de restaurer la relation que l'étudiant dyslexique a avec lui-même afin de l'amener à adopter une approche positive en contexte d'apprentissage et ensuite réédifier la communication entre lui et le personnel de l'enseignement supérieur. En réponse à ces objectifs et sur une base disciplinaire de design d'information, nous proposons une cartographie de l'écosystème de l'étudiant dyslexique à l'usage des deux parties en vue de favoriser la communication.

??La lecture interactive permet de questionner l’enfant sur les composantes récurrentes du récit et sur la théorie de l’esprit (TOM). Or, on remarque que l’enfant autiste accuse des difficultés dans le développement de la TOM et dans la compréhension-production du discours narratif. Ainsi, des interventions en lecture interactive ont été faites quotidiennement pendant dix mois avec une enfant autiste de onze ans. L’objectif de la recherche est de relater la progression de l’enfant, en ce qui a trait à l’attribution d’états internes aux personnages (TOM) et à l’identification des composantes récurrentes du récit ainsi que la complexification des interventions faites par l'adulte. Pour ce faire, trois lectures interactives ont été analysées sous deux angles soit l’identification d’états internes (Veneziano, 2010) et la structuration du rappel de récit (Makdissi et Boisclair, 2008). Les résultats indiquent que l’adulte a complexifié ses interventions et que l’enfant a augmenté sa compréhension du récit et de la TOM. Cette évolution permet d’entrevoir une nouvelle façon d’intervenir après des enfants autistes ayant des retombées sur leur compréhension du récit et sur celle d’autrui.

Cette communication propose de présenter les résultats d’une recherche doctorale en cours portant sur les principes de justice (Boltanski & Thévenot, 1991) des pratiques éducatives auprès des jeunes en situation judiciaire. L’évolution de la doctrine judiciaire, et de l’administration en charge de la mission éducative, met à jour une pluralité de mondes. A cet égard, il nous est apparu capital de clarifier cela à la lueur du cadre théorique des théories des conventions. C’est pourquoi nous avons mené une recension des textes juridiques traitant de la question éducative d’une part et, observer l’usage de ces textes (Carbonnier, 2004) dans un service de coordination régionale. Outre ce travail autour des textes, des monographies d’établissements et de services éducatifs du territoire régional  ainsi que des entretiens exploratoires complètent le recueil de données. Il en ressort deux éléments. Tout d’abord le travail de modélisation, de la pluralité des mondes et des dénonciations à partir d'une classification des personnes et des objets en interdépendance, cherche à saisir les enjeux autour des pratiques éducatives en milieu judiciaire. Enfin, cette modélisation est investie pour analyser les situations ordinaires où des professionnels effectuent des compromis locaux, telles que l'écriture collective d'un projet de service.

La présentation proposée, élaborée en collaboration avec l’organisme Réseau Réussite Montréal (RRM), se penche sur la transition au collégial des jeunes n’ayant pas initialement obtenu leur diplôme d’étude secondaire au moment prévu, ou l’ayant obtenu avec peine en raison d'obstacles multiples. Elle comprend deux objectifs : 1) présenter leurs différents parcours de transition, et 2) souligner les sources de soutien et les services ayant contribué à leur admissibilité et à leur réussite au collégial.

Ces objectifs ont été réalisés à partir d'un échantillon de 386 jeunes issus de milieux socioéconomiquement défavorisés de Montréal et des régions avoisinantes interviewés en personne à deux reprises, soit à la fin de l’adolescence (Mâge =16 ans) et au début de l’âge adulte (Mâge=20 ans). Les analyses effectuées sont mixtes (qualitatives et quantitatives) et réalisées à partir de données détaillées tirées d’entrevues et de divers ensembles de données administratives, provenant notamment des ministères de l’Éducation.

Jusqu'à maintenant, deux principaux parcours de transition ont été identifiés : un composé de jeunes persistants et accédant au collégial (25%, n = 91) et un second composé de jeunes transitant vers la formation générale aux adultes et y demeurant de façon prolongée (26%, n = 98). Les jeunes rapportant avoir une passion sont plus nombreux à se retrouver dans le parcours de persistance, de même que ceux issus des minorités ethniques, D'autres résultats sont à venir. 

En l’absence d’orientations ministérielles, au Québec, l’encadrement des mesures de contention et d’isolement varie d’un centre de services scolaire à l’autre. Pourtant, la décision d’utiliser des mesures de contention est une activité réservée à quelques professionnels. Vu le risque de préjudices associé, il importe de se demander si les acteurs du réseau de l’éducation possèdent les compétences professionnelles pour agir à l'intérieur des balises légales.

L'objectif de l'étude réalisée vise à qualifier l’écart séparant l’interprétation de la loi des savoirs professionnels d’acteurs des milieux scolaires. Deux études ont été effectuées lors de l’année 2022-2023 : une étude descriptive par enquête au moyen de questionnaires électroniques, et une étude qualitative phénoménologique à l’aide d’entrevues semi-dirigées auprès de 32 gestionnaires et intervenants.

Les résultats préliminaires proposent qu’une majorité des participants ayant répondu au questionnaire se disent familiers avec la loi et sont au fait des motifs justifiant une mesure de contrôle. Cependant, la plupart ne savent pas qu’une activité réservée existe. L'étude qualitative permet de découvrir le désir de balises et de formation au sein des écoles.

Cet état des connaissances indique que des changements de pratique s'imposent afin de respecter le cadre législatif. Au-delà du respect de la loi, le plus important est d'assurer la protection des élèves en mettant de l’avant le rôle essentiel des professionnels habilités.

Le décrochage scolaire est un problème sérieux en raison de ses conséquences néfastes pour l’individu et pour la société. Plusieurs facteurs de risque du décrochage ont été identifiés à ce jour mais il serait important d’examiner davantage les variables modératrices qui exercent des effets sur cette relation. Des études suggèrent que certains traits de personnalité pourraient modérer la relation entre ces facteurs de risque et le décrochage scolaire. Plus particulièrement, le Contrôle (« Conscientiousness ») pourrait avoir soit un effet de protection ou de vulnérabilité. Cette étude vise donc à examiner si le Contrôle modère la relation entre différents facteurs de risque et le décrochage chez les adolescents. Les données utilisées proviennent de l’étude Stratégie d’Intervention Agir Autrement (SIAA). L’échantillon compte 1864 adolescents provenant de 62 écoles secondaires québécoises. Les prédicteurs ont été mesurés par le biais de questionnaires auto-révélés remplis en classe par les adolescents, tandis que le statut de décrochage a été obtenu par les données officielles du MÉLS. Des analyses de régression logistique ont démontré qu’après avoir contrôlé pour l’effet de plusieurs facteurs de risque connus, le Contrôle s’avère un facteur de vulnérabilité. En effet, lorsqu’il y a un niveau élevé de relations conflictuelles avec les enseignants, les adolescents qui ont un niveau élevé de Contrôle sont plus à risque de décrocher que ceux qui ont un niveau faible de Contrôle.

Les recherches actuelles portant sur l’éducation des enfants sourds (ex. Kristoffersen et Simonsen, 2014) mettent en évidence l’importance de la littératie comme un enjeu pour le développement du langage précoce chez ces enfants et le développement de sa participation sociale (Letscher et al., 2013). La littératie est vue ici sous l’angle de la maîtrise de la lecture et de l’écriture et des usages sociaux de l’écrit permettant à la personne de participer activement dans la société et dans différents contextes (ex. Burgat, 2009; Lacelle, Lafontaine, Moreau et Laroui, 2016). Or, les enfants sourds ont un niveau de compétence moins élevé de littératie par rapport aux pairs entendants (Berthiaume et Daigle, 2014; Kristoffersen et Simonsen, 2016) et un défi réside pour l’élève sourd tant dans le développement des habiletés en lecture, que les habiletés d’écriture. Une analyse exploratoire et descriptive met en évidence des résultats en lecture (reconnaissance de mots, compréhension, vocabulaire) et en écriture (mots réguliers et irréguliers) d’élèves ayant une surdité du primaire et du secondaire au Québec, comparativement à un groupe d’élèves entendants. Un mode de communication bilingue d’enseignement pourrait-il favoriser l'apprentissage chez les élèves sourds?

Plusieurs adolescents dysphasiques abandonnent leurs études avant l’obtention d’un diplôme. Les comportements adoptés par leurs parents influencent le développement de leur autodétermination, un tremplin pour soutenir le goût de l’école (Bergeron, 2013). D’une part, ces comportements doivent être adaptés aux capacités du jeune. D’autre part, il doit les apprécier. S’inscrivant dans un paradigme qualitatif/interprétatif et inspirée du modèle éducatif fonctionnel de l’autodétermination (Wehmeyer et Lachapelle, 2006), cette recherche vise à : 1) Dresser un portrait des comportements parentaux adoptés pour supporter le développement de l’autodétermination d'adolescent dysphasique et 2) Connaitre l’opinion des adolescents sur ces comportements. Quatre adolescents dysphasiques et six parents ont participé à une entrevue individuelle semi-dirigée. L’analyse des entrevues a permis d’identifier des comportements parentaux visant à soutenir ce développement et de mieux comprendre comment ils sont interprétés par les jeunes concernés. Il fut également possible de décrire deux constats associés à ce support parental et de proposer trois recommandations aux parents afin de l’optimiser (ex. : établir des objectifs avec lui). Ces résultats permettent de mieux orienter et personnaliser l’aide à apporter à ces jeunes qui doivent quotidiennement faire face aux problématiques liées à leur trouble langagier.

Le développement de l’identité professionnelle pour les enseignants en formation professionnelle (FP) du Québec constitue un enjeu au cœur de la professionnalisation. Les politiques ministérielles (MEQ, 2001) et les recherches (Balleux, 2006; Balleux et Perez-Roux, 2011; Deschenaux, Monette, et  Tardif, 2012; Deschenaux et Roussel, 2008) de ce secteur d’enseignement convergent : l’expérience de métier antérieure à la bifurcation vers la profession enseignante est à la base de l’enseignement en FP. C’est d’ailleurs par leur identité professionnelle de métier que se définissent généralement ces enseignants. Parmi les représentations qui forment l’identité de métier, tout comme la nouvelle identité professionnelle d’enseignant, les valeurs occupent une place prépondérante. Afin d’identifier et d’analyse les systèmes de valeurs des enseignants en FP et leur rôle dans la transition identitaire opérée, les données collectées par des entrevues individuelles sont soumises à une analyse de discours inspirée de L’Écuyer (1990, 1991). Cette communication présentera les éléments à la base du modèle associant la théorie des systèmes de valeurs de Schwartz (2006) et celle des dynamiques identitaires de Perez-Roux (2011), dont s’inspirent le guide d’entrevue et le plan d’analyse du discours des enseignants en FP.

Cette communication s’intéresse au processus de changement institutionnel entrepris par les politiques éducatives, notamment ceux de la politique de l’adaptation scolaire au Québec (1999).

Notre communication traite particulièrement de ces questions :

 1-    Quelles sont les transformations introduites par la politique d’adaptation scolaire et les principales critiques qui lui sont adressées ?

2-    Quels sont les processus qui président au changement et à la mise en œuvre des politiques? Quels sont les processus de construction de la légitimité et ses dimensions ?

3-    Comment la politique de l’adaptation scolaire est-elle légitimée à travers sa mise en œuvre par les enseignants ?

Avec ces questions notre propos est de cerner la problématique du processus du changement institutionnel au regard de la construction de la légitimité de la politique de l’adaptation scolaire à travers sa mise en œuvre. Nous présentons les dimensions de la légitimité (Suchman) et du processus de changement institutionnel en lien avec l’analyse des politiques publiques et les théories néo-institutionnelles.

Les enfants dyslexiques éprouvent de grandes difficultés en écriture, notamment en orthographe. Le principal objectif de cette étude est d’analyser les erreurs de fusion/segmentation (ex. : lavie; camp pigne) des dyslexiques en comparant les textes à ceux de deux groupes de normo-scripteurs (CL et CA). 32 enfants dyslexiques, 24 enfants contrôles plus jeunes (CL), mais de même compétence écrite et 24 enfants contrôles de même âge chronologique (CA) ont été évalués. Les dyslexiques étaient inscrits dans une école spécialisée et avaient un diagnostic de dyslexie/dysorthographie mixte. Chaque participant a produit un texte et toutes les erreurs de frontières lexicales ont été analysées. Les résultats indiquent que les erreurs de fusion/segmentation sont plus nombreuses chez les dyslexiques que chez les enfants CL et que chez les enfants CA. Les dyslexiques et les CA commettent plus d’erreurs de fusion (ex. : lavie) que d’erreurs de segmentation (ex. : camp pigne) alors que les CL commettent autant de fusion que de segmentation. L’analyse des résultats indique également que les dyslexiques commettent plus d’erreurs de frontières lexicales non phonologiquement plausibles alors que les CA et les CL font davantage d’erreurs de frontières lexicales phonologiquement plausibles. Ces résultats sont discutés en termes d’organisation des représentations lexicales dans le lexique mental. La question de l’importance de représentations lexicales appropriées pour orthographier est soulevée.

Maints auteurs mettent en exergue les transformations qu’a connues le monde du travail durant les dernières décennies et leurs répercussions sur les parcours professionnels des individus (ex., Blustein et al., 2019; Négroni et Mazade, 2019). Ces parcours deviennent de plus en plus imprévisibles et incertains pour bon nombre de travailleurs et travailleuses (p. ex., Bessin et al., 2010; Savickas et al., 2010). L’ère transitionnelle contemporaine dépeint un monde du travail jonché de ruptures, de bifurcations, de reconversions et de mobilités professionnelles (Guichard, 2015; Olry-Louis et al., 2017). Par ailleurs, si, dans ce contexte, la question des transitions a connu un regain d’actualité, il importe de souligner que les transitions peuvent revêtir un caractère différent selon qu’elles soient planifiées ou contraintes (Fourez et al., 2018; Mazade, 2014). Lorsque la transition n’est pas anticipée ou orchestrée par l’individu lui-même, celle-ci peut surprendre et être assimilée davantage à une crise à laquelle il faut faire face pour trouver une issue opportune. C’est particulièrement à cette forme de transition que nous nous pencherons dans le cadre de cette communication dont l’objectif est de présenter les résultats préliminaires d’une recherche doctorale – de type qualitatif – qui propose d’apporter des éclairages nouveaux sur l’expérience contrainte de la perte d’un emploi de carrière examinée sous l’angle de l’identité professionnelle et du rapport au travail.

Les pratiques d’enseignement déclarées visant le développement des composantes du langage chez les élèves ayant une déficience intellectuelle moyenne à sévère

 

Les objectifs de la présente recherche sont de décrire et analyser les pratiques d’enseignement déclarées visant le développement du langage chez élèves de 5 à 21 ans ayant une déficience intellectuelle moyenne à sévère. Selon Owens (1999), le langage est souvent l’aspect le plus « touché ou détérioré » chez cette clientèle. Dans la littérature de recherche, on a peu d’informations sur les pratiques d’enseignement visant le développement des composantes du langage auprès des élèves ayant une déficience intellectuelle moyenne à sévère. Sur le plan méthodologique, l’approche utilisée est essentiellement qualitative (Savoie-Zajc, 2011). Les données sont recueillies au moyen d’entrevues semi-dirigées auprès d’enseignants travaillant dans des classes de déficience intellectuelle. Le traitement des données  a été effectué selon la stratégie d’analyse de contenu de Bardin (2003). Les résultats indiquent que les pratiques d’enseignement sont centrées sur le développement des composantes expressives et réceptives du langage. Les principales dimensions touchées sont la forme, le contenu et l’utilisation. Dans la communication, des pistes d’action seront suggérées afin d’améliorer les pratiques d’intervention visant le développement de la communication auprès de la clientèle visée par l’étude.

 

Au Canada, les politiques d'éducation soulignent que tous individus devraient avoir des possibilités adéquates d’apprendre les sciences. Mais, la performance académique des étudiants ayant des troubles d’apprentissage (ETA) est inférieure en science comparativement à leurs pairs typiques. Certaines études démontrent que les professeurs de sciences au secondaire ont développé des approches pédagogiques innovantes pour favoriser la réussite des ETA. Néanmoins, les études portant sur les stratégies développées par les professeurs au collégial pour améliorer l'apprentissage des sciences pour les ETA sont inexistantes. Notre étude explore les stratégies pédagogiques développées par les professeurs de sciences au collégial pour améliorer l’apprentissage des ETA. Grâce à des entrevues semi-structurées, nous avons recueilli et analysé des données de 18 professeurs de sciences au collégial sur les stratégies pédagogiques visant à favoriser le succès des ETA. Nos résultats démontrent que les professeurs de sciences au collégial ont mis en œuvre certaines stratégies pour soutenir les ETA comme (a) concevoir des jeux interactifs permettant aux ETA d'améliorer leur compréhension des concepts en science; (b) offrir du soutien pédagogique après les heures de classes, (c) offrir des exercices supplémentaires sur les concepts en science, (d) en autres. Ces stratégies peuvent être utilisées par d’autres professeurs au collégial pour favoriser l’apprentissage des sciences aux ETA.

La participation à des activités parascolaires (A.P.) à l'adolescence est associées à de multiples bienfaits, notamment sur le plan de l'adaptation scolaire. Les études sur le sujet sont nombreuses, mais peu ont examiné spécifiquement la relation entre la participation et le décrochage au secondaire, particulièrement auprès des élèves à risque. La communication proposée résumera les résultats d'une étude québécoise récente examinant les liens entre la participation à des A.P. et le décrochage scolaire au secondaire en intégrant un ensemble de dimensions importantes de la participation (ex. : intensité, continuité). L'échantillon utilisé (n = 545) était composé d'une majorité d'adolescents considérés à risque (65%) provenant de 12 écoles montréalaises et de régions avoisinantes. Les résultats obtenus à partir de régression logistique contrôlant pour différents prédicteurs importants du décrochage (ex. : rendement scolaire, éducation parentale) et considérant la propension différentielle à participer aux A.P. démontrent que la participation est effectivement associée à un moindre risque de décrocher ( RC = 0.32; 95% IC = 0.17-0.61), mais uniquement lorsque la participation a été maintenue tout au long de l'année. La continuité s'est ainsi révélée comme une dimension importante de la participation, contrairement aux autres dimensions examinées qui ne contribuaient significativement à prédire le décrochage.

La période de transition a l'école pour la première fois, peut-être particulièrement difficile pour les familles avec un enfant ayant des troubles du spectre autistique et une déficience intellectuelle (p. ex. Rous, Meyers, & Stricklin, 2007). Les systèmes de soutien se concentrent sur les besoins des enfants et peuvent négliger certains besoins de leurs familles (Janus, 2011). De plus, lorsque les enfants entrent dans le système scolaire, leurs parents ont souvent besoin de revoir leurs attentes initiales et d'adapter la dynamique familiale à l'égard de ces changements (Dyches, Wilder, Sudweeks, Obiakor, & Algozzine, 2004). Conséquemment, connaitre les perceptions et les expériences des parents ainsi que leur l'accès aux ressources prennent une grande importance dans un tel contexte (Hebert & Koulouglioti, 2010). Pour cette étude qualitative, seize familles avec un enfant autiste de même que six familles dont l’enfant a commencé son parcours scolaire depuis un certain nombre d'années ont été rencontrées. Les parents ont discuté de la transition, de la collaboration famille-école, et des services de soutien disponibles. Les résultats montrent que les expériences des parents depuis l'entrée scolaire de leurs enfants peut avoir un impact sur leurs décisions quant aux services de soutien éducatifs. De même, chaque famille a présenté un ensemble des besoins de leurs enfants en ce qui concerne les problèmes systémiques de diagnostique et de scolarité.

 

Au moment où les commissions scolaires du Québec sont aux prises avec des difficultés liées à la pénurie, à l’attraction et à la rétention d’enseignants qualifiés, s’intéresser aux conditions d’insertion professionnelle et aux mesures de soutien dont bénéficient les enseignants en début de carrière devient un enjeu important. Nous avons mené une recherche de type mixte auprès de différents acteurs du milieu scolaire, universitaire et du syndicat des enseignants sur les principaux enjeux associés à l’attraction et à la rétention des enseignants en Abitibi-Témiscamingue et au Nord-du-Québec. Cette communication vise à présenter les résultats préliminaires portant sur l’insertion des enseignants et les mesures de soutien obtenues en début de carrière. Les résultats montrent que les enseignants s’insèrent dans des conditions difficiles, souvent sans soutien ni accompagnement réels en début de carrière. Même ceux qui ont bénéficié des mesures de soutien trouvent qu’elles ne répondent pas entièrement à leurs besoins. Plusieurs enseignants remettent alors en question leur choix de carrière et beaucoup ont souvent pensé à quitter la profession. Les résultats mettent également en lumière la nécessité de mettre en place des dispositifs de soutien à l’insertion professionnelle fondés sur leurs besoins.

La capacité à lire et à écrire des mots correctement implique notamment la construction de représentations orthographiques bien définies. De récentes études révèlent toutefois que les élèves dyslexiques ne semblent pas disposer de bonnes représentations des frontières lexicales (début et fin des mots). Notre objectif est donc d’évaluer les connaissances des frontières lexicales d’élèves dyslexiques du primaire. 17 dyslexiques (DYS) âgés de 11,39 ans ont été appariés à trois groupes contrôles sans difficulté à l’écrit : 18 élèves de même âge chronologique (CA), 18 élèves plus jeunes de même niveau en lecture (CL) et 18 élèves plus jeunes de même niveau en dictée (CO). Trois épreuves (décision lexicale, identification lexicale et permutation lexicale) ont été effectuées par tous les participants à l’oral et à l’écrit. La décision lexicale comprenait 48 items, la moitié correspondant à un seul mot (cage) et l’autre moitié à des pseudomots ou à deux mots (aveccrème). L’identification lexicale visait à compter le nombre de mots dans 18 phrases. Pour la permutation lexicale, les élèves devaient permuter le premier et le dernier mot dans 12 phrases. La réussite pour chaque tâche et chaque groupe a été calculée. Les résultats révèlent un important retard dans le parcours développemental lié aux connaissances des frontières lexicales chez les participants dyslexiques. Le rôle de ces connaissances dans le développement de la compétence en lecture et en écriture sera soulevé.

La participation à des activités organisées a été associée à une meilleure adaptation durant l’enfance, mais peu d’études ont examiné la participation sur plusieurs années. La présente étude modélise des trajectoires de participation sur une période de cinq ans (maternelle à 4e année) et examine les conséquences associées à ces trajectoires. Le niveau d’adaptation antérieur de l’enfant et l’éducation de la mère sont contrôlés. Un échantillon de 1038 enfants (62% garçons) a été suivi. Les comportements extériorisés et intériorisés ont été mesurés par questionnaire auprès des enseignants de maternelle et de 4e année. Pour le rendement scolaire, les enseignants ont rempli des questionnaires sur la maturité scolaire (maternelle) et les performances académiques (4e année). Quatre trajectoires ont été identifiées : 1) sans participation (13,5%), 2) en augmentation (23,7%), 3) en diminution (18,4%) et 4) élevé (44,4%). Les enfants des quatre trajectoires diffèrent significativement dans les trois domaines (p<.001). Lorsque le niveau d’adaptation antérieur et l’éducation maternelle sont contrôlés, une différence subsiste pour les comportements intériorisés, entre les groupes élevé et sans participation (p<.01). Nos résultats soutiennent la présence d’un effet de sélection, mais ce dernier n’explique pas tous les bienfaits associés à une participation plus active. Les activités organisées pourraient être utilisées comme une mesure préventive auprès des enfants d'âge scolaire.

Les transitions postsecondaires n’échappent pas aux transformations sociales qui font en sorte que les jeunes font des études plus longues et que leurs transitions vers la "vie adulte" sont moins linéaires, plus réversibles et plus complexes (Longo, 2016; Maunaye et al., 2019). Malgré ce constat généralement accepté, il existe peu d’études sur les parcours scolaires non traditionnels et sur la diversité des parcours postsecondaires (Courcy et al., 2022). Une recherche-action, menée dans le cadre du projet TRAMPO, avec de jeunes adultes et des professionnels de l'éducation postsecondaire à Gatineau et à Ottawa interroge dans cette perspective leurs perceptions que des tensions et des écarts de plus en plus prononcés existent entre, d’une part, les normes sociales des transitions postsecondaires et, d’autre part, les parcours scolaires atypiques et la diversité des expériences de vie des jeunes.

La communication, qui présentera des résultats préliminaires de la recherche, décrira le passage des études secondaires au collégial et à l’université de jeunes francophones en Ontario ayant des parcours d'études atypiques, au moyen d’une analyse thématique inductive modérée (Paillé et Mucchielli, 2021) d'entretiens semi-directifs (n = 15) réalisés à l'automne 2023. Les résultats illustrent la manière dont les jeunes et les professionnels de l'éducation réagissent aux tensions et écarts, et permettent d'esquisser des pistes d'intervention pour soutenir les transitions postsecondaires.

Les enfants hyperactifs et inattentifs présentent des difficultés d’adaptation affectant plusieurs sphères de leur développement. Ces difficultés se font notamment ressentir dans le milieu scolaire, milieu où ils fonctionnent moins bien, présentent un rendement scolaire plus faible, et sont désengagés (Volpe & al., 2006) au plan comportemental et affectif. Certaines caractéristiques de ces enfants pourraient toutefois intervenir comme facteur de protection. L’une d’elles, la prosocialité, est susceptible de jouer ce rôle en favorisant les relations positives avec les pairs et les enseignants. La présente étude vise à explorer le rôle modérateur de la prosocialité dans la relation entre l’hyperactivité-inattention et l’engagement comportemental et affectif d’élèves de 3e à 6e année. L’échantillon est constitué de 700 élèves ayant répondu à un questionnaire portant sur leur expérience et engagement scolaire. Soixante-dix enseignants ont également rempli un questionnaire mesurant les apprentissages et comportements des élèves. Tel qu’attendu, les résultats des analyses de régression démontrent que l’hyperactivité-inattention prédit de manière significative l’engagement comportemental et affectif. Ces relations sont également modérées par la prosocialité, mais on constate un plus grand effet pour l’engagement affectif que pour l’engagement comportemental. De tels résultats soulignent l’importance de promouvoir le développement des habiletés sociales des enfants hyperactifs.

Le développement de la littératie et de la participation sociale de l’élève sourd paraît étroitement lié au contexte d’enseignement de l’élève sourd oraliste ou bilingue (privilégiant la langue de signes et la langue orale et/ou écrite) tout au long de sa scolarité (ex. Dupont, Beauregard et Makdissi, 2018 ; Letscher et al., 2013). Cette communication permettra de présenter les résultats d’une étude portant sur la participation sociale et la littératie des élèves sourds ou ayant une surdité de niveau primaire et secondaire au Québec. Cette recherche s’appuie sur une méthodologie mixte (Berman et MacArthur, 2018), à partir d’un devis descriptif et qualitatif, qui a permis d’établir des comparaisons entre les différentes situations d’élèves sourds (avec ou sans implant cochléaire, privilégiant la langue des signes et/ou la langue orale et/ou écrite). La mesure de la participation sociale a été réalisée à partir du questionnaire MHAVIE 4.0 (Fougeyrollas et al., 2014). Au total, 85 élèves provenant de 12 régions du Québec ont été rejoints utilisant un mode de communication orale ou la langue des signes. Cette communication permettra de faire un état de la situation de la question du droit à l’accès à des services éducatifs, à une participation sociale et à une éducation pour les enfants sourds ou ayant une surdité, à partir du cas du Québec, afin de favoriser l’inclusion et la participation sociale de ces élèves.

L’intimidation à caractère homophobe (ICH) dans les écoles entraine des conséquences majeures chez les victimes particulièrement chez ceux de minorités sexuelles (Friedman et coll., 2011). Le psychologue scolaire peut être appelé à agir auprès de ces élèves dans un mode de prévention et d’intervention. Si plusieurs études ont évalué la nature des actes homophobes et leurs effets sur les jeunes, peu décrivent les perceptions des psychologues scolaires dans ce contexte. Cette étude vise donc à décrire les perceptions des psychologues québécois concernant l’ICH et des actions des écoles pour la contrer. Trente psychologues scolaires, 15 hommes et 15 femmes, ont participé à une entrevue individuelle. Les verbatim ont été analysés selon la méthode qualitative de Miles et Huberman (2003). Les résultats préliminaires révèlent que les victimes dénoncent des actes d’ICH auprès d’intervenants scolaires avec lesquels ils ont établi un lien de confiance. Par ailleurs, les psychologues perçoivent la formation des acteurs scolaires, les campagnes de sensibilisation, les témoignages axés sur la démystification de l’homosexualité et l’établissement des lieux de soutien pour les jeunes de minorités sexuelles et ceux victimes d’intimidation comme des mesures à privilégier pour contrer l’homophobie. La diffusion des résultats de cette étude contribuera à dégager selon leurs perceptions les conditions qui rendent les mesures efficaces ou au contraire peu utiles.

Les établissements postsecondaires québécois font face à une hausse importante de la population étudiante en situation de handicap (SH). Cette hausse est surtout imputable à la clientèle dite «émergente», laquelle regroupe principalement des étudiants ayant un trouble d’apprentissage, ceux ayant un trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité, les étudiants ayant un trouble de santé mentale et dans une moindre mesure les étudiants ayant un trouble envahissant du développement. Ces étudiants présentent des besoins diversifiés en termes d’accommodements et de modalités d’accompagnement qui se distinguent grandement des besoins des étudiants ayant un handicap visible. Pour faire face à cette nouvelle réalité, de nouvelles expertises s’avèrent nécessaires. Bien qu’il soit indéniable que les orthopédagogues aient un rôle à jouer, celui-ci demeure à définir. Une recherche collaborative menée avec quatre orthopédagogues et deux conseillers en orientation de trois universités québécoises participe à définir ce rôle dans une perspective multidisciplinaire. Pour ce faire, nous avons procédé à une analyse de contenu (NVivo) de plus de 500 notes évolutives consignées durant une année par les orthopédagogues rapportant le soutien offert aux étudiants ainsi qu’à une analyse des groupes de discussion. Ces analyses ont permis de faire ressortir les défis rencontrés par les orthopédagogues dans un contexte où l’inclusion des étudiants en SH suscite plusieurs appréhensions.