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Sachant que la syntaxe permet la construction de sens, et que la compréhension précède la production, l’enfant qui comprend une phrase complexe pourra un jour en produire lui-même (Sauvage, 2003). L’enfant n’ayant pas un discours syntaxique suffisamment complexe comprendra difficilement ses lectures et se retrouvera en difficulté (Savage, 2019; Sirois & Boisclair, 2009). Or, la réussite scolaire d’un enfant dépend grandement de sa compréhension en lecture (Janozs & al., 2013). Dès lors, il convient de mettre en relief la question suivante : quels sont les contextes pédagogiques qui permettent de propulser l’extension syntaxique des élèves atteints de dysphasie? Le but de la recherche est d’identifier les contextes pédagogiques propices à l’extension syntaxique chez l’enfant dysphasique à l’âge préscolaire. Au total, 188 vidéoscopies de différentes interventions entre une dyade adulte-enfant dysphasique ont été faites : lectures interactives, jeux de règles, jeux symboliques et dictées à l’adulte. De chacun de ces contextes, celui présentant l’énoncé le plus complexe syntaxiquement a été sélectionné. Dans chacun de ces contextes, les verbatim intégraux ont été effectués, puis tous les énoncés naturels et spontanés de l’enfant ont été analysés sur le plan syntaxique (Makdissi, 2014). Les résultats préliminaires montrent que, dès que la narration est convoquée, peu importe le contexte, la syntaxe de l’enfant est élaborée et complexe.

Selon Forner (2005), des personnes qui choisissent délibérément une même formation ou une même profession  consacreront un niveau de dynamisme très variable pour la réussite de leur formation ou l’exercice de leur métier. Pour cette raison, il recommande que les conseillers d’orientation se préoccupent de la motivation scolaire et professionnelle des élèves du secondaire. Alors que des recherches en éducation suggèrent que les filles manifestent un niveau de motivation plus élevé que les garçons (Ratelle et al., 2007;Vecchione et al., 2014), des recherches en orientation professionnelle suggèrent  que  maturité vocationnelle est susceptible d'interagir avec le sexe lorsqu'il est question  de prédire l'atteinte des objectifs futurs des élèves (Powell et Luzzo, 1998). Pour répondre aux objectifs de cette étude, 114 élèves de cinquième secondaire ont rempli un questionnaire visant à évaluer le niveau de maturité vocationnelle et le niveau de motivation scolaire et professionnelle. Les résultats montrent pour le premier objectif que les filles manifestent un niveau plus élevé de motivation scolaire et professionnelle que les garçons. Pour le deuxième objectif, les résultats montrent qu'un niveau plus élevé de maturité vocationnelle est associé à un niveau plus élevé de motivation. Pour le troisième objectif, les résultats montrent que l'association entre le sexe et la motivation scolaire et professionnelle n'est pas la même selon le niveau de la maturité vocationnelle. 

Cette recherche a pour but d’analyser les effets de la formation d’éducateurs spécialisés intervenants sociaux sourds,
menée par cette école depuis plus de trente années et l’impact de cette formation sur leur emploi. Elle a permis l’examen des possibilités et des limites de l’inclusion et de la progression de carrière de ces intervenants sociaux dits « en incapacité », à partir d’entretiens semi-directifs approfondis menés auprès d’eux (échantillon de 31 personnes). Elle a ainsi mis en lumière, à partir également d’une enquête adressée aux employeurs portant sur les contextes de travail et les conditions d’employabilité, des phénomènes spécifiques de persistance de facteurs discriminants dans le cadre de l’emploi dans le secteur sanitaire et social, que nous assimilons ici au concept de « plafond de verre ». Une telle recherche nous a permis d’esquisser les perspectives d’ouvertures en termes de carrière, à d’autres formations de niveaux III et II, dans le champ de l'encadrement et de l’intervention sociale pour des professionnels sourds tels que le Diplôme d’Etat d’Educateur de Jeunes Enfants (DEEJE) en 2012. Cette nouvelle ouverture ayant pris appui sur une autre recherche complémentaire : De la nécessité de l’apprentissage précoce de la langue des signes » pour les établissements d’accueil de la petite enfance. Notre propos vise aujourd’hui la présentation de la recherche « Ouvrir le travail social aux professionnels sourds ».

Pour les élèves ayant de grandes difficultés telles que des troubles d’apprentissage ou de comportement, la transition école-travail présente de grands défis (Hallahan et Kauffman, 2000; Lewis et al., 1998; Marcotte, 2007; Shapiro et Rich, 1999). Afin de leur offrir une chance d’accéder à une première certification et faciliter leur insertion socioprofessionnelle, le MELS propose le Parcours de formation axée sur l’emploi (PFAE).  Le soutien offert pendant la formation peut  se manifester de façon spontanée à travers les relations établies et/ou planifié au sein d’une démarche de concertation. Lors de l’implantation du PFAE, le Comité-conseil sur les programmes d’études (CCPE) a réaffirmé l’importance d’une démarche de plan d’intervention (PI) et sa nécessité dans l’actualisation du PFAE. La recherche tente donc de décrire et analyser 1) la perception des élèves à l’égard du plan d’intervention et 2) l’apport de la planification du soutien sur l’insertion professionnelle à l'aide d'une analyse inductive basée sur des données qualitatives recueillies lors de 24 entretiens de petits groupes d'élèves et 22 entretiens individuels avec des enseignants dans sept écoles offrant le PFAE. D’emblée mentionnons que les élèves du PFAE ont une perception plutôt négative de la démarche de PI. Pour leur part, les enseignants, à travers leurs propos, dénoncent la lourdeur de la tâche mais amorcent également une réflexion sur l'apport du PI sur l'insertion socioprofessionnelle

La finalité de cette recherche est de venir interroger des élèves en situation de décrochage scolaire et d’écouter comment ils vivent et se représentent l’école à partir de leurs dessins suite à la proposition suivante : « Dessinez le chemin de la maison à l’école et se qui se passe pour vous ? ». 

La méthodologie scientifique adoptée pour ma thèse sur les adolescents dits décrocheurs est à la fois le dessin et l’écoute d’orientation psychanalytique d'une parole associée à ce support : Qu’est-ce que ces adolescents ont à dire de leur rapport à l’école et au(x) savoirs(s) ? Le dessin est ici utilisé comme médiation à l’introduction d’une parole élaborée au sein de petits groupes.

Suite à l’analyse préliminaire des premiers résultats recueillis, le constat d’une difficulté pour ces adolescents à s’y représenter, à se subjectiver est très présente. Le manque de représentation de soi, l’absence d’illustration de l’école, la présence de tous les dangers qui peuvent surgir entre la maison et l’école, sont au cœur de ces dessins et aux prises avec leurs angoisses et leurs peurs de cet environnement qui nous conduit à l’hypothèse que cela peut être en lien avec un empêchement de penser et d’être là, bien présent, en classe pour entrer dans les apprentissages.

Cette communication sera l’occasion de présenter ce dispositif de recherche original afin d’amener d’autres réflexions et de croiser différentes approches réflexives sur la question du décrochage scolaire.

Selon le MELS, la mission de l’école québécoise se décline ainsi : « Instruire, avec une volonté réaffirmée »; « Socialiser, pour apprendre à mieux vivre ensemble »; « Qualifier, selon des voies diverses ». Cette formulation laisse entrevoir quelques enjeux contemporains relatifs à la lutte contre le décrochage scolaire, mais également à la diversité sociale et ethnoculturelle des élèves et de leur famille. Quel est l’impact d’une telle mission éducative sur les élèves immigrants?

Plusieurs recherches soulignent la complexité et l’interaction des hypothèses explicatives relatives au parcours scolaire des élèves immigrants : statut socio-économique, langue maternelle, sexe, système scolaire du pays d’origine, attentes différenciées des acteurs scolaires vis-à-vis des groupes, etc. 

Les élèves allophones récemment immigrés et fréquentant les classes d’accueil vivent avec plus d’intensité les défis précédemment mentionnés. Le concept de résilience nous semble assez prometteur pour capter le caractère systémique de leur intégration socioscolaire. 

Par une approche qualitative et compréhensive, nous avons mené des entrevues approfondies avec des enfants de classes d’accueil et un de leurs parents (cinq duos), dans une école primaire d’un quartier qui conjugue immigration récente et défavorisation. Le but de ma communication, inspirée de mon mémoire de maitrise, est de partager les facteurs de protection et de risque tels que révélés par les regards croisés des élèves et des parents.

Les enseignants qui se sentent moins efficaces à gérer les problèmes de comportement présentent une utilisation plus fréquente des pratiques de gestion des comportements inefficaces et percevraient les comportements des élèves comme plus problématiques (Jennings & Greenberg, 2009). De plus, la perception des comportements dans la classe influencerait aussi les pratiques enseignantes (Clunies‐Ross, Little, & Kienhuis, 2008). Peu d’informations existent sur l’effet médiateur de la perception des comportements dans la classe sur la relation entre la confiance à gérer les comportements et l’utilisation de pratiques inefficaces. L’échantillon est composé de 84 enseignantes de la première à la sixième année du primaire. Une analyse acheminatoire d’effets indirects avec la méthode de rééchantillonnage « Bootstrap » montre que la perception des comportements exerce une médiation sur la relation entre la confiance à gérer les comportements et l’utilisation de pratiques inefficaces (c=-0,25, p= 0,024; c’=-0,065, p=0,513; ab=-0,195, I.C. 95%=-0,07/-0,393) pour une variance expliquée de 25% (p <. 001). Ainsi, plus l’enseignant présente une faible confiance à gérer les comportements, plus celui-ci perçoit les comportements de la classe comme étant problématiques, ce qui augmente l’usage de pratiques inefficaces. La discussion portera sur l’importance de considérer la perception des comportements dans la classe dans la compréhension de l’utilisation des pratiques enseignantes.

Au Québec, le secteur de l’adaptation scolaire est traversé par deux paradigmes, l’intégration et l’inclusion, qui s’avèrent relativement incompatibles, tant sur le plan du regard porté sur les élèves (porteurs d’une difficulté ou en situation plus ou moins transitoire de difficulté) que sur le plan des modalités de scolarisation et d’intervention à leur égard. Il arrive ainsi que les dispositifs d’enseignement et pratiques enseignantes contribuent à maintenir les enfants dans leur identité d’élèves en difficulté. Ces pratiques sont notamment influencées par la relation (au sens d’interaction et de récit que chacun construit des situations) que les enseignants entretiennent vis-à-vis des élèves, de leur place dans l’école et des dispositifs institutionnels réels ou prescrits. Notre recherche a pour objectif de comprendre comment les enseignants envisagent ces dimensions intersubjectives, organisationnelles et institutionnelles dans leur pratique quotidienne auprès d’élèves diagnostiqués comme ayant un trouble de l’ordre de la psychopathologie. Nous avons mené des entretiens en profondeur (1h30-2h) auprès de 4 enseignantes qui œuvrent dans des classes spécialisées destinées à accueillir ces élèves. Nos analyses examineront si et à quel égard (vision de l’élève, de la réussite scolaire, du rôle de l’enseignant) les tensions présentes sur le plan paradigmatique sont repérables dans le quotidien des enseignantes.

Les adolescentes hébergées en centre jeunesse sont réputées comme étant des cibles faciles pour le recrutement de la prostitution par les gangs. Par exemple, 25 % des adolescentes reconnaîtraient avoir déjà reçu de l’argent ou de la drogue en échange de faveurs sexuelles.  Ainsi, certains programmes de prévention de la prostitution ciblent les adolescentes hébergées en Centre Jeunesse comme étant à risque de se diriger vers la prostitution. Or, peu de données sont disponibles sur les différences entre les adolescentes qui se prostituent et les adolescentes qui ne se prostituent pas.  La présente recherche propose donc une comparaison entre ces deux groupes.  Pour ce faire, 150 adolescentes hébergées par le Centre Jeunesse de la Montérégie ou le Centre Jeunesse de la Mauricie-Centre-du-Québec ont été sélectionnées.  Nous avons comparé une diversité de mesures psychométriques concernant la toxicomanie, la délinquance, les relations familiales et les attitudes envers la prostitution.  Les adolescentes qui se prostituent présentent des différences sur certaines variables, particulièrement en ce qui concerne les comportements acceptables dans le cadre d’une relation amoureuse et des pratiques sexuelles.  Les résultats seront discutés en termes de prévention et de planification de l’intervention auprès des adolescentes à risque de se prostituer.

L’éducation sexuelle est une éducation holistique (UNESCO, 2009) qui s’appuie sur des standards européens (OMS, 2013). Elle favorise le développement de compétences sociales et d’attitudes qui permettent aux enfants et aux jeunes de déterminer personnellement leurs relations et leur sexualité. En Suisse, cette éducation est aussi dispensée à des élèves scolarisés dans des filières spécialisées. A la croisée entre les études genre et les disability studies , cette recherche exploratoire vise d’abord à comprendre comment se fait la construction du genre dans les cours d’éducation sexuelle spécialisée, au sens du doing gender (West & Zimmerman, 2009). Les analyses se font sur les enregistrements vidéos des cours transmis aux garçons et ceux transmis aux filles, mais également sur le matériel pédagogique utilisé. Dans un deuxième temps, la recherche se centre sur les tensions auxquelles sont confronté-e-s les spécialistes en santé sexuelle. Travailler avec des personnes en situation de vulnérabilité ou de handicap dans le champ de l’éducation à la sexualité suscite des réactions paradoxales (Dupras, 1998). Si la parentalité reste perçue comme non-souhaitable auprès de ce public, et si explicitement les professionnel-le-s disent craindre une grossesse chez une élève , le cours d’éducation sexuelle est pourtant construit autour de la reproduction et de la valorisation de la maternité. Au travers du discours implicite, la parentalité reste donc encouragée.

Au Québec, la demande des milieux scolaires est de plus en plus pressante pour que des outils d’évaluation orthopédagogique en mathématiques soient développés et validés. Les rares outils disponibles sont de peu d’intérêt pour les orthopédagogues puisque les élèves en difficulté performent peu à ces tests souvent de type « papier crayon » et que leurs résultats sont peu utiles pour planifier l’intervention (Lemoyne et Lessard, 2003). S’inscrivant dans un projet de partenariat dans lequel sont développés des outils d’évaluations orthopédagogiques en mathématiques, ce projet de mémoire a pour objectif la validation interne de l’outil d’évaluation des structures multiplicatives (Giroux, 2013). Il est composé d’un protocole d’entretien didactique d’investigation des connaissances et d’un modèle interprétatif des conduites mathématiques. À partir d’entretiens filmés auprès de 5 élèves en difficulté au primaire, l’analyse didactique, inspirée de la méthodologie de l'ingénierie didactique (Artigue, 1988), vise à préciser la pertinence et la puissance des tâches et des relances du protocole pour dresser un portrait éclairé et contrasté des connaissances. Des analyses croisées des conduites d’un même élève face à plusieurs tâches seront menées pour éprouver le modèle interprétatif. L’analyse didactique fine de l’outil est un apport important pour le projet en partenariat. Une fois validé, l’outil pourra être utile pour mieux articuler l’évaluation et l’intervention orthopédagogiques.

Dans un contexte socioéconomique valorisant la poursuite d’études, les individus faiblement scolarisés doivent présenter de bonnes compétences en employabilité afin de trouver et conserver un emploi (Danziger & Ratner, 2010, Maguire et Huddleston, 2009). Or, pour les élèves dysphasiques cheminant à la formation préparatoire au travail (FPT) le développement de ces compétences est un réel défi. En effet, ils doivent composer avec des problématiques complexes comme, une immaturité vocationnelle, des attitudes et des comportements inappropriés et ont donc besoin de soutien pour développer leur employabilité (Plessis-Bélair & Rousseau, 2009). Or, il n’existe aucune donnée quant à la meilleure façon de soutenir ces élèves à cet égard.

Pour documenter l’impact de l’adaptation de la pédagogie des centres de formation en entreprise et récupération (CFER) en classe FPT sur le développement de l’employabilité d’élèves dysphasiques, nous avons mené une recherche-action en classe FPT dans la région de l’Outaouais.

En nous appuyant sur les caractéristiques de l’employabilité de Joyal et Samson (2009), nous avons évalué l’employabilité des élèves. Par la suite, ils ont été exposés à une approche pédagogique adaptée des CFER pour à nouveau être évalués sur leurs compétences en employabilité. Lors de cette communication, nous souhaitons présenter à la fois les balises ayant guidé l’adaptation du modèle CFER à la FPT et, surtout, les impacts sur l’employabilité des élèves dysphasiques.

Afin de répondre aux besoins spécifiques des élèves ayant des troubles du comportement à l’école, une commission scolaire de la grande région de Montréal privilégie un modèle de classes spécialisées intégrées dans les écoles ordinaires. Ce modèle a été bonifié de certains changements en 2010, visant à diminuer les crises d’élèves et à maximiser la réussite scolaire des élèves. Qualifiés d’innovations, ces changements impliquaient l’intégration totale de techniciens en éducation spécialisée au sein des classes et une modification des pratiques de gestion de crise dans l’optique de garder davantage les élèves en classe. L’objet de cette étude est d’évaluer la mise en place et les effets de ce modèle de service innovant afin de dégager des pistes de réflexions sur l'innovation en milieu scolaire spécialisé. Pendant huit mois, l’étudiant chercheur est allé sur le terrain en observation participante. Il a réalisé des entrevues avec dix intervenants du milieu. Conduite de manière chronologique (l’avant, les changements, les effets), l'analyse emprunte au modèle de triangle pédagogique de Houssaye (1992) et aborde toutes les facettes de la situation pédagogique. La méthode inductive a permis de dégager des pistes de réflexion quant à la définition des rôles et à l’innovation en contexte scolaire spécialisé. De plus, l’approche de terrain adoptée, l’observation participante, est étudiée afin de dégager les avantages qu’elle procure lorsqu’utilisée dans un tel contexte de recherche.

Avec le passage à l’âge adulte vient avec son lot de défis pour les jeunes autochtones qui sont confrontés à des difficultés sociales et socioéconomiques (Blackburn, 2018; Goyette et al., 2012). Or, la promotion des études postsecondaires semble être un moyen à prioriser afin diminuer ces difficultés et favoriser la réussite éducative (Sarmiento, 2017). Cette communication présentera les résultats d’une recherche qualitative réalisée en collaboration avec le programme PASS (Mashteuiatsh). L’objectif est d’identifier les facteurs individuels, familiaux et communautaires soutenant ou contraignant la réussite éducative au postsecondaire et la transition en milieu urbain des jeunes Pekuakamiulnuatsh, ainsi que de déterminer leurs besoins d’accompagnement. Vingt jeunes de plus de 16 ans prévoyant quitter ou ayant quitté la communauté aux fins d’études ont été rencontrés. Les entretiens semi-dirigés ont été analysés au regard des facteurs de réussite et des besoins d’accompagnement. Les résultats mettent en évidence une disparité dans le vécu des jeunes quant à leur trajectoire de scolarisation, leur représentation de la réussite scolaire et éducative. Les facteurs qui influencent cette trajectoire et les besoins d’accompagnement qui en découlent seront mis en évidence, démontrant ainsi l’importance de les écouter pour comprendre leur réalité et mettre en place un soutien favorisant réellement leur réussite éducative au postsecondaire.

L’adolescence est une période de la vie stressante si on considère les nombreux et rapides changements qui la caractérisent. Or, un niveau de stress élevé et chronique peut constituer un frein à la réussite scolaire et au bien-être personnel. Certaines
études montrent un lien entre le stress et de plus faibles performances scolaires, de même que la présence de détresse psychologique et de ressources psychosociales déficitaires (Dumont, Leclerc, & McKinnon, 2009). Afin d’offrir un outil concret aux écoles, un programme d’intervention de gestion du stress a été créé pour les adolescents. Cette communication présente les composantes du programme et les résultats de son évaluation. Au total, 138 adolescents répartis dans des groupes expérimentaux et témoins ont été appariés selon le genre et le niveau de stress ressenti (Problem Questions, Seiffge-Krenke,
2005). L’efficacité du programme a été testée selon un questionnaire de Stratégies de gestion du stress. Les résultats des analyses de variance à mesures répétées indiquent des améliorations statistiquement significatives dans le groupe expérimental pour les mesures liées à la perception du stress, le corps, les pensées et une tendance très près du seuil significatif acceptable a été notée pour les stratégies adaptatives. Enfin, l’alliance chercheurs-intervenants a permis de valider les contenus du programme auprès des élèves présentant ou pas des difficultés scolaires.

L’inclusion des élèves présentant des problématiques d’anxiété constitue un défi pour les enseignants. Pour assurer comme le propose son mandant, la réussite de tous les élèves, l’école doit se pencher sur les moyens accessibles en milieu scolaire. La différenciation pédagogique apparait comme une mesure à privilégier. Toutefois, les études recensées mentionnent que les enseignants y recourent rarement de façon systématique. Dans ce contexte, cette étude vise à décrire les variables susceptibles de favoriser la mise en place de pratiques pédagogiques différenciées à l’intérieur des classes du primaire. Pour y parvenir, les données autorapportées de 101 répondants ont été analysées. L'analyse de variables telles que les bénéfices perçus, le niveau de satisfaction et de soutien, la collaboration, la consultation de même que l'attitude des enseignants face à la nouveauté dans le domaine des innovations pédagogiques, le nombre d'élèves HDAA et le niveau de scolarité, nous a permis de comprendre leur rôle dans la décision de mettre en place des pratiques pédagogiques différenciées. Ces résultats sont intéressants dans la mesure où ils suggèrent que le fait d’adhérer à des pratiques innovantes se traduit en bénéfices personnels pour l’enseignant, mais ils suggèrent aussi que la mise en place de ces pratiques doit se faire en équipe dans un contexte qui favorise le développement professionnel.

S’ils sont généralement en bonne santé physique, vu le système de sélection des candidats, les immigrants non réfugiés arrivent souvent avec un mal-être psychologique. Cependant, bien que le parcours des familles immigrantes ait fait l’objet de plusieurs travaux, peu d’entre eux se sont intéressés à l’influence des deuils et des traumas migratoires sur l’adaptation scolaire des enfants immigrants. Notre communication portera sur une recherche qualitative que nous menons actuellement (CRSH-Papazian 2012-2013) auprès d’enfants immigrants qui fréquentent l’école primaire au Québec et qui éprouvent des difficultés d’adaptation scolaire nécessitant une intervention professionnelle. Elle vise à mieux comprendre l’influence des deuils et des traumas pré, péri et post-migratoires sur l’adaptation scolaire et sur les apprentissages scolaires de ces enfants, dans le but de cerner les pratiques susceptibles de favoriser leur adaptation psychosociale et leur santé mentale. Notre projet procède par études de cas, avec 10 enfants immigrants âgés de 9 à 12 ans. Au moyen a) d’entrevues cliniques évaluatives avec ces enfants et leur famille, b) d’entrevues et de groupes-focus avec leurs enseignants, les intervenants scolaires ainsi que des représentants communautaires, nous recueillons un ensemble de données qui permettront d’éclairer les liens entre les phénomènes mentionnés. Le congrès de l’ACFAS sera l’occasion de diffuser pour la première fois  les résultats de cette recherche.

Dans le système scolaire québécois, il existe un secteur d’enseignement public et un secteur privé (Ministère du l’éducation du Québec, s.d.). Malgré les différences entre les écoles publiques et les écoles privées (notamment sur le plan du financement), elles ont toutes deux le mandat de soutenir la réussite éducative des élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (HDAA) (Gouvernement du Québec, 2020). L’un des principaux acteurs permettant de soutenir cette réussite est l’orthopédagogue. Bien quelques recherches aient porté sur la description des fonctions et des modalités de services orthopédagogiques, la plupart ont été menés auprès d’orthopédagogues du primaire et les résultats obtenus n’ont pas été explicités selon le secteur de travail (Ruberto et al., accepté). Ce faisant, l’objectif de cette communication est de décrire les fonctions et les modalités de services des orthopédagogues travaillant au secondaire selon leur secteur de travail, soit le privé ou le public. En s’appuyant sur les résultats d’une précédente étude (Ruberto et al., 2021), un questionnaire a été conçu pour collecter les données. Au total, 135 orthopédagogues du secondaire, dont 89 du public et 46 du privé, ont répondu à 51 questions en ligne au printemps 2022. Les résultats ont été analysés afin d’en dégager les thèmes qui permettent de décrire les particularités associées au service d’orthopédagogie du secondaire selon le secteur d’intervention.  

Plusieurs recherches rapportent que les étudiants de niveau universitaire d’orientation LGB (Lesbienne, Gai, Bisexuel(le)) présentent davantage de symptômes anxieux et dépressifs que leurs pairs hétérosexuels (Grant et al., 2013; Johns et al., 2013; Hatzenbuehler, 2009). L’hypothèse de l’effet entonnoir suggère que puisque ces étudiants seraient confrontés à des questionnements relatifs à leur identité sexuelle, ils auraient un niveau limité d’énergie psychologique à consacrer aux autres dimensions identitaires en formation, ce qui pourrait impacter négativement l’adaptation psychosociale de ces individus (Hetherington, 1991). Nous souhaitons tester cette hypothèse en: 1) vérifiant si les étudiants LGB diffèrent significativement de leurs pairs hétérosexuels en termes d’adaptation psychosociale, d’identité professionnelle et d’identité générale; 2) évaluant l’effet médiateur de ces variables identitaires sur la relation entre l’orientation sexuelle et l’adaptation psychosociale. Un échantillon de 504 étudiants universitaires âgés entre 18 et 50 ans a complété un questionnaire en ligne. Les analyses révèlent des différences significatives entre les étudiants hétérosexuels versus non hétérosexuels, ainsi qu’entre les étudiants homosexuels versus bisexuels concernant les symptômes anxieux, dépressifs et l’identité professionnelle et générale, ainsi qu’un effet médiateur des variables identitaires. Ces résultats viennent soutenir la validité de l’hypothèse de l’effet entonnoir. 

Plusieurs écrits, en majorité américains, font état des difficultés nombreuses et variées que vivent les jeunes atteints de maladie grave ou chronique dans leur cheminement scolaire. Nous avons choisi d’investiguer la motivation scolaire pour éclairer une partie de leur vécu, considérant que la motivation est un élément décisif dans la réussite scolaire. La question sous-tendant cette recherche s’intéresse aux facteurs qui modulent la motivation scolaire des jeunes atteints de maladie grave ou chronique. Les objectifs qui en découlent sont d’identifier et décrire les sources motivationnelles des jeunes malades et identifier et décrire les difficultés en lien avec la motivation. 

           Pour atteindre ces objectifs, des entrevues semi-dirigées ont été menées avec cette clientèle en vue de faire une analyse thématique descriptive. Les principaux résultats obtenus ont révélé que le modèle de la dynamique motivationnelle de Viau (2007) est un modèle pertinent pour décrire la motivation scolaire de ces jeunes, mais qu’il se doit d’être plus détaillé en ce qui a trait au contexte. Nous avons bonifié ce modèle par l’ajout des sources motivationnelles et des difficultés énoncées par nos participants.

            Notre recherche met en exergue que la clientèle malade chroniquement est méconnue au Québec, aussi bien par le manque d’écrits scientifiques ou documentations ministérielles pertinents et spécifiques que par les propos que nous avons relevés du discours des participants. 

Quels sont les processus cognitifs contribuant à la créativité? L’exploration de la relation entre certains processus cognitifs (la mémoire de travail, la fluence graphique, la rationalité, le contrôle cognitif) et la pensée divergente représente le but de cette étude. Cette pensée divergente a été identifiée comme étant essentielle pour la créativité (Guilford, 1957; Kim, 2010). L’hypothèse principale est qu’un modèle constitué des processus cognitifs mentionnés prédit la pensée divergente significativement. Une hypothèse secondaire concerne l’ordre d’impact des prédicteurs. Afin d’entreprendre cette exploration, une régression multiple ayant comme variable dépendante le score total de pensée divergente a été utilisée (N=42). Le résultat principal est que la fluence graphique est un prédicteur significatif autant pour le score total de pensée divergente (r=0,395) que pour les sous-scores de fluence (r=0,418) et d’élaboration (r=0,474). Ce résultat est consistant avec la littérature sur les mesures de fluence et la pensée divergente (Gilhooly, Fioratou, Anthony, & Wynn, 2007). Entre autres, deux suggestions spécifiques sont faites pour étudier (1) la relation entre  la fluence graphique et la pensée divergente en contrôlant pour l’effet de l’imagerie et (2) la relation entre la mémoire de travail et le sous-score d’originalité.



Un nombre significatif de jeunes de moins de 20 ans abandonnent l’école sans diplôme, au Québec mais aussi en Europe de l’ouest. Une compréhension des différentes transitions que ces jeunes vivent après une rupture avec l’école apparaît névralgique dans le réinvestissement que plusieurs d’entre eux font à l’éducation des adultes après un temps variable. Ces transitions sont inscrites dans les caractéristiques (macrosociales) les plus actuelles de nos sociétés hypermodernes. L’approche biographique constitue la méthode principale  adoptée dans cette recherche. Elle propose un regard original et multidisciplinaire sur le raccrochage scolaire. Quelques histoires de vie seront analysées, appuyées sur un corpus de récits recueillis dans le cadre de la production d’un documentaire sur les parcours de raccrochage scolaire de 14 jeunes dans 4 pays. Plusieurs pistes d’analyse et d’interprétation seront proposées. Sera confrontée la polysémie actuelle du concept de transition à l’empirie des propos des jeunes. Surgiront ainsi de nombreux paradoxes, telle la dérégulation dans les parcours de vie des jeunes et leur réinvestissement dans le milieu scolaire. Bref, s'impose la nécessité de référer aux parcours individuels (niveaux micro-social et méso-social) pour comprendre le nouveau rapport individu/collectif et, plus spécifiquement, la surabondance de significations en hypermodernité ainsi que les liens  inextricables entre les histoires individuelles et l’histoire collective.  

Contexte

En 2019, au Québec, environ 82100 adultes sont décédés, laissant parfois adolescents endeuillés. Le processus de deuil, lorsqu’il est mal résolu, peut engendrer des conséquences sérieuses sur le développement des adolescents : détérioration de la santé physique et problèmes de santé mentale. Qui plus est, la saine résolution du deuil d’un parent serait particulièrement complexe à l’adolescence. Intervenir en amont permet aux jeunes de se préparer aux défis qui les attendent, pour cela il est nécessaire de comprendre l’expérience vécue par ces jeunes et d’identifier leurs besoins spécifiques de soutien et d’accompagnement. 

Objectifs

Afin de comprendre le processus d’adaptation des adolescents à la perte prévisible d’un parent (p.ex : à cause d’un cancer), il importe de documenter l’expérience vécue par ces jeunes sous l’angle des conséquences, difficultés et stratégies d’adaptation de ces derniers.  

Méthodologie  

Une recension systématique des écrits a permis d’identifier 17 études pertinentes. Ces dernières ont été analysées de manière qualitative à l’aide du logiciel Nvivo. 

Résultats finaux 

Sur le plan des stratégies d’adaptation déployées par ces jeunes, la communication et le maintien d’une bonne relation avec les parents s’avèrent soutenantes dans le processus d’adaptation à la perte du parent. A contrario, le manque d’informations sur la maladie et la mort du parent engendre des difficultés d’adaptation à la perte chez les jeunes.   

 

Au Québec, le taux de diplomation des élèves est inquiétant puisqu’en 2008, 29% des jeunes du secondaire quittaient l’école sans diplôme (Statistique Canada, 2009). Il est d’ailleurs reconnu que les difficultés scolaires et la qualité de l’expérience à l’école influencent grandement la persévérance scolaire (Janosz et al., 2002). Concernant ce vécu scolaire, plusieurs chercheurs ont démontré que le fait d’avoir été victime de violence à l’école, problématique touchant entre 7% et 23% des élèves, constitue un des facteurs ayant contribué au décrochage scolaire de plusieurs élèves (e.g., Lessard et al.,2008). Sachant que divers facteurs de risque et de protection influencent la réussite scolaire et la diplomation ainsi que la victimisation par les pairs, cette présentation basée sur un projet doctoral en cours s’attardera particulièrement à la démonstration de l’importance des facteurs liés au climat scolaire dans l’explication de la victimisation et de la diplomation au secondaire. Par une recherche documentaire et une recension des écrits exhaustive basée sur des mots clés liés à l’école, la violence, le décrochage et la réussite scolaires, l’essentiel des connaissances portant sur les liens entre les variables étudiées sera exposé. Ainsi, l’objectif général poursuivi par cette communication est de présenter les connaissances concernant les liens entre le climat scolaire et ses composantes, la victimisation par les pairs et la diplomation au secondaire.

La créativité est un concept difficile à définir en éducation (Newton et Newton, 2014) et son implantation dans le système scolaire québécois est nébuleuse (Goetgheluck, 2008). De ce fait, plusieurs enseignant.es ont une compréhension limitée des composantes de la créativité, basant son évaluation plutôt sur des théories personnelles que certains auteurs jugent incomplètes (Bereczki et Kárpáti, 2018). Le sens que revêt la créativité ne fait donc pas consensus. Ce problème s’amplifie lorsqu’on œuvre auprès d’élèves pour qui cette compétence est considérée lacunaire; les recherches initiales sur la créativité des personnes autistes ont mené à la conception qu’elles sont moins créatives que la moyenne, ce qui a été depuis nuancé par la recherche (Diener et al, 2014). Considérant que l’évaluation de la créativité demande des connaissances approfondies tant sur le concept que sur la personne évaluée, nous avons sondé quatre enseignantes de classes TSA sur leurs représentations de la créativité chez leurs élèves. La créativité étant un phénomène interactif (Glaveanu, 2013), nous avons adopté une posture qualitative basée sur l’approche ethnographique des représentations sociales (Jodelet, 2003). Un entretien semi-dirigé enrichi de la méthode photovoice a permis aux participantes d’appuyer leurs propos. L’analyse catégorielle (Paillé et Mucchielli, 2012) conduit à décrire un phénomène peu exploré en contexte québécois et ouvre des avenues de formation continue en enseignement.