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Le perfectionnisme est un prédicteur important des symptômes dépressifs et de leur persistance à long terme (Egan et al., 2011). Si le lien entre le perfectionnisme et les symptômes dépressifs a été largement étudié, peu d'études se sont intéressées aux mécanismes qui expliquent cette relation (Smith et al., 2021). Considérant que l'auto-efficacité scolaire ou universitaire a été liée à la fois au perfectionnisme et aux symptômes dépressifs, elle se positionne comme un facteur explicatif potentiel (Mills & Blankstein, 2000; Nakano, 2009; Rudolph et al., 2008). L'objectif de cette étude longitudinale est donc d'examiner le rôle médiateur de l'auto-efficacité scolaire ou universitaire dans la relation entre le perfectionnisme orienté vers soi (POS) et prescrit socialement (PPS) ainsi que les symptômes dépressifs. Deux modèles de médiation ont été explorés auprès de 511 participants (73% de filles) âgés de 14 à 17 ans provenant de cinq écoles privées et publiques de Montréal. Les analyses ont été effectuées à l'aide de la macro Process du logiciel IMP SPSS. Les résultats indiquent que l'auto-efficacité scolaire médiatise le lien entre le POS et les symptômes dépressifs ainsi que le lien entre le PPS et les symptômes dépressifs. Cette étude a permis d'identifier un nouveau facteur pouvant expliquer le lien entre le perfectionnisme et les symptômes dépressifs et sur lequel les intervenants psychosociaux en milieu scolaire peuvent agir pour prévenir l'émergence des symptômes dépressifs.

Plusieurs études démontrent que les interventions de groupe sont efficaces dans l'amélioration des habiletés sociales et la petite enfance est la période idéale pour le faire  (McCabe & Altamura, 2011). Dans le cadre d’un cours universitaire de méthodes d'intervention auprès de l'enfant du doctorat en psychologie clinique, une intervention de groupe de type humaniste a été mise en place, dans une école primaire, pour sept enfants de maternelle ayant des difficultés sociales, comportementales ou émotionnelles. Le projet était constitué de huit rencontres avec les jeunes, deux fois par semaine, où des techniques et activités à caractère ludique étaient utilisées (jeux de rôles, dessins, marionnettes, etc.). Des rencontres avec les parents et les enseignantes ont eu lieu, avant, pendant et après la mise en place du projet. Des questionnaires d’inventaire du comportement des enfants (CBCL pour les parents, TRF et questionnaire pour les habiletés sociales pour les enseignants; Achenbach & Rescorla, 2001; Gresham & Elliot, 1989) ont été remplis en plus des observations des différentes personnes impliquées pour évaluer si ce type d’intervention permettait aux enfants de mieux connaître et gérer leurs émotions. Suite au projet, des analyses qualitatives effectuées permettent de constater une amélioration dans le comportement de certains jeunes élèves. Les analyses de type test-T apparié seront également abordées, en plus des limites et des projets futurs possibles. 

Notre recherche a pour but d’identifier les attitudes et les croyances des enseignants libanais à l’égard de l’inclusion scolaire des personnes ayant une déficience intellectuelle légère (PDI). Elle est guidée par trois questions de recherche : (1) des attitudes relatives à l’inclusion scolaire, à la déficience intellectuelle ainsi qu’à l’inclusion scolaire des PDI, (2) des facteurs qui influencent ces attitudes et (3) des besoins des enseignants. Cette recherche, descriptive et exploratoire, s'est basée sur une approche méthodologique mixte. Les données recueillies indiquent un degré d’accord général et reflètent des croyances positives : les enseignants soutiennent l’intégration scolaire, cependant une légère majorité d’entre eux sont prêts à intégrer dans leur classe des PDI.Cependant, une partie plus ou moins importante du corps enseignant reste opposée à cette inclusion.Plusieurs variables influencent ces attitudes : celles reliées à l’enseignant lui-même (la formation reçue, le travail antérieur et la connaissance de la déficience intellectuelle) ou à la déficience et son degré, les incapacités et les comportements de l’élève et l’auto efficacité des enseignants. Les enseignants expriment également des besoins multiples et variables se rapportant aux besoins professionnels et  personnels.

 Mots-clés : attitudes, déficience intellectuelle, intégration scolaire, inclusion, auto efficacité, besoins

 



Les adultes Brésiliens en processus d’alphabétisation ont généralement été des victimes du travail infantile. Ils débutent leur scolarité tardivement avec plusieurs difficultés, dont une des plus importantes est celle de surmonter le sentiment d’incapacité intellectuelle. Ce sentiment d’infériorité provient du fait que le sujet a « perdu » le temps approprié et considéré normal pour les études. Étant adulte et donc « mature », il finit par présenter des difficultés d’apprentissage (Freitas, 2007). La question qu’il se pose est souvent : comment expliquer que moi, en tant qu’adulte, je suis incapable d’apprendre les contenus que les jeunes sont censés apprendre ? Ce paradoxe se traduit par un sentiment d’infériorité et d’incapacité intellectuelle. Généralement, de tels sujets se sentent découragés et affirment ne rien savoir ou ne pas être capables d’apprendre (Freire, 1967, 1982). Cette étude/intervention menée au Brésil auprès de tels adultes a porté sur une méthodologie mixte utilisant le dessin libre et l’entrevue semi-dirigée basée sur la théorie de l'action dialogique de Freire (1999, 2007) et la méthodologie clinique critique de Piaget (1932). Quoique l’on ne puisse pas les généraliser, les résultats obtenus se sont avérés encourageants. Ils révèlent une amplification de la conscience de certains aspects de soi-même et un accroissement du sentiment de capacité intellectuelle et de créativité ainsi qu’une estime de soi positive.

Très peu d’informations sont disponibles sur le développement psychologique des cyberintimidateurs et seules quelques recherches préliminaires sur le sujet montrent que ceux-ci présenteraient entre autres davantage de problèmes d’externalisation (Aoyama et Saxon, 2013). Un autre groupe, les intimidateurs dits traditionnels sont eux aussi associés à davantage de problèmes d’externalisation (Ttofi et al., 2011). L’objectif de la recherche est d’évaluer et de comparer les difficultés de comportement extériorisés des cyberintimidateurs et des intimidateurs traditionnels. L’échantillon est composé d’environ 900 élèves de première à cinquième secondaire. Les problèmes d’externalisation sont mesurés à l’aide de l’échelle de comportements agressifs et de comportements déviants aux règles de conduite de la version française du YSR (Achenbach, 2001). Les comportements de cyberintimidation et d’intimidation traditionnelle perpétrés sont mesurés à l’aide d’un questionnaire adapté de l’OBQ (Olweus,1996, 2012). Les analyses préliminaires montrent que les élèves ayant des comportements de cyberintimidateurs ont aussi dans une forte proportion des comportements intimidateurs. Par contre, seuls les comportements d’intimidateurs traditionnels sont associés à une augmentation des problèmes de comportements externalisés. La discussion portera sur l’importance de prendre en compte les comportements intimidateurs lorsqu’on souhaite mesurer les difficultés comportementales des cyberintimidateurs.

Le syndrome de Gilles de la Tourette (SGT) se caractérise par des tics moteurs et sonores qui varient en fréquence, en intensité et en localisation. Les jeunes ayant un SGT peuvent présenter des difficultés dans leur adaptation scolaire et sociale, qui découlent des tics ou de troubles concomitants. Pourtant, peu d’études portent sur les pratiques éducatives offertes à cette clientèle. Cette étude est la deuxième phase d’une enquête plus vaste sur les pratiques éducatives auprès des élèves ayant un SGT en milieu scolaire québécois (Leclerc, Veilleux, Bourguignon & Labrecque, 2020). L’objectif est de documenter les perceptions de ces élèves sur les stratégies éducatives quant au soutien à leur réussite scolaire. Quarante-trois élèves ayant un SGT âgés entre 7 et 20 ans ont complété un questionnaire original en ligne afin de partager leur expérience scolaire, selon huit catégories d’intervention (gestion des tics, de l’anxiété, des obsessions et compulsions, de la colère; adaptations pédagogiques; soutien à la concentration, à l’organisation du temps et de l’espace de travail, au respect des règles). Les résultats préliminaires montrent une variabilité quant à l'aide perçue par les élèves des stratégies mises en place, selon la sévérité des tics et des troubles concomitants. Cette étude contribue à une meilleure compréhension du point de vue des élèves ayant un SGT, et permet d’orienter les interventions en contexte scolaire pour favoriser leur motivation et leur engagement.

La recherche en psychologie de l’éducation a démontré que les enfants sont sensibles à l’attention de leur enseignant. En effet, ils ajustent leur comportement en fonction du taux de renforçateurs disponibles. L’objectif de l’étude est de vérifier si cette relation respecte la loi de la demande tel que proposée en économie. Une observation directe et naturaliste est réalisée en salle de classe auprès de deux enfants du primaire. Leurs comportements sont divisés en deux catégories; appropriés ou inappropriés. Les séances sans renforcement de l’enseignant sont ajoutées à la séance précédente. Les séances présentant une variabilité dans le taux de renforcement (le prix) sont retenues. La variance expliquée est de 66,42% pour les comportements appropriés du participant 1 et de 94.04% pour les comportements inappropriés du participant 2. Les résultats démontrent que la loi de la demande décrit adéquatement les comportements des enfants en contexte de classe. En effet, moins l’enseignant renforce une catégorie de comportement, moins l’enfant émettra ce type de comportements. En conclusion, l’étude démontre qu’il existe une relation conforme à la loi de la demande entre le taux de renforcement d’un enseignant et les comportements des enfants. Ces résultats suggèrent que les concepts économiques s’appliquent en classe. Finalement, l’analyse de la demande permet d’identifier un point optimal d’attention sociale de l’enseignant pour maximiser les comportements appropriés de l’élève.

La relation enseignant.e-élève (REE) est peu étudiée au secondaire (Le Bel, 2016) et - voire inexploré - chez les élèves issus de l’intersection de minorités sexuelles et ethnoculturelles (LGBTQ+/immigrant.e.s). De plus, la plupart d’études sur la REE faite référence au soutien émotionnel, négligeant une partie essentielle de celle-ci: le soutien cognitif. Pourtant, sous le modèle théorique Teaching Trough Interactions (TTI), ces deux types de soutien sont très importants dans l’établissement d’une bonne REE, afin de soutenir la réussite scolaire des élèves (Pianta et al., 2012), dont les élèves LGBTQ+/immigrant.e.s qui, d’ailleurs, évoquent des gestes de discrimination de la part de quelques enseignant.e.s (Almeida, 2017).

Ainsi, sous le modèle TTI, cette étude vise à comparer la REE en fonction du soutien émotionnel et du soutien cognitif apportés aux élèves LGBTQ+/immigrant.e.s au secondaire. Au total, 60 élèves ont répondu à un questionnaire mesurant les deux types de soutien étudiés ici. Les résultats des analyses descriptives et de test-t pour échantillons appariés montrent que la REE des élèves LGBTQ+/immigrant.e.s est légèrement positive (M=3,27, É.T=0,73) et que ces élèves se sentent moins soutenu.e.s sur le plan cognitif (t(59)=2,34; p=0,023, ƞ2=0,08). Une formation aux enseignant.e.s sur les actions efficaces à promouvoir les relations chaleureuses et à donner un meilleur soutien cognitif avantagerait la qualité de la REE des élèves LGBT/immigrant.e.s du Québec.

Cette étude s’inscrit dans le prolongement des travaux visant à étudier comment le regard sur soi des personnes signifiantes peut affecter les évaluations que les élèves se font de leur propre valeur scolaire (Usher & Pajares, 2006 ; Nurra & Pansu, 2009). Plus spécifiquement, il s’agissait de tester l’hypothèse selon laquelle l’effet des feedback parentaux positifs sur les perceptions de compétence scolaire est médiatisé par le soutien parental inconditionnel. Au contraire du soutien conditionnel qui doit se mériter par le respect des attentes et standards des parents, le soutien parental inconditionnel n’a pas à l’être et est acquis en raison du lien affectif parent/enfant (Harter, 1990). L’étude a été réalisée auprès de 263 élèves de 6° grade de la région Rhône-Alpes en France (137 filles et 126 garçons, âge moyen = 11 ans et 7 mois). Les élèves ont été invités, durant leur temps de présence en classe,  à répondre à un questionnaire de perception de soi composé d’énoncés mesurant le soutien (in)conditionnel (α =0.81), les feedback positifs (α = 0.68) et les perceptions de compétence scolaire (α =0.80). Les résultats révèlent, comme attendu, que les feedback positifs sont liés positivement aux perceptions de compétence scolaire et que cette relation est partiellement médiatisée par le soutien parental inconditionnel. En conclusion nous discuterons l’intérêt de considérer l’effet direct et indirect des feedback parentaux sur les perceptions de compétences scolaires.

La transition à l’université est une période stressante pour les jeunes adultes; par contre, il y a peu de recherche examinant le role de la pleine conscience, en tant que disposition, à prédire la facilitation d’ajustement des étudiants de premier cycle débutant leur première année universitaire.  Cette étude cherchait à determiner la contribution relative de l’auto-efficacité, du soutien social perçu de la famille et des amis, et de la pleine conscience dispositionelle à l’ajustement à l’université (académique, social, personel/emotionel, et à l’attachement à l’institution).  L’échantillon était composé de 101 étudiants de premier cycle débutant leur première année universitaire (73%% femmes; Mage =18.20 ans; SD = 0.79) et toutes les données ont été collectées en utilisant un sondage en ligne. Les conclusions ont révélé que la pleine conscience dispositionelle prédisait de manière significative l’ajustement à l’université même en controllant pour l’auto-efficacité et le soutien social perçu.  Cette étude est la première à fournir un soutien empirique du role protectif de la pleine conscience dispositionelle dans l’ajustement à l’université. 

La capacité représente une composante essentielle de l'éducation. L'école en vise notamment le développement chez ses élèves (Goodley, 2018; Parekh, 2017; 2022). Elle détermine et catégorise aussi ce que la capacité représente chez ses élèves (Ladwig et McPherson, 2017). La capacité permet donc d'informer et d'orienter les décisions du système scolaire quant aux ressources à allouer aux élèves (Parekh, 2022). Parallèlement, l'école dépend aussi de l'incapacité afin d'identifier les élèves qui ne répondent pas à ses attentes (Goodley, 2018). Tant la capacité que l'incapacité sont donc des composantes essentielles de la construction de la difficulté scolaire. Première ligne dans l'identification de ce phénomène, les enseignant.e.s sont appellées à mobiliser ces concepts. Plusieurs d'entre elles semblent cependant adopter une vision binaire de la capacité, soit que les élèves sont capables ou ne le sont pas (Ladwig et McPherson. 2017; Tarrabini et al., 2022). Nous proposons donc d'analyser la manière dont les concepts de capacité et d'incapacité sont mobilisés au sein du discours d'enseignantes dans l'identification des élèves en difficulté. Pour ce faire, nous nous appuyons sur des connaissances issues des critical disability studies dont les notions d'in/capacité (Goodley, 2018) et de capacitisme (Campbell, 2009; Wolbring, 2008). Dans son état actuel, le projet propose comme méthode l'analyse critique du discours (Wodak et Meyer, 2009).

L’intimidation à caractère homophobe (ICH) entraine des conséquences majeures sur les plans physique, psychologique et scolaire chez les élèves victimes. Le psychologue scolaire, expert en santé mentale, peut intervenir lors de situations d’intimidation et de violence. Alors que plusieurs études ont évalué les actes homophobes et leurs conséquences sur les élèves, peu se sont intéressées aux rôles des psychologues scolaires. À l’aide d’entrevues individuelles structurées, la présente étude explore les perceptions de 30 psychologues scolaires, 15 hommes et 15 femmes, sur leurs rôles pour contrer l’ICH. Le contenu est analysé selon la méthode qualitative de Miles et Huberman (2003). Les résultats révèlent que les rôles d’intervention directe et de consultation relativement à l’ICH sont centraux pour le psychologue scolaire. Par ailleurs, ce professionnel manque d’expérience sur le terrain et de formation relativement à ce problème. Les participants estiment que les dyades « homme-garçon » et « femme-fille » favorisent la relation d’aide auprès des élèves dans ce contexte. De plus, ils recommandent à d’autres psychologues scolaires de s’impliquer davantage en intervention, en sensibilisation et en consultation, ainsi que de recevoir plus de formation sur l’ICH. La diffusion des résultats de cette étude contribuera à la transmission des savoirs sur les moyens que peuvent utiliser les acteurs du monde de l’éducation afin de contrer ce problème.

La cognition sociale réfère à la façon dont une personne conçoit, perçoit et réalise des inférences au sujet des états mentaux et émotionnels d’autrui dans le monde social. Elle couvre une série de compétences essentielles à la régulation des interactions sociales et, in fine, a un impact sur la qualité de vie de l’individu et sur son intégration socio-professionnelle. Son déficit est souvent repris dans les caractéristiques des personnes avec trouble du spectre de l’autisme (TSA). Très peu d’études ont tenté de concevoir des pratiques tentant d’améliorer la cognition sociale auprès de cette population. Nous présenterons une étude portant sur la mise au point d’une remédiation de la cognition sociale. Il s’agit d’une étude de cas menée auprès d’un enfant âgé de 9 ans présentant un TSA sans déficience intellectuelle associée. Notre approche psycho-éducative concerne deux composantes de la cognition sociale : premièrement, la composante perceptive en visant l’apprentissage de la reconnaissance émotionnelle, l’usage approprié de l’intonation vocale et le langage corporel. Deuxièmement, la composante cognitive qui inclut la compréhension des règles et conventions sociales, et la théorie de l’esprit. Nous présenterons les modules de la remédiation, et nous envisagerons les implications de cette méthode quant au transfert et à la généralisation des acquis dans ces composantes spécifiques de la cognition sociale.

La participation à des loisirs organisés (sports, arts, clubs et associations) a été associée à de nombreux bienfaits. Chez les adolescents, il a été démontré qu’un profil de participation diversifié (plusieurs catégories d’activités) est associé à une meilleure adaptation que la participation à un seul type d’activité et la non-participation. Cette communication examine si la diversité des activités est liée à une meilleure adaptation comportementale, sociale et scolaire chez les enfants en début de scolarisation. Cette question est étudiée auprès de 797 enfants (62% garçons) de 1re année primaire, à l’aide de mesures des comportements extériorisés et intériorisés, des habiletés sociales et du rendement scolaire. Trois groupes sont comparés : les enfants qui ne participent pas (n=281), les enfants qui participent à un type d’activité (n=350) et les enfants qui participent à au moins deux types d’activités (n=166). Les enfants qui pratiquent au moins deux types d’activité ont moins de comportements intériorisés que les enfants qui ne participent pas (p<.05). Les enfants qui pratiquent un type d’activité ont de meilleures habiletés sociales que les enfants qui ne participent pas (p<.001). Les enfants qui pratiquent des loisirs organisés, que leur profil soit diversifié ou non, ont un meilleur rendement scolaire que les enfants qui ne participent pas (p<.01). Ainsi, la diversité est liée à une meilleure adaptation uniquement dans le cas des comportements intériorisés.

Les données présentées dans cette communication ont été collectées dans le cadre de trois terrains de recherches qualitatives indépendantes réalisés en 2006, en 2011 et en 2013. Il s’agissait dans les trois démarches de documenter  l’intégration socioscolaire au secondaire de jeunes d’origine haïtienne, à partir d’entretiens individuels avec ces derniers, leurs familles et des acteurs scolaires et communautaires. Bien que l’angle d’analyse adoptée dans chacune des recherches ait été différent, des points de convergence voire des idéo-types ont émergé. Ceux-ci mettent notamment en lumière l’influence de l’expérience pré et postmigratoire sur l’adaptation socioscolaire des jeunes au Québec à plus ou moins long-terme. Ainsi, pour un grand nombre de jeunes, la trajectoire de réussite ou de vulnérabilité socioscolaire semble s’inscrire dans une lignée d’Haïti au Québec. Pour d’autres, l’immigration semble entraîner une vulnérabilité familiale et personnelle qui met à risque l’adaptation socioscolaire au Québec. Enfin, pour un troisième groupe de jeunes, l’arrivée au Québec semble signer une opportunité de recommencement, malgré certaines difficultés d’adaptation occasionnelles. La communication discutera des facteurs de risque ou de protection attachés à chacun de ces profils, que ces facteurs soient familiaux, scolaires ou sociaux (relations avec les pairs).

L’inclusion des élèves présentant des problématiques d’anxiété dans les classes de musique constitue un défi pour les enseignants. Pour assurer comme le propose son mandant, la réussite de tous les élèves, l’école doit se pencher sur les moyens accessibles en milieu scolaire. La différenciation pédagogique apparait comme une mesure à privilégier. Toutefois, les études recensées mentionnent que les enseignants y recourent rarement de façon systématique. Dans ce contexte, cette étude vise à décrire les pratiques pédagogiques différenciées mises en place à l’intérieur des classes de musique. Pour y parvenir, les données autorapportées de 101 répondants ont été analysées. Les résultats des analyses nous ont permis de constater que les enseignants de musique orientent principalement leur enseignement autour de pratiques qui s’adressent à l’ensemble des élèves et que ces pratiques se réfèrent essentiellement à la flexibilité pédagogique c’est-à-dire une forme de souplesse permettant d’offrir des options en fonction du rythme et du style d’apprentissage et qui concerne les structures organisationnelles (organisation de la tâche) et les processus d’enseignement-apprentissage (déroulement de la tâche). Nos observations nous ont également permis de constater que l’adaptation et l’individualisation sont des mesures exceptionnelles. Effectivement, très peu de mesures d’individualisation ont été rapportées par les enseignants de musique, et ce, malgré la présence d’élèves anxieux.

Les recherches soulignent l’importance d’une évaluation socioculturelle de l'apprentissage des langues (Silseth et Gilje, 2019). Cependant, très peu d’études expliquent les modalités de cette évaluation et ses effets chez les locuteurs plurilingues dans les environnements numériques d’apprentissage. En se basant sur des concepts clés de la théorie socioculturelle de l'évaluation des langues (Lantolf et al., 2015), du plurilinguisme (CoE, 2020) et du répertoire sémiotique (Kusters et al., 2017), nous avons mené le projet transnational PluriDigit, financé par le SSHRC et dont le but était d’examiner l’apprentissage oral à distance de l’Anglais, Français, Arabe et Espagnol. Nous avons collaboré avec un groupe de 11 enseignants immigrés ou réfugiés et leurs élèves dans une ONG de São Paulo, au Brésil. Les tâches étaient délivrées de façon asynchrone via VoiceThread et abordaient des sujets sensibles tels que le colonialisme, la discrimination et les droits LGBTQ2+. L'analyse des données sous forme de commentaires audiovisuels et d’entretiens avec élèves et enseignants a démontré que, malgré des différences linguistiques entre les participants à cette étude (par ex. la prononciation et l'accent), les étudiants ont fait preuve de progrès significatif dans la langue cible. Notre étude fournit des preuves empiriques de l'importance de l'évaluation socioculturelle de l'apprentissage plurilingue et numérique des langues.

Les troubles anxieux sont les troubles psychiatriques les plus communs à l’adolescence. Le trouble d’anxiété généralisée affecterait environ 1,3% à 3,3% des jeunes de 13 à 18 ans. S’il existe un consensus à l’effet que les troubles anxieux sont généralement associés à une altération du fonctionnement à divers niveaux, certaines études montrent que le niveau d’altération du fonctionnement des personnes adolescentes anxieuses est variable, suggérant la présence de modérateurs potentiels, dont le sentiment d’autoefficacité. Or, on en connait actuellement peu sur le rôle que peut jouer ce facteur personnel. Cette étude vise donc à 1) mesurer les associations entre les symptômes d’anxiété généralisée et l’altération du fonctionnement social et scolaire des personnes adolescentes et 2) vérifier si le sentiment d’autoefficacité modère ces associations. Au total, 1 005 personnes adolescentes (52,3% de garçons âgés de 11 à15 ans), en provenance de 8 écoles secondaires de différentes régions du Québec, ont participé à l’étude. Les résultats indiquent qu’une augmentation des symptômes d’anxiété généralisée est associée à un plus haut niveau d’altération du fonctionnement social et scolaire, et que le sentiment d’autoefficacité modère ces associations. Ainsi, le sentiment d’autoefficacité pourrait représenter une cible d'intervention prometteuse pour diminuer l'impact des symptômes anxieux sur le fonctionnement des personnes adolescentes. 

L’anxiété pathologique chez l’enfant se manifeste par des peurs et préoccupations inappropriées et excessives qui créent une détresse significative interférant avec le fonctionnement normal. Ce trouble est aussi lié à une réussite scolaire plus faible et au décrochage scolaire. Basées sur la théorie de la psychopathologie développementale, plusieurs études ont examiné le rôle que peuvent jouer différents contextes, notamment l’environnement familial, pour déclencher, maintenir ou améliorer les symptômes d’anxiété. Cependant, les études examinant l’effet du contexte scolaire sont plus rares. Pourtant, les stratégies d’évaluation et de gestion des apprentissages, les buts d’accomplissement et la relation que l’enseignant développe avec ses élèves pourraient avoir un effet direct sur l’évolution de l’anxiété (Marcotte, Cournoyer, Gagné & Bélanger, 2005). La présente étude examine l’influence du contexte de classe sur l’évolution du niveau d’anxiété des élèves au cours d’une année scolaire. Près de 800 élèves de 3ème à 6ème année et leurs enseignants ont été questionnés sur le niveau d’anxiété des élèves et le contexte de leur classe en début et fin d’année. Les résultats indiquent que les filles ont un niveau d’anxiété plus élevé que les garçons et qu’une combinaison de pratiques enseignantes influence l’évolution de l’anxiété chez les élèves en cours d’année. Les implications de l’étude pour les pratiques enseignantes à privilégier pour réduire l’anxiété seront discutées.

Le Programme de Renforcement des Familles (PRF) (Strengthening Families Program; Kumpfer, 1984, 2018) est un programme de prévention destiné à des familles de milieux défavorisés. Il fut implanté en 2012 à Trois-Rivières, puis en 2018, à Drummondville et à Victoriaville. La recherche porte sur l'évaluation des effets du PRF se basant sur le modèle théorique du programme. Ainsi, des questionnaires auto-rapportés touchant aux différentes dimensions du modèle ont été administrés aux familles participantes ainsi qu’à des familles d'un groupe contrôle. Ces questionnaires ont été administrés au début du PRF (Temps 0), puis 1 mois (Temps 1) et 6 mois (Temps 2) suivant sa fin. Sachant que le programme pourrait induire des changements que nous ne pourrions pas mesurer avec les questionnaires que nous avions sélectionnés, nous avons aussi introduit une question ouverte aux Temps 1 et 2 de notre devis. Les résultats préliminaires découlant de l'analyse de 32 entrevues (18 adolescents et 14 parents) réalisées au Temps 1, soit entre janvier 2018 et mai 2019, révèlent que la question ouverte permet de dégager quatre thèmes allant au-delà des sujets ayant été abordés dans les questionnaires : le projet commun, percevoir la force de la relation, la normalisation et la création de liens. L'espace laissé permet aux répondants de nous instruire en leurs mots sur les gains retirés à travers des dimensions tout aussi fondamentales du PRF, mais qui ne sont pas abordées dans les questionnaires.

L’objectif de cette communication est d’analyser empiriquement le processus et les difficultés rencontrées lors d’un processus d’appropriation d’interventions pour la mise en œuvre de manuels scolaires adaptés[1] par 4 enseignantes de 3e année, dans deux milieux: classe régulière et la classe spéciale. Nous avons utilisé un cadre conceptuel/analytique visant le processus d’appropriation dans toute sa complexité (Bélanger et col., 2012). Le but de cette analyse est de proposer des pistes d’actions/d’accompagnement pour faciliter l’utilisation de ces manuels et la mise en oeuvre de nouvelles pratiques. L’analyse du processus devant mener à l’appropriation des manuels scolaires adaptés et leur application montre que les besoins des enseignants des classes régulières ont peu été pris en compte, les manuels ne coïncidaient pas avec les pratiques, le soutien de l’équipe-école a été insuffisant.  Les résultats en classe spéciale sont plus positifs, les enseignants s'étant appropriés l'outil et ayant atteint un niveau d'autonomie. Sans remettre en question la pertinence du contenu des manuels, l’analyse de cette tentative d'appropriation, mène à revoir  les fondements comme les d’accompagnement des enseignants désireux d’employer ce type de matériel surtout en classe régulière.[1] Fruit d’un travail de partenariat entre le Groupe DÉFI Accessibilité (Université de Montréal) et de ERPI.

La recherche présentée dans cette communication a pour objectif d’étudier les conditions didactiques favorables à une intervention orthopédagogique sur les fractions. Peu de recherches permettent effectivement de fonder sur le plan théorique la pratique orthopédagogique en mathématiques. Nous appuyant sur les études en didactique des mathématiques, et plus particulièrement celles traitant des difficultés d’enseignement et d’apprentissage, nous avons retenu, pour la construction de situations didactiques, des conditions d’ordre général d’une part et des conditions spécifiques au contenu mathématique visé d’autre part. Des conditions concernant le pilotage des situations effectives ont également été identifiées. Ces conditions ont servi d’appui à l’élaboration d’une séquence d’enseignement sur la fraction qui a été expérimentée auprès d’élèves faibles de classes ordinaires et d’élèves de classes d’adaptation scolaire. L’analyse de la séquence et de l’évolution des connaissances qu’elle favorise chez les élèves montre l’efficacité d’une intervention orthopédagogique en mathématiques fondée sur une approche didactique.

La communication présente les premiers résultats d'une recherche postdoctorale sur l'adaptation sociale et scolaire de jeunes d’origine haïtienne, immigrés au Québec à la suite du séisme survenu en Haïti en janvier 2010. L’objectif de cette recherche est de documenter la trajectoire d’une cinquantaine de jeunes au sein de l’institution scolaire depuis les premiers moments de leur arrivée au Québec et jusque deux ans après, selon qu’ils soient en classe d’accueil, en cheminement particulier, en classe régulière ou au secteur de l’éducation des adultes. À cet effet, des jeunes des deux sexes et âgés de 13 à 18 ans, sont invités à compléter  un questionnaire à questions ouvertes et fermées sur a) leur cheminement scolaire avant l’immigration; b) les procédures d’accueil et de soutien à l’entrée dans l’école québécoise; c) les ressources personnelles, familiales et communautaires disponibles et mobilisées. Quelques-uns de ces jeunes sont en outre suivis sur une année scolaire au cours de laquelle s’échelonneront des entretiens individuels avec l’élève, ses parents, un enseignant ou autre personne significative. Ces entretiens approfondissent les thématiques abordées dans le questionnaire. Il s’agit de mettre en exergue les conditions ayant facilité ou entravé l’intégration socio-scolaire des élèves et les interventions spécifiques qu’il y aurait lieu de mettre en place pour soutenir leur réussite et leur persévérance scolaire.

 

Le coloriage structuré de mandalas est devenu de plus en plus une activité de pleine conscience populaire pour aider aux étudiants à gérer leur stress, leur anxiété, et leur anxiété reliée aux examens. Par contre, l’efficacité de ce type d’activité à combattre l’anxiété reliée aux examens dans une population d’étudiants au primaire nécessite une examination en plus grande profondeur afin de déterminer si ceci est vraiment une activité de pleine conscience. Basée sur une étude précédente de Carsley, Heath, et Fajnerova (2005), l’étude actuelle a examiné les effets du coloriage de mandalas sur la réduction d’anxiété reliée aux examens et l’augmentation de la pleine conscience d’enfants. Le groupe de participants était formé de 76 élèves (48.7% filles; Mage = 10.42 years, SD = .82). Tous les participants ont complété une mesure d’anxiété normalisée et de pleine conscience au début et à la fin de l’activité de coloriage, juste avant un teste d’orthographe. Les résultats démontrent une diminution signifiante et globale de l’anxiété reliée aux examens ainsi qu’une augmentation significative et globale de la pleine conscience suivant la complétion de l’intervention de coloriage. L’interprétation de ces résultats ainsi que les implications pour le personnel scolaire et pour la recherche future sont aussi discutées.

En 2014, selon les résultats du Programme d'analyse des systèmes éducatifs de la CONFEMEN (PASEC), plus de la moitié des élèves n’ont pas atteint le seuil « suffisant » de compétence en lecture et en mathématiques. Toutefois, les taux d’admission et de réussite chez les élèves en fin d’année scolaire ne font que s’améliorer. D’où, l’asymétrie de résultat entre la performance cognitive et le résultat scolaire. Dès lors, la présente étude est initiée pour comprendre et expliquer ce phénomène. Pour ce faire, nous avons fait recours à la méthode qualitative dans son approche phénoménologique doublée de l’observation directe. La méthode qualitative a été menée sous forme d’entretien individuel semi-directif par le biais d’un guide d’entretien. La méthode d’échantillon par choix raisonné a permis d’échanger avec 482 personnes du système éducatif. Ainsi, on note au niveau des résultats que l’asymétrie des résultats scolaires et la baisse de la performance cognitive chez les élèves impliquent une responsabilité de tous les acteurs du système éducatif. Les élèves n’ont plus le goût de l’effort. Les enseignants y sont sans conviction et sans motivation. Le Ministère adopte des réformes éducatives inadéquates avec les réalités sociétales en Côte d’Ivoire. Les nouvelles pédagogies tendent de plus en plus à diminuer les aptitudes réflexives des élèves. Et, certaines classes ne sont plus susceptibles de redoublement.

Mots clés : école ivoirienne, formation de qualité, taux de réussite, éducation, système.