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Les subordonnées relatives ont fait l'objet de travaux dans plusieurs langues des signes (allemande, américaine, française, italienne...), mais à ce jour, rien n'a encore été publié sur l'expression de la relativisation en LSQ. Au cours de ma maitrise, je me suis donc penchée sur la description des subordonnées relatives dans cette langue. Dans cette présentation, j'exposerai mes premiers résultats de recherche : sachant que la localisation spatiale et l’utilisation de marqueurs non manuels sont définis comme des éléments formels du marquage des relations propositionnelles en LSQ (Parisot, 2020; Chénier et James, 2014), le focus sera mis sur les stratégies spatiales et non manuelles utilisées par les signeur·e·s pour exprimer des subordonnées relatives en LSQ. Dans un premier temps, j'effectuerai une synthèse des caractéristiques sémantiques et syntaxiques qui définissent la subordination relative dans différentes langues, puis je présenterai la définition retenue pour mon analyse de corpus. Dans un deuxième temps, je présenterai les stratégies spatiales et non manuelles typiquement employées pour exprimer les subordonnées relatives en LSQ dans un échantillon de mon corpus (productions de dix signeur·e·s natif·ive·s de la LSQ), que j'ai implanté dans le logiciel ELAN pour l'annotation et la transcription matricielle de données multicouches. Cette contribution brossera un premier portrait de l’expression de la relativisation en LSQ.

Les enfants anglophones présentant un trouble développemental du langage (TDL) ont des difficultés importantes au plan de l’acquisition et de la maîtrise de la morphologie verbale. Pour le français, moins de données sont disponibles. Cette étude a pour objectif principal de comparer la trajectoire développementale de l’utilisation des morphèmes grammaticaux qui marquent les temps de verbe d’un groupe d’enfants TDL âgés de 2 ans ½ à 4 ans ½ à celle d’un groupe d’enfants au développement typique (DT) du même âge. Trente-cinq enfants ont participé à l’étude, soit 17 enfants TDL et 18 enfants DT. Les enfants ont été rencontrés à 2 ans ½, 3 ans ½ et 4 ans ½. Des échantillons de langage spontané ont été enregistrés, transcrits et analysés pour ces trois temps de mesure. Des analyses statistiques ont permis de comparer la présence et la justesse des morphèmes marquant les temps de verbe pour les 2 groupes, aux 3 temps de mesure. Les analyses indiquent que les enfants TDL accusent un retard pour presque tous les temps de verbe par rapport à leurs pairs au DT. Alors que les enfants DT diversifient les temps verbaux qu’ils utilisent à 3 ans ½ et à 4 ans ½, les enfants TDL augmentent leur utilisation du présent de l’indicatif et de l’impératif.

Plusieurs disciplines scientifiques ont recours aux fréquences d’utilisation des mots afin de répondre à leurs questions de recherche. Les fréquences lexicales sont notamment utilisées en éducation afin de guider l’enseignement du vocabulaire ou en psychologie dans les tâches de décisions lexicales. Puisqu’il existe des distinctions propres au français québécois, il s’avère crucial de développer une liste de fréquences lexicales du français parlé au Québec afin que les études abordant le sujet reflètent bien le phénomène. Bien que des listes de fréquences lexicales du français parlé québécois existent, elles sont basées sur un nombre restreint de mots et peuvent donc être limitées quant à leur contenu. Notre objectif est de présenter un nouveau répertoire de la fréquence lexicale du français parlé au Québec, Lexiqc. Nous avons recueilli les sous-titres de films et de séries télévisées produits au Québec depuis les années 2000, pour un total de près de dix millions de mots. Les fichiers de sous-titres ont été lemmatisés et la fréquence d’utilisation de chaque mot a été calculée pour plus de 65 000 mots uniques. Nous avons comparé nos résultats à ceux du Corpus du français parlé québécois, une liste déjà établie. Des analyses de corrélation indiquent un degré d’accord élevé entre les deux listes. Les fréquences lexicales ont aussi été comparées à celles de Lexique 3, une liste française, afin de faire ressortir les mots utilisés plus fréquemment à l’oral au Québec qu’en France.

Depuis les années 1960, la question de la norme linguistique au Québec a été soulevée à de nombreuses reprises. En 1965, l’Office de la langue française soulignait l’importance d’aligner cette norme sur le français standard international. En 1977, l’Association québécoise des professeurs de français proposait que la norme du français québécois soit basée sur le français formel des Québécois. Cependant, aucune de ces deux propositions n’a réellement fait consensus.

Quelques années plus tard, Cajolet-Laganière et Martel (1995) affirmaient qu’il existait une norme québécoise basée ni sur du français populaire québécois, ni sur du français standard de France, mais que cette norme n’était encore décrite nulle part. Depuis, plusieurs études ont fourni des éléments descriptifs du français standard québécois oral. Cox (1998), Reinke (2005) et Bigot et Papen (2013) se sont penchés sur la prononciation. Bigot (2011) a, lui, centré son étude sur la morphosyntaxique.

Dans notre exposé, nous nous proposons de dresser un portrait exhaustif du français standard oral en usage au Québec. Dans un premier temps, nous reviendrons brièvement sur le débat entourant la question de la norme linguistique québécoise. Par la suite, nous fournirons une description de cette norme du point de vue phonique et du point de vue grammatical. Nous terminerons notre présentation par une réflexion sur l’importance didactique de ce standard québécois dans l’enseignement du français au Québec.

Il est établi que la production de la parole est étroitement reliée à la perception audio-visuelle de celle-ci. Chez des aveugles congénitaux, la privation visuelle entraîne une réduction des mouvements labiaux lors de la production de voyelles. En guise de compensation, ces personnes accordent-elles plus d’importance à la perception auditive que leurs pairs voyants? L’objectif de l’étude est d’évaluer, via le paradigme de perturbation sensorielle, le poids de la vision dans la production vocalique.

Des enregistrements acoustiques et articulatoires (EMA) de 10 voyants et de 10 aveugles congénitaux ont été effectués. Des répétitions de la voyelle /ø/ en condition normale ont d’abord été produites. Ensuite, en condition perturbée, une version altérée de leur propre parole leur était transmise via un casque d’écoute, en temps réel. La production entendue différait donc de celle produite. Ainsi, pour compenser, le sujet devait adapter sa prononciation. L’adaptation sera d'autant plus grande que le poids de la perception auditive est important pour lui.

Les résultats préliminaires montrent que les sujets aveugles accordent un poids plus important à la rétroaction auditive que leurs pairs voyants en compensant différemment à la perturbation provoquée. Cette étude permet d’observer le rôle de la vision sur la perception et la production de la parole et de confirmer l’hypothèse selon laquelle la vision occupe une place majeure dans l'implémentation phonétique des cibles phonologiques.

Il est généralement reconnu que l’élision de [l], dans les pronoms « il(s) » et « elle(s) », est un trait distinctif du français québécois oral. Toutefois, peu d’études se penchent sur ce phénomène et lorsqu’elles le font, ne se concentrent que sur « il(s) ».

Est-il vrai que tous les Québécois font systématiquement cette élision? Une analyse de type sociolinguistique (Goldvarb, par régressions multiples) portant sur des données de 2006 du corpus Phonologie du français contemporain (PFC) permet de répondre à cette question. Elles concernent 5 locuteurs natifs du français québécois, soit 2 hommes et 3 femmes, pour un total de 148 occurrences de la variable (dépendante).

Plusieurs contraintes (variables indépendantes) peuvent expliquer la variation constatée. Parmi celles-ci, les contraintes linguistiques suivantes ont été identifiées : le contexte phonologique précédent et suivant, la catégorie grammaticale suivante, le type de pronom et la position de son référent. Il se peut aussi qu’une contrainte stylistique contribue à expliquer la variation : le type de conversation, libre ou dirigée. Le genre, l'âge et le lieu de naissance des locuteurs constituent les contraintes sociales analysées dans l’étude.

Les résultats préliminaires montrent que l’élision est beaucoup plus fréquente lorsqu’il est question du pronom « il(s) » que du pronom « elle(s) » et lorsque le type de conversation est libre.

Cette communication proposera une explication de la montée du sujet/objet et du contrôle par le sujet/objet dans les constructions composées de ‘adjectif + à + infinitif’ en français, en partant d’une description du signifié des unités linguistiques en jeu – à savoir, l’adjectif, l’infinitif et la préposition à – complétée par l’intervention de processus pragmatiques. Face aux approches purement formelles ou notionnelles, une analyse fondée sur la fonction sémiologique du langage sera proposée, qui voit celui-ci comme impliquant la symbolisation de conceptualisations au moyen de séquences phonologiques. Il sera démontré que cette analyse peut rendre compte de phénomènes de montée et de contrôle non expliqués par d’autres approches, tels le fait que la séquence apte + à + infinitif implique invariablement la montée du sujet, la séquence facile + à + infinitif implique invariablement la montée de l’objet, alors que la structure prêt + à + infinitif permet la montée ou bien de l’objet, ou bien du sujet, selon la nature animée ou inanimée de celui-ci (Les hamburgers / Les invités sont prêts à manger). À partir d’un corpus de 700 occurrences de la construction en question, un classement des types d’adjectifs attestés avec les différentes interprétations sera proposé. Le rôle de la présence d’un complément d’objet direct de l’infinitif sera également mis en lumière (Le fax est prêt à envoyer / prêt à envoyer le document).

Le sens est au cœur des langues et de l’apprentissage des langues. Notre proposition de communication porte sur un des aspects les plus délicats de la (re)construction du sens : la polysémie. Or, ce phénomène de la variation du sens des mots, lié à la compréhension plutôt qu’à l’expression (Nation, 2001), constitue une difficulté, qui déstabilise l’apprenant de langue seconde dont le recours sera souvent le dictionnaire occasionnant coût élevé en temps, surcharge cognitive, rupture avec le texte et baisse de la motivation. Dès lors, comment aborder ces glissements de sens et concilier « variation » et « stabilité » spécifiques à la polysémie? Dans un premier temps, notre réflexion portera sur le concept-même de polysémie, les apports des grammaires cognitives (Fuchs, 2007; Victorri, 1996) et leurs potentielles implications en classe de L2, notamment sur le processus d’interprétation comme « construction dynamique du sens ». Dans un deuxième temps, nous analyserons des situations de classe dans lesquelles les apprenants, en lecture, font face à la polysémie de lexèmes verbaux (i) en ayant la possibilité de recourir au dictionnaire ou (ii) en s’appuyant sur le seul contexte. Les résultats préliminaires montrent que le recours au dictionnaire, qui détourne de la focalisation sur le contexte, multiplie la divergence des réponses et des interprétations des apprenants. L’appui du seul contexte permet une prise de conscience de « l’espace sémantique » du mot et diminue les écarts.

Nous cherchons le changement linguistique dans l’industrie musicale au Québec à cause de la stigmatisation vers leur dialecte quand les chanteurs québécois lancent leurs albums en France. Les variétés formelles du français québécois ne sont plus stigmatisées chez les Québécois (Kircher, 2012), mais elles sont stigmatisées chez les Français (Szlezák, 2015). Ainsi, il y deux niveaux de stigmatisation opposants. Nous analysons l’effet de la stigmatisation sur la réalisation des formes phonétiques qui distinguent le dialecte d’autres Français. L’étude actuelle analyse le relâchement qui s’applique aux voyelles fermées /i y u/ dans les syllabes finales fermées (p. ex. panique). Nous analysons 4 931 voyelles qui pourraient relâcher dans un corpus de 79 albums de 20 chanteurs québécois. Ils étaient codés comme étant la variante québécoise ou la variante française. Le relâchement est catégorique dans la parole (Côté, 2012), mais il n’est que catégorique dans un album. De plus, le taux de relâchement dans les albums est prévisible selon le genre musical; les chanteurs de la pop utilisent les variantes québécoises moins que ceux d’autres genres. Ces résultats montrent que la stigmatisation pourrait jouer un rôle dans la réalisation des traits dialectaux dans la musique parce que les chanteurs n’utilisent pas les variantes québécoises catégoriquement et aussi parce que les chanteurs de pop sont probablement plus affectés par la stigmatisation des Français plutôt que ceux d’autres genres.

Le manuel scolaire est un outil de mise en œuvre des programmes d’enseignement. Parmi ses fonctions, on retient les aspects didactiques et pédagogiques, accompagnés des dimensions théoriques et pragmatiques dont l’objectif est le développement des connaissances linguistiques, culturelles, interculturelles et l’acquisition du savoir. En Algérie, l’introduction de l’enseignement de tamazight s’est faite d’une manière facultative dans le système éducatif depuis 1995. Les enseignants de tamazight n’avaient aucun support pédagogique, à part tajeṛṛumt et l’amawal de Mammeri. Par la suite, le manuel scolaire de tamazight a vu le jour en 1998, ces dernières années il touche tous les niveaux d’enseignement. Au début, la terminologie scolaire utilisée dans ces manuels est puisée en sa majorité dans les deux ouvrages : tajeṛṛumt de Mammeri, le lexique scolaire de l’I.R.C.A.M. Cette terminologie reste insuffisante pour les besoins pédagogiques et didactiques et c’est ce qui a motivé la voie de la création lexicale (la dérivation et la composition) que nous abordons dans le détail dans l’analyse des données. Dans ce papier, nous analysons l’ensemble de la terminologie utilisée dans les textes support et les unités d’enseignement telles que : la grammaire, l’orthographe et l’expression écrite des différents manuels scolaires de tamazight, en abordant l’étymologie ou d’où parviennent ces termes, les procédés (morphologiques et sémantiques), et les domaines de création de cette terminologie.

La ville de Montréal est l’une des villes les plus multiethniques du Canada. Compte tenu de cette diversité, il y a une grande proportion d’enfants qui apprennent deux phonologies ; la phonologie de leur langue maternelle et celle du français.



L’interaction entre ces deux systèmes phonologiques peut influencer le développement de la phonologie de la langue seconde. Le but de cette présentation est de comparer les compétences phonologiques en français des enfants allophones à celles des enfants francophones unilingues issues d’études précédentes. Nous avons évalué 50 enfants allophones à la fin de la maternelle avec une tâche de dénomination de mots (MacLeod, 2014). Une transcription des productions des enfants a été complétée et utilisée pour les analyses de production des consonnes.



Les résultats démontrent que les enfants ont un taux de précision généralement élevé (moyenne de 95%), mais qu’ils étaient moins précis en position finale de mot (moyenne de 88%). De plus, les enfants avaient besoin d’indice ou de modèle pour 26% des mots (enfants francophones de 4 ans n’ont besoin que 7% d’indices dans cette tâche).



Les conséquences pour le développement des connaissances sur l’apprentissage du français comme langue seconde et de la pratique clinique en orthophonie seront discutées.

Les dictionnaires présentent un certain nombre d'informations grammaticales, au rang desquelles figurent les classements des verbes (intransitif, transitif indirect, etc.). 

Si la grammaticographie et la lexicographie françaises ont beaucoup évolué depuis leurs débuts, elles ne l'ont pas fait au même rythme, la seconde ayant toujours été distancée par la première. Cela n'a rien d'étonnant. D'une part, il faut attendre que certaines avancées grammaticales soient suffisamment stables pour les transposer au dictionnaire. D'autre part, le transfert de la théorie grammaticale nécessite un travail titanesque lorsqu'il faut l'implanter à l'échelle du dictionnaire.

L'objectif de cette communication est de montrer le décalage entre les concepts proposés dans les grammaires et ceux qu'utilisent les dictionnaires, et ce, depuis le XVIIe siècle.

Le thème grammatical étudié est le classement des verbes construits avec ou sans groupe prépositionnel obligatoire (nuire à quelqu'un, revenir de Montréal, dormir). Ces verbes ont d'abord été catégorisés uniformément (comme neutres, puis comme intransitifs), ils ont ensuite été classés séparément en transitifs indirects et en intransitifs.

La recherche menée montre qu'il existe, dans l'histoire de ce classement, un décalage (parfois de plus d'un siècle) entre, d'une part, la définition des concepts grammaticaux dans les grammaires et, d'autre part, leur insertion dans les dictionnaires. 

Levin (1993) donne une description d'environ 3200 verbes de l'anglais. Elle analyse les comportements syntaxiques (alternances) des verbes ainsi que leurs sens en fonction des types d’alternances qu’ils peuvent accepter. Une alternance décrit un changement dans la structure syntaxique du verbe et de ses arguments (passif, transitivité, effacement d'argument, inversion du sujet/verbe, verbe support, etc.).  Cette description a permis l'apparition de la notion du schéma prédicatif, inspirée entre autres des travaux de Fillmore (1968), Jackendoff (1972) puis de Saeed (2003) et qui permet d'attribuer un rôle sémantique aux différents arguments des prédicats verbaux dans un corpus donné.

C'est dans ce cadre que nous avons construit une ressource lexicale pour la langue Arabe. Il s'agit d’une ressource sémantico lexicale informatisée pour les constructions morphologique du verbe dans le corpus du Coran. Une expérience pilote a été conduite sur un échantillon de 140 verbes présents dans le corpus du Coran. Cette ressource propose de fournir un lien entre les racines verbales et la classification sémantique.

Dans cette communication, nous allons présenter  notre méthodologie ainsi que nos plans pour étendre la couverture de notre corpus.

En Amérique latine, où le français est considéré une langue étrangère, à dépit des 2,3 millions de locuteurs et apprenants de la langue (Rivard, 2016) et des nombreux cursus en Lettres françaises (40 seulement au Brésil), l’insécurité linguistique en français ne s’avère pas un objet d'intérêt de la Didactique et de la Sociolinguistique. Est-ce qu'il faut pour autant conclure sur l'inexistence d'un tel sentiment et ce, quoique l’idiome n'y soit pas une langue d’usage social ou d’héritage historique? Afin de vérifier la pertinence de l’interrogation formulée, nous avons examiné 40 questionnaires issus d’un projet de conversation en français tenu au Brésil, à deux reprises, en 2020 et en 2021. Âgés entre 20 et 40 ans, les participants étaient capables de communiquer en français, ayant au moins le niveau B1 du Cadre Européen Commun de Référence. Dû au manque de littérature sur la thématique, nos analyses se sont basées sur la typologie proposée par Bretegnier (1999). Les résultats suggèrent que l'insécurité linguistique est provoquée par la perception d'une expression non conforme au français « correct », mettant en évidence l'insécurité normative. Cette étude exploratoire nous fournit des pistes pour une recherche plus ample visant à identifier les nuances du phénomène en Amérique latine ainsi qu'à établir les similitudes et différences par rapport aux pays/régions des Amériques ayant le français comme langue d'usage social et/ou d'héritage historique. 

Cette proposition s’inscrit dans un large projet d’analyse des reformulations multimodales (RM) dans la construction du discours : décrire les relations qu’entretiennent 3 canaux sémiotiques multimodaux (la parole (S1), la gestualité co-verable (S2) et les supports de présentation (S3)) dans des discours scientifiques/académiques (pour la présente étude : vidéos des TedX de l’UNamur, 2016). L’objectif est de savoir comment les reformulations multimodales participe au caractère performant du discours, à la construction de sa cohérence. Les RM sont étudiées du point de vue interne à chaque système sémiotique (S1, S2, S3) et du point de vue du croisement d’un système à l’autre (rapport S1/S2, S1/S3, S2/S3 et S1/S2/S3).  L’analyse (en cours, résultats avril 2018) s’opère comme suit : repérage des passages où se trouvent des RM et les canaux mobilisés, annotation des données dans ELAN (voir image), analyse quantitative et qualitative des RM et des croisements, identification des paradigmes d’utilisation (des prestations sans RM à celles qui exploitent abondamment les croisements sur les 3 niveaux S1-S2-S3). Contrairement à ce qui a été avancé (Bouchard et Parpette 2008, 2010), mon hypothèse est qu’il ne s’agit pas de 2 (voire 3) discours distincts et simultanés. Je considère que la linéarité (de S1 d’une part, de S3 d’autre part) et la simultanéité des 3 sources d’information (S1, S2 et S3) s’entrecroisent sans cesse dans la construction d’un discours unique mais plurisémiotique.

Les verbes monter et descendre permettent d’exprimer un déplacement relativement long d’un lieu à un autre (p. ex. « monter/descendre à Montréal »). Dans la conception populaire, la référence à un important cours d’eau (comme le fleuve Saint-Laurent) et aux points cardinaux suffirait à expliquer l’opposition entre ces verbes.

L’objectif de cette communication est de déterminer les paramètres qui interviennent dans l’usage des verbes étudiés. La recherche prend appui sur la théorie des cadres de référence de Talmy (2000) et sur la thèse de Levinson (2003) concernant les limites cognitives des locuteurs à s’orienter dans l’espace par rapport à des points de repère « objectifs ». Aussi, nous supposons qu’en plus d’une référence à un important cours d’eau et aux points cardinaux, il existe une troisième possibilité, plus commune que les précédentes, pour s’orienter et exprimer un déplacement : il s’agit d’une orientation par rapport à un lieu empathique (Kuno et Kaburaki 1977; Boons 1987).

Pour vérifier cette hypothèse, nous étudions l’emploi de monter et descendre dans le Corpus de français parlé au Québec (CFPQ) et prenons en considération les informations situationnelles relatives au lieu de l’enregistrement, au lieu de naissance des locuteurs et à leur lieu de résidence.

Les résultats préliminaires obtenus suggèrent que notre hypothèse est juste : l’usage de monter et descendre reposerait préférentiellement sur le lieu empathique.

Les politiques langagières au Québec sont bien connues. Les dispositions de l’article 58 de la Charte de la langue française, régissant la place du français dans l’affichage public, ont eu un effet considérable sur le paysage linguistique, surtout à Montréal. L’objectif primaire, la promotion d’une langue, se retrouve dans d’autres politiques linguistiques à travers le monde, à commencer par le pays de Galles, où les efforts de revitalisation du gallois, entamés dans les années 1960, ont culminés dans son adoption comme unique langue officielle du pays en 2011. Ici aussi, des mesures d’incitation ont, depuis 1993, résulté en une plus grande visibilité du gallois dans l’espace public, sans toutefois éliminer l’anglais, la langue majoritaire. À Singapour, avec quatre langues officielles, la planification langagière s’est surtout concentrée sur la promotion de l’anglais et du mandarin, ainsi qu’à l’éradication des variétés «non standard». Il n’y existe pas de cadre législatif relatif au paysage linguistique, même si ce dernier est influé par les politiques en vigueur. Un corpus photographique de ces trois sites donne une première vue d’ensemble sur les effets des politiques sur les paysages linguistique respectifs. À Montréal, la loi est quasiment appliquée (avec des variations géographiques), au pays de Galles le bilinguisme est prépondérant, et à Singapour l’absence de règles strictes résulte en l’omniprésence de la 4ème langue officielle: l’anglais.

Dans les langues des signes, les locuteurs peuvent produire des mots empruntés aux langues orales par épellation digitale lorsque le signe correspondant est inconnu ou inexistant. Le rapport à l’épellation, documenté pour la LSQ, est différent d’une langue à une autre, et distingue deux types d’épellation, soit lexicale ou compensatoire  (Dubuisson et al., 1999 ; Battison, 1978). Ce dernier type, contextuel, se trouve plus particulièrement dans le discours interprété où l’accès lexical est plus difficile. La présente étude propose une analyse de 146 mots épelés par des interprètes experts (n=7) et débutants (n=4) issus de deux types de contexte discursif (un récit d’expérience personnelle et une discussion scientifique). Plus précisément, nous analysons la distance phonologique (élision, assimilation et remplacement) entre la forme canonique et la forme produite. Nous montrerons que les variables « type de discours » et « degré d’expertise » ont une incidence sur la distribution statistique et la forme des épellations décrites.

       Dans la présente étude, nous allons tenter de découvrir les représentations que se font les étudiants issus de la région des Aurès sur les langues en contact en Algérie.

 

       Nous nous interrogerons sur les fonctions sociales qu’attribuent les locuteurs à ces langues et de leurs attitudes à l’égard des différentes langues en contact (l’arabe parlé algérien, l’arabe enseigné, le français, les variétés de Tamazight : Kabyle –chaoui – Mozabite – Targui, et subsidiairement l’anglais, l’allemand, l’espagnol ou l’italien).

 

        Cela nous mènera à nous poser la question de savoir  si ces attitudes vont influer positivement ou négativement sur les visions qu’ont ces locuteurs sur le phénomène de l’interculturalité.

 

        Un  questionnaire distribué aux étudiants de l’Université El-Hadj Lakhdar de BATNA  nous a permis de cerner notre problématique :                                                            

 

- A quel niveau sociolinguistique les langues en présence s’affrontent-elles dans le milieu estudiantin ?                                                                                                                    - Qu’est-ce qui sous-tend cette confrontation entre les langues à l’université ?      

 

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Mots-clés : représentations - langues - attitudes sociolinguistiques - enjeux  culturels.

 

J’étudie, en syntaxe, les prépositions sans, sauf et sous en français standard. Le postulat de base de mes recherches sous-tend que ces prépositions restrictives ont une portée étroite sur la phrase et que leur structure interne se développe de la même façon que celle des mots interrogatifs wh- (ex : Tu sors sans chapeau). Je présente une structure syntaxique à deux niveaux (c’est-à-dire une projection fonctionnelle qui comporte deux têtes) où le s- est engendré sous la tête supérieure et où les variables -ans, -auf, -ous sont engendrés sous la deuxième tête. Selon moi, la consonne initiale s- pourrait agir comme opérateur privatif à l’instar du a- ou du an- privatif contenu dans des mots comme amoral, atypique, analphabète (Gaatone 1971). Cette consonne s- s’accompagne d’un élément vocalique : -ans, -auf et -ous. Cette hypothèse se vérifie lorsque l’on étend le paradigme à certains verbes comportant ce s- privatif, par exemple défaire du mot latin desfaire, déshabituer, désaccord ou déshabiller. Je cherche aussi à définir la portée de ces prépositions. Certains tests peuvent être appliqués pour déterminer si leur portée est large ou étroite par rapport à la phrase dans laquelle elles se trouvent (Haegeman 1995). L’étude de la préposition et de sa structure pourra permettre d’étendre ses caractéristiques et de faciliter l’assimilation de son emploi (qui s’avère ardu chez les apprenants).

Les discours politiques sont massivement analysés par les politicologues (Monière 2008) et les sociologues (Bourque & Duchastel, 1988 ; Duchastel, 1993) qui n’ont qu’une approche sommaire du matériau linguistique qu’ils analysent et ne prennent pas en compte les travaux récents des linguistes dans les domaines de l’énonciation (Kerbrat-Orrechioni, 1980) et de l’analyse de discours d’inspiration psycholinguistique (Bronckart et coll., 1985, 1996 ; Libersan & Foucambert, 2012). Notre recherche se propose de réaliser une description approfondie du matériau linguistique composant le discours électoral des chefs des principaux partis politiques du Québec (PLQ, PQ, CAQ et QS) lors des élections provinciales de septembre 2012. Après avoir retranscrit les discours des politiciens et politiciennes présentés durant le Téléjournal de 22h à Radio-Canada, nous avons analysé notre corpus à l’aide de la grille élaborée par Bronckart et coll. (1985) pour comptabiliser un certain nombre d’évènements linguistiques, comme les déictiques temporels, les auxiliaires et les densités verbale et syntagmatique. Les données recueillies seront exploitées à l’aide d’analyses factorielles discriminantes et d’analyses en composantes principales. Il nous est dès lors possible de comparer les discours et leur fonctionnement linguistique (Mayaffre, 2002), et ainsi de mieux comprendre les stratégies du discours électoral.

 



La communication par le biais des technologies (dorénavant pBT) devient un moyen omniprésent de communiquer par écrit. Tandis que la langue écrite, standardisée, suit les normes prescrites par des institutions (Gadet, 1995), les recherches actuelles indiquent que la langue écrite pBT serait une production langagière hybride, contenant un mélange d’éléments des codes écrit et oral, en plus d’éléments iconiques (Crystal, 2011; Marcoccia et Maingueneau, 2016). Une question se présente alors : comment se fait-il que les internautes, à travers une multitude de plateformes, employant souvent de manière capricieuse et ludique une mixité de codes, produisent des messages qui sont mutuellement compréhensibles? Dans une perspective sociolinguistique (Fishman, 1971; Labov, 1972; Gadet, 1992), et m’inspirant des propos de Coseriu (1952) et d’Aléong (1983) sur la notion de la norme,  je propose l’hypothèse de la coconstruction de normes technosociales de l’emploi de la langue pBT. Cette hypothèse sera appuyée par une synthèse des recherches linguistiques sur la production écrite pBT, ainsi que sur les résultats quantitatifs de mes propres recherches, dans le cadre de ma thèse de doctorat en cours, sur la variation sociolinguistique du français québécois sur Facebook. Cette présentation contribuera aux connaissances en linguistique et en sociolinguistique sur le comportement linguistique dans un nouveau contexte communicatif à la fois social et technologique. 

Vers la fin des années 90, la Cour suprême du Canada a infirmé des décisions portant sur les droits linguistiques qui restreignaient considérablement la portée de ces droits. C’est à partir de ce moment qu’on a commencé à parler d’activisme judiciaire en droits linguistiques. Mon propos, à contre-courant, est que l’activisme judiciaire a bel et bien eu lieu en droits linguistiques, mais pas récemment et pas dans le sens généralement perçu. L’activisme judiciaire en droits linguistiques a eu lieu vers le milieu des années 80, lorsque la Cour suprême a tenté, à partir d’un raisonnement qui défie l’intelligence, de nous convaincre que les droits constitutionnels linguistiques n’avaient pas la même valeur que les autres droits constitutionnels. La Cour suprême a finalement rectifié le tir en reconnaissant que si la société canadienne avait choisi d’inscrire les garanties linguistiques dans la Constitution, c’est qu’elle leur accordait la même importance que les autres droits constitutionnels. La trilogie Sécession du Québec, Beaulac, et Arsenault-Cameron n’est pas le résultat de l’activisme judiciaire. Il est plus probable qu'il s’agit plutôt de la correction d’une jurisprudence qui elle découlait de l’activisme judiciaire.

Professeure de français en Lycée, nous avons constaté que les jeunes Algériens, même au terme d’une longue scolarité, avaient du mal à débattre en français. A partir de ce constat, nous préparons une thèse portant sur la Compétence à l’oral en français de jeunes algérois pour ainsi dégager une vraie pédagogie de l’oral dans la formation universitaire des professeurs de français.

         Notre recherche, intitulée « Usage, Formes et Représentations du français chez de jeunes algérois de 15 à 25 ans. », repose sur un échantillon de 132 locuteurs et comporte 4 enquêtes de terrain, fondées sur l’Ethnographie de la communication de HYMES. Ici, nous ne nous référons qu’au 1er volet de notre recherche, soit le questionnaire ethnolangagier.

Celui-ci a révélé que le français faisait presque « jeu égal » avec le kabyle, comme langue 1ère acquise dès le plus jeune âge.

Cette communication analyse les facteurs majeurs qui ont pu inciter des parents algérois, dans les années 90, à faire acquérir le français à leurs enfants dès leur plus jeune âge, instaurant ainsi un bilinguisme précoce.

         L’ultime objet de cet exposé est de démontrer qu’un phénomène relatif à l’usage et à la transmission d’une langue en contexte plurilingue doit être étudié, suivant en cela l’ethnographie de la communication, en se référant à l’ensemble des paramètres, passés et présents, constitutifs de la communauté langagière et de la société dans laquelle elle se situe.

Cette étude de type mixte se veut une analyse des besoins langagiers d’assistants d’enseignement internationaux (AEI) dans des programmes de sciences et de génie. La collecte et l’analyse des données ont été réalisées en adoptant le modèle d’analyse des besoins langagiers (Long, 2005) et les modèles de compétence communicative et de caractéristiques des tâches (Bachman & Palmer, 2010). Les données ont été recueillies auprès de 84 participants (AEI, directeurs de recherche, étudiants de 1er cycle) à l’Université Laval en utilisant des questionnaires, des entrevues et des observations. Les résultats d’analyse MANOVA indiquent : l’absence des compétences des AEI en français pour réaliser des tâches interactionnelles et un niveau de compétence langagière plus élevé en anglais qu’en français. De plus, les résultats qualitatifs (entrevues et observations) confirment l’incapacité des cours de formation à améliorer les habiletés langagières académiques (en français et en anglais) pour les AEI. Nous avons défini des tâches et des construits à inclure dans un test d'admission potentiel et proposé un plan pour le développement d'un tel test.

Bachman, L. F., & Palmer, A. S. (2010). Language assessment in practice: Developing language assessment and justifynig their use in the real world. Oxford: Oxford University Press.

Long, M.H. (2005). Methodological issues in learner needs analysis. In M.H. Long (Ed.), Second language needs analysis (pp. 19–76). Cambridge: Cambridge University Press.