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La recherche est partagée sur l’idée que les malentendants profonds développent une hypersensibilité tactile. Une des difficultés est la comparaison entre une perception qui implique des différences d’intensité et une perception qui implique une résolution temporelle (ex. est-ce que deux touchés rapprochés dans le temps se détectent). La résolution temporelle est essentielle dans la perception auditive de la parole où on doit distinguer l’ordre d’éléments à l’intérieur de syllabes  (ex. /pso/-/spo/). On peut se demander si une telle sensibilité temporelle de la perception auditive ne contribuerait pas à la perception de l’ordre d’événements tactiles. Afin de répondre à cette question, on a comparé des groupes d’entendants  et de malentendants profonds sur leur habilité à détecter avec l’index des pulsations d’air.  Les pulsations étaient présentées par paires (faible-fort, fort-faible) où les pulsations étaient séparées par des intervalles de 100 à 450 ms. Les participants devaient déterminer sur de multiples essaies quelle pulsation était la plus forte. À cette étape, les résultats montrent que lorsque les pulsations ont des durées proches des syllabes (100, 150 ms), les entendants ont en moyenne une meilleure détection tactile temporelle, bien que les différences pour l’ensemble ne sont pas significatives. Les résultats suggèrent que la sensibilité d’une modalité sensorielle peut varier selon la fonction d’une autre modalité et n’est pas seulement l’effet d’un déficit.

La complicité qui existe entre les cultures irlandaises et québécoises nous permet de comprendre pourquoi la traduction des pièces de théâtre irlandaises occupe une grande partie du milieu théâtral québécois. Néanmoins, l’étrangeté des pièces de théâtre irlandaises présente une altérité. La problématique de ce projet consiste à voir comment s’exprime l’altérité sur scène quand il existe une telle complicité. Cette étude porte en premier lieu sur The Beauty Queen of Leenane de Martin McDonough et Howie the Rookie de Mark O’Rowe, deux pièces irlandaises contemporaines, traduites récemment au Québec. Selon Annie Brisset, la traduction sert à souligner l’étrangeté ou à assimiler un texte. De cette façon, la question se pose aussi de savoir comment différentes manières de l’étrangeté traversent ces deux pièces, par le biais de leur traduction. La méthode de travail consiste en une comparaison linguistique et culturelle entre ces deux pièces de théâtre. L’étrangeté prend plutôt la forme d’une subversion linguistique du français et de l’anglais standard. En ce qui concerne les différences entre les versions en français, la traduction québécoise évoque plus l’oralité du langage populaire de ces pièces que la traduction française. Il n’est pas tant question d’un effort pour souligner l’étrangeté du texte, que pour le rendre accessible aux spectateurs, surtout aux Québécois, et de valoriser la culture et le langage reconnaissables de l’Irlande.

A la suite de Bakhtine, Paveau [2006 : 17] ratifie l’absence de génération spontanée de discours, tout acte de parole s’inscrivant dans une chaîne continue de dires aussi bien antérieurs que futurs, l’altérité étant une donnée fondamentale du discours. Cette conception dialogique sous-tend la présence de l’autre. Cet autre qui, dans la situation qui nous préoccupe, traverse systématiquement les discours politiques gabonais. Tout discours est par définition à la fois assumé et destiné, en cela que chaque énoncé est l’expression d’une prise de parole d’un sujet dont la marque est je s’adressant in fine à un autre, symbolisé par tu. L’un et l’autre de ces pronoms ont la particularité d’être substituables. Toutefois, s’il est avéré que je destine l’énoncé dont il est l’auteur à un tu, on note que ces personnes sont amenées à discuter de quelque chose ou de quelqu’un. Il s’agit de ce, ou celui dont il est parlé : le délocuté (il). Le triptyque je, tu, il est par conséquent une combinaison linguistique constitutive de tout discours. Nous soupçonnons, à côté d’un auditoire identifié, l’existence d’un allocutaire autre ; d’autant plus que les discours permettent de réaliser qu’il (cet autre) n’en est pas le plus souvent l’énonciataire désigné. Nos investigations nous conduiront à questionner préalablement à la notion de tiers. Il s’agira par ailleurs de voir si ce dernier n’est pas en filigrane ce qu'il convient d'appeler un surdestinataire à travers le trope communicationnel.

La téléréalité Occupation double offre un accès inédit à la parole spontanée ainsi qu’aux discours épilinguistiques émis dans et autour de l’émission, permettant d’observer les attitudes linguistiques quant à ces usages. L’objectif de la communication est d’identifier les traits linguistiques et sociaux des candidat·e·s qui font le plus réagir, tout en offrant une analyse critique des arguments avancés pour révéler les attitudes sous-jacentes.

Notre corpus est constitué de tous les épisodes de l’édition 2020 d’Occupation double, des émissions du talk-show La semaine des 4 Julie, de 155 articles journalistiques, de plus de 21 000 commentaires Facebook et les tweets comprenant le mot-clé #ODChezNous. Nous retenons 905 commentaires de types épi-/métalinguistiques, analysés de façon qualitative grâce au logiciel Nvivo.

Les résultats indiquent que les réactions portent notamment sur le recours à l’anglais, des éléments lexicaux, morphosyntaxiques et de prononciation s’écartant de la norme socialement favorisée. Nous remarquons, entre autres, que le fait que les candidat·e·s soient jeunes semble faire réagir, et que les pratiques langagières de personnes issues de la diversité ethnique et/ou de communautés de pratique non francophones sont la cible de vives critiques. La compréhension de ces opinions exprimées dans la sphère médiatique est essentielle, puisqu’elles peuvent renforcer les préjugés et stéréotypes qui circulent dans la société quant à des groupes déjà marginalisés.

L’utilisation des médias sociaux (MS) chez les jeunes est liée à des problèmes de santé mentale ainsi qu’à une moins bonne qualité de la relation avec leurs parents (Keles et al., 2020; Sampasa-Kanyinga et al., 2020). Aucune étude menée en Amérique du Nord n’a toutefois démontré un lien entre la dépendance aux MS chez les jeunes, les problèmes intériorisés et la relation parents-adolescent. Les adolescents (N = 436; âge = 19) de notre étude ont complété le Bergen Social Media Addiction Scale (Andreassen et al., 2012), le Mental Health and Social Inadaptation Assessment for Adolescents (Côté et al., 2017) ainsi que le Network Relationships Inventory (Furman & Buhrmester, 1985) afin de mesurer la dépendance aux MS, la dépression et l’anxiété ainsi que trois aspects de la relation parents-adolescents (i.e. intimité, satisfaction, conflits). Les résultats des test-t montrent que les 70 participants jugés dépendants au MS selon les critères du Bergen présentent un niveau significativement plus élevé de dépression et d’anxiété que les 366 jugés non-dépendants. Après avoir contrôlé pour des variables confondantes, le résultat des MANCOVAs montrent que les jeunes dépendants aux MS présentent également un plus bas niveau de satisfaction de la relation avec le père et la mère, un plus haut niveau de conflit avec le père et la mère et un plus bas niveau d’intimité avec le père. Les mécanismes par lesquelles ces liens existent nécessitent d’être étudiés dans des recherches futures.

Le Musée du Panthéon National Haïtien (MUPANAH) est, selon l’avis de certains chercheurs haïtiens, l’établissement le plus important (Paret, 2010) dans le paysage muséal haïtien. L’importance de ce musée est due à cause de la richesse et la variété de ses collections (Vendryes, 1995). Cependant, force est de constater qu’il existe peu d’études approfondies sur le MUPANAH encore moins sur son système de gouvernance. La monographie de Prosper Avril intitulée Le MUPANAH, un monde à découvrir (2013) a apporté un éclairage sur sa genèse. L’ouvrage dirigé par le musée lui-même Les trésors de la République (2017) présente les aspects laudatifs des objets patrimoniaux que détiennent les collections du musée. Il convient de signaler que ces deux ouvrages n’abordent pas la structure et l’organisation du musée dans le réseau muséal national, voire sa gestion interne.   Ainsi, demandons-nous quels sont les mécanismes déployés pour la gestion de ce musée ? Le MUPANAH, dispose-t-il d’une autonomie financière ou dépend-il d’une subvention, pour gérer son personnel ou pour organiser ses activités ? Existe-t-il une collaboration avec d’autres musées que ce soit à l’échelle nationale qu’internationale ? Par une approche ethno-documentaire, la présente communication tentera de répondre à ces interrogations. Elle contribuera à mettre en lumière le système de gestion du MUPANAH ainsi que son mode de financement.  

La plupart des études en neurosciences de la créativité se sont concentrées sur les capacités de pensée divergente, tandis que de nouvelles études suggèrent que la créativité est étroitement liée aux capacités perceptives. Nous avons donc émis l'hypothèse que la paréidolie, c.-à.-d. la perception de formes reconnaissables dans des stimuli bruités ou ambigus, peut fournir un cadre efficace pour mesurer les différences de capacités perceptives entre les individus hautement et peu créatifs. Dans la présente étude, nous avons quantifié la relation entre la performance sur une tâche de perception paréidolique et les niveaux de créativité individuels (mesurés avec une série de questionnaires standard) sur un échantillon de 50 participants. Nous avons conçu une tâche de perception visuelle dans laquelle les participants étaient invités à percevoir autant de formes reconnaissables que possible dans des stimuli ambigus. Pour ce faire, nous avons généré des stimuli synthétiques semblables à des nuages ​​pour lesquels le niveau de complexité est contrôlé via la modulation de leur dimension fractale (DF). Nous avons constaté que les perceptions paréidoliques surviennent plus souvent, plus rapidement et sont rapportées comme plus vives lorsque les stimuli de nuage synthétique avaient une FD plus basse. Nous avons également démontré que les individus hautement créatifs sont généralement plus enclins à faire l'expérience de la paréidolie, avec une différence spécifique autour de DF 1,3. 

Peu d’études ont examiné le rôle de la supervision parentale dans le fonctionnement scolaire des jeunes (Malczyk, 2019). Par contre, plusieurs études ont souligné l’importance de considérer la perception des adolescents et des parents lors de l’étude de la supervision parentale. Ainsi, cette étude vise à examiner les contributions uniques des perceptions des parents et des adolescents quant à la supervision parentale, dans la prédiction du fonctionnement scolaire des jeunes. Nous avons recruté 133 dyades parents-adolescent en 4e et 5e année du secondaire. La supervision parentale (sollicitation et contrôle parental) a été mesurée chez les adolescents et les parents par questionnaire (Stattin et Kerr, 2000). Le fonctionnement scolaire a été mesuré par l’engagement (Janosz et al., 2007) et le rendement scolaire. Des régressions hiérarchiques révèlent que la sollicitation parentale perçue par les adolescents est reliée à l’engagement scolaire, b = 0,28, p < 0,01, mais pas celle perçue par le parent. Le contrôle parental perçu par l’adolescent est associé à l’engagement, b = 0,37, p < 0,001, et au rendement, b = 0,26, p < 0,01, mais pas le contrôle perçu par le parent. Les résultats suggèrent qu’il est important de considérer la supervision parentale, telle que perçue par les adolescents, dans les programmes de prévention visant à améliorer le fonctionnement scolaire des élèves du secondaire.

Les demandes de régularisation de l’état civil des victimes de la déportation par leur famille ont abouti en France, dès 1946, à la création de dossiers individuels de déportés. Ces dossiers, composés de documents hétéroclites, sont détenus par la Division archives des victimes des conflits contemporains (DAVCC) de Caen. De la date de leur création jusqu’au moment de leur utilisation, ces documents ont vu leurs matérialités, significations, usages et temporalités se transformer en traversant différents espaces de constitution, de sauvegarde et de réutilisation (répression, anéantissement, documentation, information, utilisation, construction, réparation, réconciliation) que nous considérons comme les temps de l’archive. Notre recherche, qui se réalisera par la méthode de théorisation enracinée et l’auto-ethnographie (autour d’un corpus de fonds d’archives, des usagers qui les consultent et des archivistes qui les gèrent), vise à décrire et analyser ces métamorphoses et les conséquences qu’elles provoquent sur les archives et l’archivistique (objets de justice sociale, diversité d’exploitation et de diffusion) ainsi que sur leurs usagers et les archivistes (influences sociologiques et psychologiques, renouveau d’un activisme archivistique et des lieux d’archives). Nous espérons conclure sur la nécessité d’exploiter différemment ces archives et sur les nouvelles fonctions que leurs exploitations commandent aux archivistes.

Résumé : Notre analyse linguistique et culturelle se base sur les mêmes principes qui ont permis à J.-F. Champollion de déchiffrer les hiéroglyphes égyptiens. À la naissance de l’écriture, des pictogrammes, c’est-à-dire des dessins-symboles, ont évolué petit à petit, en transitant par un système d’écriture figurative (dessin-concept sémantique), vers l’écriture proprement dite, en passant par plusieurs étapes de simplifications. Les dernières analyses, effectuées en 2005, confirment que les tablettes de Tărtăria remontent à plus de 5 000 ans av. J.-C. Nous pensons que cette datation ne remet pas entièrement en question la théorie de l’apparition des premières protoécritures, selon laquelle elles apparaîtraient simultanément et indépendamment en Égypte et en Mésopotamie. On doit juste ajouter « et aux Balkans », car, selon nous, comme les rayons du soleil, ces trois berceaux de l’écriture ont une origine commune : les temples de Göbekli Tepe.

Méthode : Au départ, professeur de français langue seconde, nous utilisons les méthodes issues de l’analyse contrastive de la linguistique appliquée. Ayant l’habitude, dans l’enseignement du FLE, de tracer des parallèles avec la langue maternelle, nous l’avons appliquée dans nos analyses des protoécritures; ainsi notre méthode de comparaison par parallèles est née. Cette approche est innovante : elle n’a jamais été utilisée dans l’analyse des artefacts archéologiques. 

Dans le cadre de ma maitrise en design de jeux, j’ai exploré le modèle des 3Cs (Camera, Controls, Characters) afin de comprendre la relation entre ces trois pôles lors de la conception d’un jeu vidéo. Globalement, chacun des 3Cs amène des défis et des restrictions dans le processus de création.

Le problème est que ces défis sont rarement étudiés du point de vue des designers. Je propose d’élaborer de nouveaux savoirs sur les 3Cs à partir de ma pratique, en me fondant sur le modèle de la conversation avec la situation de Donald Schön afin d’observer mon processus de création.

Pour enrichir le modèle des 3Cs, je me suis demandé : en quoi le modèle de la conversation avec la situation de Donald Schön permet-il de mieux comprendre la relation entre les 3Cs au sein du processus de création d’un jeu en réalité virtuelle?

Cette recherche s’inscrit dans le mouvement de la recherche-projet : c’est par la pratique que je dégage des savoirs sur le modèle des 3Cs.

Mes résultats m’ont amené à constater qu'il manque dans le modèle une prise de conscience de la situation du projet, le contexte, dans la création de jeux.

Grace au modèle de la conversation réflexive avec la situation de Schön, il est possible d’introduire le Contexte dans le modèle des 3Cs afin de le bonifier et de le transformer en modèle des 4Cs. Le Contexte ajoute une prise en compte de la situation par les praticiens, et souligne son impact sur la Caméra, des Contrôles et le Character.

Le financement public de la recherche est une partie importante des politiques scientifiques, et ses différents enjeux attirent l’attention des études sociales sur la science et la technologie. Typiquement, les travaux portant sur les statistiques nationales de dépenses en R&D, l’évaluation par les pairs ou encore l’analyse bibliométrique de la production savante financée ont l’objectif normatif de trouver la bonne organisation d’un système de financement de la recherche. On justifie une telle ambition en affirmant qu’un système adéquatement financé a le potentiel de générer des solutions aux problèmes socioéconomiques qui ne manquent pas d’affecter gouvernements et entreprises.

La présente étude considère le financement attribué par le Conseil de recherche en sciences humaines (CRSH) entre 1998 et 2020. L’analyse se concentre sur une caractéristique souvent perçue comme favorable à la santé des systèmes de recherche : leur diversité. Pour ce faire, des tableaux de dépenses ont été collectés à partir d’un portail de données ouvertes. Divers indices de diversité inspirés de l’écologie ont été calculés à partir de l’autoidentification des disciplines et des spécialités de chaque projet financé. Ces résultats permettent de réfléchir aux conceptualisations de la diversité en philosophie, sociologie et histoire des sciences. Une contribution additionnelle est d’inclure à l’analyse les projets étudiants et postdoctoraux, deux composantes peu étudiées du financement de la recherche.

La crise de la Covid-19 a exacerbé au sein de la population le désir d'autonomie et de sécurité alimentaires. Tant l'achat en ligne de semences que la liste d'attente pour une parcelle dans un jardin communautaire au Québec ont augmenté de manière marquée (respectivement 250% en 2020 et 476% en 2021 selon des articles de presse). Ce besoin communautaire confirme et renforce le rôle des grainothèques (bibliothèques de semences) implantées dans certaines bibliothèques québécoises. 

Peu de chercheurs se sont intéressés à ce jour à mieux comprendre l'évolution du rôle des grainothèques ainsi que la gestion et la diffusion de collections non traditionnelles de semences afin de s'assurer de l'adéquation des grainothèques à l'évolution des besoins de la population. C'est ce que nous nous proposons de faire dans notre projet doctoral grâce à une étude de cas multiples auprès de grainothèques québécoises. 

Cette communication met de l'avant le cadre conceptuel de notre étude, construit à partir d'une revue de littérature, qui s'articule autour de trois pôles : (1) l'historique des grainothèques pour mieux comprendre leur origine et leur importance dans le développement durable, (2) leur intégration au sein des bibliothèques dans une perspective communautaire, et (3) les technologies pouvant soutenir la gestion et la diffusion de collections de semences. Ce cadre conceptuel structurera la collecte et l’analyse des données afin d’obtenir un portrait riche des grainothèques.

Au cours du vieillissement, la communication peut se voir altérée. Mais qu’en est-il de la communication des émotions? Le processus de compréhension et de production des émotions dans la parole se nomme prosodie affective. À ce jour, des études ont montré que l’âge pouvait influencer les performances de prosodie affective. Cependant, les résultats de ces études, pris indépendamment, ne suffisent pas pour émettre des conclusions fiables.

En réalisant une revue systématique de la littérature, l’objectif est d’analyser objectivement les données existantes pour connaître l’impact du vieillissement sur la compréhension et la production des émotions dans la parole.

Pour mener à bien cette revue, les lignes directrices PRISMA seront suivies. Les articles seront inclus s’ils présentent des données expérimentales au sujet de participants contrôles monolingues, s’ils étudient la prosodie affective et s’ils comparent deux groupes d’âge (adultes jeunes vs âgés). Aujourd’hui, la réalisation de la revue systématique est en cours, ce qui empêche de fournir des données précises.

Il est attendu que l’âge soit corrélé négativement avec les performances de prosodie affective, que plus une personne vieillit, plus ses capacités à comprendre et produire des émotions dans la parole sont altérées. Aussi, nous croyons que les émotions produites par des personnes jeunes seront plus facilement reconnues, quel que soit l’auditeur, en lien notamment avec la diminution de la précision prosodique avec l’âge.

L'objectif de ce projet de recherche est d'analyser l'impact de la création d'histoires numériques mises en œuvre en classe d’anglais langue additionnelle pour enseigner aux élèves multilingues qui vivent dans des contextes où deux langues ou plus sont utilisées ; afin d'analyser dans quelle mesure la création d'histoires multilingues et multimodales favorise leur développement des pratiques translangagières (Ballinger, Lau et Quevillon Lacasse, 2020 ; Conteh, 2018 ; Otheguy, García, et Reid, 2015). Ce projet contribuera à mieux comprendre dans quelle mesure le processus de création d'histoires favorise les pratiques translangagières, ainsi que le processus d'acquisition du langage des enfants immigrants qui habitent dans un contexte multiculturel ; qui étudient dans un milieu francophone ; et qui, en même temps, apprennent l'anglais comme langue supplémentaire à l'école primaire. Les résultats de la revue de la littérature existante sur le domaine seront utiles pour montrer les défis ainsi que les effets bénéfiques de la création d’histoires en utilisant les connaissances que les étudiants ont déjà dans d'autres langues (que ce soit dans leur langue maternelle ou en français) comme une ressource puissante pour eux lors de l'apprentissage de l’anglais dans les contextes d'immigration et d'adaptation à une nouvelle culture. 

Le texte généré automatiquement est de plus en plus utilisé à notre époque, et un texte artificiel de qualité se doit de paraître naturel et peu répétitif. En ce sens, cette recherche consiste à construire automatiquement un dictionnaire de synonymes riche qui sera intégré dans un générateur automatique de texte multilingue (Lareau et al. 2018) et lui permettra de générer des textes variés et fluides. Pour ce faire, nous avons utilisé les données d'un réseau lexical (Polguère 2014) qui contient environ 30 000 mots reliés par différents types de relations, dont la synonymie. Pour chaque entrée du dictionnaire en construction, nous avons extrait du réseau, les mots lui étant reliés par des relations de synonymie et lui avons associé cet ensemble de synonymes. Ensuite, nous avons utilisé le modèle vectoriel BERT (Devlin et al. 2019) pour enrichir chaque entrée. En effet, les mots dont les vecteurs sont proches dans un espace vectoriel ont tendance à avoir des sens similaires. Nous avons donc demandé à BERT de nous proposer des mots dont le vecteur se rapprochait de celui de l'entrée en contexte afin d'y ajouter des synonymes absents du réseau lexical. Les résultats préliminaires indiquent que le dictionnaire fait à partir du réseau lexical est une bonne ressource pour le générateur de texte, mais que BERT a une conception très différente de la synonymie de celle des humains. Bien que les mots qu'il propose soient adéquats syntaxiquement, ils sont peu souvent synonymes.

Bien que le français québécois ait fait l’objet de nombreuses études qui mesurent l’impact de l’identité sociale sur les pratiques linguistiques régionales (Bigot et Papen, 2020 ; Martineau, 2018), ces études se limitent aux locuteurs adultes. Nous proposons une analyse du même effet sur le parler des jeunes. Afin d’y accéder, nous analysons un corpus de paroles du genre rap québécois dont la communauté d’artistes et d’auditeurs se compose d’adolescents et de jeunes adultes. Il a été démontré que ce genre reflète le caractère multilingue et multiethnique de son auditoire et sert de site pour l’évolution d'identités hybrides et que les pratiques langagières des artistes sont fortement représentatives de celles de leurs jeunes auditeurs (Low et Sarkar, 2012). De plus, les études antérieures ont repéré de nombreux rapports entre la langue, le territoire, l’ethnicité et la construction de l’identité de l’artiste (Low et Sarkar, 2014). Ainsi, l’analyse de la variation au sein du rap québécois – qui mesure l’effet des facteurs sociaux et identitaires des artistes – s’avère très pertinente.

Nous visons l’analyse de la variation par rapport à l’expression de la conséquence par les connecteurs (ça) fait (que), donc, alors et so dont les variantes (ça) fait (que) et so sont typiques des locuteurs adultes des classes ouvrières et du genre masculin (Bigot, 2019). Notre analyse nous permettra ainsi de comparer la variation dans les parlers des jeunes et des adultes québécois.

Les recherches sur l’identité se sont longtemps concentrées sur l’idée que celle-ci est une caractéristique psychologique établie et immuable. Désormais, les travaux en art et en sciences humaines visent de plus en plus à comprendre comment différentes identités se construisent et comment elles émergent dans différents discours. Dans ce contexte, l’idée d’une « identité hybride » a émergé pour tenir compte des différentes composantes, de la richesse et des contradictions de l’identité.

Dans la recherche en design, un espace « liminal » réfère à un seuil, un espace transitoire entre deux aires d’utilisation. De façon similaire, une identité hybride pourrait être décrite comme liminale. On s’attend à voir des personnes occuper ces seuils transitoires de façon non permanente. Cet espace hybride émergeant d’une tension entre au moins deux cultures offre cependant une opportunité de rejeter les limites identitaires fixes, se soldant par un espace plus inclusif que ce que les pensées coloniales binaires permettent normalement.

Cela nous amène à la question : en quoi le concept de « liminalité » permet-il d’enrichir notre compréhension de l’identité hydride? À travers un projet de recherche-création et en utilisant des outils de l’autoethnographie, je cherche à concevoir un espace liminal en réalité augmentée afin d’explorer comment celle-ci peut représenter la construction de mon identité hybride.  

Ce projet de recherche-création s’intéresse au design graphique. Il est possible d’inscrire cette pratique dans les disciplines du design (ex. architecture et design industriel). Nous y avons relevé des tensions sur trois échelles : celle de l’évolution des théorisations du design graphique; celle de la centralité de l’objet en design graphique; et celle du rôle du designer graphique. Afin d’étudier la pratique du design graphique, nous utilisons le modèle du praticien réflexif de Schön (1983) en privilégiant le concept de « frame » (Schön, 1983). Ce projet permet de questionner les cadres présents dans la pratique. Nous pouvons, ainsi, nous poser la question suivante : en quoi le concept de « frame », d’après Schön (1983), permet-il d’amorcer une réflexion autour des défis et des limites du design graphique?

L’approche choisie est celle de la recherche-création (Bruneau et al., 2007). Nous utilisons notre pratique du design graphique comme terrain de recherche. Pour cela, nous concevons une affiche en réalité mixte (Milgram et al., 1994). Dans l’objectif de documenter le processus de conception, les données sont recueillies à l’aide d’un journal de bord et d’enregistrements vidéo. Nous y avons relevé trois résultats : le processus exploratoire discrédité au nom du vrai concept, notre « role frame » dirige le « frame experiment » ; le « role frame » se modifie; et prendre conscience de nos cadres afin d’agir sur notre processus de conception.

Le sujet que je souhaite présenter a pour cadre la création d’expérience marquante à travers les jeux vidéo. Qu’il s’agisse de jeux divertissants, réflexifs, ou éducatifs, les designeurs ont souvent pour but de créer des expériences marquantes qui laisseront une trace dans la vie du joueur. De nombreux aspects jouent un rôle dans la création de ces dernières : la narration, le système de jeu, la collaboration entre les joueurs, le son, etc. Cependant, malgré son utilisation courante dans le langage du design de jeu, le terme d’expérience marquante reste très subjectif : il est rarement expliqué et les designeurs possèdent leur propre vision et interprétation.

Le but étant de mieux comprendre ce sujet, nous posons alors la question : en quoi consiste la création d’une expérience marquante à travers un jeu vidéo? Nous explorons ce sujet en nous basant sur la théorie de l’expérience esthétique de Dewey (1934) pour voir comment celle-ci peut aider à mieux concevoir des moments marquants. En suivant une approche de recherche-création, et à travers la création d’un jeu basé sur ma propre expérience, nous abordons alors les différents aspects du design de moments marquants. Grâce aux résultats de la recherche (en cours d'analyse), nous souhaitons ainsi contribuer au design de jeux et montrer en quoi le concept d’expérience esthétique est utile au cours du processus de création.

Problématique : La manière dont une personne parle ajoute une connotation émotionnelle à son discours. Dans certaines situations, les locuteurs modulent volontairement leur voix pour simuler des émotions afin de répondre aux attentes sociales. Lorsqu’une personne pense exprimer une émotion, y parvient-elle réellement ? Cette étude examine les habiletés à exprimer les émotions par la voix.

Méthodologie : 31 adultes québécois francophones (entre 41 et 76 ans ; 17 femmes) ont produit le mot « papa » avec colère, tristesse, peur, surprise agréable, émerveillement et joie. Puis, 5 juges ont évalué les productions des participants en identifiant l’émotion entendue.

Résultats : Les résultats montrent que les locuteurs parviennent à exprimer les 6 émotions par la modulation de leur voix afin qu’elles soient comprises, au-delà du seuil du hasard, par les auditeurs. Cependant, le pourcentage d’émotions bien reconnues par les juges varie selon la catégorie de l’émotion. La colère (78 %), la tristesse (76 %) et la peur (60 %) — 3 émotions de valence négative — semblent les plus faciles à exprimer pour les participants. En contrepartie, les émotions positives sont produites moins efficacement - 38 % pour la joie, 36 % pour l’émerveillement et 45 % pour la surprise.

La discussion des résultats permettra d’émettre des hypothèses sur les représentations mentales des émotions et permettra ainsi une meilleure compréhension de l’expression des émotions par la voix et des interactions sociales.

L’insécurité linguistique se définit comme un sentiment de honte par rapport à son accent (Boudreau, 2021), découlant d’un complexe d’infériorité par rapport à la norme linguistique socialement valorisée (Labov, 1976). Cette notion a souvent été mobilisée dans la francophonie minoritaire, notamment au Nouveau-Brunswick pour décrire le rapport que plusieurs francophones entretiennent face à leur français (Boudreau, 2021 ; Boudreau et Dubois, 1992, 1993). Au N.-B., il n’existe cependant pas de recherches sur l’insécurité linguistique vécue en français langue seconde. L’objectif de cette communication est de présenter les manifestations d’insécurité linguistique chez des étudiantes anglophones inscrites en immersion française à l’Université de Moncton. À partir d’une méthodologie qualitative, nous analysons les récits langagiers de cinq femmes recueillis lors d’entretiens et d’un groupe focalisé. Reprenant la typologie de Calvet (1999), nous identifions deux différents types d’insécurité linguistique chez elles : i) l’insécurité formelle, soit lorsqu’une personne ressent un écart entre son parler et celui considéré comme « légitime » et ii) l’insécurité identitaire, soit quand un individu perçoit son parler différent de celui d’une communauté linguistique à laquelle il souhaite s’intégrer. Nous démontrons que ces insécurités entraînent : i) un sentiment d’incompétence en français et ii) le silence ou le choix de l’anglais dans les interactions avec certain·es francophones.

Dans le contexte d'un engouement croissant des arts visuels pour l'environnement, comment l'anthropocène et la crise écologique sont-ils abordés dans les expositions d'art contemporain au Québec?

Pour investiguer cette question, j'ai produit un recensement québécois d'expositions collectives d'art contemporain portant sur l'anthropocène et/ou la crise écologique, à partir des archives web des principales institutions artistiques de la province (plus de 120). J'ai ensuite étudié les textes de présentation de chaque exposition recensée, puis créé une typologie des approches curatoriales qui y sont employées.

Résultats : depuis avant 2000 à 2022, j'ai recensé plus de 150 expositions portant (directement ou indirectement) sur ces thèmes. Mes recherches permettent d'identifier trois principales familles d'approches curatoriales : justice environnementale (interconnexion des enjeux écologiques et sociaux); défamiliarisation (nouvelles perspectives sur des concepts clés); alarmisme (réflexions sur le temps et l'écoanxiété).

Ce premier recensement du genre au monde et la typologie qui en est issue sont des outils de synthèse uniques qui contribuent à l'avancement, tant au Québec qu'à l'international, des connaissances en art écologique, particulièrement sur le plan des études curatoriales et de la recherche francophone. Par leur important aspect interdisciplinaire, ces deux outils aident à mieux comprendre les enjeux et défis sociétaux actuels reliés à la crise écologique.

L'anxiété de performance musicale (APM) est un problème vécu par les musiciens de tous niveaux qui peut entraîner la toxicomanie (Orejudo et al., 2018 ; van Kemenade, 1995). Les recherches actuelles se concentrent sur la thérapie cognitivo-comportementale (TCC). TCC réduit les symptômes d’APM, mais son impact sur la performance musicale est inconsistant (Clarke et al., 2020). La psychologie du sport suggère que les stratégies basées sur la pleine conscience, telles que la thérapie d’acceptation et d’engagement (TAE), sont mieux pour améliorer la performance (Josefsson et al., 2019). Cette étude examine l'impact d'une intervention combinée de TCC et TAE sur l’APM et sur la performance musicale.

Les participants seront des étudiants universitaires en musique qui seront affectés au groupe contrôle actif ou expérimental. Les deux interventions vont durer trois semaines. L'intervention contrôle actif comprendra les compétences de base de la TCC comme le discours positif et la relaxation. Le groupe expérimental ajoutera les compétences de TAE incluant la pleine conscience et l’acceptation. Les mesures pré- et post- comprendront le Philadelphia Mindfulness Scale (Cardaciotto et al., 2008), le Competitive State Anxiety Index – 2R (Cox et al., 2003) pour mesurer l’APM, et une évaluation de performance. L'étude sera menée en 2024. Cette étude apportera des contributions significatives en examinant les stratégies qui réduisent l’APM tout en soutenant l'excellence de performance.

Bishop et al. (2017) présentent la tâche de répétition de phrases (RPh) comme étant la meilleure tâche pour identifier un trouble développemental du langage (TDL). Notre objectif est de comparer la performance d’enfants présentant un TDL dans deux contextes différents : en dirigé (RPh) et en spontané (échantillon de langage, ÉLS). Une étude rétrospective des dossiers de 15 enfants franco-québécois (9 garçons, 6 filles) âgés entre 54 et 63 mois présentant un TDL a été effectuée. Les énoncés produits lors de la tâche de RPh du CELFCDN-F et d’un ÉLS collecté lors d’une conversation en situation de jeu symbolique ont été analysés selon la procédure de Thordardottir (2016). Les mesures suivantes ont été extraites : la longueur moyenne des énoncés en mots (LMÉ), la diversité des morphèmes utilisés (DM), le nombre total de mots (NbTotM), le nombre de mots différents (NbMotD) et le ratio entre le nombre de mots différents et le nombre total de mots (moving average type-token ratio : MATTR). Une variation du nombre d’énoncés produits dans la tâche de RPh est observée (M = 13, ÉT = 4.85, étendue 6-22). Des différences statistiquement significatives entre les deux contextes sont également notées : la RPh permet d’obtenir une LMÉ (t(14) = 4.02, p = .001) et un MATTR (t(14) = 3.256, p =.006) plus élevés, mais l’ÉLS une plus grande DM (t(14) = -2.874, p = .012). Ces résultats appuient la plus-value d’inclure les deux tâches lors de l’évaluation du langage d’enfants présentant un TDL.