L’utilisation des TC (Thérapies Complémentaires) par des patients atteints d'un cancer est un phénomène croissant dans l’ensemble du monde occidental (Broom, 2009 ; Chatwin, 2004). Ces TC renvoient de plus en plus à des pratiques non conventionnées par un système de santé publique, mais sont de moins en moins marginalisées par les professionnels de santé, notamment dans le secteur de l'oncologie (Salamonsen, 2012 ; Smithson, 2010). Actuellement, au Canada, plus d'1/3 des patients atteints d'un cancer aurait recours à ces thérapies en complément de leur traitement oncologique (Nissen, 2012, Salamonsen, 2012 ; Smithson, 2010).
Nous chercherons, dans cette présentation, à situer comment les patients ont eu accès aux TC qu’ils utilisent, en abordant notamment la question des réseaux virtuels, formels et informels qui relaient des connaissances, des informations et des idéologies sur le cancer et sur les TC (médias, entourage, fondations...). Nous nous intéresserons aussi aux façons dont les patients utilisent certaines d'entre elles dans leur quotidien. Nous nous demanderons si des formes d’hybridation entre différentes formes de thérapies sont à l’œuvre, si des bricolages se développent et si les usagers en abandonnent certaines au profit de nouvelles. Enfin, nous situerons la nature des interactions entre ces deux champs (biomédical et alternatif) afin d’en situer leur incidence dans les conduites et les choix opérés par les patients.