507 - Le développement des compétences en littératie dans divers milieux

L'apprentissage de l'orthographe lexicale, comme principal vecteur de la réussite de l'appropriation d'une langue écrite et d'une façon plus large, du développement de la littératie dans le monde moderne, représente un défi important pour un grand nombre d'apprenants. Décrite pour certains chercheurs comme un moteur du développement de compétences en littératie (lire et écrire) (Maughan, Messer, Collishaw, Pickles, Snowling et Yule, 2009), l'orthographe lexicale s'avère complexe en raison du système d'écriture en langue française réputé comme imprévisible et ambigu (Content, 1991). Cette complexité du langage écrit force les enseignants à parfaire leurs pratiques d'enseignement pour assurer à un plus grand nombre d'apprenants la maitrise de cette dimension de la littératie. L'objectif de cette communication vise à faire l'état des lieux des recherches sur les approches visant l'apprentissage de la production écrite, plus spécifiquement, de l'orthographe lexicale et les facteurs qui la favorisent. De plus, cette présentation permettra de décrire une base de données lexicale, un outil qui aide les enseignants à planifier leur intervention et leur évaluation.



Les élèves sont nombreux à entrer à l'école sans les compétences de base en littératie, entre autres en communication orale (Dionne, 2007). Pourtant, il est reconnu qu'une maitrise de cette dernière est une condition de réussite (Burns et coll., 2003; Groupe oral-Créteil, 1999; Snow et coll., 1995), que l'apprentissage de la lecture et de l'orthographe repose sur cela (Fountas et Pinnel, 1996), que l'oral permet notamment de développer une vision du monde, d'entrer dans le monde et de développer sa pensée critique (Chabanne et Bucheton, 2002; Plessis-Bélair, 2010, 2004). Les données des plus récentes recherches en production et en compréhension orales (Allen, s.d.; De Grandpré, s.d.) identifient des pratiques enseignantes efficaces pour favoriser le développement de la littératie chez les élèves du préscolaire et du primaire. Certaines de ces pratiques de même que les effets sur les élèves seront décrits dans le cadre de cette communication.



Nous avons mené une recherche-action-formation portant sur les pratiques de littératie volets lecture, écriture et oral qui répondait à l'objectif général suivant : mettre en place une activité de formation en littératie sous forme de séminaire avec 21 enseignants, les accompagner dansl'élaboration de situations d'apprentissage et d'évaluation dans ces volets et de renouveler leurs pratiques en littératie. Notre cadre théorique est celui de la littératie développée par l'école franco-canadienne, des fondements en lecture de Giasson (1995), du processus d'écriture de Flower et Hayes (1980) et de l'oral objet d'enseignement (Lafontaine, 2011). Notre méthodologie qualitative nous a permis de documenter l'évolution des perceptions des enseignants en littératie et du renouvellement de leurs pratiques, ce dont nous feront état.



Depuis l'instauration de la loi 88 et de la reddition de compte des milieux scolaires auprès de la population et des instances en autorité, la notion de leadership pédagogique prend encore plus de sens dans la pratique professionnelle des directions d'école qui sont imputables, en partie, des résultats des élèves. Une fois l'analyse des résultats faite avec l'équipe d'enseignants, comment peut-on améliorer la réussite des élèves? Planifier l'amélioration de la réussite à travers des séminaires de recherche-action-formation en littératie dans les écoles de milieu défavorisé s'avère une approche bénéfique pour le faire.



Si l'apprentissage de l'écrit est souvent associé au milieu éducatif, un nombre grandissant d'études (Kim et Quinn, 2013; Padgett, 2010) s'attardent aujourd'hui à l'implantation de programmes parascolaires visant, entre autres, le développement de compétences solides en littératie chez les élèves. Dans cette perspective, le ministère de l'Éducation de l'Ontario, faisant face aux défis liés à l'apprentissage du français en milieu minoritaire, a mis en place un programme d'été ayant pour mission de développer le potentiel linguistique des apprenants scolarisés en français. Pour s'assurer de la pertinence et de l'efficience de cette initiative, le ministère nous a également invités, sur une période de trois ans, à mener une étude mixte rendant compte des effets de ce programme sur l'apprentissage des élèves et des pratiques adoptées par les enseignants qui y œuvrent. Dans le cadre de cette présentation, nous nous concentrerons sur cette deuxième dimension et mettrons ainsi en lumière les résultats d'analyses qualitatives, qui témoignent de l'expérience des praticiens (n=14) pendant la première année de notre étude longitudinale.



La littératie renvoie à la capacité d'apprendre à lire, à écrire et à communiquer efficacement, avec différents supports, dans sa langue première, mais aussi dans une langue seconde afin de fonctionner au travail. Au Canada, tout employé du gouvernement fédéral, dont les militaires voulant accéder à certains postes et grades ciblés, se doit d'apprendre le français ou l'anglais langue seconde pour satisfaire aux exigences de la loi des langues officielles du Canada (1969). Cet apprentissage d'une langue seconde est donc une obligation. Or, pour un apprenant adulte, l'apprentissage d'une langue seconde peut être affecté par différents facteurs. L'objectif de cette communication est de présenter les résultats de l'analyse de recherches recensées sur les théories et les facteurs influençant l'apprentissage de cette compétence en littératie (communiquer en français langue seconde) chez les apprenants ayant vécu une ou plusieurs situations traumatogènes au cours de leur carrière militaire.



L'appropriation des compétences à lire, écrire et communiquer au moment de l'entrée à la maternelle constitue une dimension cruciale dans le développement de l'enfant et exerce une influence marquante sur ses compétences scolaires futures (Bara, Gentaz et Cole, 2008; Boisclair, Doré et Lavoie, 2010). Les recherches en éducation préscolaire ont mis en évidence plusieurs manières de supporter et de guider les enfants dans l'acquisition d'habiletés en littératie, puisque ces dernières sont des composantes essentielles à l'apprentissage de la lecture et à la réussite sociale des élèves (Gerde et coll., 2012; Lynch, 2011). Au Québec, l'un des dispositifs destinés à prévenir le décrochage scolaire consiste en une « primarisation » de la classe maternelle. Ainsi, des apprentissages associés à la 1^re année du primaire migrent vers l'éducation préscolaire. En contrepartie, l'approche développementale propose de faire vivre aux enfants des expériences liées à l'appropriation des compétences à lire-écrire à partir des situations de jeu. Une recherche exploratoire a été menée par le réseau RIREL auprès de 36 enseignantes de maternelle dans 12 commissions scolaires de six régions du Québec. L'objectif principal était d'identifier leurs pratiques en lien avec la littératie. Plusieurs ont souligné l'importance de respecter l'enfant et son rythme d'apprentissage, et ce, surtoutdans les pratiques et les apprentissages qui favorisent l'entrée dans l'écrit à l'éducation préscolaire.



Les conditions de travail actuelles des enseignants se dégradent de plus en plus, ce qui complexifie leur rapport avec le métier (Tardif, 2014). Cette complexité est liée, entre autres, au facteur humain avec lequel les enseignants ont à jongler quotidiennement. En effet, les interactions constantes avec les différents acteurs du milieu, et surtout avec les élèves, requiert non seulement le développement de compétences didactiques ou pédagogiques, mais aussi de compétences personnelles pour bien analyser les situations difficiles auxquelles ils sont confrontés, sachant que ces dernières les mènent, malheureusement, vers la détresse psychologique (Houlfort et Sauvé, 2010) ou le décrochage professionnel (Mukamurera, 2012). Néanmoins, certains enseignants éprouvent du bien-être en enseignement et réussissent à développer des forces de caractère qui constituent des traits cognitifs et non cognitifs liés à la personnalité. Ces dernières leur permettent de construire un sens au métier et d'exercer l'autorégulation nécessaire pour analyser les émotions vécues dans leur expérience professionnelle afin de persévérer (Goyette, 2014). Cette communication présentera en quoi la littératie émotionnelle peut constituer un outil pour favoriser le développement de compétences personnelles contribuant au bien-être des enseignants. Il sera donc question dans cette communication du développement des compétences en littératie et, plus précisément, des compétences en littératie émotionnelle.



Les compétences en littératie se développent, prennent forme et s'articulent dans plusieurs environnements, qu'ils soient scolaires ou extrascolaires. Les personnes ayant de faibles compétences en littératiesont particulièrement vulnérables. Ellesparticipent habituellement moins à la vie communautaire, sont en moins bonne santé, font moins confiance aux autres et elles ont une impression d'influencer moins les processus politiques (OCDE, 2013). Dans un contexte de consommation, il apparaît que le niveau de compétence en littératie détermine la qualité et l'expérience de consommation. Le consommateur est constamment sollicité par des propositions d'offres attractives. Celui-ci doit définir ses besoins, rechercher des informations, les intégrer, les traiter, les comparer, arbitrer et prendre des décisions. Or, cette population rencontre des difficultés dans la vie quotidienne pour écrire une liste de courses, faire des démarches administratives, s'y retrouver face à l'offre croissante de produits et de services. La communication permettra d'explorer la réalité de ces consommateurs.Elle veut d'une part exposer les enjeux de ces individus, approfondir le concept d'empowerment des consommateurs et les théories associées et, d'autre part,d'examiner la façon dont les distributeurs en alimentation favorisent ou non l'empowerment des consommateurs en tenant compte de leur niveau de littératie. Des pistes de recherche seront ensuite proposées. 



Des chercheurs associés au courant des New literacy studies (NLS) utilisent les événements et les pratiques de littératie en tant qu'objet d'analyse, c'est-à-dire « des occasions au cours desquelles un document écrit de quelque nature est au cœur des interactions et des processus d'interprétation »(Heath, 1983; Kell, 2008, p. 910). Ils définissent la littératie en tant que pratique sociale distribuée de manière hétérogène au sein d'un groupe et s'intéressent à mettre en valeur la littératie pour ce qu'elle révèle des contextes socioculturels(Street, 1993). Depuis 1980 à ce jour(Papen, Collette, & Hubert, 2013)les NLS ont subi diverses critiques dont le manque de pragmatisme (peu de soutien aux interventions en lecture-écriture), une vision relativiste et processuelle du pouvoir (la littératie n'est pas un instrument de la praxis au sens d'émancipation de Freire) et la quasi-absence d'événements de littératie dans les créneaux de la pauvreté(Carmen, 1998). À partir d'une recension d'articles sur le sujet, nous présentons quelques critiques adressées aux NLS. Une réflexion sur les contributions méthodologiques possibles des NLS à l'étude du développement de la littératie en santé constituera l'essentiel de cette présentation.