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Florence Piron, Université Laval
La place centrale des sciences et des technologies dans la vie contemporaine (santé, alimentation, transport, etc.) rend inacceptable l’éthique "classique" des chercheurs basée sur la neutralité et consistant à dire "je ne fais que mon métier de chercheur, je n’ai pas à m’intéresser aux usages qui sont faits de mon travail".

Johanne Lebel1 : Florence Piron, on vous connaît comme une anthropologue très critique des pratiques du milieu de la recherche, mais aussi comme une chercheuse qui n’hésite pas à mettre sa vision en pratique. Je pense, par exemple, à cette Association science et bien commun que vous avez fondée en 2011. Qu’est-ce que vous reprochez à la science, en fait?

Florence PIRON : Porter un regard critique et faire preuve de vigilance, ce n’est pas la même chose que faire des reproches. Notre association, comme tant d’associations de la société civile dans d’autres domaines, observe, analyse et commente les politiques et les décisions de l’État. En ce qui nous concerne, notre champ d’action est la science publique, c’est-à-dire la science financée par les fonds publics. Dans quelle mesure cet appui de l’État à la recherche scientifique est-il juste et équitable? Respecte-t-il la diversité des savoirs et des disciplines, et encourage-t-il des recherches appropriées au monde d’aujourd’hui?

Ces questions démocratiquement pertinentes le sont encore plus depuis la métamorphose accélérée, à partir des années 2000, des politiques scientifiques en stratégies d’innovation. « Innovation » n’est pas un terme neutre, mais fait partie du vocabulaire du nouveau management public. Ce mode de gestion de l’État actuellement en vigueur dans la plupart des pays de l’OCDE vise, d’un côté, la diminution de la taille ainsi que du rôle social et politique de l’État et, de l’autre, la croissance économique et la prospérité des entreprises. Ce mirage, oups pardon, ce virage fait de la course à l’innovation la source principale de toute richesse future - à condition que réussisse sa mise en marché. C’est le fantasme du iPhone!

Les politiques scientifiques actuelles (au fédéral comme au provincial) visent donc l’assujettissement de la science, même publique, aux impératifs de la croissance économique. La stratégie fédérale Réaliser le potentiel des sciences et de la technologie au profit du Canada (2007) est d’ailleurs rattachée à Industrie Canada. Nous sommes en plein règne de l’économie du savoir – à ne pas confondre avec la société du savoir [pdf]. Au nom de cet objectif, l’État tend à privilégier certaines sciences appliquées sur la base de leur potentiel de création de richesse et encourage les partenariats publics-privés. Or, ces derniers rendent les chercheurs très vulnérables aux demandes de l’industrie qui les finance. La compagnie pharmaceutique Pfizer, par exemple, a récemment « donné » cinq millions de dollars au Fonds de recherche du Québec – santé, mettant ainsi inévitablement en situation de potentiels conflits d’intérêts les chercheurs qui travailleront sur des maladies chroniques pour lesquelles Pfizer produit des médicaments.

Tout récemment, le budget fédéral a encore renforcé cette orientation, qui satisfait bien sûr les chercheurs des domaines financés; alors que les chercheurs en sciences sociales et humaines osent à peine se plaindre et se mobiliser, n’y voyant peut-être qu’une fatalité. Comme chercheure, je suis très souvent déçue de la naïveté ou de  l’aveuglement de la majorité des chercheurs, quelle que soit leur discipline, par rapport aux conséquences de cette transformation des conditions de leur travail. Sont-ils prêts à fermer les yeux sur, par exemple, la lourde condamnation de Pfizer pour pratiques commerciales illégales et corruption de médecins, tant qu’ils reçoivent de l’argent de cette entreprise pour leurs projets? Abandonnent-ils aux universités le soin d’avoir ou de ne pas avoir ces scrupules?

Leur silence et leur non-implication dans les débats sur la politique scientifique – qui laissent toute la place à des lobbies – ressemblent parfois à un consentement tacite. À la limite, les chercheurs qui assument le choix de faire de la recherche à but commercial me fâchent moins que ceux qui se drapent dans leur vertu de neutralité pour justifier leur cécité politique, sans pour autant refuser la position d’expert toujours prêt à faire des recommandations au gouvernement et à se plaindre quand elles ne sont pas écoutées.

Mon idéal, c’est celui d’une science publique qui se construit au fil de débats et d’expérimentations sans jamais se couper des défis du monde contemporain.

Mon idéal n’est absolument pas le retour à la tour d’ivoire. C’est plutôt celui d’une science publique qui se construit au fil de débats et d’expérimentations sans jamais se couper des défis du monde contemporain et qui sait ne pas confondre ces défis avec l’obsession pour la croissance et l’innovation, typique de l’idéologie néolibérale. C’est une science qui, par exemple, s’intéresse autant à la transformation des pratiques de riziculture pour mieux régénérer les sols qu’aux manipulations génétiques du riz; qui veut autant comprendre les déterminants sociaux de la détresse psychologique que la chimie du cerveau, sans sur-financer l’une par rapport à l’autre. C’est une science qui ne se laisse pas impressionner par les régimes de vérité » (Michel Foucault) imposés par les pouvoirs en place, notamment celui de l’OCDE.

Johanne Lebel : Je comprends votre critique du néolibéralisme, où l’on observe désormais la puissance libérée du milieu de la finance qui domine tout, les États comme la grande industrie privée, et même le discours où après le grand coup de 2008, on réussit à nous convaincre que ce sont les États qui dépensent trop... Comment alors articuler recherche, bien commun et économie pour contrer cette force?

Florence PIRON : Je ne m’oppose pas à toute forme d’alliance entre l’industrie et les centres de recherche. Mais je souhaite, comme citoyenne, que ces alliances soient solidement encadrées par l’État (et sa législation), car il est évident que les intérêts (privés) de l’industrie et l’intérêt d’une collectivité ne coincident jamais complètement. Ainsi, malgré tous les crédits d’impôts offerts à l’industrie pharmaceutique pour créer des centres de recherche au Québec, il était prévisible qu’une baisse des profits entraîne des abolitions de postes.

Comment éviter que des ressources publiques consacrées à la science profitent trop à des industries qui, malgré leurs promesses, ont avant tout à cœur les intérêts de leurs actionnaires? Définir un encadrement de ces alliances qui rassure les citoyens sur la préservation de l’intérêt général et évite de mettre les chercheurs ou les centres de recherche en situation de conflit d’intérêts, telle est la responsabilité d’une politique scientifique au service du bien commun. Par exemple, l’État ou les universités pourraient n’autoriser que des alliances avec des industries responsables socialement et environnementalement, ou qui n’ont jamais été condamnées. Par ailleurs, je rappelle que le rôle de l’impôt des entreprises est de redistribuer la richesse de l’industrie dans la société, y compris vers les universités et les centres de recherche. Cette médiation de l’État par l'intermédiaire de ses organismes subventionnaires pourrait éviter bien des difficultés qui sont dues au sentiment de « dette » des chercheurs envers ceux qui les commanditent.

Johanne Lebel : Et l’innovation, quelle place y trouve-t-elle?

Florence PIRON : Il faut aussi repenser la fameuse quête de l’innovation. Innover pour créer quoi, au juste? Développer des produits, mettre en place des procédés qui contribuent à la croissance d’une consommation non durable? Parler de croissance sans la qualifier, c’est tout simplement irresponsable. Par exemple, selon Jean-Claude St-Onge, « […] en 2008, les ventes d’antidépresseurs et de neuroleptiques totalisaient 24 milliards de dollars aux États-Unis, soit près de 48 fois plus qu’en 1986 » (p. 33). On peut imaginer la croissance fulgurante de la valeur des compagnies qui les produisent, mais est-ce dans l’intérêt général que tant de personnes prennent ces médicaments aux effets secondaires redoutables? Est-ce que ce n’est pas plutôt le temps de lancer un cri d’alarme pour signaler tant les dangers de notre mode de vie « délirant » que les liens très étroits entre la psychiatrie et l’industrie pharmaceutique?

Il faut aussi repenser la fameuse quête de l’innovation. Innover pour créer quoi, au juste? Développer des produits, mettre en place des procédés qui contribuent à la croissance d’une consommation non durable?

D'un côté, des scientifiques présentent des données montrant à quel point la surconsommation des pays riches mène la planète à sa perte et, de l’autre, des politiques scientifiques jamais débattues démocratiquement mobilisent les chercheurs de certaines disciplines pour augmenter la croissance de la consommation et du PIB à l’aide de leurs innovations non durables. Ce n’est pas être contre l’innovation que de dénoncer cela. C’est recadrer les choses pour que l’innovation ait une portée constructive, à long terme, pour la société et l’environnement et pour la dynamique d’échanges commerciaux durables. 

Johanne Lebel : C’est en fait l’un des rôles des politiques publiques de la recherche que donner un sens aux efforts de recherche et d’innovation. Et si vous aviez quelques souhaits pour la prochaine politique?

Florence PIRON : Notre association a présenté 15 recommandations [pdf] lors de la consultation de l’été 2012 sur la prochaine Politique nationale de recherche et d’innovation. La plupart visent à favoriser l’épanouissement d’une société du savoir au Québec.

Une de ces recommandations me tient particulièrement à cœur. Elle avait d’abord été énoncée dans une pétition lancée l’an dernier :

  • « Considérant que la recherche scientifique a des impacts majeurs sur la société, sur l’environnement et sur les politiques de l’État québécois;
  • Considérant que les citoyens québécois financent avec leurs impôts la recherche scientifique publique qui se fait au Québec;
  • Considérant l’attachement des citoyens québécois aux valeurs démocratiques, au débat équitable et à la transparence, nous, citoyens québécois, exigeons du gouvernement du Québec qu’il s’engage à soumettre systématiquement ses futures politiques et stratégies d’action en matière scientifique à un débat en commission parlementaire et à faire en sorte que ce débat bénéficie d’une large publicité afin de susciter la participation de citoyens de tous horizons. »

Autrement dit, soumettons tout projet de politique scientifique à nos institutions démocratiques. J’en profite pour rappeler que le livre blanc de 1980 Un projet collectif : énoncé d'orientation et plan d'action pour la mise en œuvre d'une politique québécoise de la recherche avait déjà comme objectif la démocratisation de la science. Il exprimait notamment la volonté du gouvernement d’aménager des dispositifs démocratiques pour décider des priorités de recherche et favoriser une participation démocratique accrue au débat scientifique. J’espère que les prochaines Assises nationales de la recherche et de l’innovation retrouveront ce souffle.

Johanne Lebel : Voilà pour le rôle du gouvernement, mais qu’en est-il des chercheurs? Quelle doit être leur éthique face à la société?

Florence PIRON : Je ne sais pas ce que doit être leur éthique, mais je pense que la place centrale des sciences et des technologies dans la vie contemporaine (santé, alimentation, transport, etc.) rend inacceptable l’éthique « classique » des chercheurs basée sur la neutralité et consistant à dire « je ne fais que mon métier de chercheur, je n’ai pas à m’intéresser aux usages qui sont faits de mon travail ».

Cette attitude, bien que toujours valorisée dans la plupart des salles de cours, est en complet décalage par rapport, entre autres, à l’éthique de la responsabilité défendue par Hans Jonas et par tous ceux qui se sentent avant tout membres d’une communauté humaine vivant sur une planète en état de choc, dans des sociétés dont la richesse est de moins en moins répartie avec équité.

Le physicien Gérard Toulouse a des mots très durs pour cette éthique de la neutralité, d’ailleurs épistémologiquement impossible à soutenir : « La doctrine de la neutralité morale de la science a eu pour la communauté scientifique cet avantage collatéral de la situer hors d’atteinte des critiques. La science étant déclarée pure et innocente par essence, tout le malheur éventuel vient des applications. Ainsi l’habitude sera prise de reporter la responsabilité des conséquences néfastes sur les autres (politiques, militaires, industriels, etc.). Ce faisant, la communauté scientifique cédait à la tentation corporative de tracer un cercle de parfaite impunité autour de soi » (Toulouse, 2001) [doc].

Ma proposition de recentrer l’éthique de la science sur le bien commun est en fait une manière de proposer aux chercheurs de renoncer à l’éthique de la neutralité et de développer une réflexion approfondie sur le sens de leur travail et sur ses impacts possibles dans un monde en crise environnementale grave et traversé par des rapports sociaux complexes et très tendus. C’est ce que j’appelle (pour le moment) l’éthique des sciences : un espace de réflexion qui permet aux chercheurs de faire de la recherche scientifique tout en se pensant comme des acteurs sociaux, des citoyens, et non seulement comme des observateurs impartiaux. Cet espace de réflexion suppose un enseignement bien plus répandu de la sociologie, de l’histoire, de la philosophie et de l’économie des sciences – projet auquel je réfléchis depuis des années.

Johanne Lebel : Pouvez-vous définir plus avant cette notion d’ « éthique des sciences »?

Florence PIRON : C’est bien plus que l’éthique de la recherche avec des participants humains, régulée par les comités d’éthique de la recherche dans les différentes universités, et qui vise à assurer que les participants donnent leur consentement de manière libre et éclairée. C’est aussi bien plus que le perpétuel combat en faveur de l’intégrité scientifique (ou éthique de la recherche fondamentale) et contre ce que les anglophones appellent le scientific misconduct : du plagiat à la mauvaise citation, du léger mensonge dans le CV à la falsification des données.

L’éthique des sciences ajoute la nécessité d’une réflexivité accrue des chercheurs sur le sens et les impacts de leur travail.

L’éthique des sciences ajoute la nécessité d’une réflexivité accrue des chercheurs sur le sens et les impacts de leur travail, à partir du choix de leur thème de recherche jusqu’aux lieux de diffusion du savoir ainsi créés, en passant par les moyens pris pour produire ce savoir. Une réflexivité aussi appelée « responsabilité sociale des chercheurs ».  Elle est d’ailleurs aussi celle des universités qui peuvent – ou non – l’encourager par leurs choix et leurs modes de fonctionnement. Elle est de même celle des gouvernements qui peuvent choisir – ou non – de la valoriser dans leur politique scientifique. C’est pour offrir une forme concrète à cet espace de réflexion que l’Association science et bien commun lancera ce printemps la revue multidisciplinaire en ligne Sciences, éthique et sociétés.

Johanne Lebel : Vous avez dirigé un ouvrage autour de la problématique de la démocratie scientifique, présentant de multiples expériences où les chercheurs et les citoyens se rencontrent. Quatre ans après la publication de Aux sciences, citoyens!, où en est votre réflexion sur la question?

Florence PIRON : Il y a une évolution très positive et une autre qui l’est beaucoup moins. Commençons par la positive.

Une tendance se dessinait alors, mais qui n’a pas été vraiment traitée dans le livre : la science ouverte. Or, ce courant est en train de se renforcer de manière très rapide et intéressante, allant bien au-delà de tous les dispositifs de débat public sur les sciences que les gouvernements mettent parfois en place, de manière ad hoc. Sous le terme parasol de « science ouverte », on trouve des pratiques et revendications variées, parmi lesquelles :

  • le militantisme en faveur du libre accès aux publications scientifiques, que ce soit dans des revues en ligne sans « mur payant », donc gratuites, ou dans des archives ouvertes pilotées par des universités;
  • La publication en ligne des données de recherche accessibles aux chercheurs du monde entier;
  • L’adoption de l’écriture de blogues par les chercheurs comme forme alternative de communication soit de leurs hypothèses (par exemple, sur la plateforme hypotheses.org), soit de leurs résultats de recherche.

Ce désir d’ouvrir l’accès à la science est en partie une réaction aux éditeurs commerciaux privés à but lucratif qui, par avidité, finissent par rendre leurs revues inabordables aux bibliothèques. Ce mouvement a pour but de faciliter l’échange de connaissances entre chercheurs, mais, ce faisant, il rend aussi ces publications plus accessibles au grand public. Le rôle de médiation des journalistes scientifiques est ainsi en pleine évolution. La science ouverte, c’est aussi une pratique de la science qui s’ouvre à la participation de chercheurs non professionnels, qu’il s’agisse d’amateurs éclairés (le projet Galaxy Zoo) ou de citoyens qui sont partie prenante des enjeux de la recherche, comme dans le cas de la recherche-action participative (qui y ajoute une exigence de changement social). Cette science, parfois appelée collaborative ou citoyenne, permet un contact plus direct des citoyens avec le processus de fabrication du savoir scientifique.

Une autre tendance très intéressante remet en question le processus d’évaluation scientifique classique selon lequel deux ou trois experts donnent leur avis de manière anonyme sur un article soumis pour publication par un auteur lui aussi anonyme. Or c’est à cette étape que se joue la qualité de la recherche publiée. Si, pour les chercheurs, ce passage est parfois douloureux, il s’y déroule aussi des débats passionnants et très éclairants. Le fait que ces derniers soient publiés ne peut qu’enrichir la compréhension de la démarche scientifique par tous ceux qui s’intéressent à la science sans en faire leur métier. C’est aussi une belle façon de faire connaître la dimension créatrice de la science et son exigence de rigueur. L’Association science et bien commun organise d’ailleurs un colloque à ce sujet dans le cadre du prochain congrès de l’Acfas : La révolution de la science ouverte et du libre accès : état des débats et des enjeux, les 6-7-8 mai 2013, dans la section « Enjeux de la recherche ».

Johanne Lebel : Et l’évolution moins positive?

Florence PIRON : Ouverture d’un côté, fermeture de l’autre. Le gouvernement fédéral actuel, dirigé par Stephen Harper, semble mener une guerre à la science publique, que ce soit en diminuant les subventions aux sciences de l’environnement ou en limitant l’accès à cette science par les médias et les citoyens qui la financent pourtant par leurs impôts. La campagne Unmuzzle science, à laquelle l’Association science et bien commun s’est jointe, montre bien la colère suscitée par de récentes directives qui empêchent les chercheurs membres de la fonction publique fédérale de répondre aux questions des médias sans passer par le filtre des services de communication.

J’ai bon espoir que la force du mouvement de la science ouverte, qui s’appuie sur une révolution numérique bien moins éphémère qu’un gouvernement, l’emporte sur ces efforts de fermeture de la science.

Le 20 mars 2013, tous les députés conservateurs, y compris le ministre d'État aux Sciences et à la Technologie, ont voté contre une motion invitant le gouvernement à appuyer l’expression libre de la science publique :  «  a) la science publique, la recherche fondamentale et l'échange ouvert et sans entraves des informations scientifiques sont essentiels à l’élaboration de politiques fondées sur des faits; b) les scientifiques du gouvernement fédéral doivent être libres de discuter ouvertement de leurs recherches avec leurs collègues ainsi qu’avec le public; c) le gouvernement devrait continuer à soutenir les projets de recherche scientifiques fondamentaux partout au Canada, notamment en prolongeant immédiatement, et ce jusqu’à ce qu’un nouvel opérateur soit trouvé, le financement de l’installation de recherches scientifiques de renommée internationale de la Région des lacs expérimentaux afin de poursuivre son programme de recherche unique en son genre ».

J’ai cependant bon espoir que la force du mouvement de la science ouverte, qui s’appuie sur une révolution numérique bien moins éphémère qu’un gouvernement, l’emporte sur ces efforts de fermeture de la science. Beaucoup de gouvernements l’appuient déjà (notamment la Grande-Bretagne et les États-Unis) et plusieurs organisations québécoises (dont la CRÉPUQ) vont dans cette direction.

  • 1Johanne Lebel est rédactrice en chef du Magazine de l'Acfas.

  • Florence Piron
    Université Laval

    Florence Piron est professeure au Département d’information et de communication de l’Université Laval, où elle enseigne l’éthique de la communication et la sociologie du risque, et donne un séminaire sur la démocratie et la citoyenneté. Elle est aussi présidente de l’Association science et bien commun et directrice de la boutique de sciences de l’Université Laval Accès savoirs. En plus de ses activités universitaires régulières, elle pilote plusieurs sites Internet, écrit des jeux vidéo, fait des veilles sur la science ouverte et l’éthique des sciences et organise des événements science-société de toutes sortes.

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