Au Québec, les chercheurs et le milieu de l’industrie manifestent un intérêt pour la chimie dont les composantes et les modes de productions sont respectueux de l’environnement : la chimie verte. Or, les découvertes des premiers ne sont pas utilisées par les seconds.
7 mai 2012, 80e Congrès de l'Acfas – Selon Michel Lachance, directeur du secteur Bioproduits industriel et technologies vertes au Centre québécois de valorisation des biotechnologies (CQVB), aucun pont n’a été créé à ce jour pour lier les découvertes faites par les chercheurs en milieu universitaire et les besoins des entreprises québécoises. Il a effectué une étude sur le sujet et a livré une partie de ses résultats lors du Colloque Chimie verte et catalyse.
Des 100 entreprises sondées dans l’étude L’industrie de la chimie verte : tendances, opportunités et potentiels pour le Québec, 39 ont répondu à l'invitation.De ce nombre, 95 % ont dit effectuer des recherches pour trouver de nouveaux procédés chimiques dont toutes les composantes seraient vertes et ce, soit en confiant le mandat à un sous-traitant ou en y consacrant une partie de leur budget de recherche et de développement. C’est donc dire que seulement 5 % des entreprises ont déclaré n’avoir aucun intérêt pour ces nouveaux procédés verts. « Pour nous, même si c’est un petit sondage, ça montre qu’il y a un réel intérêt pour l’industrie envers la chimie verte », rapporte-t-il.
Pourquoi, alors, le lien ne s’établit-il pas? D’abord parce que les milieux industriels et scientifiques ne communiquent que très peu ensemble. Ensuite, parce que dans certains secteurs de vente, la compétition est féroce. « Par exemple, l’industrie des nettoyants est très compétitive, note-t-il. Beaucoup de compagnies de ce domaine refusent de s’asseoir à la même table que leurs compétiteurs ».
C’est pourquoi Michel Lachance, avec l’aide du CQVB, a créé quelques mécanismes pour remédier à la situation. « Un des outils qu’on va mettre en place cet automne, c’est ce que j’ai appelé les ateliers stratégiques sectoriels, explique-t-il. On réunit cinq, dix ou quinze personnes autour d’une table, des industriels, des chercheurs et peut-être des développeurs économiques ou des financiers (…). Ces tables-là vont se baser sur notre étude afin de comprendre ce que les différents intervenants sont prêts à faire pour développer une filière ou une grappe économique dans un domaine particulier ».
Selon Michel Lachance, « au Québec, nous avons toute l’expertise nécessaire pour devenir un chef de file dans le domaine de la chimie verte ».
Les résultats complets de l’étude menée par Michel Lachance, L’industrie de la chimie verte : tendances, opportunités et potentiels pour le Québec seront disponibles gratuitement dès septembre 2012, via le CQVB.
- Marie-Christine Bouillon
Stagiaire en journalisme scientifique
Issue du domaine culturel, le journalisme est pour Marie-Christine Bouillon une deuxième carrière. En 2007, elle termine un baccalauréat multidisciplinaire en théâtre, création littéraire, cinéma et musique, à l’Université Laval. Après quelques années à cumuler les contrats d’animatrice, de gestionnaire d’événements et de comédienne, elle décide de retourner aux études. Dès le premier trimestre, elle est séduite par le métier de journaliste. Bien qu’au départ elle envisageait couvrir les arts et spectacles, elle s’est aperçue que ce métier avait beaucoup plus à offrir, trouvant dans cette profession une utilité à sa soif de savoir. C’est donc avec grand plaisir qu’elle se me joint à l’Équipe Relève média pour ce 80e Congrès de l’Acfas.
Vous aimez cet article?
Soutenez l’importance de la recherche en devenant membre de l’Acfas.
Devenir membreCommentaires
Articles suggérés
-
Un nouveau regard sur la guerre de Sept Ans : les travaux de Jacinthe De Montigny -
Entre droit occidental et droit autochtone : l’étude de la représentation politique de Fannie Duverger -
Sondage - La responsabilité sociale de la communauté de la recherche : la perception des chercheuses et des chercheurs
Infolettre