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Cette recherche a pour objectif de mieux comprendre le fonctionnement cognitif des apprenants lorsque ceux-ci sont confrontés à des apprentissages scolaires complexes ayant trait à l'espace (navigation, définition d’itinéraires…). Les dernières recherches réalisées en neurosciences ont mis en évidence que les individus qui utilisent une stratégie spatiale (c’est-à-dire qui élaborent des cartes cognitives à l’aide de repères pour déterminer où ils se trouvent) sont les seuls à présenter une activité significative de l’hippocampe. Il a également été montré que la stratégie spatiale est associée à plus de matière grise au niveau de l’hippocampe. Il s’agit d’un fait important, puisque l’on sait que la diminution de la substance grise dans l’hippocampe est un facteur de risque de développement de troubles neurologiques et psychiatriques. Certains de ces résultats ont été confirmés par des recherches menées en psychologie cognitive. Alors qu’il est fondamental d’exercer certaines compétences spatiales dès l’enseignement maternel pour préserver les structures cérébrales, nous avons analysé les programmes d’études et les évaluations nationales et internationales, afin d’identifier les compétences spatiales qui sont véritablement exercées et évaluées dans l’enseignement en Belgique francophone. Le cadre global de la recherche, les résultats relatifs aux programmes d’études et évaluations externes ainsi que des pistes pour l’enseignement seront présentés lors de la communication.

La pratique enseignante est depuis longtemps considérée comme une activité reposant sur des connaissances et des compétences (Tardif et Lessard, 1999). Parmi les savoirs enseignants les plus énumérés, on y retrouve régulièrement la connaissance de l’élève (Park et Oliver, 2008; Shulman, 1987). Or, celle-ci reste peu définie à ce jour. Dans notre thèse de doctorat, nous tentons de la détailler en analysant les propos de 29 enseignants, ayant entre 3 et 8 ans d’expérience. Nous tentons de décrire les contenus de la connaissance de l’élève, mais également ses sources. Alors que certaines connaissances sont issues de la formation initiale et de la recherche en sciences de l’éducation, telles les théories d’apprentissage, d’autres sont directement issues de l’expérience (Altet, 2008). Dans cette communication, nous présentons les données qui décrivent comment les enseignants apprennent à connaître leurs élèves. Nous verrons que leurs formations initiales, malgré de nombreuses critiques, restent un élément clé dans l’acquisition des connaissances « théoriques », mais que c’est dans le travail réel qu’ils apprennent à connaître leurs élèves. Ils font des activités, discutent avec eux, les observent, mais vont également consulter leurs collègues lorsqu’ils ont des interrogations. Ils apprennent sur leurs parcours, leurs améliorations, leurs motivations et leurs habiletés. Au final, les enseignants apprennent à connaître leurs élèves par toutes sortes de moyens.

Cette session vise à interpeller les participants s’intéressant au processus de transformation pédagogique en milieu postsecondaire, et plus particulièrement au phénomène d’inclusion. L’étude, qui forme le fondement de cette présentation, examine plus spécifiquement la conception universelle de l’apprentissage (CUA) et son processus de vulgarisation à travers le milieu collégial et universitaire. L’étude en question, financée par une subvention d’engagement partenarial du Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH), a examiné le trajet pédagogique d’enseignants et chargés de cours postsecondaires ayant eu accès a une formation professionnelle de base sur la CUA, à travers l’Irlande. Ce contexte a été choisi car l’Irlande est au niveau mondial une des seules juridictions dans le cadre de laquelle une formation systématique ait été offerte à un grand nombre d’enseignants (plus de mille). L’approche méthodologique a consisté en une démarche qualitative et phénoménologique auprès de 40 participants. L’étude identifie une gamme de facteurs de résilience, ainsi que de variables ayant un impact négatif sur le cheminement pédagogique avec la CUA. Les résultats de cette étude permettent aux établissements postsecondaires de prévoir et d’amplifier l’impact de leurs efforts de développement en CUA, ceci dans un climat ou diversité, inclusion et équité deviennent des valeurs clés du développement durable.            

Les enseignants débutants ont de la difficulté à rencontrer les exigences de la pratique (Riopel, 2006) et dès leur formation universitaire, ils ressentent des frustrations (Delsemme, 2004). Il existe un grand écart entre les conditions d’enseignement dans le contexte d’un stage et celles de la pratique réelle (Martineau et Presseau, 2007). Le travail de mise en adéquation de l’art d’enseigner et de la complexité du métier détermine alors un grand champ en formation psychologique (FP). Les objectifs de cette recherche sont donc de : 1) Déterminer les écarts entre la FP reçue et celle souhaitée par les finissants 2) Décrire et analyser les besoins de FP, à partir de ces écarts. Le devis méthodologique propose une analyse de besoins auprès de deux groupes. La technique du groupe nominal effectuée auprès de six enseignants en insertion professionnelle et des entrevues semi-dirigées auprès de onze finissants au baccalauréat en éducation préscolaire et enseignement primaire ont été retenues pour la collecte des données. À la suite de l’analyse qualitative (Paillé et Mucchelli, 2012) des données recueillies, les résultats démontrent des écarts au regard des connaissances liées à l’insertion professionnelle, de la gestion des émotions, de la connaissance de soi et des compétences d’intervention. À partir de ces écarts, il a été possible d’identifier des besoins de FP.



Le travail enseignant est à la fois composé d'une dimension organisationnelle, d'une dimension disciplinaire et d'une dimension relationnelle (Tardif et Lessard, 1999) et cette dernière dimension prend souvent beaucoup de place dans le quotidien des enseignants (Barrère, 2002), notamment en début de carrière. Ainsi, les recherches sur l'insertion professionnelle des enseignants québécois et français montrent, qu'à leurs débuts, les enseignants sont souvent confrontés à un sentiment d'incompétence (Mukamurera, Lakhal et Tardif, 2019; Périer, 2014) vis-à-vis des élèves. Nous nous demandons alors : qu'apprennent les enseignants québécois et français de la relation avec les élèves lors de leur insertion professionnelle? Comment l'apprennent-ils? Développent-ils des savoirs et compétences spécifiques à cette relation? Comment font-ils face aux difficultés rencontrées? Nous présenterons dans cette communication une partie des résultats de notre recherche doctorale basés sur des entrevues réalisées avec des enseignants français et des enseignants québécois. Nous tenterons de décrire les expériences formatrices et d'expliciter le rôle des différents acteurs qui permettent aux enseignants d'appréhender la relation avec les élèves quand ils débutent. La comparaison France/Québec, qui sera au cœur de ce travail, permettra de comprendre ce qui éloigne ou rapproche les deux territoires au niveau des conditions d'insertion professionnelle, à partir du vécu subjectif des enseignants. 

En dépit des efforts soutenus professionnalisation de la formation des enseignants depuis près d’une vingtaine d’années, la phase d’insertion professionnelle en enseignement demeure un moment névralgique de la carrière, où se côtoient enthousiasme, désillusion, sentiment de survie voire d’incompétence pédagogique. Molner Keller (2004) déplore que le milieu de l’éducation a longtemps ignoré les besoins de soutien des recrues. À l’heure où de plus en plus de commissions scolaires du Québec sont engagées (Mukamurera, Matineau, Bouthiette et Ndoreraho, 2013) et incitées (Assemblée nationale du Québec, 2013; CPNF, 2011; Gouvernement du Québec, 2013) à mettre en place des programmes d’insertion pour les enseignants débutants, l’analyse des besoins de soutien réellement ressentis par ces derniers devient un enjeu important. Partant d’une approche multidimensionnelle de l’insertion et du soutien, nous avons élaboré et administré, à l’automne 2013, un questionnaire auprès d’un échantillon de 2200 enseignants ayant de une à cinq années d’enseignement. Cette communication vise à présenter une partie des résultats préliminaires de cette enquête, en mettant en évidence à la fois les principaux aspects qui nécessitent le soutien ainsi que la nature du soutien que les enseignants débutants estiment plus bénéfique.



Les TIC favorisent la communication entre professeur et étudiants et entre les étudiants eux-mêmes (Raby et al, 2011). Elles offrent de nouvelles occasions d'apprentissage aux apprenants et demandent une pédagogie renouvelée de la part des enseignants (Tardif, 1998). Ainsi, la formation initiale des enseignants doit aussi bénéficier des apports des TICE.

L’objectif de cette communication est d’abord de présenter un aperçu global des contextes théorique et pratique de notre recherche, et ensuite, d’exposer la méthodologie que nous avons adoptée pour concevoir et développer un module de formation hybride destiné aux futurs enseignants du FLE/S.

Cet objectif tire sa pertinence du fait que les cours hybrides représentent plusieurs avantages pour soutenir la formation des étudiants universitaires, incluant les futurs enseignants. En effet, les cours hybrides permettent un environnement d’apprentissage plus dynamique et interactif, ce qui favorise la participation et l’autonomie des apprenants. Néanmoins, il faut du temps et des efforts considérables, en particulier à la phase de conception initiale de ces cours (Vaughan, Cleveland-Innes & Garrison, 2013).

Dans le cadre de cette communication, nous commencerons par présenter le contexte de notre recherche. Ensuite, nous aborderons en détails la méthodologie que nous avons suivie pour concevoir un module hybride destiné aux futurs enseignants du FLE/S. Pour conclure, nous évoquerons les avantages et limites des dispositifs hybrides.

La simulation clinique haute fidélité (SCHF) est l’une des stratégies pédagogiques contemporaines les plus étudiées dans les programmes de formation en santé.Les répercussions positives de la SCHF sur les apprentissages des étudiantes de ce programme sont largement documentées dans la littérature scientifique, mais il n’existe aucune étude rapportant l’efficacité de cette stratégie pédagogique dans le contexte de la formation professionnelle en soins infirmiers à l’ordre d’enseignement collégial. Cette communication présente les résultats d’une étude descriptive comparative à devis mixte portant surla perception de l’efficacité de deux stratégiespédagogiques (ECOS formatif c. SCHF) auprès d'un échantillon de 36 étudiants d’un programme collégial en soins infirmiers. Les données de type quantitatif ont été recueillies au moyen de cinq questionnaires autoadministrés. Les variables examinées sont : le design pédagogique, les pratiques éducationnelles, la satisfaction, la confiance et l’anxiété perçue. L’analyse qualitative de la transcription de deux entrevues de groupe semi-dirigées (6 étudiants et 5 enseignants) a permis de repérer les thèmes émergents permettant l’enrichissement des données quantitatives.Au chapitre des conclusions, les évidences empiriques de cette recherche, dérivant de la triangulation méthodique, font valoir de nombreux avantages pédagogiques de recourir à laSCHF dans le cadre de la formation professionnelle en soins infirmiers.

La réforme curriculaire, initiée au Burundi en 2013 dans l’enseignement de base qui dure actuellement 9 ans, appelle des pratiques enseignantes inédites pour certains enseignants non formés à l’enseignement. Étant donné une diversité d’institutions de formation initiale des enseignants, ceux-ci doivent mettre en œuvre de nouvelles pratiques auxquelles ils n’ont pas été initialement formés.

L’objectif est de savoir comment les enseignants se représentent l’écart entre les attentes et les acquis réels des formations continues reçues eu égard à leurs besoins de pratiques professionnelles.

La population est constituée par les enseignants qui dispensent le cours de mathématiques et qui prestent dans au moins une des classes de 7ème, 8ème, 9ème années. Ils travaillent dans 45 écoles réparties dans deux provinces choisies au hasard. Sur 110 écoles et 353 enseignants, un échantillonnage par grappes nous permis de retenir 105 enseignants travaillant dans 39 écoles.

L’analyse des données du questionnaire par le logiciel SPSS montrent que les enseignants notent un grand écart entre les acquis et leurs besoins réels. Ils ne sont pas satisfaits des compétences construites, des contenus proposés mais aussi de la durée des formations.  Les enseignants dénoncent l’incompétence des formateurs et le fait de parler des généralités sans toucher les spécificités des disciplines qu’ils enseignent. Une analyse préalable des besoins des enseignants maximiserait l’efficacité des formations continues.

 

 

Les orientations actuelles en matière de professionnalisation du métier d’enseignant supposent non seulement des changements dans la formation initiale, mais elles requièrent que la recherche s’efforce de comprendre les pratiques d’enseignement afin de fournir aux futurs enseignants des connaissances issues de l’analyse des pratiques (Tardif, Lessard et Gauthier, 1998). La présente communication s’inscrit au cœur de ces préoccupations. Elle vise à dégager les caractéristiques de la documentation scientifique québécoise portant sur l’enseignement des sciences humaines au primaire publiée au cours de la dernière décennie (2001-2011) et de dégager ses apports et limites pour alimenter la formation des maîtres ainsi que les pratiques d’enseignement. Les données analysées laissent entrevoir que les recherches se consacrent à l’étude de la conception du statut du savoir, à la conception des modalités d’accès à celui-ci ainsi qu’à la conception de son opérationnalisation en classe. Néanmoins, elles analysent ces éléments du point de vue de leur énonciation plutôt que sur le plan des conditions réellement mises en place (médiation pédagogicodidactique) pour favoriser le développement des processus d’apprentissage chez l’élève (médiation cognitive). En ce sens, l’articulation entre ce qui est énoncé et ce qui se passe réellement en salle de classe est encore peu connue.

Depuis 2002, se pratiquent les rencontres interculturelles entre de nouveaux immigrants et de futurs enseignants en formation à l’enseignement à l’UQAM. À ce jour, c'est plus de 10,000 jumeaux/jumelles qui ont réalisé des activités communes dans le cadre de leur cours. Ces rencontres sont intégrés à un cours obligatoire en pluriethnicité. L’objectif de ces rencontres vise à découvrir le monde de l’Autre, à s’ouvrir à l’Autre et à réduire les préjugés et la discrimination. Cette communication présente les objectifs, le cadre de référence théorique qui charpente le déroulement d’activités ciblées lors de ces rencontres. S'appuyant sur les modèles d’acculturation interactif et du contact intergroupe, ces rencontres proposent à l’étudiant en éducation de développer un sentiment d’empathie envers le nouvel arrivant. Les résultats démontrent également que le sentiment de menace identitaire s'atténue pendant que le sentiment de sécurité culturelle et linguistique augmente. Ainsi, ces jumelages contribuent à mieux préparer les enseignants à accueillir les jeunes de toute provenance dans leur classe d’une part, et d’autre part, à travailler en collaboration avec les parents pour la réussite scolaire des enfants et l’intégration à leur nouvelle société. Face à ces résultats encourageants, les rencontres interculturelles permettent d’entrevoir une façon de transformer la pédagogie universitaire.

Pour les étudiant·es dans un programme d’éducation en français d’une université anglophone des Maritimes, développer les compétences pour enseigner efficacement en français peut s’avérer un défi. Les candidat·es au programme du baccalauréat en éducation veulent transmettre la valeur du bilinguisme. Mais qu’en est-il du développement de leur propre identité linguistique et culturelle dans un milieu francophone minoritaire?

Après avoir demandé aux étudiant.·es s’iels étaient prêt·es à enseigner en français, iels aspiraient à améliorer leur confiance et leur maîtrise de la langue française afin de se sentir outillé·es pour intégrer leur carrière. Cette chercheuse s’est penchée sur la perception de l’identité linguistique et professionnelle d’une cohorte de finissant·es. Selon Moreno (2020), l’enseignant·e de français langue seconde « participe constamment à un processus de  reconstruction de son identité personnelle, collective et professionnelle ». En réponse à un besoin exprimé d’une meilleure préparation, un club de conversation sociale en français a été créé.

Cette étude qualitative utilise un cadre théorique qui inclut la théorie socioculturelle (Vygotsky, 1978) et l’approche de la communauté de pratique de Wenger (2008). Les données ont été recueillies à l’aide d’entretiens semi-structurés et d’un groupe de discussion. L’analyse des données est en cours et les résultats seront présentés au moment du congrès.

L’usage raisonné d’un correcticiel pourrait constituer un vecteur potentiel d’apprentissage, en amenant les élèves à réfléchir sur la langue et à consacrer plus de temps à l’étape de la révision de leurs textes.

À l’automne 2011, dans le contexte d’une recherche subventionnée (PAREA), Évaluation et mesure des apports d’un correcticiel, nous avons formé quatre groupes d’élèves à la révision assistée par ordinateur. Nous leur avons également fourni un environnement où ils pouvaient s’y exercer. Les élèves ciblés étaient inscrits à leur première session au cégep et avaient une moyenne générale au secondaire faible. Un tel choix de population est audacieux quand on connait l’importance de l’engagement des élèves sur la qualité du travail qu’ils peuvent faire, d'autant plus que nous avons privilégié, comme le suggèrent les travaux de Depover et coll. (Enseigner avec les technologies, 2007 : 6), une « pédagogie [qui laisse] une large place au contrôle et à l’initiative des apprenants ».

Puisque la collecte de données avec la première de deux cohortes est terminée, nous sommes maintenant en mesure de décrire notre échantillon et de faire quelques commentaires sur le déroulement de l’expérimentation. Les orientations générales de la recherche ont fait l'objet d'un article publié dans la revue Correspondance. Notre projet présente un intérêt pour tous les enseignants qui ont choisi de rendre disponible, pour leurs élèves, un outil informatique d’aide à la correction.

Des inégalités et des disparités persistent quant à l’accès à la formation disciplinaire et scientifique infirmière dans la Francophonie. Pour réduire ces disparités, des institutions en Afrique et au Moyen-Orient ont implanté des programmes universitaires en sciences infirmières, en partenariat avec des universités franco-canadiennes. Ce leadership a donné lieu à des partages de savoirs infirmiers en contexte interculturel et international. Une étude de cas multiples (N=4) avec méthode mixte a permis de mieux comprendre comment se manifeste la compétence culturelle de formatrices franco-canadiennes au cours d’expériences de partage de savoirs infirmiers. À partir d’entrevues semi-structurées, de questionnaires, de textes et de notes de terrain, une synthèse holistique mixte de type explicatif narratif a été dégagée. La compétence culturelle manifestée en formation infirmière soulève trois enjeux: 1) le rôle sociopolitique, 2) le risque inconscient d’imposer une approche spécifique et 3) l’importance de créer un environnement culturellement inclusif et sécurisant. Malgré une volonté politique partagée et interdépendante du besoin de renforcement des compétences professionnelles des formatrices en sciences infirmières, la menace de perpétuer un discours franco-canadien dominant dans la Francophonie demeure et ce, malgré des réalités historiques et sociopolitiques différentes au regard de la santé, des soins et du système de santé dans les pays francophones.

Le chemin qui doit être parcouru par l’humanité pour passer de l’anthropocentrisme au biocentrisme est difficile, voire périlleux. Néanmoins, cette réconciliation avec la biosphère est cruciale pour notre devenir collectif. Ce défi planétaire touche de près les acteurs de l’éducation, ceux qui, dans l’exercice de leur fonction, sont censés plaider pour une « citoyenneté terrestre » (Morin, 1990).

Nous nous sommes penchés sur la problématique de l’éducation relative à l’environnement (Sauvé, 1997) dans le contexte de la formation initiale des enseignants de musique et d’arts plastiques. En prenant appui sur la théorie de l’expérience esthétique (Dewey, 1915; Bouveresse, 1998) et les orientations ministérielles en matière de formation des enseignants et de formation générale (Québec, 2001, 2006, 2007), nous avons mis en place deux projets de formation qui ancrent le développement des compétences professionnelles en enseignement des arts dans la problématique environnementale contemporaine.

Cette communication présentera le cadre théorique soutenant ces deux projets, les principales stratégies utilisées pour favoriser le développement des compétences professionnelles et leur impact sur les représentations étudiantes d’une éducation relative à l’environnement par les arts. Notre méthodologie suit trois étapes : l’état des lieux par anasynthèse (Legendre, 1983), l’élaboration des parcours de formation, puis la cueillette et l’analyse des données (Bardin, 2013; L’Écuyer 1990).

Au Québec, la qualité de la formation du futur enseignant repose en grande partie sur l’encadrement que l'enseignant associé et le superviseur offrent au stagiaire. Dans ce contexte de formation professionnalisante, les attentes à l’égard de l’enseignant associé sont élevées (Portelance, Gervais, Lessard, Beaulieu et collaborateurs, 2008). En tant que formateur de terrain, il se trouve en contact quotidien avec le stagiaire.Leurs entretiens en dyade permettent d'analyser la pratique enseignante à la lumière de différents savoirs. Or,Balslev, Vanhulle et Tominska (2010)avancent que ces entretiens laissent émerger des notions à caractère directement pragmatique, basées avant tout sur le vécu des praticiens.Valencia, Martin, Place et Grossman (2009)affirment quede nombreusesoccasions d’apprentissage pour les stagiaires sont perduesen raison de rares commentaires du formateur de terrain portant sur les liens avec lescours et les savoirs théoriques.Notre investigation porte surle soutien de l’enseignant associé au stagiaire quant à la compréhension des liens entre théorie et pratique.Les données ont été collectées au moyen d’entrevues et de l’enregistrement sonore de conversations entre l’enseignant et le stagiaire. Sept dyades ont participé à la recherche. L’analyse préliminaire des données révèle que les pratiques d’encadrement offrent peu de soutien à la mise en relation des savoirs issus de l’expérience et des savoirs formalisés. 

Ce travail a trait au partenariat Direction de l’enseignement de São Carlos (DESC)- école- université, dans le cadre d’un programme de formation dispensé à des coordinateurs pédagogiques et à des enseignants expérimentés. Le cadre théorique s’inscrit dans la perspective de la professionnalisation des enseignants (Gauthier et al, 1998, Borges, 2008), où l’enseignement est vu comme une profession (Tardif, 2002) et le stage supervisé est conçu comme une démarche pédagogique. À travers un dispostif de formation, nous cherchons à identifier et analyser les éléments qui aident les agents concernés à percevoir le stage comme une « pédagogie ». La recherche qualitative s’appuie sur des entretiens, de l’analyse documentaire, des observation et des réunions pédagogiques enregistrées et éditées. Nos données ont été collectées auprès de 50 professionnels de l’éducation (DESC) et de la coordination pédagogique des écoles publiques de l’état de São Paulo, lors de l’étape 1 du projet, durant cinq réunions pédagogiques. Les quelques résultats préliminaires mettent en évidence la nécessité : d’une collaboration plus efficace, d’accompagnement des stagiaires ; de formation des enseignants ; de dépassement des préjugés ; d’élaboration d’un guide de stage et d’un calendrier de travail intégré pour institutions partenaire.

Mots-clés : Stage supervisé, Coordinateurs pédagogiques, Formation

 

 

 

La compétence éthique constitue une des 12 compétences du référentiel de formation à l’enseignement (MEQ, 2001). Les programmes comprennent des cours spécifiques ou une formation transversale qui visent à soutenir le professionnalisme, la responsabilité et la réflexion sur l’agir professionnel. Or, les travaux de Belzile (2016) et Cloutier et St-Vincent (2017) révèlent les limites de la compétence éthique des finissants. Notre objectif est de faire un état des connaissances sur le développement et les acquis en éthique professionnelle lors de la formation initiale en enseignement. La démarche de recension systématique des écrits (Mertens, 2019) a été réalisée avec les mots-clés pertinents dans les banques de données Érudit, Éric, Cairn, ProQuest et EBSCOhost. Après l’application de critères d’inclusion et d’exclusion, 20 études empiriques qualitatives, quantitatives et mixtes ont été retenues. Les résultats montrent que les orientations développementales (sensibilité morale et jugement professionnel) sont privilégiées et que des pédagogies actives utilisées sont appréciées des étudiants à l’université (études de cas, jeux de rôle, débats, dialogues philosophiques). Cependant, les apprentissages réalisés en classes universitaires qui sont observés dans les discussions et les travaux réflexifs ne semblent pas transférés dans des situations authentiques de pratique. Des pistes pour favoriser le transfert des apprentissages en éthique professionnelle doivent donc être envisagées.

Cette recherche vise à connaître le réel encadrement offert et fourni par les superviseurs universitaires aux stagiaires en enseignement de même que les styles d’encadrement offerts. Quatorze  étudiants stagiaires ayant complété un stage de responsabilité de 4 mois au préscolaire-primaire ont participé à une entrevue semi- dirigée individuelle afin de décrire les pratiques d’encadrement offertes par leurs superviseurs de stage. Les questions portaient sur cinq grands thèmes, la préparation des stagiaires à la supervision, l’entretien pré-supervision, l’entretien post-supervision, les styles d’encadrement et, en conclusion, une perspective future d’amélioration Les résultats révèlent que les stagiaires sont surtout sensibles aux actions concrètes portant sur la préparation de la supervision, la dynamique de l'observation et de la rétroaction ainsi que du style d'encadrement privilégié par les superviseurs universitaires.  Cette présentation décrira plus spécifiquement les modèles de supervision employés. Les résultats de cette recherche exploratoire utilisant le point de vue des stagiaires comme source d'information montrent qu’ils sont en général satisfaits de l’encadrement reçu, permettent  en plus de mieux connaître les pratiques efficaces et appropriées.  Ils apportent également des éclairages sur la nécessité de mieux outiller les formateurs des milieux universitaire et scolaire en matière d'accompagnement des stagiaires.

L’objectivation est un geste professionnel fondamental que tout enseignant met en œuvre quotidiennement. Ce terme renvoie aux interventions par lesquelles l’enseignant cherche à rendre observables la façon dont les élèves construisent l’objet d’apprentissage ou encore la compréhension, le cheminement de pensée, le vécu, les représentations des élèves (Bocquillon, Derobertmasure & Dehon, 2017). Cette communication propose de clarifier ce concept en présentant une typologie élaborée sur la base de la littérature scientifique (c.-à-d. Slavin, 2009 ; Rosenshine, 2012). Ensuite, un outil d’observation innovant, constitué d’une grille d’observation insérée dans un logiciel d’observation permettant de relever en direct dans les salles de classe cinq types d’objectivations mises en œuvre par les enseignants, sera présenté. Cet outil permet également de visionner les résultats de l’observation de manière synchronisée à la vidéo pour mener une rétroaction avec l’enseignant filmé et enrichir l’analyse réflexive de sa pratique. Enfin, les résultats de deux recherches menées en Belgique francophone à l’aide de cet outil, l’une en formation initiale, l’autre en formation continue des enseignants seront présentés. Les résultats indiquent notamment que les enseignants, tant en formation initiale qu’en formation continue, éprouvent des difficultés à vérifier en profondeur la compréhension des élèves. Ces résultats permettent de formuler des pistes pour la formation des enseignants.

La compétence métacognitive s’avère essentielle chez les enseignants dont la mission première est de former des élèves autonomes et réfléchis. Or, les futurs enseignants apparaissent peu conscients de l’importance des processus métacognitifs dans leur propre développement et celui de leurs élèves. La recherche de moyens pour développer la compétence métacognitive des futurs enseignants apparaît donc cruciale. Dans le cadre de cette recherche exploratoire et de méthodologie mixte, nous avons utilisé la cartographie mentale à l’aide deux types de cartes : conceptuelle et procédurale (Paquette, 2002), auprès d’étudiants universitaires en formation des maitres pour tenter de développer une réflexion sur la nature des éléments de la carte et ainsi favoriser la métacognition. Nous avons utilisé des questionnaires (pré-post) pour mesurer les compétences des participants (n=44) à réaliser une carte et leur compétence métacognitive.Les cartes ont également été analysées de façon qualitative et quantitative. Les résultats montrent que la cartographie mentale peut aider à développer la métacognition, mais certains facteurs sont à prendre en compte. Des conclusions et des recommandations sur ce type de formation pour le développement  de la métacognition seront présentées.

La gratitude est souvent définie comme une émotion agréable (Fredrickson, 2004) et parfois comme une attitude (Howells, 2012). Nous proposons qu’elle soit conceptualisée comme une expérience de reconnaissance qui se manifeste de la perception, à l’émotion et jusqu’à l’action. La gratitude est liée au bienêtre des individus (Emmons et McCullough, 2003) et consigner les éléments pour lesquels nous sommes reconnaissants (journal de gratitude) a révélé des bienfaits significatifs sur l’affect positif et la diminution du stress (Krejtz et al., 2016). En éducation, le journal de gratitude a permis d’améliorer la gratitude, la satisfaction de vie, l’affect positif, et diminué les symptômes dépressifs d’enseignants chinois et américains (Chan, 2010, 2011; Tricarico, 2012). Des enseignants australiens ayant exploré la gratitude ont rapporté des bienfaits sur leurs relations, leur enseignement, les comportements d’élèves et le climat de travail (Howells et Cumming, 2012; Howells 2014). À notre connaissance, aucune étude n’aurait proposé de formation sur la gratitude aux enseignants en s’intéressant particulièrement à leur vécu (perceptions). La présente recherche doctorale a pour objectif de comprendre le vécu d’enseignants qui suivent une formation sur la gratitude. Une étude de cas multiple qualitative est envisagée auprès de quatre enseignants volontaires. La communication orale vise à présenter l'essentiel de la problématique, des référents conceptuels et des choix méthodologiques.

Les conseillers pédagogiques (CP) œuvrant dans le milieu scolaire ont pour fonction d’offrir de la formation continue et un accompagnement pédagogique aux enseignants des écoles élémentaires et secondaires (Tardif et Lessard, 2004). Reconnus pour leur compétence élevée en ce qui concerne l’enseignement aux enfants et aux adolescents, les CP n’ont généralement aucune expérience dans la formation des adultes lors de leur entrée en fonction. En outre, les conseils et commissions scolaires leur offrent peu d’occasions de se former dans ce domaine bien que leur travail auprès des enseignants comporte de nombreux défis associés à leur statut d’apprenants adultes (Oriane et Draelants, 2010; Tardif et Lessard, 2004). Cette recherche exploratoire vise le développement des connaissances, inexistantes à l’heure actuelle, à propos du processus par lequel des CP parviennent à augmenter et à maintenir leur sentiment d’efficacité personnelle (Bandura, 1977) en tant que formateurs d’adultes; onze CP oeuvrant dans un conseil scolaire francophone de l’Ontario ont participé à une entrevue semi-dirigée afin de témoigner de leur expérience. Les données, analysées à partir de la méthode inductive issue de la théorisation ancrée telle que décrite par Strauss et Corbin (1990), seront communiquées lors de la présentation. Cette étude permettra d’établir des pistes de réflexion quant au développement de recherches subséquentes et à l’élaboration de dispositifs de formation des CP.

Le plurilinguisme défend une interconnexion entre les langues constituant le répertoire langagier de l’apprenant et postule que le développement des connaissances langagières est un processus dynamique et fluide (Piccardo, 2013). Parallèlement, les pratiques pédagogiques en langue seconde sont fréquemment basées sur une politique de séparation des langues, dite monolingue (Wilson et González Davies, 2017). En réponse à ces enjeux, les approches plurilingues visent à former des apprenants capables d’explorer leurs répertoires linguistiques et culturels (Piccardo, 2019). L’adoption de telles approches dépend des croyances des enseignants, cependant, nous ne disposons pas d’informations suffisantes sur les croyances des futurs enseignants francophones de l’anglais langue seconde (ALS) au Québec à ce sujet. Afin de pallier ce manque, nous avons mené une étude descriptive exploratoire, à travers un questionnaire en ligne, visant à décrire les croyances des futurs enseignants de l’ALS au Québec (N=52) envers la pertinence et la faisabilité de l’adoption des approches plurilingues, et les facteurs qui influencent ces croyances. Les résultats suggèrent que les participants sont réticents envers l’adoption d’une approche plurilingue, même s’ils entretiennent des croyances positives envers certains aspects sous-jacents du plurilinguisme. Il semblerait aussi que les futurs enseignants sont fortement encouragés, durant la formation initiale, à adopter une politique monolingue.

L’éthique est une compétence essentielle en réadaptation. Or, peu d’information est disponible dans la littérature concernant la place accordée à son enseignement, aux enjeux éthiques enseignés, aux approches pédagogiques favorisées ainsi qu’aux obstacles rencontrés. Ainsi, il est difficile de savoir comment les universités contribuent au développement de la pensée critique éthique des étudiants en réadaptation. But : Explorer la place de l’enseignement de l’éthique au sein des programme de réadaptation canadiens afin d’obtenir une meilleure compréhension de l’enseignement prodigué. Méthodologie : Nous avons effectué une exploration systématique des cursus web des 28 programmes de réadaptation canadiens. Un sondage a aussi été complété par les professeurs d’éthique de ces programmes. Résultats : Au total, les étendues médianes attribuées aux heures d’enseignement de l’éthique se situent entre 11 et 28 heures en physiothérapie et entre 11 et 16 heures en ergothérapie. Plusieurs obstacles à l’enseignement de l’éthique et méthodes pédagogiques ont aussi été identifiés. Perspective: Cette étude permet de mieux situer les spécificités de l’enseignement de l’éthique à travers les cursus universitaires en réadaptation. Une grande variété de méthodes pédagogiques est utilisée pour favoriser l’apprentissage d’une diversité de thèmes éthiques. Ces résultats mettent également en lumière des obstacles à l’enseignement qui sont spécifiques à cette matière.