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L’inclusion scolaire nécessite que les enseignants et les travailleurs sociaux travaillent ensemble afin de favoriser la réussite éducative des jeunes en difficulté (Beaumont et al., 2011; CSE, 2017). Ainsi, en cohérence avec les compétences professionnelles des deux professions (MEES, 2020; OTSTCFQ, 2012), il importe, en formation initiale, de développer les compétences propres à la collaboration interprofessionnelle. Cette communication vise à décrire comment, grâce à quatre dispositifs pédagogiques, un projet au baccalauréat en enseignement en adaptation scolaire et sociale et en travail social peut permettre le développement de ces compétences, et ce, en fonction de trois objectifs : 1) dégager les compétences interprofessionnelles développées; 2) dégager les facilitateurs et les obstacles rencontrés; 3) dégager la perception des étudiants sur l’intégration de la théorie à la pratique. Le projet, d’une durée d’un an, s’est déroulé dans les Cliniques universitaires d’orthopédagogie et de travail social (UQAC) auprès de 20 étudiants. Les données de la recherche (questionnaires à choix de réponses multiples remplis en octobre (prétest) et en décembre 2021 (post-test) ainsi qu’un focus groupe réalisé en décembre) ont été analysées à l’aide d’une méthodologie de recherche mixte. Les résultats expliquent comment les dispositifs pédagogiques ont permis la collaboration interprofessionnelle et l’intégration de la théorie en situation de pratique réelle en clinique universitaire.

Au Brésil, la loi 11788/2008 guide le stage supervisé à l'école. Cette loi fournit des lignes directrices pour le contrat de stage et l'exercice des fonctions d'enseignant superviseur et de professeur associé. Ce travail vise à présenter la perspective du travail intégré entre l'Université - DE – l’école. Nous avons opté pour une recherche constructive-collaborative. La réunion pédagogique (4) et l'analyse documentaire de ces réunions ont été utilisées comme des techniques impliquant 60 coordinateurs pédagogiques. Dans l'enquête menée, il a été identifié qu'en 2016, les écoles ont reçu 577 stagiaires de 25 établissements d'enseignement supérieur dans les écoles primaires II et l'enseignement secondaire. Ces données nous ont permis d'identifier le flux de stagiaires dans les écoles et les lacunes de la formation initiale : le manque d'accueil et d’accompagnement des stagiaires dans l’écoles. En tant qu'actions pédagogiques, deux rencontres de formation ont eu lieu avec les coordonnateurs pédagogiques des écoles et du DE. Les données ont présenté des indications pour une supervision plus efficace de la scène à envoyer au Conseil d'État de l'Éducation. En perspective il a été signalé un projet de travail intégré entre l'Université, DE et l'école dans le cadre du développement du stage supervisé.

Notre recherche porte sur la résistance, chez des futurs enseignants du primaire (FEP), à l’approche « par la mesure des quantités » à l’enseignement des fractions. Les FEP sont habitués à l’approche « par la division du nombre », répandue dans la culture occidentale. L’approche par la mesure est commune dans les pays asiatiques. Les analyses épistémologiques de cette dernière montrent sa grande cohérence et son bien-fondé cognitif. Les recherches empiriques sur les connaissances mathématico-pédagogiques des enseignants pratiquant cette approche ont démontré leur forte supériorité  par rapport à celles des enseignants pratiquant l’approche par la division. Mais notre tentative  d’introduire l’approche par la mesure auprès des FEP a rencontré une forte résistance. Une étude basée sur une réflexion théorique sur la culture de l’enseignement des fractions à partir des documents tels que les manuels pour les enseignants, ainsi que sur une analyse des productions des FEP nous a permis de déceler trois catégories d’obstacles pouvant expliquer cette résistance : épistémologiques (la tradition qui rejette toute référence à la mesure et aux unités dans le construction du nombre rationnel) ; didactiques (l’attrait des représentations graphiques des fractions qui semblent faciliter l’apprentissage mais qui font croire qu’une fraction est une paire d’objets et non une relation quantitative entre deux mesures), et cognitifs (une déficience au niveau de la pensée théorique chez les FEP).

Cette recherche a pour objectif de mieux comprendre le fonctionnement cognitif des apprenants lorsque ceux-ci sont confrontés à des apprentissages scolaires complexes ayant trait à l'espace (navigation, définition d’itinéraires…). Les dernières recherches réalisées en neurosciences ont mis en évidence que les individus qui utilisent une stratégie spatiale (c’est-à-dire qui élaborent des cartes cognitives à l’aide de repères pour déterminer où ils se trouvent) sont les seuls à présenter une activité significative de l’hippocampe. Il a également été montré que la stratégie spatiale est associée à plus de matière grise au niveau de l’hippocampe. Il s’agit d’un fait important, puisque l’on sait que la diminution de la substance grise dans l’hippocampe est un facteur de risque de développement de troubles neurologiques et psychiatriques. Certains de ces résultats ont été confirmés par des recherches menées en psychologie cognitive. Alors qu’il est fondamental d’exercer certaines compétences spatiales dès l’enseignement maternel pour préserver les structures cérébrales, nous avons analysé les programmes d’études et les évaluations nationales et internationales, afin d’identifier les compétences spatiales qui sont véritablement exercées et évaluées dans l’enseignement en Belgique francophone. Le cadre global de la recherche, les résultats relatifs aux programmes d’études et évaluations externes ainsi que des pistes pour l’enseignement seront présentés lors de la communication.

La pratique enseignante est depuis longtemps considérée comme une activité reposant sur des connaissances et des compétences (Tardif et Lessard, 1999). Parmi les savoirs enseignants les plus énumérés, on y retrouve régulièrement la connaissance de l’élève (Park et Oliver, 2008; Shulman, 1987). Or, celle-ci reste peu définie à ce jour. Dans notre thèse de doctorat, nous tentons de la détailler en analysant les propos de 29 enseignants, ayant entre 3 et 8 ans d’expérience. Nous tentons de décrire les contenus de la connaissance de l’élève, mais également ses sources. Alors que certaines connaissances sont issues de la formation initiale et de la recherche en sciences de l’éducation, telles les théories d’apprentissage, d’autres sont directement issues de l’expérience (Altet, 2008). Dans cette communication, nous présentons les données qui décrivent comment les enseignants apprennent à connaître leurs élèves. Nous verrons que leurs formations initiales, malgré de nombreuses critiques, restent un élément clé dans l’acquisition des connaissances « théoriques », mais que c’est dans le travail réel qu’ils apprennent à connaître leurs élèves. Ils font des activités, discutent avec eux, les observent, mais vont également consulter leurs collègues lorsqu’ils ont des interrogations. Ils apprennent sur leurs parcours, leurs améliorations, leurs motivations et leurs habiletés. Au final, les enseignants apprennent à connaître leurs élèves par toutes sortes de moyens.

Cette session vise à interpeller les participants s’intéressant au processus de transformation pédagogique en milieu postsecondaire, et plus particulièrement au phénomène d’inclusion. L’étude, qui forme le fondement de cette présentation, examine plus spécifiquement la conception universelle de l’apprentissage (CUA) et son processus de vulgarisation à travers le milieu collégial et universitaire. L’étude en question, financée par une subvention d’engagement partenarial du Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH), a examiné le trajet pédagogique d’enseignants et chargés de cours postsecondaires ayant eu accès a une formation professionnelle de base sur la CUA, à travers l’Irlande. Ce contexte a été choisi car l’Irlande est au niveau mondial une des seules juridictions dans le cadre de laquelle une formation systématique ait été offerte à un grand nombre d’enseignants (plus de mille). L’approche méthodologique a consisté en une démarche qualitative et phénoménologique auprès de 40 participants. L’étude identifie une gamme de facteurs de résilience, ainsi que de variables ayant un impact négatif sur le cheminement pédagogique avec la CUA. Les résultats de cette étude permettent aux établissements postsecondaires de prévoir et d’amplifier l’impact de leurs efforts de développement en CUA, ceci dans un climat ou diversité, inclusion et équité deviennent des valeurs clés du développement durable.            

Les enseignants débutants ont de la difficulté à rencontrer les exigences de la pratique (Riopel, 2006) et dès leur formation universitaire, ils ressentent des frustrations (Delsemme, 2004). Il existe un grand écart entre les conditions d’enseignement dans le contexte d’un stage et celles de la pratique réelle (Martineau et Presseau, 2007). Le travail de mise en adéquation de l’art d’enseigner et de la complexité du métier détermine alors un grand champ en formation psychologique (FP). Les objectifs de cette recherche sont donc de : 1) Déterminer les écarts entre la FP reçue et celle souhaitée par les finissants 2) Décrire et analyser les besoins de FP, à partir de ces écarts. Le devis méthodologique propose une analyse de besoins auprès de deux groupes. La technique du groupe nominal effectuée auprès de six enseignants en insertion professionnelle et des entrevues semi-dirigées auprès de onze finissants au baccalauréat en éducation préscolaire et enseignement primaire ont été retenues pour la collecte des données. À la suite de l’analyse qualitative (Paillé et Mucchelli, 2012) des données recueillies, les résultats démontrent des écarts au regard des connaissances liées à l’insertion professionnelle, de la gestion des émotions, de la connaissance de soi et des compétences d’intervention. À partir de ces écarts, il a été possible d’identifier des besoins de FP.



Le travail enseignant est à la fois composé d'une dimension organisationnelle, d'une dimension disciplinaire et d'une dimension relationnelle (Tardif et Lessard, 1999) et cette dernière dimension prend souvent beaucoup de place dans le quotidien des enseignants (Barrère, 2002), notamment en début de carrière. Ainsi, les recherches sur l'insertion professionnelle des enseignants québécois et français montrent, qu'à leurs débuts, les enseignants sont souvent confrontés à un sentiment d'incompétence (Mukamurera, Lakhal et Tardif, 2019; Périer, 2014) vis-à-vis des élèves. Nous nous demandons alors : qu'apprennent les enseignants québécois et français de la relation avec les élèves lors de leur insertion professionnelle? Comment l'apprennent-ils? Développent-ils des savoirs et compétences spécifiques à cette relation? Comment font-ils face aux difficultés rencontrées? Nous présenterons dans cette communication une partie des résultats de notre recherche doctorale basés sur des entrevues réalisées avec des enseignants français et des enseignants québécois. Nous tenterons de décrire les expériences formatrices et d'expliciter le rôle des différents acteurs qui permettent aux enseignants d'appréhender la relation avec les élèves quand ils débutent. La comparaison France/Québec, qui sera au cœur de ce travail, permettra de comprendre ce qui éloigne ou rapproche les deux territoires au niveau des conditions d'insertion professionnelle, à partir du vécu subjectif des enseignants. 

L’objectivation est un geste professionnel fondamental que tout enseignant met en œuvre quotidiennement. Ce terme renvoie aux interventions par lesquelles l’enseignant cherche à rendre observables la façon dont les élèves construisent l’objet d’apprentissage ou encore la compréhension, le cheminement de pensée, le vécu, les représentations des élèves (Bocquillon, Derobertmasure & Dehon, 2017). Cette communication propose de clarifier ce concept en présentant une typologie élaborée sur la base de la littérature scientifique (c.-à-d. Slavin, 2009 ; Rosenshine, 2012). Ensuite, un outil d’observation innovant, constitué d’une grille d’observation insérée dans un logiciel d’observation permettant de relever en direct dans les salles de classe cinq types d’objectivations mises en œuvre par les enseignants, sera présenté. Cet outil permet également de visionner les résultats de l’observation de manière synchronisée à la vidéo pour mener une rétroaction avec l’enseignant filmé et enrichir l’analyse réflexive de sa pratique. Enfin, les résultats de deux recherches menées en Belgique francophone à l’aide de cet outil, l’une en formation initiale, l’autre en formation continue des enseignants seront présentés. Les résultats indiquent notamment que les enseignants, tant en formation initiale qu’en formation continue, éprouvent des difficultés à vérifier en profondeur la compréhension des élèves. Ces résultats permettent de formuler des pistes pour la formation des enseignants.

La compétence métacognitive s’avère essentielle chez les enseignants dont la mission première est de former des élèves autonomes et réfléchis. Or, les futurs enseignants apparaissent peu conscients de l’importance des processus métacognitifs dans leur propre développement et celui de leurs élèves. La recherche de moyens pour développer la compétence métacognitive des futurs enseignants apparaît donc cruciale. Dans le cadre de cette recherche exploratoire et de méthodologie mixte, nous avons utilisé la cartographie mentale à l’aide deux types de cartes : conceptuelle et procédurale (Paquette, 2002), auprès d’étudiants universitaires en formation des maitres pour tenter de développer une réflexion sur la nature des éléments de la carte et ainsi favoriser la métacognition. Nous avons utilisé des questionnaires (pré-post) pour mesurer les compétences des participants (n=44) à réaliser une carte et leur compétence métacognitive.Les cartes ont également été analysées de façon qualitative et quantitative. Les résultats montrent que la cartographie mentale peut aider à développer la métacognition, mais certains facteurs sont à prendre en compte. Des conclusions et des recommandations sur ce type de formation pour le développement  de la métacognition seront présentées.

La gratitude est souvent définie comme une émotion agréable (Fredrickson, 2004) et parfois comme une attitude (Howells, 2012). Nous proposons qu’elle soit conceptualisée comme une expérience de reconnaissance qui se manifeste de la perception, à l’émotion et jusqu’à l’action. La gratitude est liée au bienêtre des individus (Emmons et McCullough, 2003) et consigner les éléments pour lesquels nous sommes reconnaissants (journal de gratitude) a révélé des bienfaits significatifs sur l’affect positif et la diminution du stress (Krejtz et al., 2016). En éducation, le journal de gratitude a permis d’améliorer la gratitude, la satisfaction de vie, l’affect positif, et diminué les symptômes dépressifs d’enseignants chinois et américains (Chan, 2010, 2011; Tricarico, 2012). Des enseignants australiens ayant exploré la gratitude ont rapporté des bienfaits sur leurs relations, leur enseignement, les comportements d’élèves et le climat de travail (Howells et Cumming, 2012; Howells 2014). À notre connaissance, aucune étude n’aurait proposé de formation sur la gratitude aux enseignants en s’intéressant particulièrement à leur vécu (perceptions). La présente recherche doctorale a pour objectif de comprendre le vécu d’enseignants qui suivent une formation sur la gratitude. Une étude de cas multiple qualitative est envisagée auprès de quatre enseignants volontaires. La communication orale vise à présenter l'essentiel de la problématique, des référents conceptuels et des choix méthodologiques.

Les conseillers pédagogiques (CP) œuvrant dans le milieu scolaire ont pour fonction d’offrir de la formation continue et un accompagnement pédagogique aux enseignants des écoles élémentaires et secondaires (Tardif et Lessard, 2004). Reconnus pour leur compétence élevée en ce qui concerne l’enseignement aux enfants et aux adolescents, les CP n’ont généralement aucune expérience dans la formation des adultes lors de leur entrée en fonction. En outre, les conseils et commissions scolaires leur offrent peu d’occasions de se former dans ce domaine bien que leur travail auprès des enseignants comporte de nombreux défis associés à leur statut d’apprenants adultes (Oriane et Draelants, 2010; Tardif et Lessard, 2004). Cette recherche exploratoire vise le développement des connaissances, inexistantes à l’heure actuelle, à propos du processus par lequel des CP parviennent à augmenter et à maintenir leur sentiment d’efficacité personnelle (Bandura, 1977) en tant que formateurs d’adultes; onze CP oeuvrant dans un conseil scolaire francophone de l’Ontario ont participé à une entrevue semi-dirigée afin de témoigner de leur expérience. Les données, analysées à partir de la méthode inductive issue de la théorisation ancrée telle que décrite par Strauss et Corbin (1990), seront communiquées lors de la présentation. Cette étude permettra d’établir des pistes de réflexion quant au développement de recherches subséquentes et à l’élaboration de dispositifs de formation des CP.

Le plurilinguisme défend une interconnexion entre les langues constituant le répertoire langagier de l’apprenant et postule que le développement des connaissances langagières est un processus dynamique et fluide (Piccardo, 2013). Parallèlement, les pratiques pédagogiques en langue seconde sont fréquemment basées sur une politique de séparation des langues, dite monolingue (Wilson et González Davies, 2017). En réponse à ces enjeux, les approches plurilingues visent à former des apprenants capables d’explorer leurs répertoires linguistiques et culturels (Piccardo, 2019). L’adoption de telles approches dépend des croyances des enseignants, cependant, nous ne disposons pas d’informations suffisantes sur les croyances des futurs enseignants francophones de l’anglais langue seconde (ALS) au Québec à ce sujet. Afin de pallier ce manque, nous avons mené une étude descriptive exploratoire, à travers un questionnaire en ligne, visant à décrire les croyances des futurs enseignants de l’ALS au Québec (N=52) envers la pertinence et la faisabilité de l’adoption des approches plurilingues, et les facteurs qui influencent ces croyances. Les résultats suggèrent que les participants sont réticents envers l’adoption d’une approche plurilingue, même s’ils entretiennent des croyances positives envers certains aspects sous-jacents du plurilinguisme. Il semblerait aussi que les futurs enseignants sont fortement encouragés, durant la formation initiale, à adopter une politique monolingue.

L’éthique est une compétence essentielle en réadaptation. Or, peu d’information est disponible dans la littérature concernant la place accordée à son enseignement, aux enjeux éthiques enseignés, aux approches pédagogiques favorisées ainsi qu’aux obstacles rencontrés. Ainsi, il est difficile de savoir comment les universités contribuent au développement de la pensée critique éthique des étudiants en réadaptation. But : Explorer la place de l’enseignement de l’éthique au sein des programme de réadaptation canadiens afin d’obtenir une meilleure compréhension de l’enseignement prodigué. Méthodologie : Nous avons effectué une exploration systématique des cursus web des 28 programmes de réadaptation canadiens. Un sondage a aussi été complété par les professeurs d’éthique de ces programmes. Résultats : Au total, les étendues médianes attribuées aux heures d’enseignement de l’éthique se situent entre 11 et 28 heures en physiothérapie et entre 11 et 16 heures en ergothérapie. Plusieurs obstacles à l’enseignement de l’éthique et méthodes pédagogiques ont aussi été identifiés. Perspective: Cette étude permet de mieux situer les spécificités de l’enseignement de l’éthique à travers les cursus universitaires en réadaptation. Une grande variété de méthodes pédagogiques est utilisée pour favoriser l’apprentissage d’une diversité de thèmes éthiques. Ces résultats mettent également en lumière des obstacles à l’enseignement qui sont spécifiques à cette matière.

Le Programme de formation de l’école québécoise, suivant un mouvement international, prescrit que la formation en science et technologie doit conduire au développement d’une culture scientifique et technologique des élèves du secondaire pour les conduire à être capables de développer une opinion informée et s’engager comme citoyens dans les débats socioscientifiques contemporains. Au cœur de ces débats, on retrouve très généralement la notion de « risque », notion introduite depuis une dizaine d’années par plusieurs pays industrialisés dans leurs programmes de formation en science. De plus, plusieurs recherches internationales (par exemple, Christensen, 2009; Levinson et coll., 2012) soulignent que les enseignants en sciences sont souvent mal préparés (voire pas du tout préparés) à aborder la notion de risque en classe de science. Notre recherche se penche donc sur la conception du risque de futurs enseignants et sur leur intérêt à intégrer éventuellement la notion de risque dans leur future classe de science.

De futurs enseignants au secondaire en science et technologie furent rencontrés lors d’entrevues semi-dirigées et de groupes de discussion afin de documenter leur mobilisation de notions scientifiques dans une controverse socioscientifique, leur intérêt et leur capacité à intégrer une telle controverse dans leur future classe de science. Les résultats préliminaires de cette étude seront présentés.



La profession enseignante exige une grande capacité d'adaptation pour réussir à composer avec les contraintes, les imprévus et la complexité de la pratique (Altet et Gilbert, 2014; Joubaire, 2019). Ainsi, de nombreuses compétences sont à développer durant la formation initiale (savoir, savoir-être, savoir-faire) dans le but de piloter des situations d’enseignement-apprentissage (MEQ, 2020). En revanche, ce sont ces mêmes compétences qui peuvent aussi devenir les principales sources d’abandon de la profession c’est-à-dire la mise en place d’un système de gestion efficace, à la planification hebdomadaire, à la conception des évaluations, etc. (Duchesne et Kane, 2010; Renard, 2003). Notre communication présentera une partie des résultats du volet qualitatif d’une recherche mixte portant sur les liens qu’établissent des étudiant·es au Québec [n = 14] et en France [n = 7] entre deux dimensions centrales de la professionnalisation enseignante, la didactique et la gestion de la classe. Plus spécifiquement, les personnes étudiantes ont été invitées à décrire une situation qu’elles auraient considérée comme catastrophique en contexte de classe. Les résultats démontrent que leurs appréhensions se situent généralement dans des composantes de gestion de la classe, mais aussi dans des composantes liées à l’efficacité professionnelle. Cela amène un nouvel éclairage sur les appréhensions que les futures personnes enseignantes peuvent avoir pendant leur formation initiale.  

Depuis plusieurs années, des démarches didactiques centrées sur les discussions métagraphiques ont été proposées (Haas 2002; Cogis et Ros 2003; Nadeau et Fisher 2006). De nombreux enseignants se disent favorables à de telles démarches mais l’analyse de leurs pratiques effectives témoigne de difficultés d’appropriation (Haas 2002; Élalouf et Péret 2009). Cette communication se centrera sur l’une de ces démarches, la dictée 0 faute. L’enseignant y joue un rôle fondamental : ses interventions guident l’élève dans la verbalisation d’un raisonnement grammatical complet qui le conduira à résoudre un problème orthographique (Nadeau et Fisher 2006).

Nous présenterons d’abord les progrès des élèves en orthographe grammaticale dans trois classes du primaire (dictées et productions écrites recueillies en octobre et en mai); nous décrirons ensuite les pratiques de chaque enseignant, observées à partir d’extraits vidéos montrant des interactions maitre-élèves lors de discussions grammaticales au cours de dictées 0 faute. L’analyse portera sur la gestion des échanges par l’enseignant, le contenu grammatical et le métalangage ainsi que la capacité des élèves à faire appel aux manipulations syntaxiques. Nous ferons ressortir que la manière de conduire l’activité peut mener à des progrès plus ou moins grands chez les élèves. Nous fournirons également des pistes de formation des enseignants pour les aider à surmonter les obstacles rencontrés dans la mise en œuvre de cette pratique.

Des inégalités et des disparités persistent quant à l’accès à la formation disciplinaire et scientifique infirmière dans la Francophonie. Pour réduire ces disparités, des institutions en Afrique et au Moyen-Orient ont implanté des programmes universitaires en sciences infirmières, en partenariat avec des universités franco-canadiennes. Ce leadership a donné lieu à des partages de savoirs infirmiers en contexte interculturel et international. Une étude de cas multiples (N=4) avec méthode mixte a permis de mieux comprendre comment se manifeste la compétence culturelle de formatrices franco-canadiennes au cours d’expériences de partage de savoirs infirmiers. À partir d’entrevues semi-structurées, de questionnaires, de textes et de notes de terrain, une synthèse holistique mixte de type explicatif narratif a été dégagée. La compétence culturelle manifestée en formation infirmière soulève trois enjeux: 1) le rôle sociopolitique, 2) le risque inconscient d’imposer une approche spécifique et 3) l’importance de créer un environnement culturellement inclusif et sécurisant. Malgré une volonté politique partagée et interdépendante du besoin de renforcement des compétences professionnelles des formatrices en sciences infirmières, la menace de perpétuer un discours franco-canadien dominant dans la Francophonie demeure et ce, malgré des réalités historiques et sociopolitiques différentes au regard de la santé, des soins et du système de santé dans les pays francophones.

Le chemin qui doit être parcouru par l’humanité pour passer de l’anthropocentrisme au biocentrisme est difficile, voire périlleux. Néanmoins, cette réconciliation avec la biosphère est cruciale pour notre devenir collectif. Ce défi planétaire touche de près les acteurs de l’éducation, ceux qui, dans l’exercice de leur fonction, sont censés plaider pour une « citoyenneté terrestre » (Morin, 1990).

Nous nous sommes penchés sur la problématique de l’éducation relative à l’environnement (Sauvé, 1997) dans le contexte de la formation initiale des enseignants de musique et d’arts plastiques. En prenant appui sur la théorie de l’expérience esthétique (Dewey, 1915; Bouveresse, 1998) et les orientations ministérielles en matière de formation des enseignants et de formation générale (Québec, 2001, 2006, 2007), nous avons mis en place deux projets de formation qui ancrent le développement des compétences professionnelles en enseignement des arts dans la problématique environnementale contemporaine.

Cette communication présentera le cadre théorique soutenant ces deux projets, les principales stratégies utilisées pour favoriser le développement des compétences professionnelles et leur impact sur les représentations étudiantes d’une éducation relative à l’environnement par les arts. Notre méthodologie suit trois étapes : l’état des lieux par anasynthèse (Legendre, 1983), l’élaboration des parcours de formation, puis la cueillette et l’analyse des données (Bardin, 2013; L’Écuyer 1990).

Au Québec, la qualité de la formation du futur enseignant repose en grande partie sur l’encadrement que l'enseignant associé et le superviseur offrent au stagiaire. Dans ce contexte de formation professionnalisante, les attentes à l’égard de l’enseignant associé sont élevées (Portelance, Gervais, Lessard, Beaulieu et collaborateurs, 2008). En tant que formateur de terrain, il se trouve en contact quotidien avec le stagiaire.Leurs entretiens en dyade permettent d'analyser la pratique enseignante à la lumière de différents savoirs. Or,Balslev, Vanhulle et Tominska (2010)avancent que ces entretiens laissent émerger des notions à caractère directement pragmatique, basées avant tout sur le vécu des praticiens.Valencia, Martin, Place et Grossman (2009)affirment quede nombreusesoccasions d’apprentissage pour les stagiaires sont perduesen raison de rares commentaires du formateur de terrain portant sur les liens avec lescours et les savoirs théoriques.Notre investigation porte surle soutien de l’enseignant associé au stagiaire quant à la compréhension des liens entre théorie et pratique.Les données ont été collectées au moyen d’entrevues et de l’enregistrement sonore de conversations entre l’enseignant et le stagiaire. Sept dyades ont participé à la recherche. L’analyse préliminaire des données révèle que les pratiques d’encadrement offrent peu de soutien à la mise en relation des savoirs issus de l’expérience et des savoirs formalisés. 

Ce travail a trait au partenariat Direction de l’enseignement de São Carlos (DESC)- école- université, dans le cadre d’un programme de formation dispensé à des coordinateurs pédagogiques et à des enseignants expérimentés. Le cadre théorique s’inscrit dans la perspective de la professionnalisation des enseignants (Gauthier et al, 1998, Borges, 2008), où l’enseignement est vu comme une profession (Tardif, 2002) et le stage supervisé est conçu comme une démarche pédagogique. À travers un dispostif de formation, nous cherchons à identifier et analyser les éléments qui aident les agents concernés à percevoir le stage comme une « pédagogie ». La recherche qualitative s’appuie sur des entretiens, de l’analyse documentaire, des observation et des réunions pédagogiques enregistrées et éditées. Nos données ont été collectées auprès de 50 professionnels de l’éducation (DESC) et de la coordination pédagogique des écoles publiques de l’état de São Paulo, lors de l’étape 1 du projet, durant cinq réunions pédagogiques. Les quelques résultats préliminaires mettent en évidence la nécessité : d’une collaboration plus efficace, d’accompagnement des stagiaires ; de formation des enseignants ; de dépassement des préjugés ; d’élaboration d’un guide de stage et d’un calendrier de travail intégré pour institutions partenaire.

Mots-clés : Stage supervisé, Coordinateurs pédagogiques, Formation

 

 

 

La compétence éthique constitue une des 12 compétences du référentiel de formation à l’enseignement (MEQ, 2001). Les programmes comprennent des cours spécifiques ou une formation transversale qui visent à soutenir le professionnalisme, la responsabilité et la réflexion sur l’agir professionnel. Or, les travaux de Belzile (2016) et Cloutier et St-Vincent (2017) révèlent les limites de la compétence éthique des finissants. Notre objectif est de faire un état des connaissances sur le développement et les acquis en éthique professionnelle lors de la formation initiale en enseignement. La démarche de recension systématique des écrits (Mertens, 2019) a été réalisée avec les mots-clés pertinents dans les banques de données Érudit, Éric, Cairn, ProQuest et EBSCOhost. Après l’application de critères d’inclusion et d’exclusion, 20 études empiriques qualitatives, quantitatives et mixtes ont été retenues. Les résultats montrent que les orientations développementales (sensibilité morale et jugement professionnel) sont privilégiées et que des pédagogies actives utilisées sont appréciées des étudiants à l’université (études de cas, jeux de rôle, débats, dialogues philosophiques). Cependant, les apprentissages réalisés en classes universitaires qui sont observés dans les discussions et les travaux réflexifs ne semblent pas transférés dans des situations authentiques de pratique. Des pistes pour favoriser le transfert des apprentissages en éthique professionnelle doivent donc être envisagées.

Cette recherche vise à connaître le réel encadrement offert et fourni par les superviseurs universitaires aux stagiaires en enseignement de même que les styles d’encadrement offerts. Quatorze  étudiants stagiaires ayant complété un stage de responsabilité de 4 mois au préscolaire-primaire ont participé à une entrevue semi- dirigée individuelle afin de décrire les pratiques d’encadrement offertes par leurs superviseurs de stage. Les questions portaient sur cinq grands thèmes, la préparation des stagiaires à la supervision, l’entretien pré-supervision, l’entretien post-supervision, les styles d’encadrement et, en conclusion, une perspective future d’amélioration Les résultats révèlent que les stagiaires sont surtout sensibles aux actions concrètes portant sur la préparation de la supervision, la dynamique de l'observation et de la rétroaction ainsi que du style d'encadrement privilégié par les superviseurs universitaires.  Cette présentation décrira plus spécifiquement les modèles de supervision employés. Les résultats de cette recherche exploratoire utilisant le point de vue des stagiaires comme source d'information montrent qu’ils sont en général satisfaits de l’encadrement reçu, permettent  en plus de mieux connaître les pratiques efficaces et appropriées.  Ils apportent également des éclairages sur la nécessité de mieux outiller les formateurs des milieux universitaire et scolaire en matière d'accompagnement des stagiaires.

Au Québec, la formation à la profession enseignante repose sur une approche d’alternance intégrative qui implique un va-et-vient entre le milieu universitaire et le milieu scolaire et « suppose » une articulation entre la théorie et la pratique (Chaubet et al., 2018). Dans cette visée, les futurs enseignants sont amenés à être des « praticiens réflexifs » pour analyser les situations éducatives vécues dans un contexte authentique de travail à la lumière des connaissances théoriques acquises et poser un regard critique afin de réajuster leurs actions futures. Or, former les futurs enseignants à et par l’analyse réflexive de leurs pratiques demeure un défi, voire un exercice ardu qui ne favorise pas nécessairement leur autonomie (Collin, 2010; Perez-Roux, 2009). Vanhulle (2005) note aussi des difficultés à structurer, à l’écrit, les aspects qui guident l’analyse de leur pratique. À cet effet, dans le cadre de cette étude, des superviseurs de stage, aussi chercheurs, ont proposé à des stagiaires de deuxième année en éducation préscolaire et en enseignement primaire un dispositif d’autovidéographie réflexive (Pellerin et al., 2018). Dans cette communication, les chercheurs relatent leur expérience de mise en œuvre et d’utilisation du dispositif et partagent leur appréciation de celui-ci, sous forme d’un récit de pratique. Selon les chercheurs, l’apport du numérique à la qualité de l’accompagnement des stagiaires dans le développement de leur posture réflexive est fort prometteur.

L’influence croissante qu’exercent les organisations internationales sur les politiques éducatives nationales et la tendance actuelle en faveur de l’amélioration de la qualité du personnel enseignant nous conduisent à interroger la nature des orientations pédagogiques privilégiées par de telles organisations en matière de formation à l’enseignement. Dans cette optique, cette communication a pour objectifs d’analyser les fondements pédagogiques des politiques éducatives de l’OCDE et de la Banque mondiale en matière de formation à l’enseignement.

Nous avons examiné les principaux travaux (N=52) publiés au cours des quinze dernières années par l’OCDE et la Banque mondiale sur le thème de la formation des maîtres. Afin de vérifier la rigueur scientifique des stratégies pédagogiques proposées dans ces documents, nous avons élaboré un cadre d’analyse qui permet de classer les recherches en éducation selon leur validité scientifique (Ellis, 2001) et d’estimer la force de la preuve des résultats présentés concernant l’efficacité d’approches pédagogiques (USDE, 2003). Nous avons également réalisé des entretiens individuels et directifs auprès d’acteurs stratégiques (N=10) qui ont œuvré à l'élaboration de documents d'orientations ou de projets en matière de formation des maîtres au sein des deux organismes. Ces entretiens ont permis de confirmer, de compléter et de nuancer les données de l’analyse documentaire.

Cette communication présente les résultats préliminaires de notre étude.