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En 1959, le Traité sur l'Antarctique tentait d'apporter une solution aux conflits politiques et juridiques nés à la suite de la découverte puis de l'exploration de ce continent. Le statu quo imposé par l'article 4 devait faire de l'Antarctique un espace de paix et de coopération internationale voué à la recherche scientifique. Depuis lors, le traité s'est mué en un «système» qui a su relever de nombreux défis, le statu quo étant confirmé par les articles 4 et 7 du Protocole de Madrid de 1991 .

Cette approche du «gel», bien que justifiée dans un contexte «conflictogène», soulève de sérieuses interrogations au contact des mutations en cours au sein et à l'extérieur du système antarctique. Dans le contexte futur de la révision du Protocole, notre thèse préconise l'approche inverse du «dégel» pour clarifier le statut de la Res Antarctica ; elle propose d'autres mécanismes pouvant restituer la cohérence du système antarctique dans son objectif de servir les intérêts de l'humanité.

Dès son indépendance, la Côte d’Ivoire a choisi le libéralisme économique comme modèle de développement. Elle a opté pour l’investissement privé étranger à une époque où l’aide publique avait encore la faveur des instances internationales. Cela a fait qu’elle a pris économiquement de l’avance sur les autres pays de la sous-région ouest africaine. Son rythme de croissance annuelle a atteint les 7 % au cours de cette période. Malgré les turbulences qu’elle a connu dans sa trajectoire économique depuis les années 1980, la Côte d’Ivoire continue d’afficher des taux de croissance élevée. Cependant, la pauvreté et les inégalités persistent dans le pays. Selon les données de l’Institut national de la statistique (INS), le taux de pauvreté, en 2015, était de 46,3%. Par ailleurs, les politiques libérales ont créé des disparités entre Abidjan, la capitale, et les autres villes de l’ensemble du pays. Dans ce contexte, l’on est en droit de se demander pourquoi la forte croissance nationale ainsi que les abondantes ressources financières générées, n’ont pas pour conséquence un développement social adéquat en Côte d’Ivoire? À partir de l’analyse des politiques de développement de ce pays depuis son indépendance jusqu’à nos jours, nous avons regroupé les obstacles, à un développement socialement durable en Côte d’Ivoire, selon trois dimensions majeures : le développement des régions, les investissements dans la santé et l’éducation des populations, et enfin la cohésion sociale.

Dans la présente recherche, nous nous intéressons principalement aux artéfacts de convergence et de divergence entre des groupes nationaux issus de 48 pays dans le cadre de la négociation de la norme internationale de responsabilité sociale. Quatre dimensions internationales de la responsabilité sociale ont été développées et analysées graphiquement afin de cartographier  la dynamique de la négociation entre les parties prenantes impliquées dans le processus. Nos résultats montrent l'existence d'une nette crossvergence due principalement à l'hétérogénéité des représentations des participants, abstraction faite de leur niveau de développement national. L'étude prouve aussi une nette divergence de négociation, associée à la catégorie de parties prenantes et au pays d'origine. Cette étude indique finalement que la divergence internationale sur les dimensions relatives aux questions centrales de la responsabilité sociale serait associée au niveau du consensus intra-national entre les différents groupes participants.

Depuis 2001, l’Approche Compréhensive a émergée comme phénomène important au sein des études stratégiques. Or nous avons trouvé, suite à une revue systématique de la littérature qu’en fait «l’Approche Compréhensive est une philosophie», ce qui est fondamental: “The Comprehensive Approach not only makes sense – it is necessary”, Anders Fogh Rasmussen (2010) OTAN. Cependant, les militaires seuls sont incapables de résoudre les causes fondamentales des conflits ce qui interpelle alors les autres éléments de pouvoirs nationaux et internationaux. Dans une perspective collaborative globale, il apparait possible de proposer un modèle intégré. Construit à partir de six dimensions: Le contexte situationnel, la socioculture, la structure organisationnelle, les politiques stratégiques, les processus systémiques et la dynamique synergique. Ces six dimensions représentent les assisses de base d’un modèle (voir figure). Le but de ma recherche est donc d’appliquer cette philosophie de l’Approche Compréhensive en mettant en œuvre concrètement le modèle théorique de la Synergie de par l’étude de cas des engagements Canadiens. Employant la méthode de la théorisation enracinée comme devis de recherche, faisant le levier du logiciel NVIVO® et itérant entre la revue de documentation, l’analyse du contenu du terrain humain et une méta-analyse, il s’agit d'une méthodologie triangulée. L’apport original est d’établir la Synergie comme une collaboration inter-paradigmatique constructive et pratique.

L’autorégulation est devenue l’un des principaux modèles de gouvernance transnationale. L’essor de ce type de régulation coïncide avec l’accélération de l’internationalisation économique et politique et avec les difficultés des États à contrôler la livraison des biens publics nécessaires pour pallier les effets négatifs de la mondialisation.

La responsabilité sociale des entreprises (RSE) est une forme d’autorégulation qui vise l’internalisation par les entreprises des externalités négatives de leur action. C’est un type d’autorégulation privée et volontaire qui s’attaque à des problématiques sensibles comme les normes du travail et l’environnement. L’élaboration des codes de RSE est un processus politique qui suit des étapes propres à l’élaboration de politiques. Bien qu’à première vue ce type de régulation puisse laisser transparaître un certain retrait des instances étatiques de la scène régulatrice, une analyse plus approfondie des différentes étapes du processus d’élaboration de ces codes peut au contraire révéler que l’État est encore actif dans l’établissement de balises sur le secteur privé.

Cette communication vise à décrire l’influence réelle des instances étatiques dans ces schémas d’autorégulation dans le cas de l’adoption par les entreprises minières canadiennes présentes en Amérique latine de codes de RSE, ainsi qu’à identifier les facteurs qui déterminent cette influence.

La problématique concerne les risques pour les pays du monde majoritaire que pose l'expansion de l'industrie minière sous l'influence des régimes miniers canadiens, dans le cadre de la lutte aux changements climatiques.

L'extraction minière, souvent destructrice pour l'environnement et les communautés qui l'entourent, va voir une forte augmentation dans les prochaines années du fait des technologies impliquées dans la transition écologique. Ces ressources sont très présentes dans des états ayant de fortes mesures de corruption, et où l'endettement auprès de créditeurs internationaux est considérable.

S'ils font défaut sur ces prêts, les prêteurs de dernière ligne (FMI, BM) peuvent remanier leurs économies à l'aide de programmes d'ajustement structurel (PAS) qui ciblent souvent le secteur minier. Ces PAS, basés sur des théories néolibérales du développement, cherchent à donner un avantage comparatif à leur production minérale en remplaçant les régulations environnementales et financières de ces pays par l'autorégulation de l'industrie. Le résultat ressemble de près à celui des régimes miniers du Canada, un des plus gros donateurs de la BM et l'hôte de 75 % des compagnies minières du monde en 2008, au plaisir de celles-ci.

Ma revue systématique pousse la critique de régimes miniers canadiens du point de vue des pays les plus susceptibles de voir l'impact socioenvironnemental de PAS lié à la transition écologique, en croisant la présence de minerai clé avec leur statut et historique à la BM.

La domination coloniale israélienne sur la nation palestinienne prend non seulement une dimension locale et matérielle (le contrôle des corps sur territoire donné), mais aussi une dimension discursive et internationale. Le nombre d’autobiographies d’Israéliens et de Palestiniens publiées en édition originale anglaise entre 1993 et 2012 (62 palestiniennes, 319 israéliennes et deux en partenariat) témoigne de l’intensité de cette lutte discursive pour légitimer ou modifier cet état de fait. Ces matériaux sont particulièrement riches puisqu’écrire une autobiographie en anglais, plutôt qu’en hébreu (langue d’usage en Israël) ou en arabe (langue d’usage en Palestine), est un geste d’une grande portée politique.

L’analyse de ces autobiographies permet donc de mettre en lumière une construction narrative de l’identité (Jenkins 2008 [1996] ; Somers 1994), et en particulier de l’identité nationale (Smith 1991; 2009), propre à la localisation socio-idéologique de chacun de ces acteurs. Plus précisément, l’analyse structurale du discours (Houle 1979 ; Piret, Nizet et al. 1996) de trois autobiographies palestiniennes largement diffusées – Izzeldin Abuelaish (2010), Mosab Hassan Yousef (2010) et Edward Said (1999) – permet de dégager des formes distinctes de construction du soi et de rapport à l’altérité. C’est à ces construits identitaires et à la façon dont ils viennent légitimer ou subvertir le rapport colonial entre Israéliens et Palestiniens que s’attarde cette communication.

Malgré leur part grandissante dans l’économie mondiale, les travailleurs domestiques migrants demeurent toujours parmi les plus vulnérables au monde. Ce travail invisible et fortement féminisé échappe généralement aux catégories traditionnelles d’emploi et conséquemment, aux lois du travail et régimes de protection sociale. Afin de répondre à cette problématique, les États membres de l’Organisation internationale du travail ont adopté en juin dernier la Convention internationale sur le travail décent pour les travailleurs domestiques. Acclamé universellement comme une victoire pour la défense des droits de ces travailleurs aux conditions précaires, ce nouvel instrument se voit également fortement critiqué par certains auteurs pour son extrême flexibilité ainsi que les nombreuses difficultés inhérentes à sa mise en œuvre. Dans ce contexte, comment doit-on envisager le droit international afin de protéger efficacement ces travailleurs précaires? Je propose d’aborder la question en observant d’une part les avantages de cette nouvelle réglementation pour la protection des droits des travailleurs migrants et d’autre part ses limites, en prenant exemple sur son application à certains problèmes canadiens dans ce domaine. J’en conclurai qu’une pratique basée sur l’interrelation entre les instruments internationaux relatifs aux droits de la personne et ceux en droit du travail peut s’avérer une avenue intéressante pour assurer la protection des droits de ces travailleurs uniques.  



En novembre 1915, une coalition de villages dans la boucle de la Volta, située en Afrique occidentale française (AOF), se soulève en réaction à la conscription imposée par la France dans le contexte de la Première Guerre mondiale. Les autorités coloniales sont prises au dépourvu, mais réussissent à mobiliser des colonnes militaires qui, marchant de village en village, répriment la révolte en six mois.

En analysant les sources coloniales, tels que les rapports politiques, les correspondances, les journaux de marches des officiers et des administrateurs coloniaux, j’argumente que la Première Guerre mondiale a un impact sur les autorités coloniales dans leur gestion de la révolte en occasionnant une série de contrainte qui les obligèrent à réprimer les rebelles avec très peu de moyen matériel et humains. En ce qui concerne la violence coloniale, j’avance que les pratiques violentes des autorités coloniales sont en continuité avec des pratiques antérieures : torture, prises d’otages, exécutions sommaires, destruction de villages, entre autres, sont caractéristiques des guerres et coloniales et de la répression en AOF.

Ce conflit peu étudié est l'objet d'une monographie écrite par les anthropologues Mahir Saul et Patrick Royer. Or, leur étude se concentre sur le camp africain. Ma contribution insère ce conflit dans son contexte global tout en montrant que le contexte local, celui de l'État colonial, joue un rôle majeur dans la pratique de la violence.

Alors qu’au Québec, les initiatives de développement local relèvent, d’abord et avant tout, d’une revendication des communautés de prendre en main leur propre développement, dans les pays en développement, le financement de ces initiatives s’inscrit généralement dans des procédures contractualisées entre l’État et les bailleurs de fonds internationaux. Ceci entraîne une dépendance au financement international des projets de développement local; c’est-à-dire une dépendance accrue vis-à-vis des ressources extérieures. Dans ce contexte, les questions auxquelles cette recherche tente de répondre sont les suivantes: « quelles sont les compétences pour la mobilisation de ressources financières pour le développement territorial au Québec? Comment ces compétences se construisent-elles? L'objectif de la recherche est alors de mieux connaître les compétences des acteurs locaux dans le processus de mobilisation des ressources financières pour la réalisation des initiatives de développement territorial au Québec et d'en tirer des leçons pour l'apprentissage et la formation dans les pays du Sud. La collecte de données utilise une démarche qualitative en se basant sur un modèle du Centre de recherches pour le développement international (CRDI) qui stipule que les compétences en mobilisation de ressources financières se structurent autour de trois concepts intégrés : le développement et la gestion organisationnelle, la communication et la prospection et enfin le développement des relations.

Cette proposition de communication porte sur la compréhension des conditions institutionnelles politiques et économiques qui amènent des changements. Leurs conséquences en ce qui concerne le développement de la capacité scientifique et l’application plus large des résultats de la recherche scientifique, et les leçons relatives aux politiques publiques. Il aborde certaines études de cas ou des analyses comparatives sur des changements en cours dans des organisations de recherche ou dans le cadre institutionnel des systèmes de recherche. Dans ce contexte dynamique, certains signes de changement évidents apparaissent dans l’émergence d’organisation nouvelles ou restructurées pour orienter la recherche publique ou promouvoir l’innovation ; de nouvelles orientations de programmes au sein de nouvelles organisations ; et de nouveaux partenariats à l’échelle nationale et internationale. Cet exposé aborde l’énorme développement de l’activité scientifique qui a progressé aux suds dans le domaine de la robotique, les énergies renouvelables, les biotechnologiques, les changements climatiques et les Technologies de l’Information et de la Communication (TICS). Bien que de nombreux pays d’Afrique, d’Amérique et d’Asie soient caractérisés par une faible capacité scientifique, des signes de changements sont observables dans la façon dont les gouvernements appuient et promeuvent la science et la technologie.

Mots clés: transformation, recherche, suds, innovations, résultats, nouvelles pistes.

Cette étude vise à combler un déficit de questionnement sur la responsabilité des institutions universitaires en matière d’accueil et d’inclusion des étudiants (Baruel Bencherqui, Beau & Bazin, 2020 ; Beoku-Betts, 2004 ; Lee, 2005). L’intérêt de ce travail réside dans l’évaluation du rôle des universités, d’une part en matière de gestion de la différence entre étudiants et de l’autre part pour évaluer leur capacité à protéger ses publics étudiants de divers phénomènes tels que les conflits entre individus, la polarisation des sociétés ou les comportements racistes et discriminants.

Au regard des premiers résultats obtenus, nous considérons que l'Université Laval et l'Université de Bordeaux, les deux cas d'étude de ce travail, sont très similaires en matière de leur population étudiante, ainsi que la part d’étudiants étrangers (entre 13% et 15%). Ensuite, l’Université Laval a une longue tradition d’accueil et d’accompagnement des étudiants étrangers qui se traduit dans les dispositifs et les actions menés en faveur de leur bien-être et dans l’objectif d’instaurer un espace de vie en commun qui consolide l’esprit de vivre ensemble. Quant à l’Université de Bordeaux, l’accompagnement individualisé et le soutien spécifique en fonction des besoins éducatifs de chaque étudiant sont encore loin d’être appliqués à l’ensemble de la population étudiante, y compris les étudiants étrangers.

Dans les dernières années, le Représentant spécial de l’ONU sur la question des droits de l’homme et des sociétés transnationales a clairement statué que les entreprises ont le devoir de respecter les droits humains dans l’ensemble de leurs relations d’affaires, partout sur la planète.  Selon les principes adoptés par l’ONU, les entreprises doivent être proactives et prendre des moyens pour ne pas se rendre complices de violations aux droits, par exemple au sein de leur chaine d’approvisionnement.  Ne rien faire n’est pas une option valide.  Mais la gouvernance des chaines de production n’est pas une mince tâche.  Les processus de fabrication sont plus fragmentés que jamais et se composent d’une multitude de fournisseurs dispersés dans plusieurs pays et à divers niveaux de la chaine.  Dans ce contexte, comment les entreprises peuvent-elles s’acquitter de cette responsabilité ?  Nous avons exploré cette question.  L’une des avenues est la réalisation d’une vérification diligente continue afin de prévenir les violations potentielles aux droits humains et de corriger celles qui n’ont pu être évitées.  À l’aide de données provenant d’entrevues réalisées à Hong Kong et à New Delhi auprès d’auditeurs et de consultants, nous analysons les conditions nécessaires à la réussite de cette vérification diligente et les problématiques qui en découlent.  Nos résultats montrent que les principes théoriques et la réalité du terrain se confrontent souvent mais ne sont pas incompatibles.

Le droit de participation de l’enfant à l’aune du Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant établissant une procédure de présentation des communications.

L’article 12 de la Convention relative aux droits de l’enfant stipule la consulation de l'enfant. C'est une innovation majeure. Elle fait de la participation de l’enfant un principe de protection. Cependant, ce principe ne s’est pas traduit sur le terrain: réserves des États, réticence des tribunaux, mandat limité aux rapports étatiques du Comité des droits de l'enfant...

S’établit ainsi un constat entre l’affirmation de bâtir la protection de l’enfant sur le respect de ses droits dont celui de participer et la réalisation concrète de ce principe. Grâce à l’action des ONGs, de la doctrine fondée sur l’approche basée sur les droits de la personne et de la voix des enfants, un Protocole a été adopté pour corriger cette lacune, c’est leProtocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant établissant une procédure de présentation des communications.

Notre étude examinera l'adéquation de ce protocole à l’article 12 de la Convention (I). En se fondant sur les mécanismes similaires (Charte africaine des droits et de bien-être de l’enfant, Convention européenne sur l’exercice des droits de l’enfant,...) nous soulignerons ses limites et potentialités (II) et les moyens pour le rendre plus efficient (III). Notre méthodologie sera comparativiste et porté sur le droit prospectif.

Créée le 1er janvier 1995 à la suite du Cycle de l'Uruguay, l'OMC se donne pour mission, par le biais de ses règles, la libéralisation des échanges commerciaux internationaux. Cette organisation qui compte actuellement 153 membres, constitue également un double cadre de négociations commerciales et de règlement des litiges commerciaux pouvant naître entre les pays qui en sont membres.

L'objet de la communication est de démontrer et d'expliquer les difficultés et les lenteurs rencontrées par les pays candidats au statut de membre de cette institution internationale. Ce sujet sera traité en prenant en exemple le cas d'un pays du Sud - l'Algérie - dont la demande, à cet effet, remonte à 24 années, soit le 3 juin 1987, du temps du Gatt dont l'OMC a pris institutionnellement la suite en 1995. 

Depuis 1990, les élections occupent une place dans les politiques de démocratisation des pays africains.

Ces processus sont accompagnés par des partenaires extérieurs, qu’ils soient des Organisation non gouvernementales (ONG), ou encore des Organisations internationales (OI), afin qu’ils se fassent selon des standards internationaux et permettent à ces États de se doter de régimes jouissant d’une légitimité respectable sur le plan international.

Aujourd’hui, cette assistance extérieure suscite des questionnements sur son rôle dans ces processus.

La présente contribution se focalisera particulièrement sur les vraies causes de l’échec de la plupart de ces scrutins, à travers les questions suivantes autour desquelles s’articulera cette communication :

Quels rôles jouent ces partenaires extérieurs aussi expérimentés et outillés en la matière ? Pourquoi les pays africains n’arrivent-ils pas à se doter de systèmes électoraux fiables ?

Comment éviter ce phénomène qui entraîne des annulations des résultats et des fois la suspension ou des menaces de suspension de ces États au sein des organisations internationales ?

Comment lier les principes de l’ingérence et de la non-ingérence dans la souveraineté d’un État dans le cas de l’assistance électorale internationale en Afrique ?

Nous avions opté l’approche réaliste des relations internationales pour analyser cette situation qui ne permet pas aux États africains de jouir pleinement de leur souveraineté sur le plan international.

La Révolution française a inauguré une nouvelle ère; celle de l’émergence triomphale du nationalisme. Or, les excès de cette doctrine se sont fait ressentir durement en Europe en 1945 et ses dirigeants n’ont pu que constater les contraintes qu’elle imposait. Ils se sont donc tournés vers le supranationalisme pour gérer les relations intra-européennes, comme peut en témoigner la signature du Traité de Rome, le 25 mars 1957. Bien que les pays signataires aient pu s’unir sous un modèle moins contraignant, ils ont fait le choix d’une perte relative de leur souveraineté; d’une intégration. Ils proposaient en outre de lier cette vocation à l’évolution politique des anciennes colonies qui cherchaient alors à s’émanciper. Vu les tensions grandissantes en Afrique, les dirigeants français voulaient lier les institutions européennes naissantes aux anciennes colonies également sous un principe fédéral. Ainsi, en utilisant les grilles analytiques des sciences politiques et la méthode historique de traitement des sources archivistiques, il est possible de retracer les modifications de la compréhension de la souveraineté qu’avaient les dirigeants français dans l’après-guerre. Il est ainsi démontré que les gouvernements successifs en France entre 1946 et1958 se sont efforcés d’adopter une politique européenne et impériale qui témoigne d’une nouvelle manière de concevoir les prérogatives inhérentes à l’existence d’un État tout en reconsidérant le pacte colonial avec le projet d’Eurafrique.

Les études du renseignement sont encore aujourd’hui largement dominées par une conception américano-centrée et par les approches néoréalistes. Pour sortir du piège de cet ethnocentrisme, plusieurs auteurs se sont tournés vers une approche culturaliste du renseignement, postulant que de chaque pays découle une approche spécifique du renseignement. L’objectif de cette communication est de déterminer s’il existe une culture nationale du renseignement au Canada et d’en préciser les principales caractéristiques. Cette question n’a pas encore trouvé de réponses dans la littérature sur le renseignement canadien. Pourtant, la littérature sur la culture du renseignement a déjà dégagé certaines caractéristiques culturelles du renseignement au Royaume-Uni et en France. C’est sur cette base que notre communication tentera de caractériser la culture nationale du renseignement au Canada. Cinq éléments seront plus précisément examinés : l’environnement stratégique, l’impact du régime sur l’imputabilité des agences de renseignement, la conception nationale du renseignement, les cultures organisationnelles ainsi que l’importance accordée à la surveillance externe du renseignement. Nos résultats montreront notamment que la culture stratégique canadienne impact le rôle du renseignement à l’international, qu’il existe un faible contrôle parlementaire du renseignement et que l’histoire du renseignement canadien a permis un contrôle externe de ce dernier plus important que d’autres démocraties. 

Les liens entre mode et diplomatie ne sont pas nouveaux. Déjà, au XVIe siècle, les cours royales française et piémontaise s’échangeaient des poupées de mode comme cadeaux diplomatiques. Plus récemment, avec l’avènement d’Internet et des médias sociaux, ces liens se sont développés. Cela peut être illustré, par exemple, par l’attention prêtée par la presse aux robes portées par l’ex-première dame américaine Michelle Obama à tous les dîners d’État. Cependant, si la dyade mode-diplomatie peut être exemplifiée par de telles anecdotes, l’influence diplomatique de la mode n’a toujours pas été abordée de manière systématique. Afin de combler cette lacune, notre problématique se traduit par deux questions. D’abord, quelle est la nature de l’influence de la mode qui intéresse la diplomatie? Ensuite, quelle forme de diplomatie s’intéresse à l’influence de la mode? Pour répondre à ces deux questions, nous procédons de manière transdisciplinaire en mobilisant les cadres conceptuels de l’histoire des relations internationales, des études de mode et de la diplomatie publique. À partir, notamment, de l'étude des archives diplomatiques françaises, nous nous penchons sur l’aide française à la couture dans l’après-guerre qui illustre la spécificité de l’influence diplomatique de la mode. Nous concluons que la mode, dotée d'une influence transnationale multiforme, intéresse la diplomatie d'abord pour son influence commerciale, puis, progressivement, pour son influence de prestige national.

Dans cet article, la coopération entre la Chine et l’Afrique est analysée sur la base de deux courants théoriques de relations économiques. D’une part, la théorie de la dépendance qui repose sur une vision de domination d’un partenaire et, d’autre part, la théorie de l’interdépendance qui, elle, repose sur une complémentarité dynamique entre partenaires. Dans ce travail, les écrits majeurs sur la coopération sino-africaine sont recensés et discutés à travers une approche qualitative d’analyse de contenus.

Pour les tenants de la dépendance, leurs diverses perspectives sur la coopération économique sino-africaine expliquent une nouvelle réincarnation de la dépendance africaine vis-à-vis la Chine. À l’opposé, les défenseurs de la vision de complémentarité ont conclu que la relation Afrique-Chine est basée sur des interdépendances réelles.

Notre analyse suggère la nécessité d'une approche plus intégrative. La relation Afrique-Chine ne peut être qualifiée sur la base d’une seule vision théorique. Car, cette relation est sujette à des disparités tant au niveau des secteurs économiques que des pays africains individuellement pris par rapport à la Chine. En fait, pour plusieurs pays africains, la Chine-Afrique peut être qualifiée de relation d’interdépendance sans toutefois tomber dans le piège de la généralisation car certains pays africains sont aujourd’hui soumis aux dictats de la Chine à travers, entre autres, un grand soft power aux particularités purement chinoises.

Après la décennie des années 1990 pendant laquelle le Brésil et l’Afrique se sont politiquement et économiquement éloignés, la coopération afro-brésilienne a connu un essor fulgurant avec l’arrivée au pouvoir du président Lula en 2003. En effet, la présidence Lula a été marquée par un renforcement de la présence du Brésil en Afrique avec une hausse significative des échanges commerciaux et par une action diplomatique sans précédent illustrée notamment par les nombreuses ouvertures d’ambassades en Afrique et par les 11 visites officielles de Lula dans 25 pays africains.

Si la littérature revient généralement les grandes dimensions stratégiques (la diplomatie, le commerce, l’aide au développement, les investissements) de la politique africaine du Brésil durant la présidence Lula, elle s’est en revanche peu intéressée au processus décisionnel de cette politique étrangère afin d’en montrer les principaux déterminants.

En nous basant sur l’idée de la multicausalité de la politique étrangère, nous proposerons une étude de la politique africaine du Brésil entre 2003 et 2011 en exposant l’influence de facteurs internationaux, nationaux. Il s’agira précisément de présenter nos conclusions préliminaires sur la manière dont l’état du système international (avec la fin de la guerre froide), la réalité de la politique intérieure brésilienne (avec la pluralité des acteurs sociaux) et la personnalité du président Lula ont simultanément été déterminants dans la politique africaine du Brésil.

Plusieurs entreprises, comme celles faisant de l’armement maritime, sont confrontées à une exacerbation de la compétition en raison notamment de la mondialisation des marchés, les forçant à délocaliser leurs capitaux et leurs activités vers des pays plus accommodants. Ceci constitue un laminage de la souveraineté des États. Pour compenser, les autorités publiques concluent des ententes administratives de coordination avec leurs homologues étrangères qui partagent des objectifs de régulation similaires. Prenant souvent la forme d’un mémorandum d’entente, ce type d’instrument est fondé sur les préceptes normatifs liés à la soft law et constitue une nouvelle source normative en droit international. Autrement dit, ces ententes seraient l’expression de mécanismes alternatifs de renforcement du droit. À mi-chemin entre les relations internationales et le droit international, ce courant est nommé transgouvernementalisme. Les mémorandums d’entente sur le contrôle par les États portuaires constituent un modèle moderne de coordination du contrôle sécuritaire des navires de commerce. Ces ententes purement administratives de coordination créent non seulement des institutions reconnues par les intervenants publics et privés du milieu maritime, mais leur efficacité les rendent incontournables en droit de la mer et en droit maritime, et ce, sans qu’il s’agisse d’instruments conventionnels.

Les échanges économiques transnationaux demeurent souvent complexes entre les Etats. L’énergie est aujourd’hui un secteur clé dans la géopolitique régionale européenne et l’approvisionnement en gaz reste un domaine fragile où les acquis de chaque des acteurs cherchent à être conservés.

Ce travail cherche à comprendre les enjeux du gaz en tant que ressource énergétique indispensable à l’Ukraine mais aussi à l’Europe et du rôle prédominant que le gaz joue dans les relations économiques, politiques et diplomatiques entre la Russie, l’Ukraine et les pays européens. En effet, le gaz, ainsi que le pétrole, semble être un stabilisateur régional substantiel entre les Etats post soviétiques. La question principale de ce travail étant : quel rôle exerce le gaz dans les relations entre l’Ukraine, la Russie et l’Europe ? ; il sera aussi tenté de mettre en valeur les rapports de force qui se dessinent entre les pays exportateurs et importateurs de gaz et la place de l’Europe, en tant que principale consommatrice du gaz, entre ente les politiques ukrainiennes et russes à ce sujet.

La dépendance entre la Russie et l’Ukraine s’avère être double : la Russie a besoin de l’Ukraine pour acheminer son gaz vers l’Europe et l’Ukraine a besoin de la Russie pour sa consommation énergétique. Il apparaît clair que dans ces rapports de force, le plus fort domine le plus faible. Mais est-ce vraiment une situation désirable pour l’avenir énergétique de la Russie, l’Ukraine et l’Europe de l’Ouest ?

Septembre 1759. La bataille des Plaines d’Abraham donne un coup fatal au Canada. La capitulation de Montréal n’est plus qu’une formalité pour les Britanniques qui prennent possession des territoires français en Amérique du Nord (Dziembowski, 2015). Devant le cumul des conquêtes sous l’Empire britannique, le Parlement et l’opinion publique se divisent sur le choix des colonies à conserver dans un éventuel traité de paix (H. Dewar, 2010; P. Lawson, 1989). Alors que le Gentleman’s Magazine et le London Magazine avaient, depuis longtemps, présenté les arguments en faveur de la conquête du Canada, un nouveau magazine s’ajoute à l’offre médiatique en 1760. Souvent mentionné dans l’œuvre de Philip Lawson, le British Magazine pave la voie vers l’éducation de la population anglaise au sujet de l’histoire canadienne. À sa première édition, en janvier 1760, le British Magazine entreprend le récit de l’histoire du Canada, en partie acquise par la capitulation de la ville de Québec. Dans la présente communication, nous démontrerons comment la lecture du British Magazine, paru entre 1760 et 1763, nous permet de saisir l’étendue du projet journalistique entrepris par les éditeurs du mensuel pour orienter l’opinion publique britannique vers un seul objectif final : la conservation du Canada sous l’Empire. Au-delà d’un simple projet éducatif, il s’agit d’un projet ambitieux qui s’inscrit en droite ligne de la formation de l’identité impériale britannique (L. Colley, 2005 ; S. Conway, 2001).

La coopération scientifique internationale joue un rôle de premier plan dans les pays du Sud au niveau de la conception et le financement de projets. Les gouvernements et organismes publics et privés ont utilisé les accords et les instruments de coopération pour satisfaire leurs propres objectifs stratégiques. Cela a donné lieu à une multiplication de programmes scientifiques bilatéraux avec des pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique du Nord ainsi qu’à plusieurs nouveaux programmes Sud-Sud et de programmes dits de coopération triangulaire de recherche. Avec le renforcement des capacités scientifiques(institutions, groupe de recherche, recherche publique et recherche privée) de ces pays qui cherchent à promouvoir divers intérêts dont le renforcement de l’expertise scientifique, la promotion des relations diplomatiques, l’acquisition de technologie et la recherche de solutions à des problèmes communs tels que la pollution, le changement climatique, la rareté de l’eau, la prévention et le contrôle des maladies ou la protection de la biodiversité, etc.

Mots clés : Impact, Coopération internationale, recherche, enjeux, défis