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La jeunesse des Premières Nations a beaucoup à dire en lien avec la gouvernance et leur engagement dans celle-ci. Dans un état de situation articulé par les jeunes faisant partie du Cercle d'engagement de la Fondation Nouveaux Sentiers (FNS), celleux-ci notent entre autres que, malgré l'offre de services et les pratiques actuelles, des transformations sont nécessaires pour assurer leur implication dans des processus de gouvernance. Le Laboratoire d'autochtonisation en innovation sociale de la FNS s'est saisi de ce constat pour créer un regroupement de partenaires et de jeunes intéressé.e.s par ce sujet et qui souhaitant développer des solutions innovantes en lien avec cet enjeu. L’objectif de ce projet est de documenter le développement des solutions innovantes dans divers milieux et la collaboration dans les équipes-projets, qui incluent des partenaires et des jeunes. Des notes de terrain, des entrevues individuelles et de groupes seront tenues par l'équipe de recherche et nous permettront de collecter des données sur ce processus. Celles-ci seront mises à profit dans la création de matériels et d'outils pour soutenir les équipe-projets dans le développement des solutions et dans leur collaboration, autant pour la thématique de la gouvernance que pour toute autre thématique qui sera soumise au Laboratoire d'autochtonisation en innovation sociale. Les jeunes ayant participé au processus pourront aussi être outillés dans l'accompagnement de prochaines équipes-projets. 

Le Projet de loi no. 52 introduit en droit québécois deux activités (le suicide assisté et l’euthanasie), actuellement prohibées par le Code criminel. Indépendamment des questions strictement juridiques entourant le partage constitutionnel des compétences que ce projet de loi soulève, il y a les questions plus fondamentales de l’effet qu’auront ces nouvelles activités sur le droit actuel d’un patient ou de son représentant de maintenir ou de faire cesser des soins le maintenant en vie, ainsi que la difficulté pour le personnel soignant d’appliquer ces nouvelles règles de droit. Le système actuel de consentement substitué aux soins priorise la prise de décisions médicales par une personne physique, apte à recevoir une communication de faits complexes, et d’appréhender une situation qui, particulièrement dans le cadre de la fin de vie d’un patient, pourrait changer rapidement. Le Projet de loi no. 52 instaure une nouvelle hiérarchie en matière de consentement substitué aux soins qui déplacera l’idée d’une personne physique au second rang en faveur d’un document, soit des directives médicales anticipées.  À lui seul, ce changement dans le droit civil québécois pourrait être la source de conflits entre le personnel soignant, obligé de suivre les directives médicales avancées d’un patient inconscient, et la famille du patient lorsqu’elle est en désaccord avec les volontés du patient.

Le thème de la conférence s’articulera autour de la violence du droit en ce qui concerne le changement biopolitique du statut d’un individu dans un contexte de migration temporaire de travail. Après un terrain de trois mois à Trinidad et Tobago (Caraïbes) en janvier 2016 où j’effectuerais des observations et des entrevues avec des travailleurs trinidadiens, des expatriés, des travailleurs temporaires (philippins) ainsi qu’avec des membres des syndicats locaux, je délivrerais mes résultats préliminaires lors de cette présentation. En effet, je souhaite mettre en exergue la violence du droit concernant l’accessibilité à la justice d’un individu, qui passe du statut de citoyen lambda à celui de travailleur temporaire ou expatrié lors d’une migration temporaire de travail. L’accessibilité à la justice doit être envisagée comme les moyens qu’un travailleur temporaire/expatrié possède pour résoudre un conflit de travail. On parle ici, de médiation interne à l’entreprise ou d’un recours à l’appareil juridique trinidadien. De plus, nous comparons et analyserons l’accessibilité à la justice de ces travailleurs temporaires/expatriés avec celle des travailleurs trinidadiens, et ce, pour rendre compte du rôle joué par les syndicats locaux. L’objectif de cette présentation sera de soulever des pistes de réflexion au croisement de l’anthropologie politique, juridique et des Human Rights quant aux effets pervers de la globalisation sur le droit des travailleurs migrants temporaires.

L’enseignement du droit au Canada se trouve dans une nouvelle phase de développement. Cela se manifeste par la récente création de nouvelles facultés de droit pour la première fois depuis les années 1970, ainsi que l’ébullition provoquée par les appels à l’action de la Commission de Vérité et Réconciliation du Canada en 2015, les nouvelles initiatives nationales de la fédération des ordres professionnels de juristes du Canada, ainsi que le sentiment de crise que ressentent de nombreux acteurs du secteur. Afin de guider la réflexion de ces derniers sur la formation des juristes, je souhaite présenter les résultats préliminaires de ma recherche sur le rôle des cultures institutionnelles dans les facultés de droit. Par exemple, certaines institutions ont développé des cultures très robustes autour d’aspirations philosophiques et politiques. Ainsi, l’enseignement de la common law en français à Moncton contribue à vitaliser la communauté acadienne, et le programme bilingue et transsystémique de McGill véhicule une approche cosmopolite se détachant de la normativité étatique. Les grandes figures et les moments décisifs de l'histoire de ces institutions ont façonné ces cultures perpétuées et enrichies par les pratiques contemporaines. Mon étude sociologique abord ces objets tels qu’ils s’inscrivent au sein de l’histoire socio-politique de leur environnement, et entreprend d’exposer les valeurs et les normes qui entourent l’enseignement du droit dans les facultés canadiennes.

La communication vise une analyse de l’engagement social des femmes plus particulièrement l’engagement militant de la Coalition pour l’équité salariale du Nouveau-Brunswick lié au travail de proximité. Il s’agit de comprendre comment les femmes subissent, dans certains espaces sociaux, une invisibilisation. Une analyse thématique de la presse du Nouveau-Brunswick portant sur la lutte militante de la Coalition pour faire reconnaître l’engagement de proximité des femmes dans l’espace social et politique est présentée.Une approche qualitative par analyse de contenu a été choisie afin de comprendre les représentations médiatiques portant sur la question de l’équité salariale liée au travail de proximité.Plus de 3000 articles publiés entre 2001 et 2012 dans des journaux et de grands quotidiens anglophones et francophonesont été analysés. Les analyses ont dégagé chacune des étapes de la lutte de reconnaissance pour l’équité salariale tant dans l’espace social que dans l’espace politique. Les résultats permettent d’apprécier le travail de la Coalition dans la lutte de reconnaissance des emplois de proximités. Les actions militantes, si elles ont réussi à faire reconnaître l’importance de l’équité salariale dans l’espace social et dans l’espace politique, n’ont toutefois pas favorisé une transformation de la valeur symbolique et culturelle associée à l’engagement lié au travail de proximité des femmes et n’ont pas permis de transformer leurs conditions matérielles.

Cette communication a pour objectif d’exposer les premiers résultats de notre recherche de 2ème cycle universitaire, laquelle porte sur la représentation des acteurs de changement politique dans les programmes et les manuels scolaires de l’enseignement de l’histoire nationale au secondaire de 1967 à aujourd’hui.

Ce premier volet de ma recherche interroge la légitimité morale dans la réécriture de l’histoire à des fins idéologiques. Pour ce faire, j’emploierai un modèle analytique du binôme bien/mal en politique, soit un développer par le politologue Jean-Herman Guay. Par ce processus, je démontrerai quels sont les points de désaccords qui ont provoqué la polémique de 2006 portant sur le cours d’Histoire et d’éducation à la citoyenneté. Ainsi, je tâcherai d’identifier les partisans et les opposants du nouveau programme, puis je démontrerai en quoi ce problème fut provoqué par une mésentente sur le projet (les objectifs visés), le sujet (le véhicule de changement emprunté) et le trajet (les moyens instrumentalisés pour mener à terme leur projet) de chacun des groupes. En dernière partie, je présenterai les positions intermédiaires et les solutions qui s’offrent à la société québécoise pour sortir de ce cul-de-sac éthico-politique. Enfin, je vous présenterai mon corpus qui est composé de  revues académiques québécoises.

Depuis 30 ans, le système québécois du logement social est touché par les transformations des systèmes de prise en charge des personnes vulnérables. Le logement est pressenti comme l’un des lieux privilégiés d’intervention visant l’amélioration de la santé et du bien-être. Les origines de ces changements correspondent à la volonté de trouver des alternatives aux institutions du réseau de la santé, jugées lourdes et coûteuses. Au Québec, les interfaces entre le secteur de la santé et du logement social s’en trouvent accrues et entraînent des enjeux de délimitation des cibles et des missions. On assiste donc à un déplacement des frontières qui séparaient ces deux univers. Ni logement, ni hébergement, ce sont, en quelques sortes, des hybrides.

 

Notre communication vise à faire état des premiers résultats d’une recherche qui vise à documenter et analyser les processus d’hybridation entre l’univers du logement social et de l’hébergement dans le cadre d 8 projets destinés aux aînés en perte d’autonomie développés avec le programme AccèsLogis (volet 2). La communication se divisera en trois parties. La première partie présentera les objectifs et les partenariats; la seconde partie s’attardera à la méthodologie et à notre utilisation de la notion d’hybridation; la troisième partie présentera les principaux indices d’hybridation décelés, les processus et les logiques à l’œuvre ainsi que certaines contraintes et opportunités.  

De récents procès fortement médiatisés au Québec – les affaires Proulx, Hotte, Turcotte, – font apparaître les limites de l’institution du jury. Le droit criminel moderne conserve un curieux fonctionnement : il exige de profanes de se prononcer sur la valeur probante d’expertises psychiatriques. En clair, le sort d’un accusé est remis entre les mains de personnes qui entendent pour la première fois des distinctions au sein d’un diagnostic psychiatrique et se voient obligées de les appliquer à la définition stricte de l’article 16 du C. cr. Or, l’art. 16 C. cr. sur la non-responsabilité criminelle implique une variété de nuances à caractère philosophique sur l’état d’esprit requis pour pouvoir s’appliquer. Le procès criminel constitue l’exemple le plus frappant où un contexte surdétermine les contenus théoriques (défenses et doctrine) et qu’est surestimée la capacité des profanes à se livrer à des opérations de l’esprit complexes. De fait, on attend des jurés qu’ils fassent preuve de capacités intellectuelles invraisemblables. À Montréal où les divers niveaux d’analphabétisation sont importants et qu’aucun examen de compréhension de texte ne fait partie des options disponibles pour la sélection des jurés, comment même prétendre à l’apparence justice? Cette communication interroge la rencontre « confondante » de l’expertise psychiatrique avec le théâtre du procès. S’agit-il d’un retour à l’ordalie ou de l’illusion idéologique qu’entretient un appareil d’État?

La communication se propose de mettre en lumière le processus de coproduction de savoirs concernant la fracturation hydraulique mais aussi plus largement la filière des hydrocarbures non conventionnels au Québec. La fabrication des choix politiques est en effet passée à travers différents instruments institutionnels participatifs, scientifiques et législatifs. Ce processus d’influences réciproques a généré une zone de transaction entre les différents acteurs et leurs discours. En se basant sur la sociologie de la coproduction de S. Jasanoff (2004), cette communication démontre comment les opposants aux projets d’exploitation de gaz de schiste sont parvenus à renverser le soutien gouvernemental à cette industrie à travers des mobilisations sociales, la construction d’une contre-expertise, sa publicisation dans des audiences publiques et sa validation partielle lors de l’évaluation environnementale stratégique. Elle montre aussi la réplique gouvernementale qui parvient à reconstruire un régime de gouvernance prenant en compte les nouveaux savoirs mais autorisant la technologie controversée malgré tout. Basée sur une série d’entretiens, un corpus d’articles de presse, les rapports du BAPE (2011 ; 2014) et de l’EES (2014), mon analyse montre la coproduction d’un ordre sociocognitif et sociopolitique autour de la technologie de fracturation hydraulique et d’extraction des hydrocarbures non conventionnels.



Au Québec, bien que les femmes aient obtenu le droit de vote en 1940, ce n’est qu’en 1961 qu’il y aura pour la première fois une femme élue. Quinze ans plus tard, elles seront cinq. La présence des femmes à l’Assemblée nationale est ensuite marquée d’une solidarité multipartite, solidarité non sans défi, qui a permis de faire adopter des projets de loi qui protègent les Québécoises. Depuis 2010, les élues se rassemblent au Cercle des femmes parlementaires, un espace de réflexion et de partage autour d’enjeux féministes. Il s’agit d’un forum multipartite et apolitique. Il n’est donc pas question de faire de la politique en son sein, et encore moins d’en faire un groupe de pression féministe.

C’est dire que la solidarité des femmes à l’Assemblée nationale a évolué au fil des ans : de pressions législatives, la solidarité s’est transportée à un espace de réflexions soit le Cercle des femmes parlementaires.



Ce projet propose d’analyser la solidarité féminine à l’Assemblée nationale depuis 1976, en insistant sur l’institutionnalisation de cette solidarité qui prend forme au Cercle des femmes parlementaires. Cet essai cherche également à expliquer comment le Cercle s’ancre dans le nouveau paysage politique, plus féminin qu’avant.



Mes résultats préliminaires indiquent enfin que l’institutionnalisation du Cercle a diminué l’impact législatif qu’ont les élues sur des enjeux concernant les réalités des femmes.

Lors du Sommet du Millénaire en septembre 2000, l'Assemblée générale des Nations Unies a établi une feuille de route déclinée en huit objectifs pour éradiquer la pauvreté à l'horizon 2015. Alors que la valeur juridique des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) semble être celle d'une simple déclaration d'intention de la part des États qui les ont adoptés, l'adhésion à ces objectifs par les différents organes des Nations Unies leur confère une toute autre dimension. Cela est particulièrement le cas pour les banques multilatérales de développement qui appartiennent au système des Nations Unies et qui sont les principaux bailleurs de fonds des pays en développement, soit le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. En effet, la prise en compte de ces Objectifs par ces institutions pour orienter l'aide au développement pourrait avoir des conséquences concrètes dans les pays en développement, notamment sur le financement des projets de développement agricole pour une sécurité alimentaire durable des populations les plus vulnérables. Le Cadre de développement intégré d'ores et déjà adopté par ces institutions, qui mesure désormais l'impact de la réalisation des projets de développement sur les populations et pas seulement l'affectation et la consommation des ressources, constitue une avancée dans la manière d'orienter et d'encadrer les projets de développement en donnant une dimension concrète aux OMD et une valeur juridique plus importante.

La guerre en République Démocratique du Congo (RDC) a causé plusieurs millions de morts depuis 1997. L’est de la RDC en général et la province du Nord-Kivu en particulier sont les parties qui paient le lourd tribut. L’attention médiatique sur cette province a atteint son sommet dernièrement à la suite de la défaite des rebelles du M23, une année après leur prise de la ville de Goma le 19 novembre 2012. Plusieurs ont fait de l’édification de l’État une priorité aux dépens des acteurs non-étatiques et religieux en particulier. Je présenterai au cours de cet exposé les résultats de ma recherche empirique faite à Kinshasa et à Goma. Deux questions étaient à la base de cette recherche : (1) quel rôle les églises catholique romaine, protestante et de réveil jouent-elles dans la consolidation de la paix religieuse en RDC en général, et dans la ville de Goma en particulier? (2) comment s’approprient-elles le programme de la paix selon leurs confessions respectives? Cette recherche a pour objectif général d’analyser l’organisation des trois églises citées plus haut dans la consolidation de la paix religieuse. Plus précisément, elle vise à explorer les approches et activités liées à la paix de trois églises et leur mise en pratique dans diverses applications socio-politiques dans la ville de Goma. Trois sources d’informations m’ont servi à la collecte des données : (1) des entrevues individuelles semi-dirigées; (2) l’analyse documentaire; et (3) des observations non-participantes.

La Révolution française a inauguré une nouvelle ère; celle de l’émergence triomphale du nationalisme. Or, les excès de cette doctrine se sont fait ressentir durement en Europe en 1945 et ses dirigeants n’ont pu que constater les contraintes qu’elle imposait. Ils se sont donc tournés vers le supranationalisme pour gérer les relations intra-européennes, comme peut en témoigner la signature du Traité de Rome, le 25 mars 1957. Bien que les pays signataires aient pu s’unir sous un modèle moins contraignant, ils ont fait le choix d’une perte relative de leur souveraineté; d’une intégration. Ils proposaient en outre de lier cette vocation à l’évolution politique des anciennes colonies qui cherchaient alors à s’émanciper. Vu les tensions grandissantes en Afrique, les dirigeants français voulaient lier les institutions européennes naissantes aux anciennes colonies également sous un principe fédéral. Ainsi, en utilisant les grilles analytiques des sciences politiques et la méthode historique de traitement des sources archivistiques, il est possible de retracer les modifications de la compréhension de la souveraineté qu’avaient les dirigeants français dans l’après-guerre. Il est ainsi démontré que les gouvernements successifs en France entre 1946 et1958 se sont efforcés d’adopter une politique européenne et impériale qui témoigne d’une nouvelle manière de concevoir les prérogatives inhérentes à l’existence d’un État tout en reconsidérant le pacte colonial avec le projet d’Eurafrique.

La prise en compte de la place des femmes et l’égalité entre les sexes dans les programmes de développement ont suscité beaucoup de débats et d’intérêt depuis les années 70 aussi bien dans les pays du Nord que dans les pays du Sud. Ainsi, la nécessité de l’amélioration du statut des femmes, l’égalité entre hommes et femmes sont devenues des passages obligés de tous les discours, programmes et déclarations sur la question du développement. Toutefois, le concept d’égalité entre les sexes polarise les débats entre les féministes tant au Nord qu’au Sud, car cette égalité pose un débat tant sociologique, culturel, que politique. Ainsi, pour certaines féministes, l’égalité entre les sexes doit être effective dans tous les domaines de la société aussi bien familial, professionnel et politique, tandis que pour d’autres féministes, l’égalité entre les sexes est une valeur occidentale (Sow, 1996) et elles prônent une complémentarité entre femmes et  hommes.

Dans notre recherche, nous nous sommes intéressée à la participation réelle des femmes et à l'égalité entre femmes et hommes à l'intérieur des structures de deux  ONG maliennes dédiées au développement .

Presque 20 ans après le 11/09/2001, le terrorisme est toujours une thématique largement étudiée. Pourtant, sa définition demeure une difficulté en apparence insurmontable. Suivant les préceptes de l’histoire conceptuelle (Koselleck), ce travail contourne le problème en historicisant la notion de terrorisme : il s’agit de voir comment le concept a été utilisé au fil du temps, et ce que cela révèle sur sa signification et les raisons actuelles de son invocation. Cette recherche doctorale s’est donc penchée sur diverses sources historiques - dictionnaires, droit pénal international, négociations diplomatiques - permettant de replacer le concept de terrorisme au sein d’une diachronie longue de deux siècles.

Apparu lors de la Révolution française, « terrorisme » désigne initialement tout projet révolutionnaire abusif (et républicain). Au XIXe siècle, le concept est donc une injure politique. Le XXe siècle verra ce sens s’infléchir : par le biais du droit pénal international puis des terrorism studies, le concept est objectivé comme acte criminel, caractérisé en premier lieu par sa violence (et non plus tant par ses visées révolutionnaires). Pourtant, les origines du concept continuent de peser sur les usages qui en sont faits : derrière tout acte de terrorisme, il y a toujours un « terroriste » de visé. Le concept reste donc un label altérisant, marqueur d’inimitié absolue, ce qui permet de mieux comprendre les problèmes actuels posés par ce qui se revendique « antiterrorisme ».

L’objectif de la recherche présentée est d’examiner l’opinion de la population civile face à l’intervention des militaires dans le cadre de l’OMP en Bosnie-Herzégovine. L’historique du conflit en Bosnie-Herzégovine, l’état des connaissances sur les sources d’insatisfaction de la population lors des OMP, ainsi que des entrevues avec des témoins experts en Bosnie-Herzégovine nous permettent d’identifier deux grandes sources d’insatisfaction : (1) le décalage important entre les attentes et les besoins de la population et le mandat donné par l’ONU et (2) le décalage entre la formation des militaires et ce qui est attendu d’eux.

            Depuis la fin de la Guerre froide, le rôle des militaires de la communauté internationale dans le cadre des opérations de maintien de la paix (OMP) s’est grandement transformé. La communauté internationale intervient de plus en plus lors de guerres civiles, lorsque les États ne sont plus en mesure d’assurer la sécurité de la population. Le rôle des militaires ne se limite plus au rôle traditionnel de combattants, mais ils doivent maintenant accomplir des tâches beaucoup plus axées sur les relations qu’ils entretiennent auprès de la population civile dans les zones de conflit. Dans ces circonstances, la coopération de la population est maintenant un élément essentiel à la réussite des opérations de maintien de la paix (OMP).

 

La stabilité sociopolitique dans certaines zones du continent africain n’a cessé de se dégrader. Les actes de terrorisme, en forte croissance, en sont les principaux maux. Face aux défis sécuritaires de taille, en Afrique de l’Ouest, par exemple, plusieurs pays tentent d’y remédier à travers des opérations de surveillance et de prévention des risques d’attaques terroristes. Pour ce faire, nous assistons à l'utilisation de nouvelles méthodes de sécurité et de surveillance : le cas des drones militaires (ou des drones civils à des fins militaires). Dans notre recherche nous brossons un portrait de l’état des lieux en Afrique, en portant une attention sur les enjeux (militaires, politiques et économiques) ainsi que les perspectives en matière d'’utilisation des drones. Nous soutenons la thèse selon laquelle l'utilisation des drones, au-delà des leurs avantages, contribue simplement à reconfigurer la forme des opérations de combats entre groupes armés légaux et illégaux, plutôt qu'à les résoudre. Par conséquent, la perte progressive de la souveraineté de l’espace aérien des pays concernés. La méthode utilisée consiste à faire une revue de la littérature. Il est question d'analyser les articles scientifiques ainsi que les notes d'informations provenant des médias formels comme France24, Radio-Canada. Nous procédons aussi par une étude de cas, soit la guerre en Libye.

Le cannelier (cinnamomum cassia) est un arbre tropical qui fournit la casse, mieux connue sous le nom générique de cannelle. En 2019, la production de cannelle au Vietnam atteint plus de 41 000 tonnes, plaçant le pays au 3e rang des producteurs mondiaux (FAO, 2019). Il y a un peu plus de dix ans, la cannelle ne contribuait que marginalement à l’économie locale. Peu d’études se penchent sur les répercussions que cette nouvelle manne peut avoir sur les modes de vie des producteurs locaux, soit les familles issues des minorités ethniques Hmong et Yao. Ma problématique de recherche enquête donc sur les stratégies de subsistance des individus impliqués dans la culture de la cannelle au Vietnam. J’emploie des méthodes de recherche qualitatives mixtes basées sur plus de 200 entrevues avec les producteurs de cannelle. Mes résultats préliminaires démontrent que leurs modes de production tiennent compte de divers gradients de qualité et de vitesse de croissance du cannelier, soutenus par leurs savoirs écologiques et des décisions économiques propres à chaque ménage. Cette trame aboutit à des moyens de subsistance hautement spécialisés et adaptés, permettant de naviguer avec une certaine flexibilité dans la fluctuation des prix du marché. Cette recherche contribue aux connaissances liées aux modes de vie des minorités ethniques du nord du Vietnam. Plus largement, elle informe sur comment les dynamiques mondiales d’offre et de demande de produits tropicaux impactent les producteurs locaux.

Le Québec s’est donné une ambitieuse cible de réduction de ses émissions de gaz à effet de serres (GES). Pour y arriver, il se dotera à partir de 2013 d’un système de plafond et échanges de droits d’émission de GES (système de P&E). Afin de protéger la compétitivité de son économie, le système de P&E québécois sera lié à la «Western Climate Initiative», qui devrait devenir le plus important marché du carbone réglementé d’Amérique du nord. De plus, ses grands émetteurs pourront utiliser des «crédits compensatoires» (CtC) pour des réductions d’émissions de GES réalisées dans des secteurs d’activités non couverts par le système, en Amérique du nord, ou encore dans des pays en développement (PED). Dans ce dernier cas, les principes et règles établis dans le cadre du régime climatique international établissent que ces projets devraient viser à la fois la réduction des GES et la contribution au développement durable les pays hôtes (le Québec s’est déclaré lié au protocole de Kyoto par résolution unanime de l’Assemblée nationale).

Cette communication cherche à démontrer qu’il existe dans le cadre de la WCI une base politique et juridique qui ouvre la porte à l’utilisation de CtC venant de projets réalisés en PED, et qu’une utilisation judicieuse de certaines normes et protocoles existants, et reconnus, pourrait maximiser les chances que des projets de CtC financés dans le cadre du marché du carbone de la WCI aient une telle contribution au développement durable dans les PED.

De réconciliation en crise en réconciliation : Pourquoi les accords signés  ne débouchent jamais sur une paix durable au Mali?

La crise malienne semble à première vue se résorber. L’intervention des troupes françaises et tchadiennes a permis au pays de recouvrer partiellement son intégrité territoriale. La région de Kidal est encore contrôlée  par toutes sortes de mouvements armés aux motivations plus ou moins claires. L’organisation des élections présidentielles et législatives en 2013 a permis le retour à l’ordre constitutionnel. Le nouveau pouvoir a comme priorité la réconciliation nationale. Une commission et un ministère ont été créés à cet effet. Quelle que soit l’issue des négociations, la question se pose de savoir si les accords signés seront respectés.

L’objet de la présentation est de passer en revue de façon approfondie les différents accords de paix (Tamanrasset, Alger) qui ont été signés depuis l’indépendance. Au-delà des analyses du sens commun qu’est-ce qui explique leur échec? La question se pose avec d’autant plus d’acuité que les accords les plus récents (signés à  Ouagadougou) ont été violés, ce qui n’est pas le cas au Niger voisin où les accords signés entre le gouvernement et les rebelles Touaregs ont amené une paix durable. En somme, il  s’agit de savoir quels enseignements il y a lieu de tirer de la mise en œuvre des accords entre l’État malien et les mouvements rebelles.

 

Septembre 1759. La bataille des Plaines d’Abraham donne un coup fatal au Canada. La capitulation de Montréal n’est plus qu’une formalité pour les Britanniques qui prennent possession des territoires français en Amérique du Nord (Dziembowski, 2015). Devant le cumul des conquêtes sous l’Empire britannique, le Parlement et l’opinion publique se divisent sur le choix des colonies à conserver dans un éventuel traité de paix (H. Dewar, 2010; P. Lawson, 1989). Alors que le Gentleman’s Magazine et le London Magazine avaient, depuis longtemps, présenté les arguments en faveur de la conquête du Canada, un nouveau magazine s’ajoute à l’offre médiatique en 1760. Souvent mentionné dans l’œuvre de Philip Lawson, le British Magazine pave la voie vers l’éducation de la population anglaise au sujet de l’histoire canadienne. À sa première édition, en janvier 1760, le British Magazine entreprend le récit de l’histoire du Canada, en partie acquise par la capitulation de la ville de Québec. Dans la présente communication, nous démontrerons comment la lecture du British Magazine, paru entre 1760 et 1763, nous permet de saisir l’étendue du projet journalistique entrepris par les éditeurs du mensuel pour orienter l’opinion publique britannique vers un seul objectif final : la conservation du Canada sous l’Empire. Au-delà d’un simple projet éducatif, il s’agit d’un projet ambitieux qui s’inscrit en droite ligne de la formation de l’identité impériale britannique (L. Colley, 2005 ; S. Conway, 2001).

En quête de légitimité suite à la crise asiatique des années 1990, la Banque mondiale (BM) et le Fond monétaire international (FMI) tentent, depuis 1999, d’opérer un repositionnement idéologique. Le véhicule de ce virage stratégique: les Documents de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP). De Jean-Pierre Cling à Bessma Momani, en passant par Bonnie Campbell et Arne Ruckert, de nombreux chercheurs s’évertuent à démontrer que les DSRP ne représentent pas une réelle inflexion dans le modèle de développement privilégié lors des Programmes d’ajustement structurel (PAS). Ainsi, la croissance économique reste la priorité. Toutefois, trop peu de chercheurs expliquent les raisons de la persistance du modèle néolibéral du FMI et de la BM. C’est ce sur quoi portera la présente communication. D’abord, une brève analyse des DSRP en comparaison aux PAS, en lien avec l’analyse des discours, le néolibéralisme inclusif, l’appropriation locale et les conditionnalités. Ensuite, une explication constructiviste de l’imperméabilité du modèle néolibéral en développement. Ainsi, les structures idéelles, influencées par l’hégémonie libérale, ont créé un consensus d’intersubjectivité. Ce consensus, socialement construit, a poussé les pays du Sud à internaliser le modèle néolibéral. Cette suprématie des idées actuelles et la lenteur des changements structurels expliquent la persistance d’un modèle de développement défaillant.

Il est presque impossible aujourd’hui de procéder à une analyse d’ensemble de la politique internationale des États sans en déceler une référence à la lutte contre les changements climatiques. Dès lors, celle-ci est de près, l’un des phénomènes qui hante le plus la communauté internationale. Ceci tient de l’ampleur de ses impacts tant sur l’espèce humaine que sur la faune, la flore et les eaux en général. Dans une telle logique, les États ne lésinent pas sur les stratégies pour venir à bout de ce phénomène. C’est au nombre de celles-ci que l’écofiscalité figure. De par la définition qu’elle concède, il n’en demeure pas moins que sa mise en œuvre est effectivement contributive à la protection de l’environnement, en générale, et au maintien de l’équilibre climatique, en particulier. Cette réalité ne saurait toutefois entacher l’existence d’insuffisances dans sa vocation à renverser la courbe du réchauffement climatique. Celles-ci nous autorisent par voie de conséquence, de militer en faveur d’une diversification profonde des moyens de lutte contre ce phénomène en question en accordant autant une place importante aux autres initiatives internationales. Ceci sous-entendrait par exemple, la nécessité pour la communauté internationale de contribuer au renforcement du régime juridique international de certains droits, tels que celui relatif à l’agroalimentaire sans occulter le droit international des sols, au regard de leur interférence dans le droit international du climat.

 

 

Cette recherche doctorale étudie les politiques publiques d’inclusion financière et analyse grâce à une étude de cas, la stratégie développée par le gouvernement mexicain depuis 2016. Nous interrogeons le fonctionnement et l’intérêt des politiques de finance inclusive dont l’objectif est de rendre les services financiers disponibles, accessibles et utiles au plus grand nombre.

Nous voyons qu’au Mexique, l’agenda et la mise en œuvre de l’action publique font face à des heurts et à une certaine inertie. Nous nous demandons qui sont les individus acteurs qui soutiennent ce projet politique, pourquoi le soutiennent-ils et dans quels contextes. De même, nous souhaitons savoir quels sont les mécanismes et qui sont les bénéficiaires de cette stratégie nationale.

Pour mener ce travail, nous avons choisi le Cadre conceptuel des coalitions plaidantes, connu sous les termes Advocacy Coalition Framework. Il permet d’expliquer la prise de décisions de l’action publique et le changement en termes de politiques publiques. Sous cet angle, nous avons préparé un questionnaire complet, nous avons contacté et effectué des entrevues sur place des professionnels et professionnelles mexicain·es, obtenant ainsi un échantillon représentatif des personnes impliquées dans la politique publique d’inclusion financière. Nous avons également effectué l’analyse complémentaire d’un large corpus de documents sur le sujet, jusqu’à l’obtention des résultats quasi finaux de ce travail doctoral. 

Malgré l’alternance politique à la présidence française, les discours des décideurs de la politique russe de la France restent sensiblement les mêmes depuis 1991. Comment expliquer que ces discours restent stables, alors que ceux qui les prononcent vont et viennent à la tête de l’exécutif dans des contextes politiques changeants? Je propose de répondre à cette question à partir de la littérature sur les identités et la politique étrangère, à l’appui du concept d’orientalisme de Saïd. Je suppose que ces discours restent stables, car ils expriment et reproduisent des représentations orientalistes durables de la Russie. Pour le démontrer, je vais mener une analyse critique des discours officiels français sur la Russie dans le contexte de cinq crises des relations franco-russes depuis 1991 : la deuxième guerre de Tchétchénie, la deuxième guerre d’Ossétie du Sud, l’annexion de la Crimée par la Russie, le début de l’intervention militaire russe en Syrie, et l’invasion russe de l’Ukraine. Mon projet apporte deux contributions à l’avancement des connaissances; à commencer par un regard nouveau sur le monde politique français et les discours francophones, là où la littérature se concentre exclusivement sur le monde anglo-saxon. La seconde contribution tient à la déconstruction des représentations stéréotypées de l'Autre dans le discours politique, qui se traduit par la déconstruction des postures bellicistes que ces discours génèrent concrètement en politique internationale.