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Les problèmes liés à l’usage des substances psychoactives (SPA) comporte, selon la conceptualisation proposée par le DSM­IV et la CIM­11, deux dimensions correspondant à (1) la dépendance et (2) aux conséquences qui découlent de l'usage de SPA. Ces deux dimensions bien que distinctes, sont étroitement liées sous un modèle conceptuel bidimensionnel. Or, la sortie du DSM-5 propose une conception différente et les fusionne; nommé trouble liée à l'usage de substances (TUS), les deux dimensions précédentes sont dorénavant regroupées sous un continuum. Serait-il possible qu’une conceptualisation hybride où les deux dimensions seraient chapeautées par un supra-concept, puisqu’il pourrait s’agir d’un unique phénomène se mesurant via deux dimensions ? Ce projet vise l'évaluation des assises empiriques des deux modèles conceptuels déjà existants du TUS ainsi que d'un nouveau modèle hybride. Suite à l’élaboration de deux échelles pour mesurer les deux dimensions et en se basant sur une collecte de données (n =1009), des analyses confirmatoires (via le logiciel Amos) ont été performés afin de comparer les indices d’ajustement des trois modèles conceptuels.Les comparaisons des trois modèles lors des analyses confirmatoires indiquent que le modèle hybride hiérarchique représente un meilleur ajustement aux données recueillies que les deux autres modèles. Cette présentation souhaite ajouter une nouvelle perspective au débat conceptuel entourant les notions de dépendance et de conséquences.

Peu d’études se sont intéressées à la relation entre le sommeil et l’émergence de la personnalité à l’adolescence malgré les importants changements à ces niveaux qui ont cours durant cette période. La présente étude visait à explorer le lien entre la qualité subjective de sommeil et les traits de la personnalité chez les adolescents et de vérifier s’il s’exprime de la même façon chez les garçons et les filles. Cent-soixante-dix-neuf adolescents français âgés entre 13 et 15 ans ont complétés un questionnaire sur le sommeil (Index de qualité de sommeil de Pittsburgh) et un sur la personnalité (NEO-FFI). L’analyse des réponses indique que plus un adolescent présente un niveau élevé de neuroticisme, plus il obtient un score élevé à l’IQSP, signe d’une faible qualité de sommeil. Chez les garçons, on note que plus il est introverti, plus il perçoit sa qualité de sommeil comme étant mauvaise. Cette étude est l’une des premières à montrer un lien entre la personnalité normalement associés à certaines psychopathologies, comme la dépression et l’insomnie, et la qualité de sommeil non optimale chez des adolescents par ailleurs en bonne santé. Un suivi longitudinal de ces jeunes permettrait de vérifier si ces liens pourraient être précurseurs au développement de problèmes d’insomnie et/ou de dépression à l'äge adulte. Ceci offrirait une nouvelle piste à explorer pour mieux comprendre l’émergence des psychopathologies pour lesquelles le sommeil est aussi impliqué.

Objectifs: 1.Identifier et comparer les besoins en santé mentale (SM) des réfugiées africaines durant et après la migration; 2.Identifier les différences de statut de SM des réfugiées par rapport aux femmes dans les pays de réinstallation; 3. Créer un ensemble de documents de référence. Méthodes: Une revue de la littérature est exécutée à travers une recherche détaillée des diverses bases de données telles que MedLine, PsycINFO, et Embase. Les articles sont sélectionnés rigoureusement selon des critères prédéfinis. Les informations obtenues seront récapitulées sous forme narrative selon les directives de PRISMA et de Cochrane. Résultats Préliminaires: La violence (sexuelle et physique) dans les camps a un impact sur la SM avec des instances plus élevées de stress post-traumatique, d’anxiété et de dépression chez les femmes. La qualité et condition de vie affectent négativement la SM. Dans les pays de réinstallation, les réfugiées semblent avoir une SM inférieure aux non réfugiées et faire recours à plus de drogues psychotropes par rapport à la population générale ; quant à la consultation professionnelle, des enjeux de culture et de stigmatisation sont mis en avant. Des évènements traumatiques (durant la migration) sont liés à un taux plus élevé de dépression postpartum chez les réfugiées dans les pays de réinstallations. Implications : les résultats contribueraient à combler les manques quant à la SM d’une population ayant vécu tant d'épreuves.

La protéine PCSK9 est impliquée dans la gestion du cholestérol sanguin et cérébral. Celle-ci contrôle l’internalisation du récepteur au LDL, le principal récepteur des apolipoprotéines. Des niveaux élevés de PSCK9 diminuent l’apport en HDL aux neurones. Certains acteurs impliqués dans le cycle du cholestérol cérébral, tel que APOE-4, sont des facteurs de risque de la maladie d’Alzheimer (AD). De récentes publications ont même montré que les niveaux de PCSK9 dans le liquide céphalorachidien (LCR) sont plus élevés durant la neurodégénérescence. Nous avons donc émis l’hypothèse que les niveaux de PCSK9 et ses variants génétiques influenceraient le risque de développer l’AD via le cycle du cholestérol. Pour investiguer le risque induit par PCSK9, nous avons quantifié les niveaux protéiques de PCSK9 dans une cohorte prospective n’ayant pas la maladie (PREVENT-AD). Les résultats montrent une corrélation positive entre les niveaux de PCSK9 et des biomarqueurs de maladie chez les patients à risque de développer la pathologie. Aussi, des variants génétiques de PCSK9 corrélant à la fois avec les niveaux de cholestérol cérébraux, périphériques et avec les niveaux de PCSK9 dans le LCR ont été identifiés. Ces évidences préliminaires d’un lien entre PCSK9 et la pathogénèse de l’AD montrent que les niveaux de PCSK9 pourraient influencer la maladie. Nous espérons que la poursuite de l’investigation nous permettra de mieux comprendre la neurobiologie de la maladie d’Alzheimer.

Plusieurs études montrent que les biais cognitifs sont reliés aux troubles de santé mentale et plusieurs auteurs considèrent qu’ils font partie de la pathogenèse de ces troubles.  Les données probantes montrent qu’il est possible de réduire certains symptômes, dont les symptômes psychotiques, avec de la thérapie cognitive comportementale qui vise entre autres à réduire ces biais cognitifs  (Turner et al., 2014). Peters et al. (2010) ont créé un questionnaire de biais cognitifs qui permettrait de détecter 5 biais (sauter aux conclusions, intentionalisation, catastrophisation, raisonnement émotionnel et pensée dichotomiquereliés à la psychose. Ce questionnaire a été traduit et validé en plusieurs langues. Toutefois, le questionnaire n’avait pas encore été traduit et validé en français. Cette recherche a comme objectif de valider la structure factorielle de notre version francophone du questionnaire chez un groupe normatif, soit 600 individus recrutés sur les médias sociaux et lors de séances de cours de baccalauréat à l’Université de Montréal. Une analyse factorielle confirmatoire nous permet de conclure qu’un seul facteur prédit les résultats au questionnaire chez un groupe normatif. Ce questionnaire aide à comprendre les biais cognitifs que l’on retrouve chez les gens souffrant de troubles mentaux graves. Il pourrait donc être utilisé par les chercheurs en milieux francophones et permettre aux cliniciens de mieux orienter leurs interventions psychologiques.

L’injection in vivo d’un traceur antérograde combinée au marquage immunohistochimique pour la tryptophane hydroxylase (TpH, l’enzyme de synthèse de la sérotonine) et le transporteur vésiculaire du glutamate (VGlut3) nous a permis de caractériser le phénotype chimique, l’activité électrophysiologique ainsi que la morphologie des neurones du noyau raphé dorsal (NRD) chez le rat. L’arborisation somatodendritique et axonale des neurones injectés a été reconstruit individuellement en entièrement. Les neurones du NRD présentent une activité électrophysiologique rythmique (1-2 Hz) et une immunoréactivité pour TpH et VGlut3. Leur corps cellulaire est de taille moyenne (15-20 µm) et possède 3-5 dendrites primaires qui s’arborisent dans l’axe antéropostérieur. L’axone se dirige rostroventralement, traverse le tegmentum mésencéphalique et emprunte le faisceau longitudinal médian. Étant fortement collatéralisé, l’axone de certains neurones innerve préférentiellement les régions limbiques alors que d’autres neurones s’arborisent davantage dans les régions motrices. Pour un même neurone, l’arborisation terminale présente une organisation morphologique différente selon la structure cible. Ces données constituent la première évidence directe de la forte collatéralisation axonale des neurones du NRD. La possibilité pour ces derniers de libérer du glutamate, en plus de la sérotonine soulève la question de la distribution de ces neurotransmetteurs au sein d’un axone fortement collatéralisé.

Introduction sur les symptômes non-moteurs des patients parkinsoniens, moins connus par le publique, et point de départ de l'intérêt de l'étude du système nerveux entérique par certaines équipes de recherche afin de comprendre cette maladie.

PROBLÉMATIQUES: Cause de la maladie de Parkinson encore inconnue. Importance de comprendre les mécanismes immunitaires en jeu pour trouver une cible précise à viser afin de ne pas immunosupprimer les patients par un traitement antiinflammatoire trop large.

MÉTHODES: Études in vitro et ex vivo de lignées cellulaires et tissus de souris transgéniques (cerveau, plexus myentérique) respectivement utilisant un traitement MPTP, MPP+ ou LPS. Imagerie par microscopies confocale.

RÉSULTATS: Observation d'une activation immunitaire très rapide au niveau du plexus myentérique par la présence de cellules infiltrantes dès 24h après les injections de MPTP. Ces cellules sous formes amiboïdes perdent leur phénotype pro-inflammatoire après 72h alors qu'une polarisation des macrophages résidants vers un phénotype pro-inflammatoire est observée après 120h. Résultats au niveau du système nerveux central à compléter.

Les différentes lignées de cellules neuronales et immunitaires utilisées in vitro transportaient le APP+, un analogue fluorescent du MPP+ et présentaient un stress pxydatif accru en présence de MPP+.

CONCLUSIONS: Participation du système immunitaire inné dans les effets du MPTP et possible activation directe de ces cellules par la neurotoxine. 

Introduction: La cognition sociale désigne les fonctions permettant de prédire le comportement d’autrui par le traitement de l’information sociale. Peu d’études ont investigué l’effet de l’âge sur ces habiletés. Objectif: L’objectif est d’investiguer les changements en cognition sociale liés au processus de vieillissement normal. La performance de jeunes adultes et des sujets âgés neurotypiques est comparée. Les résultats préliminaires d’un groupe restreint de sujets ayant des déficits cognitifs légers (DCL) sont présentés pour fin de comparaison. Méthodologie: Une batterie de mesures sociocognitives a été administrée à des adultes sains et à un échantillon restreint d’adultes ayant des déficits cognitifs légers. Les scores obtenus aux épreuves ont été comparés pour déceler de possibles différences. Résultats: Les résultats de 35 jeunes adultes (Mâge = 31.5 ; ET = 7.95 ; 16 femmes), 36 sujets âgés (Mâge = 65.7 ; ET =8.2 ; 21 femmes) et 6 sujets DCL montrent des différences significatives à plusieurs épreuves, notamment en théorie de l’esprit (X2(2) = 15.729 ; p =0.00) et dans une tâche de jugement social. Conclusion: Les résultats suggèrent des différences attribuables à l’âge en ce qui a trait aux habiletés sociocognitives. Ils sont cohérents avec les études rapportant des pertes cognitives au cours du vieillissement pouvant limiter le traitement des indices sociaux. Cette batterie pourrait contribuer à identifier des déficits sociocognitifs au sein d’interventions sociales.

L’histamine est connue pour son rôle dans les réactions allergiques.  Aussi,  les inhibiteurs de ses récepteurs  et plus précisément du récepteur H1,  sont largement reconnues  pour leur efficacité dans le traitement des symptômes relier au rhum de foins et autre allergies.  Plus récemment d’autres récepteurs de l’histamine ont été découverts ayant une tout autre pharmacologie.  En particulier le récepteur histaminique 3 (H3)  dont les inhibiteurs présenteraient des  actions intéressantes dans les domaines de la cognition et de l’apprentissage.  Suite a une série d’hypothèses en ce sens un certains nombre d’antagonistes spécifiques aux récepteurs H3 furent développés dans nos laboratoires pour tester ces hypothèses et dans le but de découvrir une nouvelle classe de médicament pour venir en aide aux patients atteins de la maladie d’Alzheimer.  Nous discuteront ici de la provenance et de l’optimisation de récents inhibiteurs spécifique au récepteur H3 et de leurs effets positifs sur des modèles in-vivo de reconnaissance d'objets nouveaux chez la sourie. 



La personnalité est considérée comme un ensemble de patrons de réponses comportementales, émotionnelles et de pensées d’un individu, qui sont durables et stables. Elle se cristallise à la fin de l’adolescence. Elle peut toutefois entrainer des problèmes dans les relations interpersonnelles, de la souffrance et/ou une altération du fonctionnement. On parle alors de trouble de la personnalité (TP). Dans la foulée de la publication du DSM-V, le Personality Inventory for DSM-V (PID-5) a été présenté comme une nouvelle mesure de la personnalité. Il s’agit d’un questionnaire auto rapporté permettant d’évaluer la personnalité selon 25 facettes. L’objectif de cette étude est de vérifier si les facettes constituant cinq des troubles de la personnalité proposés dans l’annexe 3 du DSM-V, sont adéquatement mesurées par le PID-5 chez les adolescents. Pour se faire, 80 étudiants de première année inscrits au Collège Jean-de-Brébeuf ont rempli le PID-5 et le Million Adolescent Clinical Inventory (MACI). Des modèles de régression ont été utilisés pour évaluer chacun des cinq TP présents à l’annexe 3 du DSM-V (évitant, narcissique, état limite, antisocial et obsessif-compulsif) en fonction du pointage obtenu sur l’échelle du MACI, évaluant chacun de ces types de personnalité. Les résultats de l’étude nuancent la présence ou l’absence de certaines facettes dans les construits que mesure le MACI. Plusieurs pistes de réflexion sont proposées pour expliquer ces résultats.

La rivalité binoculaire se produit lorsque l’on présente de façon dichoptique des stimuli différents à chaque œil. Ce phénomène perceptif sous-tend plusieurs mécanismes neuronaux impliqués dans la conscience visuelle pour lesquels il n'existe à ce jour aucun consensus scientifique. La théorie de la compétition interoculaire privilégie un rôle déterminant des aires de bas niveau du système visuel tandis que la théorie de la compétition des percepts soutient que le phénomène est induit par les aires de haut niveau. Le rôle de l’attention, encore méconnu, a été étudié dans le cadre de cette étude. Dans une tâche expérimentale psychophysique basée sur le paradigme de permutation (Logothetis et al., 1996), comportant une condition sans attention et une condition avec attention, treize participants devaient rapporter la dynamique perçue (permutation rapide, stabilité, ambiguïté) lorsqu’on leur présentait dichoptiquement des stimuli à +45° et -45° de 1.4 et 10 degrés d’angle visuels. Les résultats de l’étude mettent en évidence, dans la condition sans attention, des dynamiques spécifiques dépendant de la taille du stimulus (majorité de stabilité perçue pour les grands stimuli vs majorité de permutation pour les petits stimuli). D’autre part, il existe une modulation significative de l’attention pour les stimuli de grande taille uniquement. Ces résultats suggèrent une modulation préférentielle de l’attention sur les aires de haut niveau plutôt que sur les aires de bas niveau.

ProblématiqueL’évaluation neuropsychologique traditionnelle consiste à administrer des tests standardisés. Ce format de type « laboratoire » rend difficile la prédiction des comportements tels que vus dans le quotidien. Pour contourner ces difficultés de représentativité, il importe de revoir la structure des tests. Pour ce faire, la situation d’évaluation doit se rapprocher davantage du quotidien. Pour ce faire, la réalité virtuelle (RV) est un bon outil pour relever ce défi, permettant de reproduire la réalité quotidienne sans rien perdre de la standardisation de la mesure. Cependant, pour être en interaction dans la RV, il faut négocier avec des interfaces pouvant créer une surcharge cognitive.  ObjectifDéterminer le degré de surcharge cognitive crée par le VMT.Méthode  8 participants ont été recrutés. L’étude comportait deux phases : l’administration de tests psychométriques et l’expérimentation avec le VMT.Résultats  Au terme de cette préexpérimentation, la tâche crée peu de surcharge cognitive et de frustration et il existe des liens significatifs entre le temps passé dans certaines pièces et la charge cognitive.Discussion Plus une personne réalise de tâches dans un espace données, plus la charge est élevée sur les plans physiques et cognitifs. Les limites sont liées à la taille de l’échantillon de même qu’aux difficultés techniques survenues en cours d’évaluation. La prochaine étude considérera l’effet de la surcharge inhérente à la RV sur la validité de la tâche.



L'étude a pour but de caractériser le profil spatiotemporel du champ récepteur des neurones de l’aire 21a du chat. Des enregistrements extracellulaires ont été effectués dans l’aire 21a de chats anesthésiés. Le stimulus visuel consistait en une séquence aléatoire de présentations de carrés lumineux et sombres (4x4 deg, 35 ms). Des profils spatiotemporels de premier ordre de 27 neurones ont été obtenus par analyse de corrélation inverse. L'analyse spatiale a révélé que la plupart des neurones ont présenté des sous-champs lumineux qui étaient plus grands que les sombres (316,7 ± 42,9 vs 168,8 ± 32,5 deg2, p< 0.05, T Student) et que, pour la plupart des cellules (25/27), les sous-champs se chevauchaient. En outre, la probabilité maximale d’apparition de potentiels d’action était plus élevée pour les sous-champs lumineux que pour les sombres (0,04 ± 0,008 vs 0,02 ± 0,003, p< 0.05, T Student). L’analyse temporelle a montré que l’activité des sous-champs était en partie synchrone tout en révélant que la probabilité maximale d’apparition de potentiels d’action du sous-champ lumineux était obtenue avec une latence plus courte que pour leurs homologues sombres (58,3 ± 11,2 vs 87,5 ± 17 ms, p< 0.05, T Student). Les profils obtenus dans l’aire 21a diffèrent sensiblement de ceux trouvés dans les aires latérales suprasylviennes et dans V1, soutenant l’hypothèse que cette région corticale traite l’information visuelle d’une façon distincte d'autres aires visuelles.

La maladie de Huntington (MH) est une maladie neurodégénérative autosomique dominante causée par une expansion polyglutamique de la protéine huntingtine. Au niveau cellulaire, MH est caractérisée par un clivage protéolytique, le repliement et l'agrégation de la protéine huntingtine, menant à la mort neuronnale, principalement dans le striatum, mais aussi dans d'autres structures cognitives. Les agrégats de protéines tau hyperphosphorylées sont caractéristiques d'une classe de maladie neurodégénérative appelée tauopathie. MH n'est pas une tauopathie, mais plusieurs articles rapportent une pathologie tau chez les patients MH. Ces observations nous on incité à émettre l’hypothèse que la pathologie Huntington pourrait favoriser l'hyperphosphorylation de tau. Pour tester cela, nous avons utilisé la souris R6/2, un modèle de MH, et analysé la phosphorylation de tau avant (3 semaines) et après (10 semaines) l'apparition des symptômes de MH. Les souris R6/2 de 10 semaines affichent une importante hyperphosphorylation de la protéine tau sur de nombreux épitopes. Suite à l’analyse des phosphatases spécifiques de tau, une dérégulation à la baisse de la PP2B chez les souris de 10 semaines a été rapportée. Nos données suggèrent que, dans les souris R6/2, la protéine huntingtine mutante conduit à une dérégulation de la PP2B et, en conséquence, à une hyperphosphorylation de tau ; la pathologie tau vu dans la MH pourrait donc, dans une certaine mesure, découler d’une dérégulation de PP2B.

La maladie de Parkinson (MP) est la maladie neurodégénérative la plus commune après la maladie d’Alzheimer. Une grande hétérogénéité est observée dans la présentation clinique des syndromes parkinsoniens, dont une forme typique de MP et des parkinsonismes atypiques (PA).

Actuellement, la physiopathologie de ces maladies est encore mal identifiée, et aucun biomarqueur n’existe pour poser un diagnostic positif ni un diagnostic différentiel de la MP et des PA. En conséquence, des patients pourraient recevoir un mauvais diagnostic et donc une prise en charge non adaptée à sa maladie.

Afin d’identifier des biomarqueurs dans ces parkinsonismes, nous utilisons une approche multiomique alliant la génomique, la transcriptomique, l’épigénétique, ainsi que la protéomique. Notre population d’étude à qui nous effectuerons des prélèvements sanguins, est composée de patients atteints de MP, de PA (AMS, PSP et PC), et de contrôles sains. Nos analyses se feront sur les cellules mononucléées sanguines. Notre première cohorte d’étude incluant 10 patients MP, 2 patients MSA et 1 patient PSP dont nous avons séquencé leur ADN nous a permis de retrouver les variants génétiques susceptibles d’avoir un impact au niveau transcriptomique et sur le profil de méthylation de l’ADN, que nous confirmerons prochainement.

Nos résultats pourraient apporter plus de compréhension sur les mécanismes de la MP et des PA, compréhension qui sera contributive pour les futures recherches thérapeutiques.

La céruloplasmine (CP) est une protéine à cuivre
dont l’activité ferroxydasique en fait un régulateur du métabolisme du fer. La
CP pourrait avoir d’autres rôles dans le cerveau. In vitro, elle induit
l’agrégation de neurones nouvellement différenciés de cellules souches de type
embryonnaire, les cellules P19, et stimule le clivage de la protéine reeline en
son fragment de 300K. Ces deux actions suggèrent un rôle potentiel de la CP
dans le développement du cerveau. Nous avons montré que l’inhibiteur de
trypsine de la fève de soya (SBTI) et l’aprotinine (Apro), des inhibiteurs
extracellulaires de protéases à sérine, inhibent les deux actions neuronales de
la CP. Pour mieux comprendre les relations entre protéases et actions de la CP,
nous avons évalué des aspects cinétiques de l’effet du SBTI et de l’Apro, et
testé l’action d’inhibiteurs de protéases plus spécifiques. L’agrégation
induite par la CP est installée à 8h de traitement. Le clivage de la reeline se
remarque à partir de 12h. Ajoutée au début du traitement, la combinaison
SBTI+Apro inhibe les deux actions de la CP. Ajoutée après 1h, la combinaison
inhibe seulement le clivage de la reeline. Des convertases et l’activateur
tissulaire du plasminogène ont des rôles dans le développement du cerveau mais
des inhibiteurs de ces protéases n’ont pas affecté les actions neuronales de la
CP. Le SBTI et l’Apro restent pour le moment des outils uniques pour l’étude
des protéases impliquées dans les actions neuronales de la CP.

Contexte : La régulation émotionnelle permettrait d’influencer l’ampleur et la durée de la réponse émotionnelle afin d’atteindre ses objectifs. La réévaluation cognitive, qui consiste en la réinterprétation du contexte, est une stratégie volontaire permettant de comprendre la régulation émotionnelle en contexte expérimental. Néanmoins, très peu d’études ont tenté de déchiffrer les mécanismes électro-corticaux accompagnant ces processus complexes. De par sa capacité à décortiquer la dynamique temporelle de la régulation, l’électroencéphalogramme quantitatif (EEGq) a révélé l’implication du rythme thêta (3 à 8 Hz) en préfrontal en lien avec le contrôle cognitif. L’objectif était donc d'étudier le rôle du rythme thêta dans la régulation émotionnelle avec un EEGq. Méthode : 24 sujets sains ont effectué une tâche de réévaluation cognitive d’images aversives tandis que leur activité EEG a été enregistrée en continu. Les modulations du rythme thêta, révélées par l’EEGq, ont été mises en relation avec le succès de la régulation et une localisation de sources a permis d’estimer leurs générateurs neuronaux des oscillations. Résultats : La réévaluation cognitive est associée à une augmentation de l’activité thêta dans les régions frontales. La pertinence des oscillations thêta comme marqueur d’une régulation réussie pourrait amener à de nouvelles options thérapeutiques pour les troubles mentaux présentant une régulation perturbée.

L'habenula, une petite région du mésencéphale, attire de plus en plus l'attention depuis la découverte récente faite chez les rongeurs selon laquelle les effets antidépresseurs de la kétamine dépendent de manière importante de son action sur l'habenula. Cela suggère un rôle pour l’habenula dans le traitement de la dépression. Afin de confirmer ce rôle chez l’humain, des travaux ont étudié le cerveau de participants atteints de dépression avant et après qu’ils aient reçu divers traitements. Ces travaux cherchent à vérifier si l’habenula subit des changements fonctionnels et structurels à la suite de différents traitements. Cette étude vise à faire la revue de cette littérature. 



Méthodologie

Une recherche a été effectuée avecPubMed en avril 2023. Pour être inclus, les articles devaient administrer un traitement contre la dépression et mesurer ses effets sur l’habenula. Les titres et les résumés de 76 articles ont été passés en revue et 6 ont été inclus dans la revue. 



Résultats

Les résultats de deux études suggèrent que le volume de l’habenula augmente lorsque la dépression est traitée. De plus, le fait de traiter la dépression avec la stimulation cérébrale profonde du cortex cingulaire augmente la connectivité fonctionnelle au repos entre l'habenula et plusieurs régions du cerveau impliquées dans l’étiologie de la dépression. 



Discussion

L’habenula semble être une composante essentielle dans la « circuiterie » impliquée dans le traitement de la dépression.

L’adolescence est la dernière période critique de développement, entre autres au niveau de la personnalité et de la modification du sommeil. Notre étude visait à documenter les liens peu connus entre les traits de la personnalité en maturation et les habitudes de sommeil changeantes chez les adolescents en bonne santé, ceci en tentant de comprendre l’effet modulateur des différences sexuelles tout en contrôlant pour le stade de puberté atteint. Âgés entre 13 et 15 ans, 179 adolescents français ont complété un questionnaire sur la personnalité (NEO-FFI) et ont répondu à des questions sur leur sommeil. Les analyses suggèrent que les garçons et les filles ont des relations dissemblables entre leur horaire de sommeil et leurs traits de personnalité. Les garçons ayant une plus courte durée de sommeil et une heure de coucher plus tardive durant la fin de semaine avaient des traits de neuroticisme plus prononcés, mais ces liens étaient inversés chez les filles. L’introversion était pour sa part associée à une plus courte durée de sommeil uniquement chez les garçons, alors qu’aucune relation avec ce trait n’était présente chez les filles. En somme, certains traits de personnalité associés à l’insomnie et à la dépression semblent être influencés par le sommeil à l’adolescence. Des études futures sont requises pour vérifier si ces relations se maintiendront dans le temps et participeront à la cristallisation de la personnalité et au développement de psychopathologies à l’âge adulte. 

Les cellules souches hématopoïétiques (CSHs) sont des cellules immatures possédant la capacité d’auto-renouvèlement et de multi potence. Au sein du système immunitaire, les CSHs sont les principales productrices de globules blancs qui sont les cellules responsables de combattre les agents pathogènes lors d’une infection. Suite à l’induction d’une réponse inflammatoire, comme lors d’une infection ou suite au déclenchement d’une réponse autoimmune, ces cellules sont alors sollicitées. C’est d’ailleurs ce que nous avons observé lors de nos travaux menés à l’aide d’un modèle murin de la sclérose en plaques, l’encéphalomyélite expérimentale autoimmune (EAE). Nous avons démontré que l’interleukine-1, un médiateur protéique de l’inflammation, a un impact critique sur le développement de l’EAE. Curieusement, la protéine réceptrice (récepteur) de l’interleukine-1 est fortement exprimée à la surface de certaine CSHs, suggérant du même coup que ce signal pourrait participer activement aux étapes menant au développement de la maladie. De plus, le fait de retrouver des CSHs au sein des lésions qui apparaissent dans la moelle épinière des souris EAE, suggère que ces cellules pourraient exercer des effets locaux dans le système nerveux inflammé. Bref, cette étude vise à élucider le rôle thérapeutique et pathologique des CSHs dans l’EAE afin de mieux comprendre le comportement de ces cellules souches et progénitrices dans le contexte d’autoimmunité applicable à l’homme.

Cette recherche vise l'étude des relations entre le style d’attachement, le soutien social, les symptômes post-traumatiques et le fonctionnement global chez des individus canadiens-français aux prises avec un trouble de stress post-traumatique (TSPT). Cent patients ayant un TSPT ont été recrutés dans une clinique externe de psychiatrie. Les résultats indiquent qu’un style d’attachement sécure est associé à moins de symptômes post-traumatiques et à un niveau global de fonctionnement plus élevé. Une quantité adéquate/élevée de soutien social est associée à moins de symptômes post-traumatiques et à un meilleur niveau global de fonctionnement. Une qualité adéquate/élevée de soutien social serait aussi associée à moins de symptômes post-traumatiques et à un meilleur niveau global de fonctionnement. En considérant la combinaison quantité et qualité du soutien social, il semblerait que l'aspect qualitatif du soutien social soit minimalement nécessaire pour une moindre symptomatologie psychotraumatique alors que l'aspect quantitatif du soutien social serait minimalement nécessaire pour assurer un meilleur niveau global de fonctionnement. Les résultats indiquent toutefois qu'il ne semble pas y avoir d’effet combiné du style d’attachement et du type de soutien social sur les symptômes post-traumatiques et le fonctionnement global. Les résultats viennent confirmer l’hétérogénéité de la population ayant un TSPT et ouvrent la voie à une prise en charge psychothérapeutique bonifiée. 

Un examen systématique des études publiées entre 2000-2015 ayant examiné l’évolution à long terme des troubles liés à l’utilisation des substances (TUS) légales et illégales (alcool, drogues) a été effectué. La moyenne globale pondérée pour les taux de rémission, le taux annualisé ainsi que la durée moyenne de consommation avant la rémission ont été calculés. Une analyse de sous-groupe et une méta-régression ont été réalisées afin d’explorer l'association entre les taux de rémission des études et des variables clés sélectionnées. Sur les 8855 études identifiées, 21 répondaient aux critères d'admissibilité. Les résultats obtenus révèlent que 35,0% à 54,4% des personnes avec un TUS atteignent la rémission après une période moyenne de suivi de 17 ans. Le taux annualisé rapporte qu’une personne sur dix à une sur 15 atteint la rémission par année. Les études avec les taux de rémission les plus élevés sont celles ayant les plus longues périodes de suivi, et celles avec des taux de rétention les plus faibles. Nos résultats soutiennent la thèse selon laquelle les TUS sont plus susceptibles d'être considérés comme des troubles de long terme ou "chroniques" pour un peu plus de la moitié des individus. Par conséquent, la conception de services de soins devrait tenir compte de la nature prolongée de ces troubles, et notamment des modèles de gestion de cas ou de soins chroniques devraient faire partie de l'offre de soins pour les individus atteints de TUS à risque d’évolution chronique.

Le tempérament est un facteur de risque important dans le développement de l’anorexie mentale, mais son implication dans l’évolution de ce trouble demeure peu documentée. Or, une meilleure compréhension des liens entre les traits de tempérament et l’évolution  permettra de mieux comprendre les différents profils et améliorer l’intervention. Cette étude vise à décrire les traits de tempérament d’un groupe d’adolescentes présentant une anorexie mentale au moment du diagnostic (T1) et d’identifier les traits de tempérament les plus fortement associés à l’évolution du trouble un an plus tard (T2). Les traits de tempérament sont évalués par le Temperament and Character Inventory et la variable d’évolution est formée des échelles de risque de désordre alimentaire et d’ajustement psychologique du Eating Disorder Inventory. Les résultats indiquent que le trait d’évitement de la punition est associé positivement et significativement au risque de désordre alimentaire (r = 0,387, p < 0,05) au T2 et à l’ajustement psychologique (r = 0,591, p < 0,01) au T2. Seul le trait d’évitement de la punition permet de prédire l’évolution des adolescentes présentant une anorexie mentale (p < 0,05). La prédiction de l’évolution du trouble est faible avec une variance de 15%. Ces résultats indiquent que lorsque les adolescentes présentent un profil de tempérament marqué par l’évitement de la punition (ex : isolement social, anxiété), l’évolution de l’anorexie mentale s’avère plus défavorable.

Problématique : Les femmes ayant vécus des agressions sexuelles (AS) peuvent présenter des symptômes de reviviscence traumatique au moment de la période périnatale (Halvorsen et al., 2013). Considérant qu’environ une femme sur cinq a vécu une AS au Québec (Hébert et al., 2009), l’adoption de pratiques sensibles à ce type de trauma dans le contexte des soins périnataux est primordiale.

Objectif : Explorer les perceptions et préférences des femmes au sujet des soins reçus au cours de la période périnatale en lien avec leur bien-être psychologique, et examiner si celles-ci se distinguent selon que les femmes aient vécu, ou non, une AS dans leur vie.

Méthodologie : 158 mères d’un enfant de 2 ans et moins ont répondu à un sondage en ligne au cours de l’automne 2019. Elles ont complété des mesures portant sur leur vécu d’agression sexuelle, ainsi que sur leurs perceptions et préférences quant aux soins reçus durant la période périnatale.

Résultats préliminaires : Que ce soit durant leur grossesse, leur accouchement ou les jours suivants celui-ci, les mères rapportent davantage de pratiques ayant pu contribuer à favoriser leur bien-être psychologique, que de pratiques ayant pu diminuer leur bien-être. Des analyses qualitatives permettront d’identifier les pratiques les plus et les moins appréciées par les femmes, selon qu’elles aient, ou non, été exposées à une AS dans sa vie.

Conclusion : Cette étude permettra de faire des recommandations aux professionnels de la santé.

L’estradiol en se liant aux récepteurs des œstrogènes (ER) α et β induit un effet neuroprotecteur pour contrer les dommages à la voie nigrostriée. Le rôle du nouveau récepteur des œstrogènes couplé à une protéine G (GPER1) dans l’effet protecteur de l’estradiol reste à investiguer ainsi que l’interaction entre les ERs et le GPER1. Les mesures des concentrations de dopamine ainsi que la liaison spécifique aux transporteurs de la dopamine montrent que l’agoniste spécifique du GPER1, le G1, est aussi puissant que l’estradiol à protéger les terminaisons et les corps cellulaires dopaminergiques chez la souris traitée avec le MPTP, pour modeler la maladie de Parkinson. L’antagoniste du GPER1, le G15, bloque complètement l’effet de l’estradiol au striatum et partiellement à la substance noire, montrant un rôle important de ce récepteur dans la neuroprotection. L’effet protecteur de l’agoniste du ERα est aboli en présence de l’antagoniste du GPER1, indiquant une collaboration entre ces deux récepteurs. La protection induite par l’agoniste du GPER1 n’est pas perdu en présence de l’antagoniste des ERs, montrant que l’effet protecteur du GPER se fait indépendamment des ERs. Nos résultats présentent un nouveau mécanisme d’action de l’estradiol et supportent qu’une interaction unidirectionnelle est présente entre le ERα et le GPER1. Étant un récepteur non-féminisant avec des propriétés neuroprotectrices, le GPER1 est une stratégie alternative intéressante à l’utilisation des œstrogènes.