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Les personnes vivant dans les pays en conflits subissent divers traumatismes qui occasionnent des troubles de santé mentale. Le PTSD est le trouble le plus couramment étudié en relation avec les atrocités de la guerre avec une prévalence de 31% à 92% chez les réfugiés. Malgré sa prévalence, l’aide d’urgence ne comble que les besoins de base des victimes de guerre. Pire encore, les thérapies efficaces dans la prise en charge des civils traumatisés ne sont pas connues. Le but de cette étude est donc d’identifier les thérapies cognitives (TC) efficaces dans la prise en charge psychologique des civils traumatisés pendant la guerre.

Pour cette raison, une revue systématique a été conduite en recherchant les essais cliniques évaluant l’efficacité des TC dans la population d’intérêt. 9 articles ont été inclus dans cette étude avec un total de 480 participants. 2 types de TC ont été identifiées: la «Cognitive Behavioral Therapy (CBT)» et la «Narrative Exposure Therapy (NET)». L’analyse principale révèle que les 2 thérapies sont efficaces dans la prise en charge du PTSD chez les civils traumatisés de guerre (effect size Z = 2.44, p=0.01), la CBT étant la plus efficace des deux (p = 0.00001).

La CBT et la NET semblent être des traitements prometteurs dans la population d’intérêt puisqu’elles réduisent significativement la sévérité du PTSD. Il serait bien d’évaluer l’effet du genre dans le succès des TC et d'homogénéiser les caractéristiques des interventions proposées aux populations.

Le polyphénol epsilon-viniférine (viniférine) est reconnu pour ses effets anti-cancer, cardioprotecteurs et anti-inflammatoires. Des travaux suggèrent qu’il possède des propriétés antioxydantes visant à réduire le stress oxydant pouvant causer la mort cellulaire. Cependant, son rôle dans les neurones est méconnu. Il est connu que de contrer le stress oxydant peut prévenir la dégénération des neurones dopaminergiques (DAergiques), caractéristique de la maladie de Parkinson (MP). Le but de notre étude était donc d’évaluer le potentiel neuroprotecteur de la viniférine dans des neurones dopaminergiques PC12. Les cellules PC12 étaient différenciées en neurones DAergiques, puis prétraitées avec la viniférine. Les PC12 DAergiques étaient ensuite traitées avec une des neurotoxines pro-oxydantes suivantes : 6-hydroxydopamine, paraquat, 1-méthyl-4-phénylpyridinium. La cytotoxicité était mesurée par la quantification de la lactate déshydrogénase relâchée dans le milieu extracellulaire par les neurones endommagés. En parallèle, la survie cellulaire était mesurée par la quantification de la réduction du sel de tétrazolium XTT par les cellules vivantes. La viniférine a protégé les PC12 DAergiques de la cytotoxicité induite par toutes les neurotoxines, ainsi promouvant leur survie. Ces résultats démontrent pour la première fois un rôle neuroprotecteur de la viniférine sur des neurones DAergiques et sont donc importants pour élaborer des stratégies de prévention de la MP.

Lorsqu’une mémoire négative est réactivée, donc rappelée, elle peut être modulée par les hormones de stress. En effet, des niveaux élevés d’hormones de stress augmentent l’amplitude de la mémoire négative réactivée. Les études ont surtout étudié les mémoires négatives, mais il importe d’examiner si les mémoires positives réactivées sont malléables par l’exposition à un stress. Ceci pourrait avoir des implications dans le domaine de la toxicomanie qui est associée à une surconsolidation de la mémoire hédonique (liée au plaisir). 17 fumeurs ont été recrutés afin d’étudier si les mémoires hédoniques liées au tabagisme sont modulables par l’exposition à un stress psychosocial. Les participants étaient exposés à 30 mots (15 mots positifs liés au tabac et 15 mots neutres non liés au tabac). Deux jours après, ils devaient faire un rappel libre des mots (réactivation). Ils étaient ensuite assignés à un stress psychosocial (groupe stress) ou une condition non-stressante (groupe contrôle). Immédiatement après, les participants rappelaient les mots à nouveau. Le stress subjectif et le craving (envie de fumer) étaient évalués à plusieurs reprises. Comparativement au groupe contrôle, le groupe stress avait des niveaux plus élevés de stress subjectif et de craving suivant l’exposition au stress. Les mots liés au tabac étaient mieux rappelés que les mots neutres, mais les deux groupes performaient similairement, suggérant que le stress ne modulait pas les mémoires hédoniques réactivées.

Plusieurs études sur la maladie de Parkinson (MP) ont permis d’identifier un déficit langagier pragmatique (i.e. l’utilisation du langage dans un contexte précis de communication), plus spécifiquement de la compréhension du langage non littéral (LNL). Un déficit de théorie de l’esprit (TE) et des troubles exécutifs seraient également présents dans cette maladie et pourraient être associés aux troubles de compréhension du LNL. Objectifs: Le but de cette étude est de vérifier la présence de tels déficits dans la MP et s’il existe une association entre les trois. Méthode : Dans notre étude, 15 participants atteints de la MP et 17 participants contrôles ont été évalués avec une tâche de compréhension du LNL, une tâche de TE et ils ont également complété une batterie de tests évaluant les fonctions exécutives. Résultats : Le groupe atteint de la MP a obtenu des scores significativement plus faibles que le groupe contrôle aux tâches évaluant la TE et la compréhension du LNL. Une corrélation significative a été observée entre les scores obtenus à ces deux tâches. Les résultats de cette étude ont également démontré une association entre la compréhension du LNL et la flexibilité mentale. Discussion : Des déficits de compréhension du LNL et de TE sont présents dans la MP. De plus, nos résultats apportent une évidence en faveur d’une relation entre ces déficits chez les personnes atteintes de la MP. Il serait intéressant de vérifier s’il existe une association entre la compréhension du LNL, la TE et les fonctions exécutives à des stades plus avancés de la maladie.

L’état de stress post-traumatique (ÉSPT) afflige approximativement une personne sur dix ce qui en fait un des problèmes de santé mentale les plus répandus. Il est fréquent que ces personnes présentent des difficultés à intégrer les souvenirs traumatiques et cela peut transparaitre au moment où elles tentent de raconter le narratif de l’évènement traumatique (ÉT). Malgré le foisonnement d’hypothèses suggérant une forte relation entre les caractéristiques du souvenir traumatique et les symptômes d’ÉSPT, peu d’études empiriques ont abordé la question. L’objectif de cette étude consistait à évaluer si certaines caractéristiques du narratif de trauma permettent de prédire le niveau de symptômes. Il était postulé qu’un niveau de symptomatologie élevée serait prédit par une faible cohérence du récit narratif de l’ÉT, peu d’évènements internes et peu de détails. Pour vérifier cette hypothèse, 44 femmes et 22 hommes ayant reçu un diagnostic ont relaté leur ÉT avant le début d’une intervention psychologique. Les caractéristiques des ÉT ont été évaluées grâce à un système d’analyse de contenu (Foa et al, 1995). Les résultats montrent que la cohérence et les évènements internes ne sont pas liés avec la symptomatologie d’ÉSPT. La longueur du narratif semble être la seule caractéristique significativement liée à l’intensité de la symptomatologie de l’ÉSPT. Ainsi, plus l’individu peut élaborer en racontant son récit, moins il présente de symptômes de l’ÉSPT.

Les opiacés sont les analgésiques les plus efficaces pour le traitement des douleurs sévères. Ces analgésiques ciblent spécifiquement les récepteurs opioïdes delta (ROD). Les études ont révélé que le ROD, la protéine G et certains effecteurs atteignent la membrane comme une unité de signalisation ce qui implique que les protéines régulatrices de ce récepteur, comme la β-arrestine (βarr), sont probablement recrutées aux complexes plutôt qu’aux récepteurs isolés. Si cela est vrai, on estime que la désensibilisation du ROD est influencée par ses partenaires d'interaction.

Pour comparer la régulation des RODs exprimés seuls ou associés à la protéine G et l’effecteur Kir3, des essais BRET, ELISA et d’immunocytochimie ont été réalisés.

Nos résultats montrent que le ROD, la protéine G et Kir3 restent associés suite à une activation soutenue (30 min) avec l'agoniste SNC-80 (1µM). La βarr est recrutée vers l'extrémité C-terminale de ROD et à proximité du dimère Gbetagamma et Kir3 ce qui cause l’internalisation de ROD et Kir. La présence de Kir3 au sein du complexe contenant ROD et la protéine G a) diminue l’affinité de recrutement de βarr vers ROD et b) diminue le taux de recrutement de βarr vers le dimère Gbetagamma causant ainsi une augmentation au niveau de l’internalisation et de recyclage du récepteur. Prises ensemble, ces données indiquent que le ROD est régulé d’une manière différentielle qui dépend de la composition du complexe dans lequel il est exprimé.

La présente étude a pour but de démontrer l’effet de la roténone, un pesticide utilisé en agriculture biologique et étroitement lié à une augmentation du risque de développer la maladie de Parkinson, sur les neurones du système dopaminergique du poisson zèbre (Danio rerio). Suite à l’administration de concentrations sub-léthales de roténone à des larves de poissons zèbres transgéniques exprimant la protéine fluorescente verte sous le même promoteur que leurs transporteurs sélectifs de dopamine, leurs neurones encéphaliques furent examinées sous un microscope fluorescent afin de caractériser tous changements au réseau de neurones dopaminergiques. Parallèlement, des tests de locomotion furent effectués sur ces larves afin de quantifier les modifications comportementales des larves traitées avec de la roténone. Finalement, l’expression de gènes étroitement associés aux neurones dopaminergiques fut étudiée par réaction en chaîne par polymérase quantitative afin de tenter de déceler un changement des niveaux d’expression génique suite à une exposition des larves à la roténone. Les résultats préliminaires obtenus tendent à démontrer une diminution considérable du nombre de neurones dopaminergiques encéphaliques et de la locomotion chez les larves exposées à la roténone. Une diminution de l’expression des gènes associés aux neurones dopaminergiques semble aussi être observable, mais nous poursuivons présentement ces études afin d’atteindre une signification statistique appréciable.

Connu notamment pour ses effets anticancéreux, cardioprotecteurs et anti-inflammatoires, le polyphénol epsilon-viniférine (viniférine) est un dimère d’un autre polyphénol bien connu, le resvératrol. Plusieurs travaux suggèrent qu’il possède, comme le resvératrol, des propriétés antioxydantes pouvant réduire la production d’espèces réactives de l’oxygène, causant le stress oxydatif et la mort cellulaire. Cependant, son potentiel est loin d’être investigué dans les neurones. Selon de récentes découvertes, une baisse du stress oxydatif peut prévenir la destruction des neurones dopaminergiques, mécanisme caractéristique de la maladie de Parkinson (MP). Dans ce contexte, nous souhaitons évaluer le potentiel neuroprotecteur de la viniférine dans des neurones dopaminergiques issus de cellules PC12 neuronales. Ces cellules sont prétraitées au resvératrol, à la viniférine ou un mélange des deux, puis traitées avec la neurotoxine pro-oxydante 6-hydroxydopamine (6-OHDA). À partir de cela, la cytotoxicité et la survie cellulaire sont mesurées par dosage colorimétrique. Finalement, pour l’évaluation de l’apoptose, il y a détermination du taux de cellules apoptotiques et évaluation de l’expression protéique de la caspase-3 et de PARP. Nos résultats démontrent que la viniférine protège les neurones PC12 de la cytotoxicité et de l’apoptose provoqués par la 6-OHDA. De ce fait, la viniférine semble être une molécule intéressante dans l’élaboration de stratégies de prévention de la MP.

IMPORTANCE : Les benzodiazépines (BZD) sont parmi les médicaments les plus prescrits au monde. Ils sont associés à un potentiel de conséquences négatives importantes pour la santé lorsque pris à long terme et sont difficiles à arrêter.

OBJECTIF : Évaluer le rôle thérapeutique de la kétamine dans l’arrêt et le contrôle des symptômes de sevrage de BZD à l’intérieur d’un échantillon de patients souffrant de dépression résistante au traitement.

METHODOLOGIE : Étude de cohorte ambidirectionnelle à groupe unique avec suivi longitudinal prospectif de patients souffrant de dépression résistante au traitement, dont les BZD ont été systématiquement interrompus lors d’une cure de traitement par kétamine à l'Institut universitaire en santé mentale Douglas. Des statistiques descriptives, ainsi qu’un modèle de courbe de croissance latent (LGM), ont été utilisés pour évaluer la trajectoire clinique et les symptômes de sevrage.

RÉSULTATS : Un total de 22 patients a été recruté. À la fin du traitement de kétamine de 4 semaines, 20 patients (91 %) ont réussi à arrêter leur BZD (confirmé par analyses d'urine). Ces patients n'ont pas expérimenté d'augmentation significative de leurs symptômes d'anxiété, de dépression, de trouble du sommeil ou de suicidalité pendant la période de sevrage aiguë. Au cours du suivi (durée moyenne de 12 mois), 64 % des patients étaient toujours abstinents.

Cette étude fournit les premières preuves scientifiques sur le rôle potentiel de la kétamine dans la déprescription de BZD.

L’Échelle Barratt d’impulsivité (BIS-II) comprend 30 items qui théoriquement mesurent six facteurs de premier ordre et trois de deuxième ordre. Récemment, un nouvel arrangement proposé par Ireland et Archer (2008) suggère une meilleure validité de construit. À partir d’analyses factorielles exploratoire et confirmatoire et à l’aide d’un large échantillon (n=1103), ils démontrent une structure tridimensionnelle satisfaisante pour les hommes, mais le modèle diffère chez les femmes. La présente recherche teste la validité de cette structure révisée sur un échantillon de 506 québécois-es de 18 à 61 ans, afin de l’explorer dans le contexte culturel québécois. À l'étape de l'extraction des facteurs, on conclut qu'une analyse à six facteurs semble plus appropriée [2 items sans saturation importante (Sf<0,40); 3 items complexes] qu'à 3 facteurs [9 items sans saturation importante (Sf<0,40); 4 items complexes], considérant l’échantillon à l'étude. Les résultats de l'analyse confirmatoire (χ2(344) = 906,39 [P<0,01]; RMSEA=0,057; GFI=0,90; AGFI=0,86; CFI=0,81; SRMR=0,058) sont acceptables, mais moins impressionnants qu'à l'étude susmentionnée. La matrice de covariance résiduelle suggère qu’au moins six items devraient être modifiés pour améliorer la validité du construit étudié pour qu'on puisse l'utiliser au domaine clinique, au Québec. D'autres études devraient proposer de nouvelles formulations de ces items et re-tester la validité de ce modèle en contexte québécois.



Problématique : Accentués par la pandémie de COVID-19, les problèmes liés au bien-être psychologique des étudiants en sciences infirmières sont importants et affectent leur performance. Des interventions de soutien par les pairs ont montré des effets sur le bien-être psychologique, mais peu ont été évaluées en contexte universitaire. Dans ce contexte, la thérapie cognitive comportementale, la méditation de pleine conscience et la relaxation se sont montrées efficaces. Ces interventions sont toutefois peu accessibles et rarement offertes par les pairs. Le but de cette étude est d’évaluer une intervention de soutien et d’apprentissage par les pairs d’une technique de relaxation, le training autogène, sur le bien-être psychologique, le soutien social et la performance de ces étudiants. Méthode : Il s’agit d’une étude pilote avec méthode mixte concomitante triangulée, comprenant un devis pré-expérimental et un devis qualitatif descriptif. Des pairs/étudiants (n=24) seront formés et enseigneront par la suite la technique de relaxation à d’autres étudiants (n=80). Résultats : La faisabilité et les résultats préliminaires de l’intervention sur le bien-être, la détresse, les symptômes dépressifs, l’anxiété, le soutien social et la performance académique et professionnelle seront présentés. Contribution : Ce projet permettra d’implanter et d’évaluer une intervention qui a le potentiel d’améliorer le bien-être psychologique, le soutien social et la performance de ces étudiants. 

Nous présentons une illusion d’optique permettant d’évaluer l’équilibre hémisphérique de l’attention visuospatiale. L’objectif est de proposer un nouvel outil d’évaluation de l’héminégligence, suffisamment sensible pour détecter les signes les moins sévères du syndrome. La figure jointe montre la nature de l’illusion. La présentation successive des silhouettes de l’une des trois séries d’images entraîne la perception d’un mouvement de rotation. Le sens de rotation de la série du haut est explicitement opposé à celui de la série du bas. Pour les silhouettes ombrées, le sens de rotation est délibérément ambiguë puisque les silhouettes peuvent correspondre autant à la série du haut qu’à celle du bas. Lorsque ces silhouettes sont présentées seules, les deux sens de rotation peuvent être perçus (phénomène de perception bistable). Lorsque la silhouette est présentée à côté d’un personnage visible, ce dernier impose le sens de rotation (la bistabilité disparait). Lorsque les deux personnages tournants en sens opposé sont présentés à droite et à gauche d’une silhouette, leurs effets entrent en compétition et la bistabilité réapparaît. Dans cette dernière configuration, un débalancement gauche-droite de l’attention se traduit par une influence supérieure d’un des deux personnages visibles sur la silhouette. Ce test permettra également de contribuer à la compréhension du rôle de l’équilibre interhémisphérique dans le fonctionnement cérébral (normal et pathologique).

Les pompiers premiers répondants (PR) sont exposés à répétition à des événements potentiellement traumatiques (ÉPT) au travail. Cela augmente leur risque de développer des troubles de santé mentale. Les études existantes estiment qu’environ 30 % des pompiers PR présentent des indices de détresse psychologique. Toutefois, ces études ne considèrent pas l’évolution de cette dernière dans le temps. L’objectif de ce projet est d’évaluer l’évolution de la détresse psychologique durant 12 semaines auprès de pompiers PR. L’objectif secondaire est d’identifier les déterminants qui font fluctuer la détresse durant cette période. Pour cela, 274 pompiers PR ayant été exposés à au moins un ÉPT au cours des derniers mois ont été recrutés. Pendant 12 semaines à deux semaines d’intervalle, ils ont rapporté leur niveau de symptômes dépressifs, post-traumatiques et d’anxiété généralisée, ainsi que leur niveau de stress au travail, leur soutien social disponible et leurs moyens d’adaptation via une application mobile. Les résultats révèlent des niveaux cliniques de détresse psychologique durant au moins une semaine chez 20,7 % des répondants. Cette détresse se caractérise entre autres par une qualité de vie au travail et de relations personnelles inférieures et par davantage d’évitement. Cela dit, un meilleur soutien social perçu est favorable à leur bien-être. Il est donc essentiel de mieux comprendre la détresse psychologique des pompiers PR afin de cibler des interventions plus adaptées.

Dans des expériences qui étudient la propagation de l’information dans le cerveau, les décharges simultanées de plusieurs neurones sont enregistrées à l’aide d’une seule électrode insérée dans le milieu extracellulaire. Le tri de décharges consiste à détecter les décharges dans le signal puis à les regrouper afin d’associer un train de décharge pour chaque neurone. L’objectif de ce travail est d’évaluer  la justesse de la détection automatique des décharges dans le signal.

La détection est effectuée en enregistrant toutes les décharges qui dépassent un seuil choisi, une méthode communément utilisée. La qualité de la détection est fonction de ce seuil déterminé généralement de façon automatique. À l’aide de signaux simulés,  il nous a été possible de déterminer un seuil optimal qui permet de minimiser les fausses détections positives et négatives pour un signal donné, ce qui ne serait pas possible pour des signaux réels.  Or, nous démontrons que le seuil optimal est différent de celui déterminé automatiquement par les algorithmes existants.   De plus,  nous observons que même en utilisant le seuil optimal, la quantité de détections erronées devient non négligeable lorsque l’amplitude du bruit augmente. 

Nous en concluons que les tris de décharges neuronales effectués à l’aide de ces algorithmes de détection sur des signaux réels risquent d’inclure une grande quantité d’erreurs qui doivent être considérées.

Problématique La mentalisation permet de rendre compte du sens de nos actes et de ceux des autres en termes d’états mentaux et d’intentionnalité. Il est postulé que la mentalisation joue un rôle significatif dans la compréhension de la psychotraumatologie et vient indirectement influencer le niveau de fonctionnement des individus aux prises avec les séquelles d’un traumatisme psychique. Dans le cadre d’une perspective novatrice, ces liens sont ici étudiés de façon empirique. Méthodologie Cent individus aux prises avec un trouble de stress post-traumatique (TSPT) ont complété une série d’outils psychométriques dans le but de décrire leur état de santé mentale (Post-Traumatic Stress Disorder Checklist Scale, Toronto Alexithymia Scale, Interpersonal Reactivity Index, Michigan Alcohol Screening Test, Drug Abuse Sreening Test et Axe 5 du DSM-IV). Résultats Une série de liens de régression simple permet d’en arriver à envisager que (a) les difficultés à identifier les sentiments, la pensée orientée vers l’extérieur et la consommation d’alcool en viennent à prédire (b) l’intensité de la symptomatologie traumatique qui, quant à elle, permet de prédire (c) le niveau global de fonctionnement des individus aux prises avec un TSPT. Pour plus de détails, voir la Figure 1 en annexe. Conclusion La mentalisation semble être un élément clé à considérer dans la l’étude et la compréhension de la psychotraumatologie et le niveau de rétablissement post-traumatique.

Les atteintes des régions frontales à la suite d’un traumatisme craniocérébral (TCC) modéré et sévère peuvent affecter négativement le jugement pratique (Escudier, 2015). Essentiel à la prise de décision et au bon fonctionnement de la vie quotidienne, le jugement est divisé en trois processus, soit la détection de problème, l’évaluation de la gravité d’une situation, puis la génération de solution. Peu de tests ont été spécifiquement développés pour évaluer le jugement chez les patients TCC. Parmi ces derniers, certains ont été validés auprès d’une population âgée et tous évaluent le jugement de façon plus large, sans considérer le fonctionnement dans la vie quotidienne. Peu de tests valides sont donc disponibles pour évaluer le fonctionnement au quotidien chez la clientèle TCC. L’objectif de notre étude est de valider le Test de gestion des problèmes de la vie quotidienne (TGV) qui évalue les trois aspects du jugement. Le recrutement est en cours auprès de l’association québécoise des traumatisés crâniens. Nous comptons recruter 40 participants ayant un TCC modéré-sévère ainsi que 40 participants contrôles d’ici janvier 2023. Les participants auront à réaliser le TGV, ainsi que d’autres tests pour évaluer la validité de construit de ce nouvel outil. Cette étude permettra l’utilisation d’un meilleur outil pour évaluer précisément l’aptitude des patients TCC à pouvoir vivre de façon autonome dans leur quotidien, puis d’identifier le processus problématique du jugement.

Deux facteurs semblent expliquer le perfectionnisme : la recherche de haut standard et les préoccupations perfectionnistes. Le premier serait lié à des variables de fonctionnement positives, alors que le second serait lié à la pathologie. Ce qui pourrait les distinguer serait la flexibilité psychologique. Cette fonction exécutive correspond à la capacité à s’adapter aux demandes de l’environnement. La recherche vise à déterminer le rôle de la flexibilité en regard des deux facteurs en utilisant des questionnaires et une tâche neuropsychologique. Des corrélations ont été effectuées entre les mesures de flexibilité. Des corrélations partielles ont été réalisées entre les facteurs (variance commune contrôlée) et les mesures de flexibilité. Les résultats illustrent que la flexibilité mesurée par questionnaires corrèlent entre elles.  Les préoccupations perfectionnistes sont négativement corrélées à la flexibilité et la recherche de hauts standards est positivement liée avec la flexibilité. Malgré la petitesse de l’échantillon (n=40), il a été possible d’obtenir des corrélations intéressantes entre les facteurs et certaines mesures de flexibilité. Le perfectionnisme ne semble pas lié à une mesure objective de flexibilité. La tâche utilisée pourrait être moins affectée par les préoccupations que la résolution de problème de la vie quotidienne. Reproduire une l'étude avec un échantillon plus grand pourrait être nécessaire afin de confirmer ou non cela.

La consommation d’alcool et de drogues constitue un problème chez plusieurs personnes. Dans l’objectif de mieux intervenir, plusieurs auteurs ont cherché à mieux comprendre le phénomène. Certains suggèrent que la diffusion de l’identité pourrait y être associée(Yeomans et al., 2014),alors que d’autres estiment que des déficits dans les capacités de mentalisation pourraient jouer un rôle(Bateman & Fonagy, 2012). Or, à notre connaissance, aucune recherche n’a examiné ces variables conjointement afin de clarifier leur impact respectif sur les troubles liés à une substance. Ainsi, tel est l’objectif de la présente étude.138 hommes y ont participé en complétant le Michigan Alcohol Screening Test et le Drug Abuse Screening Test. La diffusion de l’identité a été mesurée à l’aide du Borderline Personality Inventory, et les déficits dans les capacités de mentalisation l’ont été à l’aide du Toronto Alexithymia Scale et de l’Interpersonal Reactivity Index. Le test de Judd&Kenny(1981)indique que la diffusion de l’identité(β = .21, p < .05)et les déficits dans les capacités de mentalisation(β = .44, p < .001)sont prédictifs, et que cette dernière variable est médiatrice entre la diffusion de l’identité et les troubles liés à une substance. Les résultats de cette étude pourraient permettre le développement de traitements de réadaptation plus efficaces en encourageant le développement de meilleures capacités de mentalisation chez les personnes qui souffrent de troubles liés à une substance.

La majorité des jeunes adultes en situation d’itinérance présente une consommation problématique de substances psychoactives (SPA). De plus, ces jeunes endossent, de façon disproportionnée, des conséquences graves liées à la consommation. Bien qu’ils soient peu nombreux à fréquenter les services d’aide en dépendance, ceux-ci démontrent des capacités à utiliser des ressources accessibles à même leur environnement pour réguler leur consommation de SPA. Alors qu’elles demeurent méconnues, la littérature démontre l’importance de la musique pour les jeunes, notamment pour combler des besoins liés au bien-être global. La musique aurait toutefois des influences hétérogènes sur la consommation de SPA. Cette étude vise à comprendre l’impact de la musique sur la consommation des jeunes adultes en situation d’itinérance ayant une consommation problématique de SPA. Pour ce faire, 20 entrevues qualitatives semi-dirigées seront réalisées avec des jeunes de 18 à 30 ans afin d’explorer les liens entre la musique et la consommation de SPA. Celles-ci feront l’objet d’une analyse thématique itérative. Les résultats préliminaires suggèrent que la musique peut à la fois augmenter et réduire la consommation de SPA. Ces impacts sont expliqués selon des facteurs individuels, contextuels et sociaux. En termes de réduction des méfaits, ces résultats permettront de guider le développement d’interventions de proximité adaptées tenant compte des forces et des conditions de vie des jeunes.

Introduction : La stimulation cérébrale profonde (SCP) est une procédure chirurgicale novatrice dont l’efficacité a été démontrée quant à l’atténuation des symptômes moteurs, l’amélioration de la qualité de vie et la réduction de la prise de médication liées à la maladie de Parkinson.

Objectif : Identifier les changements anatomiques et neurochimiques induits par la SCP chronique du noyau subthalamique.

Méthodologie : Après fixation, plusieurs coupes ont été réalisées sur le cerveau d’un patient parkinsonien ayant été traité par SCP pendant 11 ans, la deuxième plus longue durée de stimulation répertoriée. Différentes zones cérébrales, touchées ou non par les champs électriques, ont été analysées par immunohistochimie afin d’identifier les changements morphologiques et neurochimiques induits par la SCP. Les résultats cliniques du patient ont été extraites du dossier médical afin d’évaluer l’efficacité du traitement pendant la thérapie.

Résultats : Les changements anatomiques dus au passage des électrodes ont été identifiés et modélisés en 3D. Plusieurs altérations concernant la morphologie des cellules gliales, l’orientation des axones, la neurogénèse, la barrière hématoencéphalique et la vascularisation induits par la SCP chronique ont été caractérisés.

Conclusion : Cette analyse permet une meilleure compréhension des effets à long terme de la stimulation électrique chronique sur différentes régions cérébrales et pourrait contribuer à identifier certains mécanismes d’action.

Au Québec, de plus en plus d'enfants reçoivent un diagnostic de trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H). Les principaux symptômes sont des difficultés de régulation pouvant amener des répercussions importantes sur la réussite scolaire des élèves. Les croyances d’un adulte de référence (parent, enseignant) quant aux habiletés d'un élève sont perceptibles par l'enfant et influencent ses attentes face à ses propres capacités, et donc sa performance (effet Pygmalion). Les attentes sont étroitement liées à l'effet placebo/nocebo. Alors qu'un placebo est une intervention inactive sur une condition particulière (médicament, thérapie), l'effet placebo est l'effet bénéfique perçu à la suite de cette intervention et l’effet nocebo en est l’effet négatif. Certaines régions du cerveau impliquées dans l'effet placebo/nocebo et dans la régulation de la douleur se développent à un rythme plus lent chez les enfants ayant un TDA/H que chez les autres enfants.

Cette étude vise à mieux comprendre le rôle du placebo/nocebo et des attentes chez les enfants avec un TDA/H dans un contexte médical (douleur) et scolaire (attention). Cela peut contribuer à clarifier le rôle des facteurs neuroanatomiques (maturation cérébrale) associés au placebo/nocebo et aux attentes. Les résultats pourraient contribuer à améliorer les stratégies d'intervention dans ces contextes afin de garantir un meilleur soutien à ces enfants. Les résultats préliminaires seront disponibles au congrès.

Dans la mise au point de thérapies préventives pour les maladies neurodégénératives comme la  maladie de Parkinson (MP), les molécules naturelles sont de plus en plus étudiées. Nous avons évalué le potentiel neuroprotecteur de la Cucurbitacine E (CuE), un phytostérol issu de la cucurbitacée Ecballium elaterium, sur un modèle cellulaire de la MP. Notre paradigme expérimental utilise les cellules PC12 différenciées en neurones dopaminergiques par le NGF et soumises au MPP+, une neurotoxine qui recrée au niveau cellulaire les dommages de la MP en engendrant un important stress oxydant. La Cucurbitacine E est administrée avant et pendant l’exposition à la toxine. Ensuite, des tests spécifiques de mort cellulaire et d’apoptose ont été effectués, ainsi que l’évaluation du potentiel antioxydant de la CuE par le dosage des espèces réactives de l’oxygène. L’autophagie cellulaire, un mécanisme de dégradation faisant intervenir les lysosomes, a ensuite été étudiée par microscopie à fluorescence. Nos résultats démontrent que la CuE est une molécule neuroprotectrice efficace dont les effets ne s’exercent pas via une amplification du potentiel antioxydant cellulaire. De plus, nous avons observé que la CuE augmente la dégradation autophagique des mitochondries endommagées par le MPP+ et des protéines oxydées. L’induction de l’autophagie pourrait donc être le mécanisme neuroprotecteur utilisé par la CuE dans notre modèle cellulaire de la maladie de Parkinson.



Dans la dernière décennie, les croyances vulnérables envers le soi dans le trouble obsessionnel-compulsif (TOC) ont reçu une attention grandissante au sein des théories cognitivo-comportementales. Des études récentes indiquent que ces croyances auraient potentiellement un rôle causal dans le développement et le maintien du TOC. Cet intérêt a mené à l’élaboration d’un questionnaire autorapporté, le Fear of Self Questionnaire (FSQ), pour mesurer la peur de soi (la peur d’une personne envers qui elle pourrait être ou devenir), un construit théoriquement et empiriquement associé aux obsessions répugnantes dans le TOC. L’objectif de la présente étude était d’examiner si une amélioration des symptômes associés aux obsessions répugnantes (mesurés par le Vancouver Obsessional-Compulsive Inventory) serait prédite par une réduction dans les perceptions envers la peur de soi (mesurées par le FSQ) dans un échantillon de 93 participants recevant une psychothérapie pour traiter le TOC. À l’aide de modèles de régressions hiérarchiques, les résultats ont démontré que des réductions dans le score du FSQ associées au traitement pouvaient prédire significativement les réductions de scores aux échelles d’obsessions et de contamination du VOCI. La présente étude a ainsi répliqué les résultats d’études antérieures, suggérant la pertinence de la peur de soi dans des troubles mentaux comme le TOC, où la perception négative envers le soi est un thème dominant.

Bien que la plupart des personnes aux prises avec un trouble mental grave (TMG) désirent travailler, seulement 10 à 20% de cette population possède un emploi. Sachant que la personnalité a une influence marquée sur les comportements au travail, il est étonnant de constater qu’aucune étude n’ait évalué sa contribution à l’obtention d’un emploi chez les individus atteints de TMG. Dans le but d’évaluer si les traits de personnalité du Modèle de la personnalité en cinq facteurs permettaient de prédire la motivation à trouver un emploi et l’obtention d’un emploi, l’Échelle de Motivation à Trouver un Emploi et le NEO-FFI-R ont été remplis par un échantillon de 37 personnes avec un TMG. Environ un mois plus tard, 24 de ces personnes ont été interrogées quant à leur historique de travail depuis la première phase d’évaluation. Suite à des analyses préliminaires, une régression multiple a révélé qu’un bas niveau d’agréabilité et un haut niveau d’esprit consciencieux étaient associés à une plus grande motivation à trouver un emploi (p < .05). Une régression logistique a pour sa part montré que seul un bas niveau d’agréabilité prédisait le statut d’emploi un mois plus tard (p < .05). Bien qu’il soit aisément compréhensible qu’une personne consciencieuse soit plus motivée à trouver un emploi, l’avantage des personnes ayant un faible niveau d’agréabilité pourrait résider dans le fait qu’elles montrent habituellement des tendances à la manipulation et à la compétitivité.

Introduction: Chez les Parkinsoniens (PD), le dérèglement du système dopaminergique entraîne une capacité d’apprentissage moteur réduite, ainsi que des fonctions exécutives et un patron de marche altérés. Quoique l'exercice physique (EP) peut améliorer ces déficiences chez les PD, aucune étude n’a investigué l’effet d’un programme d’entraînement utilisant le vélo stationnaire sur toutes ces variables, y compris la capacité aérobie, simultanément.Objectif: Investiguer les améliorations liées à l’EP sur ces mesures cliniques chez des PD et personnes en bonne santé, et le rôle de la maladie dans ce processus.Méthode: Dix-neuf PD (Hoehn & Yahr ≤2) et 20 sujets sains, appariés selon l'âge et niveau de sédentarité, ont été recrutés et évalués par rapport à leur capacité aérobie, le patron de marche, les fonctions exécutives et l’apprentissage moteur avant et après 3 mois d’EP (3x 1h/sem.) sur vélo stationnaire.Résultats: Les capacités d’aérobie, d’inhibition et d’apprentissage moteur séquentiel se sont améliorées dans les deux groupes, mais seuls les PD ont augmenté leur vitesse de marche. Chez les PD, mais pas chez les sujets sains, l’augmentation de la capacité aérobie et de la performance motrice étaient corrélées positivement à celle de la marche.Conclusion:Nos résultats montrent que de nombreux paramètres fonctionnels pouvaient être améliorés chez les PD par l'EP sur vélo stationnaire, et que beaucoup de ces améliorations sont fonctionnellement liées entre elles.