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L’hyperglycémie constitue une cause de stress oxydant que la littérature associe au développement de dommages au système nerveux, possiblement liés à certaines maladies neurodégénératives. Le but de notre étude était de caractériser la dégénérescence des systèmes dopaminergiques (DAergiques) dans les rats hyperglycémiques (HG). Des rats Sprague-Dawley étaient administrés avec la streptozotocine pour induire l’hyperglycémie. Les vocalisations ultrasoniques des rats, marqueurs novateurs du fonctionnement DAergique central, étaient enregistrées. Au terme de 5 mois, les rats étaient sacrifiés, puis leur cerveau et intestins, contenant plus de 50% de toute la dopamine (DA), étaient recueillis et préparés en conséquence pour analyses immunohistochimiques et immunobuvardages de type Western. Les analyses comportementales démontraient que les rats HG émettaient significativement plus de vocalisations de 22 kHz, signes de dysfonction DAergique central. La tyrosine hydroxylase, enzyme limitante de la synthèse de la DA, était sous-exprimée dans les intestins et certaines zones du cerveau des rats HG. Ces mêmes régions contenaient également moins de neurones DAergiques, tels que quantifiés par immunohistochimie. Ces résultats clarifient le lien entre hyperglycémie et neurodégénérescence DAergique multisystémique et, de plus, sont importants pour élaborer des stratégies de prévention des maladies neurodégénératives dont l’incidence est élevée chez les patients diabétiques.

Le conditionnement de peur réfère au processus par lequel une association est créée entre un stimulus neutre (ex., une lumière bleue) et un stimulus inconditionné (ex., un choc). Ainsi, le stimulus neutre devient conditionné (SC+). Certaines peurs peuvent être acquises sans être directement exposé au stimulus aversif, en observant l’expérience des autres, un phénomène appelé apprentissage par observation. L’objectif est d’examiner, par des mesures physiologiques, si les enfants apprennent la peur en observant leur parent. 17 dyades parent-enfant ont participé à cette étude. Lors de la visite au laboratoire, le parent était filmé pendant qu’il était exposé à un conditionnement de peur, où un stimulus neutre était pairé à un choc (SC+) et un autre stimulus ne l’était pas (SC-). L’enfant regardait ensuite cette vidéo. Afin de tester l’apprentissage de la peur, les deux stimuli (SC+, SC-) étaient ensuite présentés directement à l’enfant et on l’informait qu’il était possible qu’il reçoive un choc (aucun choc n’a été administré à l’enfant). La réponse électrodermale pour chaque stimulus a été mesurée pour le parent et pour l’enfant. Nos données suggèrent qu’il y a une corrélation positive entre la réponse électrodermale du parent au SC+ et celles de l’enfant lorsqu’il était exposé plus tard à ce SC+. Cela suggère que plus le parent a des niveaux physiologiques élevés de peur face à un stimulus, plus son enfant montra des niveaux physiologiques élevés de peur au même stimulus.

Malgré 25 ans d’effort intense dans la Recherche, il n’existe actuellement aucun traitement connu qui puisse modifier le cours évolutif de la maladie d’Alzheimer (MA), une maladie neurodégénérative très développée dans notre société. Les effets thérapeutiques potentiels de deux composés (un acide gras polyinsaturé: acide docosahexaénoique ou DHA, et un composé polyphénolique: resvératrol ou RVT), ont été analysés dans un modèle de souris triple-transgénique de la MA (3xTg-AD).

Quatre groupes de souris ont reçu, à partir de l’âge de 12 mois et jusqu’à leur sacrifice, une diète de type « occidental » supplémentée en DHA (~0.8 g.kg-1.jour-1) ou en RVT (~0.1 g.kg-1.jour-1), pour une période de 6 mois ou, de 3 mois suivi d’une période de 3 mois sans traitement.

Le RVT a induit une baisse du ratio Aβ42/Aβ40 soluble et de la quantité de protéine tau insoluble dans le cortex des souris 3xTg-AD. Ces effets sont restés significatifs même après une période de 3 mois sans traitement. Le DHA a lui aussi permis de diminuer la quantité de protéine tau insoluble, mais cet effet a disparu après la période de 3 mois sans traitement.

Ces données confirment des précédents travaux démontrant un impact positif du DHA et du RVT chez des modèles animaux de la MA. Ces résultats apportent de nouvelles preuves quant aux effets bénéfiques du RVT en tant que composé capable de modifier le cours évolutif de la MA et ouvrent ainsi de nouvelles perspectives thérapeutiques très intéressantes.

 

Introduction : Le Trouble des Tics Chroniques (TTC), comme cligner anormalement des yeux, et les Désordres d’Habitudes (DH), comme s’arracher les cheveux (trichotillomanie), sont des troubles psychiatriques présentant des symptômes comportementaux se chevauchant et apportant des conséquences fonctionnelles et émotionnelles importantes. À ce jour, peu de recherches ont été menées afin d’investiguer les profils neurocognitifs sous-tendant ces affections aux caractéristiques similaires mais nosologiquement distinctes.  Selon certaines données, l’actualisation de la mémoire de travail, telle que mesurée par l’EEG, serait un des éléments permettant de discriminer ces groupes.

Méthodologie : Deux groupes de participants présentant un TTC (n=14) ou un DH (n=13), non-médicamentés et sans comorbidité, furent appariés selon l’âge, le sexe et l’intelligence aux participants d’un groupe contrôle (n=15) ne présentant aucun trouble psychiatrique ou neurologique. L’amplitude de la composante P300 fut extraite de l’EEG par une procédure de moyennage lors d’une tâche motrice de type ‘’Oddball’’. Les cartographies des activations corticales de la composante P300 furent construites.

Résultats/Conclusions : Les patients TTC et DH semblent démontrer une suractivation corticale en région centrale en réponse aux stimuli d’apparition fréquente. Ces données suggèrent une communalité entre les groupes cliniques, qui éprouvent une difficulté à moduler l’activation corticale des aires antérieures. 

Les patients atteints de la maladie de Parkinson qui réalisent un entraînement sur tapis roulant (TR) peuvent améliorer leur démarche hypokinétique. Toutefois, la plupart des programmes proposés varient uniquement la vitesse du TR et sont de courtes durées (<3 mois). L’objectif de ce projet est d’évaluer les effets d’un entrainement mixte sur TR (vitesse & pente) de 6 mois chez cette même population. Trente-neuf Parkinsoniens idiopathiques (Stade H&Y≤2) ont été assignés aléatoirement à un des groupes expérimentaux: Témoin, marche sur TR avec ajustement de la vitesse (TR-vitesse), entraînement mixte (TR-vitesse&pente). Le programme comporte 72 séances d’une heure réparties sur 24 semaines. Les données collectées aux semaines 0 et 25 incluent la vitesse de marche et la qualité de vie (PDQ-39). Au terme des 24 semaines d’exercice, la vitesse de marche a augmenté de 12,2% et de 16,1% respectivement pour le groupe TR-vitesse&pente et le groupe TR-vitesse (ps<0,05), alors qu’aucun changement n’a été observé pour le groupe témoin. Une amélioration de 25,9% a été observée pour le score total au PDQ-39 chez le groupe TR-vitesse&pente, versus 8,7% pour le groupe TR-vitesse et à un maintien pour le groupe Témoin. L’exercice sur TR est bénéfique pour améliorer la vitesse de marche et la qualité de vie des Parkinsoniens.  L’augmentation du niveau d’intensité lors de l’entraînement mixte semble procurer des bienfaits additionnels de l’endurance et de la mobilité.

OBJECTIFS : Étudier, dans le cerveau et le plexus myentérique (PM) de souris, la chronologie des évènements immunitaires en présence de MPTP ou de LPS. Étudier les effets du MPTP et de sa forme active, le MPP+, sur les cellules immunitaires.

MÉTHODES : Utilisation de lignées de souris transgéniques : CX3CR1-GFP, NFĸB-GFP et lysM-GFP. Injections par voie intra-péritonéale puis sacrifices à 6h, 24h, 48h, 72h, 96h et 120h. L’activité des cellules immunitaires a été observée ex vivo, in vivo et sur tissus fixés par microscopie. Études in vitro de cellules immunitaires en présence de différents marqueurs fluorescents.

RÉSULTATS : Les traitements induisaient une apparition rapide de cellules NFĸB-GFP+ dans le tissu, soit 24h et 48h après les injections respectivement. Les macrophages ramifiés monitoraient le milieu extracellulaire de manière active, que ce soit en présence de saline, de MPTP ou de LPS. Les cellules lysM positives patrouillaient dynamiquement le PM dès 24h après le traitement au MPTP pour perdre leur phénotype pro-inflammatoire après 72h. De plus, des changements de phénotype étaient observés chez les CX3CR1-GFP. In vitro, les cellules immunitaires étaient capable de transporter le APP+, un analogue fluorescent du MPP+

CONCLUSION: Les cellules infiltrantes pourraient être celles impliquées dans les dommages neuronaux liés à la neurotoxine, et leur capacité in vitro à transporter le APP+ pourrait indiquer une activation directe de celles-ci suite aux injections de MPTP.

Problématique: Aucune étude n’a mesuré la prévalence et la satisfaction du soutien social en en phase aigüe chez les victimes d’actes criminels violents (VACV). Le soutien social constitue à la fois un facteur de risque et de protection du développement d’état de stress aigu (ESA), particulièrement auprès des femmes. Objectif : Examiner la prévalence et la satisfaction du soutien social chez les VACV selon le sexe et le diagnostic d’ÉSA. Méthode : 157 VACV (90 femmes, 81 diagnostic d’ESA) ont complété le Questionnaire de satisfaction à l’égard du soutien social et l’Entrevue  clinique dirigée pour le DSM-IV-TR  2 à 4 semaines après l’agression. La prévalence et la satisfaction quant au soutien social reçu de la part de trois groupes d’aidants (proches, professionnels, Centres d’aide aux victimes d’actes criminels [CAVAC]) ont été mesurées. Résultats : Près de 80% des VACV ont reçu du soutien social des trois groupes d’aidants et la prévalence ne diffère pas selon le sexe et le diagnostic d’ÉSA. Des taux de satisfaction supérieurs à 50% sont observés chez les deux sexes, les hommes rapportant davantage de satisfaction à l’égard du CAVAC (p= 0,024). Le diagnostic d’ESA n’est pas un facteur distinctif quant à la satisfaction. Conclusion: Les VACV semblent adéquatement prises en charge par leur réseau de soutien social durant la phase aigüe. Les prochaines études devraient examiner les variations, à travers le temps, du soutien et de la satisfaction sur la santé des VACV.

En neuroimagerie, la cartographie de l’activité cérébrale à partir de signaux magnétoencéphalographiques (MEG) peut être formalisée dans un cadre statistique bayésien comparant un modèle à des données expérimentales (Baillet et al., 2001). Cette approche a recourt à une mise en correspondance géométrique des données MEG avec la structure anatomique du sujet issue de l’imagerie IRM. Cependant, l’accès à cette dernière est onéreux et le recalage MEG/IRM comporte des imprécisions. Le cadre bayésien peut aussi être étendu pour identifier le modèle anatomique optimal parmi plusieurs possibles (Friston et al., 2008). Basées sur le principe d’énergie libre issu de la physique statistique, ces méthodes permettent de comparer la plausibilité de différents modèles de manière objective. Nous avons donc investigué s’il est possible d’identifier à partir du signal MEG seul enregistré au repos, la structure anatomique du participant. Nos premières expériences sont basées sur les jeux de données de 2 sujets, sur lesquels nous avons testé les algorithmes de Friston et al. (2008) et la plausibilité des deux modèles génératifs en compétition basés soit sur la véritable structure anatomique du sujet, soit sur une autre anatomie cérébrale. Nous montrons comment formaliser un critère de comparaison basé sur l’énergie libre de chacun des modèles en compétition. Les résultats préliminaires de cette étude ainsi qu’une revue des concepts statistiques et algorithmiques clés seront présentés. 

Dans la maladie de Parkinson (MP), la lésion nigrostriatale est associée à une régulation à la hausse du peptide opioïde pré-enképhaline (pENK). Nos résultats précédents ont suggéré que cette augmentation est une réponse compensatoire afin de diminuer les symptômes moteurs de la MP. Cependant, la fonction exacte de cette augmentation est encore inconnue. Afin de déterminer le rôle fonctionnel et neuroprotecteur de pENK, le transfert de gène via un vecteur viral fut utilisé pour surexprimer pENK dans le striatum avant la réduction de dopamine par le MPTP.

Nos résultats ont démontré que les souris surexprimant pENK avaient une plus grande activité locomotrice. Cet effet était corrélé à l'expression de l'ARNm de pENK. Nous avons observé une réduction du niveau de DA dans le striatum et dans le GP de tous les groupes traités au MPTP. Chez les souris surexprimant pENK, le niveau de DA dans le GP était de plus élevé que chez les groupes contrôles. Une plus grande densité de fibres striatales positives à la tyrosine hydroxylase (TH) a été détectée chez les souris surexprimant pENK dans différentes régions du striatum ainsi que dans la SNc.

Ces résultats fournissent une preuve que la régulation à la hausse de pENK peut être impliquée dans le retardement de l'apparition des symptômes moteurs de la MP via une augmentation de DA dans le GP, et peut aussi avoir un effet protecteur contre les dommages du MPTP au niveau des terminaisons nerveuses dopaminergiques nigrostriatales.

Contexte :

Au Canada, on dénombre 100 000 personnes vivant avec aphasie (PVA), un trouble du langage causé par une lésion cérébrale, dévastatrice pour la communication quotidienne. La recherche fournit des résultats pour mieux comprendre l’aphasie et améliorer sa réadaptation. Cependant, les résultats arrivent rarement aux PVA à cause de la barrière de communication et inversement, les besoins des PVA parviennent difficilement aux scientifiques.

Objectifs :

Examiner le succès d’une nouvelle méthode de mobilisation des connaissances accessible et inclusive entre scientifiques et la communauté touchée par l’aphasie.

Méthode :

Huit chercheuses en aphasie ont créé un total de huit vidéos vulgarisant leurs recherches. À quatre occasions en 2022, un total de huit vidéos ont été sous-titrées et mises en ligne deux semaines avant une rencontre en personne et en ligne à l’Association québécoise de personnes aphasiques (AQPA). Le public inscrit était encouragé à visionner les présentations à son rythme et préparer des commentaires et questions.

Résultats et Conclusion :

En moyenne, 40 participant-e-s, dont la moitié de PVA, ont participé à chaque rencontre. Les PVA ont largement participé aux périodes d’échange en posant des questions en personne et en ligne. Le public comme les chercheuses sont enthousiastes de ces occasions d’échanges adaptés. Cette expérience pousse à continuer ce mode de mobilisation des connaissances pour que la recherche en aphasie atteigne son plein potentiel.

Des études ont montré que les réponses motrices des enfants atteints du trouble de déficit de l'attention avec hyperactivité (TDAH) sont imprécises et que la fréquence des stimuli peut affecter la préparation de leurs réponses.  Toutefois, il est encore difficile de savoir si la fréquence des stimuli peut affecter la précision des réponses dans le TDAH.

Nous avons exploré cette question dans une tâche de synchronisation avec des réponses prévisibles, où les réponses n’impliquaient aucun choix et où les intervalles temporels pouvaient être surveillés en continu grâce à une rétroaction visuelle.

Les participants étaient des enfants âgés de 6 à 12 ans, diagnostiqués avec le syndrome de Tourette, avec ou sans TDAH de sous-type mixte. Les participants fixaient un point rouge, parcourant une trajectoire carrée (longueur du côté : 6,8 cm) dans le sens horaire, à vitesse constante et devaient appuyer sur une touche à chaque passage du point dans un coin du carré. Le protocole comportait trois conditions de vitesses.

À basse vitesse, le groupe TDAH a montré des temps de réponse significativement plus longs et de plus variables que le groupe contrôle, mais cet effet n'était pas présent à des vitesses plus élevées. Cet effet suggère que la précision temporelle est possible dans le TDAH, mais est entravée par une faible fréquence des stimuli, soit en permettant une orientation de l’attention hors de la tâche, soit par d'autres sources de fluctuation dans la préparation des réponses.

Le modèle actuel des ganglions de la base (GB) repose sur la ségrégation des efférences du striatum (STR) en voies directe (VD) et indirecte (VI). Selon ce modèle, la moitié des neurones de projection (MSN) du STR exprime le récepteur dopaminergique D1, la substance P (SP) et la dynorphine (DYN) et cible directement le noyau entopédonculaire (ENT) et la substance noire réticulée (SNr) (VD). L'autre moitié des MSN exprime D2 et l’enképhaline (ENK) et cible le globus pallidus (GP) (VI).

Afin d’élucider la distribution peptidique (SP, DYN, ENK) au sein d’axones striatofuges, nous avons procédé à l’injection de vecteurs viraux (AAV) cre-dépendant dans le STR de souris transgéniques D1-cre et D2-cre, permettant un marquage GFP complet et spécifique des MSN D1 et D2. Nous avons ensuite effectué des immunomarquages et observé en microscopie confocale le contenu peptidique des axones GFP des MSN D1 et D2. Une réaction immunoperoxidase contre la GFP sur des sections sériées a permis la production de reconstructions axonales unitaires entières.

Nos résultats préliminaires indiquent que a) un même MSN D1 ou D2 peut projeter dans les 3 cibles du STR; b) les axones des MSN D1 ne libèrent la DYN que dans l’ENT et la SNr; alors que c) ceux des MSN D2 ne libèrent l’ENK que dans le GP.

Ces résultats mettent en doute la validité du modèle binaire de l’organisation anatomo-fonctionnelle des GB et soulignent le besoin de réévaluer ce dernier afin d’ajuster son utilisation clinique et scientifique.

 

Ce projet exploratoire a pour but de vérifier si les jeunes ayant un trouble développemental du langage (TDL) ont un lien fonctionnel entre les réseaux cérébraux du langage et de la motricité. La confirmation de la présence de ce lien nous indiquerait si l’inclusion du mouvement dans les interventions cliniques ou pédagogiques auprès de ces jeunes pourrait s’avérer bénéfique dans l’apprentissage du langage comme dans le cas de l’aphasie. Ensuite, l’hétérogénéité du TDL exige une approche analytique plus individualisée de notre part. Nous opterons donc pour un design expérimental single-subject. À l’aide de capteur de force, nous avons vu que l’écoute active de mots d’action amenait des modulations de la force de préhension de la main droite significativement supérieure à la ligne de base chez tous les participants du groupe contrôle. Par la suite, l’analyse des modulations de la force chez des adolescents ayant un TDL révèle trois cas de résultats différents : 1) des modulations positives qui représenteraient un lien entre le langage et la motricité fonctionnelle; 2) des modulations neutres, ce qui représenterait un lien dysfonctionnel ou sous-utilisé; 3) pour la première fois, des modulations significativement négatives, qui représenteraient l’absence de ce lien qu’on pourrait qualifier de trouble d’enracinement moteur. Finalement, il semblerait que le mouvement pourrait être bénéfique pour l’apprentissage du langage chez une partie des jeunes ayant un TDL.

Les récepteurs glutamatergiques métabotropiques (mGluR) sont de nouvelles cibles thérapeutiques intéressantes pour diminuer ou renverser les dyskinésies induites par la L-Dopa (DIL). Le but de cette étude est d’évaluer l’effet d’un traitement chronique avec le prototype MPEP, un antagoniste mGluR de type 5 (mGluR5), chez le singe lésé au 1-méthyl-4-phényl-1,2,3,6-tétrahydropyridine (MPTP). Neuf singes femelles ovariectomisées MPTP, naïfs aux traitements dopaminergiques, ont été traités quotidiennement avec de la L-Dopa ou avec la L-Dopa et un antagoniste mGluR5, MPEP, pendant 30 jours. Le score dyskinétique moyen durant toute la durée de l’effet de la L-Dopa était plus bas au cours du mois d’observation dans le groupe L-Dopa+MPEP par rapport au groupe L-Dopa. Neuf singes femelles supplémentaires, incluant quatre singes contrôles et cinq singes MPTP, ont été utilisés pour les analyses biochimiques. Tous les singes lésés au MPTP étaient dénervés de façon extensive et similaire. La liaison spécifique de [3H]ABP688 au mGluR5 a augmenté au striatum seulement dans le groupe MPTP+L-Dopa et une corrélation positive a été observée entre le score dyskinétique moyen des singes et la liaison spécifique de [3H]ABP688. De plus, une augmentation de la liaison spécifique des récepteurs NMDA NR1/N2B et AMPA a été observée seulement dans le groupe L-DOPA. Nos résultats montrent l’effet bénéfique du MPEP avec la L-Dopa pour normaliser la transmission glutamatergique chez le singe MPTP.

Objectif:L'objectif de ce projet est de prédire les conséquences comportementales à court-terme des patients qui ont subi un traumatisme cranio-cérébral (TCC) à partir de variables démographiques, médicales et liées à l’accident.Méthode:Toutes les variables de prédiction des patients TCC ont été collectées à l’admission au Centre  Universitaire de Santé McGill.  Une brève évaluation neuropsychologique a été réalisée auprès de 348 patients TCC trois semaines suivant l’admission. Résultat:Les résultats montrent que la durée de l'amnésie post-traumatique (APT) est le facteur de risque qui permettrait de mieux prédire  les déficits comportementaux.  Plus la durée de l’APT serait longue et plus les patients présenteraient de déficits comportementaux modérés à sévères.  De surcroît, la sévérité du TCC (GCS score), le niveau éducation ainsi que la présence d'une hémorragie parenchymmal/intraparenchymal permettraient de prédire les conséquences comportemental trois semaines post admission.Conclusion:Ce modèle de prédiction permettrait d'aider les cliniciens et les administrateurs à reconnaître rapidement les déficits post traumatiques à court-terme, d'orienter et d'intervenir afin de prévenir le déficit.

Des études ont démontré un avantage des femmes en reconnaissance des expressions de douleur (e.g. Hill and Craig, 2004), mais l’impact du genre sur les stratégies visuelles qui y sont sous-jacentes demeure inexploré. Nous avons mesuré les stratégies visuelles de 30 participants (15 hommes) avec la méthode Bubbles (Gosselin & Schyns, 2001), qui échantillonne aléatoirement des traits du visage dans 5 bandes de fréquences spatiales. Pour chacun des 1512 essais, deux avatars bullés (parmis 2 genres x 4 niveaux d’intensité de douleur) étaient présentés au participant qui devait identifier celui présentant le plus haut niveau de douleur. L’écart d’intensité entre les 2 visages variait entre 100% (facile), 66% (moyen) et 33% (difficile). Le nombre de bulles nécessaire au maintien d’une précision moyenne de 75% faisait office de mesure de performance (Royer et al., 2015). Les résultats indiquent la nécessité d’un plus grand nombre de bulles pour les hommes (M=77.6, SD=36.8) que les femmes (M=52.3, SD=24.5) dans la condition la plus difficile [t(28)=2.22, p=0.04], suggérant une performance supérieure des femmes. De plus, les résultats indiquent que les femmes utilisent davantage la bande de fréquence spatiale la plus basse comparativement aux hommes (Zcrit=2.7, p<0.05; 5.4-2.7 cycles par visage). Ces résultats suggèrent un impact du genre de l’observateur sur la performance et sur les stratégies visuelles sous-jacentes à la discrimination de l’expression faciale de la douleur.

Les personnes avec un trouble du spectre de l’autisme (TSA) présentent une hyperactivité sympathique du système nerveux autonome (SNA) à l’éveil. De façon générale, le tonus sympathique est plus élevé le matin que le soir. Or, le sommeil influence l’activité du SNA. Les objectifs de ce projet consistent à comparer l’activité du SNA d’adultes TSA à des adultes neurotypiques (NT) le soir et le matin, et de mettre en relation ces variables avec les paramètres subjectifs de sommeil des participants. L’électrocardiogramme de 33 adultes (17 NT; 16 TSA) a été enregistré le soir et le matin. Les paramètres de variabilité de la fréquence cardiaque (VFC) ont été comparés à l’aide d’ANOVAs à un facteur indépendant (TSA vs NT) et une mesure répétée (soir vs matin). Des corrélations entre les mesures subjectives de sommeil et de VFC le matin ont été effectuées. Les résultats montrent une activité sympathique plus élevée le matin que le soir dans les 2 groupes, mais plus marquée dans le groupe TSA. L’activité parasympathique était moins élevée le matin dans le groupe TSA que NT. En combinant les données des deux groupes, de plus longs éveils nocturnes et une moins bonne efficacité de sommeil étaient corrélés avec une plus haute activité sympathique le matin. Nous concluons que les adultes avec un TSA présentent une activité sympathique matinale élevée possiblement associée à un sommeil perturbé.

Cette étude vise à caractériser les changements neuroadaptatifs touchant les axones dopaminergiques (DA) et sérotoninergiques (5-HT) qui innervent le globus pallidus (GP) dans la maladie de Parkinson (MP). Huit singes cynomolgus ont été utilisés : 4 ont été rendus parkinsoniens par injection systémique de MPTP et 4 ont été utilisés comme contrôles. L’état de l’innervation 5-HT et DA du GP a été évalué en immunohistochimie pour le transporteur de la 5-HT (SERT) et la tyrosine hydroxylase (TH). La densité des axones et des terminaisons axonales a été évaluée grâce à une approche stéréologique non-biaisée et les caractéristiques ultrastructurales ont été analysées en microscopie électronique. L’intoxication au MPTP induit un bourgeonnement significatif des axones 5-HT dans le GP (augmentation de 100% de la densité des terminaisons SERT+). Contrairement à la perte massive de l’innervation DA striatale, les afférences DA du GP bourgeonnent aussi de façon importante (augmentation de 250% de la densité des terminaisons TH+) suite à l’intoxication au MPTP. Cette dernière observation nous permet de croire que l’innervation DA du GP provient d’une population neuronale distincte moins vulnérable à la dégénérescence que celle innervant le striatum. Ces changements neuroadaptatifs doivent être pris en compte afin de mieux comprendre leur rôle dans l’expression des symptômes moteurs et non-moteurs de la MP ainsi que les dyskinésies induites par son traitement pharmacologique.

Introduction : Les interventions menées dans le cadre du travail clinique de crise possèdent des spécificités comparées à des interventions cliniques classiques. Ces spécificités sont liées à l’enchaînement de tâches rapides, à la présence de tâches flottantes (analyse du risque de passage à l’acte), à la rapidité des interventions dans un temporalité restreinte, à la gestion de l’imprévu et de l’émotionnel et à la prise de décision collective.

Objectif : Notre recherche vise à illustrer la manière dont les experts de la crise gèrent cognitivement les multiples prises d’informations qui affluent ou effluent à leur esprit.

Méthode : A l’aide d’une épistémologie en 1ère  personne, utilisant l’entretien d’explicitation Vermersch (1994) auprès de plusieurs experts en situation clinique de crise, nous avons élaboré un modèle Transitionnel de l’Activité Clinique Heuristique (modèle TACHe). Les différentes instances opérationnelles de ce modèle seront développées.

Résultats : Le modèle TACHe ­— modèle du contrôle de l’action clinique — illustre finement les régulations cognitives quant à la gestion continue des prises d’informations internes et externes. Il permet de distinguer les processus cognitifs automatiques (pré-réfléchis), des processus cognitifs non-automatiques (réfléchis).

Conclusion : Dans ce modèle, il semble que les processus cognitifs en jeu peuvent exister et être sollicités indépendamment les uns des autres en fonction de la situation clinique et du contexte.

La maladie de Parkinson est caractérisée par la dégénérescence massive des neurones de la substance noire compacte, privant ainsi le striatum de son innervation dopaminergique. Les neurones épineux de taille moyenne sont considérés comme les principaux éléments intégrateurs du striatum puisqu’ils reçoivent la majorité des afférences striatales. La souris BAC double transgénique, Drd1a-tdTomato Drd2-EGFP, permet de visualiser simultanément les deux types de neurones striatofuges qui expriment respectivement les récepteurs dopaminergiques D1 (rouges) et D2 (verts). L’objectif de cette étude est de caractériser les changements morphologiques de ces deux types de neurones de projection suite à une dénervation dopaminergique induite par injection intracérébrale de 6-OHDA. Dans un premier temps, la dénervation du striatum est quantifiée par un test de rotation spontanée, une immunohistochimie pour l’enzyme de synthèse de la dopamine (TH) et une analyse flurométrique à l’infrarouge (Li-Cor) de la TH et du transporteur de la dopamine. Ensuite, les neurones striataux D1 ou D2 sont injectés en tranche avec du lucifer yellow, imagés en microscopie confocale puis reconstruits à l’aide du logiciel NeuroStudio. Nos résultats préliminaires indiquent que la dénervation dopaminergique provoque une diminution de la longueur dendritique ainsi qu’une diminution de la densité des épines dendritiques plus marquée pour les neurones du striatum qui expriment le récepteur dopaminergique D2.

Problématique. À l'échelle planétaire, entre 17 et 69% des individus sont confrontés à un trouble de santé mentale à vie. Or, dans les pays en développement, les ressources en santé mentale limitées ou inexistantes mènent à un manque d’accès aux traitements, à un manque de connaissances sur les troubles liés au cerveau et la santé mentale, et à la stigmatisation des individus qui en souffrent. L’objectif est 1) d’évaluer l’impact d’un Programme Éducatif sur la Santé Mentale et du Cerveau (PÉSMC) sur les connaissances et d’attitudes et 2) d’examiner la relation entre les croyances traditionnelles (CT) et ces apprentissages ces changements. Méthode. Le niveau de connaissance et les attitudes en santé mentale de 243 Kenyans ont été mesurés avant et après avoir reçu le PÉSMC à l’aide du Talking about Mental Illness Questionnaire. Leurs CT ont été mesurées à l’aide du Magical Thinking and Paranormal Beliefs Questionnaire. Résultats. Toutes les échelles de connaissances ont augmenté significativement post-PÉSMC (p <0,01). Or, il y avait une tendance de changement au niveau des attitudes (p=0.063). Les croyances religieuses (r=0,187 ; p= 0,007) et de sorcellerie (r= 0,173 ; p=0,019) étaient significativement liées au changement des connaissances. Conclusion. Le PÉSMC est facilement implantable et semble prometteur pour augmenter les connaissances en santé mentale. Des pistes d’amélioration du programme et les besoins de recherches futures seront discutés.

Les personnes vivant dans les pays en conflits subissent divers traumatismes qui occasionnent des troubles de santé mentale. Le PTSD est le trouble le plus couramment étudié en relation avec les atrocités de la guerre avec une prévalence de 31% à 92% chez les réfugiés. Malgré sa prévalence, l’aide d’urgence ne comble que les besoins de base des victimes de guerre. Pire encore, les thérapies efficaces dans la prise en charge des civils traumatisés ne sont pas connues. Le but de cette étude est donc d’identifier les thérapies cognitives (TC) efficaces dans la prise en charge psychologique des civils traumatisés pendant la guerre.

Pour cette raison, une revue systématique a été conduite en recherchant les essais cliniques évaluant l’efficacité des TC dans la population d’intérêt. 9 articles ont été inclus dans cette étude avec un total de 480 participants. 2 types de TC ont été identifiées: la «Cognitive Behavioral Therapy (CBT)» et la «Narrative Exposure Therapy (NET)». L’analyse principale révèle que les 2 thérapies sont efficaces dans la prise en charge du PTSD chez les civils traumatisés de guerre (effect size Z = 2.44, p=0.01), la CBT étant la plus efficace des deux (p = 0.00001).

La CBT et la NET semblent être des traitements prometteurs dans la population d’intérêt puisqu’elles réduisent significativement la sévérité du PTSD. Il serait bien d’évaluer l’effet du genre dans le succès des TC et d'homogénéiser les caractéristiques des interventions proposées aux populations.

Le polyphénol epsilon-viniférine (viniférine) est reconnu pour ses effets anti-cancer, cardioprotecteurs et anti-inflammatoires. Des travaux suggèrent qu’il possède des propriétés antioxydantes visant à réduire le stress oxydant pouvant causer la mort cellulaire. Cependant, son rôle dans les neurones est méconnu. Il est connu que de contrer le stress oxydant peut prévenir la dégénération des neurones dopaminergiques (DAergiques), caractéristique de la maladie de Parkinson (MP). Le but de notre étude était donc d’évaluer le potentiel neuroprotecteur de la viniférine dans des neurones dopaminergiques PC12. Les cellules PC12 étaient différenciées en neurones DAergiques, puis prétraitées avec la viniférine. Les PC12 DAergiques étaient ensuite traitées avec une des neurotoxines pro-oxydantes suivantes : 6-hydroxydopamine, paraquat, 1-méthyl-4-phénylpyridinium. La cytotoxicité était mesurée par la quantification de la lactate déshydrogénase relâchée dans le milieu extracellulaire par les neurones endommagés. En parallèle, la survie cellulaire était mesurée par la quantification de la réduction du sel de tétrazolium XTT par les cellules vivantes. La viniférine a protégé les PC12 DAergiques de la cytotoxicité induite par toutes les neurotoxines, ainsi promouvant leur survie. Ces résultats démontrent pour la première fois un rôle neuroprotecteur de la viniférine sur des neurones DAergiques et sont donc importants pour élaborer des stratégies de prévention de la MP.

Lorsqu’une mémoire négative est réactivée, donc rappelée, elle peut être modulée par les hormones de stress. En effet, des niveaux élevés d’hormones de stress augmentent l’amplitude de la mémoire négative réactivée. Les études ont surtout étudié les mémoires négatives, mais il importe d’examiner si les mémoires positives réactivées sont malléables par l’exposition à un stress. Ceci pourrait avoir des implications dans le domaine de la toxicomanie qui est associée à une surconsolidation de la mémoire hédonique (liée au plaisir). 17 fumeurs ont été recrutés afin d’étudier si les mémoires hédoniques liées au tabagisme sont modulables par l’exposition à un stress psychosocial. Les participants étaient exposés à 30 mots (15 mots positifs liés au tabac et 15 mots neutres non liés au tabac). Deux jours après, ils devaient faire un rappel libre des mots (réactivation). Ils étaient ensuite assignés à un stress psychosocial (groupe stress) ou une condition non-stressante (groupe contrôle). Immédiatement après, les participants rappelaient les mots à nouveau. Le stress subjectif et le craving (envie de fumer) étaient évalués à plusieurs reprises. Comparativement au groupe contrôle, le groupe stress avait des niveaux plus élevés de stress subjectif et de craving suivant l’exposition au stress. Les mots liés au tabac étaient mieux rappelés que les mots neutres, mais les deux groupes performaient similairement, suggérant que le stress ne modulait pas les mémoires hédoniques réactivées.

Comme la maladie d’Alzheimer (MA) est étroitement liée au vieillissement, peu d’études portent sur l’expérience des proches aidants des personnes qui en sont atteintes à un jeune âge. Ayant encore souvent des enfants à la maison, leur détresse psychologique serait plus élevée que celle des aidants de personnes âgées. Par ailleurs, les  services de soutien offerts actuellement ne sont pas ajustés à leurs besoins singuliers. L’objectif de ce projet était ainsi de documenter l’expérience des aidants de personnes de moins de 60 ans atteintes de la MA, sous l’angle: 1) des difficultés vécues dans leur vie quotidienne et 2) des perceptions des professionnels des équipes interdisciplinaires quant aux services qui pourraient répondre à leurs besoins. Une approche qualitative a permis d’explorer en profondeur l’expérience de 20 proches dans le cadre d’une entrevue semi-dirigée, de même que la perspective de professionnels (n=10) à l’aide de deux groupes de discussion. L’analyse thématique des discours souligne des difficultés chez les aidants,  notamment quant à la quête et à la négation du diagnostic, la gestion des symptômes de la MA, la conciliation travail-famille, l’équilibre psychologique et la planification de l’avenir. Développer des formules de répit flexibles et des programmes psychoéducatifs sont parmi les pistes pour améliorer les mesures d’accompagnement dans un contexte où il est maintenant possible de dépister plus rapidement la MA chez  des personnes jeunes.