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Les individus présentant des traits limites utilisent le clivage. Cette défense primitive représente un aspect central de cette pathologie, laquelle empêche ces individus d’accéder aux représentations affectivement opposées à celles activées dans l’ici-et-maintenant (Cancienne, 1995). La présente étude vise à déterminer si les réseaux sémantiques de valences affectives opposées sont plus éloignés les uns des autres lorsque le participant a recourt au processus défensif de clivage et qu’il ressent un affect négatif. Pour ce faire, 62 participants adultes ont effectué une tâche de décision lexicale. Les temps de réaction à ces présentations ont été mesurés dans deux conditions expérimentales : la première sans affect induit et la seconde avec une induction d’affects négatifs. Par des régressions hiérarchiques, il est possible d’observer un lien positif entre l’utilisation des défenses primitives et l’écart entre les temps de réaction aux antonymes affectifs et neutres au temps 1. Néanmoins, au temps 2, l’induction d’affects négatifs relativement intenses semble affaiblir l’effet prédictif des défenses primitives sur l’écart entre les temps de réaction aux antonymes affectifs et neutres. Il est possible de conclure que les réseaux sémantiques sont organisés en fonction des valences affectives opposées et que l’induction d’affects négatifs n’a pas d’impact significatif. La validité de la tâche de décision lexicale pour mesurer les défenses primitives est supportée.

Les recherches démontrent systématiquement une plus grande prévalence de désordres affectifs, tels que l’anxiété et la dépression, chez les femmes que chez les hommes. Cependant, à ce jour, ces différences demeurent encore mal comprises. Une des hypothèses avancées pour les expliquer est celle d’une plus grande vulnérabilité des femmes aux stresseurs du quotidien, notamment au travail et dans la famille. Nous testerons cette hypothèse à partir des données recueillies dans le cadre de l’enquête SALVEO réalisée auprès de 1103 travailleurs et 1059 travailleuses dans 63 entreprises québécoises. Les analyses d’équations structurelles multiniveaux, stratifiées pour les hommes (n=989) et pour les femmes (n=946) confirment l’hypothèse de vulnérabilité différentielle aux stresseurs hors travail mais peu de différences ressortent entre les femmes et les hommes en ce qui concerne les stresseurs au travail mise à part les demandes psychologiques. Ces résultats soutiennent l’idée que les déterminants sociaux de la santé sont genrés et qu’ils ne s’articulent pars de la même façon en fonction d’être un homme ou une femme. Nous discuterons de ces résultats à partir des perspectives théoriques récentes sur le genre et sur l’interface travail-famille.

Une reconnaissance efficace de l’expression faciale de douleur est cruciale afin de réagir correctement face aux personnes souffrantes. La présente étude visait à révéler la représentation perceptive de l’expression faciale de douleur pour deux groupes ethniques. Des images de classification (ICs) ont été générées afin de visualiser les représentations de douleur de visages Blancs et Noirs chez 30 participants occidentaux grâce à la reverse correlation (Mangini & Biederman, 2004). Ces ICs ont ensuite été soumises à un Cluster test (Chauvin et al., 2005; tcrit=3.0, k=246, p<0.025). Les résultats révèlent que l’œil droit et la bouche sont représentés différemment pour les deux ethnies de visages. Puisque ces variations n’étaient pas corrélées aux préjugés ethniques (tous les p>0.5), sept participants africains ont été testés afin de tenter d’expliquer ces différences. On cherchait alors à déterminer si ces différences étaient attribuables à la morphologie des visages ou à l’importance accordée par l’observateur aux traits de douleur pour un visage provenant d’une autre ethnie. Pour les participants africains, la douleur pour les visages Blancs est davantage associée au plissement des sourcils comparativement à celle pour les visages Noirs (tcrit=3.0, k=246, p<0.025). Ces résultats suggèrent que l’importance accordée aux traits de douleur est modulée par l’ethnie du visage qui l’exprime.

Il est aujourd’hui bien reconnu que tout le monde rêve, soit 3 à 6 fois par nuit (particulièrement en phase de sommeil paradoxal) pour un total d’environ 6 ans sur toute une vie. L’un des modèles de compréhension du contenu de ces rêves les plus étudiés est l’hypothèse de continuité des rêves (Domhoff, 1996), selon laquelle les rêves reflètent les préoccupations du rêveur à l’éveil. Levin et Nielsen (2009) proposent que les variations quotidiennes du stress émotionnel vécu par chacun à l’éveil soient en partie responsables du contenu négatif dans les rêves, incluant l’apparition de cauchemars. Nous savons aussi que les traits de personnalité d’un individu peuvent moduler ses réponses oniriques au stress vécu à l’éveil.

Le présent projet met donc à l’épreuve ces modèles explicatifs du contenu des rêves en postulant qu’une interaction entre la personnalité et les niveaux de stress quotidien permettrait de prédire l’occurrence des rêves à teneur négative.

Le logiciel en ligne utilisé, Qualtrics, permet de recueillir les réponses des participants à des questionnaires de personnalité et de vécu au début de l’étude, ainsi qu’à des mesures quotidiennes de stress et des éléments du contenu onirique pendant 3 semaines consécutives. Cette étude en ligne novatrice bilingue permet donc de rejoindre de nombreux participants dans la population générale afin de mieux comprendre la nature des rêves et cauchemars, ainsi qu’à affiner les modèles portant sur leur lien avec la vie éveillée.

Le trouble comportemental en sommeil paradoxal (TCSP) est une parasomnie considérée comme un facteur de risque de la maladie de Parkinson (MP. Peu de travaux se sont intéressés à l’étude du trouble cognitif léger (TCL) dans le TCSP. Le but de cette étude est d’évaluer la fréquence du TCL dans une large cohorte de patients avec un TCSP. 

Soixante patients avec un TCSP idiopathique et 60 sujets contrôles sains, ont passé une évaluation neuropsychologique complète. Trois domaines cognitifs ont été définis : attention et fonctions exécutives, mémoire épisodique verbale et habiletés visuospatiales. Nous avons utilisé les critères suivants pour le TCL : 1) une plainte cognitive subjective; 2) un déclin cognitif défini comme au moins deux scores, dans le même domaine cognitif, ≥ 1.5 écart-type de la moyenne normalisée; et 3) absence d’un impact fonctionnel majeur. Le test χ2 a été utilisé pour comparer la proportion de participants ayant un TCL dans chaque groupe. Le seuil de signification a été établi à p<.05. 

Aucune différence significative n’a été observée entre les groupes pour l’âge, le sexe et l’éducation. Le TCL est plus fréquent chez les patients avec un TCSP que chez les sujets sains (60% versus 15%; p<0.001). L’atteinte de l’attention et des fonctions exécutives était prédominante. 

Le TCL est fréquent dans le TCSP. Des études prospectives permettront de déterminer si les patients avec un TCSP qui ont un TCL sont plus à risque de développer la MP ou la DCL.

Les données portant sur les interneurones du striatum proviennent principalement d’études effectuées chez le rat et le primate. Peu d’informations sont présentement disponibles chez la souris et ce, malgré l’utilisation grandissante de modèles transgéniques murins. L’objectif principal de cette étude est de caractériser la morphologie et la distribution régionale des interneurones du striatum exprimant la choline acétyl-transférase (ChAT) ou la calrétinine (CR) chez la souris D1/D2, en utilisant une approche immunohistochimique quantitative. Les interneurones ChAT présentent un gradient rostro-caudal décroissant et sont caractérisés par une arborisation axonale locale dense et variqueuse. Les interneurones CR présentent une plus grande diversité morphologique. Le premier type montre un gradient rostro-caudal décroissant marqué et est caractérisé par un corps cellulaire sphérique ne possédant qu’un ou deux neurites variqueux et modérément arborisés. Le deuxième type présente un gradient rostro-caudal croissant et est caractérisé par un corps cellulaire allongé. Le troisième type, uniformément distribué dans le striatum, est caractérisé par un corps cellulaire intensément marqué et multipolaire. En conclusion, les interneurones ChAT sont plus abondants et plus largement distribués que les interneurones CR dans le striatum de la souris D1/D2. L’absence de colocalisation ChAT/CR chez la souris constitue une différence interspécifique importante entre primates et rongeurs.



La douleur sociale (DS) est définie comme l’expérience désagréable associée à la perte de liens sociaux, à la menace de ces liens, ou encore à la dévalorisation sociale. Plusieurs expériences peuvent causer de la DS, notamment le rejet par les pairs. Les facteurs associés à la douleur sociale suite au rejet (DSR) sont peu connus. Toutefois, étant donné le recoupement au plan cérébral entre la DSR et la douleur physique (DP), cette dernière pourrait être associée à la DSR. La littérature laisse aussi croire que l’estime de soi (ES) serait associée à la DSR. L’objectif de l’étude est d’étoffer notre compréhension des facteurs associés à la DSR. Méthode: 24 participants (12H, M âge = 24 ans, ET = 2,90) ont joué à la Cyberball, un jeu de lancer de ballon informatisé qui induit le rejet social où le participant croit jouer en ligne avec deux autres individus. Des questionnaires, dont celui de DSR, sont ensuite remplis. Enfin, des tests de DP sont effectués (sommation temporelle de la douleur et pression douloureuse). Résultats: Des régressions linéaires multiples ont été conduites et deux sous-échelles de la DSR (le sentiment d’appartenance (R2 =0,49) et l’ES situationnelle (R2 =0,52)) sont marginalement prédites par le modèle avec de fortes tailles d’effet. L’ES au pré-test prédit le sentiment d’appartenance (p = 0,01).Discussion: L’ES semble être un facteur protecteur face à la DSR et pourrait donc être une cible thérapeutique pour les personnes souffrant du rejet. 

La stigmatisation liée au cancer pulmonaire, basée sur l’idée que la personne est responsable de sa maladie, tend à provoquer des réactions négatives de blâme et de rejet par les autres. Elle est associée à la détresse des personnes atteintes et semble influencer négativement la qualité des soins qu’ils reçoivent. Le Cataldo Lung Cancer Stigma Scale (CLCSS) est l’un des rares questionnaires développés pour adresser spécifiquement cette problématique, mais il n’est pas disponible en français. Cette étude vise à traduire et évaluer les qualités psychométriques de la version canadienne-française (CLCSS-VF). La traduction a été réalisée par des traducteurs indépendants évalués par un comité d’experts, et prétestée auprès de patients. Dans le cadre d’une étude prospective sur la qualité de vie, 640 patients (66,9 + 8,7 ans) atteints d’un cancer pulmonaire ont complété une batterie de questionnaire par la poste, incluant le CLCSS-VF. Les résultats montrent une bonne cohérence interne (α = 0,93) et une stabilité temporelle adéquate à 3 mois (r = 0,55). L’analyse factorielle exploratoire suggère la présence de 6 facteurs (64 % variance). La validité est démontrée avec le statut de fumeur (critère), l’anxiété et les croyances envers le tabagisme (convergente) et la qualité de vie (divergente). Bien que le CLCSS-VF comporte des qualités psychométriques adéquates, des études supplémentaires seront nécessaires pour expliquer les différences avec la structure de la version originale.

OBJECTIF Au Canada, les coûts de la santé pour les victimes d’actes criminels violents (VACV) sont estimés à 36 milliards annuellement. Bien que jusqu’à 39% des VACV développent un état de stress post-traumatique (ESPT), aucune étude n’a évalué l’impact de l’ESPT sur les coûts de la santé. Cette étude compare les coûts de la santé en fonction du diagnostic d’ESPT d'un échantillon de VACV.MÉTHODE151 victimes d’actes criminels ont complété, 30 jours après leur agression, un questionnaire portant sur différents coûts de la santé (omnipraticiens, médecins spécialistes, autres professionnels de la santé et médication) et l’Entrevue  clinique du DSM-IV-TR pour évaluer l’ESPT. Les participants, regroupés en 2 catégories sur la base de leur diagnostic d’ESPT, ont été comparés sur les coûts de la santé. RÉSULTATS L’étude révèle un coût de la santé moyen significativement plus élevé pour les participants du groupe présentant un ÉSPT (c2 = 22,43, p < 0,001). De façon spécifique, les participants ayant un ESPT rapportent des coûts 2 fois plus élevés pour les omnipraticiens (t = -3,916 ; p < 0,001) et les médecins spécialistes (t = -1,895; p = 0,001) ainsi qu’un coût moyen 4 fois plus élevé pour la médication (t = -3,515 ; p < 0,001).CONCLUSION La présence d’un ESPT à la suite d’un acte criminel violent engendre des coûts de santé supplémentaires et importants pour les victimes. Un programme de détection et de prévention de l’ESPT pourrait réduire les coûts auprès des VACV.

 Une grande proportion d’athlètes se plaignent de fatigue et de troubles du sommeil à la suite d’une commotion cérébrale. Or, peu d’études ont investigué le sommeil chez ces athlètes. Cette étude a pour but de comprendre les effets d’une commotion sur les caractéristiques des fuseaux de sommeil (FS), qui sont de petites bouffées de rythmes électroencéphalographiques rapides. De plus, cette étude vise à mesurer l’association entre les FS et les variables cliniques et neuropsychologiques. Dix athlètes commotionnés (AC) et 13 athlètes contrôles ont été testés avec une polysomnographie, des questionnaires et des tests neuropsychologiques. Les FS ont été détectés automatiquement sur l’électrode C3. Des Test-t ont été utilisés pour comparer les caractéristiques des FS entre les groupes. Des corrélations de Pearson ont été effectuées pour mesurer les associations entre les FS et les variables neuropsychologiques et cliniques. Les AC ont montré une diminution significative de l’amplitude des FS comparativement aux athlètes contrôles (t(21)=2.34, p<0.05). De plus, une plus grande amplitude des FS était liée à un délai plus long depuis la dernière commotion (r=0.65, p<0.05). Enfin, la densité et l’amplitude des FS ont été corrélées négativement au temps d’exécution du Color Trail 2 (r=-0.65/-0.69, p<0.05). Cette étude suggère que les commotions cérébrales réduisent l’amplitude des FS et que les FS sont associés aux dysfonctions cognitives.

Le trouble de l’usage de substances (TUS) qui fait référence à la dépendance à l’alcool, la drogue ou les médicaments est un trouble mental courant dans les hôpitaux. Plus de 55 % des troubles mentaux à l’urgence psychiatrique ont au moins un diagnostic de TUS. Les traitements pour soigner ce trouble manquent d’efficacité : taux de rétention faible et taux de rechute élevé. Dans les traitements novateurs, l’activité physique se démarque par ces nombreux bénéfices (amélioration cardiorespiratoire, gestion du poids, diminution de symptômes d’anxiété et de dépression). Plusieurs études ont également noté ces bienfaits sur les patients ayant un TUS, par contre peu d’entre elles ont inclus la perception de ceux-ci. Notre objectif était de comprendre la perception de l’activité physique par les patients en traitement pour le TUS. Nous avons pour ce faire, mené des entrevues semi-dirigées individuelles ainsi que des questionnaires de satisfaction. Plus de 13 personnes ont participé à l’entrevue. Les participants ont remarqué que l’activité physique agissait comme facteur de protection contre la rechute en favorisant une saine occupation du temps, la création d’un réseau social positif et le maintien d’un poids santé. Les bénéfices perçus sont tels que les répondants projettent de continuer l’activité physique une fois la thérapie terminée, et ce, grâce au transfert de connaissances effectué et au fait d’avoir pu essayer l’activité pendant le séjour au centre.

L’attention visuelle spatiale peut être déployé à différentes positions dans l’espace sans bouger les yeux, et de nombreuses études ont montré que les composantes des potentiels reliés aux évènements pouvaient nous renseigner sur la latéralisation (à droite ou à gauche) du déploiement l’attention visuelle spatiale endogène dans le champ visuel. Cependant, la littérature ne permet pas d’affirmer qu’il est possible d’obtenir une localisation spatiale plus précise en se basant sur le signal EEG lors d’une fixation centrale. Dans cette étude, nous avons utilisé une tâche d’indiçage de Posner modifiée avec un indice endogène pour déterminer le degré avec lequel l’information contenue dans le signal EEG peut nous permettre de suivre l’attention visuelle spatiale lors de séquence de présentation durant maximum 200 ms. Nous avons utilisé une machine à vecteur de support (SVM) et une validation croisée pour évaluer la précision du décodage, i.e., le pourcentage de prédictions correctes sur la localisation spatiale de l’attention (57 %, p<0.001, seuil de chance à 25%) avec une erreur moyenne de 0.52 degré d'angle visuel. Les réponses ERP ont également prédit avec succès si l’attention était présente ou pas à une position donnée avec une précision de 79% (p<0.001) . Ces résultats seront discutés en termes de leurs implications pour le décodage de l’attention visuelle spatiale et des directions futures pour la recherche seront proposées.

Les neurones dopaminergiques dans l’aire tegmentale ventrale (ATV) sont reconnus comme étant cruciaux pour maintenir les comportements d’approches liés à la récompense. Cependant, il reste à préciser la nature des interactions entre ces neurones et les autres types de neurones recruités pendant la poursuite d’une récompense. Nous avons mesuré la libération de dopamine (DA) dans le noyau accumbens (NAc) en utilisant la voltammétrie cyclique. Nous avons comparé la libération de DA en réponse à une stimulation électrique du faisceau médian télencéphale (FMT) avec une stimulation optique des neurones dopaminergiques dans l’ATV. Dans les deux cas, les paramètres utilisés sont reconnus pour soutenir une réponse opérante. La stimulation électrique du FMT appliquée unilatéralement a produit une libération robuste de DA dans les deux hémisphères tandis que la stimulation optique a produit une libération seulement dans l’hémisphère contenant la fibre optique. Comme démontré par d’autres études, les fibres du FMT peuvent se connecter à l’ATV par des voies multisynaptiques bilatérales. Donc, la stimulation unilatérale électrique du FMT recruite un réseau de structures neuronales beaucoup plus ramifié que la stimulation optique spécifique aux neurones dopaminergiques de l’ATV. Nous spéculons que cette différence doit avoir des conséquences comportementales quantifiables. La contribution de projections neuronales contournant l’ATV durant la stimulation électrique est aussi une possibilité.

L’évaluation neuropsychologique en ligne permet l’obtention des mesures précises comme le temps de réaction et fait actuellement ses preuves comme outil complémentaire à l’évaluation clinique. La présente étude vise au développement d’une batterie d’évaluation neuropsychologique en ligne, l’ExecQc, et sa normalisation auprès de la population adulte franco-québécoise. Composée de 6 tests en ligne, soit le Flanker, Trail Making Test (TMT), Corsi, une tâche de recherche visuelle, le Balloon Analogue Risk Task (BART) et le Continuous Performance Task (CPT), l’ExecQc permet, en 35 minutes, l’évaluation de l’inhibition et la flexibilité cognitives, l’empan visuospatial, la mémoire de travail, la prise de décision et l’attention. 305 participants (H=121;F=184) âgés entre 18 et 78 ans (M=46,3;ET=15,8) ont complété la batterie. Les résultats montrent la présence d’effets attendus selon la littérature scientifique, comme l’effet d’incongruence à la tâche Flanker (p<0,001) et l’effet de la flexibilité cognitive au TMT (p<0,001). L’empan visuospatial au Corsi (M=6,5;ET=1,5) est similaire avec les données de la littérature scientifique. Enfin, les performances cognitives, dont l’inhibition, la flexibilité et les temps de réaction, diminuent significativement avec l’âge, un résultat aussi attendu. Cette étude montre que l’ExecQc est une batterie valide et efficace pour évaluer les fonctions cognitives en ligne et apparaît comme un outil prometteur pour complémenter l’évaluation clinique.

Le moyennes de potentiels évoqués liés à des stimuli ou à des réponses motrices présument de composantes cérébrales fixes enfouies dans du bruit, ignorant que, pour des temps de réaction (TR) plus longs, le traitement du stimulus ou la préparation de la réponse devraient prendre plus de temps. En modélisant les moyennes comme des mélanges d’ondes fixes liées au stimulus ou à la réponse et décalées dans le temps selon les TR observés, on trouve la solution de moindres carrés des parcours temporel fixe de chaque composante. La différence entre les moyennes observées et celles reproduites par le mélange de composantes fixes donne accès aux processus qui sont modifiés quand les TR varient. L’application de l’approche à des données synthétiques sans variation temporelle valide son fonctionnement pour un tel modèle idéalisé. Un exemple de données réelles suit, où, sur un fond de mots présentés visuellement à intervalles fixes, de sons occasionnels doivent être catégorisés par une réponse de la main droite. On illustre que les données observées à C3 et Cz diffèrent des celles reproduites par le modèle à composantes fixes, principalement dans la période précédant l’émission de la réponse. La séquence de différences sur l’ensemble des canaux, pour les données liées à la réponse, montre une topographie stable impliquant les deux lobes frontaux, plus le gauche que le droit, et la région centrale gauche. Cette nouvelle approche paraît prometteuse pour comprendre les variations de TR.

Cette étude documente l’expérience d’utilisation des appareils mobiles (téléphones intelligents, tablettes) après un traumatisme craniocérébral (TCC) ou un accident vasculaire cérébral (AVC). Au total, 50 adultes ayant subi un TCC ou un AVC ont participé à une entrevue téléphonique sur l’utilisation d’appareils mobiles et ont rempli des mesures subjectives sur la mémoire, les fonctions exécutives et l’impact psychosocial de la technologie, et une mesure cognitive objective. De plus, 12 professionnels de la réadaptation ont participé à deux groupes de discussion sur l’utilisation de la technologie mobile avec leur clientèle. Les résultats indiquent que les habitudes d'utilisation des appareils mobiles changent après un TCC ou un AVC. Une utilisation plus importante de l’appareil mobile pour des tâches cognitives quotidiennes est associée à une perception plus positive de l’impact psychosocial de l’aide technologique, et à un moins bon fonctionnement subjectif pour la mémoire et les fonctions exécutives. Les analyses qualitatives des groupes de discussion suggèrent que l’utilisation perçue des technologies, l’environnement social et physique, et les caractéristiques individuelles influencent l’utilisation de la technologie pour la cognition. Plusieurs barrières institutionnelles au soutien à la clientèle sont identifiées par les professionnels. Le développement d’un programme d'entrainement pourrait faciliter l’utilisation des appareils mobiles pour la cognition.

Les cauchemars récurrents touchent de 19% à 71% des individus ayant un état de stress post-traumatique (ÉSPT). Plusieurs méta-analyses soulignent l’efficacité des traitements cognitifs et comportementaux (TCC) pour l’ÉSPT en général. Cependant, des études révèlent que les cauchemars peuvent perdurer suite au traitement. On s’intéresse alors de plus en plus à traiter spécifiquement ce symptôme. La Révision et Répétition par Imagerie Mentale, la thérapie de l’apprentissage du rêve lucide et le Prazosin sont parmi les traitements les plus souvent mentionnés. Néanmoins, on en connaît peu sur leur efficacité respective. Notre objectif est alors d’effectuer une méta-analyse sur l’impact de ces traitements psychologiques comparativement au Prazosin, sur la réduction des cauchemars chez les adultes diagnostiqués avec un ÉSPT. Une recherche systématique d’études de 1980 à juillet 2012 rédigées en français ou en anglais a été effectuée sur PsycINFO, MedLine, PILOTS, et Proquest Dissertations and Theses. Le nombre d’études retenues est de 28, soit 10 études pour Prazosin et 18 études pour les TCC. Les tailles d’effet combinées obtenues pour les TCC et pour Prazosin sont respectivement de 0,55 (95% IC = [0,38;0,72]) avec un effet significatif de modéré à large et; de 2,38 (95% IC = [1,21; 3,55]) avec un effet significatif de modéré à large. D’autres éléments seront rapportés, tels que les données sur les types de traumatismes et les questionnaires utilisés pour évaluer les cauchemars.

La dystrophie myotonique de Type 1 (DM1) est une maladie héréditaire affectant de multiples systèmes, dont le système nerveux central. Il en existe 4 formes selon l’âge d’apparition et la gravité des symptômes. Si les atteintes cognitives ont été largement décrites, très peu d’études longitudinales ont été publiées, laissant ainsi un doute sur l’évolutivité de ces atteintes. Les objectifs de l’étude sont de décrire et de comparer l’évolution des capacités cognitives chez des sujets DM1 atteints des formes adulte et tardive, grâce à une étude de cohorte longitudinale. Nous avons évalué 115 patients, à 9 ans d’intervalle, sur des habiletés cognitives spécifiques (langage, mémoire, attention visuelle, vitesse de traitement, capacités visuo-constructives et fonctions exécutives) et le fonctionnement intellectuel (WAIS-R). Les données démographiques, le niveau de faiblesse musculaire et le nombre de CTG ont aussi été mesurés. Les résultats démontrent un déclin significatif de la mémoire verbale, de l’attention visuelle et de la vitesse de traitement. Ce déclin est corrélée à l’âge et la durée de la maladie, mais indépendant des autres données cliniques, témoignant ainsi d’un processus de vieillissement précoce du cerveau, autonome par rapport au système musculaire. Le niveau de déclin était supérieur dans la forme tardive pour bon nombre de fonctions cognitives. Ces résultats sont importants pour la pratique clinique et le conseil génétique.



L’orthorexie est présentée comme un concept bidimensionnel qui comprend l’orthorexie nerveuse, une dimension pathologique, et l’orthorexie santé (HO), une dimension qui correspond à une saine préoccupation pour l’alimentation. Bien que certaines études aient démontré que ces dimensions comprennent des comportements alimentaires distincts, les preuves de leur particularisation ou de leur cooccurrence sont encore limitées.  

De précédentes études ont fait ressortir jusqu’à 4 profils d'orthorexie dans divers sous-groupes de population. La présente étude vise à répondre aux limites des études centrées sur la personne en examinant les profils d'ON et d'HO dans un échantillon de 251 adultes canadiens francophones (85,7 % de femmes ; Mâge = 33,56 ans).  

Des analyses de profils latents (LPA) ont été utilisées pour estimer les profils d'ON et d'HO. Seuls deux profils ont émergé. Les résultats obtenus n'ont pas permis d'établir une distinction entre l'ON et l'HO. En effet, ils ont révélé la présence de profils présentant des niveaux cooccurrents d'ON et d'HO qui ne diffèrent que quantitativement : des comportements alimentaires orthorexiques faibles (Profil 1 : 68,9 % de l'échantillon; caractérisé par des niveaux faibles d'ON et d'HO) ou modérés (Profil 2 : 31,1 % de l'échantillon ; caractérisé par des niveaux modérés d'ON et d'HO). 

La cooccurrence des dimensions de l'orthorexie dans ces profils remet en question le caractère bidimensionnel de celle-ci.

Les résultats concernant le sexe en tant que modérateur des conséquences à la suite d’une commotion sont contradictoires. Plusieurs études suggèrent que les athlètes féminines ont une moins bonne performance que les athlètes masculins aux tests cognitifs dans les semaines qui suivent la blessure. En dépit des différences dans la phase aigüe, les conséquences à long terme sont mal comprises, limitant ainsi la gestion clinique des commotions. Le but de la présente étude est de déterminer si une différence sur le plan cognitif entre les sexes est observable à long terme chez des athlètes ayant un historique de commotions cérébrales (HCC). Pour ce faire, 196 athlètes universitaires (49 femmes avec un historique, 49 femmes contrôles, 49 hommes avec un historique, 49 hommes contrôles) ont complété la batterie de tests Cogstate, fréquemment utilisée dans l’évaluation des commotions. Les analyses révèlent que les femmes avec HCC répondent plus lentement que leur contre-partie masculine à la tâche N-back (p<.01), qui nécessite plusieurs aspects de la cognition supérieure. Indépendamment du sexe, les athlètes avec un HCC présentent une diminution de la précision à la tâche N-back (p=.01) par rapport aux contrôles. Les analyses n’ont révélé aucune différence entre les groupes sur les tâches mesurant les fonctions cognitives de niveau inférieur. Les résultats actuels suggèrent qu’au-delà de la phase aigüe, le sexe est un modérateur des conséquences sur la cognition suite à une commotion. De plus, les résultats réaffirment que les commotions peuvent entrainer des déficits persistants dans les aspects de la cognition supérieure.

Bien que le diagnostic de trouble de santé mentale puissent être étudié de nombreuses manières (par exemple à travers l’étude de sa fonction pratique qui mène à identifier un traitement ciblé; ou encore à une fonction administrative qui permet l’accès à des services ou des exemptions et accommodements), le diagnostic peut également être étudié en tant qu’événement qui influence le parcours des individus à travers l’impact de l’annonce du diagnostic et de ses effets sous-jacents qui ponctue de diverses manières, à différents niveaux et selon différentes intensités le parcours d’un individu. Dans le cadre de ce mémoire, nous avons choisi de mettre l’emphase sur les effets du diagnostic sur le parcours de rétablissement des personnes qui doivent au quotidien reconstruire un rapport à eux-mêmes et à leur expérience en tenant compte de cette nouvelle définition de soi. Pour ce faire, le corpus analysé fut constitué à partir de messages publiés sur le forum web de l’organisme Revivre, organisme qui offre une plateforme d'échange aux individus concernés par un ou plusieurs diagnostics correspondant aux troubles dépressifs, bipolaires ou anxieux. L’étude nous a permis de mettre en lumière l’articulation entre les dimensions problématiques de l’expérience exprimées par les personnes, les types d’identification au diagnostic (« Je suis malade » vs « J’ai un problème ») et les modes d’adaptation à l’expérience vécue (buts et moyens visés) qui y sont associés.

La macrocéphalie est une déviation du périmètre crânien (PC) de plus de 2 écarts-types par rapport à la norme du sexe et de l’âge de la personne. Elle est un biomarqueur facile à mesurer, mais sa valeur de prédiction du neurodéveloppement reste incertaine. La suppression neuronale (SN), une diminution de l’activité cérébrale d’un stimulus à l’autre, est liée à la capacité d’apprentissage et est signe d’un neurodéveloppement sain. Cette étude vise donc à déterminer si une variation anormale du PC est associée à une modification du mécanisme de SN, observé en EEG, durant la première année de vie de l’enfant. 40 enfants entre 1 et 11 mois ont été recrutés pour participer à l’étude. L’enregistrement EEG a été réalisé avec un système de mesure de 128 électrodes (Electrical Geodesics System Inc.). La tâche, à modalité auditive, permet le déclenchement d’une réponse de SN. Une ANOVA à mesures répétées a été effectuée sur les données de 16 nouveau-nés (8 macrocéphales) à partir des potentiels évoqués des composantes, pour chacun des deux groupes. Les résultats suggèrent une SN significative chez les contrôles (diminution en latence et en amplitude de N1 et de P2 ; p<0.05). Par contre, chez les macrocéphales, N1 et P2 présentent une augmentation plutôt qu’une diminution (p<0.05). Cette étude permet une meilleure compréhension de l’impact du PC sur la SN. Il serait pertinent de suivre l’évolution des macrocéphales afin de voir si leur SN atypique influence leurs habiletés cognitives.

En raison de la proportion élevée d’élèves du secondaire présentant de la détresse psychologique, les programmes d’IBPA sont de plus en plus utilisés en milieu scolaire. L’objectif de cette étude est d’évaluer l’effet d’une IBPA sur l’anxiété situationnelle d’adolescent(e)s de première secondaire en classe régulière. Le programme a été suivi par des adolescent(e)s (4 garçons et 5 filles) de 11 à 12 ans (M=11,88 ans). Un devis expérimental à cas unique de type A;B;A1;C;A2 a été utilisé (Barlow et al., 2009). Deux modalités d’intervention ont été mises en place: 1) le programme de 10 semaines de 45-55 min/semaine(B) et 2) des méditations courtes de 5 min/jour sur 4 semaines(C). La version francophone validée du State-Anxiety Inventory pour enfants et adolescents (Turgeon et Chartrand, 2003) a été administrée à 29 reprises: A (5 pré); B (10 pendant); A1 (5 post); C (4 pendant); A2(5 post). La méthode de non-chevauchement du pourcentage excédant la médiane (PEM: Ma, 2009) suggère une diminution de l’anxiété durant les phases: 1) B et C pour la moyenne des participants; 2) B, C et A2 pour les participants 1 et 4; 3) B, A1 et C pour le participant 9; 4) B, A1, C et A2 pour les participants 2 et 6; 5) B et A1 pour le participant 8. Aucune diminution de l’anxiété n’est observée pour les participants 3, 5 et 7. Ces résultats indiquent un effet positif faible du programme sur l’anxiété situationnelle et soulignent l’importance de se préoccuper de défis liés à l’implantation des IBPAs.

Les plaies cutanées peuvent avoir des conséquences importantes puisqu’elles compromettent l’intégrité de l’épiderme, barrière protectrice de l’organisme. Dans le cadre de certaines maladies comme le diabète, les plaies cutanées ne sont souvent pas ressenties par le patient à cause de neuropathies affectant sa sensibilité à la douleur, et guérissent plus difficilement, ce qui augmente le risque infectieux. Or, chez 85% des patients, les plaies diabétiques aux pieds sont la cause principale d’amputation. C’est pourquoi l’objectif de ce projet, est de mieux comprendre le mécanisme de guérison des plaies cutanées dans un modèle sain et diabétique afin d’étudier l’influence des neurones sensoriels sur la vitesse de réépithélialisation. Pour cela, un modèle d'étude de la cicatrisation des plaies a été mis au point par génie tissulaire et innervé en y incorporant des neurones sensoriels de souris. Pour suivre la réépithélialisation des plaies, des kératinocytes transduits pour exprimer un marqueur GFP ont été utilisés pour former la couche épidermique. Lors de cette étude in vitro, il a été observé que les neurones sensoriels présents au niveau cutané augmentent la vitesse de guérison d’une plaie cutanée via la sécrétion de Substance P. Une meilleure compréhension de l’influence de l’innervation cutanée dans la guérison des plaies dans un contexte diabétique devrait permettre de développer de nouvelles approches thérapeutiques mieux ciblées pour cette pathologie.

La région intra pariétale antérieure (AIP) permettant d’intégrer des informations provenant d’afférences sensorielles variées, telles que l’écoute de verbes d’action, contribuerait à un réseau favorisant l’interaction main-objet. La région pariétale contenant l’AIP atteindrait sa maturité vers l’âge de 10 ans. Cette recherche consiste à comparer la variation de force de préhension d’un groupe d’enfants à celle d’un groupe d’adolescents lors de l’écoute active de verbes d’action et de noms. La recherche s’interroge sur le rapport fonctionnel différent entre les aires du langage et l’AIP en fonction de l’âge. La méthodologie consiste à faire écouter des listes de mots d’action (ex.: prendre) et de non-action (ex. : avion) aux participants qui tiennent des capteurs qui enregistrent la variation de force de préhension. La modulation de la force de préhension lorsque le mot d’action et de non-action apparaît a été comparée et ce, entre les enfants et les adolescents. L’analyse des données permet d’observer une différence d’activité motrice lors de l’écoute d’un verbe d’action comparativement à l’écoute d’un nom. Toutefois, l’apport considérable de cette étude consiste au fait que les adolescents, comparativement aux enfants, ont une modulation de la force significativement plus grande lorsque le mot d’action est entendu. Ces résultats indiquent que la maturation de l’AIP modifie les liens avec les aires du langage en fonction de l’âge des participants.