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Les preuves manquent pour expliquer la relation inconsistante entre le perfectionnisme et les troubles alimentaires. Cette étude préenregistrée a examiné le rôle médiateur de la passion dans la relation entre le perfectionnisme et les troubles alimentaires ainsi que le bien-être physique et psychologique dans les sports esthétiques. Au total, 320 gymnastes et nageurs artistiques ont rempli un questionnaire en ligne afin de tester les hypothèses suivantes : le perfectionnisme orienté vers soi (POS) serait positivement lié à la fois à la passion harmonieuse (PH) et à la passion obsessive (PO), tandis que le perfectionnisme socialement prescrit (PSP) serait positivement lié uniquement à la PO. À son tour, la PO devrait être associée positivement aux troubles alimentaires et négativement au bien-être physique et psychologique, alors que les relations inverses étaient attendues pour la PH. Les résultats de la modélisation par équations structurelles ont confirmé la plupart de ces hypothèses, suggérant que la pratique de sports esthétiques ne conduit pas invariablement à des troubles alimentaires et à des résultats néfastes pour la santé. En effet, le POS favorise un engagement harmonieux dans le sport et est associé à certains bénéfices, tels que la protection contre les troubles alimentaires et l’expérience de bien-être physique et psychologique. Des recherches futures sont nécessaires pour reproduire ces résultats dans d’autres sports.

Le cortex préfrontal, lorsque compromis, est susceptible d’affecter chaque phase du processus mnésique : l’encodage, la consolidation et le rappel. La stimulation électrique transcrânienne à courant direct (SETCD) est une méthode de stimulation cérébrale non invasive permettant de moduler à la hausse ou à la baisse l’excitabilité du cortex en  appliquant un léger courant électrique à la surface du scalp. Bien qu’il ait été démontré que la SETCD, lorsque appliquée au cortex préfrontal dorsolatéral (CPDL), module la capacité de mémoire de travail, ses effets sur la mémoire à long terme sont encore peu connus. Nous avons utilisé la SETCD pour moduler l’excitabilité du CPDL chez 14 adultes sains. Dans un paradigme expérimental à mesures répétées, trois conditions de stimulation étaient appliquées aléatoirement lors de la phase d’encodage de visages  inconnus : inhibition à droite, excitation à droite et placebo. Trois jours suivant la phase d’encodage, un test de reconnaissance était administré où les performances, en pourcentage de bonnes réponses, et les temps de réaction étaient enregistrés. La condition d’inhibition du CPDL droit provoque des temps de réaction significativement plus lents que la condition d’excitation (F(2,26)=3,55, P<0,05). De même, il n’y a aucune différence quant aux performances de reconnaissance (P=0,31). Ces résultats suggèrent un rôle du cortex préfrontal à la phase d’encodage se répercutant dans l’efficacité de la reconnaissance à long terme.

Les effets de la COVID-19 sur la qualité de vie liée à la santé (QVS) et la participation sociale des personnes atteintes d'un traumatisme craniocérébral (TCC) restent inconnus. La contribution à l’avancement des connaissances consiste à comparer la participation sociale et la QVS chez 18 personnes ayant subi un TCC à 48,2 mois (ÉT=10,5) post-accident avec un âge moyen de 47,7 ans (ÉT=17) avant et pendant la deuxième vague de la COVID-19 et d’explorer la relation entre l'impact perçu de la COVID-19, la participation sociale et QVS. Les participants ont répondu à un questionnaire sur la participation sociale (Mayo-Portland Adaptability Inventory-4e édition, MPAI-4), la QVS (QOLIBRI) et le questionnaire sur les impacts du coronavirus avant et pendant la deuxième vague de la pandémie de COVID-19 à un intervalle de 6,4 (SD=8,2) mois. Par rapport aux niveaux prépandémiques, les personnes atteintes de TCC ont signalé une diminution statistiquement significative du score total du QOLIBRI et de sa sous-échelle émotionnelle, mais sans différences statistiquement significatives dans les scores MPAI-4. La présence de plus de difficultés d'accès aux ressources pendant la deuxième vague de la COVID-19 était associée à plus de problèmes d'adaptation, de difficultés dans la vie quotidienne et l'autonomie, plus de problèmes émotionnels et un fonctionnement physique diminué. En conclusion, la COVID-19 a un impact négatif sur la qualité de vie liée à la santé des personnes atteintes de TCC.

Les lunettes EnChroma permettraient aux personnes daltoniennes de mieux percevoir les couleurs. Cependant, il n’existe aucune étude sur l’effet de ces filtres; ceux-ci font l’objet de la présente étude.

Le facteur de réflexion des lumières de la signalisation routière a été mesuré à travers les filtres CX14, CX25 et CX65 pour caractériser leur impact. Puis, 9 participants daltoniens et 5 participants avec une vision normale ont été testés avec et sans les filtres à des tests de discrimination ainsi qu’à une tâche de dénomination de couleurs monochromatiques.

Les filtres EnChroma modifient la saturation et la luminosité relative de certaines couleurs. Ainsi, certaines couleurs de notre environnement pourraient paraître plus vives à travers les filtres. Cet effet perceptif laisse croire aux daltoniens que les filtres EnChroma les aident à mieux voir les couleurs. Pourtant, les filtres EnChroma n’aident pas les daltoniens à mieux distinguer les couleurs monochromatiques du spectre rouge-vert. De plus, les filtres diminuent drastiquement l’intensité des lumières monochromatiques dans la zone spectrale du 480 et 580 nm (cyan et jaune). Le port des lunettes EnChroma pourrait présenter un risque sur la route, considérant qu’elles modifient la couleur des lumières de la signalisation et qu’elles bloquent grandement certaines longueurs d’ondes.

L’orthorexie est présentée comme un concept bidimensionnel qui comprend l’orthorexie nerveuse, une dimension pathologique, et l’orthorexie santé (HO), une dimension qui correspond à une saine préoccupation pour l’alimentation. Bien que certaines études aient démontré que ces dimensions comprennent des comportements alimentaires distincts, les preuves de leur particularisation ou de leur cooccurrence sont encore limitées.  

De précédentes études ont fait ressortir jusqu’à 4 profils d'orthorexie dans divers sous-groupes de population. La présente étude vise à répondre aux limites des études centrées sur la personne en examinant les profils d'ON et d'HO dans un échantillon de 251 adultes canadiens francophones (85,7 % de femmes ; Mâge = 33,56 ans).  

Des analyses de profils latents (LPA) ont été utilisées pour estimer les profils d'ON et d'HO. Seuls deux profils ont émergé. Les résultats obtenus n'ont pas permis d'établir une distinction entre l'ON et l'HO. En effet, ils ont révélé la présence de profils présentant des niveaux cooccurrents d'ON et d'HO qui ne diffèrent que quantitativement : des comportements alimentaires orthorexiques faibles (Profil 1 : 68,9 % de l'échantillon; caractérisé par des niveaux faibles d'ON et d'HO) ou modérés (Profil 2 : 31,1 % de l'échantillon ; caractérisé par des niveaux modérés d'ON et d'HO). 

La cooccurrence des dimensions de l'orthorexie dans ces profils remet en question le caractère bidimensionnel de celle-ci.

La sclérose latérale amyotrophique (SLA) est une maladie neurodégénératives qui attaque les neurones moteurs du cerveau et de la moelle épinière. Environ 10% des cas de SLA sont familiaux (SLAF) et 90% sont sporadiques (SLAS). A l'heure actuelle, des mutations dans le gène SOD1 demeure l’une des principales causes de SLAF. Toutefois, pour la plupart des cas de SLA, les causes sont encore inconnues. Notre hypothèse de travail, supportée par des résultats préliminaires, est que les cas sporadiques pourraient partager avec les cas familiaux une voie commune impliquant le mauvais repliement de la protéine SOD1. Le but du projet est de montrer qu’il est possible de réguler l’état conformationnel de la protéine SOD1 et que la modulation de la SOD1 mal repliée peut influencer sur l’apparition et la sévérité de la maladie. Une approche in vitro nous a permis de montrer, suite au traitement de nos cellules en culture par différents agents pharmacologiques et toxines environnementales, qu’il est possible d’induire le mauvais repliement de la protéine SOD1 de type sauvage (non mutée) et de détecter l’accumulation de cette dernière dans divers modèles cellulaires. Ce projet pourrait donc mener à une meilleure compréhension des mécanismes impliqués dans la pathogénèse de la SLAS et de définir des causes environnementales susceptibles d’être impliquées dans la SLA. Ceci constituerait donc une découverte majeure permettant de comprendre l’origine de cette maladie pour 90% des cas. 

Problématique. Le Nightmare Distress Questionnaire (NDQ) est utilisé pour évaluer la détresse associée aux cauchemars. Il a été validé auprès de quatre échantillons estudiantins universitaires pour un total de 540 participants. Les premières études ont fait état de coefficients de consistance interne adéquats qui varient entre .83 et .88. Le NDQ se décomposerait en 3 facteurs (n = 162) : préoccupation/peur, interférence et prémonition. Böckermann et al. (2014) ont confirmé une structure factorielle en trois facteurs (détresse générale, impact sur le sommeil et impact sur la perception de la réalité diurne ; n = 213) pour la version allemande du NDQ. L’objectif de cette étude est de traduire et de valider la version française autorisée du NDQ.Méthodologie.130 individus aux prises avec des psychotraumas ont complété le NDQ, le PCL-s, le MAST, le DAST, le PSI-14 et des mesures évaluant la quantité d’événements traumatiques vécus et la perception d’efficacité personnelle à composer avec les cauchemars.Résultats. La consistance interne de la version française est bonne (alpha de Cronbach de .93). Les résultats d’une analyse factorielle en composante principale confirment la structure en trois facteurs(Tableau 1). Une série de corrélations permet aussi de confirmer une certaine validité convergente et discriminante (Tableau 2).Conclusion.La version francophone du NDQ semble valide. Le caractère international de la traduction est certes un atout pour la francophonie mondiale.

Bien que le diagnostic de trouble de santé mentale puissent être étudié de nombreuses manières (par exemple à travers l’étude de sa fonction pratique qui mène à identifier un traitement ciblé; ou encore à une fonction administrative qui permet l’accès à des services ou des exemptions et accommodements), le diagnostic peut également être étudié en tant qu’événement qui influence le parcours des individus à travers l’impact de l’annonce du diagnostic et de ses effets sous-jacents qui ponctue de diverses manières, à différents niveaux et selon différentes intensités le parcours d’un individu. Dans le cadre de ce mémoire, nous avons choisi de mettre l’emphase sur les effets du diagnostic sur le parcours de rétablissement des personnes qui doivent au quotidien reconstruire un rapport à eux-mêmes et à leur expérience en tenant compte de cette nouvelle définition de soi. Pour ce faire, le corpus analysé fut constitué à partir de messages publiés sur le forum web de l’organisme Revivre, organisme qui offre une plateforme d'échange aux individus concernés par un ou plusieurs diagnostics correspondant aux troubles dépressifs, bipolaires ou anxieux. L’étude nous a permis de mettre en lumière l’articulation entre les dimensions problématiques de l’expérience exprimées par les personnes, les types d’identification au diagnostic (« Je suis malade » vs « J’ai un problème ») et les modes d’adaptation à l’expérience vécue (buts et moyens visés) qui y sont associés.

Les infirmières et infirmiers qui travaillent au service psychiatrique à l'Hôpital Général de Montréal  travaillent avec des patients agités. Parfois, l'utilisation des mesures restrictives est utilisée (contention physique ou la salle l'isolement). Les contentions peuvent avoir un effet négatif sur les relations thérapeutiques entre les infirmières et les patients. Dans la recension des écrits (MSSS, 2015), la participation des patients a été présentée comme une méthode dans la promotion de la pratique des mesures moins restrictives avec des patients souffrant d’un trouble de santé mentale. Cette étude qualitative descriptive a pour but d'explorer les perceptions des infirmières et infirmiers sur la participation des patients et  identifier les facilitateurs et les obstacles à la participation des patients dans un milieu psychiatrique. Un total de 6 entrevues individuelles semi-dirigées a été réalisé en octobre et novembre 2016. Les entrevues d’une durée de 30 minutes ont été enregistrées et transcrites. Les données ont été analysées selon l'approche proposée par Miles et Huberman (2003). Les participants mentionnent qu’il est possible d’engager les patients  afin de réduire les pratiques restrictives grâce aux stratégies des infirmières (ex : approche), des patients (ex : signes) et l’équipe (ex : soutien). Enfin, plusieurs recommandations sont mentionnées afin de faire face aux barrières (ex : formation continue, équipe stable,  standardisation des pratiques).

Dans les expériences hors corps (EHC), une personne a l'impression qu’une partie d’elle se situe à l'extérieur de son corps physique. Des EHCs de différents types ont été rapportées chez des patients épileptiques ou ayant des troubles vestibulaires. Des travaux récents suggèrent que la région cérébrale du cortex insulaire est impliquée dans l’intégration multi-sensorielle des informations vestibulaires, visuelles et proprioceptives nécessaires à la construction du schéma corporel et pourrait contribuer à générer des EHCs. Nous présentons le cas d’une personne (cas BR) sans problèmes neurologiques ou psychologiques connus rapportant plusieurs EHCs par semaine depuis l'enfance. La participante a été évaluée à l’aide d’une entrevue, de questionnaires sur les états de conscience et d’une batterie de synesthésie. BR montre plusieurs signes de circuits atypiques impliquant le cortex insulaire dont une hypersensibilité vestibulaire, une hyper-empathie à la douleur, ainsi que des synesthésies gustatives. Ces observations suggèrent que les expériences hors-corps de cette personne sont associées à une activité atypique du cortex insulaire, ce qui pourra être confirmé par neuroimagerie.

La souffrance psychique a d’abord besoin d’être accueillie. Il lui faut un accueil. Et les salles d’urgences ont souvent pour mission d’y répondre. Seulement, bien que les écrits soulignent toute l’importance de ce premier instant sur le processus thérapeutique, l’accueil fait relativement peu l’objet d’études approfondies. De fait, notre communication part de la question suivante : « qu’est-ce que qu’accueillir dans le champ de la santé mentale ? » et se propose d’explorer le sens que les intervenants de la crise donnent au phénomène d’accueil au sein d’urgences psychiatriques, et ce, au moyen de la méthodologie par théorisation enracinée (Glaser et Strauss, 1967). Cette communication permettra de saisir la complexité du processus d’accueil, les phénomènes intersubjectifs mobilisés, et les actions thérapeutiques déployées lors de cette primo étape du soin. 

La L-DOPA, précurseur de la dopamine, est le plus efficace des traitements pharmacologiques dans la maladie de Parkinson. Toutefois, des mouvements involontaires appelés dyskinésies se développent chez la majorité des patients après 5 ans de traitements. Une dysrégulation cholinergique est aussi observée dans le Parkinson et fait l’objet de la présente étude. Cette expérience a inclus 17 singes divisés en 4 contrôles, 4 traités au MPTP seulement, 4 singes MPTP traités avec de la L-DOPA ayant développés des dyskinésies et 5 singes MPTP traités avec de la L-DOPA et le Ro 61-8048, un inhibiteur de la kynurénine hydroxylase, qui ont développés moins de dyskinésies. Le Ro 61-8048 possède des activités antiglutamatergique et antagoniste pour le récepteur a-7 nicotinique (a7nAchR). La liaison spécifique au a7nAchRa été évaluée par autoradiographie avec le ligand [121I]a-bungarotoxin. La liaison spécifique aua7nAchR était augmentée par rapport aux contrôles dans la partie dorsale du putamen chez tous les singes ayant reçu de la L-DOPA. Les augmentations dues au MPTP ont été renversées par la L-DOPA dans le globus pallidus interne, tandis que l’addition du Ro 61-8048 a augmenté la densité dua7nAchR par rapport aux autres groupes investigués. Aucun changement n’a été observé dans les noyaux caudé et pédunculopontin. Ces données suggèrent que les niveaux dua7nAchR sont modifés dans les ganglions de la base par le traitement à la L-DOPA chez les singes MPTP.

Une reconnaissance efficace de l’expression faciale de douleur est cruciale afin de réagir correctement face aux personnes souffrantes. La présente étude visait à révéler la représentation perceptive de l’expression faciale de douleur pour deux groupes ethniques. Des images de classification (ICs) ont été générées afin de visualiser les représentations de douleur de visages Blancs et Noirs chez 30 participants occidentaux grâce à la reverse correlation (Mangini & Biederman, 2004). Ces ICs ont ensuite été soumises à un Cluster test (Chauvin et al., 2005; tcrit=3.0, k=246, p<0.025). Les résultats révèlent que l’œil droit et la bouche sont représentés différemment pour les deux ethnies de visages. Puisque ces variations n’étaient pas corrélées aux préjugés ethniques (tous les p>0.5), sept participants africains ont été testés afin de tenter d’expliquer ces différences. On cherchait alors à déterminer si ces différences étaient attribuables à la morphologie des visages ou à l’importance accordée par l’observateur aux traits de douleur pour un visage provenant d’une autre ethnie. Pour les participants africains, la douleur pour les visages Blancs est davantage associée au plissement des sourcils comparativement à celle pour les visages Noirs (tcrit=3.0, k=246, p<0.025). Ces résultats suggèrent que l’importance accordée aux traits de douleur est modulée par l’ethnie du visage qui l’exprime.

Le trouble comportemental en sommeil paradoxal (TCSP) est une parasomnie considérée comme un facteur de risque de la maladie de Parkinson (MP. Peu de travaux se sont intéressés à l’étude du trouble cognitif léger (TCL) dans le TCSP. Le but de cette étude est d’évaluer la fréquence du TCL dans une large cohorte de patients avec un TCSP. 

Soixante patients avec un TCSP idiopathique et 60 sujets contrôles sains, ont passé une évaluation neuropsychologique complète. Trois domaines cognitifs ont été définis : attention et fonctions exécutives, mémoire épisodique verbale et habiletés visuospatiales. Nous avons utilisé les critères suivants pour le TCL : 1) une plainte cognitive subjective; 2) un déclin cognitif défini comme au moins deux scores, dans le même domaine cognitif, ≥ 1.5 écart-type de la moyenne normalisée; et 3) absence d’un impact fonctionnel majeur. Le test χ2 a été utilisé pour comparer la proportion de participants ayant un TCL dans chaque groupe. Le seuil de signification a été établi à p<.05. 

Aucune différence significative n’a été observée entre les groupes pour l’âge, le sexe et l’éducation. Le TCL est plus fréquent chez les patients avec un TCSP que chez les sujets sains (60% versus 15%; p<0.001). L’atteinte de l’attention et des fonctions exécutives était prédominante. 

Le TCL est fréquent dans le TCSP. Des études prospectives permettront de déterminer si les patients avec un TCSP qui ont un TCL sont plus à risque de développer la MP ou la DCL.

Le syndrome de Gilles de la Tourette (SGT) est un trouble neuropsychiatrique caractérisé par la présence de tics moteurs et phoniques. Cette condition peut être traitée par une thérapie cognitivo-comportementale, basée sur la régulation de la suractivation sensorimotrice et de la tension musculaire. Les mécanismes physiologiques et comportementaux qui sous-tendent le changement clinique ne sont toutefois pas encore bien compris.

L’objectif de ce projet de recherche était donc d’étudier les changements psychophysiologiques induits par la thérapie.

Pour ce faire, nous avons enregistré les potentiels évoqués et les potentiels de latéralisation motrice (lateralized readiness potentials; LRP) durant une tâche de compatibilité stimulus-réponse, chez 20 patients atteints du SGT et 20 participants contrôles.

La thérapie a permis une diminution des tics de 40% en moyenne. Avant la thérapie, les patients atteints du SGT présentaient un délai de l’onset du LRP moyenné par rapport au stimulus et une plus grande amplitude du LRP moyenné par rapport à la réponse. Ces composantes se retrouvent normalisées après la thérapie.

Ces résultats indiquent des modifications des processus moteurs suite à la thérapie. Étant donné que les potentiels de latéralisation motrice sont partiellement générés par l’aire motrice supplémentaire, et puisque cette région est impliquée dans la génération des tics, nous suggérons que la thérapie a induit une modification de l’activité de cette région.

La violence envers la femme se produit à des taux élevés au Liban et pourrait conduire à des problèmes de santé majeurs. Cependant, l’état de stress post traumatique (ESPT) chez les femmes battues n’a pas été exploré dans ce contexte culturel. Les objectifs de l’étude étaient de: (a) déterminer la prévalence des symptômes de l’ESPT chez les femmes battues au Liban, (b) évaluer si les symptômes de l’ESPT varient en fonction des variables sociodémographiques, et (c) révéler d'autres variables attributs associées. Parmi les 95 femmes qui répondaient aux critères d'inclusion, 85 ont rempli un questionnaire comprenant des questions socio-démographiques, la sous-échelle de violence physique du Composite Abuse Scale et la version civile du PTSD Checklist. Les méthodes d’analyse regroupaient l’analyse descriptive, l’analyse de la variance (ANOVA), les tests t et la régression linéaire. Les résultats ont montré une prévalence élevée des symptômes de l’ESPT (97%) ainsi qu’une corrélation positive de ses symptômes avec la violence physique (r = 0,719, p <.05). La psychothérapie (p=0.002), l’éducation (p=0.022), le temps écoulé depuis le dernier épisode de violence (p=0.018), et le nombre de vices du conjoint (p=0.004) étaient significativement corrélés avec les symptômes de l’ESPT. Les professionnels de la santé jouent un rôle important dans la prévention de l’ESPT en aidant à repérer les femmes à risque et les orienter vers les ressources appropriées.

Objectif : Le suicide chez les adolescents représente un problème de santé publique majeur. La consommation de substances est commune chez les adolescents suicidaires, mais la direction de l’association demeure inconnue. Notre objectif était de déterminer la direction de l’association entre la consommation de substances et les comportements suicidaires chez les adolescents, de manière quantitative. Il existe deux modèles prédominants dans la littérature : (1) le modèle consommation de substances secondaire, les comportements suicidaires mènent à la consommation et (2) le modèle du trouble de santé mentale secondaire, la consommation de substance mène aux comportements suicidaires.

Méthodologie : À l’aide de moteurs de recherche, nous avons identifié les études longitudinales portant sur la consommation de substances et les comportements suicidaires publiées jusqu’à ce jour.

Résultats : Parmi les 298 études initiales, une trentaine correspondaient à nos critères d’inclusion. Nos résultats préliminaires identifient plusieurs études qui semblent confirmer le modèle de trouble de santé mentale secondaire, mais
peu d’études appuyant le modèle de consommation de substances secondaire. Des résultats quantitatifs seront présentés.

Implications : Ces résultats pourraient être d'un intérêt clinique pour la gestion de ces troubles concomitants chez les adolescents en soulignant la nécessité d'améliorer leur dépistage systématique et de promouvoir un plan de traitement intégratif.

La stigmatisation liée au cancer pulmonaire, basée sur l’idée que la personne est responsable de sa maladie, tend à provoquer des réactions négatives de blâme et de rejet par les autres. Elle est associée à la détresse des personnes atteintes et semble influencer négativement la qualité des soins qu’ils reçoivent. Le Cataldo Lung Cancer Stigma Scale (CLCSS) est l’un des rares questionnaires développés pour adresser spécifiquement cette problématique, mais il n’est pas disponible en français. Cette étude vise à traduire et évaluer les qualités psychométriques de la version canadienne-française (CLCSS-VF). La traduction a été réalisée par des traducteurs indépendants évalués par un comité d’experts, et prétestée auprès de patients. Dans le cadre d’une étude prospective sur la qualité de vie, 640 patients (66,9 + 8,7 ans) atteints d’un cancer pulmonaire ont complété une batterie de questionnaire par la poste, incluant le CLCSS-VF. Les résultats montrent une bonne cohérence interne (α = 0,93) et une stabilité temporelle adéquate à 3 mois (r = 0,55). L’analyse factorielle exploratoire suggère la présence de 6 facteurs (64 % variance). La validité est démontrée avec le statut de fumeur (critère), l’anxiété et les croyances envers le tabagisme (convergente) et la qualité de vie (divergente). Bien que le CLCSS-VF comporte des qualités psychométriques adéquates, des études supplémentaires seront nécessaires pour expliquer les différences avec la structure de la version originale.

 Une grande proportion d’athlètes se plaignent de fatigue et de troubles du sommeil à la suite d’une commotion cérébrale. Or, peu d’études ont investigué le sommeil chez ces athlètes. Cette étude a pour but de comprendre les effets d’une commotion sur les caractéristiques des fuseaux de sommeil (FS), qui sont de petites bouffées de rythmes électroencéphalographiques rapides. De plus, cette étude vise à mesurer l’association entre les FS et les variables cliniques et neuropsychologiques. Dix athlètes commotionnés (AC) et 13 athlètes contrôles ont été testés avec une polysomnographie, des questionnaires et des tests neuropsychologiques. Les FS ont été détectés automatiquement sur l’électrode C3. Des Test-t ont été utilisés pour comparer les caractéristiques des FS entre les groupes. Des corrélations de Pearson ont été effectuées pour mesurer les associations entre les FS et les variables neuropsychologiques et cliniques. Les AC ont montré une diminution significative de l’amplitude des FS comparativement aux athlètes contrôles (t(21)=2.34, p<0.05). De plus, une plus grande amplitude des FS était liée à un délai plus long depuis la dernière commotion (r=0.65, p<0.05). Enfin, la densité et l’amplitude des FS ont été corrélées négativement au temps d’exécution du Color Trail 2 (r=-0.65/-0.69, p<0.05). Cette étude suggère que les commotions cérébrales réduisent l’amplitude des FS et que les FS sont associés aux dysfonctions cognitives.

Le trouble de l’usage de substances (TUS) qui fait référence à la dépendance à l’alcool, la drogue ou les médicaments est un trouble mental courant dans les hôpitaux. Plus de 55 % des troubles mentaux à l’urgence psychiatrique ont au moins un diagnostic de TUS. Les traitements pour soigner ce trouble manquent d’efficacité : taux de rétention faible et taux de rechute élevé. Dans les traitements novateurs, l’activité physique se démarque par ces nombreux bénéfices (amélioration cardiorespiratoire, gestion du poids, diminution de symptômes d’anxiété et de dépression). Plusieurs études ont également noté ces bienfaits sur les patients ayant un TUS, par contre peu d’entre elles ont inclus la perception de ceux-ci. Notre objectif était de comprendre la perception de l’activité physique par les patients en traitement pour le TUS. Nous avons pour ce faire, mené des entrevues semi-dirigées individuelles ainsi que des questionnaires de satisfaction. Plus de 13 personnes ont participé à l’entrevue. Les participants ont remarqué que l’activité physique agissait comme facteur de protection contre la rechute en favorisant une saine occupation du temps, la création d’un réseau social positif et le maintien d’un poids santé. Les bénéfices perçus sont tels que les répondants projettent de continuer l’activité physique une fois la thérapie terminée, et ce, grâce au transfert de connaissances effectué et au fait d’avoir pu essayer l’activité pendant le séjour au centre.

Problématique: Le soutien social constitue à la fois un facteur de risque et de protection du développement de l’état de stress post-traumatique (ESPT), particulièrement auprès des victimes d’actes criminels violents (VACV). Objectif : Déterminer le rôle du soutien social dans le développement et l’intensité de la symptomatologie d’état de stress post-traumatique chez les VACV. Méthode : 157 VACV ont complété l’Entrevue clinique dirigée pour le DSM-IV-TR, mesurant l’ESPT, 4 à 6 semaines après l’agression. La prévalence et la satisfaction du soutien social reçu de la part de trois groupes d’aidants (proches, professionnels, Centres d’aide aux victimes d’actes criminels [CAVAC]) ont été mesurées lors des quatre semaines suivant l’agression.Résultats : Les résultats d’analyses de régression logistique indiquent que la prévalence et le niveau de satisfaction du soutien social sont des prédicteurs statistiquement significatifs du diagnostic d’ESPT.Conclusion: Le soutien social est un facteur de risque important de développement de la symptomatologie d’ESPT chez les VACV. Ces résultats suggèrent que le soutien social reçu doit faire l’objet d’un suivi étroit et continu de la part des professionnels de la santé afin de réduire la prévalence d’état de stress post-traumatique chez les VACV.

La maladie de Parkinson (MP) se caractérise par des troubles moteurs (rigidité musculaire, tremblements et bradykinésie) généralement précédés, jusqu'à 10 ans, par d'autres symptômes non moteurs, comme la constipation. C’est un dommage aux neurones de l'intestin qui pourrait être responsable de ces troubles gastro-intestinaux. Le Dr Braak a aussi émis l'hypothèse que la MP pourrait débuter par une atteinte à l'intestin et se propager au cerveau par le nerf vague. Dans le modèle de souris parkinsonienne 1-méthyl-4-phényl-1,2,3,6-tétrahydropyridine (MPTP), nos laboratoires ont déjà démontré l'impact bénéfique des estrogènes sur la protection des neurones dopaminergiques (DA) de l'intestin, un effet impliquant aussi le système immunitaire. Ce projet évalue donc une autre application thérapeutique à 2 inhibiteurs de la 5α-réductase déjà commercialisés pour traiter l’hyperplasie bénigne de la prostate, le Finastéride (Fin) et le Dutastéride (Dut), afin d’induire une production endogène d’estrogènes. Un effet mitochondrial potentiel du Fin et du Dut a aussi été suggéré. Des souris adultes ont donc été traitées 10 jours avec le Fin et le Dut et ont reçu 4 injections de MPTP au jour 5. Leurs iléons ont été microdisséqués pour effectuer des marquages et un comptage de neurones DA et macrophages dans le plexus myentérique. L’oxydation mitochondriale a aussi été mesurée en culture cellulaire. Nos résultats montrent que le Dut serait un meilleur agent potentiel pour le traitement de la MP.

Introduction: la principale fonction de la protéine tau, lier et stabiliser les microtubules (MTs), est possible grâce à la présence de 3 ou 4 domaines de liaison aux MTs. L’exon 10 constitue une de ces régions, ainsi lorsqu'il est inclus au niveau de l’ARNm, la protéine tau contient 4 domaines de liaison aux MTs (4R-tau). Inversement, quand l’exon 10 est exclus, tau ne contient que 3 domaines (3R-tau). Chez la souris, l’expression des isoformes 3R-tau diminue et disparaît à l’âge adulte alors que les formes 4R-tau ne commence qu’en période post-natale et dure chez l'adulte. On assiste donc à un changement d’expression des isoformes de tau chez la souris, ce qui en fait un bon modèle pour comprendre les mécanismes responsables d'un changement pathologique d'expression chez l'humain.

Objectif: analyser la régulation de l’exon 10 de tau et comprendre les mécanismes impliqués dans l’expression différentielle des isoformes 3R-tau et 4R-tau. Nous avons analysé par Western blot et PCR l’expression de tau depuis les stades embryonnaires jusqu’aux stades adulte précoces, l’expression des protéines qui influencent l’épissage alternatif de l’exon 10 et des principales kinases.

Résultats:  on a confirmé la mise en place d'un changement d'expression des isoformes de tau au cours du développement chez la souris, qui corrèle avec certains facteurs influancant l'épissage de l'exon 10. Des études d'inhibition de ces facteurs nous aiderait à confirmer leur role dans l'épissage de l'exon 10. 

L’évaluation neuropsychologique en ligne permet l’obtention des mesures précises comme le temps de réaction et fait actuellement ses preuves comme outil complémentaire à l’évaluation clinique. La présente étude vise au développement d’une batterie d’évaluation neuropsychologique en ligne, l’ExecQc, et sa normalisation auprès de la population adulte franco-québécoise. Composée de 6 tests en ligne, soit le Flanker, Trail Making Test (TMT), Corsi, une tâche de recherche visuelle, le Balloon Analogue Risk Task (BART) et le Continuous Performance Task (CPT), l’ExecQc permet, en 35 minutes, l’évaluation de l’inhibition et la flexibilité cognitives, l’empan visuospatial, la mémoire de travail, la prise de décision et l’attention. 305 participants (H=121;F=184) âgés entre 18 et 78 ans (M=46,3;ET=15,8) ont complété la batterie. Les résultats montrent la présence d’effets attendus selon la littérature scientifique, comme l’effet d’incongruence à la tâche Flanker (p<0,001) et l’effet de la flexibilité cognitive au TMT (p<0,001). L’empan visuospatial au Corsi (M=6,5;ET=1,5) est similaire avec les données de la littérature scientifique. Enfin, les performances cognitives, dont l’inhibition, la flexibilité et les temps de réaction, diminuent significativement avec l’âge, un résultat aussi attendu. Cette étude montre que l’ExecQc est une batterie valide et efficace pour évaluer les fonctions cognitives en ligne et apparaît comme un outil prometteur pour complémenter l’évaluation clinique.

Introduction: La pratique clinique de l'urgence et de la crise est souvent parsemée d embûches (e.a. demande immédiate, temporalité accélérée, mobilisation difficile du réseau ou de la famille). Cette pratique renferme des interventions thérapeutiques orientées en fonction de cadres théoriques reconnus. Ces cadres théoriques constituent le savoir formel et permettent de poser les hypothèses de crise et diagnostiques. La compétence clinique requiert également des savoirs tacites qui sont à ce jour peu évalués.

Objectif: Notre recherche vise à  évaluer les processus thérapeutiques dans la clinique de la crise en illustrant ce que les experts font et comment ils le font pour ajuster au mieux leurs interventions. Dans cette communication, nous illustrerons des situations cliniques décortiquées, moment par moment, avec des intervenants- experts pour en comprendre l essence.

Methode: Notre recherche s ancre dans une épistémologie à la 1ère personne en utilisant l entretien d explicitation développé par Vermersch (1994)

Resulats: Ce travail de réflexivité conjoint avec les experts a permis de relever une série de techniques et principes thérapeutiques essentiels à la bonne pratique clinique de crise.