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Les cadres dirigeants sont des acteurs essentiels dans notre société. Cependant, maintes études prouvent qu’ils sont parmi les plus à risque de vivre de la détresse psychologique. De fait, le coaching exécutif, service non règlementé de plus en plus en demande, peut avoir de nombreux bénéfices, tels l’adoption de comportements désirés, l’amélioration des compétences de leadership, l’optimisation de la performance, l’équilibre vie-travail et la conscience de soi. L'objectif de l'étude est donc de mettre en lumière les processus par lesquels le coaching peut optimiser le bien-être psychologique des cadres dirigeants, et ce afin d’améliorer les assises de la profession de coach exécutif.

Par un devis qualitatif exploratoire, des entrevues semi-dirigées ont été menées auprès de 10 coachs. Ceux-ci ont été sélectionnés de façon à avoir une population mixte au niveau de leur certification. Les résultats ont été analysés selon une approche socioconstructiviste.

Les résultats mettent de l’avant les processus du coaching qui permettent d’optimiser le bien-être psychologique des cadres dirigeants.

L'étude permet d'offrir aux coachs et aux cadres dirigeants les aspects fondamentaux de l'efficacité du coaching exécutif axé sur le bien-être psychologique. Ces aspects permettent aussi aux cadres dirigeants de mieux choisir un coach et à ce dernier de bien se former.

Les personnes vivant avec un trouble de personnalité limite (TPL) représentent environ 20 % des patients hospitalisés en psychiatrie (Gunderson & Links, 2008). La nature des symptômes de ce trouble implique un ensemble unique de défis pour les cliniciens. Les travailleurs en santé mentale éprouveraient une plus grande détresse face à cette clientèle (Bourke et al., 2013) et les préjugés envers celle-ci seraient plus négatifs par rapport aux autres troubles mentaux (Sansone & Sansone, 2013). Alors que ces attitudes négatives ont été liées à une diminution de l'efficacité des soins dispensés (Aviram et al. 2006), une éducation adéquate a su améliorer les attitudes et croyances envers les personnes avec un TPL, en plus d’augmenter leur désir de travailler avec elles (Masland et al., 2018). L’objectif du présent projet est de reproduire les résultats de l’étude américaine de Masland en mesurant l’impact d’un module de formation GPM (Good Psychiatric Management) de 3 heures sur ces mêmes facteurs. En plus d’avoir été écourté, ce module clinique a été développé en français, adapté à la réalité hospitalière canadienne et offert en ligne à des infirmier·ères œuvrant dans une unité interne de psychiatrie. La traduction francophone d’une échelle sur les attitudes envers le TPL (13 items) a été administrée à trois reprises : avant, après et 6 mois suite à la formation. Les résultats préliminaires sont très encourageants et véhiculent un message d’espoir vers de meilleurs soins pour cette population.

L'infirmière en psychiatrie légale travaille dans un environnement à haut risque de menace à son intégrité physique et psychologique. Elle doit maintenir son intégrité personnelle tout en respectant les buts et les valeurs de la profession, son code de déontologie ainsi que les contraintes légales inhérentes aux soins prodigués en contexte médicolégal. Ces éléments sont une partie des facteurs pouvant constituer une menace à son intégrité morale et engendrer un bon nombre de conséquences psychologiques. En effet, plusieurs symptômes découlant de la détresse morale (DM), tels que la colère, l’anxiété, la frustration et des symptômes dépressifs ont été notés chez ces professionnelles. La persistance de cet état peut causer un épuisement professionnel et mener l'infirmière à quitter la profession. Malgré l’importance de ce phénomène et l'ampleur des impacts de la DM, aucune étude n'a été réalisée afin d'établir un lien cohérent entre les menaces à l'intégrité auxquelles elles sont confrontées dans ce contexte et la DM qu’elles sont susceptibles de vivre. Une analyse comparative interrogeant le rôle de ces dernières et s’appuyant sur la théorie de la DM de Corley (2002) sera présentée. Une recension narrative fut réalisée et il y est suggéré que les infirmières travaillant en psychiatrie légale éprouvent une difficulté à exercer leur rôle d'advocacy envers le patient, ce qui est reconnu comme un facteur associé à la détresse. Les implications pour la pratique seront discutées.

La présente étude examine l’effet modérateur de l’impulsivité et de la recherche de sensations dans l’association entre la supervision parentale et la consommation de substance à l’adolescence. Les participants étaient 230 adolescents (53% filles) de 15 ans ayant rempli des questionnaires sur la supervision parentale, l’impulsivité, la recherche de sensations et leur fréquence de consommation de substances. L’impulsivité et la supervision parentale interagissaient pour prédire la fréquence de beuveries et de consommation de tabac et de drogues illicites (voir Figure 1); lorsque l’impulsivité était plus élevée, des niveaux faibles de supervision parentale étaient associés avec des niveaux plus élevés de consommation de substances. De son côté, la recherche de sensations interagissait avec la supervision parentale pour prédire la fréquence de beuveries et de consommation de cannabis et drogues illicites (voir Figure 1); de faibles niveaux de supervision parentale étaient associés avec une consommation de substances plus élevée lorsque la recherche de sensations était faible, mais pas lorsqu’elle était élevée. Ces résultats montrent que l’impulsivité et la recherche de sensations interagissent différemment avec la supervision parentale et devraient être considérés indépendamment dans les études. Les résultats avec l’impulsivité sont en accord avec les recherches précédentes suggérant que l’impulsivité à l’adolescence pourrait agir comme facteur de vulnérabilité.

La dégénérescence dopaminergique dans la maladie de Parkinson mène à l’hyperactivité des neurones du noyau subthalamique (NST), une structure intégratrice centrale aux ganglions de la base. L’objectif de cette étude est de caractériser le réarrangement de l’innervation à sérotonine (5-HT) du NST susceptible de survenir dans la maladie de Parkinson et, de contribuer à cette activité dérégulée. Des sections à travers le NST ont été immunomarquées pour le transporteur membranaire de la 5-HT (SERT) afin de quantifier la densité de l’innervation 5-HT dans les territoires fonctionnels du NST. Les données obtenues à partir de singes cynomolgus (Macaca fascicularis) rendus parkinsoniens par injections de 1-méthyl-4-phényl-1,2,3,6-tétrahydropyridine (MPTP) ont été comparées à des singes contrôles. L’approche stéréologique démontre que, dans le groupe contrôle et MPTP, la densité des varicosités axonales SERT+ est homogène entre les territoires fonctionnels du NST. Chez les singes MPTP, la densité de varicosité SERT+ dans le NST est diminuée alors que la longueur d’axones est inchangée. Nos données indiquent une distribution homogène de l’innervation 5-HT entre les territoires fonctionnels du NST et une diminution significative du nombre de site de relâche de la 5-HT, sans réarrangement de l’arborisation axonale chez les singes parkinsoniens. Ce réarrangement pourrait représenter un mécanisme compensatoire visant normaliser l’activité des neurones du NST en condition parkinsonienne.

La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) basée sur le modèle cognitivo-psychophysiologique permet de traiter efficacement le syndrome de Gilles de la Tourette (SGT). Cette TCC vise à réguler la suractivation sensorimotrice et la tension musculaire. En plus de diminuer les tics, cette TCC permet aussi une amélioration de la motricité fine. Toutefois, les mécanismes neurobiologiques accompagnant un tel changement clinique ne sont pas bien compris à ce jour.

Ainsi, nous souhaitons étudier l’impact de cette TCC sur l’activité corticale reliée à la planification des mouvements. Nous voulons également identifier des marqueurs électrophysiologiques permettant de prédire le succès thérapeutique.

Pour ce faire, nous avons enregistré l’EEG chez 26 patients atteints du SGT et 26 participants contrôles. Des mesures ont été prises avant et après la TCC chez les patients atteints du SGT (et dans un intervalle similaire pour les participants contrôles). L’EEG a ensuite été moyennée en potentiels de latéralisation motrice (PLM).

Nous avons trouvé une amorce du PLM (une mesure de préparation motrice) plus lente chez les patients atteints du SGT. Toutefois, cette mesure s’est accélérée suite à la TCC. Chez les participants contrôles, cette mesure n’a pas changé, indiquant que le changement observé chez les patients atteints du SGT est dû à la TCC et non au passage du temps. Une amorce du PLM plus lente prédisait également une plus grande amélioration des tics moteurs suite à la TCC.

Problématique:Le patient avec statut socio-économique faible présente un prognostic vital altéré avec altération d'immunité,modifications neuroanatomiques et épigénétiques responsables de morbidité et de mortalité accrues.Lors d'admission hospitalière, ce patient doit donc avoir un parcours clinique approprié à son état.Cet approche interdisciplinaire est donc essentielle à l'obtention de bons résultats.Ces chemins cliniques seront décrits tout en incluant des chemins pédagogiques pour l'équipe soignante et pour le patient lui-même.Ces chemins cognitifs sont basés sur une contextualisation et sur des programmes adaptés aux besoins.Ceux-ci seront décrits en détail.La complexité des problèmes de santé physique et mental sont tels que l'approche est donc à la fois innovatrice se servant tout à la fois de pleine conscience, d'art thérapie, de simulation et d'approche sociale et psychologique. Les conclusions discutées incluront le chapitre de la société apprenante et du (patient centered care) pour amener une vision globalisante où patients, soignants et administrateurs en équipe participent à la recherche de meilleure qualité de soins en milieu complexe.L'aspect interdisciplinaire et globalisant de cette approche sera discuté dans un centre de santé urbaine que constitue notre établissement avec contextualisation de notre approche.Modèles mentaux et visualisations seront discutés dans le processus décisionnel                                                                       

Les patients atteints de schizophrénie (SZ) présentent des déficits de cognition sociale intimement liés à leurs difficultés de fonctionnement. La communication est aussi une faculté ébranlée dans la SZ. Il a été démontré que lors d’une conversation, les patients éprouvent des difficultés à ajuster leur discours en fonction des connaissances de leur interlocuteur et utilisent des marqueurs de référence (MR) différents des personnes saines. Dans la présente étude, une tâche novatrice a permis d’examiner une gamme plus variée de MR et l’aspect distinctif des choix référentiels. Cette étude a permis de comparer un groupe de patients SZ (n=16) et un groupe contrôle (n=15). Chaque sujet a été soumis à deux conditions expérimentales (BD avec « rôles distinctifs » vs « rôles à définir » des personnages de l’histoire). La mesure d’intérêt était le nombre d’utilisation de têtes nominales distinctives pour les expressions référentielles indéfinies et définies. L’analyse des résultats n’a pas démontré d’effet de condition (F(1, 29) = 1.26, p= .271) mais a démontré un effet de groupe (F(1, 29) = 8.34, p< 0.001) ainsi qu’un effet d’interaction groupe X condition (F(1, 29)= 7.02, p= .013). Les analyses post hoc démontrent que les patients SZ utilisent moins d’expressions distinctives dans la condition «rôles à définir» (T(29) = -3.57, p= .001) alors que pour la condition «rôles définis», il n’y avait pas cette différence (T(29) = -.26, p= .794).

Introduction: Les troubles du sommeil survenant dans la phase aiguë d’un traumatisme craniocérébral (TCC) modéré-sévère sont caractérisés par une absence du rythme veille-sommeil de 24 h.  Ces troubles pourraient être causés par un dérèglement de l’horloge circadienne. L’objectif était de comparer le rythme circadien de la température des patients en phase aiguë d’un TCC modéré-sévère à celui de patients avec blessures orthopédiques graves (BOG) sans TCC hospitalisés dans un même environnement.

 

Méthodes: Vingt patients avec TCC (27,7±12,6 ans; 15 hommes) et 20 patients avec BOG (31,9±14,4 ans; 15 hommes) ont été recrutés aux soins intensifs. La température cutanée distale a été mesurée au poignet par le iButton (DS1921G, Thermochron) aux 5 min pendant 8,6±3,2 jours. Une analyse du cosinor a été effectuée afin d’obtenir l’amplitude du rythme pour chaque journée de 24 h. Les deux groupes ont été comparés par des tests-t de Student.

 

Résultats: Pour les 341 jours de mesure de la température, les analyses du cosinor ont montré que l’amplitude était plus faible chez les patients TCC (0,94±0,66 °C) que chez les patients BOG (1,28±0,56 °C) (t(339)= -5.2,p <0.001). 

 

Conclusions: L’amplitude du rythme de la température est plus faible chez les patients TCC, ce qui suggère un rythme circadien moins robuste. Ainsi, les perturbations du sommeil suivant un TCC pourraient être d’origine circadienne et ne sont pas uniquement attribuables à l’environnement hospitalier.

La douleur permet d’apprendre sur l’environnement et de l’explorer tout en protégeant l’organisme. Les expériences douloureuses peuvent être modulées par différents facteurs et contribuer à orienter les comportements. La modulation endogène de la douleur serait donc au service de ces fonctions d’exploration et d’apprentissage. Cette étude visait à vérifier si la capacité de discriminer différents niveaux de douleur est préservée en présence d’une modulation endogène par l’effet placebo. Cinquante-et-une personnes ont pris part à une séance expérimentale durant laquelle des stimulations thermiques douloureuses leur étaient administrées. Ces personnes devaient détecter la présence possible d’un pic de chaleur durant des stimulations prolongées. Certaines stimulations étaient administrées en concomitance avec l’utilisation de fausses électrodes analgésiques pour générer un effet placebo. Les analyses confirmatoires supportent l’idée que la capacité de discriminer n’était pas affectée par la modulation endogène. Des analyses exploratoires apportent un soutien supplémentaire à cette idée. Ces résultats préliminaires suggèrent que la modulation endogène joue un rôle dans les fonctions d’apprentissage de la douleur et donc qu'elle ne devrait pas affecter notre capacité à discriminer différentes intensités douloureuses. La poursuite de cette
étude serait toutefois nécessaire pour continuer à apporter un support à cette idée. 

Plusieurs particularités liées au fonctionnement des régions motrices du cerveau ont été associées au trouble obsessionnel-compulsif (TOC). On y retrouve notamment une plus grande amplitude du potentiel de préparation motrice (readiness potential). Ici, nous proposons d’utiliser les potentiels de latéralisation motrice (LRP) pour évaluer les processus moteurs au sein du TOC. Dans une tâche de compatibilité stimulus-réponse, les LRP permettent d’évaluer les processus de préparation motrice lorsqu’on fait varier la compatibilité entre un stimulus et la réponse attendue. Nous posons l’hypothèse que les patients atteints du TOC devraient présenter un Gratton dip (activation incompatible) et un pic du LRP de plus grande amplitude, ainsi qu’une amorce du LRP plus tardive.

Nous avons enregistré les LRP chez 19 patients atteints du TOC et 19 participants contrôles, alors qu’ils effectuaient une tâche de compatibilité stimulus-réponse. Nous avons comparé les deux groupes selon diverses mesures, comme l’amorce du LRP, le Gratton dip, ainsi que le pic du LRP.

Les résultats démontrent une plus grande amplitude du pic du LRP et du Gratton dip chez les patients atteints du TOC. Toutefois, il n’y avait de différence inter-groupes relative à l’amorce du LRP.

Au sein du TOC, les régions motrices semblent être suractivées lors de la préparation d’un mouvement. Ces résultats suggèrent que la régulation de l’activité sensorimotrice devrait être abordée dans le cadre du traitement du TOC.

« The dyslexia debate » (Elliott & Grigorenko, 2014) et son héritier « Dyslexia. Developing the debate » (Elliott & Nicolson, 2016) sont sans aucun doute des ouvrages emblématiques de la controverse qui anime actuellement le champ scientifique et politique quant à l’utilité du diagnostic de « dyslexie ». En effet, si la dyslexie apparaît comme une catégorie quasi univoque et supposément « naturelle » dans le discours commun, les débats à son égard sont néanmoins foisonnants dans le champ scientifique. Aux discordes issues des approches épistémiques diverses selon les domaines auxquels appartiennent les chercheurs (Woollven, 2012), s’ajoutent les débats sur l’intérêt et la pertinence du diagnostic de dyslexie pour la prise en charge des élèves éprouvant des difficultés d’apprentissage en lecture. Si ce diagnostic semble cardinal dans un contexte social au sein duquel les compétences en lecture sont à la fois une condition de la citoyenneté et un enjeu fonctionnel dans tous les métiers (Cochoy, Garel, & de Terssac 1998), il demeure un lieu de tensions dont nous souhaitons éclairer les logiques et raisons. Cette communication est basée sur une revue de la littérature et des entretiens semi-dirigés auprès de scientifiques. Elle rendra compte d’une part des positionnements des « acteurs experts » quant à l’utilité de la dyslexie comme catégorie diagnostique et, d’autre part, des lignes de tension traversant le contexte institutionnel et académique spécifique de la Suisse romande. 

La maladie de Parkinson est caractérisée par des dysfonctions motrices souvent précédées par d’autres symptômes, dont des altérations gastro-intestinales. Comme pour les manifestations physiques, les dysfonctions non motrices sont aussi causées par la dégénérescence des neurones dopaminergiques. Au niveau du système nerveux central, plusieurs évidences supportent le rôle de la réponse inflammatoire dans la dégénérescence neuronale.

Afin d’étudier le rôle de l’inflammation sur la dégénérescence des neurones dans le plexus myentérique, nous avons injecté du MPTP à des souris déficientes en MyD88 (MyD88-/-), une protéine impliquée dans la cascade de signalisation menant à une réponse immunitaire proinflammatoire. Les résultats démontrent que les souris MyD88-/- traitées au MPTP sont protégées contre la dégénérescence des neurones dans le plexus myentérique contrairement aux souris sauvages (WT). Chez les souris WT, le traitement au MPTP induisait l’infiltration de macrophages, mais pas chez les souris MyD88-/-. Le traitement MPTP favorise le phénotype proréparateur des macrophages (marqué à l’arginase 1) chez les souris MyD88-/- comparées aux WT. Par ailleurs, une diminution importante de l’expression de BDNF chez les souris WT traitées au MPTP comparées aux salins a été observée.

En conclusion, les effets néfastes du MPTP dans le plexus myentérique étaient médiés par l’expression de MyD88 qui entraînait une diminution du nombre de macrophages proréparateurs.

Selon une revue de la littérature, malgré les difficultés et les souffrances que peuvent rencontrer les infirmières dans leur milieu de travail, ces dernières développent des stratégies leur permettant de faire face à ces adversités (Boivin-Desrochers & Alderson, 2014). Ce comportement peut être remarquable, mais pas nécessairement sans effets sur leur santé mentale. La communication permettra d'établir l'état des connaissances entourant la stratégie de résilience déployée par les infirmières pour affronter les adversités de leur milieu de travail, laquelle est présentée par Boivin-Desrochers et Alderson (2014) comme étant une stratégie défensive. Quels sont les avantages et les risques potentiels de ce processus humain en termes de santé mentale pour les infirmières ainsi que pour les organisations? La démarche se conclura par la proposition d'une intervention à l'attention des gestionnaires infirmiers visant à les sensibiliser au caractère salutogénique de la résilience - c'est-à-dire ouvrant sur un sens accru et une construction identitaire au travail - tout en les conscientisant à ses possibles risques à plus ou moins long terme sur la santé mentale au travail.

Boivin-Desrochers, C. & Alderson, M. (2014). Les difficultés et souffrances vécues par les infirmières: stratégies permettant de préserver leur santé mentale, leur sens au travail et leur performance au travail. Recherche en soins infirmiers, 118, 85-96.

En aviron, les athlètes répètent le même mouvement encore et encore afin d’être le premier bateau à traverser la ligne d’arrivée. La variabilité motrice peut être définie comme la différence entre chaque mouvement. Elle peut être calculée avec des variables de performances, des variables en lien avec l’activité musculaire, des variables cinétiques ou encore des variables cinématiques (Srinivasan & Mathiessen, 2012). L’objectif de cette étude est de comparer comment la variabilité temporelle du mouvement d’aviron sur rameur change avec la distance. 10 participants experts ont fait du rameur pour 2000 m à une cadence constante, à une intensité prédéterminée (catégorie 4) et avec un marqueur placé au niveau du poignet. Une caméra placée perpendiculairement au plan de mouvement enregistrait l’exercice. Afin de calculer la variabilité motrice, 11 mouvements ont été numérisés au début (après 200 m) et vers la fin (après 1700 m) de l’exercice. La variabilité temporelle a été calculée à l’aide de l’écart-type entre le temps de chaque mouvement. Selon les résultats préliminaires, ils sembleraient que la variabilité temporelle diminue légèrement (écart-type moyen de 0,033 seconde comparativement à 0,026 seconde) avec la distance parcourue. Ce phénomène pourrait être expliqué par différentes théories telles que le système moteur pourrait devenir moins flexible avec la fatigue.

Plusieurs études explorent les fonctions exécutives du syndrome de Gilles de la Tourette (SGT), notamment l’inhibition. Or, les résultats demeurent mitigés, bien que les études mettent en évidence une atteinte au niveau de l’inhibition. Afin de nuancer ces résultats, un outil évaluant ces fonctions au quotidien, comme le Behavioral Rating Inventory of Executive Function pour adulte (BRIEF-A), devient pertinent. L’objectif sera de comparer les fonctions exécutives entre le groupe SGT et un groupe contrôle sans trouble psychiatrique ou neurologique. L’hypothèse formulée est que le groupe clinique présentera une atteinte au niveau de l’inhibition. Les participants ayant complété le BRIEF-A proviennent d’une base de données dédiée aux troubles obsessionnels compulsifs (tocs) et aux tics. Les deux groupes formés, soit le groupe contrôle (n=14) et le groupe SGT (n=20) ont été appariés pour l’intelligence. Les résultats préliminaires montrent une différence (p=0.01) entre les groupes dans le score de dépression de Beck, mais aucune différence pour le score d’anxiété de Beck. Pour les sous-échelles du BRIEF-A, une différence est notée (p=0.05) pour le contrôle émotionnel et pour la composante planifie/organise (p=0.043). En contrôlant pour la dépression, cette différence disparaît. On note donc qu’il est important de considérer les scores de dépression sous le seuil clinique, lors de l’utilisation du BRIEF-A, et que celui-ci peut servir d’outil de dépistage pour la dépression.

L’importante diversité fonctionnelle de la sérotonine est assurée par un réseau complexe d’axones qui s’arborisent dans les plusieurs structures du prosencéphale. Les projections à sérotonine ascendantes originent principalement du noyau raphé dorsal (NRD). En plus de produire de la sérotonine, ces neurones peuvent relâcher du glutamate puisqu’ils expriment un transporteur vésiculaire pour ce neurotransmetteur, le VGLUT3. L’objectif de cette étude est d’apporter la première description détaillée des projections axonales efférentes du NRD et de caractériser la distribution du VGLUT3 à l’intérieur de ces projections. Une méthode d’injection stéréotaxique in vivo a été combinée à une approche immunohistochimique afin de décrire l’organisation morphologique et neurochimique des neurones du NRD chez le rat. La reconstruction entière et unitaire des axones provenant du NRD nous a permis de décrire deux types de neurones en fonction de leurs structures cibles. Le premier type de neurones innerve principalement les structures impliquées dans le comportement moteur alors que le deuxième type de neurones s’arborise davantage dans les structures liées au système limbique. Les neurones du NRD montrent divers patrons d’arborisation axonales avec différentes distributions de la protéine VGLUT3 en fonction des structures cibles dans lesquelles on les retrouve. Ces données devraient être prises en considération afin d’améliorer notre compréhension des systèmes à sérotonine.

Les patients souffrant d’une épilepsie temporale (ELT) pharmaco-résistante ou ayant subi une lobectomie temporale (LT) pour traiter les crises ont des déficits en mémoire épisodique (Lah, 2006). Aucune étude ne s’est intéressée aux processus de reconsolidation des souvenirs personnels et à l’impact des émotions chez les patients ELT. L’objectif de cette étude est de déterminer la façon dont les souvenirs personnels anciens et récents sont affectés et d’apprécier l’effet de la valence émotionnelle. Nous avons demandé aux patients (n=6) avec ELT ou LT et à un groupe contrôle de rappeler 9 souvenirs (3 agréables, 3 désagréables et 3 neutres) selon 8 critères d’épisodicité et une échelle d’intensité émotionnelle. Les souvenirs anciens ont été évalués pour 3 périodes de vie (3-17 ans, 18-âge actuel moins un an, dernière année). Les souvenirs récents étaient des souvenirs de moins de 2 semaines, répétés 24 heures après et suivis d’une tâche interférente puis rappelés 16 jours plus tard. Les résultats préliminaires ont montré que les patients étaient comparables aux contrôles pour les capacités de récupération des souvenirs anciens, les capacités d’encodage de nouveaux souvenirs et de maintien à 16 jours. Les souvenirs neutres n’étaient pas différents des souvenirs émotionnels chez les patients en terme d’épisodicité et ont été évalués aussi intenses émotionnellement. Cette absence de souvenirs neutres chez les patients ELT n’a jamais été montré dans la littérature.

Le traitement des visages est plus efficace lorsqu’ils sont présentés dans le champ visuel gauche (CVG). Cette supériorité du CVG est attribuée à la dominance de l’hémisphère droit pour les visages, mais peu d’explications fonctionnelles ont été proposées (p.ex., traitement global/local). Des travaux récents ont révélé l’importance des orientations spatiales horizontales dans le traitement facial (ex., Goffaux & Dakin, 2010). Nous avons donc vérifié si leur traitement diffère entre les hémisphères. Trente participants ont complété deux tâches dans lesquelles des visages étaient filtrés avec des bulles d’orientation (Duncan et al., 2017). La première, une tâche d’identification, visait à établir un profil de référence. Dans la seconde tâche, un paradigme pareil/différent, une sonde était présentée au CVG ou CVD pendant que l’autre côté voyait un visage moyen. Une cible était ensuite présentée bilatéralement et les participants devaient indiquer si la sonde et la cible étaient la même personne. Des images de classification ont permis d’extraire les orientations utiles (Zcrit=2,101, p<0,05; Chauvin et al., 2005). Tel qu’attendu, l’information horizontale constitue le meilleur prédicteur de performance dans la tâche de référence, Z=3,38. Cela était aussi vrai pour le CVG (Z=3,45), mais pas le CVD (Z=–1,92). La supériorité de l’hémisphère droit serait donc liée à un meilleur traitement des orientations horizontales, mécanisme qui n’avait jamais été exploré jusqu’à maintenant.

Le trouble affectif saisonnier (TAS) est défini par un état dépressif développé en hiver où les individus sont sujets à des symptômes atypiques de la dépression. Bien qu’il semble être déclenché par des facteurs environnementaux, à savoir des variations saisonnières d’ensoleillement, certaines données tendent à indiquer que des facteurs génétiques doivent aussi être impliqués dans ce trouble, suggérant alors l’existence d’une histoire évolutive qui permettrait d’expliquer et de mieux comprendre son émergence au sein des populations humaines. Une des hypothèses pouvant donc être émise est que le TAS soit le résultat d’une sélection positive au cours de notre passé évolutif.  Les avancées récentes en génétique moléculaire nous permettent désormais d’y apporter directement des éléments au niveau génétique. Deux outils statistiques issus de ce domaine d’expertise ont été utilisés pour détecter et déterminer les patrons de signaux de sélection positive dans un ensemble de gènes pertinents pouvant être reliés au TAS afin de les comparer aux patrons de distribution du trouble à travers différentes populations. Les résultats de cette étude exploratoire ne semblent pas supporter l’hypothèse proposée concernant l’évolution de la maladie. Cependant, malgré les nombreuses limites engendrées par la nature des données et une contrainte de temps restreint, un bon nombre d’observations intéressantes a pu être mis en évidence et mériterait davantage d’attention dans des recherches futures.

La consommation régulière de poissons et de mammifères marins représente une source importante d’exposition aux contaminants environnementaux (CEs). Plusieurs études auprès de populations côtières, dont les Inuits, ont montré des effets délétères de l’exposition in utero aux CEs (p. ex., le méthylmercure et les polluants organiques persistants) sur le développement des fonctions cognitives. Parmi celles-ci,  l'attention a été largement étudiée. La présente étude vise à examiner l’ensemble des articles publiés à ce jour afin de déterminer les dimensions de l’attention qui sont réellement altérées et la meilleure façon de les évaluer. Force est de constater que l’attention a majoritairement été mesurée à partir du  Continuous Performance Test (CPT). Ce test évalue essentiellement l'attention soutenue, alors que l’on sait que l’attention est un processus complexe qui comporte plusieurs dimensions (soutenue, sélective, divisée, etc.). Or, il est impossible , à partir de la littérature scientifique actuelle, de conclure que l’attention, dans son sens général, est altérée par l’exposition aux CEs. Par conséquent, nous suggérons que les études futures utilisent une batterie de tests ou développent de nouveaux tests afin d'évaluer plus spécifiquement les dimensions attentionnelles potentiellement altérées par les CEs.



Plusieurs études établissent des différences relatives au genre quant aux relations entre les troubles anxieux et la consommation fréquente de cannabis. On peut se demander si sans atteindre un seuil clinique, on peut trouver dans la population générale – davantage chez les femmes que les hommes – des relations entre la consommation de cannabis et l’expression de sentiments anxieux et dépressifs. L’échantillon est constitué de 199  femmes et 190 hommes, âgés entre 18 et 65 ans. Le niveau d’anxiété, l’indice de détresse psychologique et la fréquence de consommation sont mesurés par les questionnaires ASTA, IDP et habitudes de consommation. Les résultats révèlent une corrélation significative et positive entre la fréquence de consommation de cannabis et l’indice d’anxiété (r = 0,15, p< 0,05), ainsi qu’entre la fréquence de consommation de cannabis et l’indice de détresse psychologique (r = 0,12, p<0,05). Par ailleurs, des tests t montrent une différence significative entre les consommatrices et les non consommatrices quant à leur niveau d’anxiété  (t=-2,71, p<0,01) et leur indice de détresse psychologique (t=-2,17, p<0,05).  Bien que les femmes consommant du cannabis rapportent des niveaux plus élevés d’anxiété et de détresse psychologique, la faiblesse des corrélations suppose que la fréquence de consommation n’est pas l’unique variable en jeu. Il apparaît donc pertinent de poursuivre les recherches visant à pondérer l’ensemble des variables concomitantes.

Si la musique se connecte à nos cordes émotionnelles les plus résonnantes, pourquoi ne l'avons-nous pas utilisée pour évaluer les émotions? Notre objectif était de développer et de valider la Mesure des émotions par la musique (MEM). 280 participants ont été répartis aléatoirement entre la MEM condition 1 (extraits) et la MEM condition 2 (extraits et adjectifs émotionnels). Tous les participants ont répondu au Positive and Negative Affect Schedule-Expanded Form (PANAS-X). La cohérence interne (alpha de Cronbach) des sous-échelles de la MEM (gai, triste, peur, apaisant) est dans la gamme acceptable à forte et similaire au PANAS-X. La validité de construit de la MEM illustre une convergence cohérente avec le PANAS-X. L'analyse factorielle confirmatoire a renforcé la validité d'une solution à quatre facteurs, comme prévu dans la MEM. La corrélation bisectionnelle avec un coefficient de Spearman-Brown montre une bonne fidélité. 69% des répondants ont mentionné une préférence pour la MEM. La MEM démontre de très bonnes caractéristiques psychométriques, semble être un moyen apprécié de mesurer les états émotionnels et pourrait représenter une alternative intéressante pour les groupes cliniques rencontrant des difficultés à identifier leurs émotions par des mots.

L’objectif de cette étude consistait à déterminer si l’association récemment mise en évidence entre la consommation de tabac et les accidents de la route (v.g. Hutchens et al., 2008) peut être attribuée à une plus forte tendance à prendre des risques au volant chez les fumeurs que chez les non-fumeurs. Plus de 400 conducteurs réguliers des deux sexes, âgés entre 18 et 65 ans, et conduisant une voiture au moins une fois par semaine ont répondu au «Dula Dangerous Driving Index» (Dula and Ballard, 2003) et au questionnaire ACR (Bergeron et Joly, 1988). Bien que les résultats ne montrent pas de relation entre l’importance de la consommation quotidienne (nombre de cigarettes) et la tendance à prendre des risques au volant, les réponses des fumeurs révèlent beaucoup plus de comportements de prise de risque sur la route que celles des non-fumeurs.  Ces différences se retrouvent autant dans l’ensemble des réponses au DDDI (t=3.984, p<0.001) qu’à l’échelle de fréquence des comportements à risque du questionnaire ACR (t=2.660, p<0.01), tels que conduire à très grande vitesse, doubler dans une courbe, traverser une intersection sur le feu jaune, etc. L’interprétation de ces résultats peut vraisemblablement faire appel aux traits d’impulsivité et de recherche de sensation, souvent associés à la prise de risque sur la route et aussi à la consommation de tabac.

La maladie de Parkinson (MP) se caractérise par une perte progressive de neurones dopaminergiques (DA), dont le traitement pharmacologique est une prise quotidienne de L-Dopa. Cependant, son utilisation chronique entraîne l’apparition de mouvements involontaires anormaux aussi connus sous le terme de dyskinésies (DILs). À ce jour, aucun traitement empêchant leur survenue n’existe. Néanmoins, des études récentes suggèrent l’implication de neurones à sérotonine (5-HT) dans l’expression de ces DILs. Nous supposons que le transporteur vésiculaire glutamatergique 3 (VGluT3), exprimé par les neurones 5-HT, pourrait représenter une cible thérapeutique prometteuse.

Par manipulation génétique, nous avons obtenu des souris avec des neurones 5-HT dépourvus de VGluT3. Dans un second temps, ces souris VGluT3-KO ont subi une lésion DA puis une administration quotidienne de L-Dopa durant un mois, dans le but d’obtenir un modèle de la MP dyskinétique.

La déplétion de VGluT3 a été confirmée par des analyses post mortem et des tests comportementaux ont montré une augmentation de l’activité locomotrice, de l’impulsivité et de l’anxiété des souris VGluT3-KO. Après lésion DA et traitement L-Dopa, ces souris ont montré une susceptibilité accrue aux DILs.

Ainsi, l’utilisation de ce modèle a permis de montrer l’implication de la co-transmission glutamatergique des neurones 5-HT dans la régulation de comportements moteurs, anxieux et impulsifs aussi bien que son implication dans l’expression des DILs.