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En neuroimagerie, la cartographie de l’activité cérébrale à partir de signaux magnétoencéphalographiques (MEG) peut être formalisée dans un cadre statistique bayésien comparant un modèle à des données expérimentales (Baillet et al., 2001). Cette approche a recourt à une mise en correspondance géométrique des données MEG avec la structure anatomique du sujet issue de l’imagerie IRM. Cependant, l’accès à cette dernière est onéreux et le recalage MEG/IRM comporte des imprécisions. Le cadre bayésien peut aussi être étendu pour identifier le modèle anatomique optimal parmi plusieurs possibles (Friston et al., 2008). Basées sur le principe d’énergie libre issu de la physique statistique, ces méthodes permettent de comparer la plausibilité de différents modèles de manière objective. Nous avons donc investigué s’il est possible d’identifier à partir du signal MEG seul enregistré au repos, la structure anatomique du participant. Nos premières expériences sont basées sur les jeux de données de 2 sujets, sur lesquels nous avons testé les algorithmes de Friston et al. (2008) et la plausibilité des deux modèles génératifs en compétition basés soit sur la véritable structure anatomique du sujet, soit sur une autre anatomie cérébrale. Nous montrons comment formaliser un critère de comparaison basé sur l’énergie libre de chacun des modèles en compétition. Les résultats préliminaires de cette étude ainsi qu’une revue des concepts statistiques et algorithmiques clés seront présentés. 

Dans la maladie de Parkinson (MP), la lésion nigrostriatale est associée à une régulation à la hausse du peptide opioïde pré-enképhaline (pENK). Nos résultats précédents ont suggéré que cette augmentation est une réponse compensatoire afin de diminuer les symptômes moteurs de la MP. Cependant, la fonction exacte de cette augmentation est encore inconnue. Afin de déterminer le rôle fonctionnel et neuroprotecteur de pENK, le transfert de gène via un vecteur viral fut utilisé pour surexprimer pENK dans le striatum avant la réduction de dopamine par le MPTP.

Nos résultats ont démontré que les souris surexprimant pENK avaient une plus grande activité locomotrice. Cet effet était corrélé à l'expression de l'ARNm de pENK. Nous avons observé une réduction du niveau de DA dans le striatum et dans le GP de tous les groupes traités au MPTP. Chez les souris surexprimant pENK, le niveau de DA dans le GP était de plus élevé que chez les groupes contrôles. Une plus grande densité de fibres striatales positives à la tyrosine hydroxylase (TH) a été détectée chez les souris surexprimant pENK dans différentes régions du striatum ainsi que dans la SNc.

Ces résultats fournissent une preuve que la régulation à la hausse de pENK peut être impliquée dans le retardement de l'apparition des symptômes moteurs de la MP via une augmentation de DA dans le GP, et peut aussi avoir un effet protecteur contre les dommages du MPTP au niveau des terminaisons nerveuses dopaminergiques nigrostriatales.

Contexte :

Au Canada, on dénombre 100 000 personnes vivant avec aphasie (PVA), un trouble du langage causé par une lésion cérébrale, dévastatrice pour la communication quotidienne. La recherche fournit des résultats pour mieux comprendre l’aphasie et améliorer sa réadaptation. Cependant, les résultats arrivent rarement aux PVA à cause de la barrière de communication et inversement, les besoins des PVA parviennent difficilement aux scientifiques.

Objectifs :

Examiner le succès d’une nouvelle méthode de mobilisation des connaissances accessible et inclusive entre scientifiques et la communauté touchée par l’aphasie.

Méthode :

Huit chercheuses en aphasie ont créé un total de huit vidéos vulgarisant leurs recherches. À quatre occasions en 2022, un total de huit vidéos ont été sous-titrées et mises en ligne deux semaines avant une rencontre en personne et en ligne à l’Association québécoise de personnes aphasiques (AQPA). Le public inscrit était encouragé à visionner les présentations à son rythme et préparer des commentaires et questions.

Résultats et Conclusion :

En moyenne, 40 participant-e-s, dont la moitié de PVA, ont participé à chaque rencontre. Les PVA ont largement participé aux périodes d’échange en posant des questions en personne et en ligne. Le public comme les chercheuses sont enthousiastes de ces occasions d’échanges adaptés. Cette expérience pousse à continuer ce mode de mobilisation des connaissances pour que la recherche en aphasie atteigne son plein potentiel.

Des études ont montré que les réponses motrices des enfants atteints du trouble de déficit de l'attention avec hyperactivité (TDAH) sont imprécises et que la fréquence des stimuli peut affecter la préparation de leurs réponses.  Toutefois, il est encore difficile de savoir si la fréquence des stimuli peut affecter la précision des réponses dans le TDAH.

Nous avons exploré cette question dans une tâche de synchronisation avec des réponses prévisibles, où les réponses n’impliquaient aucun choix et où les intervalles temporels pouvaient être surveillés en continu grâce à une rétroaction visuelle.

Les participants étaient des enfants âgés de 6 à 12 ans, diagnostiqués avec le syndrome de Tourette, avec ou sans TDAH de sous-type mixte. Les participants fixaient un point rouge, parcourant une trajectoire carrée (longueur du côté : 6,8 cm) dans le sens horaire, à vitesse constante et devaient appuyer sur une touche à chaque passage du point dans un coin du carré. Le protocole comportait trois conditions de vitesses.

À basse vitesse, le groupe TDAH a montré des temps de réponse significativement plus longs et de plus variables que le groupe contrôle, mais cet effet n'était pas présent à des vitesses plus élevées. Cet effet suggère que la précision temporelle est possible dans le TDAH, mais est entravée par une faible fréquence des stimuli, soit en permettant une orientation de l’attention hors de la tâche, soit par d'autres sources de fluctuation dans la préparation des réponses.

Le modèle actuel des ganglions de la base (GB) repose sur la ségrégation des efférences du striatum (STR) en voies directe (VD) et indirecte (VI). Selon ce modèle, la moitié des neurones de projection (MSN) du STR exprime le récepteur dopaminergique D1, la substance P (SP) et la dynorphine (DYN) et cible directement le noyau entopédonculaire (ENT) et la substance noire réticulée (SNr) (VD). L'autre moitié des MSN exprime D2 et l’enképhaline (ENK) et cible le globus pallidus (GP) (VI).

Afin d’élucider la distribution peptidique (SP, DYN, ENK) au sein d’axones striatofuges, nous avons procédé à l’injection de vecteurs viraux (AAV) cre-dépendant dans le STR de souris transgéniques D1-cre et D2-cre, permettant un marquage GFP complet et spécifique des MSN D1 et D2. Nous avons ensuite effectué des immunomarquages et observé en microscopie confocale le contenu peptidique des axones GFP des MSN D1 et D2. Une réaction immunoperoxidase contre la GFP sur des sections sériées a permis la production de reconstructions axonales unitaires entières.

Nos résultats préliminaires indiquent que a) un même MSN D1 ou D2 peut projeter dans les 3 cibles du STR; b) les axones des MSN D1 ne libèrent la DYN que dans l’ENT et la SNr; alors que c) ceux des MSN D2 ne libèrent l’ENK que dans le GP.

Ces résultats mettent en doute la validité du modèle binaire de l’organisation anatomo-fonctionnelle des GB et soulignent le besoin de réévaluer ce dernier afin d’ajuster son utilisation clinique et scientifique.

 

Ce projet exploratoire a pour but de vérifier si les jeunes ayant un trouble développemental du langage (TDL) ont un lien fonctionnel entre les réseaux cérébraux du langage et de la motricité. La confirmation de la présence de ce lien nous indiquerait si l’inclusion du mouvement dans les interventions cliniques ou pédagogiques auprès de ces jeunes pourrait s’avérer bénéfique dans l’apprentissage du langage comme dans le cas de l’aphasie. Ensuite, l’hétérogénéité du TDL exige une approche analytique plus individualisée de notre part. Nous opterons donc pour un design expérimental single-subject. À l’aide de capteur de force, nous avons vu que l’écoute active de mots d’action amenait des modulations de la force de préhension de la main droite significativement supérieure à la ligne de base chez tous les participants du groupe contrôle. Par la suite, l’analyse des modulations de la force chez des adolescents ayant un TDL révèle trois cas de résultats différents : 1) des modulations positives qui représenteraient un lien entre le langage et la motricité fonctionnelle; 2) des modulations neutres, ce qui représenterait un lien dysfonctionnel ou sous-utilisé; 3) pour la première fois, des modulations significativement négatives, qui représenteraient l’absence de ce lien qu’on pourrait qualifier de trouble d’enracinement moteur. Finalement, il semblerait que le mouvement pourrait être bénéfique pour l’apprentissage du langage chez une partie des jeunes ayant un TDL.

Les récepteurs glutamatergiques métabotropiques (mGluR) sont de nouvelles cibles thérapeutiques intéressantes pour diminuer ou renverser les dyskinésies induites par la L-Dopa (DIL). Le but de cette étude est d’évaluer l’effet d’un traitement chronique avec le prototype MPEP, un antagoniste mGluR de type 5 (mGluR5), chez le singe lésé au 1-méthyl-4-phényl-1,2,3,6-tétrahydropyridine (MPTP). Neuf singes femelles ovariectomisées MPTP, naïfs aux traitements dopaminergiques, ont été traités quotidiennement avec de la L-Dopa ou avec la L-Dopa et un antagoniste mGluR5, MPEP, pendant 30 jours. Le score dyskinétique moyen durant toute la durée de l’effet de la L-Dopa était plus bas au cours du mois d’observation dans le groupe L-Dopa+MPEP par rapport au groupe L-Dopa. Neuf singes femelles supplémentaires, incluant quatre singes contrôles et cinq singes MPTP, ont été utilisés pour les analyses biochimiques. Tous les singes lésés au MPTP étaient dénervés de façon extensive et similaire. La liaison spécifique de [3H]ABP688 au mGluR5 a augmenté au striatum seulement dans le groupe MPTP+L-Dopa et une corrélation positive a été observée entre le score dyskinétique moyen des singes et la liaison spécifique de [3H]ABP688. De plus, une augmentation de la liaison spécifique des récepteurs NMDA NR1/N2B et AMPA a été observée seulement dans le groupe L-DOPA. Nos résultats montrent l’effet bénéfique du MPEP avec la L-Dopa pour normaliser la transmission glutamatergique chez le singe MPTP.

Objectif:L'objectif de ce projet est de prédire les conséquences comportementales à court-terme des patients qui ont subi un traumatisme cranio-cérébral (TCC) à partir de variables démographiques, médicales et liées à l’accident.Méthode:Toutes les variables de prédiction des patients TCC ont été collectées à l’admission au Centre  Universitaire de Santé McGill.  Une brève évaluation neuropsychologique a été réalisée auprès de 348 patients TCC trois semaines suivant l’admission. Résultat:Les résultats montrent que la durée de l'amnésie post-traumatique (APT) est le facteur de risque qui permettrait de mieux prédire  les déficits comportementaux.  Plus la durée de l’APT serait longue et plus les patients présenteraient de déficits comportementaux modérés à sévères.  De surcroît, la sévérité du TCC (GCS score), le niveau éducation ainsi que la présence d'une hémorragie parenchymmal/intraparenchymal permettraient de prédire les conséquences comportemental trois semaines post admission.Conclusion:Ce modèle de prédiction permettrait d'aider les cliniciens et les administrateurs à reconnaître rapidement les déficits post traumatiques à court-terme, d'orienter et d'intervenir afin de prévenir le déficit.

Des études ont démontré un avantage des femmes en reconnaissance des expressions de douleur (e.g. Hill and Craig, 2004), mais l’impact du genre sur les stratégies visuelles qui y sont sous-jacentes demeure inexploré. Nous avons mesuré les stratégies visuelles de 30 participants (15 hommes) avec la méthode Bubbles (Gosselin & Schyns, 2001), qui échantillonne aléatoirement des traits du visage dans 5 bandes de fréquences spatiales. Pour chacun des 1512 essais, deux avatars bullés (parmis 2 genres x 4 niveaux d’intensité de douleur) étaient présentés au participant qui devait identifier celui présentant le plus haut niveau de douleur. L’écart d’intensité entre les 2 visages variait entre 100% (facile), 66% (moyen) et 33% (difficile). Le nombre de bulles nécessaire au maintien d’une précision moyenne de 75% faisait office de mesure de performance (Royer et al., 2015). Les résultats indiquent la nécessité d’un plus grand nombre de bulles pour les hommes (M=77.6, SD=36.8) que les femmes (M=52.3, SD=24.5) dans la condition la plus difficile [t(28)=2.22, p=0.04], suggérant une performance supérieure des femmes. De plus, les résultats indiquent que les femmes utilisent davantage la bande de fréquence spatiale la plus basse comparativement aux hommes (Zcrit=2.7, p<0.05; 5.4-2.7 cycles par visage). Ces résultats suggèrent un impact du genre de l’observateur sur la performance et sur les stratégies visuelles sous-jacentes à la discrimination de l’expression faciale de la douleur.

Les personnes avec un trouble du spectre de l’autisme (TSA) présentent une hyperactivité sympathique du système nerveux autonome (SNA) à l’éveil. De façon générale, le tonus sympathique est plus élevé le matin que le soir. Or, le sommeil influence l’activité du SNA. Les objectifs de ce projet consistent à comparer l’activité du SNA d’adultes TSA à des adultes neurotypiques (NT) le soir et le matin, et de mettre en relation ces variables avec les paramètres subjectifs de sommeil des participants. L’électrocardiogramme de 33 adultes (17 NT; 16 TSA) a été enregistré le soir et le matin. Les paramètres de variabilité de la fréquence cardiaque (VFC) ont été comparés à l’aide d’ANOVAs à un facteur indépendant (TSA vs NT) et une mesure répétée (soir vs matin). Des corrélations entre les mesures subjectives de sommeil et de VFC le matin ont été effectuées. Les résultats montrent une activité sympathique plus élevée le matin que le soir dans les 2 groupes, mais plus marquée dans le groupe TSA. L’activité parasympathique était moins élevée le matin dans le groupe TSA que NT. En combinant les données des deux groupes, de plus longs éveils nocturnes et une moins bonne efficacité de sommeil étaient corrélés avec une plus haute activité sympathique le matin. Nous concluons que les adultes avec un TSA présentent une activité sympathique matinale élevée possiblement associée à un sommeil perturbé.

La consommation d’alcool et de drogues constitue un problème chez plusieurs personnes. Dans l’objectif de mieux intervenir, plusieurs auteurs ont cherché à mieux comprendre le phénomène. Certains suggèrent que la diffusion de l’identité pourrait y être associée(Yeomans et al., 2014),alors que d’autres estiment que des déficits dans les capacités de mentalisation pourraient jouer un rôle(Bateman & Fonagy, 2012). Or, à notre connaissance, aucune recherche n’a examiné ces variables conjointement afin de clarifier leur impact respectif sur les troubles liés à une substance. Ainsi, tel est l’objectif de la présente étude.138 hommes y ont participé en complétant le Michigan Alcohol Screening Test et le Drug Abuse Screening Test. La diffusion de l’identité a été mesurée à l’aide du Borderline Personality Inventory, et les déficits dans les capacités de mentalisation l’ont été à l’aide du Toronto Alexithymia Scale et de l’Interpersonal Reactivity Index. Le test de Judd&Kenny(1981)indique que la diffusion de l’identité(β = .21, p < .05)et les déficits dans les capacités de mentalisation(β = .44, p < .001)sont prédictifs, et que cette dernière variable est médiatrice entre la diffusion de l’identité et les troubles liés à une substance. Les résultats de cette étude pourraient permettre le développement de traitements de réadaptation plus efficaces en encourageant le développement de meilleures capacités de mentalisation chez les personnes qui souffrent de troubles liés à une substance.

Introduction : La stimulation cérébrale profonde (SCP) est une procédure chirurgicale novatrice dont l’efficacité a été démontrée quant à l’atténuation des symptômes moteurs, l’amélioration de la qualité de vie et la réduction de la prise de médication liées à la maladie de Parkinson.

Objectif : Identifier les changements anatomiques et neurochimiques induits par la SCP chronique du noyau subthalamique.

Méthodologie : Après fixation, plusieurs coupes ont été réalisées sur le cerveau d’un patient parkinsonien ayant été traité par SCP pendant 11 ans, la deuxième plus longue durée de stimulation répertoriée. Différentes zones cérébrales, touchées ou non par les champs électriques, ont été analysées par immunohistochimie afin d’identifier les changements morphologiques et neurochimiques induits par la SCP. Les résultats cliniques du patient ont été extraites du dossier médical afin d’évaluer l’efficacité du traitement pendant la thérapie.

Résultats : Les changements anatomiques dus au passage des électrodes ont été identifiés et modélisés en 3D. Plusieurs altérations concernant la morphologie des cellules gliales, l’orientation des axones, la neurogénèse, la barrière hématoencéphalique et la vascularisation induits par la SCP chronique ont été caractérisés.

Conclusion : Cette analyse permet une meilleure compréhension des effets à long terme de la stimulation électrique chronique sur différentes régions cérébrales et pourrait contribuer à identifier certains mécanismes d’action.

Au Québec, de plus en plus d'enfants reçoivent un diagnostic de trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H). Les principaux symptômes sont des difficultés de régulation pouvant amener des répercussions importantes sur la réussite scolaire des élèves. Les croyances d’un adulte de référence (parent, enseignant) quant aux habiletés d'un élève sont perceptibles par l'enfant et influencent ses attentes face à ses propres capacités, et donc sa performance (effet Pygmalion). Les attentes sont étroitement liées à l'effet placebo/nocebo. Alors qu'un placebo est une intervention inactive sur une condition particulière (médicament, thérapie), l'effet placebo est l'effet bénéfique perçu à la suite de cette intervention et l’effet nocebo en est l’effet négatif. Certaines régions du cerveau impliquées dans l'effet placebo/nocebo et dans la régulation de la douleur se développent à un rythme plus lent chez les enfants ayant un TDA/H que chez les autres enfants.

Cette étude vise à mieux comprendre le rôle du placebo/nocebo et des attentes chez les enfants avec un TDA/H dans un contexte médical (douleur) et scolaire (attention). Cela peut contribuer à clarifier le rôle des facteurs neuroanatomiques (maturation cérébrale) associés au placebo/nocebo et aux attentes. Les résultats pourraient contribuer à améliorer les stratégies d'intervention dans ces contextes afin de garantir un meilleur soutien à ces enfants. Les résultats préliminaires seront disponibles au congrès.

Dans la mise au point de thérapies préventives pour les maladies neurodégénératives comme la  maladie de Parkinson (MP), les molécules naturelles sont de plus en plus étudiées. Nous avons évalué le potentiel neuroprotecteur de la Cucurbitacine E (CuE), un phytostérol issu de la cucurbitacée Ecballium elaterium, sur un modèle cellulaire de la MP. Notre paradigme expérimental utilise les cellules PC12 différenciées en neurones dopaminergiques par le NGF et soumises au MPP+, une neurotoxine qui recrée au niveau cellulaire les dommages de la MP en engendrant un important stress oxydant. La Cucurbitacine E est administrée avant et pendant l’exposition à la toxine. Ensuite, des tests spécifiques de mort cellulaire et d’apoptose ont été effectués, ainsi que l’évaluation du potentiel antioxydant de la CuE par le dosage des espèces réactives de l’oxygène. L’autophagie cellulaire, un mécanisme de dégradation faisant intervenir les lysosomes, a ensuite été étudiée par microscopie à fluorescence. Nos résultats démontrent que la CuE est une molécule neuroprotectrice efficace dont les effets ne s’exercent pas via une amplification du potentiel antioxydant cellulaire. De plus, nous avons observé que la CuE augmente la dégradation autophagique des mitochondries endommagées par le MPP+ et des protéines oxydées. L’induction de l’autophagie pourrait donc être le mécanisme neuroprotecteur utilisé par la CuE dans notre modèle cellulaire de la maladie de Parkinson.



Dans la dernière décennie, les croyances vulnérables envers le soi dans le trouble obsessionnel-compulsif (TOC) ont reçu une attention grandissante au sein des théories cognitivo-comportementales. Des études récentes indiquent que ces croyances auraient potentiellement un rôle causal dans le développement et le maintien du TOC. Cet intérêt a mené à l’élaboration d’un questionnaire autorapporté, le Fear of Self Questionnaire (FSQ), pour mesurer la peur de soi (la peur d’une personne envers qui elle pourrait être ou devenir), un construit théoriquement et empiriquement associé aux obsessions répugnantes dans le TOC. L’objectif de la présente étude était d’examiner si une amélioration des symptômes associés aux obsessions répugnantes (mesurés par le Vancouver Obsessional-Compulsive Inventory) serait prédite par une réduction dans les perceptions envers la peur de soi (mesurées par le FSQ) dans un échantillon de 93 participants recevant une psychothérapie pour traiter le TOC. À l’aide de modèles de régressions hiérarchiques, les résultats ont démontré que des réductions dans le score du FSQ associées au traitement pouvaient prédire significativement les réductions de scores aux échelles d’obsessions et de contamination du VOCI. La présente étude a ainsi répliqué les résultats d’études antérieures, suggérant la pertinence de la peur de soi dans des troubles mentaux comme le TOC, où la perception négative envers le soi est un thème dominant.

Bien que la plupart des personnes aux prises avec un trouble mental grave (TMG) désirent travailler, seulement 10 à 20% de cette population possède un emploi. Sachant que la personnalité a une influence marquée sur les comportements au travail, il est étonnant de constater qu’aucune étude n’ait évalué sa contribution à l’obtention d’un emploi chez les individus atteints de TMG. Dans le but d’évaluer si les traits de personnalité du Modèle de la personnalité en cinq facteurs permettaient de prédire la motivation à trouver un emploi et l’obtention d’un emploi, l’Échelle de Motivation à Trouver un Emploi et le NEO-FFI-R ont été remplis par un échantillon de 37 personnes avec un TMG. Environ un mois plus tard, 24 de ces personnes ont été interrogées quant à leur historique de travail depuis la première phase d’évaluation. Suite à des analyses préliminaires, une régression multiple a révélé qu’un bas niveau d’agréabilité et un haut niveau d’esprit consciencieux étaient associés à une plus grande motivation à trouver un emploi (p < .05). Une régression logistique a pour sa part montré que seul un bas niveau d’agréabilité prédisait le statut d’emploi un mois plus tard (p < .05). Bien qu’il soit aisément compréhensible qu’une personne consciencieuse soit plus motivée à trouver un emploi, l’avantage des personnes ayant un faible niveau d’agréabilité pourrait résider dans le fait qu’elles montrent habituellement des tendances à la manipulation et à la compétitivité.

Introduction: Chez les Parkinsoniens (PD), le dérèglement du système dopaminergique entraîne une capacité d’apprentissage moteur réduite, ainsi que des fonctions exécutives et un patron de marche altérés. Quoique l'exercice physique (EP) peut améliorer ces déficiences chez les PD, aucune étude n’a investigué l’effet d’un programme d’entraînement utilisant le vélo stationnaire sur toutes ces variables, y compris la capacité aérobie, simultanément.Objectif: Investiguer les améliorations liées à l’EP sur ces mesures cliniques chez des PD et personnes en bonne santé, et le rôle de la maladie dans ce processus.Méthode: Dix-neuf PD (Hoehn & Yahr ≤2) et 20 sujets sains, appariés selon l'âge et niveau de sédentarité, ont été recrutés et évalués par rapport à leur capacité aérobie, le patron de marche, les fonctions exécutives et l’apprentissage moteur avant et après 3 mois d’EP (3x 1h/sem.) sur vélo stationnaire.Résultats: Les capacités d’aérobie, d’inhibition et d’apprentissage moteur séquentiel se sont améliorées dans les deux groupes, mais seuls les PD ont augmenté leur vitesse de marche. Chez les PD, mais pas chez les sujets sains, l’augmentation de la capacité aérobie et de la performance motrice étaient corrélées positivement à celle de la marche.Conclusion:Nos résultats montrent que de nombreux paramètres fonctionnels pouvaient être améliorés chez les PD par l'EP sur vélo stationnaire, et que beaucoup de ces améliorations sont fonctionnellement liées entre elles.

La plupart des processus biologiques sont régulés de manière cyclique, avec une période de 24h correspondant au cycle solaire, et ces cycles forment les rythmes circadiens.Ces rythmes ont été largement étudiés ces dernières, et le domaine de la chronobiologie a été récemment récompensé par un prix Nobel. Cependant, il existe d’autre rythmes, et ceux ayant une période inférieure à 24h sont appelés rythmes ultradiens. Ces rythmes sont importants pour réguler l’activité journalière, et expliqueraient pourquoi un humain mange toutes les 4-5 heures. Dans le laboratoire du Dr. Storch, il a été montré que la dopamine, une des molécules principales de la transmission au niveau du cerveau, serait impliquée dans la régulation de ces rythmes. En effet en dérégulant le système dopaminergique chez des souris par des manipulations pharmacologiques ou génétiques, il a été montré que le rythme de l’activité au sein d’une journée était grandement affecté. Le but de mes recherches est de déchiffrer les mécanismes permettant à la dopamine de fluctuer de manière oscillatoire et ultradienne, et les conséquences de cette rythmicité. Les patients souffrant de schizophrénie ou de troubles bipolaires présentent souvent des troubles de leur rythme d’activité-repos, et présentent aussi de grandes dérégulations dopaminergiques. Les approches thérapeutiques actuelles ne sont pas optimales, et mieux comprendre les rythmes dopaminergiques pourrait amener à des avancées thérapeutiques pour ces patients.

Plusieurs études sur la maladie de Parkinson (MP) ont permis d’identifier un déficit langagier pragmatique (i.e. l’utilisation du langage dans un contexte précis de communication), plus spécifiquement de la compréhension du langage non littéral (LNL). Un déficit de théorie de l’esprit (TE) et des troubles exécutifs seraient également présents dans cette maladie et pourraient être associés aux troubles de compréhension du LNL. Objectifs: Le but de cette étude est de vérifier la présence de tels déficits dans la MP et s’il existe une association entre les trois. Méthode : Dans notre étude, 15 participants atteints de la MP et 17 participants contrôles ont été évalués avec une tâche de compréhension du LNL, une tâche de TE et ils ont également complété une batterie de tests évaluant les fonctions exécutives. Résultats : Le groupe atteint de la MP a obtenu des scores significativement plus faibles que le groupe contrôle aux tâches évaluant la TE et la compréhension du LNL. Une corrélation significative a été observée entre les scores obtenus à ces deux tâches. Les résultats de cette étude ont également démontré une association entre la compréhension du LNL et la flexibilité mentale. Discussion : Des déficits de compréhension du LNL et de TE sont présents dans la MP. De plus, nos résultats apportent une évidence en faveur d’une relation entre ces déficits chez les personnes atteintes de la MP. Il serait intéressant de vérifier s’il existe une association entre la compréhension du LNL, la TE et les fonctions exécutives à des stades plus avancés de la maladie.

L’état de stress post-traumatique (ÉSPT) afflige approximativement une personne sur dix ce qui en fait un des problèmes de santé mentale les plus répandus. Il est fréquent que ces personnes présentent des difficultés à intégrer les souvenirs traumatiques et cela peut transparaitre au moment où elles tentent de raconter le narratif de l’évènement traumatique (ÉT). Malgré le foisonnement d’hypothèses suggérant une forte relation entre les caractéristiques du souvenir traumatique et les symptômes d’ÉSPT, peu d’études empiriques ont abordé la question. L’objectif de cette étude consistait à évaluer si certaines caractéristiques du narratif de trauma permettent de prédire le niveau de symptômes. Il était postulé qu’un niveau de symptomatologie élevée serait prédit par une faible cohérence du récit narratif de l’ÉT, peu d’évènements internes et peu de détails. Pour vérifier cette hypothèse, 44 femmes et 22 hommes ayant reçu un diagnostic ont relaté leur ÉT avant le début d’une intervention psychologique. Les caractéristiques des ÉT ont été évaluées grâce à un système d’analyse de contenu (Foa et al, 1995). Les résultats montrent que la cohérence et les évènements internes ne sont pas liés avec la symptomatologie d’ÉSPT. La longueur du narratif semble être la seule caractéristique significativement liée à l’intensité de la symptomatologie de l’ÉSPT. Ainsi, plus l’individu peut élaborer en racontant son récit, moins il présente de symptômes de l’ÉSPT.

Les opiacés sont les analgésiques les plus efficaces pour le traitement des douleurs sévères. Ces analgésiques ciblent spécifiquement les récepteurs opioïdes delta (ROD). Les études ont révélé que le ROD, la protéine G et certains effecteurs atteignent la membrane comme une unité de signalisation ce qui implique que les protéines régulatrices de ce récepteur, comme la β-arrestine (βarr), sont probablement recrutées aux complexes plutôt qu’aux récepteurs isolés. Si cela est vrai, on estime que la désensibilisation du ROD est influencée par ses partenaires d'interaction.

Pour comparer la régulation des RODs exprimés seuls ou associés à la protéine G et l’effecteur Kir3, des essais BRET, ELISA et d’immunocytochimie ont été réalisés.

Nos résultats montrent que le ROD, la protéine G et Kir3 restent associés suite à une activation soutenue (30 min) avec l'agoniste SNC-80 (1µM). La βarr est recrutée vers l'extrémité C-terminale de ROD et à proximité du dimère Gbetagamma et Kir3 ce qui cause l’internalisation de ROD et Kir. La présence de Kir3 au sein du complexe contenant ROD et la protéine G a) diminue l’affinité de recrutement de βarr vers ROD et b) diminue le taux de recrutement de βarr vers le dimère Gbetagamma causant ainsi une augmentation au niveau de l’internalisation et de recyclage du récepteur. Prises ensemble, ces données indiquent que le ROD est régulé d’une manière différentielle qui dépend de la composition du complexe dans lequel il est exprimé.

La présente étude a pour but de démontrer l’effet de la roténone, un pesticide utilisé en agriculture biologique et étroitement lié à une augmentation du risque de développer la maladie de Parkinson, sur les neurones du système dopaminergique du poisson zèbre (Danio rerio). Suite à l’administration de concentrations sub-léthales de roténone à des larves de poissons zèbres transgéniques exprimant la protéine fluorescente verte sous le même promoteur que leurs transporteurs sélectifs de dopamine, leurs neurones encéphaliques furent examinées sous un microscope fluorescent afin de caractériser tous changements au réseau de neurones dopaminergiques. Parallèlement, des tests de locomotion furent effectués sur ces larves afin de quantifier les modifications comportementales des larves traitées avec de la roténone. Finalement, l’expression de gènes étroitement associés aux neurones dopaminergiques fut étudiée par réaction en chaîne par polymérase quantitative afin de tenter de déceler un changement des niveaux d’expression génique suite à une exposition des larves à la roténone. Les résultats préliminaires obtenus tendent à démontrer une diminution considérable du nombre de neurones dopaminergiques encéphaliques et de la locomotion chez les larves exposées à la roténone. Une diminution de l’expression des gènes associés aux neurones dopaminergiques semble aussi être observable, mais nous poursuivons présentement ces études afin d’atteindre une signification statistique appréciable.

Connu notamment pour ses effets anticancéreux, cardioprotecteurs et anti-inflammatoires, le polyphénol epsilon-viniférine (viniférine) est un dimère d’un autre polyphénol bien connu, le resvératrol. Plusieurs travaux suggèrent qu’il possède, comme le resvératrol, des propriétés antioxydantes pouvant réduire la production d’espèces réactives de l’oxygène, causant le stress oxydatif et la mort cellulaire. Cependant, son potentiel est loin d’être investigué dans les neurones. Selon de récentes découvertes, une baisse du stress oxydatif peut prévenir la destruction des neurones dopaminergiques, mécanisme caractéristique de la maladie de Parkinson (MP). Dans ce contexte, nous souhaitons évaluer le potentiel neuroprotecteur de la viniférine dans des neurones dopaminergiques issus de cellules PC12 neuronales. Ces cellules sont prétraitées au resvératrol, à la viniférine ou un mélange des deux, puis traitées avec la neurotoxine pro-oxydante 6-hydroxydopamine (6-OHDA). À partir de cela, la cytotoxicité et la survie cellulaire sont mesurées par dosage colorimétrique. Finalement, pour l’évaluation de l’apoptose, il y a détermination du taux de cellules apoptotiques et évaluation de l’expression protéique de la caspase-3 et de PARP. Nos résultats démontrent que la viniférine protège les neurones PC12 de la cytotoxicité et de l’apoptose provoqués par la 6-OHDA. De ce fait, la viniférine semble être une molécule intéressante dans l’élaboration de stratégies de prévention de la MP.

L’Échelle Barratt d’impulsivité (BIS-II) comprend 30 items qui théoriquement mesurent six facteurs de premier ordre et trois de deuxième ordre. Récemment, un nouvel arrangement proposé par Ireland et Archer (2008) suggère une meilleure validité de construit. À partir d’analyses factorielles exploratoire et confirmatoire et à l’aide d’un large échantillon (n=1103), ils démontrent une structure tridimensionnelle satisfaisante pour les hommes, mais le modèle diffère chez les femmes. La présente recherche teste la validité de cette structure révisée sur un échantillon de 506 québécois-es de 18 à 61 ans, afin de l’explorer dans le contexte culturel québécois. À l'étape de l'extraction des facteurs, on conclut qu'une analyse à six facteurs semble plus appropriée [2 items sans saturation importante (Sf<0,40); 3 items complexes] qu'à 3 facteurs [9 items sans saturation importante (Sf<0,40); 4 items complexes], considérant l’échantillon à l'étude. Les résultats de l'analyse confirmatoire (χ2(344) = 906,39 [P<0,01]; RMSEA=0,057; GFI=0,90; AGFI=0,86; CFI=0,81; SRMR=0,058) sont acceptables, mais moins impressionnants qu'à l'étude susmentionnée. La matrice de covariance résiduelle suggère qu’au moins six items devraient être modifiés pour améliorer la validité du construit étudié pour qu'on puisse l'utiliser au domaine clinique, au Québec. D'autres études devraient proposer de nouvelles formulations de ces items et re-tester la validité de ce modèle en contexte québécois.



Le modèle de stress minoritaire permet d’appréhender comment le fait d’appartenir à une communauté minorisée expose à des stresseurs externes (p. ex. discrimination) et internes (p. ex. anticipation) spécifiques. Plusieurs études ont ainsi montré que les personnes trans rapportaient des taux significativement plus élevés d’anxiété, dépression, idéations suicidaires, que les personnes cisgenres. Cependant, peu de recherches se sont intéressées aux stratégies d’adaptation et de résilience des personnes trans, ainsi qu’à leurs besoins spécifiques en matière de santé et de bien-être. Cette recherche qualitative consiste en un ensemble de 31 entrevues individuelles semi-structurées avec des personnes trans, non binaires, et diverses dans le genre (TNBGD). Les entrevues ont été analysées suivant une méthode d’analyse thématique. Les résultats finaux seront présentés, et articuleront les thèmes du stress, du stigma, de la résilience, des facteurs protecteurs et stratégies d’adaptation, des besoins en santé et en recherche, dans une perspective d’élargissement de ce qui constitue la santé et le bien-être pour les personnes TNBGD. Le but de cette étude est ainsi de mieux comprendre les besoins spécifiques en termes de santé et de bien-être des personnes TNBGD afin de poser des jalons pour une recherche en santé plus respectueuse, plus transparente, et plus en accord avec les besoins réels de ces communautés.