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Selon une enquête représentative québécoise, le taux de prévalence de victimisation de violence physique dans les relations amoureuses à l’adolescence est de 12% et celui de perpétration de 17% (Institut de la statistique du Québec, 2013). Pour contrer ce phénomène, il est important de comprendre comment les jeunes envisagent cette violence.Cette étude se penche sur la relation entre les attitudes envers la violence physique dans les relations amoureuses à l’adolescence et la prévalence de violence physique dans ces relations au cours de la vie. À partir de l’Enquête sur les Parcours Amoureux des Jeunes auprès d’élèves québécois de 13 à 17 ans, un sous-échantillon de 5 739 adolescents ayant déjà vécu une relation amoureuse a fait l’objet d’analyses de leurs attitudes et de leur vécu de ce type de violence ainsi que de certaines variables sociodémographiques. Les régressions logistiques ont montré que d’être une fille, d’être âgé de 16 à 17 ans, de vivre avec un seul parent et d’avoir des attitudes d’acceptation de la violence augmentent les probabilités d’être victime. Ces mêmes variables, à l’exception de vivre avec un seul parent, augmentent les probabilités d’être perpétrateur. Les victimes et les perpétrateurs de violence physique ont plus d’attitudes d’acceptation de ce type de violence que ceux sans vécu de violence. Il semble donc opportun d’encourager les mesures préventives favorisant le changement d’attitudes, on peut ainsi toucher l’agression et la victimisation.

Plusieurs travaux tendent à réduire les relations affectives et sexuelles des jeunes en situation de rue à une instrumentalisation à des fins de survie (Lanzarini, 2000; Loates et Walsh, 2010), sans prendre en considération l’ensemble des constructions subjectives de cette expérience. À partir d’un cadre conceptuel où l’amour et la sexualité sont considérés comme des stratégies visant l’amélioration des conditions de vie des acteurs sociaux, cette étude vise à décrire les usages que font les jeunes des relations affectives et sexuelles en situation de rue. Trente-deux jeunes en situation de rue (18 femmes, 14 hommes) ont été rencontrés en entrevue individuelle semi-dirigée. L’analyse qualitative des témoignages a mis en évidence deux principaux usages des relations affectives et sexuelles chez ces jeunes. Premièrement, certains jeunes indiquent que les relations affectives et sexuelles constituent une stratégie d’intégration à une identité collective permettant de renverser le fardeau symbolique de la situation de rue. Deuxièmement, d’autres jeunes témoignent que les relations affectives et sexuelles évoquent plutôt une stratégie de mise à distance permettant de rompre avec la situation de rue considérée comme expérience de disqualification de soi. Cette étude illustre la multiplicité des usages que peuvent prendre les relations affectives et sexuelles chez les jeunes pour améliorer leurs conditions de vie précaires et instables en situation de rue.

Alors que le nombre de diagnostics de trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est en croissance continuelle au Québec, les études effectuées directement sur les personnes diagnostiquées démontrent que même après leur diagnostic, il-le-s vivent de la violence et de l’intimidation de la part des pairs, subissent plus de restrictions parentales, ainsi qu’un traitement négatif par les professeur-e-s. Bien que pour recevoir un diagnostic de TDAH les symptômes doivent être présents avant l’âge de 12 ans, il est possible de recevoir un diagnostic à l’âge adulte.

Cette communication compare le parcours de vie des 4 personnes ayant reçu leur diagnostic avant l’âge de 16 ans et 2 l’ayant reçu après. Leur analyse montre que les personnes diagnostiquées jeunes ont eu plus de difficulté à s’intégrer socialement et qu’il-le-s ont abandonné leurs études plus tôt que les autres, et ce malgré des résultats scolaires similaires ou dans certains cas meilleurs. Ces différences s’expliquent en partie par le dévoilement du diagnostic dans le cadre des accommodements scolaires, des encadrements et des traitements qui exposent la différence de capacité des personnes, facilitant la discrimination capacitiste et amenant une estime et perception de soi plus faible chez les personnes diagnostiquées jeunes. L’apport de cette recherche est de repenser les traitements et accommodements en santé mentale chez les jeunes en prenant en compte les conséquences globales sur leur vie.

Lorsque la poursuite d’un but devient problématique, y renoncer est une réponse adaptative associée à des avantages tels que l’amélioration de la santé mentale et physique. Le désengagement des buts est un processus graduel et multidimensionnel se déclinant en trois facettes : comportementale, affective et cognitive. Or, ce processus a reçu peu d’attention à ce jour et aucune échelle existante ne permet d’évaluer le progrès dans le désengagement d’un but spécifique. Cette étude visait donc à développer une mesure fiable et valide du désengagement des buts et à explorer sa structure factorielle. Nous avons émis l’hypothèse que les trois facettes émergeraient de l’analyse factorielle. Un échantillon de 441 travailleurs à temps plein ou partiel a été recruté auprès d’entreprises pour répondre à un sondage en ligne. Les résultats des analyses factorielles exploratoires ont révélé qu’un modèle à trois facteurs expliquait le mieux la structure latente du construit du désengagement des buts. Ces facteurs reflètent : la crise du désengagement, le soulagement du désengagement et le progrès dans le désengagement, capturant les trois facettes (comportementale, affective et cognitive). L’hypothèse a été partiellement confirmée, suggérant que le processus du désengagement des buts est plus complexe qu’une simple distinction entre les trois facettes, qui semblent s’influencer mutuellement. Il est donc crucial de valider l’échelle retenue de 26 items dans d’autres contextes et populations.


Il existe des preuves solides que les enfants qui vivent dans des contextes d'adversité (violence, carences, dysfonctionnements familiaux) possèdent un risque accru de souffrir de problèmes de santé physiques et émotionnels plus tard dans la vie. Nous présentons les résultats d'un examen de la portée (scoping review) sur le rôle des initiatives communautaires dans l’atténuation des effets des maltraitances infantiles, en ayant analysé les bases de données scientifiques, les listes de référence et la littérature grise. Les résultats de notre analyse thématique suggèrent  qu’il existe peu de recherches sur les programmes communautaires visant à diminuer les effets des maltraitances infantiles. La plupart des programmes ont été mis en œuvre dans des quartiers urbains d'extrême pauvreté, criminalité et concentration raciale. L'information est rare en ce qui concerne les initiatives dans des contextes d'adversité moins extrême. De plus, la plupart des programmes visent les enfants plus âgés, tandis qu’il y a un manque d'initiatives ciblant les familles à risque et la petite enfance. Nous soutenons que des initiatives communautaires dans des milieux où les enfants sont vus et soignés (écoles, organismes des soins de santé, services sociaux, etc.) pourraient atténuer et même prévenir les effets des maltraitances infantiles. Un protocole de recherche participative ayant le but  d’identifier les meilleures stratégies pour  prévenir ces effets néfastes sera proposé.

Problématique: Malgré que les effets nocifs du stress prénatal maternel (SPM) sur les comportements des progénitures sont bien documentés chez les animaux et les humains, on ne sait pas comment augmenter la résilience chez les enfants humains ayant subi du SPM. Objectif: Augmenter notre compréhension du rôle de l’encadrement parental dans le développement de la résilience chez les enfants SPM.

Méthode: Suite aux inondations qui se sont produites en 2008 dans l'état d'Iowa, 118 paires de mère-enfant dont la mère était enceinte lors des inondations ont été évaluées (mesure du SPM objectif et subjectif). La consistance parentale et les comportements des enfants ont été mesurés à l’âge de 7 ans.

Analyses: La résilience de l’enfant (Child Behavior Checklist) a été régressée sur le SPM, l’encadrement parental, ainsi que l’interaction entre SPM et l’encadrement parental.

Résultats: Plus l'encadrement parental est inconsistant, plus le SPM subjectif (IES-R, PDI et PDEQ) prédit des problèmes de conduite chez les garçons (Figure 1). Plus l'encadrement parental est consistant, plus le SPM subjectif prédit moins de problèmes de conduite chez les garçons. Des associations similaires ont été trouvées avec le trouble déficitaire de l’attention et le trouble d’opposition/provocation.   

Bref, dans des situations de détresse maternelle durant la grossesse, un encadrement parental consistant peut réduire les effets de ce stress sur le comportement des enfants, en particulier chez les garçons.

Le e-learning est l’une des composantes de l’apprentissage tout au long de la vie. Des études suggèrent même qu’il permet à certaines personnes aînées, notamment celles qui ont un faible niveau de motivation intrinsèque, d’apprendre davantage que dans une formation traditionnelle en présence. Pourtant, les personnes aînées sont l’un des groupes les plus exclus du e-learning. Sa méconnaissance pourrait augmenter le risque d’exclusion sociale. Pensons par exemple aux travailleurs expérimentés dont l’ordre professionnel exigerait qu’ils suivent une formation e-learning pour pouvoir continuer à pratiquer. Mais que pensent les personnes aînées du e-learning? Dans cette communication, nous présentons des perceptions de personnes aînées sur cette façon d’apprendre ainsi que des appuis et des barrières au e-learning. Ces résultats sont issus d’une recherche-action menée à l’hiver 2021 dont l’objectif général était de développer un canevas de formation e-learning en s’appuyant sur la gérontagogie et sur la conception centrée sur l’utilisateur. Huit personnes de 70 ans et plus ont été observées en train de suivre une formation e-learning en nommant à voix haute leurs pensées. Elles ont répondu à un questionnaire d’évaluation et participé à une entrevue individuelle semi-dirigée. Les résultats nous ont permis de connaître leurs perceptions sur cette manière d’apprendre et d’approfondir des appuis et des barrières au e-learning recensés dans la littérature.

Les réseaux sociaux (RS) ont transformé le rapport social des femmes à la maternité. Dorénavant, les femmes enceintes et nouvellement mères sont nombreuses à se connecter sur les RS pour s’informer (Lupton 2016), pour maintenir des liens sociaux avec leur famille et leur entourage  (Tomfohrde et Reinke 2016) ou pour témoigner de leurs expériences de mère et de leur rapport à l’enfant à travers des mises en scène de leur quotidien. Parmi les performances de la maternité qui circulent sur les réseaux sociaux, on compte un nombre grandissant de photographies d’allaitement, dont certaines ont été produites et partagées par des femmes célèbres. Dans un article publié en 2018 dans la revue Enfances Familles Générations, nous avons tenté de mieux cerner ce phénomène en nous intéressant aux présentations et aux significations des mises en scène d’allaitement proposées par les célébrités. Notre communication vise donc à 1) présenter les mises en scène de l’allaitement des célébrités sur Instagram et à 2) proposer une réflexion autour des significations de ces mises en scène.

 Le monde sportif comprend mal la définition et le fonctionnement de l’effondrement de performance puisque les entraîneurs et athlètes l’associent trop souvent à une contre-performance. En effet, depuis l’émergence de ce sujet en 1981 (Mesagno & Hill 2013), plusieurs concepts ont évolué et plusieurs membres de la communauté scientifique se questionnent toujours quant à la bonne définition de ce sujet. L’objectif de cette étude est donc de définir l’effondrement de performance du point de vue des athlètes, de recenser et de différencier les émotions, les pensées et les comportements de ces derniers lors d’un effondrement de performance. Une douzaine d’entrevues semi-structurées et une analyse inductive (Blais & Martineau, 2006) des témoignages des golfeurs permettront de répondre à ces objectifs. L’analyse préliminaire des résultats permettra de démontrer une confusion entre les définitions scientifiques et populaires du terme « choker ».  Plusieurs interrogations sont soulevées afin de déterminer laquelle des théories entre celle des distractions (Gucciardi & Dimmock, 2008; Mesagno & Hill 2013) et celle de la conscience personnelle (DeCaro, Thomas, Albert, & Beilock, 2011) explique mieux l’effondrement de performance. Grâce aux théories offertes dernièrement (Gucciardi, 2016) et aux résultats préliminaires de cette étude, il sera possible de guider les entraîneurs et les athlètes afin d’optimiser leur préparation mentale afin de contrer l’effondrement de performance.

L’évaluation vise à porter un jugement sur la qualité d'un programme, d'un service ou d'une politique pour alimenter la prise de décisions par différentes méthodes en sciences sociales. Au Québec, il existe un peu plus de 8000 organismes communautaires (OCs), intervenant dans une pluralité de champs d’activités comme l'environnement, la sécurité alimentaire et les violences faites aux femmes. Cette communication a pour objectif de présenter une adaptation qualitative de « l’Organizational Evaluation Capacity Self-Assessment Instrument » (OEC-SA) aux réalités du milieu communautaire québécois en évaluation. L’OEC-SA est un instrument de mesure validée par les pairs qui vise à identifier les forces et les limites entourant les capacités d'une organisation à produire des évaluations de qualité et à utiliser subséquemment les résultats pour améliorer les pratiques et activités. D’abord, son historique et son cadre conceptuel seront présentés. Ensuite, son processus d’adaptation aux réalités du milieu communautaire québécois en évaluation, s’appuyant notamment sur une recherche documentaire structurée (n=21 publications) et plusieurs entretiens semi-dirigés avec des experts et acteurs communautaires (n=8), sera décrit. Enfin, les implications pratiques de l’adaptation de l’instrument sur le renforcement des capacités en évaluation des OCs seront discutées.

Les pays du Sud représentent les principaux enjeux en matière de criminalité (ONUDC, 2015). Or c’est dans les pays du Nord que la criminologie s’est le plus développée, autour des enjeux de criminalité et de régulation sociale du Nord. Nous disposons donc de très peu d’information sur la sécurité au Sud. L’affiche présentera un argumentaire en faveur du développement d’une criminologie centrée sur les pays en développement (dont post-crise et post-conflit), insistant sur :

a) Formes de violences particulièrement présentes dans les pays en développement (violences liées aux terres et aux ressources, entourant les migrations intracontinentales, dont climatiques ; coupeurs de routes, kidnapping économique…)

b) Réseaux d’acteurs de la régulation sociale formelle et informelle et mécanismes de gouvernance : régulation coutumière et religieuse, groupes d’autodéfense, sécurité privée, enjeux éthiques, violences policières, corruption, imputabilité...

c) Nécessité de tester la robustesse des paradigmes développés au Nord, dans les pays en développement (Steinberg, 2016).

d) Analyse du transfert Nord-Sud en matière de Réforme du Secteur de la Sécurité : adéquation au contexte, pérennité, transfert de savoir et de savoir-faire, mandat et impact des organisations internationales...

Une telle criminologie du développement doit permettre le renforcement de la connaissance et du développement par l’entremise de la valorisation de la recherche et de l’éducation dans les pays en développement.

La théorie de l’attachement a souvent été utilisée pour comprendre les comportements au sein des relations. Par exemple, l’attachement insécure a été associé à des difficultés dans les relations intimes (Feeney, 2008 ; Mikulincer et Shaver, 2005). Le modèle circomplexe des relations interpersonnelles fournit un cadre permettant de résumer les comportements interpersonnels et pourrait contribuer à la compréhension du concept d’attachement. L’objectif de la présente étude est d’examiner les associations entre les styles d’attachement au partenaire, évalués à l’aide de l’ECR (Brennan et al., 1998) et les profils interpersonnels problématiques,  mesurés par l’IIP-couple (Paradis et Boucher, 2007). Ce dernier propose 8 domaines de problèmes dans les relations intimes. Au total, 1945 universitaires ayant répondu à des questionnaires en ligne (M=25,2 ans, ÉT=6,49) ont été regroupés selon leur style d’attachement : sécurisant (n=783), préoccupé (n=574), détaché (n=236) et craintif (n=352). Les résultats indiquent que les répondants de style craintif rapportent plus de problèmes interpersonnels, toutes catégories confondues. Une fois les moyennes des répondants ajustées pour leur profil de réponse, les résultats révèlent que les répondants préoccupés rapportent être plus intrusif, surprotecteur et exploitable dans leur relation de couple. Ceux détachés présentent plus de problèmes de type socialement évitant et distant et ceux craintifs indiquent plus de problèmes de type non affirmé.

Bien que le Québec fasse figure de pionnier pour la reconnaissance juridique et sociale des réalités LGBTQ+, les expériences des individus issus de la diversité sexuelle et de genre qui présentent aussi des incapacités sur le plan intellectuel demeurent méconnues et très peu documentées. Une recension narrative a été réalisée afin de répondre aux questions suivantes : (1) Quels sont les défis et les besoins des personnes LGBTQ+ ayant une déficience intellectuelle, ceux de leur famille et ceux des intervenant·e·s qui les accompagnent? et (2) Quelles sont les pratiques qui ont été développées pour répondre à leurs besoins? Au final, un corpus de 12 articles a été analysé. Les données ont été extraites et interprétées au prisme de la théorie de la reconnaissance d’Axel Honneth. Différents thèmes ont émergé pour chaque mode de reconnaissance : 1) les relations intimes, familiales et entre pairs (reconnaissance affective); 2) l’autodétermination, l’accès aux services et le rapport aux institutions (reconnaissance juridique) et 3) l’intersection des réalités LGBTQ+ et de la déficience intellectuelle (reconnaissance sociale). Différentes formes de mépris ont aussi été relevées, soit les sévices et la violence (abus, pratiques sexuelles non consenties), la privatisation des droits (infantilisation, déni, silence et tabou, services peu adaptés, exclusion sociale) et l’humiliation et l’offense (présomptions, intimidation). Les implications cliniques et théoriques seront discutées. 

La violence conjugale affecte d’une façon particulière les femmes autochtones du Canada. Les démarches de demande d’aide en milieux autochtones sont complexifiées par de nombreuses difficultés (ASPC, 2008). La fuite vers les régions urbaines apparaît une solution à considérer pour échapper à la violence, mais les différents réseaux d’aide pouvant les accueillir sont considérés comme racistes et discriminatoires (FAQ, 2008). Étant donné les défis auxquels ces femmes font face, il importe de documenter leur expérience et leurs besoins.

 

Cette présentation regroupe les résultats d’un mémoire en service social ayant pour objectif d’explorer l’expérience et les besoins en matière d’aide des femmes autochtones victimes de violence des régions de Québec et de Montréal. En premier lieu, un bref résumé de l’état des connaissances sur la problématique de la violence conjugale envers les femmes autochtones sera présenté. Puis, les principaux obstacles et éléments facilitant leurs démarches de demande d’aide en milieu urbain seront abordés. Finalement, les principaux besoins et les modes d’interventions prometteurs ayant été identifiés seront discutés.

 

Ces résultats sont tirés de l’analyse qualitative d’un corpus composé de trois groupes de discussion regroupant les propos de 24 hommes et femmes autochtones de Québec et de Montréal, concernés par la problématique de la violence conjugale. Le cadre d’analyse choisi adopte l’angle de l’intersectionnalité.

Dans le contexte actuel de la pandémie de la COVID-19, des mesures telles que le confinement ou les gestes barrières ont été prises par la santé publique pour gérer les risques de propagation de la maladie. Ces mesures ont impacté le fonctionnement des maisons de transition qui doivent à côté de leur double mandat de surveillance et de réhabilitation, assurer un nouveau mandat (ponctuel) de gestion des risques sanitaires liée à la COVID-19. L’articulation de ce triple engagement ne semble pas être sans enjeux au regard de la non adaptabilité des lieux/espaces, la promiscuité, les règles de sécurité, la vulnérabilité de leur clientèle, le changement de priorité dans la prise en charge, etc. Notre objectif est d’analyser les mécanismes et stratégies mis en place par les maisons de transition pour gérer les risques de cette clientèle et les réhabiliter dans le contexte actuel de la pandémie. Pour ce faire, nous avons opté pour une analyse qualitative basée sur des entretiens à structure ouverte avec des intervenant-e-s communautaires et une observation d’une maison de transition. L’analyse des données recueillies permettrait d’identifier (1) les tensions entre les besoins de gestion des risques de la clientèle judiciarisée ainsi que des risques sanitaires, ensuite (2) leur impact sur les pratiques de réhabilitation et enfin (3) leurs effets sur la nature des interactions entre les différents acteurs des maisons de transition.

Face à l’évidence de l’accroissement du matérialisme chez les jeunes, plusieurs explications ont été avancées. Toutefois, la recherche empirique reste fragmentée, et surtout divisée entre plusieurs domaines d’étude. Parmi les antécédents possibles du développement du matérialisme chez le jeune, le rôle joué par la famille dans ce processus d’apprentissage reste flou, relativement peu étudié par rapport à celui des médias et surtout il n’a pas été envisagé selon ses multiples facettes.

À partir de l’ensemble de ces constatations, dérivées d’une revue extensive de la littérature, nous avons fait la présente étude pour répondre à la question de recherche suivante :

Comment la famille peut-elle influencer l’acquisition et le développement d’une orientation matérialiste au cours de l’adolescence?

L’objectif de notre recherche est d’identifieret d’analyserle rôle des différents facteurs familiaux pouvant correspondre à des sources d’influence dans le développement du matérialisme chez le jeune.

Une première étape de type confirmatoire, visait à vérifier les relations présentées dans notre modèle analytique (voir schéma ci-dessous). Elle était basée sur un questionnaire en ligne. Une seconde étape, basée sur des entrevues individuelles, a été effectuée sur une partie du premier échantillon (les extrêmes du niveau de matérialisme). Elle visait à approfondir les résultats de la première phase à travers une analyse comparative entre les deux groupes extrêmes.

Les résultats seront présentés

Les problèmes intériorisés tels que l’anxiété et la dépression deviennent plus prévalents à l’adolescence et ont des conséquences négatives autant pour l’adolescent que pour la société en général. La communauté scientifique a généré des connaissances robustes sur les facteurs de risque des problèmes intériorisés chez les adultes. Toutefois, on en sait encore très peu sur le rôle des traits de personnalité durant l’adolescence, qui sont pourtant des facteurs de risque connus de différents autres problèmes d’adaptation. La comorbidité étant élevée entre l’anxiété et la dépression, ceci laisse supposer l’action d’un facteur de risque commun pouvant relever des traits de personnalité. Cette étude vise donc à déterminer si les traits de personnalité des adolescents permettent de prédire leurs problèmes intériorisés ultérieurs, après avoir contrôlé pour une liste de facteurs de risque connus de ces problèmes. Les données utilisées proviennent d’une étude longitudinale prospective de 1036 adolescents provenant de huit écoles secondaires québécoises. Ils ont été évalués la première fois en secondaire un, et à nouveau en secondaire trois. Les adolescents ont rempli des questionnaires auto-révélés en classe. Des analyses de régression multiple ont démontré qu’après avoir contrôlé pour l’effet de plusieurs facteurs de risque connus, certains traits de personnalité sont effectivement reliés aux problèmes intériorisés ultérieurs des adolescents.



Bien que la pair-aidance soit de plus en plus répandue, l’expérience des personnes la pratiquant est peu explorée, ce qui limite la capacité de comprendre comment la pair-aidance s’inscrit dans une trajectoire personnelle. L’objectif de cette présentation est de porter un regard sur les facteurs facilitant la pratique de la pair-aidance et des bénéfices retirés par les personnes exerçant ce métier au Québec. Dans le cadre d’une recherche qualitative exploratoire, nous avons mené 21 entretiens individuels auprès de pairs aidants travaillant dans divers milieux de pratique à Québec et à Montréal afin de les questionner sur leur expérience actuelle et le cheminement vers la pair-aidance. Les données ont été soumises à une analyse thématique dynamique. Les résultats suggèrent que l’expérience de la pair-aidance est bénéfique aux personnes principalement sur trois plans. D’abord, elle permet une insertion socio-professionnelle qui a d’importantes répercussions sur les conditions de vie. Ensuite, elle permet la valorisation d’un vécu auparavant marginalisé ainsi qu’un apprentissage des limites personnelles. Finalement, la pair-aidance leur permet de développer un sentiment d’appartenance. Les résultats seront mis en dialogue avec les conditions gagnantes observées dans les milieux de pratique et des pistes de réflexion seront proposées pour faciliter l’accueil, le soutien et l’accompagnement de pairs aidant dans des équipes cliniques.

Cette étude avait pour but de déterminer si un trait élevé d’anxiété parentale peut nuire aux discussions relatives aux perspectives professionnelles du jeune adulte de 18 à 25 ans. Certaines études (v.g. Felsman & Bulstein, 1999 ;  Ketterson & Blustein, 1997) ont observé que les jeunes ayant un attachement sécurisant avaient tendance à explorer davantage les choix de carrière. Ainsi, l’hypothèse était que plus un parent possède un trait d'anxiété élevé, moins la communication parent-jeune adulte concernant le choix de carrière serait bonne. L’échantillon était composé de 137 parents de 35 à 65 ans (61 hommes, 76 femmes). L’hypothèse a été testée avec des corrélations de Pearson mesurant le lien entre le score du trait d’anxiété parentale au questionnaire State-Trait Anxiety Inventory et le score de la qualité de la communication parent-jeune à 10 items adaptés au choix de carrière, du questionnaire de Barnes et Olsen. L’hypothèse a été confirmée : il y a une corrélation faible mais significative (r = 0,23, p < ,01) entre le niveau du trait d’anxiété parentale et la qualité de la communication parent-jeune adulte. En effet, les coefficients de corrélation sont davantage élevés quand il s’agit de la relation père-fils (r = 0,34, p < ,01). Ainsi, il semble que l’anxiété pourrait avoir un effet négatif sur la relation parent-jeune adulte, surtout sur la dyade père-fils, probablement en créant un climat d’insécurité nuisible aux discussions.

La principale cause de décès chez les enfants, les adolescents et les jeunes adultes des Premières Nations de moins de 25 ans est le nombre important d’accidents de véhicule motorisé (Pike, 2010). De plus, les blessures découlant de ces accidents nécessitent quatre fois plus de soins médicaux chez les Premières Nations que dans la population générale du Canada (Pike, 2010). Cela démontre de mauvaises habitudes ou pratiques en termes de prévention de la sécurité routière dans ces communautés autochtones. Cette communication est tirée de notre engagement en tant qu’étudiants/chercheurs auprès de la communauté du Lac Simon en Abitibi-Témiscamingue. En effet, nous effectuerons une recherche-action qui vise à évaluer et à réduire les blessures causées par les accidents de véhicule motorisé dans cette communauté en élaborant des pratiques novatrices et prometteuses, avec des gens de la communauté (Grenier, 2013). La communication traitera de deux éléments distincts : 1) le processus de la recherche-action en milieu autochtone, 2) nos apprentissages mutuels (communauté/chercheur) dans le cadre de ce projet de recherche action. La recherche-action n’est pas neutre et implique un engagement de toutes les parties. Nous espérons démontrer que ce type de recherche peut apporter des programmes plus efficaces dans les communautés autochtones, mais qu’il peut aussi être une source d’apprentissage majeur pour les chercheurs qui souhaitent travailler avec ces communautés (Blangy, 2010).



En raison de l'accroissement de l’attention politique accordée à l’encadrement des 'mariages de complaisance', plusieurs études se sont intéressées à l’impact de cette suspicion sur l’expérience migratoire ainsi que sur les différents acteurs qui interviennent dans le cadre de la régulation de celle-ci. Or, si la magistrature constitue un acteur-clef de ce processus à l’étape du contrôle judiciaire, elle demeure peu étudiée. Nous avons donc analysé un échantillon statistiquement représentatif de l'ensemble des décisions publiées (n=406, N=1129) par la Section d’appel en immigration du Canada (2003-2017) en circonscrivant celles impliquant des enfants. Si la parentalité est considérée comme un fort indicateur de légitimité par la magistrature, celle-ci ne constitue pas pour autant un 'laissez-passer'. Suite aux thèses développées par Didier et Éric Fassin, pour qui le corps et l’identité sont respectivement devenus des sites de vérité dans les contrôles migratoires, nous examinerons le statut particulièrement ambigu des enfants dans le cadre des demandes de réunification familiale impliquant un.e conjoint.e. Questionnant la particularité du ‘dire vrai’ que représente l’enfant en lien avec le couple effectuant la demande de réunification, notre présentation vise à faire ressortir les scripts sociaux adoptés par les juges et illustrer les négociations identifiables entre le dire vrai du corps, des sentiments et des normes sociales entourant la parentalité.

Si parler d’islam peut faire penser au voile ou au croissant de lune il existe d’autres vêtements et symboles qui sont portés ou affichés par les musulman·es. Faire un choix de rendre visibles ou non ces marqueurs permet d’affirmer son appartenance à l’islam. Mais, est-ce à la société québécoise ou aux autres musulman·es que la mise en visibilité s’adresse? Dans ma thèse de doctorat, je me questionne sur la place des objets et vêtements ornés de portraits de cheikhs chez les disciples de la Mouridiyya, confrérie soufie sénégalaise. L’islam étant souvent présenté comme une religion où la représentation figurative, les portraits, ne fait pas consensus. La question de recherche posée est la suivante : comment les disciples de la Mouridiyya négocient-ils·elles leur place à travers ces portraits de cheikhs? La formulation de cette communication est : de quelles manières rendre invisibles ou visibles les marqueurs corporels et spatiaux façonne le rapport des disciples de la Mouridiyya à l’islam? Notre terrain s’est réalisé sous la forme d’observations participantes et d’entrevues avec une trentaine d'hommes et des femmes, au Québec entre 2022 et 2024. Des résultats préliminaires sont présentés. Au niveau scientifique la recherche veut participer à l’avancement des connaissances sur les modalités vestimentaires en lien avec des demandes de reconnaissance. Les migrations sénégalaises sont en croissance au Québec et je veux contribuer à l’étude de cette communauté musulmane.

Dans cette présentation, nous allons nous intéresser à la façon dont le système de participation et deréparation instauré par la Cour pénale internationale répond aux attentes des femmes victimes de violences sexuelles dans le contexte des crimes internationaux. Pour ce faire, nous mobiliserons deux disciplines : le droit pénal international d’une part, et la victimologie d’autre part. En accordant à la femme victime de violences sexuelles de nombreux droits, la Cour pénale internationale marque une étape décisive dans la lutte contre l’impunité dans laquelle s’inscrit depuis trop longtemps ce type de violences. Cependant, la Cour pénale internationale rencontre de nombreux obstacles juridiques, matériels, factuels et économiques qui viennent limiter la satisfaction des attentes des victimes de violences sexuelles. Face aux divers défis soulevés par ce type de crime, comment la Cour y répondra-t-elle ? Nous verrons que le régime de participation et de réparation mis en place par la CPI n’est pas toujours adapté aux besoins des victimes. Celle-ci ne vient combler que partiellement les attentes des femmes victimes de violences sexuelles. Peutêtre serait-il nécessaire d’envisager des adaptations du régime de la Cour, tel qu’une autonomisation du Fonds au profit des victimes, ou encore faudrait-il compléter le régime de la Cour par des mécanismes de justice restaurative.

Encore à ce jour, le portrait de l’agresseur sexuel sadique rapporté dans la littérature ne fait pas consensus, et ce notamment dû aux limites des études desquelles il découle (ex. : définition du sadisme sexuel qui ne fait pas consensus, échantillon hétérogène, temporalité fixée à l’âge adulte). Dans l’objectif de déjouer ces limites, nous avons examiné, à partir d’un échantillon composé de 206 agresseurs sexuels de femmes adultes, incarcérés au Québec (Canada), et sur la base d’une définition du sadisme sexuel validée empiriquement, la Severe Sexual Sadism Scale (SESAS), et d’une centaine de variables s’étalant de l’enfance à la phase post-délictuelle, ce qui distingue les agresseurs sexuels sadiques (n=69) des non-sadiques (n=137). Pour ce faire, des analyses bivariées ont été réalisées. Ces analyses ont révélé que les agresseurs sexuels sadiques et non-sadiques de femmes adultes se distinguent sur plusieurs aspects, notamment de nature développementale, psychologique, sexologique et criminologique. En outre, nous avons examiné, auprès du même échantillon, si le sadisme sexuel constitue ou non un phénomène hétérogène. À cette fin, des analyses de classes latentes ont été réalisées sur les items de la SESAS, lesquelles nous ont révélé que le sadisme sexuel ne constitue pas un phénomène hétérogène, se manifestant différemment selon les caractéristiques de l’agresseur sexuel. Les résultats susmentionnés et leurs implications théoriques et cliniques sont discutés.  

Comme chercheures, nous accompagnons un nombre croissant d’intervenant.e.s dans leurs pratiques de la recherche participative à des fins d’intervention sociale au Québec.  Quelle est la portée et la nature de ces pratiques ? Contribuent-elles à réduire les injustices épistémiques (Fricker, 2007)?

Objectifs : documenter ce qui est dit dans la littérature scientifique sur l’expérience d'intervenant.e.s sociaux en matière de pratique de la recherche participative à des fins d’intervention. Identifier des avenues de recherche.

Méthodologie : En l’absence de revues d’écrits, nous avons réalisé un examen de la portée (PRISMA-ScR): repérage systématique des articles, sélection en double aveugle à l’aide de Covidence; analyse thématique à l’aide de Dedoose.

Résultats préliminaires : peu d’écrits portent spécifiquement sur la pratique de la recherche sociale par des intervenant.e.s sociaux aux fins d’intervention. Si certains présentent les résultats empiriques de recherches menées par des praticien.ne.s dans le cadre de leurs fonctions, d’autres relèvent la proximité de la recherche participative et de l’intervention sociale : leurs finalités d’empowerment et de changement social ; le travail avec des citoyen.ne.s qui vivent des situations d’oppression. Très peu documentent l’expérience des intervenant.e.s, la portée de la recherche comme intervention ou les enjeux liés au processus. Cette communication souhaite en rendre compte et présenter des pistes pour la formation et la recherche.