L’objectif de Cette communication est d’ouvrir une discussion épistémologique et méthodologique à partir de la présentation d’un procédé d’investigation herméneutique portant sur l’étude du « parler », en tant qu’il signale la manière dont le vivre (Erlebnis) est appréhendé par une personne quand elle vient à dire depuis et avec sa situation quelque chose au sujet de sa vie et/ou de la Vie. En effet, la façon dont une personne parle rend compte de la manière dont elle pense et façonne les réalités sur lesquels se fondent son pouvoir d’exister.
D’orientation herméneutique, cette recherche s’appuie sur un corpus d’entretiens de recherche biographique et d’observations ethnographiques menées dans le cadre d’une étude longitudinale auprès d’un groupe de migrants en situation dite « irrégulière », en France.
Si l’on admet avec Ricœur que l’expression vive est ce qui dit l’existence vive (Ricœur, 1975), on peut alors faire l’hypothèse que le discours parlé rend visibles les liaisons qui s’opèrent entre la nature même de la vie (dans sa dimension psychophysiologique) et l’exister, en tant qu’il est en son pouvoir-être le produit de rapports symboliques. Prenant appui sur les conférences de Heidegger (1950, 1957, 1959), notamment, cette démarche d’étude se déploie en trois phases.
Les premiers résultats mettent en évidence différents mécanismes d’appropriation et de subjectivation permettent de comprendre la polyphonie des significations qui résultant de l’ex-pressivité du parler.