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En criminologie, nos modèles théoriques et els travaux de recherche se concentrent généralement soit sur la personne et sa propension à la délinquance soit sur le contexte et ses opportunités criminelles. Toutefois, pour que le crime et la délinquance émergent, il faut qu’une personne entre en interaction avec une opportunité. Si nous voulons bien expliquer la délinquance, il faudrait donc considérer à la fois le risque individuel et contextuel ainsi que leur interaction. Le but de cette conférence est de faire la démonstration de la pertinence d’une modélisation interactionnelle, comparativement à celle additive, pour expliquer la délinquance. Pour se faire, 250 contrevenants (juvéniles et adultes) ont répondu à des questionnaires portant sur le risque individuel et contextuel. Les résultats suggèrent que nous délaissions le modèle additif et que nous concentrions dorénavant nos efforts vers une modélisation interactionnelle. En effet, les analyses d’arbres de régression (approche interactionnelle) permettent de rendre compte d’un pourcentage de variance expliquée plus élevée que les analyses de régressions linéaires classiques (approche additive) dans l’explication de la fréquence des crimes, mais aussi de leur variété et de leur gravité. Les implications cliniques de ces résultats seront abordées, particulièrement en ce qui a trait à la dérogation clinique lors de l’évaluation du risque de récidive.

Problématique: Malgré qu’un nombre croissant d’aînés soient conscients de vivre de la maltraitance (MT) ou de l’intimidation (INT), le nombre de demande d’aide (DA) n’augmente pas de façon significative. But : exposer le développement d’un guide de pratique (GP) qui vise à augmenter les leviers à la DA chez les aînés.

Méthodologie: Entrevues de groupe auprès de 144 aînés; de 8 administrateurs, intervenants et bénévoles de l’organisme communautaire (OC) partenaire; de 11 administrateurs de différents milieux. Administration de questionnaires à 305 aînés. Phases de validation : 1) journée de travail sur le GP avec 12 administrateurs de différents OC qui luttent contre la MT et l’INT envers les aînés; 2) à la suite des recommandations, le GP leur a été transmis pour validation auprès des intervenants et bénévoles de leur OC; 3) révision générale sur la base de tous les commentaires reçus.

Résultats: Le GP comprend 2 fascicules. Le 1er, dédié aux personnes administratrices et coordonnatrices d’OC, vise à développer et maximiser la pratique de sensibilisation en matière de lutte contre la MT et l’INT envers les aînés. Le 2e vise à préparer et soutenir les personnes qui animent les activités de sensibilisation (AS) dans ces OC.

Discussion/conclusion: Le GP se divise en 5 sections : 1) définitions de la MT, de l’INT, de la bientraitance; 2) freins et les leviers à la DA; 3) élaboration d’AS; 4) animation d’AS selon la diversité des groupes; 5) accueil des participants et références.

L’étude présentée vise à développer des connaissances sur la transition à la vie adulte et sur l’agentivité de jeunes femmes avec un vécu de placement. La transition à la vie adulte, de même que les décisions et les actions qui y sont liées ont une influence importante sur les parcours de vie des jeunes. Schwartz (2016) considère même que cette période représente le premier moment où les individus peuvent avoir une véritable influence sur leur parcours. Ceci est d’autant plus vrai pour les jeunes ayant passé la fin de leur adolescence en centre de réadaptation. Les résultats présentés exposeront les formes que prend l’agentivité de 20 jeunes femmes (18-25 ans) ayant été placées en centre de réadaptation lorsqu’elles étaient mineures. Cette agentivité est définie comme la part de subjectivité qui permet à l’individu de faire des choix et poser des actions, ainsi que de donner un sens à ces choix et ces actions (Elder et al., 2003). Les résultats présentés sont issus d’une analyse de données secondaires à partir d’entretiens réalisés dans le cadre de l’Étude longitudinale sur les adolescentes placées en centre de réadaptation (Lanctôt, 2020). Les études actuelles sur les jeunes en sortie de placement se sont très peu attardées à leur agentivité et celles qui l’ont fait se sont surtout concentrées sur la trajectoire socioprofessionnelle. La présente étude vise à combler ses lacunes et à porter un regard sur ce qui caractérise spécifiquement l’agentivité des jeunes femmes.

Résumé - Considérant les effets délétères du stress, il est nécessaire d'utiliser des stratégies de coping efficaces pour y faire face. Il existe plusieurs modèles de coping, mais aucun n'intègre les différentes stratégies de manière cohérente ni ne met en évidence les nouvelles recherches sur l'adaptation émotionnelle et l'acceptation. Pour combler ces lacunes, un modèle intégrant les principales stratégies de coping a été mis au point. Cette étude vise à présenter le processus de conception et de validation d'un instrument permettant de mesurer les stratégies de coping basées sur ce modèle. Un groupe initial d'éléments a été généré à partir des définitions conceptuelles et trois experts ont validé le contenu. De ce nombre, 18 éléments ont été sélectionnés pour un questionnaire abrégé. Un échantillon de 300 étudiants et employés d’une université a été utilisé pour la validation du questionnaire. Les indices liés à la fidélité et la validité de l’instrument sont satisfaisants. Une analyse factorielle confirmatoire indique l'existence d'un modèle à six facteurs correspondant à la structure théorique. Les corrélations montrent que les facteurs sont peu liés les uns aux autres. Les analyses suggèrent que l’instrument présente de bonnes qualités psychométriques et démontrent la pertinence de travaux ultérieurs pour établir la validité prédictive et reconfirmer sa structure.

Mots-clés – instrument de mesure, processus de validation, stratégies de coping, stress.

Ces dernières années, beaucoup de chercheurs se sont intéressés aux meilleures pratiques d’intervention pour améliorer la participation sociale des enfants autistes. Les interventions auprès des adultes présentant un TSA restent toutefois peu documentées. Cette communication présente une synthèse des connaissances sur les interventions visant l’amélioration de la communication et des relations interpersonnelles auprès des adultes de 16 à 40 ans présentant un TSA. Plus spécifiquement, elle vise à identifier, documenter et synthétiser les preuves scientifiques quant aux meilleures pratiques de soutien au développement des habiletés sociales, relationnelles et communicationnelles de cette population. Nous constatons que les interventions proposées dans les écrits recensés se divisent en trois grandes catégories : les interventions de groupe, les interventions informatisées et les interventions utilisant une approche systémique. La majorité des programmes vise l’intégration sociale par diverses stratégies comme l’amélioration des capacités de résolution de problèmes, la reconnaissance des émotions, la compréhension d’inférences, etc. Quoique prometteurs, ces programmes rencontrent des problèmes de transfert, de maintien et de généralisation des apprentissages. La discussion porte sur l’applicabilité et l’efficacité des programmes, ainsi que sur le rôle des intervenants auprès des adultes présentant un TSA.

L'hostilité envers les femmes est fréquemment examinée en tant que facteur de risque d'agression sexuelle ou physique contre les femmes, mais elle est également associée à d'autres délits violents. Cependant, malgré sa pertinence, les recherches sur l'étiologie de cette attitude misogyne font défaut. Ainsi, le but de notre étude est d'explorer l'effet des facteurs développementaux et psychologiques sur l'hostilité envers les femmes. Partiellement inspirés par le modèle de confluence de l'agression sexuelle de Malamuth (1996), nous étudierons le rôle de la « masculinité hostile » (c'est-à-dire les caractéristiques de personnalité associées à l'insensibilité et à l'antisocialité) et de la « négativité émotionnelle » (c'est-à-dire les expériences émotionnelles dépressives et anxieuses) dans un modèle multifactoriel de l'hostilité envers les femmes. Nous avons testé notre modèle étiologique sur un échantillon canadien d'agresseurs sexuels de femmes (n=200), en utilisant une modélisation par équations structurelles (SEM). Les résultats indiquent la présence de plusieurs trajectoires allant de la victimisation dans l'enfance à l'hostilité envers les femmes, en passant par la masculinité hostile et la négativité émotionnelle. Les résultats seront discutés ainsi que leurs implications théoriques.

La notion de projet collectif est transversale à plusieurs domaines, dont celui de l’entreprise privée et de l’économie sociale. Les recherches antérieures portant sur le sujet démontrent certaines similitudes dans les pratiques et processus, et ce, au-delà du vocabulaire utilisé par chacun des deux domaines.

Avec la volonté de combiner les approches propres à la gestion de projet et à l’intervention collective, l’équipe de recherche s’attarde au pouvoir critique de la collaboration, à ses limites et obstacles de même qu’à son potentiel de transformation et de changement individuel et collectif.  Dans une perspective  interdisciplinaire, elle étudie : les relations entre les différentes parties prenantes d’un projet et la capacité à intégrer leurs intérêts et compétences variés pour former une compétence collective projet.

La communication permettra d’exposer les résultats préliminaires ressortant d’entrevues auprès de deux focus groups, composés de quatre à six acteurs (parties prenantes) provenant des secteurs des entreprises privées et d’économie sociale. Ces entretiens de groupe permettront de dégager les perceptions, l’expérience et les recommandations des parties prenantes au sujet des dimensions individuelle, collective et organisationnelle d’un projet collectif, de ses caractéristiques propres (éléments, étapes et rôles des acteurs) et des stratégies de soutien et de collaboration favorables à la réussite d’un projet de ce type.

Selon la théorie des systèmes dynamiques, c’est en grande partie à travers les interactions du nourrisson avec les personnes de son entourage que s’opère le développement des émotions. Les interactions du nourrisson avec ses proches, en particulier les réactions de ses proches à ses expressions d’émotion, pourraient  aussi être à l’origine du processus de différenciation des émotions selon le sexe.

Afin de mieux cerner le rôle des premières interactions sociales dans la différenciation des émotions selon le sexe, nous avons observé les expressions faciales d’émotion de nourrissons filles et garçons au cours de deux séances d’interaction face à face avec leur mère et les réactions de leur mère à leurs expressions d’émotion.

Un groupe de 107 dyades mère-nourrisson (56 filles) participe à la recherche. Les bébés étaient âgés de 4 mois à la première séance et de 10 mois à la seconde. Les expressions faciales d’émotion des nourrissons et des mères ont été encodées à l’aide du système Max. La direction du regard des mères, leurs gestes, leurs contacts physiques avec leur bébé ont également été analysés.

Des analyses comparatives ne montrent aucune différence dans les expressions faciales d’émotion des nourrissons filles et garçons. Aucune différence n’apparaît non plus dans les expressions faciales de leurs mères. D’autres analyses seront réalisées afin de comparer la façon dont les mères réagissent aux expressions d’émotion des nourrissons filles et garçons.

Cette communication présente le point de vue des membres du personnel scolaire sur les conséquences de la pandémie et leur adaptation à celles-ci, en regard des inégalités sociales, scolaires et numériques. Elle repose sur les résultats d’une étude qualitative réalisée auprès de 31 membres du personnel scolaire d’écoles primaires du Saguenay-Lac-Saint-Jean présentant des indices de défavorisation sociale et matérielle variés. Cette  étude révèle que le confinement et l’enseignement en ligne ont creusé l’écart entre les élèves qui avaient de la facilité dans leurs apprentissages avant la pandémie et ceux qui présentaient déjà des difficultés et des besoins particuliers. Selon leur milieu d’appartenance, les jeunes et les enseignants n’avaient pas accès au même matériel et ne présentaient pas les mêmes compétences d’utilisation des technologies numériques. La pandémie a donc contraint le personnel scolaire à mettre à l’essai différentes stratégies d’enseignement et d’apprentissage, à se doter de nouveaux outils pédagogiques et à développer des compétences, notamment en lien avec le numérique. À la lumière de ces résultats, cette communication permettra de discuter des leçons à tirer de la pandémie dans le futur et des actions à maintenir ou à mettre en place afin d’améliorer la qualité de l’aide offerte aux jeunes, aux familles et aux enseignants pendant et après la pandémie, tout en diminuant la présence d’inégalités.

Les travaux de recherche sur les caractéristiques des délinquants associés aux gangs de rue indiquent clairement que ces derniers sont aux prises avec des facteurs de risque criminogènes importants, et demandent une surveillance et une intervention accrues (Hemmati, 2006; Esbensen, Winfree, He et Taylor, 2001; Hill, Howell, Hawkins et Battin-Pearson, 1999). Bien que ces délinquants semblent poser un certain nombre de difficultés en matière d'évaluation et de gestion du risque, peu d'efforts ont été déployés afin de connaître les facteurs associés à la récidive chez ces derniers.  Cette conférence a pour objectif de présenter les premiers résultats  de l’étude de la délinquance des délinquants associés aux gangs de rue à l’aide d’un modèle multidimensionnel des gangs. Les participants, une soixantaine de jeunes évalués dans les Centre jeunesse du Québec, ont été évalués à l’aide d’un protocole financé dans le cadre d’une action concertée. Les différences entre les membres et les non-membres ainsi que le lien entre les différents facteurs de risque spécifiques aux gangs et la délinquance seront présentés. Les implications relative à la mesure du phénomène des gangs et celles liées à l’évaluation du risque seront discutées.

Introduction : Peu d’études sur le traumatisme crânien (TCC) adulte se concentrent sur le bien-être.

Objectifs : Documenter l’évolution du bien-être post-TCC, comparer un groupe de bien-être élevé à un groupe de bien-être moindre sur des données sociodémographiques, cliniques et psychosociales, et identifier des facteurs psychosociaux qui prédisent un meilleur bien-être.

Méthode. 181 adultes (Mâge = 41,5 ans) ont été évalués à 4, 8, 12, 24 et 36 mois post-TCC. L’étude comporte 5 critères de bien-être : absence de trouble psychologique, retour à une vie active, peu de douleur, peu de plaintes cognitives, bonne qualité de vie. La participation sociale, les stratégies d’adaptation et le soutien social ont été mesurés.

Résultats. Le nombre de participants ayant les cinq critères augmente dans le temps. À 36 mois, les individus ayant les cinq critères ont significativement plus de soutien social (t = 2.00, p = .048), d’années d’éducation (t = 2.12, p = .036), d’activités à l’extérieur du domicile (t = 3.05, p = .003) et de relations interpersonnelles (t = 3.06, p = .003), et moins de stratégies passives-émotionnelles (t­ = -3.58, p < .001). Le soutien social (B = .403, p = 0.11) et les stratégies passives-émotionnelles (B = -.386, p = .001) à 4 mois prédisent significativement le nombre de critères de bien-être à 36 mois.

Conclusion. Agir sur la participation sociale, le soutien social et les stratégies d’adaptation dès 4 mois post-TCC pourrait favoriser le bien-être à long terme.

Le but de cette présentation est de diffuser les résultats d’un projet de recherche
qui s’intéressait aux représentations du risque chez les jeunes itinérants à
Ottawa. Plus précisément, elle s’intéressait à appréhender les constructions du
risque que font les jeunes de la rue eux-mêmes, d’autant plus que ces jeunes
sont définis comme un groupe à risque. Si le risque est plus souvent défini de
manière stricte comme le mal éventuel, dans cette étude, il est défini plus
largement intégrant l’idée des opportunités et prises de risque. Ancrée dans une perspective double du
constructionnisme social et de l’interactionnisme symbolique, cette recherche permettait
de saisir comment les jeunes définissent leur capacité à estimer, gérer, éviter
ou prendre des risques.  Les bifurcations
qui se sont manifestées par les opportunités et les hasards offerts par la rue et
l'impact ultérieur sur leurs identités en construction ont joué des rôles
importants sur leurs pratiques et gestions de risque.  L’utilisation d’une perspective longitudinale
(de un à deux ans) a permis de suivre comment la construction identitaire des
jeunes observés a influencé leurs perception du risque et leurs pratiques de
débrouillardise.  Pour y
parvenir, cette recherche s’inscrivait dans une approche ethnographique pour
mieux comprendre le monde des jeunes de la rue, utilisant des méthodes
d'observation participante et dévoilée et des entrevues informelles variées.

 

Depuis plusieurs décennies, la communauté scientifique qui s'intéresse à l'adoption interraciale et internationale se questionne quant aux possibles répercussions qu'entraînent ces types d'adoption sur les personnes adoptées appartenant à une « minorité visible » (Barn, 2013 ; Lee, 2003 ; Samuels, 2009). Par leurs différences physiques apparentes avec leur famille adoptive et avec leur société d’accueil, les personnes issues de l’adoption interraciale ou internationale sont plus susceptibles de subir des micro-agressions (Baden, 2016). Bien que ce phénomène soit bien documenté aux États-Unis, il demeure méconnu dans plusieurs pays (Miller et al., 2020).  La présente étude a donc pour objectif de décrire les expériences de micro-agressions de femmes noires issues de l'adoption interraciale ou internationale au Québec et en France. Cinq femmes noires âgées de 28 à 43 ans, adoptées par des parents blancs au Québec et en France, ont participé à deux entretiens de recherche semi-structurés. Une analyse thématique révèle la diversité des micro-agressions qu’ont subies les participantes à l’école, dans les services de santé et au sein même de leur famille adoptive. Plusieurs parents refusent, en outre, de reconnaître le racisme qu’a subi leur enfant ou nient son appartenance à une minorité racisée. Des recommandations à l’endroit des parents et des professionnel·les qui œuvrent auprès de personnes adoptées sont formulées.

Le modèle de la zone optimale individuelle de fonctionnement (IZOF) implique l’identification d’un profil qui inclut des émotions et des états physiologiques ainsi que leur intensité optimale. L’objectif principal de cette recherche était d’établir le profil d’un joueur de tennis adolescent en se basant sur le modèle IZOF et de mettre en place une intervention visant à rapprocher les émotions et états physiologiques de leur zone optimale. Un devis quasi-expérimentale à cas unique a été appliqué pour vérifier les effets de l’intervention de self-talk sur les émotions et états physiologiques pré et post compétitifs ainsi que sur la performance, la régulation émotionnelle et les habiletés mentales. Les résultats indiquent que l’intervention de self-talk semble avoir permis de rapprocher quelques émotions et états physiologiques de la zone d’intensité optimale de l`athlète. De plus, les compétences de régulation émotionnelle se sont améliorées ainsi que certaines habiletés mentales (la concentration, par exemple). Malgré un niveau d’alexithymie élevé, l’athlète a amélioré ses compétences de régulation émotionnelle et a été capable de réguler l’intensité de ses émotions. Les résultats indiquent que l`application du modèle IZOF jumelé à l’intervention de self talk ont été efficaces pour intervenir de manière positive sur les stratégies de régulation émotionnelle de l`athlète. Des futures recherches sont indiquées afin de permettre de généraliser les résultats obtenus.

On estime que 12% des individus de la population générale auraient des traits psychopathiques élevés (Echeburúa et Fernández-Montalvo, 2007). Il est important de détecter ces traits chez les individus non-incarcérés afin de prévenir un passage à l'acte criminel. Toutefois, les études actuellement menées chez ces individus utilisent des mesures auto-rapportées. Une façon de contourner les obstacles de l’auto-évaluation est d'utiliser un tiers connaissant bien le sujet. Le présent projet vise donc à vérifier s’il est possible de prédire les traits psychopathiques de l’homme à l’aide de la conjointe. Nous tenterons de vérifier si le niveau de prédiction de la femme varie selon le degré de violence dans le couple. Pour répondre à cet objectif de recherche, 35 couples ont rempli individuellement un questionnaire mesurant la psychopathie de l'homme (l'Échelle auto-rapportée de psychopathie III-R12; Gagné,2010) et une mesure du niveau de violence dans le couple (Questionnaire sur la résolution des conflits conjugaux ;Lafontaire et Lussier, 2005). Des analyses de modélisation par équations structurelles ont démontré une association positive et significative entre les réponses des hommes et de leurs conjointes au questionnaire mesurant le degré de traits psychopathiques de l’homme peu importe le degré de violence au sein du couple. Les femmes arriveraient donc à bien prédire le niveau de traits psychopathiques de leur conjoint peu importe le degré de violence au sein du couple.

Basée sur l’analyse des entrevues semi-dirigées réalisées auprès de 19 immigrants iraniens dans les régions métropolitaines de Montréal et de Québec, cette recherche de nature qualitative examinera un sujet faiblement étudié au Québec comme ailleurs au Canada, soit les changements conjugaux qu’ont vécus les hommes dans une réadaptation aux rôles de genre et à la vie conjugale de la société d’accueil. Notre intention est de comprendre comment ces transformations ont affecté leur manière de faire et de se sentir comme homme et époux. L’analyse des entretiens révèle qu’il n’y a pas d’archétype familial qui s’applique à toutes les familles immigrantes. Face aux défis du contexte migratoire, les familles d’origine immigrée adopteront différentes stratégies afin de protéger l’unité familiale. Pour certains immigrants, il s’agira surtout de remettre en question quelques éléments familiaux d’origine pendant le processus de la réorganisation de vie alors que préservant d’autres schèmes familiaux de la société de départ. Ils opteront ainsi pour un modèle mixte s’inscrivant dans un processus de changement et de continuité. Les résultats mettront davantage en lumière le fait que certains couples ayant adopté la tradition comme principale forme de la rationalité conduisant les comportements des membres dans la société d’origine vivront de conflits engendrés surtout par la remise en question des modes de vie traditionnels, particulièrement ceux basés sur une division sexuelle des rôles.

Cette recherche compare les pratiques parentales à l’adolescence dans 5 pays : États-Unis, Québec, France, Italie et Mexique. L’échantillon compte 1751 adolescents et leurs parents. Tous ont rempli un questionnaire composé de 4 échelles:  affection, contrôle et supervision, style disciplinaire et conflits. Les adolescents ont évalué ces variables pour la mère et le père; les parents ont répondu aux mêmes questions. Une analyse MANCOVA contrôlant l’effet de variables rivales a dégagé des différences globales entre les pays. Les analyses ANCOVA ont identifié des différences systématiques sur les mesures entre les pays. Globalement le niveau de proximité perçu par les adolescents et les parents est élevé partout. En revanche, toutes les mesures de contrôle donnent lieu à des différences très significatives. Pas de différence entre le Québec et les États-Unis qui partagent en commun un plus faible niveau d’exigences et de règles, un style disciplinaire marqué par la tolérance et la négociation, un faible niveau de conflits. La France et le Mexique se caractérisent par un niveau plus élevé de règles et d’exigences, un style disciplinaire plus répressif et coercitif, davantage de conflits. Globalement l’Italie occupe un niveau intermédiaire, se différenciant par des relations plus chaleureuses avec le père. Ces résultats sont interprétés à la lumière des perspectives ethnoculturelles qui opposent les valeurs éducatives parentales des sociétés individualistes et collectivistes.

Étant une pratique incontournable du quotidien et encodée selon les normes de genre, l’habillement constitue un objet d’étude fertile pour explorer les réalités quotidiennes et largement méconnues des personnes de la pluralité des genres. Malgré la popularisation de la mode dite unisexe ou non genrée, la dimension genrée des vêtements demeure, faisant de l’habillement des pratiques quotidiennes de conciliation entre les normes binaires ainsi que les identités et les expressions de genre issues de la diversité. Dans cette communication, l'auteur·e présente les résultats finaux d’une étude menée dans le cadre de son mémoire de maîtrise en sociologie et portant sur les pratiques quotidiennes d’habillement de personnes non binaires et genderqueers. L’analyse des données recueillies lors de dix entretiens semi-dirigés, impliquant la présélection et la manipulation de vêtements, montre que l’habillement constitue un outil de reconnaissance et de subjectivation fluctuant à travers le quotidien. La présentation se centre sur les processus de négociation des normes de genre mis en œuvre par les personnes concernées. Analysées sous la perspective théorique des techniques et des technologies du genre, les pratiques d’habillement sont explorées telles des techniques quotidiennes de production et de visibilisation de genres pluriels. La recherche jette ainsi un éclairage nouveau et pertinent sur les multiples facettes du rapport entre identités et expressions de genre.

Bien que la sexualité soit au coeur du travail du sexe, la recherche s'est peu intéressée à cette dimension. Ainsi, c'est à partir de positions idéologiques que se confrontent différents discours concernant les conséquences morales, émotionnelles et sexuelles découlant de la vente de services sexuels, certains soutenant qu'il y a nécessairement aliénation, d'autres que non. Afin de mieux comprendre l'expérience que des femmes, offrant ou ayant offert des services d'escorte, ont de leur sexualité dans le cadre du travail du sexe tout comme dans celui de leur vie privée, nous avons réalisé un total de 51 heures d'entrevue avec 16 participantes et analysé les données à l'aide de la méthodologie de la théorisation ancrée. Alors que les questions de départ exploraient la présence ou l'absence de plaisir sexuel dans le cadre du travail du sexe, la notion de plaisir dans la performance de sexualité a émergé. Nous présenterons quatre profils dans cette communication, allant de celles qui ressentent à la fois du plaisir sexuel et du plaisir dans la performance même de sexualité, à celles qui, au contraire, y éprouvent malaise et déplaisir. Nous ferons ainsi ressortir que, dans un contexte où la personne a librement choisi d'offrir des services d'escorte, l'expérience d'aliénation n'est pas toujours présente. De plus, nous discuterons des représentations de la sexualité qui semblent favoriser une expérience de plaisir et de celles qui semblent conduire à une expérience d'aliénation.



Les sous-cultures japonaises Lolita, où les jeunes portent des vêtements inspirés par l’aristocratie française du 17e siècle, et Angura, regroupant les individus qui apprécient le S&M et les modifications corporelles ainsi que les styles fetish, steampunk et gothique, font partie de la culture de mode eccentrique de certains quartiers de Tokyo comme Harajuku et Shinjuku. Malgré les différentes références culturelles et les différentes valeurs de ces deux sous-cultures, les individus forment une même grande communauté partageant un espace social et géographique common. Ils participent à de nombreuses activités, allant de défilés de mode, des « thés à l’anglaise » à des soirées déguisées, et partagent une économie locale de bars et cafés. Or, durant un premier terrain auprès de cette communauté durant l’été 2013, il a été observé que cet espace joue ausi le rôle de refuge, ou un espace sécuritaire pour de nombreux membres ayant des problèmes de santé mentale ou se sentant repoussés de la société. Cette présentation va explorer les deux sous-cultures, leur communauté, les discours identitaires centrés sur l’ « anomalie » et la « perversion » ainsi que l’utilisation de leur espace sécuritaire comme étape transitoire de réadaptation sociale.

Le développement des processus participatifs dans le domaine de l'aménagement multiservice de la forêt permet de mieux prendre en compte les avis de parties prenantes multiples afin d’assurer une meilleure acceptabilité sociale du projet. Dans un contexte d’incertitude tel que celui des changements climatiques, une telle approche plus participative semble particulièrement appropriée puisqu’elle permet d’ajuster les choix de développement en fonction de la tolérance au risque des parties prenantes.Néanmoins, l’expérience dans ce type de démarche a montré les limites de certains processus collectifs et les difficultés que rencontrent les acteurs, aux visions parfois antagonistes, à s’accorder et à déterminer une solution satisfaisante pour l’ensemble du groupe. Dans ce contexte, nous souhaitons mettre en évidence les facteurs psycho-sociologiques qui influencent les parties prenantes, tant dans leurs décisions individuelles que collectives, et ce en nous appuyant sur la caractérisation des modèles mentaux et sur l'utilisation d'outils de simulation tels que les jeux sérieux.

La préadolescence est une période idéale pour investiguer l'identité de genre, car le développement des fonctions cognitives et l'importance de la socialisation à cet âge poussent les enfants à se comparer aux autres, notamment en ce qui a trait au genre. La littérature démontre qu'il existe un lien entre l'autoévaluation de sa typicité de genre et l'acceptation des pairs, mais les résultats sont mitigés. Depuis quelques années seulement, de nouvelles recherches prennent en compte les évaluations des pairs face à la typicité de genre, et les résultats démontrent des corrélations plus importantes et significatives. Pour bâtir sur cette nouvelle lignée, la présente recherche compare les autoévaluations et les évaluations des pairs face à la typicité de genre et associe ces variables à l'acceptation des pairs et à l'acceptation autoperçue des pairs. Ainsi, cette recherche contribue à accroître notre compréhension de l'impact de l'identité de genre sur les liens sociaux et pourrait nous amener à mieux encadrer les préadolescents dans le contexte social scolaire.



Les données proviennent de 351 étudiant.e.s de 5e et 6e année de trois écoles à Montréal, au Canada, et de deux écoles à Barranquilla, en Colombie. Les données ont été collectées en trois vagues, permettant ainsi une analyse longitudinale. L'analyse a été effectuée à l'aide de la modélisation linéaire hiérarchique et les effets modérateurs du genre, de l'emplacement géographique et du statut socioéconomique ont été évalués.

Dans l’étude de la transmission intergénérationnelle des pratiques parentales, l’historique développemental du parent, et plus particulièrement la façon dont celui-ci a été élevé, constitue un élément déterminant pour comprendre comment il agit envers son propre enfant (Belsky, 1984). La littérature soutient empiriquement une « tradition des pratiques parentales », c’est-à-dire une une tendance générale à la continuité des pratiques à travers les générations (van IJzendoorn, 1992). Considérant les changements importants observés au sein des familles depuis plus d'une cinquantaine d'années, particulièrement au niveau de la paternité, il est intéressant de se questionner sur les facteurs ayant une influence sur la transmission des pratiques parentales à travers les générations. Dans le cadre de la présente étude, des pères d'adolescents ont complété un questionnaire en ligne portant sur leur répertoire actuel de pratiques parentales et sur les pratiques parentales qu'ils ont reçues à l'adolescence par leurs deux parents. Par le fait même, les modérateurs suivants ont été explorés: le genre du parent, le niveau d'implication parentale et la qualité de la relation parent-enfant. Les résultats préliminaires nous permettent de constater que les pères d’aujourd’hui se comparent principalement aux pratiques de leurs pères et non à celles de leurs mères. Par ailleurs, ils rapportent un plus grand niveau d’implication parentale envers leur enfant comparativement à leurs propres pères.

Depuis 20 ans, on observe des changements législatifs et administratifs visant les acteurs de la santé, des services sociaux, des affaires municipales, etc. En plus de modifier les rôles et les responsabilités de ces acteurs, ces changements ont eu des répercussions sur les instances de collaboration réunissant des organisations des secteurs public et privé ainsi que du tiers secteur, ce que nous conceptualisons comme des réseaux locaux d’action collective (RLAC), intervenant sur des problèmes sociaux complexes pour lesquelles une action intersectorielle est requise (jeunes en difficulté, pauvreté, etc.). Cette communication se fonde sur une étude de cas multi-site voulant comprendre comment ces transformations institutionnelles, exacerbées par la crise pandémique, ont affecté les RLAC et influencé leur capacité à produire des actions innovantes. Ancrée dans quatre régions du Canada, l’étude s’inspire notamment de la théorie de l’acteur-réseau. Les éléments étudiés sont notamment : les impacts des changements sur la structure et le fonctionnement des RLAC, et les acteurs et les stratégies mobilisés par les RLAC. Les résultats préliminaires indiquent que quoique cela puisse allonger le temps nécessaire à la mise en œuvre des projets, ces changements peuvent modifier positivement les rapports entre les acteurs et les actions réalisées par le RLAC (ex. intervention de proximité en itinérance opérée par une collaboration intersectorielle qui utilise la technologie).

Le travail de rue est une pratique d’intervention de proximité qui se caractérise par son adaptation constante à la mouvance des publics rejoints directement dans leurs milieux de vie.  Ainsi, ce mode d’intervention hors-murs pose une exigence de continuel renouvellement du sens et des usages qui lui sont accordés afin d’en assurer l’adéquation au contexte culturel du territoire investi ainsi qu’aux besoins et aux aspirations des personnes rencontrées.  Subventionnée dans le cadre du programme Développement Savoir du CRSH, une recherche ethnographique en cours vise à décrire comment les interactions directes et indirectes des travailleurs de rue (entre eux, avec leurs coordonnateurs, les jeunes, les partenaires, les bailleurs de fonds, etc.) participent à la négociation du sens et des usages de cette pratique ainsi qu'à analyser comment cette négociation plurielle influence la définition et l’adéquation de l’intervention auprès des jeunes plus ou moins en rupture sociale. Cette enquête de terrain inclut des séances d’observation participante (auprès de deux organismes communautaires en travail de rue situés à Montréal et à Québec ainsi que des milieux associatifs québécois en travail de rue), la tenue de groupes de discussion avec divers acteurs concernés ainsi que de l’analyse documentaire.  La communication décrira l’enquête ethnographique réalisée par notre équipe de recherche et mettra en relief les faits saillants tirés de l’analyse préliminaire de nos résultats.