Aller au contenu principal
Il y a présentement des items dans votre panier d'achat.

Les familles immigrantes vivent des situations de stress dès leur arrivée dans le pays d’immigration, en raison des pertes qu’elles ont subies, du déracinement de leur réseau naturel, de la langue, du choc culturel et des ennuis associés aux conditions climatiques difficiles. Ainsi, les familles immigrantes sont confrontées aux problèmes sociaux et identitaires qui accompagnent le parcours migratoire. Pour s’y adapter, les familles doivent avoir recours à toutes sortes de facteurs internes et externes qui facilitent la résilience. Une étude qualitative, s’appuyant sur l’approche interculturelle systémique et sur un modèle de résilience, a été privilégiée. Les résultats permettent de constater que le parcours migratoire en région s’élabore et se structure sous l’influence de la résilience. Toutes les familles qui ont immigré en région ont vécu des situations hautement stressantes, et ont réussi à s’intégrer, et même à se faire une place dans la société témiscabitibienne. D’après les réponses que nous ont données les familles, les facteurs externes favorisant la résilience qui les ont aidées le plus à faire face au stress sont : la culture, l’éducation, le réseau communautaire, le réseau social et l’économie. Cela concorde avec le modèle de résilience qui indique que les personnes ne font pas face de la même manière à une situation donnée.

Chez l’homme transsexuel, la vaginoplastie (construction de la vulve et du vagin) permet d’atténuer la détresse psychologique en modifiant l’apparence des organes génitaux dans le cadre d’une transition vers le sexe féminin. La chirurgie vise à préserver la sensibilité des organes génitaux et favoriser une vie sexuelle épanouie. Dans cette étude, 28 femmes transsexuelles ont été recrutées à l’Hôpital Henry Gabrielle (Lyon, France) pour des tests de sensibilité périnéale ainsi qu’un entretien sexologique visant à mesurer la satisfaction et la fonction sexuelle pré et postopératoires. La moyenne d’âge était de 42 ans (24-60 ans, ET 10) chez ces femmes ayant été opérées en moyenne 13 mois et demi avant la rencontre (2-49 mois, ET 12). Le seuil moyen de détection du toucher léger sur le clitoris était de 0,4 g, ce qui représente une meilleure sensibilité que sur les petites lèvres dont le seuil moyen de détection était de 2 g et la marge vaginale dont le seuil moyen de détection était de 1,5 g. Par ailleurs, 22 des participantes transsexuelles (81%)  avaient obtenu au moins un orgasme depuis la vaginoplastie. Par rapport à leur vie sexuelle, 18 étaient insatisfaites avant l’opération contrairement à 1 seule insatisfaite après l’opération. Inversement 21 participantes se déclaraient satisfaites de leur vie sexuelle après l’opération contrairement à 8 avant l’opération. On note ainsi une nette amélioration de la satisfaction par rapport à la vie sexuelle suite à la vaginoplastie.



L’étude du sadisme sexuel pose un certain nombre de problèmes, tant théoriques que méthodologiques. Parmi les principaux, on retrouve des problèmes de validité liés au chevauchement avec d’autres concepts couramment utilisés pour comprendre la déviance sexuelle. 

La présente étude a pour objectif d’étudier le lien entre le sadisme sexuel et les troubles de la personnalité ainsi que les principales paraphilies observées chez les délinquants sexuels (sadisme sexuel, fétichisme, exhibitionnisme, frotteurisme, masochisme, voyeurisme, scatologie et transsexualisme) tel que définis par le DSM. Les participants à cette recherche sont 597 délinquants sexuels sous la juridiction du Service Correctionnel du Canada. Les résultats seront comparés aux résultats obtenus dans une étude similaire (Longpré, Guay & Knight, 2011).

 Les résultats indiquent une moins grande comorbidité entre les diverses paraphilies que dans l’étude de Longpré et coll.
(2011). Ces résultats sont congruents avec les récentes études indiquant que la comorbidité entre les paraphilies ne serait pas aussi grande qu’initialement rapportée par Abel et coll. (1988). Par ailleurs, les résultats suggèrent qu’il existerait
un lien entre le sadisme et divers troubles de la personnalité, soit la personnalité sadique, antisociale et état-limite, chez les délinquants sexuels. Les implications de cette recherche seront discutées 

Problématique—Les nombreux départs à la retraite et la mondialisation rendent nécessaire la formation de travailleurs compétents ayant une scolarisation adéquate. Le contrôle tempéramental exigeant de l’effort (effortful control) est une variable négligée dans les modèles de prédiction de la scolarisation. Celui-ci regroupe la capacité à inhiber les impulsions et à ignorer les distractions pouractiver et maintenir l’attention sur une tâche importante dans une perspective à long terme.

Objectif—Vérifier si le contrôle tempéramental est un prédicteur du niveau d’éducation à 23–25 ans, en contrôlant les prédicteurs établis. 

Méthode—998 élèves étatsuniens ont été recrutés en 6e année (12 ans ; 53% garçons, 42% Blancs). Les mesures sont présentées dans la figure (répondant en italiques). Le contrôle tempéramental selon l’élève et les parents a été mesuré avec le Early Adolescent Temperament Questionnaire–Revised (Ellis & Rothbart, 2005); l’enseignant a répondu à des questions similaires. Le niveau d’éducation varie de 1 (pas de diplôme) à 4 (diplôme universitaire). Le modèle d’équations structurales (Mplus v.6) a démontré l’existence des liens illustrés dans la figure (corrélations omises pour plus de clarté).

Résultats/conclusion—L’étude corrobore notre hypothèse : le contrôle tempéramental est un prédicteur important du niveau de scolarisation. Promouvoir son développement chez les élèves pourrait contribuer à un niveau de scolarisation plus élevé chez les jeunes.

L’entrée dans la parentalité est vécue dans un contexte social et historique et selon des conditions variables d’un individu à l’autre. Les parcours qui mènent à la naissance d’un premier enfant se sont transformés à la suite de la Révolution tranquille au Québec. Le mariage n’est plus un passage socialement prescrit pour fonder une famille : la proportion de naissances hors mariage atteint maintenant près du deux tiers des naissances (ISQ, 2015). De plus, l’arrivée d’un premier enfant se fait à un âge toujours plus avancé, passant de 26 à 29 ans entre 1990 et 2014 (ISQ, 2015). Cette communication étudie 25 entretiens réalisés auprès de parents entrés dans la parentalité entre 1986 et 2015. L’expérience de la parentalité varie selon l’âge d’entrée, le contexte personnel et aussi social dans lequel elle s’inscrit, faisant état d'une variabilité d'expériences, et ce, même si nous couvrons des expériences qui s’échelonnent sur les 30 dernières années. J’analyserai ainsi le processus décisionnel entourant la venue du premier enfant. Les discours rétrospectifs des parents rencontrés font justement état de ce processus qui est marqué par un positionnement entre la certitude ou l’incertitude face au projet d’avoir un enfant. Enfin, la signification de ce projet, les conditions préalables à sa réalisation, ainsi que sa négociation tant personnelle que conjugale permettent d’approfondir les connaissances sur une question existentielle qui touche toutes les familles : sa (re)fondation.

Dernièrement, le monde du travail a subi des changements majeurs qui ne sont pas sans répercussions sur le travail des cadres et leur capacité d’intégration et de maintien en emploi. Cette communication propose de présenter les résultats d’une recherche qui révèlent les principaux enjeux d’intégration des jeunes cadres. La méthodologie repose sur une recherche narrative menée à l’aide de 61 entretiens individuels auprès de jeunes cadres, soit des personnes dans un poste d’encadrement depuis plus de 2 ans et moins de 10 ans. Les résultats révèlent une diversité d’expériences de travail des cadres qui peuvent faciliter ou complexifier leur processus d’intégration. Les expériences de travail qui facilitent leur processus d’intégration consistent notamment à avoir du soutien du supérieur ou d’un professionnel externe, de participer à un programme organisationnel ou d’avoir occupé un ou plusieurs postes dans l’organisation. Les expériences de travail qui complexifient leur processus d’intégration concernent notamment le fait de vivre des décalages entre leur bagage d’expériences et les exigences du travail d’encadrement, de ressentir une pression à « faire ses preuves comme cadres » pour se conformer aux règles collectives du milieu ainsi que des dynamiques relationnelles tendues ou conflictuelles qui peuvent ouvrir sur des situations de violence au travail. La discussion ouvrira sur des pistes possibles pour mieux soutenir l’intégration professionnelle des jeunes cadres. 

L’enjeu de la formation universitaire en travail social est de bien préparer la relève à faire face à des problèmes sociaux de plus en plus complexes et ce, dans la conjoncture de la réorganisation des services de santé et de services sociaux. C’est dans ce contexte qu’une Clinique universitaire de travail social a été mise sur pied à l’UQAC. Cette initiative unique au Canada, s’appuie sur une approche expérientielle qui place les étudiantes comme principales actrices de leur savoir; une approche à l’opposé de la pédagogie traditionnelle consistant à transmettre ses connaissances. Cette communication présente les résultats d’une recherche portant sur la manière dont les stratégies d’apprentissages expérientielles contribuent à l’intégration de la théorie à la pratique en matière d’intervention sociale. Cette recherche qualitative a interrogé deux groupes d’étudiantes (ayant ou non participé à la Clinique) au moyen d’entrevues semi-dirigées. Une analyse comparative de leurs propos montre que l’approche expérientielle permet non seulement de développer des compétences en intervention, mais contribue également au développement de l’identité professionnelle et à la capacité réflexive chez les étudiants. Ces résultats viennent éclairer comment il est possible de bonifier l’encadrement des étudiantes universitaires en travail social par différentes pédagogies d’enseignements s’appuyant sur une approche expérientielle et misant sur l’intégration de la théorie à la pratique.

L’identité professionnelle en travail social fait l’objet de débats récurrents au sein de la profession. On constate notamment une situation de malaise chez les acteurs lorsqu’il s’agit de légitimer sa pratique et de la distinguer de celle des autres métiers relationnels (Franssen, 2000). Connaissant l’influence majeure de la formation initiale sur le développement de l’identité professionnelle, la façon dont les étudiants adhéreront aux représentations de la profession partagées par l’ensemble du groupe professionnel en dira long sur le développement éventuel d’un malaise identitaire. Afin de connaître les impacts de la formation sur l’identité professionnelle des futurs travailleurs sociaux de la région de l’Abitibi-Témiscamingue qu’un projet de recherche s’est intéressé aux conceptions du travail social chez les étudiants du baccalauréat en travail social de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue. La présente communication vise à exposer les principaux résultats de cette recherche menée dans le cadre des travaux de l’Équipe de recherche et d’analyse des pratiques professionnelles (ERAPP). Après avoir abordé l’évolution des conceptions des étudiants au cours de leur trajectoire académique, il sera discuté des facteurs qui influencent l’apprentissage de l’ethos de la profession et qui, en même temps, poussent progressivement bon nombre d’étudiants, à l’instar du groupe des travailleurs sociaux, à se porter défenseurs de l’identité professionnelle du travail social.

Le groupe comme outil méthodologique qualitatif est utilisé dans plusieurs disciplines des sciences humaines et sociales. L’objet de cette communication est de présenter comment a été pensé la construction d’un groupe original, que nous désignons comme interculturel, et en quoi les analyses des discours ont permis de répondre à une problématique de recherche doctorale, portant sur les rapports d’interculturalité entretenus par des descendants de migrants nés en France avec des Français d’origine. Il s’agit de préciser les ancrages théoriques, s’inscrivant en sociologie clinique et psychosociologie qui nous ont permis de constituer un dispositif non directif, bien que nécessitant un cadre rigide. Au final, les résultats nous conduisent à porter un regard sur une microsocialité de la société française qui se joue dans ce groupe. Entre méthode et lieu expérientiel, la mise en œuvre d’un tel groupe nous donnent à voir, spécifiquement, les dynamiques des attentes de reconnaissance, le rapport des imaginaires (individuels et sociaux) la confrontation des idéaux, et la constitution de liens endogamiques.



Au Québec, en 2022, les adolescents représentaient une proportion élevée des auteurs d’infractions. Or, au-delà des délits commis, ces jeunes contrevenants (JC) sont nombreux à avoir un parcours marqué par l’adversité, incluant la maltraitance. Selon le modèle de Kerig et Becker (2010), l’exposition aux traumas répétés à l’enfance entraînerait l’altération des processus émotionnels et pourrait mener à la délinquance. Ce modèle ne précise toutefois pas si des formes spécifiques de maltraitance contribuent à expliquer ces difficultés émotionnelles ni la nature de ces dernières. Cette étude vise donc à explorer les associations entre le cumul de formes de maltraitance vécues à l’enfance et les difficultés de régulation émotionnelle. Elle examine aussi si des formes spécifiques de maltraitance sont liées à ces difficultés. Les données ont été recueillies auprès de 45 JC de 14 à 21 ans. Des analyses de corrélations et des régressions linéaires ont été menées. Les résultats révèlent que le cumul des expériences de maltraitance est associé à plus de difficultés sur le plan de la non-acceptation émotionnelle. Lorsque les quatre formes spécifiques de maltraitance sont inclues dans le modèle, seuls l’abus physique et la négligence physique demeurent significativement associés à la non-acceptation émotionnelle. Ces constats soulèvent la pertinence de considérer le passé de maltraitance des JC ainsi que les séquelles affectives associées afin de mieux soutenir leur évolution positive.

On ne peut parler d’une mode si une esthétique touche uniquement un groupe marginalisé. Or, il existe toujours un décalage entre la naissance d’une esthétique corporelle et/ou vestimentaire et son adoption par un nombre significatif d’individus. En retraçant la logique de pensée de ceux et celles qui créent les tendances, qui s’en inspirent ou qui les copient, il devient possible de saisir cet espace temporel. Pour en faire la démonstration, nous appréhendons le processus d’appréciation collective de l’esthétique punk —qui a mis plus de trente ans à infiltrer la masse populaire— à partir des « parcours modèles de la pensée » issus de la conception kantienne de la logique. Notre démarche permet de saisir les fondements du phénomène de contagion sociale qui caractérise toute mode. Il offre également des pistes de réflexion sur les déterminants temporels des courants esthétiques vestimentaires et sur la stagnation de la mode contemporaine. 

Récemment, on remarque un intérêt marqué dans les médias pour les femmes ayant des partenaires sexuels plus jeunes qu’elles, lesquelles sont couramment qualifiées de « cougars ». Toutefois, il existe peu d’études au sujet des relations hypogamiques en termes d’âge, c'est-à-dire les relations où la femme est plus âgée que son partenaire. À l’aide de 55 entrevues semi-dirigées menées auprès de femmes âgées de 30 à 60 ans qui entretiennent ce genre de relation, j’explore les représentations sociales que ces dernières se font de la « cougar », les raisons pour lesquelles elles adoptent ou rejettent cette étiquette et la façon dont les décrivent leurs propres relations intimes hypogamiques en termes d’âge. L’analyse du discours des participantes révèle que peu d'entre elles adoptent cette identité fièrement et que leur choix identitaire est largement influencé par certaines facettes du script culturel traditionnel relatif à la sexualité. Plus précisément, elles se positionnent face à cette étiquette en se référant à : (1) l’association entre la valeur des femmes, la jeunesse et la beauté, (2) l’(in)acceptabilité de l’expression des désirs sexuels chez la femme et (3) l’injonction culturelle à la passivité féminine dans le processus initial de séduction. Au final, j’expose les tensions qui habitent les participantes en qui concerne leur désir de s’affirmer comme sujet de désir libéré des doubles standards genrés en matière de sexualité tout en évitant d’être stigmatisées. 

Malgré la diminution du taux de crimes commis par des mineurs observée depuis plusieurs années, l'adolescence demeure une période cruciale au cours de laquelle il peut y avoir une augmentation des comportements antisociaux. Afin de diminuer le risque de récidive et d’offrir à ces jeunes l’intervention la plus adaptée en fonction de leurs besoins, une évaluation adéquate du risque et des besoins de ces jeunes est requise. L’efficacité de cette évaluation réside, entre autres, dans les formations disponibles et dans la capacité des professionnels à réaliser ce type d’évaluation. À ce jour, cette formation se résume généralement à un atelier de formation de type magistral et des vignettes cliniques. Jusqu’à récemment, peu d’avenues s’offraient aux organisations désireuses de parfaire les connaissances des étudiants en matière d’acquisition de compétences cliniques, mais les avancées technologiques ont permis le développement d’agents virtuels autonomes (AVA). Cette communication présente les résultats d’une étude portant sur les bénéfices d’un AVA dans le cadre de la formation des professionnels responsables de l’évaluation du risque et des besoins des jeunes contrevenants. Dans cette étude, 112 étudiants de l’Université de Montréal ont été invités à remplir différents questionnaires portant sur l’expérience générale à l’égard d’un AVA. Malgré quelques limites techniques soulevées par les participants, les résultats suggèrent que l’AVA est un outil de formation prometteur.

Problématique : Les jeunes qui pratiquent l’activité physique organisée (APO) présentent moins de problèmes de comportements (PC) tels que l’agressivité, l’opposition, l’inattention et l’hyperactivité (Gapin et al., 2011; Monshouwer et al., 2013). Toutefois, les études sont majoritairement transversales; elles n’indiquent pas si l’un précède l’autre. Objectifs : Examiner les liens entre les PC à 4 ans et les trajectoires de l’APO de 6 à 10 ans, dérivées dans une étude précédente (Brière et al., En révision), puis, les liens entre ces trajectoires et les PC à 12 ans. Méthodologie : Les données utilisées sont celles de l’Étude longitudinale du développement des enfants du Québec (ELDEQ) (n=1492 enfants). Les PC ont été mesurés auprès de la mère (4 ans), de l’enseignant et de l’enfant (12 ans). Les trajectoires sont : (1) participation faible/inconstante et (2) participation constante (Brière et al., En révision). Le sexe, le niveau d’éducation parental, le revenu, la structure et le fonctionnement familial ont été contrôlés. Résultats : L’inattention à 4 ans est associée à la trajectoire 1. Cette trajectoire est aussi associée à l’inattention et l’agressivité à 12 ans. Aucune autre association n’est significative. Implications : La participation constante à l’APO favorise l’ajustement comportemental des enfants présentant de l’agressivité et de l’inattention. Or, ces derniers nécessiteraient une aide plus soutenue afin d’encourager leur engagement et persévérance dans l’APO.

La consommation de la pornographie (CP) est importante, notamment chez la population adolescente.  Les résultats de certaines études indiquent que cette pratique aurait des retombées positives, ou du moins peu ou pas d’inconvénients, alors que d’autres en dressent un portrait plus sombre. La présente étude vise à investiguer si la CP chez les adolescents influence leur estime d’eux-mêmes et leurs niveaux de dépression et d’anxiété en passant par un processus d’auto-objectification.  L’étude transversale a été réalisée grâce à des questionnaires remplis par 345 adolescents (14 à 19 ans), dont 172 filles.  Il était attendu qu’une plus grande CP serait reliée à davantage d’auto-objectification, laquelle serait reliée à une moindre estime de soi et de plus hauts niveaux d’anxiété et de dépression, et ce, chez les deux sexes.  Les résultats indiquent une médiation totale passant par l’auto-objectification pour l’échantillon global, tandis qu’il existe une médiation partielle chez les filles dans le cas de l’anxiété. Les effets indésirables de la CP sur la santé mentale seraient donc majoritairement imputables au fait qu’elle est associée à un processus d’auto-objectification.

Avoir un enfant présentant un trouble du spectre de l’autisme (TSA) constitue une réalité familiale relativement fréquente. Les dernières données populationnelles indiquent à cet effet une prévalence d’un enfant sur 68 (CDC, 2014). Dans le cadre de cette présentation, nous exposerons les résultats d’une recherche qualitative menée auprès de familles québécoises. L’objectif de la recherche était d’analyser, à partir des perceptions des parents, les formes de soutien reçues afin de voir dans quelle mesure elles aident ou, au contraire, nuisent à l’accomplissement de leurs rôles familiaux et sociaux. Des entrevues ont été menées auprès de 15 familles. Une analyse thématique a été effectuée. Il ressort que le manque généralisé de services amène les parents, en particulier les mères, à « compenser » en endossant de multiples rôles dans les programmes et les interventions de l’enfant, ce qui n’est pas sans entraves. Lorsqu’il y a présence de services, l’inadéquation de ces soutiens formels avec les besoins des familles a souvent pour effet d’augmenter ou de complexifier le travail d’éducation effectué par les parents. Enfin, une même forme de soutien peut être perçue comme essentielle par des parents et néfaste par d’autres, soulignant ainsi la grande diversité des besoins des familles d’enfants ayant un TSA. Ces résultats seront discutés afin de réfléchir à des pistes d’action pour mieux soutenir les parents d’enfants présentant un TSA au Québec.

Très peu d’études ont examiné l’impact développemental de l’inconsistance inter-parentale (i.e., la divergence entre le style parental maternel et paternel ; Fletcher et al., 1999) en termes de son lien potentiel avec la psychopathologie à l’adolescence. Cette étude avait comme objectif de vérifier la relation entre l’inconsistance inter-parentale et des symptômes psychopathologiques (sous-cliniques) auprès de deux cultures francophones distinctes; le Québec et la France. L’échantillon consistait de 722 adolescents francophones (437 Québécois et 283 Français) qui ont complété des questionnaires auto-rapportés sur leur perception parentale des mères et des pères, de leurs symptômes psychopathologiques internalisés (dépression, anxiété et irritabilité) et externalisés (violence, vol et vandalisme), ainsi que leurs comportements risqués pour la santé (cigarettes, alcool, cannabis). Des analyses typologiques ont été effectuées afin de valider les quatre styles parentaux (Maccoby et Martin, 1983; autoritaire, permissif, démocratique, désengagé). Les résultats (MANOVA) indiquent que l’inconsistance inter-parentale était significativement liée à plus de symptômes internalisés à travers tous les styles parentaux (autoritaire, permissif, démocratique et désengagé), les deux cultures (Canada et France), et le genre (garçons et filles). En somme, l’inconsistance inter-parentale pourrait être un facteur associé à des symptômes psychopathologiques sous-cliniques à l’adolescence.

Depuis les années cinquante, les modèles de développement rural adoptés par les gouvernements en Colombie ont été confrontés par les mouvements sociaux, notamment par le mouvement paysan. Nous étudions comment les membres des organisations paysannes conçoivent, s’approprient et transforment le développement rural en fonction de leur réalité, leurs impératifs et leurs objectifs. Nous avons mené une recherche qualitative au sein d’une organisation paysanne de la région de Fagua, composée de vingt-trois familles pratiquant l’agroécologie, en ayant recours à l’observation participante, à des entretiens ainsi qu'à la collecte documentaire. L’analyse générale des discours des paysans permet d’identifier leurs préoccupations en matière de développement rural, à savoir: l’accès à la terre, la protection de la culture paysanne, l’environnement, le lien avec la nature, les pratiques agricoles, la commercialisation, l’accès aux connaissances et la santé. Contrairement au modèle dominant de développement, nous retrouvons une reformulation locale du développement rural favorisant la défense du territoire. Plus que des pratiques agricoles, l’agriculture familiale et l’agroécologie permettent aux paysans de proposer et de porter leurs propres projets de développement et de rendre visibles leurs revendications et leur identité. Les résultats permettent de définir le développement rural localement, mais invitent à repenser les discours et les pratiques au niveau national et international.

Dans cette communication, nous aborderons la question de l’insertion sociale des immigrants. Nous nous référerons en particulier à l’insertion de la population d’origine haïtienne, une population menacée par l’exclusion sociale et la pauvreté. Nous présenterons les résultats d’une étude de cas, le Centre N A Rive. Ancrée dans le quartier Petite-Patrie à Montréal, cette organisation met en œuvre une approche innovatrice dans les pratiques de formation et d’intégration de la population immigrante à Montréal (Klein et Champagne, 2011). À travers une démarche qui favorise l’entrepreneuriat social.

 

Notre étude de cas a été réalisée suite à des entretiens avec les acteurs concernés par les projets visant l’insertion sociale mis en œuvre dans cette organisation, y compris avec les participants immigrants. La présentation des résultats se fera en trois parties. Pour débuter, nous dresserons un bref portrait des étapes de l’immigration haïtienne au Québec. Ensuite, nous nous pencherons brièvement sur les difficultés éprouvées par les immigrants d’origine haïtienne dans leur processus d’insertion dans la société d’accueil. Puis, nous expliquerons comment un groupe de leaders d’origine haïtienne, qui se renouvelle d’ailleurs à travers divers cycles, à mis en œuvre divers types d’action, allant depuis l’alphabétisation jusqu’à la formation à l’entrepreneuriat, afin de faire face aux divers facteurs qui provoquent la situation d’exclusion de leur communauté.

 

 

 

Bien que la sexologie soit enseignée à l’UQAM depuis presque 50 ans, peu de travaux traitent des motifs qui incitent les individus à s’inscrire à une formation dans ce domaine. Les données disponibles permettent de constater que le choix d’entamer des études dans le domaine de la sexologie est généralement influencé par un intérêt directement lié à l’objet d’étude, soit la sexualité humaine. L’objectif de la présente étude consiste à documenter les motivations des personnes à entamer des études et à poursuivre une carrière en sexologie. La théorie de la construction de la carrière de Savickas (2002) permet de mieux saisir les liens entre l’objet d’étude et le choix de carrière. Selon Savickas, les individus construisent activement leur carrière selon leur personnalité, leurs intérêts et leur capacité d’adaptation. Les données proviennent de l’analyse de 25 entrevues semi-dirigées menées auprès de diplômés du baccalauréat en sexologie ayant un minimum de 2 ans d’expérience professionnelle. Les résultats permettent d’identifier une diversité de motivations liées à l’objet d’étude (la sexualité humaine) ou au champ d’exercice dans le domaine des relations humaines. Différents profils d’étudiants ont également pu être distingués. Cette étude contribue aux connaissances sur les éléments associés au choix de carrière, plus spécifiquement dans le domaine de la sexologie, et sera utile aux différents groupes qui encadrent les étudiants et les diplômés en sexologie.

En France, en mars 2017, l'éditeur Hatier décide de publier un manuel scolaire en utilisant l'écriture inclusive. Ainsi, les noms des différents métiers au pluriel sont présentés en utilisant le point médian, comme dans "agriculteur·rice·s", artisan·e·s" ou encore "commerçant·e·s". L'initiative, qui est appuyée par le Haut-Commissariat à l'égalité entre les femmes et les hommes et le secrétariat d'État en charge de l'égalité entre les femmes et les hommes, a pour vocation d’éradiquer le sexisme dans les mentalités. Toutefois, les résistances à son application seront nombreuses : l'Académie française, des militant.e.s de la « Manif pour tous », des intellectuel.le.s, et plus récemment, le Premier ministre français Edouard Philippe, s’opposeront publiquement à l’usage de cette méthode. Quels sont les enjeux idéologiques et épistémologiques qui sous-tendent la controverse de l'écriture inclusive en France? Les arguments soulevés en opposition à cette méthode dite « inclusive » seront analysés pour identifier en quoi ils s'articulent à des rhétoriques réactionnaires motivées par un désir de conservation de privilèges. De plus, le point de vue androcentrique, qui se pose comme neutre et objectif pour s’auto-légitimer, confère au trait /masculin/ le pouvoir de faire perdurer les mentalités sexistes dans la société. Ainsi, la conception épistémologique selon laquelle la neutralité et la vérité sont associées au masculin et à l’universel sera questionnée.

Dans le contexte du conflit en cours entre la Russie et l’Ukraine, les récentes attaques de vandalisme à l’encontre de gazoducs reliant la Russie à l’Allemagne, ayant provoqué d’énormes dégâts, a épouvanté la communauté internationale. Le droit international, soucieux de la protection de l’environnement, prévoit des sanctions en pareil cas. Il prévoit aussi l’indemnisation des victimes de catastrophes maritimes à l’instar de marées noires. Cependant, imaginons qu’une catastrophe comparable se produise dans les eaux territoriales d’un pays africains, aux moyens économiques réduits, de quelles sanctions concrètes pourrait-on vraiment parler si la Russie ou les États-Unis se révélaient auteurs de ces actes? C’est dire qu’en dehors des théories de droit international qu’ont tendance à répéter les juristes purs, la question de l’indemnisation des victimes de marées noires en Afrique déborde le cadre du droit et commande l’appel à l’interdisciplinarité. Plusieurs États africains ne sont pas en contexte favorable à la prise en compte des préoccupations de justice de cet ordre. La culture sociopolitique ambiante, les traditions et habitudes sociales en matière de rapport au droit, le déficit de puissance économique et géopolitique, etc., ne sont généralement pas propices à la mise en œuvre effective de l’indemnisation des victimes. Or, le développement durable auquel nous aspirons tous passera nécessairement par une gestion globale, concertée et interdépendante de tous ces enjeux.

L’orientation mentale maternelle (OMM) réfère à la capacité du parent à interpréter et commenter avec justesse les états mentaux de son enfant. Des études démontrent que l’OMM est associée à la sécurité affective et une meilleure régulation émotionnelle de l’enfant. Malgré ces effets positifs, peu d’études s’intéressent aux facteurs prédictifs associés à cette capacité parentale. L’objectif est donc d’examiner la contribution d’antécédents maternels théoriquement liés à l’OMM, soit l’attachement maternel, ses cognitions et le stress psychologique. Cette étude s’inscrit dans une recherche longitudinale plus vaste menée auprès de mères à risque modéré sur le plan psychosocial. L’échantillon se compose de 102 dyades mères-enfants (âge moyen 21,66 ans). L’attachement maternel au 2etrimestre de grossesse ainsi que les cognitions (sentiment d’auto-efficacité et impact parental) et le stress psychologique à 4 et 8 mois sont évalués via un questionnaire auto-révélé. L’OMM est mesurée par observation lors d’une interaction mère-enfant en contexte de jeu libre à 8 mois. Les résultats d’analyse de régression linéaire hiérarchique indiquent que la sécurité d’attachement et les cognitions des mères contribuent de façon significative et indépendante à l’OMM. Ce modèle explique 12,8% de la variance en contrôlant pour le revenu familial. Ces résultats permettent d’identifier les facteurs expliquant les différences individuelles de l’OMM, et plus largement, de la mentalisation parentale. 

L’Italie, pays d’immigration récente, a longtemps été considérée comme le pays «aux frontières-passoires» de l’Europe, mais tranquillement, la légalisation sur la population immigrante et clandestine du pays se resserre. C’est dans ce contexte qu’évoluent les Égyptiennes d’obédience musulmane. À travers une recherche de terrain anthropologique dans deux centres culturels islamiques de Milan, cette communication met en lumière les multiples façons dont ces femmes vivent et habitent leur foi islamique dans un contexte italien. Les règles régissant la piété ne sont pas seulement renforcées ou subverties, mais elles sont aussi mise en acte. Elles ne sont pas imposées seulement de l’extérieur par la société et ne constituent pas nécessairement une contrainte pour l’individu. Cette communication repense cette opposition externe-interne en montrant comment ces pratiques constituent le fondement nécessaire à la réalisation du sujet et de sa capacité d’agir. Autrement dit, les pratiques pieuses des femmes ne sont pas un ensemble de normes régulatrices, mais plutôt un ensemble d’activités pratiques inhérentes à un certain mode de vie. Après une présentation de la gestion des populations étrangères en Italie, la communication s’intéresse à la manière dont les Égyptiennes musulmanes évoluent dans la société italienne, ce qui favorise et contraint leurs pratiques pieuses et enfin comment leurs pratiques de l’Islam contribuent à les construire comme sujet et leur offre une capacité d’agir.

Au cours de l’adolescence, les jeunes forment de plus en plus d’amitiés avec des pairs de l’autre sexe. Cependant, cette transition ne s’opère pas au même rythme pour chacun. Il a été montré qu’une transition plus rapide vers cette mixité était associée à des relations sexuelles plus précoces (Boislard et Poulin, 2011). À l’inverse, il est possible qu’un retard dans cette transition (i.e., peu d’amis de l’autre sexe) soit lié à une initiation à la sexualité plus tardive. L’objectif de cette étude est de comparer la mixité du réseau social des jeunes sexuellement tardifs ou encore vierges à celle de jeunes actifs depuis l’adolescence. Un échantillon de 342 adolescents (61% filles) ont pris part à des évaluations annuelles concernant leurs comportements sexuels à partir de 15 ans jusqu’à 22 ans. L’âge du premier rapport sexuel coïtal a permis de déterminer le statut des participants (non tardifs–avant 18 ans (N=265); tardifs–18 à 21 ans (N=56); vierges – 21 ans et plus (N=21). Leur proportion d’amis de l’autre sexe a été mesurée à l’âge de 16 ans. Des comparaisons de moyennes (ANOVAS) (p < .001) ont révélé que le groupe de jeunes demeurés vierges à 21 ans ou plus avaient une proportion d’amis de l’autre sexe significativement plus faible à 16 ans que le groupe de jeunes sexuellement actifs depuis l’adolescence (F=-.19; p < .001). La virginité plus tardive pourrait être liée à un contexte social non mixte qui limite les opportunités d’intimité sexuelle de l’individu.