Aller au contenu principal
Il y a présentement des items dans votre panier d'achat.

Nous avons démontré dans une étude précédente que certains aspects du sommeil du

parent étaient de bons prédicteurs du stress parental (Mercier et al. 2017). La présente

étude examine si des changements dans le sommeil du parent sur une longue période de

temps permettent de prédire des changements dans le niveau de stress parental. Quarante-

trois mères ont participé à diverses activités au sein de centres communautaires. Ces

mères ont complété un questionnaire sur leur sommeil ainsi que sur leur niveau de stress

parental (l’Indice de stress parental; ISP) à deux moments espacés d’une période

d’environ 5 à 10 mois. Un modèle de régression linéaire a été réalisé afin de vérifier si

des changements dans la durée du sommeil et dans l’heure du coucher prédisaient des

changements dans le stress parental entre les deux temps de mesure. Les résultats

montrent que le modèle explique 12,5% de la variance de l’indice de stress parental total.

La durée du sommeil est le plus grand prédicteur (β=0,36;p<.05), suivi du revenu familial

(β=0,31;p<.05). L’heure du coucher n’est pas un prédicteur significatif dans le modèle.

Ces résultats montrent l’importance de cibler des interventions quant à la durée du

sommeil, indépendamment de l’heure du coucher des parents, afin de les aider à mieux

composer avec le stress parental qui pourrait survenir.

L’égalité entre les sexes n’est pas encore atteinte (Institut de la statistique, 2016). Le sexisme dit hostile, représente une idéologie de domination et de supériorité masculine et se manifeste, par exemple, sous forme de blagues sexistes et de remarques négatives envers les femmes (Glick et Fiske, 1996).  Certaines formes de sexisme sont cependant plus subtiles. Le sexisme bienveillant traduit une idéologie traditionnelle idéalisant les femmes mais ce, dans les rôles traditionnellement féminins (Glick et Fiske, 1996). C’est  une idéologie sexiste car elle encourage les stéréotypes basés sur le genre bien qu’elle se manifeste par une attitude d’apparence positive envers les femmes (Glick et Fiske, 1996). Constatant l’absence d’outil d’évaluation de cette forme de sexisme au Québec, ainsi que le besoin de savoir si celle-ci est détectée par les gens qui la vivent ou la voient, un questionnaire a été construit afin d’évaluer la reconnaissance de ces deux types de sexisme dont les manifestations sont très distinctes,  dans des contextes scolaires et professionnels. Le format bandes dessinées a été privilégié afin d’inclure, dans chaque question, des informations contextuelles qui auraient indûment allongé des énoncés textuels. Les résultats indiquent à quel point  les répondants reconnaissent les situations de sexisme, selon la forme de sexisme associée, selon le sexe, le domaine d’étude ou d’emploi des répondants. Des pistes de sensibilisation et de réflexion sont proposées.

La beauté féminine est-elle extérieure, située sur la surface du corps? Ou, comme le veut le discours populaire nord-américain sur le mieux-être, rayonne-t-elle de l’intérieur, imbriquée avec la clarté des émotions, l’équilibre de l’esprit? Ces questions sont cruciales pour comprendre quand, comment et pourquoi les femmes arrivent à se « sentir » belles. La beauté féminine a été historiquement définie par l’opposition entre surface (superficialité, tromperie, futilité) et profondeur (authenticité, pureté, véridicité). Cette opposition traditionnelle se retrouve dans le discours occidental contemporain sur le lien entre beauté et bien-être. Si, pour ce discours, la beauté authentique est celle qui rayonne de l’intérieur, elle doit néanmoins se rendre visible sur la surface du corps – ainsi qu’être reconnaissable pour les autres. Ma conférence présente les résultats d’une recherche qualitative avec méthodes participatives, au sein de laquelle onze femmes ont été invitées à s’exprimer sur leur expérience de la beauté et du bien-être, en lien aussi avec leur participation à la culture visuelle digitale axée sur l’autoreprésentation (selfies). Je discuterai en particulier les tensions normatives entre apparence et authenticité, surface et profondeur, pour mettre en évidence les conditions sociales de possibilité des émotions positives et négatives des femmes par rapport à leur apparence.

La description ethnographique de l'intégration linguistique de la communauté turque à Montréal

Ce travail consiste à documenter l’intégration linguistique de la communauté turque à Montréal. Une présentation des relations entre les turcs et le Québec et sur la situation actuelle du français en Turquie nous permettent d’insister sur le fait que la langue n'est pas diffusée sur le territoire. De ce fait, son utilisation est associée à un registre soutenu, un aspect qu’on doit garder en tête pour la suite de notre analyse.

Notre hypothèse d’enquête porte sur unepossible distinction entre deux groupes de personnes concernant leurs origines socioculturelles qui influenceraient leur engagement linguistique.

Afin de vérifier cette hypothèse, nous présentons d'abord une analyse des perceptions à partir des réponses à un questionnaire distribué aux membres de la communauté. Ce questionnaire touche des thèmes d’ordre sociodémographique, la trajectoire personnelle et les besoins linguistiques des participants.

Ensuite, nous présentons une analyse ethnographiquedes immigrants turcs. Cette analyse décrit d'abord la vie quotidienne et les engagements linguistiques des membres de la communauté.Dans un deuxième temps, nous examinons si les fluctuations sociales à l’intérieur de la communauté influent surle rapport qu’entretiennent les membres de la communauté avec le français.

Bien que la violence à l’égard des enfants soit considérée comme l’un des problèmes de santé publique les plus important sur le plan mondial, les études portant sur les différentes formes ont été réalisées en silo. En outre, peu d’études ont
permis à ce jour  de documenter la réalité des enfants exposés à la violence conjugale dans la population. La présente recherche vise à contrer ces lacunes. Elle porte sur les données de l’enquête sur la polyvictimisation auprès des enfants âgés de 2 à 11 ans vivant dans un ménage privé du Québec réalisée en 2011. Au total, 1400 parents ont répondu à l’entrevue téléphonique. Le questionnaire a permis de documenter 32 formes de victimisation des enfants dans diverses sphères de leur vie (Juvenile Victimization Questionnaire), dont  les mauvais traitements (abus émotionnel et psychologique) et l’exposition à la violence conjugale. Les impacts sur la santé mentale des enfants ont aussi été documentés (agressivité, anxiété et dépression). Les résultats présentés permettront de rendre compte de l’ampleur de la violence psychologique et de l’exposition à la violence conjugale et de leur cooccurrence avec d’autres formes de violence dans la vie des enfants. Ils permettront également de rendre compte des impacts sur l’enfant selon la présence unique ou combinée de la violence.

 

Il existe de nombreuses études sur le phénomène de l’utilisation de drogues, notamment la trajectoire de consommation. Dans la littérature la trajectoire de consommation est présentée de l’initiation à l’arrêt on se concentrant sur une SPA : la trajectoire de consommation de cannabis, de cocaïne, d’opiacés. Classant ainsi les personnes qui consomment selon la SPA qu’ils utilisent ou leur fréquence d’utilisation. Cette communication vise à pallier ces lacunes empiriques en présentant des résultats d’une recherche qualitative effectuée dans le cadre d’un mémoire de maîtrise en travail social. Son objectif est de mieux comprendre la trajectoire de consommation des jeunes de la Péninsule Acadienne (PA), une région francophone du Nouveau-Brunswick (NB), à l’aide d’une perspective interactionniste symbolique.  Par le biais d’entretiens semi-dirigés, les représentations de sept jeunes âgés entre 19 à 34 ans de la PA vivant cette réalité d’utilisation de SPA ont été recueillies. Plus précisément, cette communication permettra de présenter leurs trajectoires et pratiques d’utilisation. Les deux trajectoires ressorties de leurs discours : expérientielle et quotidienne exposent une réalité de « consommation concomitante ».

Si, en 1948, les Palestiniens ont vécu la prise de contrôle militaire par les Israéliens comme une catastrophe (al-nakba), l’historiographie traditionnelle israélienne (p.ex. Sachar 1976; Teveth 1985) et le public israélien en général parlent de 48 en termes de «guerre d’indépendance» ou «guerre de libération». Or, de quelle libération s’agit-il? Du racisme physique, politique, religieux et culturel des chrétiens d’Europe? De l’hypocrisie des autorités coloniales britanniques? De la menace des Palestiniens musulmans et chrétiens de civilisation arabe, majoritaires? Ou, encore, de certaines conceptions de la judéité, de la diaspora ou de la tradition?

À partir d’une revue de littérature, je me propose d’explorer les frontières de l’identité israélienne, suite à l’arrivée des trois millions d’immigrants depuis 1948, en comparant le rapport qu’entretiennent les Bédouins (autochtones), les J/juifs éthiopiens (arrivés après 1980) et les J/juifs de l’ex-URSS (arrivés après 1990) avec la conception d’identité nationale des premiers Ashkénazes israéliens. Cette comparaison permettra d’observer s’il est adéquat de décrire Israël comme une ethnocratie (Yiftachel 1999) ou une démocratie ethnique (Smooha 1997) et en quoi la relation de ces groupes aux «mythes fondateurs d’Israël» (Sternhell 1998) laisse entrevoir une part des processus sociaux (ou proto-institutions) mis en place avant 1948. D’ailleurs, à 500 ans de différence, cette expérience n’est-elle pas similaire à celle du Canada?

Problématique: Cette étude vise à identifier les freins et les leviers à la demande d’aide (DA) d’aînés en situation projetée de témoin ou cible de maltraitance (MT) ou d’intimidation (INT).

Méthodologie: Projet de recherche-action mené en partenariat avec un organisme communautaire de lutte contre la MT envers les aînés. Devis multi méthode : entrevues de groupe (n=17 soit 144 aînés) et questionnaires (n=305). Entrevues transcrites et codées selon une approche thématique inductive en utilisant le logiciel N’Vivo. Statistiques descriptives au moyen de  SPSS. Analyses des  données quantitatives et qualitatives selon : genre,  langue, groupe d’âge et  milieu de vie des participants.

Résultats: Les aînés ont une connaissance confuse des concepts de MT et d’INT. Majoritairement ouverts à demander de l’aide (90%). Les femmes expriment avoir plus de craintes (χ2=4.928; p=0.026) et de honte (χ2=4.056; p=0.44) que les hommes à demander de l’aide en situation de MT. Les francophones expriment plus de craintes (χ2=5.814; p=0.16) que les anglophones en situation d’INT. Les analyses qualitatives concluent qu’en situation de MT ou d’INT, comme cibles ou témoins, les aînés éprouvent un sentiment de peur ou de craintes à l’idée de demander de l’aide.

Discussion/conclusion: Résultats qualitatifs appuient et complètent les résultats quantitatifs. Nos données, contrairement à ce que l’on trouve dans la littérature permettent de faire une distinction entre les freins et leviers à la DA des aînés.

Les policiers et policières possèdent des pouvoirs particuliers qui, pour le bien de la démocratie, doivent être sous surveillance. Par ailleurs, leur culture professionnelle basée sur la solidarité interne et l’isolement rend la lutte à la déviance policière compliquée. C’est ainsi que les mécanismes de contrôle indépendant de la déviance policière ont été instaurés; leurs objectifs étant de protéger la population et promouvoir les meilleures pratiques policières. Ces dernières années, la société canadienne a assisté à une montée du nombre de plaintes formelles déposées à l’encontre de la police. S’appuyant sur un rare et riche corpus de données à méthode qualitative mixte – une recherche documentaire et quinze entretiens semi-directifs –, notre recherche s’intéresse à la fois à la structure et au fonctionnement des organisations responsables du traitement des plaintes à l’encontre de la police. Dans une perspective comparative d’ensemble, les résultats indiquent qu'elles possèdent d'importants pouvoirs juridiques, mais des ressources réelles limitées pour les mettre en pratique. Nous ouvrons ainsi la discussion sur la question de la réforme de l’appareillage d’encadrement des pratiques policières, avant d’établir une standardisation des meilleures pratiques en ce sens.

L’itinérance au féminin augmente, se complexifie et se diversifie. Or, les réflexions et les actions sont les mêmes que celles pour l’itinérance en général (Bellot, 2016). Notre étude s’intéresse à l’un des plus grands refuges pour femmes au pays, où nous examinons des parcours de transition résidentielle et dégageons des facteurs favorisant l’équilibre psychosocial et communautaire.

Notre méthodologie repose sur l’analyse de 33 entretiens semi-dirigés et de 105 questionnaires mesurant la santé physique et mentale, le bien-être et l’historique d’itinérance des femmes.  Leur âge médian est de 43 ans; 30% sont nées à l’extérieur du pays; 55% parlent français; 8% s’identifient comme autochtones; et 32% ont vécu l’itinérance durant plus d’un an.

Une régression multivariée montre que l’âge, les problèmes de santé mentale et les tendances suicidaires entraînent un séjour plus long au refuge. Inversement, un suivi adéquat et la présence d’un réseau social sont liés à un séjour plus court. Enfin, une relation avec les intervenants perçue comme positive et un soutien dans la recherche d’un logement favorisent la réussite vers une stabilité résidentielle.

Les résultats permettront de développer, améliorer et partager nos connaissances sur l’efficacité des programmes de transition résidentielle offerts par les refuges. Ils contribueront également à la mise en place de politiques et de programmes locaux, régionaux et nationaux mieux adaptés aux multiples réalités de l’itinérance au féminin.

Problématique Le vieillissement touche toutes les sphères de la population québécoise, y compris les immigrants. Dans le prendre soins de nos aînés, il importe d’explorer les besoins et les attentes spécifiques des immigrants afin de cibler des interventions appropriées et favoriser ainsi leur participation sociale dans la communauté d’accueil. Cette communication présente les résultats d’une étude réalisée en Estrie et répondant à cette exigence.

Méthodologie :

  1. Complétion de questionnaires par des aînés immigrant (N=182)
  2. Entrevues de groupe menées auprès de responsables de 13 associations culturelles
  3. Réalisation d’analyses statistiques descriptives et d’analyses de contenu.

Résultats Il résulte une implication sociale peu valorisée par l’entourage et peu d’activités organisées pour les aînés immigrants. Des leviers pour une participation sociale inclusive sont identifiés tel avoir un emploi et parler français. L’étude ressort les lacunes propres aux structures des associations qui freinent l’accessibilité des aînés aux instances décisionnelles et la possibilité de jouer leur rôle dans la collectivité.

Conclusion :

Des recommandations sont proposées aux aînés immigrants, aux associations, à la fédération des communautés culturelles et aux différents organismes communautaires, entre autres, la formation des comités aînés, pour améliorer cette situation.

La façon dont les parents réagissent aux difficultés de leurs enfants a d’importantes conséquences sur leur développement émotionnel et cognitif. Les parents qui encouragent ou offrent de l’aide sans interférer ont des enfants plus persévérants et motivés qui réussissent mieux à l’école (ex: Blackwell et al., 2007). Dans la présente étude, les réactions de 156 mères à risque ont été observées lorsque leurs enfants (1-6 ans) ont éprouvé des difficultés. Le but de l’étude était de mieux comprendre les contextes familiaux dans lesquels ces pratiques parentales surgissent. Les dyades ont été observées alors qu’elles faisaient des casse-têtes. Les réactions maternelles à chaque occasion où l’enfant éprouvait de la difficulté (ex: place un morceau au mauvais endroit, cherche sans succès un morceau) ont été codifiées. Cinq types de réactions ont été identifiés: aucune, encouragement, prise de contrôle, mention neutre de l’erreur et découragement. Des régressions multiples, contrôlant pour l’âge et le sexe de l’enfant, ont révélé que divers facteurs familiaux sont associés aux types de réponses utilisées. Par exemple, la qualité du domicile familial et le prestige de l’emploi des parents sont tous deux négativement associés à l’utilisation du découragement. Ces résultats soulignent l’importance du contexte familial pour comprendre les pratiques parentales et révèlent un important mécanisme qui fait que les enfants à risque peuvent éprouver des difficultés scolaires.

Problématique : Les militaires et leurs familles font face à des défis importants en lien avec ce qu’ils décrivent comme «leur mode de vie»: stress associé à l'emploi, adaptations multiples liées aux déploiements et mutations. À ceci vient s’ajouter la présence de troubles de stress opérationnel suite à un déploiement, incluant l'ESPT. À ce jour, peu d’études portent sur les impacts de ces problématiques sur les familles militaires canadiennes.Objectifs : Cette étude souhaite donner une voix aux militaires et à leurs familles. Plus précisément, elle vise à décrire le vécu des familles à partir de leur expertise, soit à identifier les défis liés à ce mode de vie, mais également les succès et pistes de solutions. Dans cette optique, une approche participative, l’appreciative inquiry a été adoptée comme méthode de recherche. Contribution : Des résultats préliminaires seront présentés notamment sur l’impact de ce mode de vie sur la dynamique de couple, et également sur les particularités de celles-ci. Des pistes de solutions seront évoquées en ce qui a trait au soutien souhaité et perçu comme aidant lors de périodes critiques. Considérant la teneur des défis liés à la vie militaire, il est primordial de mieux comprendre le vécu des familles en regard de ces expériences, les impacts sur la dynamique familiale, notamment afin de développer des services de soutien adéquats.

Cette étude explore l'émergence rapide des traits raciaux des visages ainsi que la rapidité à laquelle les stéréotypes raciaux peuvent être activés. L’étude se penche sur les stéréotypes positifs (par exemple, les personnes asiatiques sont perçues comme « intelligentes » et les personnes noires comme « athlétiques ») et les stéréotypes négatifs (par exemple, les personnes asiatiques sont considérées comme des « porteurs de maladies » et les personnes noires comme des « criminels »). Des étudiants de premier cycle (n = 6) ont été exposés à des mots relatifs à l'intelligence, au sport, à la COVID-19 et à la criminalité pendant 200 millisecondes (ms), suivis de la présentation d'un visage d’une personne asiatique, noire ou blanche pendant 30 ms. Les participants devaient ensuite juger de la congruence entre le mot et le visage aussi rapidement et précisément que possible. Une analyse de régression logistique a révélé une tendance à associer les visages des personnes asiatiques à l'intelligence et les visages des personnes noires à l'athlétisme, à la criminalité et à la COVID-19. En utilisant une méthode encore inexplorée pour évaluer les préjugés, ces résultats suggèrent que les individus peuvent rapidement accéder aux stéréotypes raciaux et les appliquer dans leurs jugements, même après une brève exposition aux visages. Les limites de cette étude sont notamment la petite taille de l'échantillon et les problèmes potentiels liés à l'ensemble limité du matériel expérimental.

L’explosion du nombre de recherche en génétique et génomique ainsi que l’utilisation de nouveaux outils de séquençage, tels que le séquençage du génome entier et le séquençage de nouvelle génération, suscite de nombreuses questions, notamment quant à la communication des résultats de recherche aux participants. Cette question complexe se trouve d’ailleurs actuellement au centre des débats sur l'éthique de la recherche. Cela est d’autant plus vrai depuis que l’Énoncé de politique des trois Conseils : Éthique de la recherche avec des êtres humains (2010) exhorte les chercheurs dans le domaine médical à élaborer un plan de gestion des renseignements susceptibles d’émerger de leur recherche et les obligent à communiquer toute découverte fortuite significative pour la santé du participant. Ces nouvelles normes ont un impact considérable, autant pour les chercheurs, les cliniciens, les comités d’éthique de la recherche, que pour les participants à la recherche. Dans ce contexte, nous avons voulu mieux comprendre les enjeux et les défis liés à la communication des résultats de recherche et proposer des solutions concrètes pour aider les acteurs impliqués. Pour ce faire, nous avons : • réalisé une analyse de la littérature et des textes normatifs internationaux, canadiens et québécois traitant de la communication des résultats de la recherche ; • rassemblé un comité de travail ayant une expertise en droit et en éthique ; • développé une première ébauche de l’Énoncé de principes du RMGA sur la communication des résultats de la recherche et des découvertes fortuites ; • organisé une série de consultations auprès :  des membres du Réseau de médecine génétique appliquée du Québec ;  de partenaires issus de la communauté pan-canadienne de chercheurs (FORGE et MICYRN) ;  d’associations de parents ; • finalisé la version finale de l’Énoncé de principes du RMGA. Dans le cadre de cette présentation, nous proposons les résultats de nos recherches. En plus de valoriser différentes sources de savoir, cette recherche aura permis, ultimement, d’élaborer des recommandations spécifiques à la communication des résultats de recherche aux participants dans le contexte de recherche en génétique et génomique.

Selon une enquête représentative québécoise, le taux de prévalence de victimisation de violence physique dans les relations amoureuses à l’adolescence est de 12% et celui de perpétration de 17% (Institut de la statistique du Québec, 2013). Pour contrer ce phénomène, il est important de comprendre comment les jeunes envisagent cette violence.Cette étude se penche sur la relation entre les attitudes envers la violence physique dans les relations amoureuses à l’adolescence et la prévalence de violence physique dans ces relations au cours de la vie. À partir de l’Enquête sur les Parcours Amoureux des Jeunes auprès d’élèves québécois de 13 à 17 ans, un sous-échantillon de 5 739 adolescents ayant déjà vécu une relation amoureuse a fait l’objet d’analyses de leurs attitudes et de leur vécu de ce type de violence ainsi que de certaines variables sociodémographiques. Les régressions logistiques ont montré que d’être une fille, d’être âgé de 16 à 17 ans, de vivre avec un seul parent et d’avoir des attitudes d’acceptation de la violence augmentent les probabilités d’être victime. Ces mêmes variables, à l’exception de vivre avec un seul parent, augmentent les probabilités d’être perpétrateur. Les victimes et les perpétrateurs de violence physique ont plus d’attitudes d’acceptation de ce type de violence que ceux sans vécu de violence. Il semble donc opportun d’encourager les mesures préventives favorisant le changement d’attitudes, on peut ainsi toucher l’agression et la victimisation.

Les taux de diplomation collégiale et universitaire dans les communautés autochtones sont généralement moins élevés que pour le reste de la population. Il existe d’ailleurs un lien étroit entre la persévérance et la réussite scolaire et le bien-être des jeunes Autochtones. À l’inverse, le décrochage et l’abandon sont associés à une prévalence plus élevée des problématiques sociales qui touchent ces jeunes et leur communauté. C’est pourquoi il est important de mieux comprendre les facteurs pouvant agir positivement et négativement sur la persévérance, afin de dresser un meilleur portrait de la situation et de favoriser le pouvoir d’agir de ces jeunes. Cette présentation vise à présenter les résultats d’une recension de la littérature sur les facteurs qui peuvent agir à la fois comme des facteurs d’adaptation et de persévérance et comme des facteurs de risque augmentant les taux de décrochage scolaire chez les étudiants autochtones fréquentant les établissements collégiaux ou universitaires. Les résultats montrent que ces facteurs s’inscrivent dans une perspective plus globale impliquant l’étudiant, sa famille, la communauté et les établissements d’enseignement. La mise à jour de ces résultats est particulièrement pertinente afin de mieux les soutenir dans leur cheminement au postsecondaire et ainsi, ultimement, atteindre une équité par rapport aux autres groupes composant la population du Québec en matière de diplomation.

 

Plusieurs travaux tendent à réduire les relations affectives et sexuelles des jeunes en situation de rue à une instrumentalisation à des fins de survie (Lanzarini, 2000; Loates et Walsh, 2010), sans prendre en considération l’ensemble des constructions subjectives de cette expérience. À partir d’un cadre conceptuel où l’amour et la sexualité sont considérés comme des stratégies visant l’amélioration des conditions de vie des acteurs sociaux, cette étude vise à décrire les usages que font les jeunes des relations affectives et sexuelles en situation de rue. Trente-deux jeunes en situation de rue (18 femmes, 14 hommes) ont été rencontrés en entrevue individuelle semi-dirigée. L’analyse qualitative des témoignages a mis en évidence deux principaux usages des relations affectives et sexuelles chez ces jeunes. Premièrement, certains jeunes indiquent que les relations affectives et sexuelles constituent une stratégie d’intégration à une identité collective permettant de renverser le fardeau symbolique de la situation de rue. Deuxièmement, d’autres jeunes témoignent que les relations affectives et sexuelles évoquent plutôt une stratégie de mise à distance permettant de rompre avec la situation de rue considérée comme expérience de disqualification de soi. Cette étude illustre la multiplicité des usages que peuvent prendre les relations affectives et sexuelles chez les jeunes pour améliorer leurs conditions de vie précaires et instables en situation de rue.

Environ 60% des bénéficiaires actifs du Centre d’hébergement de Chisinau (capitale de la République de Moldavie, ex-URSS) ne travaillaient pas au moment de leur admission, mais ont déclaré rechercher un lieu de travail. Cependant, seuls 5,6% des bénéficiaires parviennent à trouver du travail pendant leur séjour au Centre.  Une analyse statistique descriptive des fiches biographiques de 810 personnes admises dans le Centre d’hébergement de Chisinau, entre 2004 et 2017, et l’analyse thématique d'entretiens approfondis avec 65 personnes sans abri, 5 personnes sous risque de sans-abrisme et 20 professionnels nous a permis de mieux comprendre les barrières sociales et institutionnelles posées à l’engagement des personnes sans-abri sur le marché de travail. Selon nos résultats, plusieurs facteurs individuels et structurels empêchent ces personnes de trouver un emploi. 50% des sujets de cette enquête n’avaient pas de papiers d’identité. L’absence de documents d’identité, le niveau d’éducation relativement bas, la discontinuité des carrières professionnelles, entre autres raisons, les rendent vulnérables sur le marché du travail. Les répondants, récemment employés dans le secteur informel, ont signalé un certain nombre d’abus commis par les employeurs. La communication discute également les stratégies de survie appliquées par les personnes concernées. Les résultats de cette recherche sont analysés dans le contexte social et économique des pays issus de l’URSS et du bloc socialiste.

Deux stratégies d'apprentissage social qui se développent au cours de la période préscolaire sont l'apprentissage sélectif et la surimitation. À notre connaissance, aucune étude n'a comparé directement les performances de ces deux aptitudes, afin de vérifier si la surimitation est plus influencée par l'affiliation sociale et l'apprentissage sélectif par la théorie de l'esprit. Dans une première expérience, nous avons administré par visioconférence une tâche d'apprentissage sélectif et une de surimitation avec des marionnettes à des enfants de 3,5 et 5 ans. Les parents ont rempli des questionnaires mesurant les capacités cognitives et sociales de leur enfant. Les analyses n'ont révélé aucun lien entre les deux tâches ni entre les tâches et les habiletés mesurées par les questionnaires. Comme le taux de surimitation était faible, nous avons mené une seconde expérience avec des enfants de 5 ans, en suivant les mêmes procédures, mais avec des modèles humains. Les résultats ont révélé une association entre l'apprentissage sélectif et la théorie de l'esprit. De plus, le taux de surimitation a augmenté, suggérant que celle-ci est liée à l'affiliation sociale, car les enfants ont plus fréquemment imité un humain qu'une marionnette. Les recherches futures devraient explorer davantage les mécanismes qui sous-tendent l'apprentissage social chez les enfants afin de favoriser leur éducation, puisque c'est l'un des moyens par lesquels nous pouvons maintenir les conventions culturelles.

Problématique : on constate que les personnes ayant l’aphasie (trouble de langage d’origine neurologique) participent moins dans leur communauté et s’en montrent insatisfaites. Bien que certains facteurs de l’environnement aient été relevés, les interactions elles-mêmes n’ont pas été étudiées pour ce qu’elles pourraient révéler de l’expérience d’interagir dans sa communauté. De plus, les points de vue des interlocuteurs de la personne ayant une aphasie (PAA) ne sont pas connus. 

Objectifs : 1) Comprendre l’expérience que les PAA ont de leurs interactions dans la communauté et comment cette expérience influence leur participation sociale; 

2) Comprendre comment les PAA et leurs interlocuteurs dans la communauté composent avec ces difficultés lors de leurs interactions.

Devis : étude de cas multiple. 10 PAA ont réalisé au minimum 1 entrevue semi-dirigée portant sur leur participation dans la communauté, et au maximum 2 entrevues et 5 sorties dans la communauté. Quand cela était possible, les interactions ayant cours lors de ces sorties ont fait l’objet d’enregistrement audio-visuel.

La communication proposée abordera les résultats préliminaires de ce projet doctoral. Une analyse qualitative des interactions sera effectuée à l'aide de l'analyse de conversation classique afin de faire ressortir le rôle des partenaires de l'interaction au succès de celle-ci. Une attention particulière sera portée aux contacts visuels, aux pauses et aux chevauchements (prise de parole interrompue).

Alors que la quasi-totalité des travaux empiriques sur les carrières criminelles porte sur des échantillons de délinquants recrutés dans le système judiciaire, plusieurs études concluent que nos connaissances portent sur les délinquants ayant échoué. Suivant cette logique, les délinquants rencontrés en détention seraient moins compétents dans le crime, se rabattraient sur des modus operandi plus simples et plus risqués. Cela suppose qu’un échantillon de détenus n’est pas représentatif de la population criminelle. Ceci pourrait être d’autant plus vrai au sein de certaines sous-populations délinquantes, comme celles des trafiquants de drogues. Cette étude examine l’effet du site d’échantillonnage (l’un recruté en prison et l’autre composé de délinquants actifs et libres) sur les paramètres de la carrière criminelle et sur la réussite criminelle. Afin de vérifier un éventuel biais de sélection, la méthode d’appariement par score de propension est proposée. Bien que le site d’échantillonnage des participants ne soit pas un facteur prédictif des résultats criminels, les résultats suggèrent que les délinquants actifs sont plus aptes à éviter les arrestations. Cette recherche possède donc des contributions importantes au niveau empirique, théorique que pratique. De nouvelles connaissances permettront un regard critique sur le savoir cumulé, tout en permettant d’adapter ou de nuancer certaines théories et de développer des interventions préventives plus adaptées à cette population.

Au Québec, de plus en plus de femmes ont recours à des ressources communautaires destinées aux personnes en situation d’itinérance. Face aux nombreuses « mises en échec » des projets de réinsertion auxquelles est confrontée l’intervention, il semble judicieux d’interroger les principales concernées relativement à l’aide offerte en milieu communautaire. La mise en parallèle des demandes de ces femmes en situation de grande précarité et des perceptions développées par les intervenants constituerait une piste féconde pour soutenir une intervention à même de s’inscrire dans la continuité auprès de cette clientèle.

Notre étude vise à mieux comprendre 1) les attentes des usagères en terme d’aide et de perspectives d’avenir 2) les perceptions des intervenantes quant aux besoins des femmes en situation d’itinérance;  3) les concordances et les écarts entre ces deux points de vue. Pour ce faire, nous avons mené une analyse qualitative en profondeur à l’aide de « catégories conceptualisantes » (Paillé et Mucchielli, 2012) de 12 entretiens semi-directifs recueillis auprès des usagères et des intervenantes d’un organisme communautaire oeuvrant auprès de femmes itinérantes (La rue des Femmes) et de matériel d’observation participante. Nos résultats mettent en lumière l’existence d’attentes déguisée du côté des usagères et de certains « angles morts » de l’intervention. En découlent des pistes fertiles pour une intervention durable auprès de cette population.

Si la communauté BDSM [Bondage/discipline, Domination/soumission, Sadomasochisme] montréalaise se fait de plus en plus visible par ses soirées thématiques, ses festivals, ses donjons, ses ateliers et ses boutiques spécialisées, les codes qui dépeignent cette sous-culture sexuelle caractérisée par l’érotisation de la douleur restent peu connus. En effet, peu a été écrit sur le fonctionnement du BDSM et les paramètres sociaux dans lesquels il survient, ce qui crée une réticence à comprendre le BDSM comme une interaction sociale plutôt qu’une forme de violence, comme l’héritage intellectuel le conceptualise. Pour mieux comprendre cette sous-culture bien présente à Montréal, de l’observation participante a été effectuée pendant 12 mois dans une soirée populaire de la région. Les codes constituant la communauté ont été dégagés et regroupés en catégories : codes protocolaires, codes posturaux, codes langagiers, codes vestimentaires, codes de socialisation, codes de jouissance et codes de sexualité. Une description de ces codes sera effectuée, précédée d'une courte description des rôles, des pratiques, ainsi que des individus fréquentant les soirées. Finalement, les enjeux et limites de cette étude seront discutés.

En Afrique de l’Ouest, en l’absence de mécanismes formels d’assistance sociale, les échanges au sein de la famille étendue faciliteraient un rééquilibrage des ressources et des chances. Que ce soit sous forme de transferts monétaires, de prestations de services, ces échanges ont été reconnus pour leurs potentiels de nivellement socioéconomique. Dans le cas spécifique des Orphelins et Enfants Vulnérables (OEV), il ne fait aucun doute que les réseaux familiaux africains occupent le rôle de filet social. La pratique du placement en institution est, somme toute, extrêmement marginale comparativement à ce que représente le filet social des réseaux familiaux étendus. Pa exemple, au Burkina Faso, on dénombre seulement une dizaine d’orphelinats. Il existe, par ailleurs, des jeunes de la rue et de nombreux enfants abandonnés, mais leur nombre est relativement restreint par rapport à ceux qui vivent en famille, tout en connaissant une croissance très importante dans certaines zones à l’intérieur du pays. Depuis quelques années, l’on constate néanmoins que les pratiques de solidarité
familiale sont elles-mêmes de plus en plus mises à l’épreuve du changement social et de la crise économique. Dans le cadre de cette communication, il convient de s’interroger sur la place actuelle de la famille dans la diversité des itinéraires scolaires des Orphelins et Enfants Vulnérables (OEV) au Burkina Faso? En quoi les liens familiaux de ces enfants mettent-ils en évidence leur parcours scolaire?