L’itinérance au féminin augmente, se complexifie et se diversifie. Or, les réflexions et les actions sont les mêmes que celles pour l’itinérance en général (Bellot, 2016). Notre étude s’intéresse à l’un des plus grands refuges pour femmes au pays, où nous examinons des parcours de transition résidentielle et dégageons des facteurs favorisant l’équilibre psychosocial et communautaire.
Notre méthodologie repose sur l’analyse de 33 entretiens semi-dirigés et de 105 questionnaires mesurant la santé physique et mentale, le bien-être et l’historique d’itinérance des femmes. Leur âge médian est de 43 ans; 30% sont nées à l’extérieur du pays; 55% parlent français; 8% s’identifient comme autochtones; et 32% ont vécu l’itinérance durant plus d’un an.
Une régression multivariée montre que l’âge, les problèmes de santé mentale et les tendances suicidaires entraînent un séjour plus long au refuge. Inversement, un suivi adéquat et la présence d’un réseau social sont liés à un séjour plus court. Enfin, une relation avec les intervenants perçue comme positive et un soutien dans la recherche d’un logement favorisent la réussite vers une stabilité résidentielle.
Les résultats permettront de développer, améliorer et partager nos connaissances sur l’efficacité des programmes de transition résidentielle offerts par les refuges. Ils contribueront également à la mise en place de politiques et de programmes locaux, régionaux et nationaux mieux adaptés aux multiples réalités de l’itinérance au féminin.