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Par définition, l’envie est associée à trois conditions de comparaisons sociales chez les humains : (a) les comparaisons sont faites dans un contexte important pour la personne envieuse; (b) la personne enviée provient du même environnement et pratique des activités semblables à celle de la personne envieuse; et (c) ces comparaisons sont défavorables à la personne envieuse. La particularité du concept de l’envie réside dans sa complexité, puisqu’il englobe une variété d’attitudes, d’émotions et d’affects. Dans le domaine du sport, sa compréhension peut s’avérer d’une grande utilité pour le développement des athlètes. Cette étude vise à explorer certaines propriétés métriques d’une nouvelle version de l’Inventaire des comparaisons sociales (ICS). À l’aide d’un échantillon de 337 étudiant(e)s de 11 à 20 ans qui pratiquent au moins un sport de façon régulière et qui fréquentent les ordres d’enseignement primaire et secondaire, on a pu conclure que: (a) trois facteurs ont émergé de l’analyse factorielle exploratoire; (b) les données disponibles s’ajustent au modèle tridimensionnel théoriquement proposé (analyse factorielle confirmatoire); et (c) chacune des trois dimensions possède un indice satisfaisant de cohérence interne (α1 = 0,83; α2 = 0,86;  α3 = 0,79). De nouvelles recherches sont nécessaires afin d’explorer d’autres propriétés métriques de l’ICS, tel la fidélité test-retest.

L’adolescence constitue une période charnière dans le développement psychosexuel, souvent marquée par un intérêt grandissant envers la sexualité et l’expérience des premières relations amoureuses et des contacts sexuels. Les pratiques sexuelles autoérotiques et alloérotiques auxquelles s’adonnent les adolescent.e.s demeurent toutefois peu connues. Or, ces connaissances sont essentielles à l’amélioration de l’efficacité des interventions visant la promotion de la santé sexuelle chez les jeunes. L’objectif de la présente étude était de dresser un portrait descriptif des pratiques sexuelles des jeunes Québécois.e.s en tenant compte de l’âge et du genre. Les participants de l’étude étaient 1584 adolescentes et adolescents âgés entre 14 et 18 ans, recrutés dans neuf écoles secondaires de la ville de Québec. Les résultats montrent que la presque totalité des participants sont actifs sexuellement, 98,42% sur le plan autoérotique et 74,70% avec un.e partenaire. L’engagement dans des pratiques sexuelles suit une progression linéaire, les pratiques autoérotiques et les baisers, caresses et touchers avec partenaire étant davantage rapportés que les contacts génitaux. Les pratiques sexuelles augmentent de manière linéaire avec l’âge et les garçons déclarent plus de pratiques autoérotiques que les filles. Les résultats seront discutés en regard de leur pertinence pour l’éducation à la sexualité et la promotion des pratiques sexuelles visant la santé et le bien-être sexuels.

Les projets personnels sont des objectifs, aspirations et activités significatives (Little, 2007) qui permettent aux personnes de donner un sens à leur vécu (Omodei et Wearing, 1990). Inscrite dans un modèle écologique, l’analyse des projets personnels (APP) est une méthode dont l’une des visées est de fournir des indicateurs sociaux pour informer l’amélioration des politiques sociales et des cadres de vie (Little, 1983, 2007). Comme cette visée constitue un moteur d’action en psychologie communautaire, l’APP pourrait être utile dans ce domaine. Cette méthode synthétise les préoccupations quotidiennes des personnes, ainsi que les obstacles et facilitateurs à leur mieux-être dans leur contexte écologique. Pourtant, les travaux publiés en psychologie communautaire utilisant l’APP sont très peu nombreux. L’objectif de cette communication est d’explorer la pertinence de l’APP en psychologie communautaire. D’abord, en nous basant sur les travaux de Little (1983, 2007), nous analyserons les convergences entre l’APP et les valeurs et principes fondamentaux en psychologie communautaire (Nelson et Prilleltensky, 2010). Enfin, par une revue de la littérature, nous mettrons en évidence l’utilisation de l’APP dans les travaux en psychologie communautaire et ses domaines connexes. À partir de constatations issues de notre analyse, nous ferons émerger en quoi l’APP peut enrichir l’éventail de méthodes en psychologie communautaire. Des limites à son utilisation seront aussi soulevées.

Environ 200 suicides ont lieu par année à Montréal et de nombreuses disparités sont observées entre les territoires de CSSS de la ville. En effet, le taux de suicide est 21 pour 100 000 dans Jeanne-Mance et de 6 pour 100 000 dans l'Ouest-de-l'Île. Peu informations sont disponibles, à l’échelle des territoires, sur les caractéristiques des personnes décédées par suicide et les circonstances entourant leur décès. Cette étude a pour objectif de fournir des statistiques précises sur les suicides répertoriés dans les territoires de CSSS de Montréal, de guider la prise de décision et d’améliorer les stratégies de prévention du suicide déployées localement. Dans le cadre de cette étude, les dossiers de coroners concernant des décès par suicide survenus à Montréal de 2007 à 2009 sont analysés (N=571) à l’aide d’une grille de dépouillement comportant 6 sections : profil sociodémographique, manifestations suicidaires, état de santé, examen toxicologique, circonstances entourant le décès et utilisation des ressources. Les données sont analysées à l'aide de statistiques descriptives et des comparaisons sont effectuées par territoire de CSSS. Les résultats permettent de dresser un portrait précis des personnes décédées par suicide dans chaque territoire et des circonstances entourant leur décès, notamment leur utilisation des services. Des constats sont formulés afin de soutenir les décideurs et les intervenants dans l’adaptation des services de prévention du suicide aux réalités locales.

Bien que les discours humanitaires internationaux considèrent les camps de réfugiés comme sécuritaires, les femmes qui y vivent font souvent face à des violences basées sur le genre telles que les agressions sexuelles, les mariages forcés et les violences domestiques. La recherche utilisera le concept  de sécurité humaine. La perspective de la sécurité humaine met en lumière les liens entre la vie, les expériences vécues, les discours internationaux sur la sécurité et leur interprétation par les acteurs locaux. Elle souligne également l'importance de la protection des individus contre la violence, la nécessité d'écouter les acteurs locaux pour comprendre leurs expériences et leur perception de la sécurité. La recherche sera plus particulièrement menée au camp de Dzaleka au Malawi et utilisera des méthodes qualitatives telles que des entrevues semi-dirigées et des ateliers de recherche avec 30 femmes. L'étude pourrait permettre d'explorer les angles morts des approches traditionnelles sur la sécurité en lien avec la violence dans les contextes des migrations forcées. Il peut s'agir, entre autres, de réfléchir à un modèle théorique qui irait au-delà de la seule focalisation traditionnelle de la sécurité internationale. 

En réponse à la crise migratoire la plus grave depuis la 2nd guerre mondiale, le Québec a augmenté de 56% le nombre de réfugiées accueillis en 2015 et atteint des nombres record de demandes d’asile en 2017. Cet afflux a fait l’objet d’une forte médiatisation au Québec. La littérature suggère que les discours médiatiques sont en étroites relations avec les représentations sociales et contribuent à l’orientation des attitudes en société (discrimination, préjugés), voire à la qualité des services reçus.

Dans le cadre d’une étude sur la parentalité en contexte de migration forcée au Québec, une recension d’articles médiatiques a été menée afin de mieux comprendre le contexte social au sein duquel les parents réfugiés s’inscrivent à leur arrivée. L’étude vise à documenter la manière dont les réfugiés et les demandeurs d’asile sont dépeints dans les 3 journaux les plus lus au Québec : La Presse, Le Devoir, Le Journal de Montréal. 1026 articles ont été identifiés via le moteur de recherche Google en utilisant des termes indexeurs. 90 articles ont été sélectionnés de manière randomisée pour en faire une analyse sémantique via le logiciel Alceste. Les résultats préliminaires suggèrent que le sujet des réfugiés et des demandeurs d’asile est fréquemment traité de façon administrative, structurelle ou renvoie à une image de menace et d’illégitimité.

La discussion présentera les résultats et la manière dont ils illustrent le contexte social québécois pour les réfugiés et demandeurs d’asile.

Plusieurs transformations sociales s’opèrent actuellement sur le continent africain, dont l’articulation est susceptible de modifier la nature des interactions sociales. Une vaste littérature atteste de l’importance du rôle de ces relations dans les comportements démographiques et de santé. L’isolement social – le manque d’interactions sociales significatives – demeure toutefois peu étudié dans ce contexte, car généralement abordé comme un sous-produit de la modernité observé dans les pays industrialisés. Considérant le caractère normé des relations sociales, il est nécessaire d’appréhender ce phénomène de manière contextualisée. Partie intégrante d’un design de recherche mixte, cette phase qualitative contribuera à l’identification des formes que prend l’isolement social dans un pays d’Afrique, et informera le développement d’une taxonomie de l’isolement basée sur des données quantitatives de réseaux sociaux. Les résultats contribueront à mettre en lumière une forme de vulnérabilité pour laquelle peu d’information est présentement disponible dans le contexte rural sub-saharien. La présente communication sera l’occasion de partager des résultats portant sur les conditions desquelles émerge l’isolement. Cette analyse repose sur une collecte de données qualitatives composée d’entretiens individuels semi-dirigés avec des hommes et des femmes de 16 ans et plus. Ce projet de recherche a été approuvé par le comité d’éthique de l’Université de Montréal.  

Les enquêteurs en exploitation sexuelle et physique d’enfants (EESPE) ont des fonctions qui les placent de façon chronique dans des contextes émotionnellement chargés pouvant compromettre leur santé psychologique au travail. Parmi les atteintes les plus documentées, on y retrouve le stress traumatique secondaire (STS) dont la prévalence varierait entre 40 % et 62 % chez les EESPE spécifiquement en se manifestant notamment par l’hypervigilance. Cette proportion et ses impacts sur la santé psychologique appuient l’importance de documenter l’occurrence de STS chez les EESPE du Québec. L’objectif de ces analyses préliminaires est de décrire et mesurer le niveau de STS et l’état de santé psychologique au travail chez les EESPE au Québec. Avec 17 organisations policières québécoises, 56 participants (66% F) ont complété une batterie de questionnaires (sociodémographique; STS; santé psychologique au travail). En moyenne, le score de STS était de 19,39 (ET : 5, 87) (niveau de symptômes modéré) et de 4,04 (ET : 0, 50) au questionnaire de santé psychologique (ce qui représente un haut score du bien-être). Ces résultats corroborent les études antérieures sur la présence de symptômes de STS chez les EESPE. Le bien-être psychologique des EESPE doit être prioritaire, car ces derniers jouent un rôle central dans la protection des victimes de sévices sexuels. Des études ultérieures pourraient permettre de mieux connaître les facteurs permettant d’amenuiser les symptômes de STS.

Au travers d'exemples issus des travaux de recherche doctorale et de la pratique professionnelle en criminalistique du conférencier, la présentation évoquera le potentiel d'information qu'offre l'exploitation scientifique et systématique des traces matérielles issues d'activités criminelles, telles que les traces d'ADN, les produits stupéfiants, les images numériques, les faux documents d'identité ou encore les traces de semelles. Les enjeux et avantages des approches dites de renseignement forensique et de traçologie, actuellement en plein développement, seront exposés, de même que les formes d'analyse et de traitement de l'information qui renseignent sur la criminalité à différents niveaux - de l'enquête particulière à la perception stratégique du crime. Ces méthodes contribuent en effet à détecter et à suivre les tendances et phénomènes criminels, à mettre en évidence l’activité et la structure d’organisations et réseaux criminels, à reconstruire l’activité de délinquants prolifiques, ou encore à soutenir les efforts de prévention.

La communication vise à promouvoir et faire connaître cette approche originale d'exploitation des traces matérielles qui ouvre des perspectives prometteuses et des potentialités tant pour la criminalistique et la justice que pour la criminologie et les autres acteurs de la sécurité.

Le niveau de conflits avec les parents continue d’évoluer et d’être associé à l’adaptation psychologique bien après l’adolescence. La diversité des parcours de vie des jeunes adultes suggère que cette évolution soit variée. Cette étude vise à 1) décrire l’évolution des conflits avec la mère et le père de 16 à 30 ans, et 2) examiner les liens avec l’adaptation à 33 ans. Les données proviennent d’une étude amorcée en 2001 auprès de 390 élèves de 6e année (58 % de filles) et toujours en cours. L’échelle de conflits du Network of Relations Inventory (Furman et Buhrmester, 1985) a été remplie 9 fois entre 16 et 30 ans, pour chaque parent. L’adaptation a été mesurée avec l’inventaire de dépression de Beck (1996) et l’échelle de satisfaction de vie de Diener et al. (1985). Des analyses de trajectoires en classes latentes ont identifié 2 trajectoires de conflits pour la mère ; 1) élevés avec diminution linéaire (18 % des participants) et 2) bas avec diminution quadratique (82 %) et pour le père ; 1) élevés et stables (15 %) et 2) bas avec diminution quadratique (85 %). En contrôlant pour le sexe et les symptômes dépressifs à 15 ans, des régressions multiples révèlent que les participants assignés aux trajectoires de conflits élevés avec la mère et le père rapportent plus de symptômes dépressifs à 33 ans. L’étude suggère que les conflits parent-enfant peuvent perdurer pour certains individus et que cela peut être lié spécifiquement à la présence de symptômes dépressifs même à l’âge adulte.

Dans ce travail de recherche, nous étudions les processus de changements récents qui ont eu lieu dans l’espace et la société saharienne, changements qui affectent l’écosystème oasien d’origine et qui mènent vers un nouveau rapport ville/campagne. Ces mutations se projettent d’une façon ou d’une autre sur l’espace agricole oasien, où l’oasis est engagée dans une ouverture économique et sociale à grande échelle.

Sur la base des différentes visions qui ont traité l’espace saharien, nous avons procédé à une analyse des états des lieux et nous avons touché au changement et à la mutation proprement dite, (le déclin de la foggara et l’intégration de l’oasis dans l’économie nationale algérienne). Compte tenu de la richesse de son sous-sol, le Sahara est appelé à contribuer à l’indépendance alimentaire du pays. À cet effet, des réformes agraires ont été spécialement instaurées afin d’encourager les sahariens à adopter les nouvelles mises en valeur et à passer aux nouvelles techniques de production et d’irrigation. Le but principal de notre étude étant de savoir : Jusqu’à quel point l’État a-t-il réussi à redessiner l’espace et la société saharienne ?  Et jusqu'à quel degré ces changements ont-ils affecté la petite production vivrière et les modes d’irrigation vernaculaires ?

Les jeunes sont surreprésentés dans les accidents de la route au Québec (SAAQ, 2010). Selon la littérature, le monitoring et le style parental sont nettement reliés à  la gestion de l’autonomie chez les jeunes en ce qui concerne la prise de risques dans divers domaines (Donovan, 1993 ; Jessor, 1987). Cette étude tente d’évaluer jusqu’à quel point la qualité des échanges parents-jeunes au sujet de la conduite automobile est reliée au degré de prise de risques des jeunes conducteurs sur la route. Nous avons recruté 98 volontaires, garçons et filles entre 18 et 25 ans possédant un permis de conduire valide depuis au moins un an. Deux questionnaires ont été utilisés : le DDDI (Dula Dangerous Driving Index), traduit et validé par Richer et Bergeron (2012), ainsi que la traduction française du PACS (Parents-Adolescent Communication Scale), adaptée pour des situations en rapport avec  la conduite automobile. Les résultats préliminaires indiquent des relations significatives entre l’indice de prise de risques mesuré par le DDDI et la qualité des communications entre les jeunes et leurs parents concernant la conduite d’un véhicule (r (98) = 0,39, p <0,001 ; t = 3,68, p < 0,001). L’étude souligne l’importance que les parents (ou figures parentales) continuent à jouer auprès de leurs jeunes adultes dans l’adaptation de leurs comportements dans la société, et notamment en ce qui a trait à l’adoption de comportements sécuritaires sur la route.

La victimisation interpersonnelle des garçons est un phénomène d’ampleur significative. Cependant, la documentation scientifique s’intéressant à la situation des hommes survivants reste fragmentaire et limitée. De plus, les études incluant des hommes présument parfois une équivalence des répercussions entre les sexes qui masque les répercussions propres aux hommes. Les études ciblant les hommes ont permis d’identifier certaines particularités, notamment des enjeux spécifiques liés au dévoilement en raison des normes sociales Les études menées auprès des femmes démontrent que les répercussions des traumas semblent se maintenir à l’âge adulte et se manifester via une symptomatologie hétérogène et complexe qui s’exprime avec force au sein de la sexualité et des relations amoureuses (Lemieux & Byers, 2008). Toutefois, un tel consensus reste à établir chez les hommes dans l'objectif de mieux identifier les défis en contexte clinique auprès de cette clientèle. Cette communication a pour objectif de présenter les résultats d’une recension des écrits des dix dernières années dans le but de mieux comprendre les enjeux sexuels et relationnels vécus à l’âge adulte par les hommes survivants de traumas interpersonnels en enfance. Une synthèse de la documentation scientifique ciblant les grandes conclusions, les lacunes et les besoins actuels est présentée. 

Depuis 1968, une tradition de recherche s’est construite autour de la méthode du testing. Combinant offres d’emploi et CV construits par les chercheurs, celle-ci permet de mesurer précisément l’ampleur de la discrimination à l’embauche. Malgré l’adoption des chartes, lois et politiques pour contrer ce problème social, les récentes méta-analyses et notre prétest (congrès ACFAS 2018) montrent qu’il demeure omniprésent en Occident. Nuisant à l’intégration socioprofessionnelle des « minorités québécoises », cet obstacle interroge le principe de l’égalité des chances sur le marché du travail, même en situation de « plein emploi ».

À la suite du test mené à Montréal en 2010-2011, ayant indiqué que les Québécois arabes, latino-américains et noirs subissaient de la discrimination une fois sur trois, nous avons poursuivi l’analyse à Québec selon une approche intersectionnelle novatrice. Avec un vaste échantillon totalisant plus de 2 000 CV et 700 offres d’emploi, nous observons une discrimination à l’embauche marquée par une hiérarchie « ethno-genrée », affectant très inégalement ces mêmes minorités racisées. En outre, toutes les candidates minoritaires ont obtenu un meilleur taux de rappel que leurs pairs masculins de la même origine. Globalement, notre testing montre que la candidate minoritaire d’origine latino-américaine n’est quasiment pas discriminée par rapport au candidat majoritaire. À l’opposé, le candidat minoritaire d’origine africaine est discriminé deux fois sur trois.

Entre 1,4 à 1,6 million de personnes au Québec vivent avec un revenu qui n’est pas suffisant pour combler les besoins de bases (Couturier & Labrie, 2020). Cette pauvreté s’accompagne souvent d’exclusion sociale. Pour lutter contre celles-ci, Fontan et coll. (2010) proposent d’agir sur les fonctionnements collectifs et surtout, de veiller à mettre les personnes au cœur du processus.

C’est pourquoi la Corporation de développement communautaire Domaine-du-Roy (CDC DDR), au Saguenay-Lac-Saint-Jean, a mis sur pied « L’espace citoyen ». Ce projet vise à préparer des personnes expertes de vécu à intégrer durablement la Table locale de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale tout en développant leur pouvoir d’agir sur leur situation. Un accompagnement est offert en parallèle auprès des membres de la Table pour les amener à adopter des pratiques plus inclusives et mieux comprendre les enjeux d’inclusion de citoyens.

Cette communication souhaite présenter les résultats d’une recherche participative réalisée avec la CDC DDR qui visait à documenter la démarche de l’Espace citoyen, tant au niveau du processus (DPA), que de son impact (inclusion durable des citoyens) et des facteurs facilitants/contraignants de l'initiative.  Nous présenterons d’abord les principales activités de l’Espace citoyen réalisées ces deux dernières années.  Puis, à l’aide du cadre théorique de l’empowerment de Ninacs (2008), nous présenterons les principaux résultats de notre étude.

L'objectif de cette communication sera de présenter une démarche de recherche doctorale ancrée dans la recherche-action. Priorisant l'option du practicum, mon projet de thèse se fait en coconstruction avec une organisation féministe au Québec, soit la Fédération des maisons d'hébergement pour femmes (FMHF). La FMHF a concerté ses maisons membres dans une démarche novatrice et prometteuse qui vise une réflexion sur la concomitance des multiples problématiques sociales auxquels sont confrontées les femmes, et l’intégration de l’intervention féministe intersectionnelle en maison d'hébergement. Mon projet doctoral vise donc la compréhension de cette réflexion et des enjeux qui émergent d'une telle démarche. La posture épistémologique du positionnement (Harding, 2004) et la méthodologie de recherche-action seront présentées afin de bien comprendre la nécessité du practicum pour la pertinence sociale et théorique de la recherche féministe en travail social. Finalement, la communication présentera l'avancement des connaissances possibles en utilisant une méthodologie ancrée dans la recherche-action, sur l'avancement des connaissances sur l’imbrication des contextes de vulnérabilité auxquels sont confrontées les femmes victimes de violences et les enjeux pour la pratique en maisons d'hébergement. Effectivement, très peu de littérature en français aborde la traduction de l’intersectionnalité dans les pratiques d’intervention. 

En raison des nombreux facteurs de risque auxquels ils ont été exposés avant l’adoption et des difficultés que comporte leur adaptation à leur nouveau milieu, les enfants adoptés à l’étranger ont plus de problèmes de comportement que les enfants de la population générale. Ces difficultés pourraient accroître le stress parental de leurs parents adoptifs ce qui pourrait, en retour, aggraver les problèmes de comportement des enfants. Diverses études suggèrent qu’à l’adolescence l’estime de soi pourrait agir comme médiateur du lien entre le stress parental et les problèmes de comportement des enfants. La présente étude vise à vérifier cette hypothèse. L’échantillon compte 76 adolescents adoptés de divers pays d’Asie et de Russie avant l’âge de 18 mois. Afin d’évaluer leurs problèmes de comportement, les adolescents répondent au Dominique Interactif Adolescent et les mères au Child Behavior Checklist. Les mères remplissent aussi le Stress Index for Parents of Adolescents et les adolescents le Coopersmith Self-Esteem Inventory. L’estime de soi est corrélée négativement aux problèmes de comportement et au stress maternel. Le stress maternel est corrélé positivement aux problèmes de comportement des adolescents. Des analyses de régression confirment que l’estime de soi a un effet de médiation sur le lien entre le stress parental des mères et les problèmes de comportement des adolescents. La discussion se concentrera sur les implications cliniques de ces résultats.

Si plusieurs études ont documenté les retombées de la pandémie et du confinement sur la santé mentale des individus (Gracia, 2020), plus d’une segmente le développement humain en stades. Certaines recherches ont ciblé l’enfance et l’adolescence (p. ex. Singh et al., 2021), l’âge adulte (p. ex. Chandola et al., 2020), ou encore l’expérience d’adultes d’âge mûr (p. ex. Kasar et Karaman, 2021). Ces distinctions sont pertinentes au vu des enjeux développementaux spécifiques aux différentes tranches d’âge, cependant peu offrent un point de vue multiple sur les défis parallèles vécus par les diverses générations. De ce fait, nous avons mené une étude au Nouveau-Brunswick poursuivant un objectif double : (1) étudier les éléments de continuité et de discontinuité des défis relevés en temps de pandémie, et ce, entre les tranches d’âge de l’adolescence à l’âge adulte avancé, et (2) identifier les éléments de continuité et de discontinuité entre le contexte prépandémique et pandémique chez les individus des différentes tranches d’âge.  Au total, 31 adolescents, 33 jeunes adultes, 29 adultes d’âge mûr et 9 d’âge avancé ont rempli un questionnaire de 8 questions ouvertes. Les résultats préliminaires, ancrés dans une perspective systémique, montrent que l’élément de continuité à toutes les tranches est l’impact négatif de la pandémie sur les relations sociales. Or, des éléments de discontinuité, propre à chaque tranche d’âge, font surface, et se démarquent d’un contexte à l’autre.

La passion amène une personne à s'impliquer dans une activité qui la définit, qu'elle aime et trouve importante, et dans laquelle elle investit temps et énergie (Vallerand et al, 2003; Vallerand, 2008; 2010). Deux types de passion sont proposés: la passion harmonieuse (PH) se caractérise par le choix libre d'entreprendre une activité et conduit à des conséquences positives pour l'individu, et la passion obsessive (PO) est décrite comme une envie incontrôlable de s'impliquer dans une activité et mène plutôt à des conséquences négatives. La présente recherche étudie des individus passionnés pour une cause, et cherche à prédire le changement, selon le type de passion, dans la satisfaction vis-à-vis leur mission humanitaire et dans leur santé physique. Un questionnaire en ligne a été complété par 78 travailleurs un premier temps avant le départ, puis au retour de la mission (trois mois après). Les résultats de régressions multiples démontrent que la PH prédit positivement, au temps 2, la satisfaction de la mission et une bonne santé physique générale, et négativement la présence de symptômes physiques. La PO prédit négativement, au temps 2, une bonne santé générale, et positivement la présence de symptômes physiques. Il n'y a pas de relation significative avec la satisfaction de la mission. Ces résultats ont été obtenus en contrôlant l'influence des variables au temps 1. Cette étude soulève qu'avoir une PH pour une cause semble plus bénéfique pour les travailleurs humanitaires.

Culturellement, dans la société traditionnelle burundaise caractérisée par le patriarcat, l’homme a un rôle d’autorité tandis que la femme a une position de subordination.

Des avancées se remarquent actuellement. Le contexte actuel est favorable à la promotion de l’égalité de genre. Néanmoins, des inégalités et relations de domination qui caractérisent les rapports hommes/femmes persistent toujours.

L’objectif principal de cette recherche était de dégager l’état des lieux des pratiques culturelles néfastes à l’encontre des filles et des femmes burundaises.

Cette étude de nature qualitative a été effectuée auprès des filles et  des femmes  de 15 à 60 ans, des membres des associations  spécialisées en  VBG, des leaders des associations féminines et de promotion des droits de l’homme, des leaders religieux. Les données récoltées à l’aide d’interview et de focus-groupe  ont été traitées par analyse de contenu. 

Les résultats montrent que des pratiques culturelles néfastes à l’encontre des filles et des femmes se manifestent par une littérature orale infériorisant  la femme, la dot considérée  comme un achat de la femme, la mainmise de  l’homme sur le patrimoine familial, la femme qui n’a pas droit à la succession, la non représentation et le refus à l’expression, l’inégalité dans  le partage des tâches et des responsabilités.  

Des efforts visant à réduire l’ignorance comme la sensibilisation et l’information doivent être envisagés pour que les mentalités changent.

Depuis la modification de la Loi sur la protection de la jeunesse (LPJ), en 2007, les mauvais traitements psychologiques sont officiellement reconnus comme un motif de signalement. Parmi ceux-ci, on peut y retrouver l’aliénation parentale. Il ne s’agit pas d’un nouveau phénomène, mais plutôt d’une nouvelle conception suscitant plusieurs questionnements, tant chez les praticiens que chez les chercheurs œuvrant dans le champ de la maltraitance.  L’aliénation parentale est une problématique à laquelle les intervenants en protection de la jeunesse peuvent faire face lorsqu’ils interviennent auprès de familles ayant vécu des ruptures conjugales et par le fait même, des recompositions familiales. Celles-ci produisent de nombreux impacts, tels que des conflits entre les parents en ce qui concerne la garde des enfants, conflits se déroulant habituellement devant les tribunaux. Selon certains spécialistes, ces conflits augmenteraient le risque d’émergence d’aliénation parentale au sein de la famille.

La présente conférence a pour objectif, d’une part, de faire une mise à jour du concept théorique de l’aliénation parentale et de sa prévalence. D’autre part, il sera démontré en quoi l’aliénation parentale constitue une forme de mauvais traitements psychologiques, dans le cadre de la LPJ. À la lumière de ces informations, il sera possible de concevoir les nombreux défis que ce concept amène pour le travail des intervenants auprès des parents et des enfants en protection de la jeunesse.

Nous présenterons une étude qualitative avec 41 personnes (13 femmes et 28 hommes) dans cinq établissements de détention provinciaux du Québec et de cinq professionnelles de l’éducation carcérale entre novembre 2021 et mai 2022. Notre objectif était de connaître le point de vue des apprenant·es sur le sens et les effets de l’éducation en prison. Nous avons aussi questionné les apprenant·es sur le droit à l’éducation en prison. Nous trouvons, comme Nichols (2021) et Cleere (2022), que la participation à des programmes d’éducation en prison a un impact positif significatif sur la vie en détention et que cet impact est plus profond chez les personnes qui ont des objectifs clairs et qui ont le temps nécessaire pour approfondir leur formation. Nous voyons aussi, comme Szifris et al. (2018), que l’éducation en prison offre un « lieu sûr » qui contribue à la (re)construction d’habiletés sociales qui jouent un rôle dans le processus de désistance. Nous identifions enfin des obstacles informationnels et structurels qui nuisent à l’accès, mais qui pourraient être mitigés par de bonnes pratiques identifiées par les apprenant·es et les professionnel·les. Nos résultats permettront d’améliorer les services en identifiant, notamment, les obstacles à l’accès à l’éducation, les éléments qui motivent la participation, les effets sur le quotidien en détention et sur les perspectives à la sortie, les facteurs qui nuisent ou qui favorisent la participation ainsi que de bonnes pratiques.

En prenant comme sujet les évènements autour de la Commission Vérité et Réconciliation du Canada sur les pensionnats autochtones, j’appréhende le processus de réconciliation post-conflictuelle à l’aide de la sociologie culturelle pragmatiste développée par le sociologue américain Jeffrey Alexander. Partant de l’hypothèse que la représentation sociale de la souffrance est une construction collective, il s’ensuit que la réconciliation, comme performance, est constituée d’actes de parole par lesquels un groupe porteur de revendication, tente de convaincre une audience que les phénomènes décrits sont blessant et affectent l’identité et la conscience collectives, au point d’en requérir une réponse de la part de la société dans son ensemble. J’en arrive ainsi à exposer la double nature des processus de réconciliation : leur nature thérapeutique, qui est associée à la reconnaissance d’un trauma collectif qui peut toucher et ébranler l’identité, la conscience collective et les représentations sociales qu’a un groupe envers lui-même ; leur nature sociopolitique, qui se réfère à une transformation politico-institutionnelle, sur les plans culturel, historique et mémoriel, afin d’intégrer dans une trame narrative générale la situation particulière révélée, par exemple par l’appellation de génocide culturel pour définir le rapport colonial du Canada envers les nations amérindiennes. Dès lors, la ré-conciliation apparaît comme un processus de re-composition du lien social.

La guerre en Syrie a causé le déplacement de nombreuses personnes à l’intérieur du pays, dans des pays limitrophes et au-delà. Dans la présente communication, nous explorons « la route » et « le transit » de réfugiés de Syrie, des phases caractérisées par l’incertitude et la marginalisation socioéconomique, mais aussi par la mobilisation de stratégies d’aide et d’entraide. Pour nombre de réfugiés, le parcours implique une « liminalité temporelle » (Griffiths 2014); période conditionnée par des situations contraignantes où les repères spatiotemporels se voient déformés. Malgré les défis rencontrés, c’est dans ce contexte d’incertitude que des réseaux individuels et collectifs, locaux et transnationaux sont mobilisés par les personnes et leurs familles afin d’assurer la (sur)vie, l'établissement et pour certains, des mobilités nationales et transnationales. Cette communication s’inscrit dans un projet de recherche-action (CRSH '17-'19 dir. R. Caron) visant à mieux comprendre les parcours de réfugiés syriens installés au Québec ayant transité par le Liban ou d’autres pays. En partant d’une approche à la fois qualitative et transnationale, des entretiens de type récit de vie ont été réalisés avec des personnes réfugiés de Syrie installés au Liban (n=26) et au Québec (n=27). Les résultats démontrent qu’en situation de transit, les personnes sont confrontées à diverses expériences et ruptures temporelles; le temps devenant ainsi une métaphore utile pour décrire leurs expériences.

Plusieurs destinations touristiques dépendent de l’industrie maritime pour assurer leur développement économique, engendrant ainsi une part d’impacts négatifs sur l’environnement et la vie des hôtes (Orams, 1999; Orams et Luck, 2014). Pour minimiser ces impacts, des pratiques responsables de développement deviennent incontournables.

Dans la littérature scientifique, peu de place n’est accordée au tourisme maritime durable, et ce malgré son positionnement marqué dans l’industrie. Cette étude exploratoire a pour but de faire état des connaissances sur le concept de tourisme maritime durable en identifiant notamment ses facteurs de succès et ses perspectives futures. Pour ce faire, la réalisation d’entrevues semi-dirigées auprès de douze experts professionnels et académiciens œuvrant dans l’industrie maritime, du tourisme et du développement durable, a été privilégiée.

Les résultats démontrent que la concertation de la communauté représente l’élément central de la mise en place de pratiques responsables de développement. Les participants soulèvent que les facteurs-clés de succès du tourisme maritime durable reposent sur: 1) l’implication de la communauté hôte, 2) le réinvestissement local des retombées économiques, et 3) la planification de la mise en valeur des ressources.

Cette étude constitue une contribution significative à l'avancement des connaissances sur le tourisme maritime. Elle représente un appui théorique pour la recherche future sur le tourisme maritime durable.