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Pays pauvre, placé 187e sur 189 pays dans le tableau de l’IDH soit l’avant dernier du monde, le Tchad est un pays d’Afrique Centrale de 1.284.000 Km2 de superficie sur laquelle sont inégalement répandus 16.914.985 habitants à cause du désert qui occupe près de la moitié. Plus de 51,1% de cette population est féminine dont la majorité est rurale. La femme rurale constitue les piliers de la production agricole et de la sécurité alimentaire. Dans le milieu rural, seulement 27% des femmes Tchad ont accès à d’emplois rémunérés dans un contexte d’existence des pesanteurs sociales traditionalistes.

A partir d’une méthodologie basée sur les enquêtes de terrain, à la fois dans le milieu rural et urbain, le présent travail tente d’apprécier comment les femmes tchadiennes s’adaptent pour se rendre autonomes dans une société traditionnelle où les hommes ont, de naissance, plus de droit que les femmes malgré la politique genre du gouvernement ces deux dernières décennies.

Plus de 8 % de la population canadienne de 15 ans et plus présente un trouble d’anxiété sociale et en subit les impacts dans ses sphères de vie, dont le cheminement scolaire et professionnel, mais ces effets sont peu étudiés. Ce mémoire jette un regard sur le vécu scolaire et professionnel de personnes aux prises avec l’anxiété sociale et a pour objectifs d’explorer : les manifestations de cette anxiété durant les études et au travail; les perturbations vécues pouvant y avoir contribué; comment le cheminement scolaire et professionnel en est affecté. Quatre participants de 18 à 30 ans vivant de l'anxiété sociale partagent leur vécu dans une étude de cas dont les données qualitatives sont analysées selon la méthode phénoménologique interprétative de Smith. Au plan des manifestations d’anxiété sociale, les quatre participants ont développé une forte appréhension du regard des autres et une crainte de paraître incompétents socialement ou au travail. Au plan des perturbations vécues, trois parlent d’abus physiques et d’un moment de bascule dans leur enfance. Les incidences de l’anxiété sociale sur le vécu scolaire, social et au travail font peu de doutes selon le vécu des participants chez qui des peurs subsistent à la vie adulte sous forme d’appréhensions envahissantes et de sentiment d’être inadéquats. La méthode d’étude de cas paraît prometteuse pour mieux comprendre le vécu de personnes aux prises avec l’anxiété sociale et pour cerner les incidences de ce trouble spécifique.

La crise de la COVID-19 a rappelé la vulnérabilité des personnes immigrantes sur le marché du travail québécois. Parmi les obstacles relevés dans la littérature sur l’intégration professionnelle des immigrants, plusieurs chercheurs - par exemple K. Béji et A. Pellerin - soulignent la question de l’accès à l’information. Selon M. Granovetter, la circulation de l’information sur le marché du travail est liée aux réseaux sociaux des individus. Si plusieurs travaux ont montré l’impact des caractéristiques des réseaux des personnes immigrantes sur leur emploi et leur revenu, peu ont analysé la façon l’information est obtenue et utilisée au cours de leur trajectoires. Ces recherches ne combinent pas non plus analyse structurale et qualitative de réseaux - pourtant essentielles et considèrent peu les réseaux virtuels. 

La communication présentera les résultats préliminaires d’un projet en cours, financé par le Fonds de Recherche Québec - Société et Culture. Au travers de plus de 40 entrevues, en mobilisant l’approche des « parcours de vie » et une analyse qualitative et structurale de réseaux, le projet a étudié les trajectoires d’intégration socioprofessionnelle de 22 personnes immigrantes très récentes, les caractéristiques de leurs réseaux et leurs sources d’information. Les premières tendances suggèrent une diversité de trajectoires individuelles caractérisées par l’utilisation d’informations provenant de liens virtuels et physiques très différents selon les individus.

L’itinérance au féminin est un phénomène complexe encore peu étudié au Québec. Alors que de nombreuses études confirment que le « prendre soin des autres » comporte de nombreux risques, il importe d’élaborer des stratégies d’intervention qui répondent aux besoins des femmes en situation d’itinérance et de grande précarité tout en soutenant les intervenants qui les côtoient. Dans un partenariat avec l’organisme communautaire La Rue des Femmes, notre étude s’intéresse à l’expérience relationnelle des intervenantes, une dimension au cœur de la problématique de l’itinérance (Poirier, M. et al. 1999) et présentée comme un élément fondamental de l’approche de cet organisme.  Un cadre de recherche qualitatif d’inspiration phénoménologique a été choisi afin d’explorer le vécu relationnel de l’intervention en tant que phénomène existentiel. Nos objectifs sont de mieux comprendre 1) l’expérience de la relation d’aide telle que vécue par les intervenantes; 2) les enjeux de cette expérience; et 3) les facteurs relationnels potentiellement agissants dans l’intervention. L’analyse à l’aide de catégories conceptualisantes (Paillé et Mucchielli, 2014) de huit entretiens et de notes d’observation a permis de schématiser la place essentielle du lien dans l’intervention offerte. Notre discussion nous amène à faire valoir les apports et les défis posés par l’intervention adressée à une population particulièrement vulnérable et démunie, en préservant l’intégrité des intervenants.

Au Canada, les parents ont le droit de « corriger » physiquement un enfant en usant d’une force « raisonnable ». La punition corporelle demeure un sujet délicat tant pour les parents que pour les intervenants sociaux. Elle est tantôt perçue comme éducative, tantôt comme violente. Comme les représentations sociales vont de pair avec les pratiques sociales, on peut se préoccuper des représentations des intervenants, car elles trouveront forcément écho dans leurs interventions. Cette communication vise à diffuser les résultats d’un mémoire en travail social et à partager un espace de réflexion sur le sujet. En effet, divers constats ressortent de cette recherche qualitative menée auprès de huit intervenants. La très grande majorité des participants ont eux-mêmes vécu la punition corporelle dans leur enfance et ne connaissent pas l’état actuel des lois encadrant cette pratique. De plus, les intervenants les plus favorables n’ont pas remis en question les pratiques de leurs parents et s’y fient pour définir une punition corporelle acceptable. Plusieurs nomment un sentiment d’impuissance dans l’intervention avec les parents convaincus du bien-fondé de cette pratique. Ce sentiment semble conduire à l'utilisation d'un pouvoir coercitif et d'un discours légal erroné dans l’intervention. C’est au processus de conscientisation, nécessaire au changement et à l’amélioration continue des pratiques d’intervention sociale, que cette communication souhaite contribuer.





 

Cette communication porte sur une recherche-action participative intitulée "le retour des jeunes enfants dans la communauté algonquine de Kitcisakik:..." qui a durée près de cinq ans (2006-2011).  Cette communauté est sise au cœur de la forêt boréale en Abitibi.  Elle a implanté progressivement, entre 2005 et 2011, sa première école primaire.  La recherche a été entreprise à la demande d'intervenants de la communauté préoccupés du fait que depuis 1955 leurs enfants n'ont jamais été scolarisés dans leur milieu mais ont été retirés de leurs familles 10 mois par année pour fréquenter d'abord  un pensionnat pour enfants autochtones, de 1955 à 1973, puis à la ville, de 1973 à 2005.  Les parents n'avaient donc aucun modèle parental ni aucune expérience d'être parents à temps plein d'enfants d'âge du primaire.  Dans un premier temps, la recherche devait identifier les besoins des parents puis, dans un deuxième temps, mettre en œuvre des stratégies pertinentes de réponse à ces besoins et en observer les effets. Elle devait aussi examiner et expérimenter des façons de collaborer entre familles-communauté-école.  Cette communication présentera deux outils référentiels (ou cadres conceptuels) qui ont été développés par l'auteure afin de refléter, aussi fidèlement que possible, les réalités autochtones.  Ces outils ont guidé les démarches de la recherche et l'analyse de ses résultats.  Les démarches méthodologiques de la recherche seront également décrites et explicitées. 

Cette présentation partagera les résultats d'une étude qualitative menée dans le cadre d'un mémoire en psychoéducation. Le projet explore la conceptualisation des jeunes et des éducatrices des moments de conflits qui prennent place en centre de réadaptation. En effet, dans ce contexte, la présence de comportements perturbateurs et l’augmentation de méthodes d’intervention disciplinaires sont des préoccupations. En utilisant une approche narrative et un cadre phénoménologique, la recherche analyse la construction des narratifs des jeunes et des éducatrices, les divergences et les similitudes entre leur conceptualisation respective du conflit et le sens général qu’ils lui donnent. Les résultats mettent en lumière six éléments qui sont tous utilisés et interprétés par les jeunes et par les éducatrices dans leurs descriptions des situations de conflits. Les jeunes et les éducatrices sont constantes dans leurs références à ces éléments pour expliciter les conflits. Or, les résultats illustrent qu’elles interprètent plusieurs éléments de façon différente. De plus, les résultats suggèrent que la façon dont les jeunes et les éducatrices utilisent et organisent ces éléments dans la construction de leurs narratifs se confrontent, créant des divergences dans le sens donné au conflit. Les résultats permettent de réfléchir au sens qui est donné au conflit autant selon les perspectives des jeunes que des éducatrices ainsi qu’à l’impact de ces conceptualisations sur l’interaction.

Selon Hegarty et al. (2013), les femmes ayant été victimes de différents types de violence (e.g: émotionnel, physique, sexuel) seraient plus affectées, auraient une moins bonne santé mentale et qualité de vie comparativement aux femmes victimes d’autres formes d’abus. La violence conjugale (VC) n’est donc pas un phénomène singulier et serait plutôt répétée. Cependant, peu d’études aujourd’hui se sont penchées sur la dynamique de la gravité de la VC à travers le temps. Cette recherche vise donc à étudier les variations mensuelles de la VC dans le but de déterminer les facteurs qui permettraient de prédire les violences physiques et sexuelles graves. Les données ont été récoltées grâce à la méthode des calendriers d’histoire de vie auprès de 70 femmes victimes de VC. Cette méthode vise à reconstruire de manière rétrospective le contexte dans lequel les évènements se sont passés. Des analyses multiniveaux ont permis de révéler que les violences graves étudiées avaient à la fois des facteurs communs et distincts en ce qui a trait aux caractéristiques individuelles et aux circonstances de vie. La violence économique était cependant le meilleur prédicteur des violences physiques et sexuelles graves. Ces résultats mettent donc en lumière l’importance d’étudier simultanément les multiples formes de violence au sein des trajectoires des femmes. Ils fournissent également des pistes pour un meilleur dépistage des contextes à risque pour les victimes.

La pornographie féministe est un genre réalisé par et pour les femmes qui cherche à diversifier les représentations dominantes de la sexualité proposées dans la pornographie traditionnelle (Penley, et al., 2013) de sorte à rejoindre un auditoire généralement peu adressé par l’industrie, notamment les femmes. Bien que des études se soient penchées sur les représentations alternatives de la sexualité qu’elle propose (Fritz & Paul, 2017; Leblanc Élie et al., 2017), encore très peu de données existent sur la façon dont les femmes perçoivent et font expérience de ce genre pornographique (Liberman, 2015). Pour pallier cette limite, la présente étude qualitative cherchait à documenter les expériences d'usage de pornographie féministe, du point de vue de douze femmes usagères. L’analyse thématique préliminaire des entrevues semi-dirigées révèle que les participantes retirent de leur usage des expériences positives et satisfaisantes qu'elles attribuent principalement 1) au sentiment d'être mieux représentées dans les contenus visionnés qu'elles jugent diversifiés, réalistes et authentiques et 2) à l'assurance de faire usage de contenus éthiques. Conséquemment, les usagères voient dans la pornographie féministe une façon plus sécuritaire et concordante avec leurs valeurs et leurs besoins de faire usage de pornographie. Ces résultats seront discutés en prenant en compte le rôle actif (Marques, 2019) que jouent les usagères dans le façonnement de leurs expériences. 

Il est reconnu que la satisfaction des besoins psychologiques (autonomie, affiliation sociale, compétence) est liée à de nombreuses retombées positives sur le fonctionnement optimal des individus. À cet effet, divers milieux (sports, écoles, et organisations) s’intéressent actuellement à l’élaboration et la mise en œuvre de programmes visant la formation d’individus désireux de soutenir la satisfaction des besoins psychologiques d’une tierce personne. Sachant que l’efficacité de telles formations n’est que peu documentée, l’objectif de cette présentation est d’en recenser les ingrédients actifs. Pour ce faire, une revue de la documentation a été menée avec 3 critères de sélection : 1-devis expérimental, 2-présence d'un lien hiérarchique entre l’individu formé et la population cible et 3-présence de 4 étapes de formation (prétest chez la population cible, formation, application de la formation et posttest). Ainsi, notre échantillon comprenait 10 études. Nos résultats indiquent que, pour mener une formation efficace, il faudrait préconiser de longues interventions (minimum 5 semaines), diviser la formation en une partie théorique et une partie pratique, prodiguer de la rétroaction aux participants, tenir un journal de bord et prévoir une discussion visant le partage de l’expérience. Les implications des résultats sont discutées, les limites de cette démarche sont exposées et un agenda de recherches futures est proposé.

Les traits d’insensibilité émotionnelle (TIE, ex., manque d’empathie et de culpabilité) chez les jeunes sont associés aux troubles externalisés (ex., agression physique) et inversement associés aux troubles internalisés (ex., anxiété) (Frick et Viding, 2009). Les connaissances sur l’étiologie génétique et environnementale des TIE et sur l’étiologie commune aux TIE et aux troubles externalisés et internalisés demeurent limitées. Afin d’approfondir les connaissances, nous avons utilisé des données provenant d’un échantillon de jumeaux (Child and Adolescent Twin Study in Sweden; n=454, 42% filles, âge=15 ans). Les TIE ont été mesurés par le Youth Psychopathy Index et les troubles externalisés et internalisés ont été évalués par le Strengths and Difficulties Questionnaire. L’estimation des contributions relatives des facteurs génétiques et environnementaux est modélisée par des analyses d’équations structurales. Les analyses préliminaires suggèrent des corrélations phénotypiques entre les TIE et les troubles externalisés (r=0.30, p<0.001) et les troubles internalisés (r=-0.18, p<0.001). Aussi, les TIE seraient principalement expliqués par les facteurs génétiques et environnementaux non-partagés et le chevauchement étiologique serait plus important entre les TIE et les troubles externalisés, qu’entre les TIE et les troubles internalisés (Blonigen et al., 2005). Une meilleure connaissance des facteurs étiologiques permettra de développer de meilleures stratégies de prévention.

L’Office municipal d’habitation de Sherbrooke (OMHS), avec l'appui du Centre national de prévention du crime (CNPC), a mis sur pied depuis 2009 un projet novateur visant à dynamiser la vie dans un complexe d'habitations à loyer modique (HLM). Cet HLM est un complexe d’habitations où plusieurs jeunes se côtoient, d’origines culturelles variées et présentant divers facteurs de risque. Il s’agit d’un projet de prévention, offrant dans le milieu de vie même, des activités diverses à des jeunes de 6 à 17 ans.  Les objectifs principaux de ce projet sont de prévenir le décrochage et de prévenir la criminalité dans le milieu. Ainsi, les activités offertes aux jeunes sont diversifiées : aide aux devoirs, activités artistiques, sportives, ateliers de cuisine et jardinage, etc. Le projet compte également sur l'appui de divers partenaires et organismes de la communauté (p.ex. CSSS, service de police, milieu scolaire, organismes communautaires, etc.), de même que sur l'implication des jeunes et des parents. Ce projet s’appuie sur une approche d’ « empowerment », visant la mobilisation des gens du milieu afin qu’ils trouvent par eux-mêmes réponses à leurs problématiques collectives. Les résultats préliminaires de l'évaluation de l'implantation du projet seront présentés (aperçu des participants, niveau de participation, etc.), de même que les défis et enjeux pratiques et méthodologiques rencontrés dans le cadre de la mise en place du projet et de l'évaluation de celui-ci.

Faisant face à des obstacles systémiques, certaines familles immigrantes sont plus à risque de vivre des difficultés parentales pouvant se répercuter sur le développement de leurs enfants (Vatz-Laaroussi et Bessong, 2008). Le programme de Services Intégrés en Périnatalité et pour la Petite Enfance (SIPPE) a été instauré pour optimiser le développement des enfants de 0 à 5 ans (MSSS, 2004). Or les critères d’admissibilité, soit le jeune âge de la mère ou un faible revenu combiné à la sous-scolarisation, ne semblent pas adaptés à la réalité de plusieurs familles immigrantes (Hassan et al., 2011). Le présent projet pilote a comme objectif d’identifier les critères de vulnérabilité propres aux familles immigrantes recevant SIPPE. Un devis mixte comprenant une analyse statistique descriptive sur l’ensemble des dossiers de 2 CSSS montréalais (n=287) ainsi qu’une analyse qualitative thématique sur 30 dossiers choisis au hasard a été utilisé. Les résultats suggèrent que l’immigration récente, une première grossesse au pays d’accueil, le manque de soutien concret, l’isolement et les barrières linguistiques sont parmi les facteurs ayant un impact négatif sur le rôle parental des immigrants. Cette étude tend à confirmer qu’il existe une différence entre les critères de vulnérabilité préconisés par SIPPE et ceux propres aux familles immigrantes, suggérant ainsi des pistes de réflexion afin d’améliorer l’accessibilité aux soins et l’insertion sociale des familles immigrantes à la société.

L’engagement communautaire gagne à être étudié pour les bénéfices qu’il représente socialement, mais aussi pour son lien maintes fois démontré avec le bien-être des individus. Cependant, dans l’étude de ce lien, l’engagement communautaire est mesuré essentiellement à l’aide d’indicateurs comportementaux, ne reflétant pas la nature complexe et multidimensionnelle du concept d’engagement. Récemment, le Modèle multimodal de l’engagement a été appliqué au contexte communautaire, permettant d’étudier les aspects affectifs, motivationnels, cognitifs et comportementaux de trois modes d’engagement (optimal, surengagement, sous-engagement). La présente étude corrélationnelle, menée auprès de 131 adultes québécois (questionnaires en ligne autorapportés), visait à examiner les liens entre ces trois modes d’engagement communautaire et trois indicateurs de bien-être (bonheur, sens à la vie, satisfaction de vie). Les résultats des analyses de régression multiple hiérarchique indiquent que l’engagement optimal et le surengagement sont respectivement liés positivement et négativement au bonheur et à la satisfaction de vie. De manière plus surprenante, le sous-engagement ne présente aucun lien avec les indicateurs de bien-être et aucun des modes d’engagement n’est lié au sens à la vie. La discussion propose des hypothèses explicatives et des pistes de recherche future, puis met de l’avant l’éclairage nuancé qu’apporte le modèle multimodal dans l’étude de l’engagement communautaire.

La recherche présentée porte sur la compréhension de l'engagement et de la mobilité des individus au sein des mouvements sociaux.

L'objectif principal était de comprendre comment et pourquoi, des individus rejoignent un mouvement social, mais également comment et pourquoi ces mêmes individus évoluent d'un mouvement social à un autre. Si une certaine mobilité individuelle au cœur de mouvements protestataires est de plus en plus observée, il semblait encore difficile d’expliquer ce qui motive ce qui semblait être des évolutions opportunistes. À la lumière des limites émergentes de la recension de la littérature, la présente étude avait une visée exploratoire, voulant renseigner les causes de la mobilité des individus au travers d’engagements militants.

C'est pourquoi la méthode qualitative s’est imposée d’elle-même. Des entretiens semi-directifs ont été effectués pour la collecte de donnée. Dans cette démarche, le récit et le calendrier de vie (approche des parcours de vie) ont été combinés dans un protocole d’enquête narrative biographique. La méthode du calendrier d’histoire de vie a permis de recueillir des informations autodéclarées sur les engagements et les mobilités, mais également sur leurs contextes et les circonstances de la vie des participants.

Lors de l'analyse, des thèmes récurrents furent identifiés, ainsi que l’importance que les participants y accordaient. Ces thématiques très intéressantes seront discutées lors de la présentation.

Les services préventifs qui s’adressent aux familles vulnérables ayant des enfants de moins de cinq ans à risque de difficultés de comportement ont des impacts significatifs positifs sur le développement de l’enfant. Or, dans les faits, le milieu de la pratique a de la difficulté à rejoindre les parents pour atteindre le niveau d’intensité d’intervention qui permet de susciter des changements positifs. Le projet cherchera à répondre à la question Comment favoriser le recrutement des parents d’enfants de 0 à 5 ans dans les programmes de prévention ciblée? Il verra à identifier les stratégies qui favorisent le recrutement des parents en fonction de leur profil familial. Un devis mixte à dominance qualitative sera utilisé. Des étapes de collecte(entrevues, instruments standardisés, info sociodémo.) et d’analyse de données(identification de thèmes, analyses de classes latentes) auront lieu en alternance. Une approche multi-répondants (gestionnaires, intervenants et parents) sera utilisée. Dans
cette communication, un modèle de la participation et les grandes lignes du projet de recherche seront présentés. Le recrutement des parents mérite une attention particulière, étant la première étape d’un processus qui vient influencer l’ensemble de la participation. Il semble juste d’améliorer les connaissances quant aux stratégies gagnantes des intervenants et des gestionnaires, ces aspects étant des éléments modifiables sur lesquels il est possible pour ces derniers d’avoir du pouvoir.

Depuis novembre 2015, le Québec a accueilli 13 405 réfugiés syriens (IRCC 2018). Avant leur arrivée, la majorité a fait de nombreux déplacements en Syrie et a transité par un, voire plusieurs pays. Souvent, ‘la vie en transit’ est caractérisée par l’incertitude et la précarité des conditions de vie. Notre recherche-action (CRSH ‘17-‘19, dir. R. Caron) vise à mieux comprendre les parcours migratoires de personnes réfugiées de Syrie installées au Québec et qui ont transité par le Liban ou d’autres pays. Les analyses tiennent compte de l’ensemble de la trajectoire de refuge, du pays d’origine au pays de réinstallation. Leurs expériences sont explorées en s’intéressant aux moments marquants de leur parcours, les défis rencontrés et les situations de discrimination ou d’inclusion. De plus, nous examinons les formes de mobilisation et de solidarités déployées pour (sur)vivre. Cette recherche qualitative de type récit de vie s’inscrit dans une perspective à la fois transnationale et intersectionnelle. Les entrevues réalisées à ce jour (n=16) mettent en lumière la complexité des parcours migratoires des réfugiés syriens; l’incertitude et l’agentivité des acteurs se croisent au cœur des trajectoires migratoires. Bien qu’ils soient conditionnés par des situations structurantes (guerre, politiques locales, contexte géopolitique), ce sont aussi des parcours où des stratégies individuelles et familiales se déploient, appuyées par la mobilisation de réseaux individuels et collectifs.

Si les conditions de travail des travailleurs de la santé peuvent affecter leur santé psychologique, la pandémie de COVID-19 a augmenté les risques que leurs problèmes de santé psychologique au travail se chronicisent. Si l’influence du sexe des travailleurs sur leur santé psychologique est connue, les données transversales généralement recueillies limitent notre habileté à mesurer son influence sur les problèmes durables. Cette étude cherche donc à décrire comment le sexe des travailleurs de la santé influence la présence de problèmes chroniques de santé psychologique au travail durant la pandémie. Dans cette étude de type évaluation en vie quotidienne (EMA) couvrant les deux premières vagues de la pandémie (9 mois), 463 participants de 8 établissements de santé ont répondu hebdomadairement à des questionnaires sur leur santé psychologique au travail. Ils ont de plus répondu à un questionnaire sur leurs conditions de travail et leur exposition au stress. Des régressions logistiques seront utilisées pour mesurer les interactions entre le sexe et les autres variables sur la présence de problèmes chroniques de santé psychologique au travail. Les résultats préliminaires suggèrent que les problèmes chroniques de santé psychologique au travail sont associés à des facteurs différents selon le sexe. Les résultats de l’étude pourraient servir à améliorer la réponse du système de santé québécois aux crises sanitaires en ciblant les vulnérabilités particulières de ses travailleurs.

Depuis le début des années 2000, fleurissent au Québec dans les communautés amérindiennes des concours visant à couronner des femmes de tous âges, de la mini-miss à la reine des aînées. Notre recherche a mis en lumière qu’il ne s’agissait pas de concours de beauté, mais surtout des divertissements pour valoriser la gent féminine. Pourquoi se développent-ils pour toutes les générations, alors qu’ils n’existaient à leur création, dans les années 1950-1960, que pour les jeunes femmes? Ensuite, pourquoi vouloir présenter de façon avantageuse les femmes? Enfin, en quoi un concours peut-il constituer une stratégie d’empowerment? En examinant le contexte au niveau macro de la société nationale et micro d’une communauté, ainsi que les normes comportementales dans les sociétés algonquiennes, nous émettrons l’hypothèse que cette mise en spectacle d’une certaine idée de la féminité reflète les défis et les codes auxquels font face les filles et les femmes algonquiennes. Dans un monde où il ne fait pas toujours bon être une femme autochtone, ces dernières se plient ou résistent à des modèles qu’elles participent à créer, détruire, refaire pour (re)trouver une certaine estime d’elles-mêmes.

Selon Taylor, Bagby, et Parker (1991) les sujets alexithymiques auraient tendance à utiliser l’agir afin d’éviter les conflits ou d’exprimer les émotions. Ainsi, par rapport au lien entre l’alexithymie et les comportements violents, Maisondieu, Tarrieu, Razafimamonjy, et Arnault (2008) ont remarqué que l’alexithymie est très présente chez les délinquants violents incarcérés, soit chez 42,86% d’entre eux (N=230). Néanmoins, peu d’étude traite de l’alexithymie en lien avec la violence conjugale. Ainsi, l’objectif est d’appliquer ce concept à des hommes ayant commis de la violence conjugale et d’établir une comparaison avec un échantillon tiré de la population générale. L’hypothèse est que le taux d’hommes alexithymiques pour le groupe avec violence conjugale sera plus élevé que pour le groupe de comparaison. Pour ce faire, les participants du groupe avec violence conjugale (n=42) ont été recrutés au sein de l’Accord Mauricie et ont en moyenne 36,21 ans (ÉT=9,42). Les hommes du groupe de comparaison seront sélectionnés dans divers milieux de travail pour faire un pairage avec les hommes de l'autre groupe quant à l’emploi et l’âge. L’Échelle d’alexithymie de Toronto (TAS-20) a été utilisée pour mesurer l’alexithymie auprès du premier groupe, et servira aussi pour les hommes du groupe de comparaison. De cette façon, les résultats préliminaires des participants du groupe d’hommes avec violence conjugale indiquent un taux de prévalence de l’alexithymie s’élevant à 63,41% (n=41).

La première relation sexuelle (1e RS) est souvent déterminée par le coït phallovaginal chez les individus hétérosexuels. Or, l’importance donnée à la pénétration comme marquant la 1e RS rend invisible les sexualités des femmes ayant des relations sexuelles avec des femmes (FARSAF).

84 FARSAF (16-25 ans) ont complété un questionnaire mixte en ligne visant à catégoriser des comportements comme 1) non sexuels/non-marqueurs de la 1e RS; 2) sexuels/non-marqueurs de la 1e RS; ou 3) sexuels/marqueurs de la 1e RS. Selon une analyse en composantes principales, les comportements génitaux directs sont vus comme sexuels et marqueurs; les caresses et contacts génitaux indirects sont vus comme sexuels mais non-marqueurs; les comportements sans contact génital sont vus comme non sexuels.

43 de ces FARSAF ont complété le volet qualitatif du questionnaire et décrit leur 1e RS. Une analyse de contenu a identifié les marqueurs et non-marqueurs de la 1e RS et les facteurs influençant la compréhension de cet évènement. Les marqueurs de la 1e RS incluent le sexe oral et la stimulation génitale manuelle; les caresses et la nudité n’en sont pas des marqueurs. La stimulation génitale indirecte et la masturbation individuelle sont des comportements qui dépendent du contexte, qui est primordial pour interpréter l’expérience de la 1e RS. Aucun équivalent comportemental au coït n’émerge chez les 1e RS.

La triangulation de ces données permet de peindre un portrait plus clair de la 1e RS dans sa complexité.

Les intervenants en protection de la jeunesse (PJ) sont de plus en plus préoccupés par les enfants présentant des comportements sexuels problématiques (CSP), qui, selon une étude, représenteraient environ 15% des enfants pris en charge par la PJ au Québec (Lévesque et al., 2012). Les CSP peuvent compromettre la sécurité et le développement des enfants et persister s’ils ne font pas l’objet d’une intervention adéquate (Elkovitch et al., 2009). Si les études soulèvent la complexité des facteurs associés aux CSP, les connaissances restent limitées quant à ce qui les caractérise dans un contexte de PJ. Seront présentés dans la communication les résultats d’analyses multivariées reposant sur les données de l’EIQ-2008 (Hélie et al., 2012) et ayant pour objectif d’identifier les facteurs associés à la présence de CSP chez les enfants (n=1120) pris en charge par la PJ. Les résultats montrent que les enfants avec CSP présentent un profil hétérogène et plus détérioré que le reste des enfants, en manifestant plus de problèmes d’attachement, de comportements intériorisés et extériorisés et en faisant davantage l’objet de signalements pour agression sexuelle. À l’opposé, leurs parents semblent présenter moins de difficultés, présentant un levier d’intervention intéressant. Parce qu’elle permet de dresser un portrait représentatif des enfants avec CSP à l’aide d’information tirée de la pratique quotidienne d’intervenants, la principale force de l’étude réside dans sa validité écologique.

Les entreprises de métiers ancestraux sont les unités productives de type artisanal qui pratiquent des métiers appartenant à des époques historiques antérieures. Ce type d’unités, considéré le plus souvent comme une survivance du passé, se démarquait des autres types d’entreprises par son mode spécifique de production ainsi que par son champ d’action. Néanmoins, les entreprises de métiers ancestraux partagent avec les autres types d’entreprises une nécessité qui est devenue vitale dans le contexte actuel de la globalisation. Cette nécessité est l’innovation. 

Le présent papier a pour objectif de traiter des dynamiques de l’innovation dans le contexte des entreprises de métiers ancestraux. Ce traitement s’appuie sur les résultats d’une recherche récente à propos des entreprises tunisiennes qui font, depuis la fin du dernier siècle, l’objet d’une nouvelle communication. Trois dimensions de ces dynamiques nous intéressent plus particulièrement :  

1.      Les champs de l’innovation dans le contexte des entreprises de métiers ancestraux.  Innover en quoi ?

2.      Les déterminants de l’innovation dans le contexte des entreprises de métiers ancestraux. Les facteurs favorisant l’innovation ?

3.      Les impacts de l’innovation dans le contexte des entreprises de métiers ancestraux. Les apports de l’innovation ?

Le Québec est la seule province du Canada où la Loi de la protection de la jeunesse (LPJ) reconnaît la problématique des troubles de comportement comme motif de compromission. Aussi, plusieurs auteurs affirment que la majorité des adolescents pris en charge en vertu de la Loi sur le système de justice pénale pour adolescents (LSJPA) n’en sont pas à leur premier contact avec le système. Plusieurs caractéristiques personnelles, sociales et environnementales, présentes dès l’enfance peuvent contribuer au développement de la délinquance. Toutefois, les données disponibles à ce jour ne nous permettent pas de connaître la proportion d’enfants pris en charge par la protection de la jeunesse qui migrent dans les services judiciaires pour adolescents. Dans ce contexte, nous avons mené une étude auprès de 6 977 enfants dont la prise en charge initiale en protection de la jeunesse en raison de troubles de comportement s’est terminée entre 2005 et 2009. Nous avons étudié les variables liées au risque d’une incidence LSJPA suite à la fermeture de cette prise en charge. Au cours de cette communication, nous présenterons les résultats des analyses de régression de Cox. Le modèle de régression issu de ces analyses est significatif et comporte 13 variables. On y remarque entre autres que l’âge et le sexe sont les deux variables qui prédisent le plus fortement une incidence LSJPA dans les cinq années suivant la fermeture de la prise en charge initiale en protection de la jeunesse.

Malgré les progrès en matière d’égalité des droits, de reconnaissance des diversités et d’un souci d’inclusion des personnes marginalisées, la sexualité entre femmes demeure investie de préjugés. Les femmes ayant des relations sexuelles avec d’autres femmes (FARSAF) se voient constamment confrontées à des discours contradictoires, empreints d’idées reçues, héritées de l’Église catholique, des politiques morales et de la psychanalyse. Tantôt dépravées, idéalisées dans des dynamiques libertines, tantôt reléguées au domaine de l’affectivité intime sans potentiel érotique réel, ces femmes doivent naviguer au travers d’un contexte tendant vers la ré-invisibilisation de leurs attirances homoérotiques. À l’ère d’un déploiement technomédiatique, les représentations de la sexualité FARSAF restent largement confinées dans une sous-culture d’initiées. Les résultats préliminaires de l’enquête terrain seront présentés. Les données collectées par le biais d’entretiens semi-dirigés seront analysées grâce à une approche croisant la théorie des représentations sociales, le modèle des scripts sexuels et une perspective féministe intersectionnelle. L’auteur.e releva une série d’impacts, tant individuels que collectifs, face à la rareté des modèles et l’absence de transmission de scripts propres à la sexualité entre femmes. Par essais-erreurs, les participantes réussirent à coconstruire, avec leurs partenaires, un univers sexuel et sensuel unique, orienté sur un mode exploratoire des désirs mutuels.