Depuis 2015, la Loi sur les soins de fin de vie (Québec) permet l’aide médicale à mourir (AMM) aux personnes capables d’en formuler la demande et de fournir un consentement éclairé. En octobre 2024, l’élargissement de cette loi est entrée en vigueur et permet les demandes anticipées d’AMM : les personnes atteintes de troubles neurocognitifs majeurs (TNCM) comme l’Alzheimer peuvent ainsi obtenir l’AMM malgré la perte éventuelle de leur capacité à consentir.
La communication permettra de présenter les résultats d’un projet de recherche qui visait à alimenter les réflexions québécoises sur les enjeux des demandes anticipées d’AMM à partir de l’expérience des Pays-Bas, seul pays ayant déjà légalisé ce type de demandes. S’inscrivant dans un cadre théorique de l’éthique du care, le projet s’appuie sur une collecte de données aux Pays-Bas (analyse documentaire; entretiens avec informateurs clés) et au Québec (5 groupes discussion (focus groups) avec des médecins, des professionnels, des proches et des personnes atteintes; 3 cafés scientifiques grand public).
Les résultats mettent en lumière les enjeux anticipés par les professionnels sur le plan de l’évaluation des demandes, des relations avec les proches et de l’administration de l’AMM sur la base des demandes anticipées. Ils permettent aussi d’envisager les écueils entre ces discours professionnels et celui des proches et des personnes atteintes, construit autour des notions d’autodétermination et de dignité.