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Des enfants sont couramment utilisés comme soldats dans plusieurs conflits armés à travers le monde. Ils sont non seulement exposés à des violences extrêmes, mais ils sont aussi des acteurs de cette violence, en tuant et en violant. Cependant, des entrevues effectuées auprès de 22 ex-enfants soldats en République démocratique du Congo montrent qu’au moment des combats ceux-ci ne semblent pas particulièrement effrayés et ne présentent pas par la suite des manifestations d’un état de stress post-traumatique. Un élément spécifique semble jouer un rôle protecteur considérable dans l’évitement d’un trauma chez ces enfants: la perception de l’arme comme objet de toute-puissance et l’identification à celle-ci. L’arme a une fonction protectrice certes parce qu’elle permet réellement à l’enfant de se défendre lors des combats, mais également parce qu’elle joue un rôle au niveau identitaire. Dans ce sens, la protection accordée par l’arme n’est pas seulement physique, mais aussi psychique. Cela permet donc à l’enfant d’acquérir une identité marquée par la toute-puissance et de commettre les actes qui s’y relient. En devenant un militaire et en se sentant protégés de tous dangers, les enfants soldats sont en quelque sorte protégés de l’angoisse de mort et de ce fait d’un risque de traumatisme désorganisant. Ils parviennent par le fait même à commettre des actes d’une grande violence qui dépassent souvent ceux perpétrés par les adultes. C’est ce que cette présentation propose d’examiner

Depuis plusieurs années, les rapports de l'Enquêteur correctionnel et du Protecteur du citoyen démontrent les lacunes du système carcéral dans sa prise en charge des femmes détenues. Bien qu'elles représentent un petit nombre des personnes incarcérées, les détenues vivent de nombreuses problématiques spécifiques (services de santé, conditions d’incarcération, traitement, délocalisation), faisant échos aux plaintes enregistrées. D’après le Règlement d’application de la LSC du Québec, toute personne prévenue ou incarcérée peut compléter un formulaire de plainte si son motif est jugé sérieux et fondé. Au-delà des situations d'injustice, peu d'intérêt criminologique a été porté au processus de plainte en lui-même et à la clientèle féminine spécifique. Selon la perspective de la justice procédurale, la présente étude permet d'explorer la façon dont les femmes incarcérées au Québec défendent et usent de leurs droits en situation d’injustice et d'observer la qualité d’accès et la mobilisation des procédures de plaintes. L’échantillon comprend des femmes ayant déjà été admises en établissement carcéral ainsi que des professionnelles travaillant auprès de cette clientèle. Les principaux résultats suggèrent que les femmes détenues vivent une multitudes d'injustices et sont très peu informées de leurs droits. Le processus de plaintes et de griefs est lui aussi peu compris par les détenues qui sont souvent dissuadées, tant par les codétenues que le personnel, de continuer les procédures.

La région de Québec fait face à une forte demande de main-d'oeuvre dans le secteur des technologies de l'information et de la communication (TIC). Le recrutement à l'international et l'attraction de travailleurs immigrants deviennent donc des enjeux cruciaux pour le secteur et pour les employeurs. La littérature souligne que la plupart des immigrants au Québec rencontrent de nombreuses barrières à leur intégration socioprofessionnelle, sur les plans entre autres individuel, linguistique, culturel et institutionnel. Pourtant, certains immigrants s'intègrent et réussissent leur projet d'immigration.

Quels sont les facteurs favorables à la réussite de leur intégration socioprofessionnelle et comment ces immigrants optimisent-ils l'usage de leurs ressources individuelles et sociales à cette fin? 

Suivant une démarche longitudinale et qualitative, nous sommes à mener une enquête sur divers aspects relatiifs à l'intégration: parcours migratoire, représentations et aspirations motivant la migration, acquis professionnels, stratégies d’intégration à la société d’accueil et au marché du travail en TIC. La communication vise à dresser un bilan à mi-parcours sur ces aspects, tout en incorporant à notre analyse la particularité du marché de l'emploi en TIC dans la région de Québec.

Problématique: La littérature actuelle laisse peu de place à la voix des aînés qui subissent de la maltraitance (MT). Cet exposé vise à  dévoiler le cadre conceptuel utilisé pour donner la voix aux personnes aînées (PA) dans le cadre d’une étude phénoménologique.

Méthodologie: Recension systématique des écrits anglophones et francophones (2011-2016) sur les freins et leviers à la demande d’aide en contexte de MT (14 banques de données). Étapes : mots-clés anglophones et francophones; critères d’inclusion et d’exclusion; inventaire des articles dans les banques de données; lecture des résumés avec processus de validation inter-juge et analyse des articles retenus (n = 29).

Résultats: Le cadre conceptuel comprend un temps phénoménologique (situation quotidienne de MT, élément déclencheur permettant une prise de conscience, moment d’après et moment de l’entrevue), un parcours émotionnel, le changement de statut de l’aîné dans ce processus temporel. Il intègre le parcours de vie, les facteurs de vulnérabilité, de protection et de risque.

Discussion/conclusion: Ce cadre sera mis à l’épreuve du terrain. Les données seront analysées de façon globale considérant que ce sont des expériences vécues de façon individuelle et décrites de façon rigoureuse, ce qui permettra une compréhension profonde de l’expérience de MT (O’Reilly, 2013). Différentes relations seront analysées : temporelle, de confiance, de dépendance/interdépendance avec le protagoniste et/ou les relations de proximité.

L’attachement amoureux est l’un des principaux facteurs associés à la perpétration de violence dans les relations amoureuses à l’adolescence, mais son influence sur les comportements de contrôle (c.-à-d., exercer un pouvoir sur les pensées, sentiments ou comportements de son partenaire) est encore sous-étudiée. L’attachement est une des bases sur lesquelles se développent les compétences relationnelles, qui, en retour, permettent l’établissement de relations adaptées. Ainsi, les compétences relationnelles pourraient influencer l’utilisation de contrôle chez les adolescents ayant des insécurités d’attachement en relation. Cette étude vise à examiner le rôle des compétences relationnelles dans la relation entre l’attachement amoureux (anxieux et évitant) et la perpétration de contrôle dans les relations amoureuses à l’adolescence. Au total, 176 adolescents en couple (Mâge=17,21 ans, ÉT=1,22) ont rempli un questionnaire en ligne. Des analyses achéminatoires révèlent que le lien direct positif entre l’attachement amoureux et la perpétration de contrôle est partiellement expliqué par les compétences relationnelles. Cette étude permet de mieux comprendre les mécanismes associés à l’attachement amoureux et la perpétration de contrôle et ainsi contribuer à la prévention de la violence dans les relations amoureuses à l’adolescence.

Depuis 2006, l’organisme communautaire GROSAME dispense des services de visites à domicile ainsi que des formations de compétences parentales, afin d’offrir soutien et accompagnement aux nouvelles mères de la ville de Grand-Goâve en Haïti. Dans le but de favoriser l’autonomisation de ces dernières, des ateliers leur permettant d’apprendre à broder des nappes ont récemment été ajoutés aux services déjà offerts par l’organisme. Afin d’en mesurer la portée, les objectifs de la présente étude étaient de décrire 1) ce que représentent les ateliers de broderie pour les jeunes femmes qui y participent ainsi que 2) l’impact qu’ils ont sur leur vie, en lien avec leur rôle de nouvelles mères. Selon un modèle de recherche-action qualitative, nous avons effectué une étude de cas ainsi que 2 entretiens de groupe (5 participantes chacun) avec des utilisatrices de ce service. Une analyse thématique des données a notamment démontré que la participation aux ateliers de broderie menait à une augmentation de l’estime de soi chez les nouvelles mères ainsi qu’à une bonification du lien mère-enfant. Parallèlement, il y aurait une diminution du stress et des pensées négatives chez les participantes et, par extension, de la violence perpétrée à l’égard de leur enfant. Notre discussion permettra d’aborder combien l’empowerment en contexte de développement humanitaire se déploie à différents niveaux: de l’aide étrangère au processus individuel, en passant par des initiatives locales de la communauté.

Depuis quelques années, le développement minier en Nouvelle-Calédonie a amené des étudiants néo-calédoniens à séjourner au Québec et des travailleurs québécois à séjourner en Nouvelle-Calédonie. Cette communication portera sur les résultats d’analyse d’un projet de recherche et de création qui vise à saisir comment se ressent l’appartenance à un territoire et à une communauté chez les Néo-Calédoniens et les Québécois ayant vécu une expérience de mobilité entre ces deux territoires. Elle présentera comment se vit la notion d’« autochtonie » dans ces deux contextes où la construction d’une identité collective territorialisée et nationale et le « vivre ensemble » se heurtent à des « legs coloniaux » et à la fragmentation sociale entre des peuples reconnus comme « autochtones » et des sociétés allochtones, issues de plus anciennes ou de plus récentes vagues d’immigration. Mon projet de recherche et de création mobilise le médium vidéo et la création artistique afin d’explorer les processus complexes de construction identitaires collectifs et individuels dans ces deux contextes. Il apporte donc une perspective novatrice dans le champ des sciences sociales dans la mesure où il utilise une méthodologie créative et repose sur un dialogue entre art et anthropologie. Ma présentation des résultats de recherche reposera en partie sur des extraits vidéos tirés de l’installation vidéo qui accompagnera mon mémoire.

Les relations interpersonnelles (RI) occupent un rôle essentiel dans le développement des jeunes (Laursen & Bukowski, 1997). Dans le passage vers l’âge adulte, le partenaire amoureux remplace les amis comme première figure d’attachement et de soutien (Markiewicz et al., 2006). Toutefois, peu d’études s’intéressent à la qualité des amitiés chez les jeunes célibataires lors de ce passage. La présente étude vise à combler ce manque et répond à 3 objectifs: 1) observer l’évolution, à 16, 18, 20 et 22 ans, de la qualité de la RI avec le meilleur ami en fonction du statut amoureux (en couple vs célibataire), 2) parmi les jeunes en couple, évaluer le lien entre la qualité de leur relation amoureuse (RA) et la qualité de leur amitié et 3) étudier l’effet du genre sur ces liens. Les données analysées proviennent d'une étude longitudinale amorcée en 2001 auprès de 390 élèves de 6e année sous forme d'évaluations annuelles de leur développement social et affectif, incluant la qualité de leur RI (intimité et conflits). Des résultats préliminaires montrent que les filles rapportent avoir plus d’intimité avec leur ami que les garçons. Entre 16 et 22 ans, 84,9% des participants ont eu au moins une RA. À 16 ans, les jeunes en couple perçoivent une plus grande intimité avec leur ami que les célibataires et ce lien est plus fort chez les garçons. Aucun lien ne ressort aux autres temps. Ainsi, le statut amoureux ne semble pas lié à la qualité des amitiés dans le passage vers l’âge adulte.

La vestibulodynie provoquée (VP) a des conséquences négatives pour les couples qui en sont atteints. La VP est souvent ignorée et non diagnostiquée. Plusieurs femmes atteintes de VP et leurs partenaires peuvent ressentir un sentiment d’injustice pour cette raison et par leur incapacité à vivre une vie sexuelle normale. Bien que le sentiment d’injustice soit associé à des conséquences importantes pour les individus souffrant de douleurs chroniques, aucune étude n’a étudié quantitativement le sentiment d’injustice lié à la VP. Le but de l’étude a été d’examiner via des questionnaires autorapportés les associations entre le sentiment d’injustice et la douleur, la satisfaction et la détresse sexuelle et la dépression auprès de 50 femmes diagnostiquées avec la VP et leurs partenaires. Selon des modèles d'interdépendance acteur-partenaire, les résultats ont montré qu’un sentiment d’injustice élevé chez les femmes et chez leurs partenaires est associé à plus de détresse sexuelle et de dépression chez ceux-ci. Aussi, un sentiment d’injustice élevé chez le partenaire a été associé à moins de satisfaction sexuelle chez celui-ci. Le sentiment d’injustice n’a pas été associé à l’intensité de la douleur des femmes. Bref, le sentiment d’injustice aurait des conséquences négatives sur la sexualité du couple et au niveau psychologique. Au plan clinique, cibler le sentiment d’injustice pourrait améliorer les interventions psychologiques pour les femmes avec la VP et leurs partenaires.

Nous faisons état d’une enquête de terrain au sujet de la conscience nationale de jeunes cégépiens francophones. Des jeunes, on dit souvent d’eux qu’ils sont « citoyens du monde », rêvant d’un monde sans frontières, loin du nationalisme. Mais qu’en est-il vraiment? Qu’est-ce qui forme leur conscience nationale? En ayant distribué 153 questionnaires qui interrogent la conscience nationale des répondants, nous nous sommes rendus dans six régions différentes du Québec : Capitale-Nationale, Saguenay-Lac-Saint-Jean, Outaouais, Montérégie, Montréal et Estrie. L’analyse des questionnaires démontre que partout au Québec, les jeunes se font une représentation positive du Québec et qu’ils sont fiers d’y appartenir. Une vaste majorité caractérise le Québec actuel comme une province, plutôt que comme une nation, une société distincte ou un État. Pour l’avenir, plusieurs d’entre eux affirment leur crainte de voir la culture et l’identité québécoise s’effacer au profit de l’anglicisation et d’une société toujours davantage multiculturelle. Plusieurs jeunes répondants affirment également croire que le Québec deviendra prochainement un pays indépendant.

Notre enquête contribue à l'avancement des connaissances sur la société québécoise. Elle nous permet de mieux comprendre le fil conducteur de l'histoire du Québec et la volonté collective des Québécois qui traverse le temps long. Notre recherche s'inscrit en phase avec les préoccupations de Fernand Dumont et de Jacques Beauchemin.

Consommer de la drogue ou de l’alcool influence le parcours judiciaire pénal. Ces substances psychoactives y sont considérées comme des éléments criminogènes d’importance contre lesquels une intervention est nécessaire. Certains auteurs y voient une forme d’étiquetage qui assure le contrôle judiciaire, qui favorise le contrôle social de certains groupes (Moore, 2008; Devresse, 2006). Cette étiquette est parfois souhaitée par les acteurs du système, comme c’est le cas devant les tribunaux spécialisés (drug courts) où la consommation sert de fer de lance à l’intervention thérapeutique. Toutefois, je crois que cette étiquette imprègne aussi toute la procédure devant les tribunaux réguliers, même dans des endroits inattendus où le contrôle judiciaire s’exprime insidieusement. La procédure pénale, a priori neutre, n’est pas un élément unifié et répond à différentes logiques dans les contraintes et complexités du système. Dans cette présentation, je m’intéresserai à un aspect de la procédure pénale en lien avec l’étiquette de consommateur afin d’illustrer sa complexité et de démontrer comment elle contribue à contrôler certains groupes : lesordonnances d’interdiction de consommer  de l’alcoolqui peuvent être émises l’arrestation à la peine. J’examinerai les mécanismes liés à ces ordonnances, la jurisprudence et les conséquences sur certains groupes marginalisés comme les autochtones.

Selon le bilan de la SAAQ (2012), les jeunes de 15 à 24 ans sont le groupe d’âge le plus touché par les accidents de la route. En complément des diverses interventions actuelles visant à réduire ce taux d'accidents, l’étude présente s'interroge sur les relations entre deux variables pouvant influencer le style de conduite des jeunes, soit leur niveau d’anxiété et la qualité de leurs relations avec leurs parents.

L’échantillon comprend 260 jeunes adultes âgés de 18 à 25 ans ainsi que 137 parents de jeunes conducteurs, âgés de 35 à 67 ans. Tous les participants possèdent un permis de conduire depuis au moins un an. Les participants ont passé le questionnaire ASTA (Anxiété Situationnelle et Trait d’Anxiété, version TA) comprenant 20 questions allant de 1 (presque jamais) à 4 (presque toujours) ainsi que le questionnaire « Communication parent-jeune adulte » comprenant 10 questions sur la communication à propos de la conduite automobile. Les choix de réponses vont de 1 (très en désaccord) à 5 (très d’accord).

Selon l'hypothèse, les jeunes adultes plus anxieux devraient avoir une moins bonne communication avec leurs parents concernant la conduite automobile. C’est ce que démontrent les résultats (t=-4.441, p=0.001).

Ces résultats suggèrent qu’il serait pertinent de développer de nouvelles formes d’intervention qui impliquent aussi les parents des jeunes conducteurs.

Le décrochage scolaire est un enjeu au Québec qui reflète, entre autres, le manque de motivation des jeunes pour l’école (Bélanger et Ratelle, 2020). La passion pour une activité parascolaire pourrait toutefois contribuer à la motivation et au fonctionnement scolaires. La passion « harmonieuse » s’intègre au quotidien sans interférer avec les autres sphères de vie. À l’inverse, une activité pratiquée avec une passion « obsessive » contrôle la vie de l’individu. Seule la première est associée au bien-être, mais les deux types de passion sont reliés à la performance en divers domaines (Vallerand, 2015). Or, la passion a rarement été étudiée en lien avec le fonctionnement scolaire à l’adolescence. Cette étude examine le rôle d’une passion pour une activité parascolaire dans le fonctionnement scolaire au secondaire. 185 adolescents (124 filles; M = 17,21 ans) de 5e secondaire dans des écoles en banlieue de Montréal ont rempli un questionnaire en ligne, incluant l’échelle de passion (Vallerand et al., 2003), l’échelle de motivation en éducation (Vallerand et al., 1989), et la trousse de dépistage des décrocheurs potentiels (Janosz et al., 2007). Le rendement a été mesuré à l’aide des bulletins. Une analyse acheminatoire (logiciel R) montre, entre autres, un lien significatif entre la passion harmonieuse et les intentions de décrocher (β = -,22, p = ,012). Cette étude suggère d’encourager les jeunes à développer des passions de manière intégrée et diversifiée.

Introduction

Le trouble du spectre de l’autisme (TSA) se caractérise par une atteinte de la communication sociale et des comportements ou intérêt restreints. L’association américaine de psychiatrie propose une cotation selon le niveau de sévérité du trouble. Le TSA connaît une croissance depuis plusieurs années et sa prévalence est présentement estimée à 1 % ce qui en fait une préoccupation actuelle importante. Ce trouble a des répercussions sur la famille qui doit soutenir et encadrer le jeune, et ce, à un âge précoce jusqu’à l’âge adulte.

Méthode

Participants : 11 parents d’enfants présentant un TSA de 5 à 26 ans pour le volet qualitatif et 41 parents d’enfants ayant un TSA de 3 à 41 ans pour le volet quantitatif.

Instrument : entretien semi-structuré et questionnaire.

Analyse : Analyse qualitative (analyse thématique) et quantitative (fréquence et moyenne).

Résultats

Les résultats permettent de préciser la tendance des familles à recevoir de la visite, à aller en visite, à faire des sorties, à prendre des vacances et à utiliser les services de répit. L’analyse des résultats tient compte du niveau de sévérité du TSA.

Conclusion

Cette étude permet une meilleure compréhension du vécu familial associé au TSA. 

Un sondage réalisé en 2017 en Moldavie (ex-URSS) sur un échantillon représentatif de 1100 répondants met en évidence un paradoxe apparent. D’une part, la plupart des répondants perçoivent une distance sociale considérable vis-à-vis des sans-abri (seulement 20% accepteraient des personnes sans-abri à proximité de leur domicile). En revanche, plus de 80% des répondants accepteraient d’aider ces personnes (avec argent, nourriture ou logement). Les résultats d’une vaste enquête multi-méthode visent à mieux comprendre ce paradoxe. Le dépouillement des données de ce sondage d’opinion a été complété avec l’analyse thématique d’un corpus de 50 articles de presse (2010-2017) sur le sans-abrisme, par une analyse statistique descriptive des fiches biographiques de 810 personnes admises dans le Centre d’hébergement de Chisinau (Moldavie) et l’analyse d’entretiens approfondis avec 70 personnes sans abri et sous risque de sans-abrisme et 20 professionnels. Selon nos résultats, la contradiction observée provient de l’existence de normes sociales multiples relatives aux personnes sans abri. D’une part, il est considéré socialement acceptable d’aider les nécessiteux. De l’autre part, ces personnes sont généralement considérées comme indésirables dans l’espace public urbain. Cette attitude binaire envers les personnes sans abri est analogue aux politiques et aux services destinés aux itinérants et autres catégories de personnes marginalisées, aujourd'hui et par le passé.

Les intervenants en déficience intellectuelle (DI) effectuent un travail exigeant sur les plans psychologique et émotionnel. Plusieurs sont exposés régulièrement à des comportements difficiles (CD) de la part des personnes qu’ils accompagnent comme l’agression physique, la destruction de biens ou les comportements sexuels inadéquats (Emerson et al., 2011). Cette exposition peut induire plusieurs impacts délétères chez ces intervenants tels que le stress, l’épuisement cognitif et émotionnel ou la crainte pour sa sécurité et celle d’autrui (Otis et Maheux, 2021). Le but de cette étude est de mieux comprendre et documenter le vécu et les moyens utilisés par les intervenants pour composer avec l’exposition aux CD. Pour ce faire, 120 intervenants québécois ont rempli un questionnaire comprenant des questions ouvertes sur une plateforme sécurisée en ligne. Une analyse de contenu (Van der Maren, 2014) a mis en lumière différentes catégories, notamment les impacts des CD sur les équipes de travail, les besoins tels que rapportés par les intervenants, les ressources de soutien disponibles dans le milieu de travail ou dans la vie personnelle, de même que les stratégies personnelles utilisées pour faire face à l’exposition. Ces résultats permettent de cibler les meilleures stratégies pour assurer un bien-être des intervenants en DI et un service plus optimal auprès de ces clientèles. Les implications cliniques et théoriques seront discutées. 

Pour mettre en place une ville inclusive, il faut s'assurer d'adapter l'environnement physique, mais également l’environnement humain. En effet, les personnes ayant un trouble de la communication nécessitent que les interlocuteurs qu’ils rencontrent dans la communauté ajustent leur communication, sans quoi elles expérimentent des échanges difficiles ce qui peut les amener à éviter les lieux publics (Howe, Worrall et Hickson, 2004). L’objectif de cette présentation est de décrire le développement d’une formation visant à faciliter les échanges entre les personnes ayant un trouble de la communication et les chauffeurs du transport adapté de la Société de transport de Montréal. Pour ce faire, une approche de recherche-développement (Harvey et Loiselle, 2009) a été utilisée. Une formation de 6 heures avec une approche participative a été développée puis offerte à 5 chauffeurs. Des stratégies pédagogiques tels que la discussion, les jeux rôles ainsi que l’analyse de vignettes vidéo ont permis de reconnaître l’expertise des chauffeurs et de leur enseigner des stratégies de communication pour mieux accueillir les usagers avec un trouble de la communication. La formation telle que celle développée dans le cadre de ce projet favorise la transformation de la ville en communauté plus accessible pour les personnes ayant un trouble de la communication.

 

Certains aliments seraient considérés plus masculins que d'autres, comme la viande. Il s'agit de questionner ce qu'est la masculinité et la féminité, qui se construisent en lien avec la domination masculine. Il s'agit aussi les différentes responsabilités genrées autour des repas. Le genre est en effet performé au sens de Butler en ce qui regarde l'alimentation. Pour penser que la viande aurait un genre, il importe également de se pencher sur la question du le véganisme.

L'originalité de cette recherche est motivée par le fait qu'« un vide théorique caractérise le croisement des champs du genre et de l'alimentation dans le monde francophone » (Fournier et al., 2015 : 19). De plus, les études croisant les études féministes et la littérature sur la sociologie de l'alimentation sont relativement récentes, démontrant que ce champ mérite d'être davantage exploré et étudié.

La question de recherche est la suivante : Quels sont les impacts d'une alimentation végane sur les codes de la masculinité ?

L'étude est basée sur des entretiens semi-dirigés avec 10 hommes cisgenres, 3 femmes cisgenre, une femme trans et une personne non-binaire vivant au Québec et étant véganes. Cette recherche a pour but de comprendre comment les masculinités et leurs caractères construits se négocient à travers l'alimentation. Les hommes véganes sont souvent perçus comme féminins, car le manque de compassion envers les animaux ainsi que la consommation de viande sont associés à une masculinité hégémonique. 

Totalisant 38% des signalements retenus par la Protection de la Jeunesse, la négligence est la forme de mauvais traitements la plus répandue chez les enfants de 0 à 12 ans au Québec. Si elle met en cause la relation parent-enfant, elle traduit également une incapacité du système social à soutenir les parents dans leurs rôles parentaux (Lacharité, Ethier, & Nolin, 2006), soit parce que les parents sont isolés socialement (Belsky, 1993), soit parce que leur réseau social est défaillant (Coohey, 2007 ; Roditti, 2005).

Souhaitant participer à l’amélioration de la compréhension du vécu de ces parents, nous proposons d’examiner les réseaux de soutien de 90 parents québécois bénéficiant du programme en négligence PAPFC². Les données recueillies à l’aide de la grille de soutien social développée pour la trousse Moi, comme parent… (Lavigueur, 2008) indiquent que les parents ne sont pas isolés (i.e. réseaux stables de 9,6 membres en moyenne, contacts fréquents), mais que les relations avec certains membres significatifs (e.g. mères) s’avèrent problématiques. En outre, le réseau dans son ensemble est particulièrement déficient quand il est question de soutien informatif et normatif, et de soutien de l’estime de soi, indispensables à la construction du rôle parental.

Les bénéfices pratiques à tirer de ces résultats qui appuient l’importance d’intégrer l’ensemble du réseau social dans les programmes en négligence, seront discutés en conclusion.

Depuis quelques années, nous avons vu les médias prêter assistance à des personnes qui n’ont pas obtenu la protection du Canada et qui allaient être déportées (voir Truchon et Saillant,  2009). Quel est le sens de l’instrumentalisation de cette médiatisation sur les représentations du « réfugié » dans l’imaginaire collectif? Quelles en sont les conséquences éthiques et politiques pour les réfugiés et pour les organismes qui défendent les droits des migrants? Dans le cadre de cette communication, nous allons partager les résultats de nos observations et de nos entrevues faites avec des activistes et avec des demandeurs d’asile qui ont fui leur pays en raison de la persécution liée à leur orientation sexuelle. Nos résultats s’appuient aussi sur une analyse de la presse communautaire gaie et des grands quotidiens. A l’inverse du discours axé principalement sur la stratégie politique (Flecker, 2011), ou sur celui d’une reconstruction humanisée du soi (voir Esses, et al, 2008), nous constatons que ces migrants hésitent à se visibiliser dans l’espace médiatique pour protéger leurs proches et pour suivre les conseils de leurs avocats. Les organismes de soutien des minorités sexuelles réfugiées avec lesquelles nous avons travaillé à Montréal et à Toronto hésitent aussi à s’inscrire dans le temps court du battage médiatique qui cristallise les représentations racistes et victimaires de ces réfugiés venus principalement des pays du sud.



Bien que la question linguistique soit au centre des valeurs québécoises, les immigrants allophones, en nombre inférieur aux immigrants maîtrisant le français à leur arrivée, sont sous-représentés dans les recherches faites sur l’immigration au Québec. Notre enquête s'intéresse au cheminement des étudiants allophones ayant terminé des études de francisation sur l'ïle de Montréal afin de dresser un portrait le plus exhaustif possible de leur intégration à la société d'accueil. Nous nous intéressons aux difficultés rencontrées ainsi qu'à leur stratégie d'intégration en emploi et à la société québécoise au cours des huit mois suivant la fin de leurs études en francisation. Ces données permettront aux institutions de niveau collégial qui dispensent des cours de francisation de mieux outiller la clientèle immigrante afin de faciliter prioritairement leur intégration en emploi, mais également leur intégration sociale, civique et culturelle. Au cours de l’année 2011, nous avons fait remplir le questionnaire 1 aux étudiants finissants (1 506 répondants) des 7 cégeps de l’île de Montréal et d’une Commission scolaire offrant la formation en francisation, afin de nous permettre de faire un portrait statistique de ces derniers.  Par la suite, 148 répondants sur les 264 répondants de la première cohorte ont rempli celui-ci.  Parmi les 148 répondants, nous avons réalisé 10 entrevues individuelles pour obtenir des données qualitatives. 

Peu d’études se penchent sur l’insertion professionnelle d’auditeurs externes novices en cabinet comptable, malgré les enjeux actuels de recrutement et de rétention (OCPAQ, 2023). Certains écrits évoquent les défis rencontrés par les auditeurs externes novices, comme un référentiel de savoirs inadéquat pour surmonter certaines difficultés, un écart perçu entre leurs attentes du métier et la réalité et des conflits entre les valeurs véhiculées en formation initiale et les actes réels dont ils sont témoins en pratique.

L’objectif de notre étude est de documenter, à l’aide du cadre du cours de vie relatif à un projet (Theureau, 2006), le parcours d’insertion professionnelle de quatre auditeurs. Pour y arriver, 27 entretiens de remise en situation ont été réalisés. Nos résultats préliminaires mettront en lumière les situations types vécues par quatre auditrices externes novices, incluant leurs facettes cognitive (référentiel de savoirs préexistant, apprentissages situés) et émotionnelle (préoccupations, attentes). Des éléments extrinsèques et contextuels compléteront le vécu subjectif de ces participantes.

En plus de documenter empiriquement le vécu d’auditrices novices en utilisant un cadre théorique jamais utilisé dans les recherches en comptabilité, notre étude permettra de formuler des pistes de solution concernant la formation initiale et le milieu de travail des cabinets comptables, dans le but de faciliter cette période charnière qu’est l’insertion professionnelle.

L’évaluation vise à porter un jugement sur la qualité d'un programme, d'un service ou d'une politique pour alimenter la prise de décisions par différentes méthodes en sciences sociales. Au Québec, il existe un peu plus de 8000 organismes communautaires (OCs), intervenant dans une pluralité de champs d’activités comme l'environnement, la sécurité alimentaire et les violences faites aux femmes. Cette communication a pour objectif de présenter une adaptation qualitative de « l’Organizational Evaluation Capacity Self-Assessment Instrument » (OEC-SA) aux réalités du milieu communautaire québécois en évaluation. L’OEC-SA est un instrument de mesure validée par les pairs qui vise à identifier les forces et les limites entourant les capacités d'une organisation à produire des évaluations de qualité et à utiliser subséquemment les résultats pour améliorer les pratiques et activités. D’abord, son historique et son cadre conceptuel seront présentés. Ensuite, son processus d’adaptation aux réalités du milieu communautaire québécois en évaluation, s’appuyant notamment sur une recherche documentaire structurée (n=21 publications) et plusieurs entretiens semi-dirigés avec des experts et acteurs communautaires (n=8), sera décrit. Enfin, les implications pratiques de l’adaptation de l’instrument sur le renforcement des capacités en évaluation des OCs seront discutées.

La population montréalaise du XIXe siècle, qui augmente à un rythme soutenu, se double d’une croissance tout aussi exceptionnelle du nombre d’animaux qui les accompagne pour travailler ou les nourrir. La contiguïté des milieux de vie que partagent les citadins et leurs bêtes atteint un niveau sans précédent dans l’histoire de la ville. Dans cette communication, j’identifierai, d’une part, quelles sont les préoccupations administratives que soulève cette présence massive des animaux dans l’environnement urbain en décrivant l’appareil règlementaire qui a été édifié entre 1840 et 1874 pour les encadrer. D’autre part, il s’agira de comprendre pourquoi parmi toutes les bêtes que l’on retrouve à Montréal durant cette période, une interdiction pèsera seulement sur le cochon. Pour y arriver, je vais suivre un groupe d’hygiénistes dans leurs efforts pour convaincre les dirigeants municipaux que tous les animaux dans l’agglomération sont un risque pour la santé publique et que le cochon en particulier, étant donné son comportement et son régime, en crée deux supplémentaires. Ainsi, ce groupe le soupçonnera de faire augmenter les taux de mortalité dans la ville, un problème urgent auquel le conseil cherche des solutions. Le compte rendu de leurs arguments va montrer comment les éleveurs urbains de l’époque assurent leur autonomie alimentaire à l’aide de techniques agricoles que l’on appellerait aujourd’hui circulaires et alternatives.

La mobilisation des familles dans les services psychosociaux représente un défi important. Plusieurs modèles recensent les difficultés liées au recrutement, à l’inscription et à la participation des familles. Une analyse des besoins a été réalisée afin de connaître l’écart entre les services offerts et les besoins réels de la population vivant sur un territoire ciblé. Un questionnaire a été rempli par 204 parents. Un groupe de discussion a été effectué auprès de 15 partenaires, 5 enfants et 3 intervenants. 3 partenaires et une mère ont participé à une entrevue individuelle. Plusieurs besoins essentiels ont été soulignés, dont l’accès à des services spécialisés, l’accès à l’information quant aux ressources offertes ainsi que le développement des habiletés sociales, motrices et langagières des enfants. Les activités familiales axées sur le développement de l’enfant et les ateliers parent-enfant suscitent un intérêt marqué chez les familles. Il est constaté que l’accès aux activités et services disponibles est plus restreint dans un secteur spécifique, mettant en lumière la diversité des quartiers en matière de services offerts. Les critères encourageant la participation des familles sont la gratuité et la proximité des activités. En prenant conscience du profil des familles et de leurs facteurs de risque et de protection, les intervenants, les gestionnaires et les différents partenaires pourront mieux orienter leurs services en lien avec les besoins soulevés par la communauté.