Cette communication rend compte des résultats préliminaires de ma recherche de doctorat en anthropologie, qui porte sur les expériences des personnes impliquées dans une union transnationale au Québec. Dans cette présentation, je vais me concentrer sur le vécu des personnes qui parrainent, souvent négligées dans les recherches concernant le parrainage conjugal.
La procédure de parrainage octroie à la personne qui parraine la responsabilité de subvenir aux besoins essentiels de la ou des personnes parrainées, via le contrat d’engagement auprès du gouvernement du Québec.
Au cours de ma recherche, j’ai recueilli plus d’une vingtaine de récits de vie de personnes qui ont parrainé un conjoint ou une conjointe (hommes et femmes) au Québec. Ils se déploient autour de trois moments distincts : celui qui précède le parrainage ; la période pendant laquelle ont cours toutes les démarches et l’« après », c’est-à-dire tout ce qui suit cette installation.
Mes résultats préliminaires démontrent que les pouvoirs et responsabilités conférés aux personnes qui parrainent peuvent introduire un déséquilibre dans le couple. Leurs expériences sont conditionnées par le genre, l’orientation sexuelle, l’âge, les ressources financières et le statut migratoire préalable, entre autres. Leurs témoignages démontrent que malgré les difficultés, elles sont capables de mener des négociations complexes dans le but d’atteindre leur objectif : se réunir avec leur conjoint ou conjointe en contexte québécois.