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Le modèle théorique de Patterson et Capaldi (1990) propose que les problèmes de comportement extériorisés (PCE) chez les enfants conduisent à une exposition aux échecs sociaux (hostilité parentale, victimisation par les pairs, conflit avec l’enseignant) et aux difficultés scolaires qui, à leur tour, augmentent le risque de dépression. Ce modèle n’a toutefois été testé qu’auprès de garçons de milieu à risque et n’ayant pas nécessairement de PCE. Cette étude propose 1- d’établir la contribution des échecs sociaux et scolaires aux symptômes dépressifs 3 ans plus tard chez des enfants ayant des PCE à l’entrée dans l’étude (T0) et 2- de déterminer l’effet modérateur du genre. L’échantillon comprend 281 enfants recrutés parmi ceux suivis au début du primaire pour des PCE et ayant des problèmes de niveau clinique. Mesures. PCE et symptômes dépressifs : échelles DSM (Achenbach et Rescorla; 2001); hostilité parentale : PARQ (Rohner 1991); victimisation: DIAS inversées (Bjorkqvist et al., 1992); conflit avec enseignant (Pianta 2001); difficultés scolaires (DuPaul et al., 1991). Les résultats de la régression hiérarchique linéaire montrent qu’au-delà des symptômes dépressifs et de l’âge au T0, seules les difficultés scolaires prédisent une hausse du score dépressif 3 ans plus tard.  Ce lien n’est pas modéré par le sexe. Ces résultats suggèrent d’accorder une importance à la réussite scolaire des garçons et des filles qui ont des PCE pour prévenir l’augmentation des symptômes dépressifs.

Différents enjeux entourent l’intervention auprès des personnes ayant un trouble lié à l’usage d’une substance psychoactive (TUS) en traitement sous contraintes judiciaires. Ce contexte coercitif de traitement a une influence notable sur la motivation ainsi que sur l’alliance thérapeutique (AT). Les recherches démontrent que l’AT serait une des plus importantes variables prédictives des résultats d’un traitement pour le TUS et de la rétention en traitement. Néanmoins, il est reconnu que ces personnes sous contraintes légales présentent davantage de motivations externes, sont moins engagées et plus résistantes au traitement. Considérant ces caractéristiques, le contexte de contraintes ainsi que la nature punitive du système judiciaire, il faut se demander si une telle alliance peut se développer. Comme peu de traitements pour le TUS sont offerts spécifiquement à cette clientèle, il importe d’enrichir les connaissances afin d’améliorer la pratique. Cette recherche, réalisée dans le cadre d’un mémoire, vise à documenter qualitativement les motivations de ces personnes à intégrer un traitement ainsi qu’à comprendre les facteurs qui contribuent à l’AT. Des entrevues ont été menées auprès d’hommes en traitement sous mesures judiciaires dans différentes ressources d’hébergement en toxicomanie. Les résultats détaillent plusieurs attitudes et comportements des intervenants contribuant à l’AT et soulignent la présence de plusieurs motivations internalisées chez les contrevenants.

Au sortir de près de deux décennies de guerre, le Cambodge vit de profondes transformations sociales. Sur le plan artistique, les conséquences de l’ère khmère rouge sont encore tangibles sachant qu’environ 90 % des artistes y ont péri. Depuis les années 2000, une nouvelle génération d’artistes née après cette période bénéficie de l’ouverture grandissante du pays et se taille peu à peu une place sur les scènes artistiques locale et internationale. Cette génération est porteuse de changements dans les pratiques artistiques et dans la conception de ce qu’est l’artiste. Un regard sur la communauté artistique de Battambang, deuxième ville en importance au Cambodge, est nécessaire, car celle-ci se présente progressivement comme un pôle artistique nouveau.

Seront présentés les résultats préliminaires de mon terrain de maîtrise réalisé à Battambang en 2012 lors duquel j’ai participé à la vie artistique de la ville et rencontré plusieurs jeunes artistes. L’objectif de ma recherche est de comprendre ce que signifie pour eux « être artiste » et de quelle(s) manière(s) ceux-ci expriment leur subjectivité à travers leur art. À travers ma présentation, je propose ainsi des réflexions quant à mes résultats qui laissent entrevoir que plusieurs personnes rencontrées ne s’identifient pas d’emblée comme artiste préférant insister sur les qualités humaines et morales que nécessite leur pratique artistique ainsi que sur les apports particuliers de leur art à la société cambodgienne actuelle.

Le toucher est un mode de communication important entre une mère et son enfant. Certaines recherches ont examiné le rôle communicatif du toucher de la mère et celui de l’enfant mais à notre connaissance, il n’y a pas de recherche qui considère le toucher mutuel qui se produit simultanément entre une dyade mère-enfant. Cette étude a pour but (1) d’examiner les fonctions communicatives du toucher mutuel et (2) d’analyser leurs relations avec l’affect du nourrisson durant une interaction face-à-face mère-nourrisson. Le toucher a été mesuré auprès de 39 dyades mère-enfant à l’aide d’une échelle de codification (Functions of Mother-Infant Mutual Touch Scale) appliquée à deux périodes d’interaction face-à-face séparées par une période où la mère regarde son nourrisson (5½ mois) avec une expression neutre (Still-Face; Tronick et al., 1978). Les résultats indiquent d’abord que le toucher mutuel « actifs et stimulants » est plus fréquent lors des périodes d’interaction normales. Le toucher « régulateur » est plus présent durant la deuxième période normale tandis que le toucher ayant pour but d’attirer l’attention était moins présent. Le toucher « actifs et stimulants » était associé aux sourires du nourrisson tandis que les touchers « régulateur » et « déséquilibré » étaient corrélés avec l’agitation de ce dernier. Ainsi, le toucher mutuel constitue une forme de communication mutuelle entre la mère et son nourrisson qui s’adapte en fonction du contexte.

Situé au croisement du politique et du social, le milieu communautaire a subi de profondes transformations au cours des dernières années. Austérité et néolibéralisme ont amené au foisonnement d’une logique comptable – où tout doit être statistiquement appuyé – reléguant le travail qualitatif au second plan. Ces transformations s’arriment aussi avec le développement des pratiques d’accompagnement. Avec elles, un nouveau paradigme de l’intervention sociale se dessine, soutenu par des injonctions balisant la posture professionnelle des intervenant·e·s.

Cette présentation sera l’occasion de discuter des résultats d’une enquête réalisée auprès de trois organismes communautaires ayant adopté ces pratiques. À partir de l’expérience du sentiment d’impuissance, je rends compte des moyens utilisés par les intervenant·e·s afin d’y faire face et de répondre aux nouvelles exigences de l’accompagnement. Inspirée des travaux de Hochschild (1983) et de Fernandez (2014) sur le travail émotionnel et le travail moral, je relève les mécanismes de gestion émotionnelle et de gestion morale que l’intervenant·e effectue sur lui-même, sur les usager·e·s et auprès de ses collègues afin de maintenir une posture professionnelle dans un emploi émotionnellement exigeant. Ces mécanismes n’opèrent pas de la même façon selon qu’il agit sur une émotion ou sur une valeur, laissant entrevoir que des économies émotionnelles et morales, œuvrant en parallèle, peuvent être dégagées de l’accompagnement.

Problématique :

Les individus sont de plus en plus isolés sur le plan politique et, pourtant, sont aussi de plus en plus dépendants des nouvelles technologies concernant l’information qui est mise à leur disposition et le traitement de celle-ci. En partant de ce constat, j’amène l’idée de particularisation, à savoir un double mouvement d’isolation et de dépendance. Ce concept permet de rendre compte de la réalité du capitalisme numérique, là où des termes tels que paupérisation, prolétariat et néoprolétariat ou encore aliénation manquent souvent le côté changeant et propre au numérique. Aussi, je propose une réflexion théorique qui pourrait servir de base à de futures recherches empiriques.

Contribution :

Pour appuyer ce concept, je me base sur une étude sur un temps long de l’évolution de la société capitaliste en la classifiant en trois périodes à savoir : l’ère des foules, des masses et des nuées, chacune avec des particularisations différentes (Han, 2015). En effet, Han constate les changements du numérique et, sans le dire aussi explicitement, distingue une société basée sur la foule, d’une société basée sur la masse, puis d'une société basée sur la « nuée » (Han, 2015 : 24). Dans la nuée, les individus ne sont pas seulement isolés, ou atomisés, mais aussi rendus dépendants. C’est en ce double sens inspiré de Stiegler (2015a : 78), Dewey (dans Stiegler, 2019 : 121) et Hegel (2020 : 155 & 158) que j’utilise l’idée de particularisation : à la fois isoler et rendre dépendant.

La présente étude examine les origines développementales de la préférence pour apprendre d’individus démontrant de l’assurance. Des enfants appartenant à deux groupes d’âge, soit 18 mois (N=36; moyenne = 18 mois 20 jours) et 24 mois (N=37; moyenne = 24 mois 19 jours), observent une expérimentatrice faire la démonstration d’actions avec assurance (hochement de tête, expression faciale suggérant la satisfaction) ou en manquant d’assurance (haussement d’épaules, expression confuse). Les enfants peuvent ensuite choisir d’imiter les actions. Par la suite, l’expérimentatrice démontre des actions additionnelles avec une expression faciale neutre. Le nombre d’actions imitées est soumis à une analyse de la variance, qui révèle une interaction significative entre la manifestation d’assurance et l’âge (voir Figure 1). Les enfants de 18 mois imitent autant l’expérimentatrice que son comportement soit assuré ou non (t(34)=-0,13, ns). À 24 mois, les enfants imitent plus fréquemment une expérimentatrice assurée que non assurée (t(35)=3,50, p=0,001). Cette préférence chez les enfants de 24 mois persiste pour la première action démontrée avec expression neutre (test exact de Fisher: p=0,008) mais disparaît pour la deuxième action (p=1,00, ns). Ces résultats démontrent que l’imitation préférentielle en fonction des indices d’assurance est présente à 24 mois, ce qui correspond au plus jeune âge auquel cette compréhension ait été démontrée.

L’un des troubles de santé mentale le plus prévalent à l'adolescence est la dépression, d'où l'importance d’étudier les potentiels facteurs de risque, tel que l'adversité familiale (Lansford et al.,2017). Plusieurs études ont montré une association significative entre l'adversité familiale et les symptômes dépressifs, sans pour autant considérer la façon dont les différents facteurs protecteurs pourraient affecter cette relation. Cette étude s'intéressera donc à savoir si l’activité physique (AP) organisée et non organisée réduit les symptômes dépressifs chez les jeunes adolescents exposés à l’adversité familiale.

À l’aide de l'étude longitudinale du développement des enfants du Québec (ELDEQ), cette recherche testera l’association entre l'adversité familiale à 10 ans et les symptômes dépressifs à 12 ans à l'aide de régression linéaire, en contrôlant pour les troubles émotifs initiaux (N = 1332). L'AP organisée et non organisée sera testée comme modérateur.

Les résultats montrent une association significative entre l'adversité familiale et les symptômes dépressifs (b =0,546, p<0,01). Or, seul l'AP non organisée modère l’association entre l'adversité familiale et les symptômes dépressifs (b=-0,487,p<0,01). Il n’y a pas d’interaction significative entre l’adversité familiale et l’AP organisée (b=0,09,p=0,126).

Cela suggère que la participation à l’AP non organisée représente une stratégie pour améliorer la résilience et la capacité d’adaptation des adolescents.

Dans cette communication, nous traitons des inégalités de genre dans l’action climatique au Québec. Il nous apparaît important d’examiner dans quelle mesure le genre (l’ensemble des rôles sociaux associés à la féminité et à la masculinité) influence les discours et les comportements de lutte à la crise climatique, afin de s’assurer qu’ils ne participent pas à de l’injustice sociale.

Notre étude s’inscrit dans le projet du Baromètre de l’action climatique, un sondage sur les croyances, attitudes et comportements de la population québécoise envers l’action climatique. La notion d’écart écologique entre les genres et la façon dont cette notion est conceptualisée et opérationnalisée peuvent être utiles pour discuter des inégalités de genre dans l’action climatique, ainsi que de la façon dont elles se manifestent dans la population québécoise. 

Cette communication est le résultat d’une revue de portée (une centaine d'articles, publiés entre 1992 et 2022) sur la façon dont est définie et traitée la notion d’écart écologique entre les genres dans la littérature scientifique multidisciplinaire. Ces résultats ont fait l’objet d’une analyse critique de genre puis ont été croisés avec les données empiriques de l'enquête en ligne de l’édition 2022 du Baromètre de l’action climatique (n=2 000, échantillon représentatif de la population québécoise adulte).

Le village de Colombier est une communauté rurale, de la région de la Côte-Nord qui fait face à des problématiques qui nuisent à son développement. Elles sont relatives à : la rareté d’emplois locaux, le vieillissement de sa population, son isolement et la pauvreté. À l’origine, il s’agissait d’une colonisation de type agroforestier. L’objectif était d’y établir des chômeurs des milieux urbains. Ces derniers y défrichaient une terre, tout en y exploitant les ressources de la forêt. Par contre, la rigueur du climat et la pauvreté du sol ont amené un abandon de ces activités. Malgré leur isolement, ses résidents ont été amenés à devoir trouver des emplois dans les communautés voisines. Face à ce constat peu reluisant, le travail acharné des acteurs locaux a permis de créer quelques initiatives sociales et économiques des plus astucieuses. Ces dernières permettent de développer des techniques adaptées au climat du Moyen-Nord québécois, de créer des emplois locaux, de favoriser une sécurité alimentaire, de stimuler le commerce dans le village et de créer un projet qui se rattache aux origines mêmes de Colombier. À tout ceci s’ajoute le dynamisme des divers comités municipaux et la bienveillance des organismes locaux qui voient au bien-être de sa population. Confrontés à des défis majeurs, les Colombiens ont su faire preuve de résilience et de détermination. 

Les mécanismes sous-jacents à l’apprentissage social sélectif (ASS) sont débattus dans la documentation scientifique. Certaines études suggèrent que la capacité qu’ont les enfants d’apprendre d’autrui de manière sélective requiert des fonctions spécialisées telle que la théorie de l’esprit. D’autres suggèrent plutôt que ceci repose sur des capacités plus générales comme l’apprentissage statistique. Ainsi, cette étude vise à clarifier cette controverse en considérant la théorie de l’esprit et l’apprentissage statistique comme mécanismes possibles. Les participants (N=66), âgés de 18 mois, furent assignés de manière aléatoire à une condition fiable ou non fiable dans lesquelles des objets familiers étaient nommés correctement ou incorrectement. Pour chaque condition, une tâche d’apprentissage de mot évaluait leur aptitude à apprendre sélectivement des autres. De plus, les mécanismes étaient évalués grâce à deux épreuves de théorie de l’esprit (croyance erronée et connaissances) et une épreuve d’apprentissage statistique. Les résultats démontrent que les enfants ayant atteint un niveau supérieur de théorie de l’esprit telle que mesurée par leur inférence des connaissances d’autrui étaient significativement moins enclin à apprendre d’une personne non fiable. Ainsi, puisqu’aucun lien n’a été établi entre l’apprentissage statistique et l’ASS, les résultats fournissent des données préliminaires indiquant que des mécanismes spécialisés sous-tendent l’ASS dans la petite enfance.

Les recherches sur les enfants adoptés à l’étranger mettent de plus en plus en évidence la diversité des facteurs qui peuvent influencer leur adaptation à leur nouveau milieu de vie. La présente étude a pour objectif de mieux documenter les facteurs associés à la trajectoire développementale de ces enfants dans les premières années suivant leur adoption. 

L’échantillon comprend 123 enfants adoptés avant l’âge de 18 mois (M = 10,55) de Chine, de Russie et d’autres pays d’Asie. Afin d’obtenir des indices de leurs conditions de vie avant l’adoption, l’état de santé des enfants a été examiné peu après leur arrivée au Québec et leur développement cognitif, moteur et comportemental évalué à l’aide des échelles de Bayley. Les mêmes échelles ont été utilisées à 2 ans et 3 ans. Les parents ont, de plus, complété des questionnaires sur leurs caractéristiques sociodémographiques, leur degré de stress parental et leurs pratiques éducatives. 

Les retards de développement notés à l’arrivée des enfants dans leur famille adoptive se résorbent après l’adoption. Des modèles hiérarchiques linéaires révèlent que le pays d’origine, les signes d’atteinte neurologique et le rapport taille/âge des enfants au moment de l’adoption ainsi que le revenu de leurs familles adoptives constituent les plus importants prédicteurs des progrès développementaux observés à 2 ans et 3 ans. La discussion portera sur l’influence des milieux pré et post adoption sur le développement des enfants après l’adoption.      

L’endométriose est une maladie chronique parfois sévère touchant une personne assigné-e femme à la naissance sur dix. Elle est historiquement sous-étudiée et sous-diagnostiquée et n’est abordée par le prisme de la santé publique que depuis récemment dans les pays occidentaux. En France, depuis dix ans, cette maladie se politise, se médiatise et mobilise une diversité d’acteurs — associations, chercheur-e-s, soignant-e-s et figures politiques. La production et la diffusion de connaissances sur l’endométriose deviennent ainsi des enjeux centraux à examiner dans la question de sa reconnaissance en tant que problème d’intérêt public. Dans ce contexte, je montrerai que les groupes qui détiennent la parole et l’expertise reconnues socialement appartiennent au monde biomédical, malgré le fait que cette maladie ait été rendue visible par une mobilisation citoyenne de personnes atteintes. Toutefois, il sera possible de voir que savoirs et perspectives profanes sont incorporés au modèle dominant et renouvellent certaines compréhensions de la maladie. Cette analyse est tirée d’une ethnographie en Île-de-France qui a permis une immersion dans le réseau d’acteurs au centre duquel l’endométriose est continuellement négociée et réinterprétée. Cette étude d’anthropologie médicale enrichit la recherche sociale sur l’endométriose, encore rare dans la francophonie, et met en lumière des processus à l’intersection de l’épistémologie des sciences et de l’étude de la santé publique.

Plusieurs études ont montré que les enfants retirés socialement ont tendance à éviter les interactions avec leurs pairs, ce qui peut nuire à l’estime de soi chez certains. De plus, le niveau d'acceptation ou de rejet d’un comportement par les pairs, qui reflète la norme injonctive du groupe, varie d’une classe à l’autre. La variation des normes pourrait donc aider à expliquer les variations de l'estime de soi chez les enfants retirés. Le but de cette étude était donc de vérifier si le niveau de retrait des enfants prédit des changements dans leur estime de soi de l’automne (T1) au printemps (T2) de la même année scolaire, et si ce lien est modéré par les normes injonctives dans leur classe. L'échantillon comprenait 1 152 enfants de 67 classes (4e à 6e année) à Montréal. Les régressions multi-niveaux révèlent que les normes injonctives modèrent le lien entre le retrait social au T1 et les changements dans l'estime de soi globale des enfants du T1 au T2: le retrait social au T1 prédit une baisse de l’estime de soi globale si les normes sont défavorables (retrait jugé inacceptable) (β=-0,13, p<0,01), mais pas si les normes sont favorables (retrait jugé acceptable) (β=0,01, p=0,77). Lorsque les pairs jugent le retrait social comme étant inacceptable, les enfants retirés socialement peuvent être rejetés, s’isoler davantage, et cela entrave leur estime de soi. Si les pairs jugent le retrait comme étant acceptable, l'estime de soi de ces enfants demeure stable.

La loi française du 5 mars 2007, portant réforme de la protection juridique des majeurs, a consacré la protection de la personne tout autant que celle de ses biens et la promotion et la garantie de la liberté et la dignité des personnes. Elle organise ainsi un droit commun de la protection de la personne en posant le principe du respect de l’autonomie dont celle-ci est capable. Ce principe (art. 459 C. civ.), conduit à une détermination plus précise du rôle du protecteur légal.Dans ce contexte, il existait déjà des dispositions spécifiques (L. du 2 janvier 2002 rénovant l’action sociale et médico-sociale, L. du 4 mars 2002 sur les droits des malades). Leur articulation avec le droit commun des personnes suscite des difficultés. Par cette multiplication de règles, le droit a construit plusieurs catégories (« le malade », « l’usager » « le protégé ») qui peuvent se superposer, manifestant ainsi une complexification des « qualifications » des personnes. La loi du 5 mars 2007 impose par ailleurs aux structures tutélaires de mettre en œuvre les exigences posées par la loi du 2 janvier 2002 en mettant en place différents outils en vue d’assurer l’effectivité des droits des usagers. Les résultats d'une recherche en cours financée par l'Agence Nationale de la Recherche (France) seront exposés ici : elle vise à étudier la mise en oeuvre de ces règles par les juges français et leur articulation dans les parcours de vie des personnes du grand âge.

La sphère intime a progressivement évolué et s’est détraditionnalisée durant les dernières décennies, notamment par l’influence des mouvements queer et féministes. Si l’exclusivité reste une norme structurante des relations intimes, des formes alternatives au modèle monogame ont progressivement gagné en visibilité. Parmi celles-ci, nous nous intéresserons particulièrement aux modes relationnels incluant une pluralité théorique de partenaires et dans lesquels l’ensemble des personnes impliquées donnent leur accord à une ouverture de la relation. Cependant une question se pose : comment nommer ces pluralités relationnelles et sur la base de quels critères? Au-delà de la simple dénomination de pratiques en rien nouvelles, ces divisions nous renseignent sur les rapports qu’entretiennent les individus avec l’intimité. Définir convenablement celles-ci est également nécessaire afin de bien cibler les études, de plus en plus nombreuses, qui s’intéressent à ces pluralités relationnelles. Cet exposé sera l’occasion de nous pencher sur ces divisions, d’éclairer les débats académiques autour de la définition des relations plurielles ainsi que de replacer l’intime dans l’expérience de la condition sociale moderne. Comprendre les manières de nommer ces pluralités est primordial pour saisir ce qui se joue à travers elles, montrer la diversité des pratiques intimes et réimaginer des relations plus libres et égalitaires à l’aune des bouleversements sociaux des dernières décennies.

Problématique : Des études estiment qu’entre 36 et 94 % des enfants ayant un trouble du spectre de l’autisme ou une déficience intellectuelle présentent des comportements problématiques pouvant altérer le développement de la personne. Plusieurs familles restent toutefois sans services spécialisés, en raison des coûts élevés des services privés, de l’isolement géographique ou bien du manque de personnel qui entraine de longues listes d’attente pour les services publics. Objectif : L’objectif de cette étude était de documenter les effets d’une formation en ligne sur (a) l’identification de la fonction d’un comportement problématique (b) la sélection d’une intervention fonctionnelle et (c) la satisfaction du parent vis-à-vis de cette formation. Méthode : Une étude pré-expérimentale prétest-posttest auprès de 26 parents a été complétée. Résultats : Des améliorations pour l’identification de la fonction des comportements problématiques (W = 0, Z = 4,471, p < 0,0001) et d’une intervention fonctionnelle (W = 39, Z = 3,335, p < 0,0001) ont été observées. Une bonne validité sociale pour la formation a aussi été rapportée. Retombées : Cette étude soutien qu’une formation en ligne peut permettre d’outiller les parents pour intervenir sur les comportements problématiques de leur enfant. Des études plus rigoureuses doivent être faites pour valider les données de la présente étude et évaluer l’effet de la formation sur les comportements problématiques des enfants.

L’intensification des mouvements migratoires a comme conséquence d’augmenter la diversité culturelle. Dans ce contexte, les tensions peuvent s’accroître entre les groupes culturels majoritaire et minoritaires et nuire à l’intégration des identités et au bien vivre ensemble. Des identités sont intégrées si elles sont perçues comme compatibles, cohérentes et complémentaires. La présente étude vise à comprendre ce qui empêche les membres de groupes majoritaires d’intégrer leur identité culturelle et celle des groupes minoritaires. Les connaissances scientifiques suggèrent trois modèles : 1) percevoir une menace de la part d’un autre groupe inhibe l’intégration des identités ce qui, en retour, favorise l’émergence d’attitudes négative face à ce groupe, 2) se sentir menacé par un groupe favorise le développement d’attitudes négatives envers celui-ci, ce qui nuit à l’intégration des identités et 3) les attitudes négatives favorisent l’émergence d’un sentiment de menace, ce qui empêche l’intégration. Des analyses de médiation utilisant les réponses de 206 Québécois blancs francophones à un questionnaire ont été utilisées afin de comparer la plausibilité des modèles. Les résultats corroborent le modèle 3 et démontrent que l’attitude négative envers un groupe minoritaire peut être préalable au sentiment de menace et à l’intégration des identités. Ces résultats suggèrent d’encourager le groupe majoritaire à percevoir positivement les groupes minoritaires pour favoriser l’intégration.

 

Postulant que la résistance à la « gouvernance par individualisation » (Foucault) passe nécessairement par un devenir-commun, cette communication développera une théorisation d’un commun comme concaténation d'individus, assemblage (Deleuze) tendant non pas vers une homogénéisation des subjectivités, mais vers une multitude différentielle, singulière et événementielle.

L’exposé consistera en un travail croisé mobilisant comme matériaux premiers les notions de subjectivation (Deleuze et Guattari) et d’individuation (Simondon). En prenant à revers les pensées d’Agamben critiquant toute identité forte ou de penseurs post-humanistes dans la lignée d’Haraway, je tenterai de conceptualiser le commun comme un processus-événement : c’est non pas l’ontologie de ce commun qui m’importera, mais son ontogenèse. Ainsi, le sujet sera appréhendé comme animé par un devenir-collectif : un sujet dont la « réalité est celle d’une voie transitoire » (M. Combes). Seront dégagées les différentes manières dont, par ce devenir, les sujets, dans leur conjonction – soit dans l’événement – peuvent développer « de nouvelles modalités transindividuelles d’amplification de l’agir » (M. Combes). Résolument théorique, cette communication se nourrira de cas dans lesquels se profilent de nouvelles façons de communiquer, d’apparaître et de vivre ensemble; des cas de nature sociopolitique et artistique dont la similarité est le potentiel de catalyse d’une « production collective de subjectivités » (Guattari).

Le régime économique de nombreux pays perpétuant la production de résultats inégaux en termes de richesse et de revenus gagnés, l’intensification des inégalités économiques entre les plus riches et les moins nantis laisse place à l’aggravation de problèmes socioéconomiques au sein des populations. Bien que la taxation progressive apparaît comme un mécanisme efficace afin de réduire les inégalités, la non-conformité fiscale demeure tout de même un phénomène présent chez les contribuables. Si l’étude des mesures coercitives a longtemps été priorisée afin de comprendre le comportement des individus en matière de conformité fiscale, l’incapacité des modèles économiques à prédire les comportements retrouvés sur le terrain a laissé place à l’exploration des politiques publiques à travers des lentilles théoriques issues de la psychologie. Toutefois, la compréhension des mécanismes motivationnels permettant d’expliquer pourquoi les contribuables adoptent des comportements conformes aux règles fiscales demeure limitée. C’est dans cette optique que le présent projet mobilisera la théorie de l’autodétermination, à titre de cadre théorique, afin d’explorer comment la taxation progressive pourrait être conceptualisée de manière à satisfaire les besoins psychologiques et ainsi favoriser l’adoption de comportements en faveur de la conformité fiscale. Autrement dit, il est attendu que comprendre les mécanismes motivationnels permettra d’agir de façon ciblée sur la réduction des inégalités.

L’approche du Développement Conduit par les Communautés (DCC) amènerait les populations à conduire leur propre développement. Mais comment cela est- possible, si dans le même temps, les acteurs concernés, jouent à un jeu qui limite la mise en œuvre efficiente de l’approche. D’un côté, les populations concernées, expriment des besoins qui cadrent avec les désidératas des projets de développement, et présentent « une image qui ressemble aux attentes de leurs interlocuteurs, mettant l’accent sur leur cohésion et, selon les cas, leur dynamisme et/ou leur pauvreté », (NEU, LAVIGNE DELVILLE, 2001:14), pour avoir accès aux financements disponibles. D’un autre côté, les projets qui mettent tout en œuvre pour ne financer que des activités prédéfinies, oubliant qu’il existe des facteurs qui conduisent ces populations défavorisées dans la pauvreté et qui les y maintiennent. Afin d’attirer l’attention des acteurs concernés sur ce qu’ils font et la manière dont ils le font, nous avions adopté une méthodologie de recherche utilisant des sources documentaires ainsi que des données secondaires pour investiguer la manière dont le “DCC” se met en œuvre dans le champ du développement local et où se joue le « jeu des besoins » au Bénin.

Introduction.La cognition sociale (CS) renvoie aux différentes opérations mentales qui permettent de bien comprendre les autres. À ce jour, plusieurs études ont suggérés que les performances de cognition sociale déclinent avec l’avancement en âge, mais l’âge d’apparition de ce déclin à travers différents aspects de la cognition sociale est peu documenté. La présente étude vise à comparer les performances sur différents aspects de la cognition sociale entre des participants jeunes et âgés.Méthode. La Batterie intégrée de cognition sociale (BICS) a été administrée à 29 jeunes femmes (âge moyen de 24 ans) et 23 femmes plus âgées (âge moyen de 55 ans). La BICS est composée de tâches évaluant trois aspects principaux de la CS (perception d’émotions, connaissances sociales, mentalisation).Résultats.Le groupe plus âgé présente des performances significativement plus faibles que le groupe jeune pour les tâches de perception d’émotions et de connaissances sociales mais aucune différence significative n’est observé entre les groupes pour la tâche de mentalisation.Discussion.Cette étude démontre un déclin associé à l’âge des capacités de perception d’émotions et de connaissances. De plus, nos résultats laissent suspecter que le déclin des capacités de mentalisation avec l’âge se produit plus tardivement que pour les autres aspects de la cognition sociale.

Le harcèlement sexuel (HS), dont la prévalence augmente à l’adolescence, se définit comme une attention ou des comportements à caractère sexuel hostiles ou non désirés liés au genre. Le HS crée des effets dommageables sur la santé mentale des victimes en compromettant leurs droits, leur dignité ou leur intégrité. Les études antérieures montrent que les filles et les minorités sexuelles sont plus affectées. Cette étude veut identifier, selon le genre et l’orientation sexuelle, les manifestations de souffrance liées au HS : la détresse, le niveau d’estime de soi et les idéations suicidaires. À partir des résultats de l’Enquête sur les Parcours Amoureux des Jeunes, un sous-groupe victime de HS (n = 3 043, M = 15.4 ans), qui représente 37.14% d’un échantillon représentatif de 8 194 élèves québécois de 3e à 5e secondaire, a été analysé. D’après les hypothèses formulées, le HS serait lié à des manifestations de souffrance plus élevées chez les filles, les minorités sexuelles et plus particulièrement les minorités sexuelles de genre masculin. Les résultats montrent une augmentation plus marquée des indices de souffrance psychologique chez les garçons selon le niveau de HS vécu. D’autre part, l’estime de soi est plus faible chez les hétérosexuels victimes comparativement aux minorités sexuelles victimes. Tant la situation des garçons que celle des filles devraient être considérées dans les programmes de prévention et les recherches ultérieures sur les facteurs associés au HS.

L’intimidation chez les jeunes est bien documentée, mais l’est que très peu chez les aînés, et encore moins dans les résidences privées pour aînés.

L’objectif général de cette recherche-action est de concevoir, développer, implanter et évaluer un jeu sérieux visant à prévenir et contrer l’intimidation dans les résidences privées pour aînés. Cette communication portera sur l’un des objectifs spécifiques de l’étude : identifier et mieux comprendre les situations d’intimidation vécues dans ces résidences et les interventions réalisées pour les prévenir ou les contrer.

Cette étude, descriptive et compréhensive, s’appuie sur le Schéma des caractéristiques de l’intimidation spécifiques aux aînés, et sur des méthodes qualitatives. Des entrevues individuelles semi-dirigées auprès de 11 personnes (direction, résidents, employés, proches ou bénévoles) évoluant dans deux résidences privées pour aînés du Centre-du-Québec, et une analyse de contenu thématique mixte ont été réalisées.

Les situations rapportées ont trait à de la violence verbale, sociale et physique. Elles sont répétitives, généralement délibérées, et se produisent dans différents rapports de force. Elles ont des conséquences sur la santé physique et mentale des résidents, sur leurs interactions sociales et engendrent des réactions, telle la frustration. Pour les prévenir et les contrer, des interventions sont réalisées (ex. : rencontres auprès des résidents concernés, vérification des faits, mise en place de mesures).

La présente étude a porté sur la façon dont les enfants de trois (3) ans conceptualisent les robots comme des entités vivantes ou non vivantes. En utilisant une version modifiée de la tâche de biologie naïve de Gottfried et Gelman (2005), les enfants devaient déterminer si des robots, des animaux ou des objets mécaniques possédaient dans leur corps des pièces mécaniques (pile) ou biologiques (cœur). Pour évaluer le degré d’animation attribué aux items, les enfants ont également répondu à une série de questions sur les aspects psychologiques (p. ex., « est ce que ça peut penser? ») et biologiques (p. ex., « est-ce que c’est vivant? ») des articles présentés. Pour examiner le rôle de la morphologie, nous avons utilisé deux robots : un robot humanoïde et un robot non humanoïde. Pour mieux comprendre le rôle des caractéristiques d’animation, les enfants ont vu un robot s’orienter vers un but et un autre s’éloigner d’un but (p. ex., se déplacer vers une balle plutôt que de s'en éloigner). Les enfants dans notre étude ont correctement attribué un intérieur biologique à l’animal et un intérieur mécanique à l’objet mécanique. Cependant, ils semblaient perplexes quant à l’état biologique des deux robots et ont répondu au hasard pour les questions concernant les aspects psychologiques pour tous les articles. Nous concluons que les enfants de trois ans éprouvent de la difficulté à catégoriser les robots parce qu’ils possèdent des caractéristiques à la fois vivantes et non vivantes.