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Le 1er janvier 1994, à l’entrée en vigueur de l’Accord de Libre Échange nord-américain (ALENA), ce sont des milliers de paysans indiens vivant au Chiapas qui ont pris les armes pour s’opposer publiquement au gouvernement du Mexique. Les zapatistes, de l’Ejército Zapatista de Liberación Nacional (EZLN), vont alors provoquer une vague de fond venant bousculer les prétentions hégémoniques du néolibéralisme, et provoquer une nouvelle ère de résistance qui va se revendiquer de « l’altermondialisme ». 20 ans après l’impressionnante mise en scène de ces milliers de femmes et d’hommes venus d’un État largement oublié du monde, que reste-t-il du mouvement zapatiste et de ses alliés au Chiapas ? Après les « années folles » du zapatisme, que reste-t-il des espérances qui sont venues bousculer la configuration sociale de cette région du Mexique ? Voilà les problématiques qui sont venues porter mon terrain de recherche réalisé avec différents groupes communautaires présents dans le municipe de Chenalhó, dans la région des Hautes-Terres du Chiapas. Entre divisions communautaires et difficultés économiques de plus en plus importantes, il devient très compliqué d’imaginer un zapatisme qui n’aurait pas la nécessité de se réinventer au niveau local. Les préoccupations changent, et les espérances aussi. Dans un tel contexte, la migration économique s’impose souvent comme l’alternative la plus viable dans un monde social, politique et économique qui ne laisse que très peu de place à ses jeunes.

Par l’entremise de ses directions régionales, le Ministère de la Culture et des Communications (MCC) voit à la mise en place d’un environnement propice à la création ainsi qu’à la vitalité des territoires en matière de culture. Les municipalités locales et les municipalités régionales de comté (MRC) du Québec sont des partenaires de premier plan du MCC, lequel œuvre à adapter ses interventions à leurs réalités. Dans le cadre des ententes de développement culturel, leurs partenariats constituent des leviers importants d’innovation et de structuration de la vie culturelle des villes et régions du Québec.  Les initiatives Culture-Santé, encore trop méconnues, peuvent d’ailleurs en témoigner même si, encore de nos jours, peu de projets d’ententes de développement culturel semblent en tenir compte.

L’objectif de cette recherche, qui s’inscrivait dans le cadre d’un stage de maitrise, était de comprendre quelles sont les embûches qui freinent la mise sur pied de projets Culture-Santé.  Pour répondre à cette question, nous avons privilégié une méthodologie qualitative en réalisant des entretiens semi-dirigés. Le but de la présente communication est de partager les résultats de cette recherche, ce qui contribuera au développement des connaissances des institutions gouvernementales et municipales en matière de Culture-Santé.

 

Le sentiment d’imposteur (SI) est défini comme la croyance qu’ont des personnes compétentes d’être surestimées par autrui. Elles vivent dans la peur continue d’être démasquées et ont un système de défense anxiogène (Clance et Imes, 1978). Des études se sont intéressées aux effets du SI sur le fonctionnement d’élèves du primaire (Chayer et Bouffard, 2010), mais aucune n’a cherché à vérifier la validité conceptuelle du SI chez ces élèves. Cette étude visait à vérifier la relation entre le SI et deux aspects de sa définition, l’anxiété et l’écart négatif entre l’auto-perception de compétence et celle réfléchies par autrui mesurés chez 652 élèves (327 garçons) de 6ème année du primaire. Selon que leur score sur l’échelle de SI était supérieur ou inférieur de un écart-type de la moyenne, les élèves ont été répartis en trois groupes (faible, moyen, élevé). L’analyse multivariée avec l’anxiété scolaire et l’écart de perception de compétence en variables dépendantes et le groupe de SI et le sexe comme facteurs montre un effet simple du sexe (p <.002) et du groupe SI (p < .001). Les filles ont une anxiété scolaire plus élevée que les garçons. Les élèves des groupes SI moyen et élevé, mais pas ceux du groupe faible, jugent que leurs parents surestiment leur compétence. Les élèves du groupe SI élevé ont une anxiété supérieure à celle du groupe moyen, à leur tour supérieure au groupe faible. Les résultats soutiennent ainsi la validité conceptuelle du SI même chez des jeunes personnes.

La littérature fait état du lien entre l’anxiété et l’inhibition du désir sexuel chez les hommes (McCabe et Connaughton., 2013).  L’anxiété est associée à une modification de l’activité cognitive et de l’attention (Eysenck et al., 2007), ainsi qu’à des habiletés plus faibles de pleine conscience (McKee et al., 2007). D’ailleurs, la pleine conscience jouerait un rôle important en faveur du désir sexuel (Brotto et al., 2014). Celle-ci permettrait de se retrouver dans une sphère sensuelle et de diriger son attention dans le moment présent (McCarthy et Wald, 2013). Or, le rôle médiateur de la pleine conscience entre l’anxiété et le désir sexuel n’a pas été testé empiriquement. Cette étude vise à examinerl’effet médiateur de la pleine conscience dans la relation entre l’anxiété et le désir sexuel chez les hommes qui consultent en sexologie clinique. Un total de 106 hommes ont répondu à des questionnaires auto-rapportés évaluant l’anxiété, la pleine conscience et le désir sexuel lors de la période d’évaluation de leur démarche en sexothérapie. Une série d’analyses de régression indique une médiation complète de la relation entre l’anxiété et le désir sexuel, via de faibles habiletés de pleine conscience.Ce modèle explique16% de la variance du désir sexuel des hommes. Les résultats mettent en lumière l’importance de considérer davantage les traitements basés sur la pleine conscience auprès des hommes souffrant d’anxiété qui consultent pour des difficultés sexuelles.

Cette présentation a pour sujet les savoirs des femmes en situation de handicap physique concernant les actions préventives développées par elles en matière d’agression sexuelle. La prévention des agressions sexuelles chez ces femmes en situation de handicap physique est une préoccupation en constante évolution dans les milieux de pratique en travail social principalement féministes au Québec. Le cadre théorique qui a été choisi est féministe avec une méthodologie de recherche de type qualitatif. La réalisation de cette thèse a permis d’analyser les entrevues semi-dirigées de 22 femmes en situation de handicap physique dans la province de Québec. Trois constats sont ressortis des thèmes émergeant du contenu des entrevues soit : 1) Que l’expérience d’oppression dans lequel s’inscrivent les agressions sexuelles subies par les femmes en situation de handicap physique représente un lourd fardeau à porter pour elles, notamment en raison des actions préventives à mettre en place individuellement pour éviter de nouvelles agressions sexuelles; 2) Que malgré la multiplicité des actions préventives qu’elles ont développées, la présence de nombreux obstacles rend difficile leur succès; 3) Que les actions développées peuvent avoir des effets variés et parfois ambivalents, sur le continuum entre la revictimisation et la reprise de pouvoir sur leur vie. 

La juge Claire L’Heureux-Dubé a été la deuxième femme juge nommée à la Cour suprême du Canada et la première du Québec en 1987.  Pendant son terme de 15 ans à la plus haute institution judiciaire du pays, elle s’est valu le titre de la « plus grande dissidente » de l’histoire de cette cour de justice. Que sont devenues les très nombreuses dissidences qu’elle a écrites?  Sont-elles restées lettre morte?  Sont-elles devenues des lois?  Ont-elles été suivies dans d’autres décisions de la Cour suprême du Canada? Si oui, dans quel contexte?  Sont-elles devenues des opinions majoritaires, voire unanimes?  Ont-elles eu une influence sur le droit au Canada ou ailleurs au monde?  Quelle est la valeur de penser différemment et de prendre le temps de l’écrire dans une opinion judiciaire séparée minoritaire?  Quelle est la valeur constructive d’une opinion dissidente? 

L’art-thérapie est un domaine de plus en plus étudié, mais les effets de l’affichage des œuvres réalisées, restent à ce jour peu explorés et sont une source de débats importants. Cette recherche s’est donc intéressée à l’expérience des participants de l’atelier d’art-thérapie de la Fondation québécoise du cancer, pour évaluer qualitativement le rôle de l’affichage. Suivant les principes de l’approche phénoménologique descriptive, des entrevues semi-dirigées ont été réalisées auprès de quatre participantes de l’atelier, pour ensuite être analysées dans le but d’identifier les aspects positifs et négatifs de cette pratique. Tels qu’attendus, les résultats ont soulevé neuf effets bénéfiques de l’affichage présents chez la majorité des participantes. Bien que cette étude exploratoire porte sur une clientèle spécifique, elle trace néanmoins un portrait du phénomène de l’affichage et fournit des pistes de recherches pertinentes pour le futur.

Le projet consiste en une recherche collaborative en contexte autochtone procédant à des entrevues avec des personnes ayant été adoptées au Québec selon l’adoption coutumière ou légale entre les années 1950 et 1970. Les entrevues ont pour objectif de brosser un portrait de personnes autochtones adoptées en lien avec leur identité et leur expérience d’adoption. Donner une voix aux individus autochtones adoptés et offrir leur récit de vie à la communauté (autochtone, allochtone, humaine), tel est l’objectif principal de ce projet voué à la restitution d’un chapitre de l’histoire peu révélé, mais qui émerge aujourd’hui.

À notre avis, le sujet de recherche est peu exploré et insuffisamment documenté. Les pistes de recherche pour les enfants autochtones adoptés sont quasi inexistantes et la démarche est très difficile à entreprendre avec succès. Le projet veut s’insérer dans un esprit de reconnexion entre personnes adoptées et leur communauté d’origine ainsi que dans une démarche de réconciliation avec soi-même après avoir passé une vie divisée tant au niveau individuel que culturel (coupure de la personne adoptée avec sa culture d’origine), dans la mesure où l’individu adopté et sa famille biologique ont été séparés.

La recherche est de type collaboratif et ses méthodes relèvent du qualitatif. Il s’agit notamment d’adopter des méthodes d’entrevues de type semi-dirigé  et des entretiens phénoménologiques.

S'agissant d'une recherche en évolution, les résultats ne sont qu'en devenir.

Le trouble du spectre de l’autisme (TSA) est caractérisé par une altération qualitative sur le plan de la communication et des interactions sociales ainsi que par un patron de comportements rigide et restreint. Le taux de prévalence du TSA augmente de façon substantielle, de sorte que près d'un enfant sur 100 reçoit actuellement ce diagnostic. Cette étude vise à dresser le portrait du processus diagnostique de TSA, par le biais du vécu parental. L'échantillon est composé de 50 parents d'enfant présentant un TSA, ayant complété un questionnaire auto-rapporté ou ayant participé à un entretien semi-structuré. Une analyse descriptive des données quantitatives, ainsi qu’une analyse qualitative de verbatim a permis de déterminer que les parents sont majoritairement les premiers à remarquer une atypie chez leur enfant, et ce, avant l'âge de 24 mois. Le retard de langage, les intérêts restreints de même que le contact visuel limité constituent les premières préoccupations parentales. L'écart entre les premiers soupçons et l'annonce du diagnostic dépasse quatre ans et plusieurs parents croient que le diagnostic aurait pu être posé plus tôt. Ces résultats promouvoient l’expertise parentale à l’égard du développement de leur enfant et de leur importance dans le processus diagnostique. Ainsi, la sensibilisation des intervenants de première ligne et un dépistage au moment des premiers soupçons sont recommandés afin de favoriser un diagnostic et une prise en charge précoce.

L’Acadie du Nouveau-Brunswick est devenue une communauté d’accueil non pas grâce à un afflux significatif d’immigrants francophones, mais par le droit et les politiques publiques en immigration francophone. Après près de dix ans de mise en œuvre de ces politiques publiques, force est de constater leur échec, comme en témoignent les chiffres anémiques en termes d’attraction et de rétention. À peine 11% des immigrants du Nouveau-Brunswick ont comme première langue officielle parlée le français.

L’échec de ces politiques publiques serait largement attribuable à l’incomplétude institutionnelle de l’Acadie du Nouveau-Brunswick en matière d’immigration laquelle a des ramifications linguistiques, spatiale, identitaire et politique. Les immigrants francophones trouvent des opportunités essentiellement dans une niche d’emploi structurelle et, dans une moindre, mesure, conjoncturelle. Toutefois, force est de reconnaître le succès symbolique des politiques publiques en immigration francophone lesquelles ont transformé l’Acadie du Nouveau-Brunswick en une communauté d’accueil fictive.

Cette communication portant sur les défis d’intégration des immigrants francophones en lien avec les caractéristiques sociétales de leur communauté d’accueil s’appuie sur des données qualitatives. Elle se démarque des approches théoriques classiques sur l’immigration francophone grâce à un outil descriptif englobant : l’incomplétude institutionnelle en matière d’immigration.

Les cadres conceptuels sociologiques ont été peu utilisés pour comprendre la dynamique des groupes, et ce, même si leur pertinence a été reconnue par des sociologues et psychologues sociaux. L’hypothèse à la base de cette étude était que les concepts élaborés par Pierre Bourdieu permettraient de mieux cerner la dynamique sociale d’un groupe mixte d’expédition en plein air. Une étude de cas ethnographique avec observation participante a été menée lors d’une expédition de canotage de 28 jours auprès d’un groupe d’étudiants (7 femmes et 17 hommes) universitaires inscrits dans un programme en plein air. Des entrevues post-expédition ont permis de valider l’interprétation des actions et interactions des participants. L’identification de la structure de distribution du capital culturel du groupe a permis de mettre en lumière les relations de pouvoir et la constitution de sous-groupes. Le concept d’habitus a permis de raffiner notre compréhension des affinités relationnelles observées entre certains participants ainsi que certains jugements émis à l’égard de pairs. Dans un contexte d’engagement physique quotidien traditionnellement masculin, la prise en compte à la fois des dispositions distinctives selon le genre et du rapport au corps propre des participants, deux dimensions centrales de l’habitus, s’est avérée particulièrement fructueuse pour comprendre les dynamiques sociales dans ce type de contexte. Ces résultats pourront être mis à profit dans la gestion des groupes en plein air.

Le primat de l'intention et le rejet de la responsabilité criminelle absolue sont à la base du droit criminel d'origine anglo-saxonne. Il n'y a point de crime sans intention de le commettre, puisque l'homme est doté d'un libre arbitre, postulé ex nihilo, qui le rend à même de distinguer le bien du mal, et de fuir le mal. L'avènement des neurosciences est venu nuancer de beaucoup ce « truisme » séculaire, en inscrivant le phénomène des troubles mentaux et la « conscience » même de notre volonté  dans l'ordre des déterminismes génétiques, environnementaux et neurologiques. Alors que plusieurs militent pour un abandon pur et simple de la responsabilité individuelle ou du moins une réévaluation des objectifs (de dissuasion ou de réhabilitation) de détermination de la peine, le présent texte plaide la défense du statu quo, en ce que les mécanismes existants suffisent déjà à opérer un équilibre adéquat entre le maintien de la paix sociale et les « accommodements raisonnables » d'inégalités neurobiologiques individuelles.

Le processus de réconciliation s’amorce au Canada comme au Québec. L’actualité médiatique couvre régulièrement les atrocités

vécues par les communautés autochtones dans le passé et le présent. Ce momentum de conscientisation soulève la question de la reconnaissance de l’histoire des peuples autochtones et le défi de l’intégrer dans un narratif collectif. Pour appuyer ce processus,

l’enseignement est identifié comme vecteur de changement social. Les enseignants sont les agents de ce changement. Pourtant,

peu d’attention leur est portée.

Cette étude explore l’expérience de douze enseignants d’histoire au secondaire à propos de la transmission de l’histoire des peuples autochtones, au Québec.



Les résultats suggèrent une transmission partielle, fragmentée et encore stéréotypée de l’histoire des peuples autochtones. De plus,

les difficultés du milieu de l’éducation et l’absence physique d’élèves et enseignants autochtones permettent difficilement de

considérer cette transmission comme prioritaire. Néanmoins, les enseignants ont nommé des facteurs facilitants et des pistes de

solutions.

En analysant le discours des enseignants, nous proposons une réflexion concernant les défis éthiques et pratiques suscités par la transmission de l’histoire dans un contexte de réconciliation. Nous conclurons par les pistes d’action suggérées par les enseignants et certains représentants des communautés autochtones.

L’identité professionnelle (IP) est une part importante de la qualité de vie professionnelle. Selon certains auteurs, l’IP serait présentement en crise, et ce dans plusieurs secteurs d’activités professionnelles, dont celui des relations humaines (Dubar, 2010; Legault, 2003). Cette étude s’intéresse à l’appropriation de l’IP dans le contexte particulier des diplômés en sexologie, seuls professionnels à bénéficier d’une formation interdisciplinaire complète dans le domaine de la sexualité humaine depuis plus de 40 ans. L’un des objectifs centraux de cette étude consiste à identifier les défis et les obstacles à l’appropriation de l’IP des diplômés en sexologie. Elle s’appuie sur le modèle de Dubar (2010), selon lequel l’IP est développée lors de la formation initiale et intégrée par chaque individu d’une manière unique. La présentation permettra de présenter les résultats des 25 entrevues semi-dirigées menées auprès de diplômés du baccalauréat en sexologie ayant un minimum de 2 ans d’expérience professionnelle. Les résultats soulignent les nombreux facteurs influençant l’appropriation de leur IP, notamment la formation universitaire, les implications, le réseautage, les regroupements professionnels ainsi que la reconnaissance sociale et professionnelle. Cette étude innove donc en contribuant à une meilleure compréhension de la construction de l’IP ainsi qu’à une connaissance approfondie des enjeux liés au développement professionnel des sexologues.

Les aîné-es trans sont des individus qui s’identifient avec un genre différent de celui correspondant au sexe assigné à la naissance (par ex : transsexuel-les, trangenres, etc.). Cette population émergente et sous-étudiée comprend plusieurs cohortes caractérisées d’une part par l’appartenance générationnelle, et de l’autre par l’âge auquel la transition sociale ou médicale a été entamée. Cette présentation fera état des résultats d’une recherche communautaire qualitative sur les besoins, les expériences et les craintes des aîné-es trans, en particulier quant à l’accès aux soins de santé, aux services sociaux et aux soins liés au vieillissement. Les résultats présentés sont basés sur vingt entrevues semi-structurés conduites avec des personnes trans de 55 ans et plus et avec des prestataires de soins de santé et de services sociaux. Les thèmes explorés lors de cette présentation sont : 1) les préoccupations générales que les aîné-es trans partagent avec le reste de la population vieillissante, les craintes qui leurs sont propres et les facteurs individuels et systémiques qui mènent à cette différence, 2) les barrières, difficultés et discriminations auxquelles les aîné-es trans sont confronté-es lorsqu’ils et elles tentent d’accéder aux soins de santé et aux services sociaux et, 3) des recommandations pour les prestataires de soins et de services et les organismes communautaires travaillant avec cette population.

Introduction :La Loisur le système correctionnel du Québec, constitue, dans chaque établissement de détention, un fonds de soutien à la réinsertion sociale qui sert à établir des programmes annuels d’activités (sportives,  scolaires, etc.) pour les personnes contrevenantes. Or, ces programmes ne sont pas sans faille, puisque, entre autres, 60% des condamnés sont des récidivistes.Objectifs : L’exposé vise à présenter les résultats d’une recherche originale réalisée auprès de détenus âgés de 18 à 25 ans qui avaient posé des gestes violents envers autrui. Cette étude cherchait à connaître le point de vue des jeunes sur leurs activités avant et pendant la détention, ainsi que sur celles projetées après leur mise en liberté.Méthodologie :La collecte des données s’est effectuée à l’aide d’entrevues semi-structurées et d’activités créatives (dessins, montages de photos) suivies d’entretiens non directifs. Une analyse thématique, verticale et transversale, a été utilisée.Résultat :Les activités significatives des jeunes démontrent des préoccupations axées sur le bien-être et les aspects économiques. Certaines activités leur permettent de canaliser positivement leur énergie et de réduire leurs conduites violentes. D’autres, au contraire, les poussent à la violence.Conclusion : Les données de la recherche permettent de proposer des recommandations pour les programmes d’activités en centres de détention.

L’utilisation des médecines alternatives et complémentaires (MAC) est en augmentation au Canada et au Québec. Plusieurs études ont identifié une association entre l’usage des MAC et le phénomène de l’hésitation à la vaccination, mais les raisons qui expliquent cette association demeurent peu étudiées. Afin de mieux comprendre les discours et les pratiques en lien avec la vaccination des praticiens des MAC, nous avons réalisé 30 entrevues semi-dirigées auprès de naturopathes québécois. La naturopathie est l’une des MAC les plus utilisées au Québec. Le guide d’entrevue explorait leurs représentations en santé et leurs perspectives sur la vaccination. Nous avons mis en relief comment les naturopathes concevaient le corps d’un point de vue holistique comme « à risque » des effets délétères des vaccins. Pour ces naturopathes, le corps était qualifié d’un « terrain » dont l’homéostasie devait constamment être maintenue, et ce, par des moyens naturels. Selon leurs perspectives, le caractère non naturel des vaccins menaçait cet équilibre. Dès lors, les naturopathes cherchaient à se protéger naturellement des maladies infectieuses pour consolider et maintenir l’homéostasie du terrain. Dans un contexte où de telles représentations de la santé et de la vaccination sont fréquemment qualifiées d’irrationnelles par les experts en santé publique, notre étude souligne que l'hésitation à la vaccination des naturopathes québécois est alignée avec leurs tenants épistémologiques en santé.

Il s’agit de présenter une recherche de niveau doctoral, en cours, traitant du rôle des personnes immigrantes dans la construction d’une société inclusive et cohésive, à travers leur implication dans le développement local communautaire. D’une part, les communautés culturelles portent des revendications politiques visant la reconnaissance de leurs droits et besoins essentiels. D’autre part, les acteurs du changement social innovent afin d’atteindre une plus grande justice sociale. Ils se doivent de prendre en compte les différentes communautés présentes sur  le territoire pour susciter une action collective transformatrice. Il s’agit donc d’analyser la production et la diffusion des innovations sociales provoquées par la présence de personnes immigrantes sur un territoire. Ainsi, je souhaite identifier les mécanismes de développement local permettant aux personnes immigrantes d’être actrices de leur société d’accueil. Je souhaite proposer un cadre d’analyse des interactions entre les personnes immigrantes et les organismes communautaires, en apportant un regard sur la transformation sociale. Ce cadre permettra de faire un aller-retour entre les aspirations des acteurs communautaires du changement social et les représentations socio-culturelles des personnes immigrantes. Il contribuera ainsi à redéfinir le modèle d’inclusion des groupes sociaux dominés au Québec.

La transition vers l’âge adulte réfère à l’atteinte progressive de marqueurs de l’âge adulte (Lee et al., 2018). Cette transition serait dépendante du contexte de vie des jeunes (Rankin & Kenyon, 2008) et en continuité avec le développement antérieur (Eliason et al., 2015). La présente étude a deux objectifs : 1) identifier et décrire les différents profils de transition vers l’âge adulte à 25 ans dans deux régions du Québec : urbain (n = 321) et éloigné (n = 356) et 2) examiner les antécédents développementaux des profils à 14 ans. Les participants proviennent de deux études longitudinales distinctes. À 14 ans, ils ont répondu à des questionnaires auto-rapportés sur l’école et leur bien-être. À 25 ans, les questionnaires portaient notamment sur l’atteinte de marqueurs de l’âge adulte (avoir terminé ses études, être devenu parent (ou grossesse en cours), avoir quitter le domicile familial, être en relation amoureuse). Une analyse de classification incluant quatre marqueurs a permis d’identifier un modèle à cinq profils dans les deux contextes examinés : travailleurs, parents, étudiants indépendants, célibataires, tardifs. Les différences entre les profils sont décrites et discutées en fonction des marqueurs atteints (ou non) à 25 ans, en fonction du contexte de provenance des jeunes (urbain ou éloigné), et en fonction des antécédents des profils (p.ex., bien-être). Les résultats contribuent à préciser les connaissances sur l’hétérogénéité dans la transition vers l’âge adulte.

Cette proposition vise à la communication visuelle des résultats préliminaires de notre mémoire de maîtrise sous forme de schéma. Plus précisément, nous chercherons à mieux comprendre comment s'articulent les dimensions matérielles et symboliques de la cuisine selon le genre et le degré de responsabilité culinaire des Québécois et Québécoises dans leur maisonnée. En effet, la cuisine est généralement comprise en sociologie comme un processus à la fois matériel et symbolique (Poulain, 2013) par lequel un produit est identifié comme biologiquement et socialement consommable.Nous viserons à montrer comment les actions qui constituent la cuisine chez nos participants et participantes s'articulent les unes aux autres, mais aussi comment elles participent à des dynamiques interactionnelles et institutionnelles d'identification. Les résultats illustrés seront issus d'une analyse thématique de 12 entretiens semi-dirigés auprès d'adultes des générations X et Y, en couple avec des enfants, occupant un emploi à temps plein, résidant au Québec et se disant viser l'égalité entre les sexes. La forme du schéma facilitera l'analyse comparative de nos données quant aux variables du genre et du degré de responsabilité culinaire, et ce, en relation aux actions culinaires et à la littérature scientifique actuelle. Le schéma ci-joint est issu d'un prétest et est à considérer à titre indicatif uniquement.

Seulement au Canada, ce serait près de deux habitants sur cinq qui développeraient un cancer, ce qui équivaut à environ 196 900 nouveaux cas de cancer par année (Société Canadienne du Cancer. 2015). La maladie apporte son lot de problèmes pour les familles touchées. Il est donc important de soutenir la famille dans ce contexte et plus particulièrement dans le cas de cancer de la mère considérant son rôle clé dans le système familial. Les activités offrant la chance aux membres de la famille d’échanger entre eux sur ce qu’ils vivent sont très limitées, voire nulles, dépendamment de la région. Par ailleurs, les vertus du loisir ont été ventées à plusieurs reprises pour le bien-être des individus et de la famille (voir Iwasaki, 2005), mais cette voie demeure à explorer dans un contexte de soutien à la famille.

Des études de cas, par le biais d’entrevues de groupe ont été effectuées auprès de femmes survivantes du cancer et les membres de leur famille nucléaire afin d’explorer le rôle que le loisir peut prendre dans la résilience familiale. Il en découle les principaux éléments facilitant le développement de la résilience de la famille ainsi que la place que le loisir a pris avant, pendant et après la maladie. Il est donc possible de démontrer, par le biais d'un raisonnement par l'absurde, que le loisir pourrait être utilisé comme facteur de protection dans le développement de la résilience familiale. 

Étudiante à la maîtrise en communication, j'envisage cet hiver d'effectuer une étude qui porte sur la rencontre entre les touristes et les autochtones vietnamiens dans le cadre d'un tourisme alternatif. J'observerai plus particulièrement comment s'élabore cette rencontre et quel est l'emploi de l'appareil photographique. Cette recherche comportant deux volets ethnographiques me portera à vivre six semaines dans une famille autochtone vietnamienne et deux semaines au sein d'un groupe de touristes. Cette étude visera à mettre en lumière les deux facettes de cette rencontre interculturelle afin de mieux la cerner et, éventuellement, permettre son amélioration par le biais d'un tourisme plus respectueux et responsable des populations locales. En ce sens, je travaillerai à partir d'une méthodologie assemblant deux techniques qualitatives: l'observation participante et les entretiens individuels et collectifs.

Le terrain de recherche s'effectuant à Sapa dans le nord du Vietnam pendant les mois de février et mars, il me sera possible de vous présenter un résumé des données collectées lors du 81e congrès de l'Acfas.

À ma connaissance, aucune étude n'a été menée sur la rencontre entre touristes et autochtones vietnamiens à travers l'utilisation de la mise en scène photographique. Cette communication libre permettra donc de contribuer au développement des connaissance sur cette communication interculturelle présente au sein d'un secteur économique essentiel au XXIe siècle: le tourisme. 

La compréhension des états mentaux d’autrui chez le jeune enfant est une étape importante qui a des implications pour leur développement social. Une étude de Wellman et Liu (2004) a démontré que le développement des habiletés reliées à la théorie de l’esprit chez les enfants âgés de 3 à 5 ans correspond à une échelle,  soit de la compréhension des désirs à celle des émotions. Cependant, aucune étude à ce jour n’a démontré un développement similaire au cours de la petite enfance. L’objectif de notre étude est de vérifier cette hypothèse chez des enfants âgés de 18 et 24 mois. Des enfants  âgés de 18 mois (N= 29) et de 24 mois (N=34) ont complété une série d’épreuves qui mesurent la compréhension de l’intention, des émotions, du désir, et des fausses croyances. Une cote de réussite ou d’échec a été attribuée pour chaque tâche. Les résultats ont démontré qu’à 18 mois, 90% des enfants réussissent la tâche d’intention,  66% la tâche de l’émotion, 38% celle des fausses croyances, et 24% celle sur le désir. Les résultats des enfants de 24 mois ont démontré un taux de réussite de 97% pour la tâche d’intention, de 74% pour l’émotion, de 38% pour les fausses croyances, et de 18% pour le désir (Voir Figure 1). En ce qui concerne la progression du développement, les résultats indiquent qu’une même échelle de développement est observée chez 75% des enfants. Nous démontrons donc une progression de la compréhension des états mentaux chez le très jeune enfant grâce à un plan intra-sujets.

Dans les communautés inuites du Québec, le processus de deuil d’un(e) proche est complexifié par de nombreux facteurs, tels que les contextes historiques et géographiques, les histoires personnelles, les enjeux sociaux et les lacunes dans le système de services sociaux.  Le soutien au deuil existant y est majoritairement offert par des bénévoles de la communauté et par des personnes inuites qui travaillent pour des institutions sociales, scolaires et religieuses.   En ce qui concerne les interventions liées au soutien au deuil, ces personnes décrivent plusieurs enjeux, y compris: a) les difficultés par rapport à leurs propres deuils, b) le manque de soutien et de formation, et c) les relations duelles (relations doubles) avec les personnes qui ont besoin d’aide.  Compte tenu de ces difficultés et afin de mieux appuyer ces personnes, plusieurs projets ont été mis en oeuvre par les communautés et les organismes concernés, dont un projet collaboratif de formation en soutien au deuil. Dans cette présentation, nous allons décrire le déroulement de ce projet à Salluit et à Montréal, Quebec.  Nous vous présenterons une analyse préliminaire concernant notre démarche pour établir des partenariats, ainsi que les orientations qui ont guidé la conception des formations et le choix des modèles d'intervention.

Les règles de dévolution légale sont celles qui prévoient la dévolution des biens du défunt qui n’a laissé aucun testament, étant établies par le législateur en fonction des affections qu’il paraît raisonnable de prêter à un défunt type envers les membres de sa famille. Selon les règles prévues dans le Code civil du Québec, le conjoint de fait survivant n’est pourtant pas un héritier légal, au contraire du conjoint marié. Dès 1978, des recommandations ont ainsi été formulées afin de lui conférer un tel statut, le statu quo s’étant néanmoins maintenu jusqu’à ce jour. Au vu de la réforme du droit familial en cours au Québec, et considérant qu’un volet entier portant sur la conjugalité est prévu, cet enjeu doit être remis à l’avant-scène. Notre exposé vise à documenter, au moyen d’une approche comparatiste et critique, le sort réservé au conjoint survivant en droit québécois à la lumière du droit étranger. D’un océan à l’autre puis à l’autre, nos résultats préliminaires mettent en exergue les régimes législatifs favorisés en droit canadien par les législateurs des provinces de l’Ouest – Colombie-Britannique, Alberta, Saskatchewan, Manitoba – et fédéral – dans la Loi sur les Indiens –, s'agissant de déterminer si les solutions qui y sont retenues et qui favorisent le conjoint de fait survivant pourraient avantageusement s’enraciner en ce territoire et constituer des pistes de solution à soumettre au législateur québécois en vue de réformer la dévolution légale des successions.