644 - La formation des travailleur·ses à l’ère de l’IA et du numérique : enjeux, risques et perspectives pour le bien-être et la capacitation humaine

Dans un contexte de modernisation des entreprises, de pénurie de main-d'œuvre, de développement du télétravail et d’accroissement des maladies mentales, le bien-être au travail devient un enjeu pour les employés, les entreprises. Cette situation soulève des défis pour les employés dont l’exercice de l’autonomie dans l’organisation quotidienne du travail, le manque de socialisation, altèrent leur bien-être. Leur bien-être devient un enjeu majeur pour les entreprises tant pour les activités de production que les activités de formation en ligne des télétravailleurs vivant des situations d’accélération et de densification des activités à réaliser. L’objectif de cette communication est de mettre à la discussion un cadre d’analyse des dimensions qui participent au bien-être des télétravailleurs en étudiant en quoi et comment les affordances des ressources de l'environnement d’apprentissage de proximité en ligne influencent la capacité des employés à gérer leurs propres apprentissages et à maintenir leur motivation dans des environnements souvent isolés. La revue de littérature réalisée introduit une différenciation entre le bien-être hédonique, qui réfère au plaisir immédiat et à la satisfaction dans l’instant, et le bien-être eudémonique en lien avec le sentiment d’accomplissement et de réalisation personnelle durable. Les dimensions identifiées sont mobilisées pour caractériser les composantes d’environnements de formation capacitants.

L’évolution des milieux professionnels sous l’influence de l’intelligence artificielle (IA) et du numérique ouvre de nouvelles opportunités pour l’apprentissage inclusif dans la formation des travailleur.ses, dont les personnes autistes. Toutefois, ces transformations soulèvent des défis liés à l’usage des outils numériques, aux interactions sociales et à la préservation du bien-être professionnel. Ce projet explore le développement d’environnements immersifs et de dispositifs intégrant l’IA conçus pour soutenir la formation et l’insertion professionnelle des travailleur.ses autistes en favorisant une meilleure compréhension de leur état émotionnel et en adaptant les interactions en milieu de travail.
À travers des simulations immersives et des outils d’évaluation en temps-réel des signaux physiologiques des travailleur.ses, nous proposons une approche permettant d’adapter l’accompagnement en fonction des besoins individuels. Une première expérimentation auprès de travailleur.ses autistes suggère que ces outils facilitent l’adaptation progressive aux exigences professionnelles tout en réduisant la charge cognitive et émotionnelle. Un protocole d’usage est également en cours d’élaboration pour encadrer la gouvernance des données physiologiques selon les normes de confidentialité, d’éthique numérique et d’inclusion (EDI), garantissant un usage responsable du système expert IA.

Les industries culturelles et créatives (ICC), tout comme d’autres secteurs d’activités, sont fortement impactées par l’IA dite générative. Les métiers du design, du graphisme, du marketing, du jeux vidéo tout autant que l’architecture, les arts visuels, la musique ou encore la mode se trouvent profondément transformés (Bullich, 2024). Quel avenir pour les métiers de la création en termes de compétences et de collaborations inter-métiers ? Quels enjeux éthiques liés à l’IA ? Celle-ci est un accélérateur des processus créatifs mais à quel prix pour les travailleurs créatifs (précarisation, automatisation des tâches, suppression d’emploi, etc.) et avec quels couts environnementaux, sociaux et politiques (Crawford, 2021) ? 
Nous proposons de discuter ces questions à l’aune du travail créateur (Menger, 2009) dans une approche critique en sciences de l’information et de la communication. L’IA bouscule les métiers de la création, notamment la création artistique. Mais l’intelligence n’est pas seulement, selon Yann LeCun, une affaire d’algorithme et de puissance de calcul. Elle est aussi liée aux affects et au travail émotionnel (Hochschild, 1983). Une discussion sera proposée à partir de deux filières des ICC, celle de l’artisanat et celle du spectacle vivant.

L'éthique de l'intelligence artificielle (IA) est devenue un enjeu central dans la formation des professionnels, alors que les défis d'innovation permettent d'explorer les tensions entre théorie et pratique. Cette communication présente les résultats de quatre défis interdisciplinaires menés à l'aide du jeu sérieux « Quête de l'IA éthique.
Les résultats de ces défis indiquent deux axes cruciaux à considérer pour la formation en IA éthique :
1. L'écart entre la pensée et l'action des professionnels : Les défis ont révélé que bien que les participants aient une compréhension théorique des principes éthiques de l'IA, leur mise en application dans des contextes réels est souvent inconsistante. Cette dichotomie souligne la nécessité de renforcer la formation par des activités pratiques immersives.
2. La gestion de l'information : faits, désinformation, mésinformation et information retenue : Les participants ont manifesté des difficultés à distinguer ce qui est vrai, approximativement vrai dans les contenus liés à l'IA. Le jeu sérieux a démontré l'importance d'apprendre à douter de l'information reçue et à évaluer sa fiabilité.
Cette communication mettra en lumière les implications de ces résultats et proposera des recommandations pour améliorer la formation des professionnels à travers des dispositifs d'apprentissage innovants.

Peu d’études empiriques ont analysé la perception qu’ont les employés des changements organisationnels liés à l’éthique de l’IA. Surtout, on n’a pas investigué comment les scientifiques de données font sens des initiatives volontaires entreprises en la matière par leur organisation. Cette étude de cas exploratoire et interprétative s’inspire de la théorie du sensemaking de Weick afin de répondre à la question suivante : comment les scientifiques de données font-ils sens des changements induits par les initiatives volontaires en éthique de l’IA entreprises par leur organisation ? Trois types de déclencheurs d’ambiguïté ont été identifiés: individuels, organisationnels et externes. Il apparaît que les déclencheurs d’ambiguïté organisationnels et externes exercent toutefois un effet d’exacerbation sur l’ambiguïté individuelle. Plus l’environnement est confus et équivoque, plus l’ambiguïté individuelle se manifeste. Leur processus de sensemaking s’adapte donc constamment à la réorganisation de leurs pratiques mais aussi à l’environnement organisationnel et externe. Cette étude démontre que ces déclencheurs d’ambiguïté s’avèrent à la fois des facteurs d’adhésion (ou non) aux initiatives volontaires en éthique de l’IA initiée par leur organisation. D’ailleurs, il ressort de l’analyse un fort besoin exprimé par les participants en matière de capacitation en éthique de l’IA. 

Aujourd’hui, L’intelligence artificielle (IA) redéfinit les pratiques managériales, notamment en ressources humaines (RH). Cette recherche explore comment l’intégration de l’IA dans les processus RH peut améliorer la prise de décision stratégique des multinationales opérant au Maroc. Le contexte marocain, en transition vers des pratiques technologiques avancées, pose des enjeux liés à la culture organisationnelle, la performance, la satisfaction des employés et l’absorption des nouvelles technologies.
La problématique centrale s’articule autour de l’impact de l’IA sur la prise de décision stratégique RH. Trois types de variables structurent cette étude :
1. Variable explicative : Intégration de l’IA dans les processus RH, incluant la capacité d’absorption des nouvelles technologies, l’innovation technologique, les compétences digitales et la stratégie digitale.
2. Variable à expliquer : Prise de décision stratégique RH, mesurée par la performance, l’efficacité, la satisfaction des employés et l’équité.
3. Variable modératrice : Culture organisationnelle, avec des dimensions comme l’innovation, l’ouverture au changement et la collaboration.
Une méthodologie mixte combinant enquêtes, entretiens, études de cas et analyses comparatives est adoptée pour offrir une vue complète. Les résultats attendus visent à démontrer comment l’IA peut transformer les RH en levier stratégique, soutenant innovation et compétitivité des entreprises marocaines.

Comme dans d’autres domaines économiques, la comptabilité a connu une révolution majeure au cours des dernières décennies, portée par le développement technologique et la transformation numérique. Cette dernière est désormais une nécessité incontournable pour les entreprises et les institutions financières. Malgré les défis qu’elle impose, elle offre également des opportunités substantielles pour les professionnels prêts à s’adapter et à innover.
Notre étude vise à analyser les enjeux de cette transition pour la profession comptable et à examiner les stratégies mises en place par les acteurs du secteur pour s’adapter aux nombreux défis qu’elle engendre.
Nous menons une enquête auprès de 100 participants en nous concentrant sur trois axes principaux : l’adaptation et le développement des programmes éducatifs, l’aménagement de l’environnement de travail numérique et l’impact de cette transformation numérique sur les tâches des comptables.
À l’issue de cette enquête, nous nous attendons à ce que la transformation numérique favorise la transparence en encourageant l’adoption de programmes d’études modernisés et contribue à la réduction de la fraude grâce à l’amélioration de la sécurité des données et à l’automatisation des processus comptables. Nous anticipons que cette digitalisation accélère l’évolution de la profession comptable, en la rendant plus stratégique et davantage axée sur la gestion de l’information financière en temps réel.

Depuis quelques années, on assiste à la multiplication d’agents virtuels basés sur l’IA, prenant différentes apparences (robot, avatar, chatbot, etc.) et venant assurer la relation client sur les plateformes de services en ligne. Ces agents présentent notamment l’avantage de proposer un contact disponible 24/7, ou de répondre instantanément aux questions les plus fréquentes. Néanmoins, ces agents ne sont pas toujours bien acceptés par les clients, qui peuvent avoir une perception négative des effets de l’automatisation : réponse préformatée, absence d’émotion dans les échanges, ou expérience utilisateur frustrante. Par ailleurs, du point de vue de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), les agents virtuels sont perçus comme un moyen de réduire les coûts de fonctionnement RH au détriment des emplois et du bien-être des salariés.
Dès lors, il semble pertinent de s’intéresser à la manière dont les agents virtuels basés sur l’IA sont perçus non seulement vis-à-vis de la qualité de service qu’ils proposent, mais aussi vis-à-vis du sens et de la valeur du travail humain à l’ère de l’automatisation. 
Cette recherche a pour objectif de proposer un modèle sur la perception des agents virtuels basés l'IA en terme d’expérience client et de RSE. 

Cette étude empirique explore l’impact de l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) dans le marketing numérique sur l’expérience utilisateur (UX). 
En premier lieu, une revue de la littérature scientifique dresse les connaissances sur ces sujets, avec une focalisation sur le rôle de l’IA dans la personnalisation du contenu et son utilisation en contexte d'expérience utilisateur/consommateur hédonique. 
Dans un second temps, nous identifions l’influence de l’IA sur la personnalisation de l’UX, en passant par son évolution dans le marketing numérique, son utilisation dans la personnalisation de contenu ainsi que son rôle dans la segmentation et le ciblage de l’entreprise.
Au moyen d'un questionnaire d'entrevue semi-structurée et d'observations contextuelles, la collecte de données met de l'avant la problématisation de cette étude, en priorisant des principes tels que le consentement, le respect des droits des participants et l’utilisation responsable des données. 
Au final, ce travail de recherche explore l’intersection entre l’IA en tant que technollogie, la personnalisation en tant que tactique marketing, et l’expérience utilisateur en tant que facteur stratégique de l'adoption des produits et services numériques par les consommateur.trice.s.

Durant la pandémie du covid-19, la dégradation de la qualité de vie au travail dans les organisations publiques fait de plus en plus l’objet de dénonciation de la part des agents publics, malgré les efforts déployés par l’Etat pour la gestion de cette crise. Toutefois, cet environnement instable de travail est souvent la cause du malaise et épuisement professionnel, la détérioration des relations humaines, ce qui engendre nécessairement un impact sur l’implication et l’efficacité des ressources humaines. C’est dans ce sillon que les chercheurs et les professionnels de santé cherchent des méthodes innovantes afin d’accroitre la qualité de vie au travail dans un motif d’instaurer de bonnes conditions de travail, et favoriser l’implication et l’épanouissement des collaborateurs de santé. En se référant à une revue de littérature, L ́objectif principale de cette communication est de réfléchir aux principaux déterminants de la QVT et à leur impact sur l’implication des professionnels du secteur de santé.