548 - L’enseignement supérieur pour un monde durable

Cette conférence exposera les engagements internationaux pris par les États membres de l’ONU et de l’UNESCO interpellant directement et indirectement les universités. Sur la base de ces cadres normatifs, nous soulèverons certains des principaux défis posés par le suivi (monitoring) de la mise en oeuvre de ces engagements. En particulier, nous porterons notre attention sur les méthodologies employées pour colliger l’information permettant d’évaluer la mise en oeuvre des engagements. Enfin, nous ferons part de constats dégagés par des travaux de l’Institut de l’UNESCO pour l’apprentissage tout au long de la vie sur l’adoption par les universités de la perspective de l’apprentissage tout au long de la vie.

Les universités québécoises répondent à la demande croissante d'universités durables par leurs activités d'enseignement, de recherche, de fonctionnement, de gouvernance et de rayonnement. Dans le cadre d'une étude financée par le programme CRSH Savoir sur la gouvernance du développement durable dans les universités canadiennes, les auteurs prévoient présenter des résultats préliminaires des universités québécoises. Pour ces universités, leurs documents de planification stratégique ont été analysés selon les quatre piliers de How universities contribute to the SDGs, initialement publiés par le Sustainable Development Solutions Network (2017) et complétés en 2019 par la contribution de DiNauta et coll. Les résultats de l'analyse permettront de dresser un portrait des Objectifs de développement durable que les universités québécoises abordent explicitement ou implicitement dans leurs plans stratégiques, ainsi que les activités par lesquelles elles y répondent.

L’UNESCO estime que « la diversité culturelle et linguistique joue également un rôle essentiel dans l’avènement de sociétés durables¹ ». Or, en matière d’enseignement supérieur et de recherche scientifique, l’anglais s’impose souvent comme langue privilégiée. Au Québec, certaines universités francophones réservent à cette langue une place de choix dans leurs politiques linguistiques, allant jusqu’à consacrer son rôle comme lingua franca de la science. Cette communication présente les résultats d’une analyse de cadrage des politiques linguistiques des universités québécoises. Nous nous interrogerons sur leur possible conciliation avec le rôle qui incombe aux universités matière de développement durable. Comment concilier le discours sur l’anglais, langue de science, avec l’enjeu de la préservation des expressions culturelles ? Quel espace ces politiques réservent-elles à la promotion des langues autochtones et minoritaires ? Leur cadrage discursif favorise-t-il un développement culturel et scientifique durable ?

¹ UNESCO (n.d.). Les langues dans l’éducation. Unesco.org. Consulté le 27 janvier 2023, https://www.unesco.org/fr/education/languages 

La Faculté de l’éducation permanente de l’Université de Montréal inscrit son histoire dans une logique d’éducation aux adultes et d’apprentissage tout au long de la vie, depuis 1952. On peut comprendre la finalité et le positionnement de cette faculté en examinant ses activités et ses logiques d’action à la lumière notamment de l’objectif 4 des 17 objectifs de développement durable des Nations Unies (Plan 2030) : « Assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie . »

Ma présentation portera sur cette analyse qui provient du terrain de pratique, des liens avec d’autres ODD seront également établis.

Alors que la désinformation est devenue un enjeu de société et que la crise de la COVID-19 a montré qu’elle pouvait avoir des répercussions très concrètes, nous proposerons ici de discuter des impacts potentiels de la désinformation sur la compréhension des risques écologiques par les étudiant·es du postsecondaire.

Bien que la collecte soit encore en cours à l’heure où ces lignes sont écrites, l’objectif de cette communication sera de présenter les premiers éléments quantitatifs d’une recherche mixte menée auprès des étudiant·es des provinces de l’Atlantique. Il s’agira notamment d’exposer comment leur rapport aux questions environnementales en général, et climatiques en particulier, est influencé par leur pensée critique et leurs compétences informationnelles. Puisque ces deux compétences se retrouvent régulièrement nommées dans les référentiels universitaires (p. ex. BCI, 2019), nous proposerons plusieurs pistes de réflexion afin de soutenir concrètement leur développement.

Cette présentation portera sur le développement durable, tel que défini dans les objectifs des Nations Unies. L’objectif principal de l’étude est de « comprendre les processus et moyens utilisés par les institutions pour intégrer le concept de durabilité dans leur programme de formation ». Pour ce faire, il faudra : 1) définir la mécanique selon laquelle les documents : a) de gouvernance, b) de programmation et c) d’enseignement re/présentent la durabilité. 2) Mesurer le niveau/degré de sensibilisation [et de connaissances] des étudiants au valeurs de développement durable. 3) Déterminer la cohérence organisationnelle interne sur les questions de durabilité. 4) Déterminer l’adéquation institutionnelle avec les parties prenantes externes sur les questions liées au développement durable. La méthode envisagée est mixte incluant principalement un sondage et des analyses documentaires, mais possiblement aussi des entrevues ciblées avec des acteurs importants.

Cette communication s’inscrit dans le champ de l’évaluation et de la réforme de programmes de formation en enseignement supérieur professionnel. Elle présente les principaux résultats d’une évaluation de programme de formation (Lemenu et al., 2015) en génie rural à Madagascar. L’accent est mis sur l’adéquation entre la formation et les besoins du milieu professionnel (Bernier et al., 2017) de même que sur l’employabilité des diplômés. La formation en génie rural est primordiale pour le pays puisqu’elle se spécialise dans les procédés d’irrigations, les planifications de cultures et les infrastructures rurales qui contribuent à l’atteinte des objectifs du millénaire en développement : «gérer durablement l’eau, promouvoir l’agriculture durable et bâtir des infrastructures résilientes». Cette communication expose les résultats préliminaires de huit entrevues individuelles et en groupes portant sur les compétences professionnelles des étudiants et leur employabilité. Elles ont été réalisées auprès d’enseignants, d’employeurs potentiels du domaine et d’étudiants diplômés ou en cours de formation. Il ressort notamment que l’adéquation formation-employabilité demeure grandement perfectible.

Depuis plusieurs années, l’équité, la diversité et l’inclusion (EDI) sont promues par des politiques publiques en éducation, notamment en enseignement supérieur (cf. CCRC, 2021 ; CRSH 2021 ; Universités Canada, 2017). Les établissements ont mis sur pied diverses initiatives que le large éventail de définitions et de pratiques révèle (Tamtik et Guenter, 2019). Cependant, le principe de la décolonisation (D) de l’enseignement supérieur, issu des appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation du Canada (2012), a évolué indépendamment d’une institution universitaire à l’autre.

Sous le concept d’ÉDID porté par la Fédération des sciences humaines (s. d.), notre équipe a mené, durant l’année 2022-2023, une étude mixte dans le but de brosser un portrait des compréhensions et perceptions de ce concept au sein du corps enseignant de notre université incluant les professeurs et les chargé·es de cours (N≈500). La collecte étant encore en cours, la présente communication exposera des données préliminaires relatives au niveau de connaissance, de compréhension et d’intégration de la pratique académique des principes de l’ÉDID. Une comparaison sera opérée avec la façon dont ces principes sont présentés dans les politiques gouvernementales et institutionnelles. Plusieurs décalages observés pourraient être discutés afin de surmonter le défi de l’implantation de l’ÉDID. Au-delà des politiques institutionnelles, différentes mesures seront aussi discutées (Campbell, 2021).

L’idéation, la conception et la réalisation de projets de recherche dans l’esprit du développement durable demande de repousser et de redéfinir, au coeur même de nos institutions, différentes barrières à l’innovation et à l’inclusion. À partir d’expériences vécues dans le cadre de la réalisation de projets de recherche liés à l’internationalisation de l’enseignement supérieur, nous proposons d’exposer les défis rencontrés et de réfléchir sur les manières de transcender ceux-ci. Nos propos se baseront, plus précisément, sur le développement de la formation en ligne « Campus inclusifs pour les étudiant(e)s de l’international » ainsi que sur le projet des Milieux d’Apprentissage en Réseau International (MARI) dans les cégeps.

Cette présentation s'intéressera aux résultats d’une étude (Fines-Neuschild et Tajmel, 2023; en révision) sur les manières dont le discours sur l’équité, la diversité et l’inclusion (EDI) se révèle dans les compréhensions et actions quant à l’EDI des chercheures et chercheuses en science, technologie, mathématique et ingénierie (STIM) et si ces compréhensions et actions abordent la discrimination intersectionnelle et les domaines de pouvoir. Pour notre analyse, nous utilisons l’analyse critique de discours. Nous avons effectué 18 entretiens en ligne (35 à 60 minutes) avec des chercheurs et chercheuses en STIM au Canada. Nos résultats montrent que les compréhensions et actions des scientifiques en lien avec l’EDI incluent : l’EDI comme savoirs inculqués, l’EDI comme enjeu de ressources humaines/de gestion, l’EDI comme performance évaluée, et l’EDI comme initiative individuelle/entreprise solitaire.

Bien que le colloque fasse appel aux objectifs de développement durable et non spécifiquement à l’EDI, nous ancrons notre démarche dans l’analyse de la mission « EDI » des établissements d’enseignement supérieur, qui réfère notamment à l’Objectif 4 : Assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, à l’Objectif 5 : Parvenir à l’égalité des sexes ainsi qu’à l’Objectif 10 : Réduire les inégalités dans les pays et d’un pays à l’autre.

L’expansion de la participation aux études supérieures (et doctorales en particulier) est un phénomène que l’on observe au Canada depuis quelques décennies. De 1995 à 2015, le nombre d’inscriptions à temps plein au doctorat a bondi de 120 % au Canada (ACES, 2018). Cette expansion serait liée à une volonté des gouvernements d’améliorer la performance en recherche et développement (R-D) du pays à l’échelle mondiale (Edge et Munro, 2015; Zarifa, 2012). L’expansion de la participation aux études doctorales reflète ainsi l’importance de ces étudiant·e·s dans l’activité de production de recherche des sociétés du savoir. Cette communication présentera les résultats d’une analyse comparative préliminaire sur la contribution des étudiant·e·s au doctorat à la production de recherche universitaire dans deux provinces canadiennes : la Colombie-Britannique et le Québec.