Pour Clarence Hatton-Proulx, la discipline historique permet d’ajouter de la complexité à notre compréhension des enjeux énergétiques actuels. Elle permet d’en identifier les dynamiques, les similarités et les différences. Elle permet aussi de voir comment nous avons traité, analysé ou déjà répondu à des questions similaires.
LIEN VERS L'ENTRETIEN VIDÉO
Introduction
Dans les premières décennies du 20e siècle, pour qui s’intéresse à la matérialité de l’énergie, la toile électrique qui découpe le ciel de Montréal était « une cacophonie visuelle intéressante à étudier », de dire Clarence Hatton-Proulx qui en a fait son sujet de maîtrise.
Pour le présent entretien, on retrouve le chercheur au doctorat, où son intérêt pour l’histoire sociale et matérielle de l’énergie le mène cette fois vers l'ensemble des formes d'énergie, dans cette période de croissance exponentielle qui a suivi la 2e Guerre mondiale.
Son projet s’intitule Une histoire sociale et matérielle des transitions énergétiques urbaines. Le cas de Montréal, 1945-1980, et il est appuyé, entre autres, par une bourse du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH). Il prend comme point de départ un questionnement visant à saisir la transition énergétique propre à notre époque, et ce, en examinant l’histoire contemporaine des effets sociaux de la matérialité implicite à l’approvisionnement constant en énergie qui rend possible les villes modernes.
Pour le chercheur, l’histoire matérielle de l’énergie est indissociable de la vie sociale, et c’est de ce fait un sujet très important en histoire étant donné notre ère de changements climatiques, marquée par la transition énergétique et la décarbonation. « J’ai envie de dire que sont des sujets qui doivent être saisis par les sciences sociales aussi, pas seulement par les sciences de l’ingénieur et par les sciences naturelles ».
Si on veut réfléchir à l’histoire de l’énergie, il faut réfléchir à l’histoire des infrastructures qui livrent cette énergie, et [à l’histoire ] des appareils qui permettent la consommation d’énergie. Tout cela est lié à des groupes sociaux, à des [perceptions] de ce qu’est une vie normale et confortable.
- Clarence Hatton-Proulx
INRS - Centre Urbanisation Culture Société
Clarence Hatton-Proulx est doctorant en études urbaines et en histoire en cotutelle à l'Institut national de la recherche scientifique (INRS) et à Sorbonne Université. Sa thèse porte sur l'histoire sociale et matérielle des transitions énergétiques urbaines à Montréal entre 1945 et 1980. Ses recherches ont été publiées dans le Journal of Energy History / Revue d'histoire de l'énergie, Flux, Journal of Urban History et la Revue d'histoire de l'Amérique française. Sa thèse est financée par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, le Comité d'histoire de l'électricité et de l'énergie d'Électricité de France, et la Chaire de recherche du Canada en action climatique urbaine.
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