[Archive de 1956] Nous republions ici de larges extraits du discours présidentiel de Paul Riou (1890-1985), prononcé à la fin de son mandat à la présidence de l'Acfas (1941-1942). Le texte a été publié dans les Annales de l'Acfas en 1943 (vol. 9, 1943, p. 157-170)
Nous avions projeté d’organiser une exposition de l’histoire des sciences dans notre Province et, en même temps, de montrer l’outillage dont disposent nos laboratoires pour l’enseignement scientifique. Le public aurait ainsi apprécié l’imagination et le génie inventif de nos professeurs et de nos chercheurs. Malheureusement, nos desseins ne se sont pas réalisés.
La tragédie [Deuxième Guerre mondiale] qui se joue dans le monde a arrêté ces projets et bien d’autres encore. Le nerf de la guerre, nous ne le savons que trop, est tendu à se rompre. Pour les autres manifestations de l’esprit humain, il ne reste plus que la parole. Encore est-elle dirigée...
Chez les hommes de science, ce rationnement de la pensée ne nuit en rien à notre liberté. Si nos expériences, nos découvertes, nos actes ne contribuent pas directement à la perte de l’adversaire, ils ont au moins le mérite de ne pas être suspects aux dirigeants de notre effort de guerre. Nous jouissons dans notre domaine d’une liberté d’expression remarquable.
Pour notre part, nous avons cru qu’il serait intéressant de faire le point sur deux questions d’une très grande importance pour notre groupement ethnique : l’enseignement et la recherche scientifique. Ces sujets, qui semblent assez étrangers l’un à l’autre, sont intimement liés dans l’enseignement supérieur. La recherche est même indispensable à l’enseignement universitaire.
Ce sont des sujets aux réactions vives, sinon explosives, qui risquent de brûler ou de blesser les expérimentateurs qui se risquent dans ce domaine. Je connais le danger. Mais les chimistes sont habitués à manipuler les substances dangereuses. Pour nous, ce sont simplement des composés endothermiques.
[Retrait ici d'une longue partie traitant de l'éducation primaire et secondaire]
Et notre enseignement supérieur? On n’en parle jamais. On croit qu’il est supérieur, qu’il est à la hauteur de la situation. Quelle erreur! S’il n’est pas plus mauvais que les autres, il est sûrement plus fautif, car ici on ne peut pas plaider ignorance.
Cet enseignement était pitoyable il y a vingt ans. Il employait des méthodes désuètes imaginées par des étrangers et qui ne sont pas, hélas! complètement disparues. Croyez-vous qu’il y a quelques années à peine, on dictait des cours? Le résumé est encore à l’ordre du jour dans certaines facultés!
Dans quelles facultés nomme-t-on régulièrement les professeurs au mérite? Où exige-t-on des travaux de recherches, des publications, des doctorats pour les nominations et les promotions des professeurs? La ficelle ne tient-elle toujours pas une place d’honneur? Je vous le demande.
Tout n’est pas mauvais. La Province a envoyé depuis vingt ans beaucoup de jeunes gens à l’étranger pour se perfectionner et se préparer à la carrière de professeur. Le séjour a généralement duré trois ans. Cela correspondait aux moyens et aux besoins du temps. Il y a de cela vingt ans, et nous continuons encore le même système. On doit aller plus loin et augmenter, s’il le faut, l’importance des bourses d’études et la durée du séjour à l’étranger, au bénéfice de ceux qui veulent continuer à faire des travaux de recherches et à se préparer pour l’enseignement dans nos diverses facultés et écoles.
La recherche scientifique a débuté chez nous il y a un peu plus d’un quart de siècle. C’est donc une nouvelle arrivée dans notre enseignement universitaire, mais elle ne pouvait venir plus tôt. Nous avons commencé par organiser l’enseignement des sciences, qui n’existait qu’à l’état de rudiment avant 1920. Certains pionniers ont le mérite de l’avoir fait sortir des formules pour le baccalauréat. La lutte a été longue et ardue. Il a fallu constituer un corps professoral, fonder des laboratoires, recruter des élèves. Tout cela a été réalisé dans nos deux universités, dans les facultés des sciences pures et appliquées; nous avons importé des professeurs, nous en avons surtout formés. Cette première étape, nous l’avons franchie. Permettez-moi de rendre hommage à ces ouvriers de la première heure pour le travail qu’ils ont accompli en créant de toute pièce notre enseignement scientifique. Leur œuvre n’est pas encore terminée. S’ils ralentissaient leur action, satisfaits du travail passé, ils risqueraient de compromettre notre avenir scientifique.
Puis nous nous sommes tournés vers la recherche. Le frère Marie-Victorin, à qui je suis heureux de rendre un témoignage public de ma haute appréciation, a été un précurseur et un animateur remarquable. Il a fait école. Il est aujourd’hui entouré d’un groupe de chercheurs de grand mérite. Il a fait beaucoup pour l’avancement des sciences dans notre Province et pour notre réputation à l’étranger.
Nous sommes maintenant entrés dans le domaine de la recherche. Nous possédons dans les universités de Montréal et de Québec, dans les facultés et écoles affiliées, des centres importants de recherches en chimie, en sciences naturelles et en médecine. Nos publications scientifiques, si elles sont moins volumineuses, sont, je puis l’affirmer, aussi importantes que notre production littéraire.
Nous sommes maintenant entrés dans le domaine de la recherche. Nous possédons dans les universités de Montréal et de Québec, dans les facultés et écoles affiliées, des centres importants de recherches en chimie, en sciences naturelles et en médecine. Nos publications scientifiques, si elles sont moins volumineuses, sont, je puis l’affirmer, aussi importantes que notre production littéraire.
Que faut-il pour que cette activité nouvelle chez les Canadiens français puisse se développer normalement et atteindre le but que nous nous proposons? Il faut avant tout un groupe de professeurs désintéressés qui sont prêts à sacrifier, comme beaucoup le font, une partie des revenus qu’ils pourraient obtenir s’ils voulaient travailler pour l’industrie ou cumuler les situations d’enseignement. Ces chercheurs ont besoin de temps, de patience, de ténacité, pour résister aux tentations et ne pas se laisser décourager par l’apathie de ceux qui les entourent.
La science appliquée à l’industrie enrichit son homme; la science pure ne rapporte pas plus qu’un sonnet ou une symphonie. Il faut en outre de l’argent; le poète a besoin de papier et d’encre; le savant a besoin d’un outillage compliqué et de produits coûteux. Sans aide financière, il ne peut rien. Ses concurrents le dépasseront rapidement et ses efforts seront vains. Dans les sciences naturelles, le laboratoire c’est la nature; le chercheur doit se déplacer avec son outillage, ce qui lui occasionne des frais considérables.
Il faut en outre des élèves. Il est difficile de travailler seul. Il faut le milieu, l’atmosphère. C’est en s’entourant d’élèves que l’on peut avancer. Dans notre Province, les étudiants riches ne sont pas bien nombreux. Nos jeunes gens ne peuvent que très rarement dépasser le stade de la licence. Ils n’ont déjà que trop tiré sur leurs parents. Le cours classique est trop long. Je le répète, il traîne en longueur. Il épuise les ressources financières des parents. Les jeunes gens arrivent trop tard à l’Université. Même s’ils sont prêts à sacrifier leur temps pour s’initier à la technique de la recherche, ils ont malheureusement besoin de pain.
Il faut en outre des élèves. Il est difficile de travailler seul. Il faut le milieu, l’atmosphère. C’est en s’entourant d’élèves que l’on peut avancer. Dans notre Province, les étudiants riches ne sont pas bien nombreux. Nos jeunes gens ne peuvent que très rarement dépasser le stade de la licence. Ils n’ont déjà que trop tiré sur leurs parents.
Enfin, la recherche aurait besoin d’être organisée et dirigée. Cette observation s’adresse surtout aux chercheurs. C’est à eux d’y réfléchir et d’adopter les moyens nécessaires à la réalisation de cette dernière condition de succès. Sans organisation et sans direction, nos efforts ne sont que gestes incohérents sans résultats tangibles. Si nous ne faisons pas notre devoir, comment demanderions-nous aux autres de le faire? Celui qui paye attend des résultats. La réponse viendra de nous. Inutile d’avoir de beaux appareils si ce sont des pièces de musée qui se déprécient et se démodent avant d’avoir servi.
Que faut-il faire pour créer une atmosphère favorable à la recherche? En tout premier lieu, les universités et les écoles doivent encourager les professeurs qui consacrent leur vie à l’enseignement et à la recherche. La plus belle récompense est encore la reconnaissance de leurs services par l’attribution de situations honorifiques, de promotions d’ordre universitaire et, il faut bien le demander, d’avantages d’ordre pécuniaire. C’est aux autorités universitaires de distinguer entre les travailleurs et les tireurs de ficelle. N’oublions pas que l’on juge l’homme à ses œuvres.
L’université a encore le devoir de mettre à la disposition des professeurs et des élèves l’outillage dont ils ont besoin. C’est à eux qu’incombe la tâche de trouver les crédits nécessaires pour acheter le matériel, pour fournir les assistants et les techniciens nécessaires au bon fonctionnement du laboratoire moderne.
De tous temps, dans tous les pays, les savants ont groupé autour d’eux un nombre plus ou moins grand d’élèves. Il n’y a pas de progrès sans cela. Nous devons d’abord utiliser au mieux les places de préparateurs en les confiant à des jeunes de valeur qui consacrent leurs loisirs à la recherche. Nous pourrons alors nous adresser à certains organismes comme le Conseil national de Recherches d’Ottawa et l’Office provincial de Recherches scientifiques. Je ne parlerai pas du premier, qui est l’ancien et bien connu. L’autre est plus récent et n’a pas fait encore beaucoup parler de lui. Il a travaillé dans l’ombre et ses dirigeants ont préféré le silence à la réclame, l’action au bruit.
Il convient aujourd’hui d’en dire quelques mots. En 1937, le gouvernement de la Province, comprenant la nécessité de former des techniciens de la recherche, afin de mettre nos jeunes gens sur le pied d’égalité avec leurs concurrents des universités anglaises, a décidé de fonder un Office de Recherches scientifiques. Cet organisme dépend du ministère des Affaires municipales, de l’Industrie et du Commerce. L’objet de l’Office est d’abord d’aider les jeunes gens à poursuivre leurs études post-scolaires en leur attribuant des bourses qui leur permettent de vivre pendant les années qu’ils consacrent à la recherche.
C’est grâce à l’esprit d’initiative, à la largeur de vues, à la faculté de compréhension de nos problèmes des honorables Joseph Bilodeau et Oscar Drouin que l’Office provincial de Recherches scientifiques a été fondé et a subsisté depuis quatre années. Malgré les difficultés financières, la guerre et combien d’autres obstacles, l’honorable Oscar Drouin a maintenu intacts les budgets de recherches. Nous saisissons cette occasion de lui en exprimer notre plus vive reconnaissance. L’Acfas, comme l’Office de Recherches, doit sa vie au gouvernement de la Province. Si les hommes qui s’occupent de ces organismes n’en retirent aucun avantage pécuniaire, on peut dire que les gouvernements qui nous ont aidés, n’en ont rien retiré au point de vue électoral.
Depuis 1938, l’Office de Recherches scientifiques a accordé à des jeunes gens une soixantaine de bourses d’études.
Leurs travaux de recherche ont touché à tous les domaines de la science : physique, chimie, sciences naturelles, biologie, agriculture et sciences appliquées. Les membres de l’Office ont toujours accordé leur préférence aux sujets dont la solution se rapporte à l’économie de la Province. Les directeurs ont sans cesse présente à l’esprit la nécessité de développer et d’utiliser rationnellement nos ressources dans les domaines de l’agriculture, de la forêt et des pêcheries. Il faut recourir à l’expérimentation, aux travaux de laboratoire et à la recherche, si nous voulons améliorer le rendement de nos terres, mettre au point de nouvelles cultures industrielles et lutter contre les insectes et les maladies des plantes.
L’Office provincial de Recherches a en outre subventionné les travaux d’une trentaine de jeunes professeurs dont les sujets entraient dans les cadres du programme que nous nous étions tracé.
Il ne faut pas croire que nos jeunes gens sont payés pour faire de la recherche. C’est une erreur que je veux rectifier. La Province leur accorde une bourse qui leur assure une existence qui n’est sûrement pas luxueuse. Ils acceptent en retour les obligations d’une vie d’études et de labeur que l’on ne considère pas dans notre pays comme agréable. Ils font, pour se perfectionner, le sacrifice du salaire qu’ils gagneraient dans l’industrie et de la vie facile que cela leur procurerait.
Les chercheurs sont aujourd’hui peu nombreux. Les usines de la Défense nationale les cueillent sitôt leurs études terminées. Après la guerre, ils augmenteront en nombre et nous espérons que l’Office étendra encore son champ d’action.
Enfin, la recherche a besoin d’être organisée et dirigée. La fantaisie et l’incohérence sont des voies plus faciles à suivre que l’ordre. Il faut un effort de pensée, de volonté et souvent même des sacrifices pour édifier une œuvre. Il faut surtout l’unité d’action. Tant que nous tournerons en rond dans notre coin, tant que l’individualisme triomphera, tant que nous ne cesserons de nous jalouser, tant que nous serons incapables de nous unir,— ces remarques ne s’adressent pas à toute la Province,— nous piétinerons sur place pendant que les autres avanceront.
...la recherche a besoin d’être organisée et dirigée. La fantaisie et l’incohérence sont des voies plus faciles à suivre que l’ordre. Il faut un effort de pensée, de volonté et souvent même des sacrifices pour édifier une œuvre. Il faut surtout l’unité d’action.
Notre Université est grande, et elle grandit sans cesse. Elle possède dans ses facultés et écoles de nombreux laboratoires et un outillage qui se complète d’année en année. Nous aurons bientôt tout ce qu’il faut pour édifier un centre de recherches important.
Pour cela, il faudra étudier la question dans son ensemble, tracer des cadres, scruter l’horizon et dresser un plan général qui tiens compte du présent et des besoins de l’avenir.
Comment arriver à ce résultat? Par la fondation d’un comité universitaire reconnu par les autorités et chargé d’organiser, d’orienter la recherche dans les facultés et écoles. Je suis bien à l’aise pour le dire, car l’idée n’est pas de moi. Notre université est étendue en surface, les rouages en sont compliqués et les cloisons sont étanches. Un tel organisme modifierait tout cela et rendrait les plus grands services. Il protégerait les chercheurs eux-mêmes contre les ambitions de celui-ci ou de celui-là ou contre les défaveurs dues aux inimitiés personnelles. L’unité d’action, le rationnement de la propagande, et d’autres avantages moins importants, aideront l’enseignement, la recherche et la réputation de notre université.
Et maintenant, il y a encore des gens qui ne sont pas convaincus de l’importance de la recherche scientifique. Peut-être y en a-t-il dans cette salle? Pour ceux-là, je dirai que l’utilité de la recherche scientifique n’est plus à démontrer. Elle a été organisée et subventionnée par les gouvernements de tous les pays civilisés. Nos voisins, les États-Unis, ont chaque année, pour l’agriculture uniquement, un budget régulier de $75,000,000. On a, à côté de cela, fait des travaux spéciaux qui ont coûté 100 millions. L’Angleterre, en dehors des recherches agricoles, dépensait avant la guerre $500,000 par année. La France est entrée dans cette voie.
Le gouvernement de la République a affecté des sommes énormes à la recherche. L’Allemagne avait de loin devancé les autres pays, avec les résultats que l’on sait au point de vue de son industrie et de son commerce. Elle a toujours doté largement ses laboratoires d’université. Elle a ainsi créé un corps de chimistes, d’ingénieurs et de techniciens et de la recherche qui sont les vrais artisans de son expansion industrielle. Ils ont particulièrement libéré leur pays de sa carence en matières premières, corps gras, essences, textiles, etc.
La nécessité de la recherche scientifique est si bien reconnue aujourd’hui que l’industrie privée, dans tous les domaines, a organisé des laboratoires de recherches qu’elle paie de ses deniers. Acceptons leur jugement, car les financiers ne sont pas gens à compromettre leur situation pour la science pure.
Nous sommes obligés d’accepter le fait que la science est à la base de tout progrès, même si l’on n’est pas convaincu que cela est en somme avantageux pour l’humanité. Aucune trêve n’est possible. La machine est en marche et le sorcier a oublié le secret qui peut l’arrêter.
Nous sommes obligés d’accepter le fait que la science est à la base de tout progrès, même si l’on n’est pas convaincu que cela est en somme avantageux pour l’humanité. Aucune trêve n’est possible. La machine est en marche et le sorcier a oublié le secret qui peut l’arrêter.
Mais, me direz-vous, pourquoi, nous qui sommes si petits, si en retard, nous lancerions-nous dans un domaine où les autres ont une avance si considérable? Cette proposition est partiellement vraie; beaucoup de problèmes similaires aux nôtres ont été résolus à l’étranger. Il y a cependant bien des exemples du contraire. Pour n’en citer qu’un, disons que toutes les recherches agricoles faites chez nos voisins ne peuvent trouver leurs confirmations expérimentales ici. Notre climat est différent. La sécheresse, qui est le problème le plus angoissant des États du centre américain, ne donne aucune inquiétude à nos agriculteurs, sauf ceux de l’Ouest. Les plantes industrielles, comme le soya, le maïs, ne peuvent pas être cultivées ici avec profit. La teneur en substances minérales de nos plantes est différente de celle des mêmes plantes cultivées aux États-Unis.
Nous avons d’immenses forêts que nous ne savons pas exploiter, des lacs et des rivières qui se dépeuplent avec une rapidité déconcertante. Nous avons des sols aux possibilités desquels nous n’avons pas bien adapté nos cultures, de nombreuses plantes sauvages dont nous ne tirons pas encore parti. Et combien d’autres domaines où le chercheur peut travailler sans crainte d’épuiser le sujet, avec la certitude d’être utile à ses concitoyens!
Maisonneuve nous a légué un territoire d’une très grande beauté et d’une très grande richesse. S’il revenait aujourd’hui, serait-il satisfait de l’usage que nous en avons fait? Quels conseils nous donnerait-il? Je suis persuadé qu’ils nous demanderaient de faire un examen de conscience, de faire un inventaire exact de notre actif, de réfléchir au lieu de discuter, et d’organiser nos moyens d’action pour améliorer notre situation dans tous les domaines.
- Paul Riou
HEC Montréal
Élément biographiques repris de l'introduction au Fonds J.-Paul Riou, déposé à HEC Montréal : https://www.hec.ca/archives-old/consultation-mise-en-valeur/privees/P042.html#5706
J-Paul Riou est né à Trois-Pistoles en 1890. Il débute ses études au séminaire de Rimouski puis à Montréal à l'École normale Jacques-Cartier. Il s'inscrit à l'École des hautes études commerciales de Montréal en 1910. En 1913, il obtient sa licence en sciences commerciales. Il fait ainsi partie de la première promotion de l'École. L'année suivante, il occupe le poste de préparateur au laboratoire de chimie de l'École. J-Paul Riou décède le 5 septembre 1985 à l'âge de 95 ans.
J-Paul Riou est nommé chargé de cours à l'École en 1917. Il va en France en 1920 et s'inscrit à La Sorbonne aux cours de chimie générale et de chimie industrielle. Deux ans plus tard, il obtient une licence ès sciences. De plus, durant la même année, l'Académie des sciences lui décerne le prix de la fondation Le Châtelier. Il devient ainsi le premier titulaire de ce prix. Parallèlement en 1923, J-Paul Riou devient le premier canadien à se voir décerner le titre de docteur en sciences physiques, doctorat de l'État français, avec la mention "très honorable". Toujours en 1923, il est nommé professeur agrégé de chimie et de technologie à l'École des hautes études commerciales de Montréal et professeur de chimie appliquée à la Faculté des sciences et à l'École Polytechnique. En 1929, l'École le nomme professeur titulaire. En 1938, le gouvernement du Québec fonde l'Office des recherches scientifiques et nomme J-Paul Riou comme premier président. En 1948, il se voit conférer par la Commission des études de l'École le titre de professeur émérite. La même année, il est nommé directeur de la Maison canadienne à Paris. Là-bas, il se livre à des études spéciales d'expertise en écriture et obtient un diplôme de la Société technique des experts en écritures. À son retour au Québec, il se consacre à faire de l'expertise en écriture dans plusieurs causes importantes présentées devant les cours de justice du Québec. Tout au long de sa carrière, J-Paul Riou multiplie les collaborations. D'abord, avec deux de ses collègues : Joachim et Gérard Delorme et ensuite, en publiant des volumes de chimie théorique et de travaux pratiques à l'usage des collèges classiques et des grandes écoles. Il écrit aussi dans L'Actualité Économique et dans La Terre de Chez-Nous. Finalement, Riou participe à plusieurs causeries à la radio et prononce des conférences publiques sur l'organisation de l'artisanat et de la petite industrie dans la province de Québec.
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