Fuir les crispations et s’en tenir à l’ébranlement. Bouger, dirait Montaigne, avec tout ce qui bouge. Choisir d’être l’attention, l’étonnement, l’émerveillement, le mouvement : de la vie dans le temps.
Quand j’ai dirigé, avec Normand Baillargeon, Que sait la littérature? en 2019 (couverture ci-jointe), nous avons demandé à des écrivain.e.s, des enseignant.e.s, mais aussi à des lecteurs et lectrices de différents horizons ce qu’ils savaient du savoir de la littérature. J’ai été saisie par la multiplicité des regards et des récits. De la même manière, au Corriere de la serra qui lui demandait, en 1969, « à quoi sert l’écriture? », Roland Barthes allait donner dix réponses bien distinctes dont le « besoin de plaisir », « produire des sens nouveaux », « fissurer le système symbolique de notre société » et « décentrer la parole, l’individu, la personne »1.
La littérature et l’art peuvent nous affecter de manière paradoxale. Leur force demeure étrange, irrésoluble, réversible – entre déranger et consoler, entre guérir et heurter, entre aider et nuire, entre illuminer et obscurcir, entre motiver à résister ou à adhérer, – et son impact est liée à notre singularité et à notre situation dans le temps. S’il nous est possible de réaliser des expériences d’interprétation ou de compréhension communes (c’est, je crois, ce que visent la critique et l’enseignement de la littérature), on ne rencontre pas émotionnellement et cognitivement les œuvres de la même manière suivant le moment de nos vies. Or comme créatrice, il est clair que je m’intéresse précisément à la particularité, à la différence, à la musicalité, aux écarts et aux frictions. À nos vies dans le temps.
La littérature : de l’émotion aux conduites prosociales
Des idées et des thèmes reviennent souvent dans la discussion sur la puissance de la littérature, récemment relancée par le développement d’approches cognitives et empiriques : le rôle et l’intelligence des émotions, la place et le fonctionnement de l’empathie narrative et de la théorie de l’esprit, ainsi que leurs liens avec l’altruisme, le souci, la bienveillance, les conduites dites prosociales, ou encore avec la démocratie. D’emblée, certaines expériences littéraires m’interpellent plus que d’autres : la jouissance ou le plaisir esthétique (concrètement associé à l’émotion d’une forme particulière de liberté, mais aussi à une idée ou au sens des autres et de la collectivité), l’imagination (et les liens entre les types de jugements, esthétiques, moraux ou éthiques), la possibilité de la transformation de soi (ou du regard, la metanoia) et la vie bonne (ou la vie « réussie », l’eudaimonia). M’intéresse aussi la possibilité de développement par l’art et la littérature de certaines formes ou manières d’intériorité et de leur pertinence éthique, par exemple dans la « refusance »2. Une dernière dimension m’apparaît incontournable : la littérature cherche à produire des écarts et des expériences d’étonnement, de désolidarisation ou même de résistance par rapport au préformé qui gît dans la langue, les idées ou la pensée. L’ironie, l’ambiguïté, l'étrangeté, les écarts sémantiques ou poétiques viennent rompre, en nous troublant ou en nous étonnant, nos modes d’être et de pensée automatiques ou inauthentiques. Être surpris, se questionner sur le sens, prendre contact avec l’ambiguïté et la complexité de nos existences et de notre monde, suspendre nos jugements simplistes sur les vies des autres, tout cela fait aussi partie de ce que cherche à atteindre la littérature et de nos raisons de lire. Ce serait donc a priori une erreur de vouloir réduire la littérature à son potentiel d’exemplarité, aux bons sentiments3 , à une exigence de conformité morale. On fait fausse route, dit Emy Koopman, si on cherche à faire de la littérature une « machine à empathie »4.
La réflexion sur les émotions, sur ce que nous pouvons ressentir au contact des œuvres d’art littéraires et sur ce que cette expérience peut effectivement nous faire, est vaste et ancienne. Elle s’étend de Platon à Martha Nussbaum en passant par Artistote, Spinoza, Nietzsche, Merleau-Ponty, Gadamer ou même encore Wittgenstein. Déjà fortement problématisée par la phénoménologie et l’herméneutique, la question de l’empathie et des liens qui nous rattachent aux autres (Ameisen), va être propulsée dans le sillage des recherches sur les neurones miroirs (Rizzolati, Gallese) : nous reflétons les autres en nous, nous animons les autres en nous, en partie comme s’il s’agissait de nos corps et de nos émotions. Souvent malmenée, faisant l’objet de nombreuses discussions interprétatives, cette notion d’empathie serait liée à celles du souci, de l’altruisme (hypothèse empathie-altruisme de Baston), de la sympathie ou de la bienveillance, mais elle ne devrait pas être confondue avec ces dernières. Les publications de Jean Decety, Frans De Waal, Jeremy Rifkin, Vilayanur S. Ramachadran, Jean Berthoz et de plusieurs autres chercheurs ont significativement contribué aux débats sur cette notion. Ressentir de l’empathie, ce ne serait pas nécessairement agir en faveur de l’autre. De plus, on notera d’emblée que nos capacités empathiques sont liées à la nature de notre espèce, marquée par la néoténie et le soin parental, ainsi qu’à l’évolution et au développement de nos sociétés humaines5.
Les œuvres d’art, notamment littéraires, qu’on évoque leur conception ou leur réception, nous parlent des manières de présences des autres en nous. L’écrivain.e écrit à divers degrés les autres; même quand il raconte sa vie propre, il raconte une vie sociale, et une vie biologique, spirituelle et artistique issue des autres, et la lecture dévoile à son tour la vie d’un autre, les vies des autres. Entre la spontanéité émotionnelle et les modes plus sophistiqués, plus cognitifs de l’interrogation, de la compréhension et de l’interprétation, nous simulons en nous non seulement des émotions, des personnages et des scènes (une « quasi-réalité », un « quasi-présent » appréhendés comme intérieurement vrais, écrit le philosophe Jan Patočka dans L’Écrivain son « objet », 1991), nous simulons aussi en nous le personnage de l’écrivain-artiste, celui qu’on pourrait appeler, avec Wayne Booth, l’« auteur implicite ». La lecture littéraire induit donc des mouvements intérieurs de points de vue, et cela, même quand il ne s’agit pas de fiction. Nous passons de la conscience que nous avons de nous-mêmes – nous-mêmes en train de lire (comme l’écrivait Martha Nussbaum) dans l’urgence de nos vies, urgence filtrée ou tamisée par la distance et le recul de la lecture – à des plongées dans les points de vue des personnages tout en inférant le point de vue de l’écrivain.e implicite. Nous simulons aussi en nous les émotions et intentions artistiques et esthétiques que nous relevons dans les indices du texte : formes, textures, motifs, sonorités, rythmes, narration, voix, dispositions. La lecture fine, la lecture interprétative, la lecture attentive est une lecture cocréatrice, et elle nous transforme en lecteurs-écrivains6 .
Les œuvres d’art, notamment littéraires, qu’on évoque leur conception ou leur réception, nous parlent des manières de présences des autres en nous. L’écrivain.e écrit à divers degrés les autres; même quand il raconte sa vie propre, il raconte une vie sociale, et une vie biologique, spirituelle et artistique issue des autres et la lecture dévoile à son tour la vie d’un autre, les vies des autres.
Notre cerveau sous littérature
Les recherches sur les émotions et l’empathie ainsi que celles tirant partie de l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle cérébrale (ou IRMf) ont stimulé les études empiriques et psychologiques de la littérature. De nombreuses équipes de recherches ont exploré et questionné ses effets, et l’importance et le rôle des qualités esthétiques et artistiques des œuvres sur ce qu’elles nous apportent7 . Raymond Mar, professeur de psychologie à l’Université York, et Keith Oatley, professeur émérite de psychologie appliquée à l’Université de Toronto, ont particulièrement contribué au questionnement sur l’incidence de la lecture de fictions littéraires sur notre capacité à nous mettre à la place d’autrui et sur l’impact du développement de ces capacités sur et dans nos vies8. Les recherches de David. C. Kidd et Emanuele Castano (2013) sur les effets de la lecture de fictions littéraires, plutôt que populaires, ont été débattue, répliquées et poursuivies afin d’interroger les effets de ces types de fictions sur la « complexité attributionnelle », la « mentalisation », nos « attitudes sociales » et nos « biais égocentriques »9 . On a scruté l’immersion10 , le « flow »11 ou encore les particularités de la lecture attentive d’œuvres littéraires telles que dévoilées par IRMf12 . Ces recherches, qui ne remplacent pas les études portant sur les textes littéraires, ont néanmoins renouvelé et approfondi les discussions sur la portée de l’art et de la création. Elles ont aussi nourri l’idée que littérature peut entretenir des liens profonds et nourriciers avec d’autres disciplines : droit, médecine, sciences naturelles et humaines13 .
Les travaux des philosophes Wayne Booth, Noël Carroll, Alain de Botton et, tout particulièrement, de Martha Nussbaum ont, à leur manière, contribué à un changement de paradigme. C’est que Nussbaum a, dès ses premières œuvres, relancé la réflexion sur l’importance des émotions et de la littérature pour la pensée philosophique. Si la littérature a été écartée ou si on a essayé de l’endiguer, c’est justement parce que ses caractéristiques (forte implication émotionnelle, expériences et évocations de douleurs ou de deuils, hésitations ou doutes éthiques ou moraux) renvoyaient à nos expériences de fragilités à l’égard du bien et de la vie et rendait la littérature difficile à contrôler par la raison, surtout dans la mesure où il s’agissait d’imaginer une utopique Cité idéale gouvernée par un philosophe-roi soutenu par d’inflexibles et incorruptibles gardiens (1986). Or Nussbaum, tout au long de son œuvre, ne cessera jamais d’argumenter en faveur d’une attention à la littérature (en raison justement de sa forme et de ses caractéristiques propres) pour les pensées philosophique, politique, éthique et juridique : la connaissance qu’elle nous apporte n’est pas toujours suffisante à la délibération et à la décision éclairées, mais elle porte des connaissances et des modes de connaissance uniques et irremplaçables. Dans Not for Profit. Why Democracy Needs the Humanities (2010) et dans l’entretien qu’elle accordait à Normand Baillargeon dans Que sait la littérature?, elle insistait pour faire de la littérature, des arts et des humanités des éléments essentiels des formations scolaires afin de renforcer une éducation qui développe l’empathie (qui « n’est pas la moralité » mais qui nourrit la moralité et repousse la peur et la haine) et la capacité de comprendre les autres, le monde, et contribue ainsi à maintenir la démocratie. Dans son essai, dont je synthétise et traduis le propos, elle met l’accent sur le rôle crucial de l’« imagination narrative » et du « jeu » qui permettent de vivre des expériences de « vulnérabilité », d’étonnement et d’« émerveillement » plutôt qu’un désir de contrôle, tout en soulignant que, lorsque vient le temps de choisir des œuvres, il faudrait prêter attention à ses propres « angles morts » culturels et à la « dignité » humaine afin d’éviter de cultiver de « mauvaises sympathies .
Suzanne Keen, une des plus importantes critiques de la relation entre littérature, empathie et altruisme, a souligné les liens possibles entre les écrivain.e.s et la sensibilité empathique en s’appuyant sur une étude de la professeure Marjorie Taylor, spécialiste de la psychologie de l’imagination et de la créativité. Mais comme le rappelle Keen, cette disposition ou cette sensibilité n’est pas nécessairement un gage de réussite pour l’empathie. Cela ne signifie pas non plus que les écrivain.e.s soient de meilleures personnes : une sensibilité empathique pouvant, en effet, être utilisée pour animer en soi le meilleur comme le pire ce qu’il en est d’être humain14 . La question, c’est encore et toujours comment on répond à l’empathie ou à la détresse des autres.
[Martha] Nussbaum, tout au long de son œuvre, ne cessera jamais d’argumenter en faveur d’une attention à la littérature (en raison justement de sa forme et de ses caractéristiques propres) pour les pensées philosophique, politique, éthique et juridique : la connaissance qu’elle nous apporte n’est pas toujours suffisante à la délibération et à la décision éclairées, mais elle porte des connaissances et des modes de connaissance uniques et irremplaçables.
Une diversité d’expériences d’« autrui »
Quoi qu’il en soit, les écrivains, ces spécialistes de l’imagination, de l’intériorité et des vies par procuration, explorent et écrivent leurs expériences d’empathie et leurs propres relations à la lecture, à ses effets et à ses moments cruciaux. Les lecteurs, lectrices, liseurs, décrypteurs, détectives, abondent dans les récits de soi et les œuvres de fiction, nous révélant la densité, la complexité et la richesse de nos expériences de lecture. Spontanément, je pense au Patient anglais de Michael Ondaatje15 , au Liseur de Bernard Schlinck16 ou au rôle constitutif de la lecture exposé dans les œuvres de Karl Ove Knausgaard, Mon combat17 et Inadvertment18. L’explicitation des mouvements de va-et-vient entre la lecture et l’écriture n’est pas sans me rappeler la puissante idée de la société émancipée telle que pensée par Jacques Rancière dont j’ai fait une de mes devises : il s’agit de traduire les poèmes des autres, de composer nos poèmes à partir des poèmes des autres19 . Dans L’espèce fabulatrice20 , Nancy Huston a exploré longuement et finement l’importance civilisatrice de la lecture et de l’empathie narrative et concluait, comme Martha Nussbaum, à la nécessité de bien choisir ses fictions et de s’ouvrir à une pluralité d’œuvres et de visions, notamment, celles qui ne nous ressemblent pas. Yvon Rivard, dont l’œuvre témoigne d’un inlassable mouvement de lecture-écriture, prônait une littérature comme forme d’« assistance à autrui »,21 et Georges Saunders nous mettait en garde contre l’égoïsme et les échecs à la gentillesse qui menacent l’idée d’une vie heureuse et vraiment accomplie et nous exhortait à garder précieusement en nous un « endroit lumineux » qui nous permet de résister en faveur de la gentillesse22 . Alors que Toni Morrison nous invite à cesser de construire les autres dans leur étrangeté afin de plutôt les voir comme d’innombrables « versions de nous-mêmes »23 , David Foster Wallace, dans This Is Water24 , nous appelait à surmonter narrativement notre solipsisme afin d’adopter, une conscience et une forme d’attention tournée vers autrui et orientée par le souci et la bonté. Dans sa réflexion consacrée aux livres qui dérangent, l’auteur Viet Thanh Nguyen faisait récemment appel à la persistance d’une empathie littéraire élargie, plutôt que restreinte, et d’une reconnaissance de l’intérêt que peut représenter le fait d’être troublé ou perturbé par une œuvre littéraire25 . Changer d’avis, proposait enfin Zadie Smith26 , échouer encore, mais mieux, c’est-à-dire faire de l’ouverture et de la transformation induites par la fréquentation de la littérature un paradoxe habitable. Fuir les crispations et s’en tenir à l’ébranlement. Bouger, dirait Montaigne, avec tout ce qui bouge. Choisir d’être l’attention, l’étonnement, l’émerveillement, le mouvement : de la vie dans le temps.
L’explicitation des mouvements de va-et-vient entre la lecture et l’écriture n’est pas sans me rappeler la puissante idée de la société émancipée telle que pensée par Jacques Rancière dont j’ai fait une de mes devises : il s’agit de traduire les poèmes des autres, de composer nos poèmes à partir des poèmes des autres.
Références bibliographiques
- Jean-Claude Ameisen, « Le partage des émotions », Sur les épaules de Darwin, France Culture, 2018. https://www.franceinter.fr/emissions/sur-les-epaules-de-darwin/sur-les-epaules-de-darwin-18-aout-2018.
- Normand Baillargeon et Kateri Lemmens (dir.), Que sait la littérature ?, Léméac, 2019.
- Charles-Antoine Barbeau-Meunier, « L'empathie peut-elle changer le monde ? : des fondements empathiques de l'action sociale au rôle de l'empathie face à la crise écologique : recherche interdisciplinaire », UQAM, 2013. https://archipel.uqam.ca/5878/1/M13217.pdf.
- Virginie Beaudin-Houle, « Éveilleurs de conscience et désobéissance éthique », UQAR, 2015. https://semaphore.uqar.ca/id/eprint/1159/1/Virginie_Beaudin-Houle_novembre2015.pdf.
- Emanuele, Castano, Jane Alison Martingano et Pietro Perconti, « The effect of exposure to fiction on attributional complexity, egocentric bias and accuracy in social perception », PLoS One, 15, 5, 2020. https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0233378.
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- Vittorio Gallese et Hannah Wojciehowski, « How stories make us feel. Toward an embodied narratology », California Italian Studies, 2, 1, 2011. https://escholarship.org/uc/item/3jg726c2.
- Alexandre Gefen. « À quoi bon ? Les pouvoirs de la littérature selon Barthes », Ponzio, d'Augusto. Con Roland Barthes : alle sorgenti del senso, Meltemi, p. 594--604, 2006. ⟨hal-01624187⟩, https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01624187.
- Nancy Huston, L’espèce fabulatrice, Actes Sud, 2008.
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- Françoise Lavocat (dir), Interprétation littéraire et sciences cognitives, Hermann, 2016.
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- Toni Morrison, L’Origine des autres, Christian Bourgeois, 2018 (The Origin of Others, 2017).
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- Viet Thanh Nguyen, « My Young Mind Was Disturbed by a Book. It Changed My Life », New York Times, 29 janvier 2022. https://www.nytimes.com/2022/01/29/opinion/culture/book-banning-viet-thanh-nguyen.html.
- Martha C. Nussbaum (entretien avec Normand Baillargeon), « Entretien avec Martha C. Nussbaum » in Normand Baillargeon et Kateri Lemmens (dir.), Que sait la littérature ?, Léméac, 2019.
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- Martha C. Nussbaum, La connaissance de l’amour. Essai sur la philosophie et la littérature, Cerf, 2010 (Love’s Knowledge — Essays on Philosophy and Literature, 1990).
- Martha C. Nussbaum, La fragilité du bien : fortune et éthique dans la tragédie et la philosophie grecques, L’éclat, 2016 (The Fragility of Goodness. Luck and Ethics in the Greek Tragedy and Philosophy, 2001).
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- Keith Oatley, « The Science of Fiction », The New Scientist 198 (2008), 42–43. https://www.newscientist.com/article/mg19826621-700-the-science-of-fiction/.
- Michael Ondaatje, Le Patient anglais (L’Homme flambé), Seuil, 1995 (The English Patient, 1992).
- Jan Patočka, L’Écrivain, son « objet », POL, 1991.
- Alain Rabatel, « Récit et mobilité empathique », Pratiques, 181-182, 2019. http://journals.openedition.org/pratiques/5655.
- Jacques Rancière, Le spectateur émancipé, La Fabrique, 2008.
- Yvon Rivard, Une idée simple, Boréal, 2010.
- George Saunders, « George Saunders’s Advice to Graduates », New York Times, 31 juillet 2013. https://6thfloor.blogs.nytimes.com/2013/07/31/george-saunderss-advice-to-graduates/.
- Bernard Schlinck, Le Liseur , Gallimard, 1996 (Der Vorleser, 1995).
- Zadie Smith, Changer d’avis, Galliamard, 2013 (Changing my Mind, 2009).
- Jean-François Vernay, La séduction de la fiction, Paris, Hermann, 2019.
- David Foster Wallace, C'est de l'eau. Quelques pensées, exprimées en une occasion significative pour vivre sa vie avec compassion, Au Diable Vauvert, 2010 (This Is Water: Some Thoughts, Delivered on a Significant Occasion, about Living a Compassionate Life, 2009).
- Lisa Zunshine (dir.), The Oxford Handbook of Cognitive Literary Studies, Oxford University Press, 2015.
- Lisa Zunshine, Why We Read Fiction: Theory of Mind and the Novel, The Ohio State University Press, 2006.
- On trouvera de nombreuses références bibliographiques supplémentaires, notamment sur les travaux de Raymond Mar et de Keith Oatley sur les sites OnFiction, https://www.onfiction.ca (site alimenté par Keith Oatley, Raymond Mar, Valentine Cadieux et Rebecca Wells-Jopling) et The Mar Lab, https://www.yorku.ca/mar/ (site de Raymond Mar de l’Université York)
Note
On consultera « Dans la peau des autres » mon texte paru dans le recueil Que sait la littérature ?, Léméac, 2019 (etc.) pour des approfondissements, éclaircissements ou pour plus de références bibliographiques. De plus, il est à noter que la publication de ce texte est prévue dans un recueil d’essais à venir portant sur les sagesses de la littérature et que cette réflexion découle d’un projet initialement financée par le Conseil des Arts du Canada et l’UQAR (FIR).
- 1Barthes in Alexandre Gefen. « À quoi bon ? Les pouvoirs de la littérature selon Barthes », Ponzio, d'Augusto. Con Roland Barthes : alle sorgenti del senso, Meltemi, p. 594--604, 2006.
- 2Voir Virginie Beaudin-Houle, « Éveilleurs de conscience et désobéissance éthique », UQAR, 2015.
- 3Alain Rabatel, « Récit et mobilité empathique », Pratiques, 181-182, 2019.
- 4Emy Koopman, « Literature as an empathy machine? », Erasmus University Rotterdam, 2016. https://www.eur.nl/en/news/literature-empathy-machine-0.
- 5Charles-Antoine Barbeau-Meunier, « L'empathie peut-elle changer le monde ? : des fondements empathiques de l'action sociale au rôle de l'empathie face à la crise écologique : recherche interdisciplinaire », UQAM, 2013. https://archipel.uqam.ca/5878/1/M13217.pdf.
- 6voir à ce sujet Barthes, S/Z cité dans l’émission de Jean-Claude Ameisen, « Le partage des émotions », Sur les épaules de Darwin, France Culture, 2018.
- 7Vittorio Gallese et Hannah Wojciehowski, « How stories make us feel. Toward an embodied narratology », California Italian Studies, 2, 1, 2011 ; voir aussi les travaux de Lisa Zunshine, Jean-François Vernay ou Françoise Lavocat en bibliographie.
- 8Voir le MAR lab (https://www.yorku.ca/mar/) et le site Onfiction (onfiction.ca).
- 9Emanuele, Castano, Jane Alison Martingano et Pietro Perconti, « The effect of exposure to fiction on attributional complexity, egocentric bias and accuracy in social perception », PLoS One, 15, 5, 2020.
- 10Marie-Laure Ryan, Narrative as Virtual Reality: Immersion and Interactivity in Literature and Electronic Media, Johns Hopkins University Press, 2001 ; Narrative as Virtual Reality 2. Revisiting Immersion and Interactivity in Literature and Electronic Media, Johns Hopkins University Press 2015.
- 11Birte A K Thissen, Winfried Menninghaus et Wolff Schlotz, Measuring Optimal Reading Experiences: The Reading Flow Short Scale », Front Psychol. 2018 Dec 13. ; Birte A K Thissen, Winfried Menninghaus et Wolff Schlotz, « The pleasures of reading fiction explained by flow, presence, identification, suspense, and cognitive involvement », Psychology of Aesthetics, Creativity, and the Arts, 15(4), 710–724, 2001.
- 12Nathalie M. Phillips, « Literary Neuroscience and the History of Attention: An fMRI Study of Reading Jane Austen.” in Lisa Zunshine (dir.), The Oxford Handbook for Cognitive Approaches to Literature, Oxford University Press, 2015. ; Nathalie M. Phillips, “Literature, Neuroscience, and Digital Humanities.” Humanities and the Digital. Ed. Theo Goldberg and Patrick Svensson. MIT Press, 2015.
- 13Je pense spontanément aux travaux ou interventions de Cynthia Fleury, Bruno Lemieux ou Alfonso Santarpia.
- 14Suzanne Keen, « A Theory of Narrative Empathy » Narrative, 14, p. 207–236, (2006).
- 15Michael Ondaatje, Le Patient anglais (L’Homme flambé), Seuil, 1995 (The English Patient, 1992).
- 16Bernard Schlinck, Le Liseur, Gallimard, 1996 (Der Vorleser, 1995).
- 17Karl Ove Knausgaard, Mon combat, Tomes I-VI, Gallimard et Denoël, (Min Kamp, 2009-2011).
- 18Karl Ove Knausgaard, Inadvertment, Yale University Press, 2018.
- 19Jacques Rancière, Le spectateur émancipé, La Fabrique, 2008.
- 20Nancy Huston, L’espèce fabulatrice, Actes Sud, 2008.
- 21Yvon Rivard, Une idée simple, Boréal, 2010.
- 22George Saunders, « George Saunders’s Advice to Graduates », New York Times, 31 juillet 2013.
- 23Toni Morrison, L’Origine des autres, Christian Bourgeois, 2018 (The Origin of Others, 2017).
- 24David Foster Wallace, C'est de l'eau. Quelques pensées, exprimées en une occasion significative pour vivre sa vie avec compassion, Au Diable Vauvert, 2010 (This Is Water: Some Thoughts, Delivered on a Significant Occasion, about Living a Compassionate Life, 2009).
- 25Viet Thanh Nguyen, « My Young Mind Was Disturbed by a Book. It Changed My Life », New York Times, 29 janvier 2022.
- 26Zadie Smith, Changer d’avis, Galliamard, 2013 (Changing my Mind, 2009).
- Kateri Lemmens
Université du Québec à Rimouski
Kateri Lemmens est écrivaine et professeure de lettres à l’Université du Québec à Rimouski. Elle a publié des essais, des poèmes, des fictions, des récits et des traductions au Québec, au Moyen-Orient et en Europe. Son premier recueil de poésie, Quelques éclats, finaliste du prix Émile-Nelligan, a paru aux éditions du Noroît au printemps 2007 et son premier roman, Retour à Sand Hill, aux éditions La Valette en 2014. Elle a fait paraître Nihilisme et création. Lectures de Nietzsche, Musil, Kundera, Aquin aux Presses de l’Université Laval en 2015. Elle a récemment fait paraître Que sait la littérature? (un collectif dirigé avec Normand Baillargeon, Leméac, 2019), Explorer, créer, bouleverser (un collectif dirigé avec Alice Bergeron et Guillaume Dufour-Morin, Nota Bene, 2019) et un recueil de poèmes : Passer l’hiver (Noroît, 2020). Elle s'intéresse aux théories et pratiques de la création littéraire et aux écritures du vivant et de la nature. Elle participe, avec une équipe scientifique, au projet «Risques naturels associés à la remobilisation sédimentaire et impacts sur les dynamiques de productivité primaire dans l’estuaire du Saint-Laurent» dirigé par Jean-Carlos Montero-Serrano et Audrey Limoge (collaboration entre ISMER-UQAR, UNB, Laval, Dalhousie et commission géologique du Canada, financée par RQM et MEOPAR). Elle prépare un récit et trois recueils d'essais sur les sagesses de la littérature et la création littéraire.
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