Pourquoi avoir produit cette bande dessinée? Pour tenir le coup, bien sûr! En tant que profs ayant fait leur entrée dans le métier en temps de pandémie, seules devant nos écrans, nous nous sommes naturellement regroupées sur Teams sous le nom d’équipe « Vie de profs "ADJOINTES" ». Vous savez qu’adjointe signifie : personne qui en seconde une autre, qui l’assiste dans ses fonctions? C’était plutôt drôle qu’avec ce groupe le terme ait pris son sens littéral! Nous avons vite constaté que nous vivions des situations similaires, et ce, tant professionnellement que personnellement. Parfois, ces situations étaient cocasses, et nous prenions plaisir à en rire. L’idée d’une bande dessinée s’est alors installée.
Nous avons aussi voulu dire à nos pairs que c’était normal de traverser toutes sortes d’épreuves et que ça ne devait pas devenir une grande aventure solitaire. Au contraire! L’insertion dans la profession se révèle une étape complexe et exigeante pour laquelle nous n’aurions jamais été suffisamment préparées. Bien que qualifiées dans nos domaines de recherche, et même en enseignement, les subtilités et la complexité de la tâche de prof, de la vie universitaire et de la place d’une chercheuse dans la société ont vite fait d’exiger une forte adaptation.
Telles des mousquetaires du Ph. D., nous avons réalisé qu’ensemble c’était mieux; le partage d’informations et d’outils nous permettant d’affuter nos stratégies ! Parfois, il faut simplement des collègues avec qui rire des défis qui se présentent, car cela désarme et fait du bien. L’entraide et l’humour ont certainement été les deux moteurs de notre alliance, mais c’est aussi ce qui a permis à la bande dessinée de voir le jour. Nos personnages, à notre image, s’entraident avec une touche de légèreté. Soulignons également que notre idée a trouvé écho auprès du rectorat de notre institution, l’Université de Sherbrooke, qui nous a accordé l’élan financier pour mener à bien ce stimulant projet.
La bande dessinée Prof pas prof, j’y vais ! contient une série d’anecdotes mettant en scène cinq nouvelles et nouveaux profs d’université : Philippe (sciences sociales), Emma (génie), Maria-Josée (santé), Anne (arts et lettres) et Jean (gestion). En plus de provenir de disciplines diverses, ils ont des caractéristiques familiales et personnelles variées. Nous les suivons de la fin de leur doctorat jusqu’à l’obtention de leur permanence. Pour créer les anecdotes, nous avons consulté une cinquantaine de novices dans la carrière universitaire, qui ont partagé avec nous près d’une centaine de situations. Nous avons conservé les expériences communes au-delà des frontières des domaines et des universités, et, sans surprise, c’étaient celles qui nous interpelaient le plus, celles qui nous ont semblé les plus porteuses de sens.
Nous avons eu la chance de travailler avec Mathieu Lampron, un illustrateur qui a saisi la culture du milieu universitaire, et avec les Éditions JFD, une maison d’édition habituée à la publication scientifique, qui a osé un projet différent, et avec quelques collaboratrices dévouées (novices et expertes dans la carrière professorale).
Cette bande dessinée s’adresse d’abord à ceux et celles dans cette situation d’insertion professionnelle, mais aussi à toutes les personnes que la vie de prof intrigue ou attire. Elle plaira aussi, pensons-nous, aux profs chevronnés et aux proches de chacun.
Cette bande dessinée s’adresse d’abord à ceux et celles dans cette situation d’insertion professionnelle, mais aussi à toutes les personnes que la vie de prof intrigue ou attire. Elle plaira aussi, pensons-nous, aux profs chevronnés et aux proches de chacun.
Extraits
- Andréanne Gagné, Jo Anni Joncas, Geneviève Brisson, Claire Moreau et Myriam Villeneuve-Lapointe
Université de Sherbrooke
Andréanne Gagné est professeure et responsable de la formation pratique et des stages au programme de baccalauréat en enseignement professionnel de l’Université de Sherbrooke. Elle est membre de l’Observatoire de la formation professionnelle du Québec et du Centre de recherche interuniversitaire sur la formation et la profession enseignante. Ses expertises en recherche concernent principalement les transitions professionnelles, l’accompagnement et les dynamiques identitaires. Par ses interventions professionnelles, elle vise à favoriser l’accompagnement des futures et nouvelles personnes enseignantes, particulièrement en enseignement professionnel, ainsi qu’à soutenir leurs accompagnants dans l’appropriation et l’exercice de leurs rôles.
Jo Anni Joncas est professeure en fondements de l’éducation au Département de pédagogie de la Faculté d’éducation de l’Université de Sherbrooke. Elle obtient un doctorat en administration et politiques de l’éducation après lequel elle a réalisé un stage postdoctoral entourant la question de la mobilisation des savoirs. Sociologue de formation, elle s’intéresse aux enjeux sociaux de l’éducation entourant les inégalités, la diversité et la justice sociale, de l’enseignement professionnel à l’enseignement supérieur. Ses travaux s’inscrivent dans la tradition qualitative et portent notamment sur l’éducation autochtone.
Geneviève Brisson est professeure agrégée au Département de pédagogie de la Faculté d’éducation de l’Université de Sherbrooke. Ses recherche portent sur les liens entre le plurilinguisme, les littératies et la construction des identités, et ils s'inspirent des écrits sur le sociomatérialisme et les méthodologies postqualitatives. Elle s'intéresse aussi à la littérature jeunesse canadienne francophone ainsi qu’à son utilisation en classe pour l’enseignement des langues, de la lecture et de l’écriture au primaire.
Claire Moreau est professeure adjointe au département de pédagogie. Ses travaux portent sur la pédagogie en enseignement supérieur et s’inscrivent en recherche qualitative et féministe. Elle s’intéresse notamment aux apprenantes et aux apprenants entretenant au rapport non traditionnel avec les milieux d’enseignement postsecondaire ainsi qu’à l’insertion et au développement professionnel des personnes enseignantes et conseillères pédagogiques au postsecondaire.
Myriam Villeneuve-Lapointe est professeure adjointe au département de l’enseignement au préscolaire et au primaire de l’Université de Sherbrooke. Elle est chercheuse régulière dans l’équipe de recherche FRQSC « Collectif de recherche sur la continuité des apprentissages en lecture et en écriture (Collectif CLÉ) ». Ses travaux de recherche portent sur l’émergence de l’écrit à l’éducation préscolaire, la didactique de l’écriture et de la grammaire au primaire ainsi que sur le rapport à l’écrit.
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