Le comité intersectoriel étudiant (CIE) est un comité statutaire commun aux conseils d’administration des trois Fonds de recherche du Québec (FRQ) – Nature et technologies, Santé, Société et culture. Il se compose d'une quinzaine d’étudiantes et d’étudiants provenant de domaines d’études variés. Les membres du CIE étudient aux quatre coins du Québec et réalisent des études collégiales, universitaires (1er, 2e ou 3e cycle) ou encore postdoctorales.
Le mandat du CIE est de conseiller le Scientifique en chef du Québec et les conseils d’administration des FRQ en identifiant des stratégies pour favoriser l’accessibilité du financement de la recherche, optimiser le potentiel de la relève ainsi que valoriser son rayonnement et ses impacts dans la société.
Parmi les thématiques traitées par le CIE dans le passé, on retrouve notamment : l'insertion professionnelle de la relève, la recherche au collégial, les études postdoctorales, ainsi que l'excellence en recherche.
La création des Fonds de recherche du Québec
À la suite de l’entrée en vigueur de la Loi 130 le 1er juillet 2011, les trois Fonds subventionnaires dédiés à la promotion et au soutien de la recherche au Québec—Nature et technologies, Santé, Société et culture—sont regroupés pour former les Fonds de recherche du Québec1. Ils sont dirigés par le Scientifique en chef dont l’un des rôles est de conseiller le ministre de l’Économie et de l’Innovation en matière de développement de la recherche et de la science. Depuis la création du poste en 2011, c’est Rémi Quirion qui l’occupe.
La genèse du comité intersectoriel étudiant
De 2002 à 2011, seul le conseil d’administration du Fonds Santé prévoyait une place pour un membre de la relève en recherche à titre d’observateur. Cette place était normalement réservée à la présidence du Comité permanent des affaires étudiantes (CPAE) du Fonds Santé. En 2011, cette place était occupée par Marie-Ève Major. Cette dernière explique que les membres du CPAE « ont contribué à plusieurs enjeux, notamment sur la place de la relève des femmes et l’amélioration de la formation scientifique et connexe des étudiants au doctorat ».
Lors de son entrée en poste en 2011, Rémi Quirion s’intéresse au fonctionnement du CPAE et propose d’inclure un membre de la relève au sein du conseil d’administration du Fonds Nature et technologie ainsi qu’au sein de celui du Fonds Société et culture. « Je tenais à ce que les membres de la relève ne soient pas seulement des observateurs, mais bien qu’ils puissent alimenter les discussions en apportant un point de vue différent », souligne le Scientifique en chef.
Poussant l'idée d'inclure la relève encore plus loin, Rémi et Marie-Ève entreprennent le projet de créer un comité étudiant qui regrouperait plusieurs membres de la relève en recherche, dont les trois membres sur les conseils d'administration. C’est ainsi qu’en 2012-2013, Marie-Ève, avec l’aide de Sylvain Charbonneau, Marie-Pierre Cossette, Rémi Parenteau et Marie Blanchette, définissent ensemble le mandat du comité, les critères de sélection des membres, ainsi que le processus de recrutement.
« Je tenais à ce que les membres de la relève ne soient pas seulement des observateurs [dans les conseils d'administration], mais bien qu’ils puissent alimenter les discussions en apportant un point de vue différent », souligne le Scientifique en chef.
Au printemps 2014, au terme d'une première campagne de recrutement, huit candidatures seront retenues pour former le comité intersectoriel étudiant et c'est Marie-Pierre Cossette qui occupera le rôle de présidente. La première rencontre du CIE aura lieu à Montréal, le 13 juin 2014.
Questionné au sujet des défis liés à la mise en place du CIE, Olivier Lemieux, l’un des huit membres fondateurs, explique qu'au moment de sa création en 2014, « le rôle du comité et ses responsabilités demeuraient à définir. Nous étions, en quelque sorte, une bibitte du Scientifique en chef ».
Durant son mandat en tant que président du CIE de 2017 à 2019, Olivier Lemieux s’engage dans une démarche permettant au CIE de devenir, en 2018, un comité statutaire commun aux FRQ. En devenant un comité statutaire, le CIE « pouvait formuler des suggestions et des recommandations directement aux conseils d’administration des FRQ », précise le Scientifique en chef.
Les dossiers au sein des Fonds de recherche du Québec
Depuis sa création en 2014, le CIE a travaillé sur plusieurs dossiers en collaboration avec les FRQ. Le Scientifique en chef souligne d’ailleurs l’implication des membres dans l’amélioration des programmes de bourse de formation des FRQ, tant au niveau de l’augmentation de la valeur des bourses que de l’intégration des enjeux de diversité, d’équité et d’inclusion.
À la suite de l’annonce de la Stratégie québécoise de la recherche et de l’innovation 2017-2022, le CIE développe un argumentaire qui mène à la bonification des bourses de formation offertes par les FRQ à la maîtrise, au doctorat et au postdoctorat. Par exemple, à la maîtrise, la valeur des bourses passe de 15 000$ à 17 500$ par année.
Depuis sa création en 2014, le CIE a travaillé sur plusieurs dossiers, [dont] l’amélioration des programmes de bourse de formation des FRQ, tant au niveau de l’augmentation de la valeur des bourses que de l’intégration des enjeux de diversité, d’équité et d’inclusion.
Dans son plus récent rapport en lien avec l’excellence en recherche, le CIE se penche sur l’arrimage entre, d’une part, la pluralité des profils de la relève en recherche et, d’autre part, la conception et l’évaluation de la notion d’excellence. Ce rapport, qui sera rendu public sur le site Web2 du CIE d’ici décembre 2022, insiste sur le fait que l’on gagne à mesurer l’excellence en recherche dans toute sa complexité et que son évaluation par des critères qualitatifs permet d’être plus sensible aux enjeux d’équité, de diversité, et d’inclusion.
Les consultations auprès de la relève étudiante
Pour avoir une compréhension plus fine des enjeux vécus par la relève en recherche, le CIE mène périodiquement des consultations auprès de celle-ci. Par exemple, en 20163, le CIE s’est intéressé à l’insertion professionnelle des étudiantes et des étudiants possédant un diplôme d’études supérieures. Dorothée Charest-Belzile, membre du CIE de 2016 à 2021, précise que « l’on connaissait les difficultés reliées à l’insertion professionnelle, mais on ne connaissait pas les besoins des étudiantes et des étudiants ».
Un premier sondage réalisé auprès de 291 membres de la relève en recherche permet de faire ressortir le fait que 36 % envisageaient une carrière qui n’était pas reliée à la recherche en milieu universitaire. Pour connaître les besoins de ces étudiantes et de ces étudiants, le CIE a organisé des groupes de discussion. Ces groupes ont permis d’identifier une douzaine de besoins qui ont par la suite été évalués par 856 membres de la relève.
Les besoins de multiplier les opportunités de réseautage et d’augmenter les opportunités de stages en milieu de pratique sont ressortis comme les deux principaux. En 2021, les résultats de cette consultation ont été cités dans le rapport4 publié par le Conseil des académies canadiennes portant sur la transition des titulaires de doctorat vers le marché du travail.
Les Journées de la relève en recherche
Depuis 2013, à l’occasion de la rentrée universitaire, l’Acfas et les FRQ coorganisent les Journées de la relève en recherche entièrement consacrées à la valorisation et à l’accompagnement de la relève en recherche.
Le CIE profite parfois de cet évènement annuel pour mener des consultations auprès de la communauté étudiante. Entre 2015 et 2017, le CIE avait notamment mené des consultations sur la situation des postdoctorantes et des postdoctorants, la bonification de l’expérience doctorale ainsi que l’accessibilité des études supérieures.
En 2022, cet évènement prendra place à l’Université du Québec à Trois-Rivières du 26 au 29 octobre. Durant ces journées, le CIE tiendra trois consultations sur des enjeux qui concernent la relève en recherche.
Le premier enjeu a trait à la recherche en langue française. L’objectif est d’abord de comprendre les facteurs qui influencent les habitudes linguistiques de la relève en ce qui concerne la mobilisation des connaissances. Puis, de sonder la relève quant à la manière dont ses membres conçoivent l’enjeu de la recherche en langue française et l’importance qu’ils lui accordent. Cette démarche s’inscrit également dans la mission de l’Acfas qui, depuis un siècle, « contribue à l’avancement des sciences au Québec, dans la francophonie canadienne et sur la francophonie internationale5».
Le deuxième enjeu est celui de la santé psychologique de la relève en recherche. La crise sanitaire est venue exacerber l'état déjà alarmant de santé psychologique des membres de la relève en recherche. En consultant la relève, le CIE désire développer une meilleure compréhension des facteurs d'influence positive et négative sur la santé psychologique de cette population. Les personnes consultées seront invitées à partager leur vécu et à fournir leur opinion sur de potentielles pistes d'action visant à agir sur la question.
Enfin, le troisième enjeu porte sur les comportements écoresponsables en recherche. Par cette démarche, le CIE souhaite recueillir les avis de la relève en recherche sur l’adoption des comportements écoresponsables, et mesurer les inquiétudes de la relève quant à l’impact de telles mesures sur l’excellence de leur dossier académique et, donc, sur leur compétitivité en recherche.
Le CIE d'aujourd'hui
Le CIE permet aux FRQ d’être un chef de file en matière d’implication de la relève en recherche dans les activités relatives à l’administration de la recherche. Au fil des années, les dossiers et les consultations menées par les membres du CIE au sein des FRQ démontrent la pertinence d’impliquer les étudiantes et les étudiants afin de créer des programmes favorisant le développement d’une relève en recherche de grande qualité.
L’appel de candidatures pour intégrer le CIE est habituellement diffusé durant la période estivale et la sélection des nouvelles et des nouveaux membres a lieu à l’automne. Pour en apprendre davantage sur les activités et les dossiers du CIE, vous pouvez consulter la page Web du CIE : https://www.scientifique-en-chef.gouv.qc.ca/le-scientifique-en-chef/comite-intersectoriel-etudiant/ et suivre les FRQ sur les différentes plateformes de médias sociaux (Facebook: @FondsRechercheQuebec, Instagram: @fondsrecherchequebec, LinkedIn: Fonds de recherche du Québec et Twitter: @SciChefQC, @FRQ_NT, @FRQSC, @FRQS1).
- 1https://www.scientifique-en-chef.gouv.qc.ca/le-scientifique-en-chef/les-fonds-de-recherche-du-quebec/
- 2https://www.scientifique-en-chef.gouv.qc.ca/le-scientifique-en-chef/comite-intersectoriel-etudiant/
- 3https://www.acfas.ca/publications/magazine/2018/09/insertion-professionnelle-hors-murs-universite-pistes-solutions
- 4https://www.rapports-cac.ca/wp-content/uploads/2021/01/Formes-pour-reussir_rapport_FR.pdf
- 5https://www.acfas.ca/acfas/qui-sommes-nous
- Membres du Comité intersectoriel étudiant (CIE)
Fonds de recherche du Québec
Alexandra Cassivi
Membre depuis 2020
Postdoctorante, Chaire de recherche en eau potable, Université LavalAnne Xuan-Lan Nguyen
Membre depuis 2020
Étudiante au doctorat en médecine (MDCM), Université McGillAsma Bouikni
Membre depuis 2021
Étudiante à la maîtrise en neuroscience et au certificat en santé publique, Université de MontréalDavid Carpentier
Membre depuis 2021
Étudiant au doctorat en science politique, Université d’OttawaFrancis Houde (vice-président)
Membre depuis 2019
Étudiant au doctorat en sciences des radiations et imagerie biomédicale, Université de Sherbrooke
Membre du conseil d’administration du Fonds de recherche du Québec – SantéGabrielle Duguay
Membre depuis 2021
Étudiante au doctorat en psychologie (profil de recherche), Université du Québec à Trois-RivièresIlrick Duhamel
Membre depuis 2021
Étudiant au doctorat en génie industriel à Polytechnique MontréalJosée Maurais (co-présidente par intérim)
Membre depuis 2019
Étudiante au doctorat en chimie physique, Université de Sherbrooke
Membre du conseil d’administration du Fonds de recherche du Québec – Nature et technologiesJulie Bernard (co-présidente par intérim)
Membre depuis 2020
Étudiante au doctorat en sciences de l’administration-management, Université Laval
Membre du conseil d’administration du Fonds de recherche du Québec – Société et cultureLawrence Labrecque
Membre depuis 2020
Étudiante au doctorat en kinésiologie, Université LavalMathilde Jutras
Membre depuis 2020
Étudiante au doctorat en océanographie physico-chimique, Université McGillPatient Biayi Mpunga
Membre depuis 2021
Étudiant au doctorat en droit, Université LavalSandrine Desforges
Membre depuis 2021
Étudiante au baccalauréat bidisciplinaire en psychologie et sociologie, Université de MontréalSimone Têtu
Membre depuis 2020
Étudiante au baccalauréat en mathématique et physique, Université McGillYan Bertrand
Membre depuis 2020
Étudiant au doctorat en santé publique, Université de Montréal
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