40 - Processus en jeu entre chercheurs et intervenants des milieux scolaires dans des projets de recherche participative

Un partage de pratique de recherche participative en contexte autochtone sera présenté lors de cette communication pour mettre en évidence les ajustements nécessaires à la réalisation d’une recherche avec des participants des Premiers Peuples. À partir d’un projet d’action concertée visant à documenter des pratiques de sécurisation culturelle au Nord du 49^e parallèle et du Fleuve Saint-Laurent (FRQSC 2020-2023), la démarche ayant permis de recueillir des exemples de pratiques de 80 participant.e.s, et des témoignages de 20 élèves et étudiant.e.s, au cours de 50 rencontres de partage et de discussion, sera présentée par l’équipe ayant fait le travail de terrain. Ce partage permettra de mettre en évidence les ajustements nécessaires à la réalisation de recherches participatives en contexte autochtone.

Notre présentation se situe dans le contexte de recherche collaborative menée dans le cadre d’un réseau nommé LéAL (Lieux d’éducation associés au Liban) qui vise à promouvoir la collaboration entre une équipe de cinq chercheurs de la faculté de pédagogie de l’Université Libanaise et des acteurs de l’éducation de trois établissements scolaires. 

Notre présentation porte sur une thématique travaillée au sein de ce réseau, à savoir l’interdisciplinarité. Nous nous centrons sur le rôle des acteurs (acteurs scolaires et chercheurs) et sur les modalités de collaboration permettant la construction, la négociation et le maintien d’une entente qui régit les interactions et l’engagement de chacun dans la collaboration pour aboutir à une relation de confiance réciproque.

Cette présentation traite de la mise en œuvre de la formation au mentorat déployée au CSS des Premières Seigneuries à Québec et de la négociation de sens qui a guidé son implantation. L’objectif est de mettre en lumière les enjeux sous-jacents à la collaboration entre les conseillères pédagogiques, les formatrices, les personnes mentores, les directions d’établissement et la chercheure. Il s’agira aussi de rendre accessible comment les attentes mutuelles se sont précisées, de quelle façon les rôles et fonctions ont été réfléchis et les ajustements apportés. Enfin, la démarche professionnelle amorcée conduit à une prise de données pour réguler la pratique mais aussi pour préciser les objets de recherche en lien avec la formation au mentorat.

Cette communication s’appuie sur les travaux du Lieu d’éducation associé à l’Institut français de l’éducation Armorique-Méditerranée (ArMed, http://ife.ens-lyon.fr/lea/le-reseau/les-differents-lea/reseau-ecoles-armorique-mediterranee) qui s’organise en ingénierie coopérative (CDpE, 2024, Joffredo-Le Brun et al, 2018). Il regroupe des professeurs des écoles et des chercheurs. Il se donne comme objectif de créer des systèmes hypermédia en création/résolution de problèmes en mathématiques à l’école primaire (élèves de 8 à10 ans). Ces systèmes hypermédias (Blocher, 2018) ont pour visée d’augmenter le dialogue d’ingénierie et de décrire des pratiques ancrées dans la coopération chercheurs-Professeurs. En nous appuyant sur les concepts de la Théorie de l’Action Conjointe en Didactique (Sensevy, 2011, CDpE, 2019), nous donnerons à voir comment nous analysons les échanges entre les membres du collectif autour d’un problème de la pratique, le travail de catégorisation des problèmes additifs (Vergnaud, 1986 ; Vincente et al, 2022).

Engagés dans un projet LéA depuis 2017, nous constatons qu’en construisant ensemble notre objet de recherche, nous avons renforcé notre collectif grâce à une attention constante portée à nos modalités de travail. Dans une première période, la construction du collectif était une préoccupation première pour construire un objet commun. Dans un second temps, la collaboration s’est mise au service d’un traitement nouveau de l’objet de recherche (groupe de codéveloppement, plateforme collaborative…). Nous proposons de documenter ce constat pour montrer comment nos outils et nos méthodes ont redistribué les places et les rôles de chacun.

Depuis 2019, notre équipe s’intéresse à l’enseignement du vocabulaire et au développement de la conscience lexicale au premier cycle primaire. Constituée de quatre enseignantes, d’une conseillère pédagogique en français et d’une chercheure, c’est par la voie de la recherche-action que l’équipe travaille à la transformation des pratiques enseignantes. Si, d’entrée de jeu, les savoirs à construire sont de nature disciplinaire, les savoirs relatifs à la démarche méthodologique constituent également une préoccupation. Nous proposons donc de partager notre expérience quant à la modélisation de la démarche de recherche.

Depuis plus d’une trentaine d’années, un message fort circule dans le monde de la recherche : la valorisation de la recherche avec les praticiennes et praticiens (Desgagné et Bednarz, 2005; Lieberman, 1986). Les recherches dites participatives en éducation impliquent les milieux de pratique et ses personnes actrices. Or leur participation ne fait pas forcément partie de la tradition des approches méthodologiques inspirées des revues systématiques (Boland et al., 2014). Lorsque des chercheuses et des intervenantes du milieu scolaire adoptent l’une de ces approches et travaillent ensemble à la corédaction d’un article scientifique, comment se traduit leur processus réflexif théorique et expérientiel? Dans cette communication, nous exposons la démarche de recherche de même que le riche point de vue de praticiennes sur l’interprétation négociée de résultats issus d’une revue systématique portant sur les compétences du 21^e siècle (adaptation de Binkley et al., 2012) et la classe flexible au primaire.