Nous vous présentons ici, dans le cadre de notre dossier Histoire de la recherche, des extraits d'un numéro des Salons d'Érudit mettant en lumière l'histoire des communautés scientifiques canadiennes. Ouverts au printemps 2017, les Salons proposent « un éclairage sur la société par les revues savantes ».
Brève histoire des institutions scientifiques au Canada
Auteurs : Pierre-Luc Beauchamp et Yves Gingras, Université du Québec à Montréal
Pour les premiers explorateurs européens qui viennent, visiter d’abord et s’installer ensuite, en Nouvelle-France, la tâche consiste en premier lieu à tracer les contours géographiques de ces terres nouvelles et à en identifier les ressources naturelles. Ce qui pour eux était un Nouveau Monde était bien sûr occupé depuis des millénaires par les Autochtones, qui avaient accumulé pour leurs besoins propres quantité de connaissances sur les plantes et les animaux. Songeons seulement à l’usage thérapeutique de l’annedda, bien connu des Iroquois, qui permit à certains membres de l’équipage de Jacques Cartier de guérir du scorbut lors du voyage de l’hiver 1536.
Au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, l’approche des Européens est plus systématique et organisée. Ainsi les Jésuites notent-ils leurs observations astronomiques et botaniques et les font-ils circuler dans leur vaste réseau mondial. Ce sont eux qui identifient le ginseng appelé à devenir, dans la première moitié du XVIIIe siècle, une véritable industrie d’exportation vers la Chine. Pensons aussi au jésuite Joseph-François Lafitau qui publie en 1724, un ouvrage fondateur sur les Mœurs des sauvages amériquains comparées aux mœurs des premiers temps.
Et dans 150 ans? Brève réflexion sur l’avenir de la production des sciences
Auteur : Michael Sinatra, Université de Montréal
S’il n’est pas aisé d’imaginer le milieu de la recherche dans un avenir aussi lointain que 150 ans, au vu des changements dans le monde scientifique canadien au cours des 150 dernières années, on peut toutefois être sûr que le numérique va continuer de provoquer un réagencement majeur des dispositifs de production et de diffusion de la connaissance et des contenus en sciences humaines. Alors que la tradition documentaire avait privilégié historiquement la stabilité, insistant sur la fixité, la permanence et l’intégrité des contenus, le Web a remis l’accent sur le flux, la dynamique des échanges et la mutabilité des contenus. C’est cette nouvelle forme d’émergence de la connaissance qui va être un environnement-support qui reconfigure la façon dont la recherche est produite, est mise en forme et circule dans les communautés scientifiques.
Portrait de revue – Scientia Canadensis : l’histoire des sciences depuis 1976
Auteurs : William Knight et David Pantalony, Musée des sciences et de la technologie du Canada à Ottawa
Comment la revue Scientia Canadensis est-elle née, à quels besoins répondait-elle ?
En 1976, Richard Jarrell et Arnold Roos créent le HSTC Bulletin, le bulletin de liaison trimestriel de l’Association pour l’histoire de la science et de la technologie au Canada *. En 1984, le bulletin devient Scientia Canadensis: Journal of the History of Canadian, Science, Technology and Medicine / revue canadienne d’histoire des sciences, des techniques et de la médecine. La revue devient à cette époque le lieu privilégié pour la publication des communications prononcées lors des conférences bisannuelles de l’Association pour l’histoire de la science et de la technologie au Canada (AHSTC).
Scientia Canadensis est publiée par une association, de quelle façon l’AHSTC intervient-elle dans la revue ?
Le rédacteur en chef de la revue est membre du comité exécutif de l’association, il est nommé par ce comité, auquel il doit régulièrement rendre compte de ses activités. Ce sont également des membres de l’association qui composent le comité consultatif de la revue. Enfin, les frais d’adhésion des membres à l’association financent en partie la revue, le reste – la majeure partie – provenant des redevances qu’Érudit reverse à la revue.
- Johanne Lebel
Rédactrice en chef
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