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Au Québec, de plus en plus d’enfants et d’adolescents vivent leur éducation hors de l’école. La non-scolarisation est située à l’extrême du continuum des pratiques éducatives extrascolaires, faisant fi de contraintes généralement perçues comme essentielles, telles que le respect du programme de formation de l’école québécoise. À ce jour, aucune étude n’a été conduite au Québec, et très peu ailleurs dans le monde, auprès d’adultes (18 ans et plus) ayant vécu la non-scolarisation comme mode éducatif au cours de leur enfance et de leur adolescence. Voilà ce à quoi s’intéresse ce projet de maitrise, dont la question générale est: « quel sens les adultes ayant vécu la non-scolarisation donnent-ils à leur expérience éducative? » L’approche phénoménologique a été retenue afin de donner la parole à ces adultes, de sorte à mieux comprendre: comment ils perçoivent la non-scolarisation; comment ils y ont participé; comment ils l’ont ressentie; quelles sont les personnes y ayant participé; qui/comment sont des adultes dans cette situation; comment cette expérience éducative est-elle liée aux savoirs, au travail, à la vie sociale; etc. Le cadre conceptuel associé à ce projet présente l’« éducation », l’« école », la « non-scolarisation », ainsi que l’« adulte », via différentes disciplines. La problématique, le cadre conceptuel, l’approche méthodologique, ainsi que les résultats préliminaires des entretiens individuels non directifs seront présentés dans le cadre de cette contribution.

Si historiquement, l’école semble être fondée selon une volonté de « mise à distance » des familles populaires (Payet, 1998 ; Delay, 2011), la relation entre ces deux instances de socialisation a, depuis, été redéfinie et se construit désormais à travers une logique institutionnelle de partenariat, impulsée en Suisse (et en Europe) depuis 1980 par de nouvelles politiques sociales et éducatives (Ion, 1990).

Privilégiant une approche ethnographique (observations in situ, entretiens qualitatifs semi-directifs et analyse documentaire), cette recherche en cours réinterroge la dialectique école-familles de milieux populaires et immigrés dans un contexte de mise en place de dispositifs territorialisés (i.e partenariat, implication, proximité). En particulier, et à partir de premiers résulats, cette contribution cherche à rendre compte, d’une part, comment les normes éducatives sont produites, mobilisées, imposées ou négociées par les acteurs scolaires (enseignants, directrice, éducateur) et les familles lors des premiers contacts avec une école en Réseau d’Education Prioritaire (REP) d’un quartier popuaire genevois. D’autre part, s’agissant de normes sociales en vigueur activées dans l’interraction école-familles, quelles sont les formes ordinaires de stigmatisation en œuvre. Nous formulons l’hypothèse que le principe du partenariat, ou encore de « proximité » (Payet, 1998), se construit de manière partielle et parfois contradictoire de part et d’autre.

Les problèmes de santé mentale au travail du personnel scolaire constituent une préoccupation sociale grandissante. Si la situation des enseignants est bien documentée, celle des professionnels «non-enseignants» (p.ex., conseillers d’orientation, psychoéducateurs, etc.) est peu connue. Or, ces derniers occupent une place de plus en plus importante au sein de l’organisation du travail scolaire au Québec, notamment depuis la mise en œuvre du Renouveau pédagogique. Une recherche doctorale s’est intéressée à comprendre la souffrance au travail des conseillers d’orientation (c.o.) en milieu scolaire, en portant un regard particulier sur les tensions vécues sur le plan de l’identité professionnelle. Cette communication présentera des résultats de cette recherche qualitative menée auprès de deux groupes de dix c.o. œuvrant au sein de commissions scolaires de régions urbaines (quatre rencontres de trois heures avec chaque groupe). La triangulation des résultats du dispositif de clinique de l’activité par instruction au sosie (Clot, 1999; Oddone et al., 1981) et de l’enquête de psychodynamique du travail (Dejours, 2008) permet, d’une part, d’identifier les sources d’une «souffrance identitaire de métier» dans le travail des c.o. en milieu scolaire. D’autre part, elle fait voir que, face à la souffrance vécue, les c.o. déploient, dans leur pratique au quotidien, des stratégies défensives qui permettent de tenir le cap, mais qui contribuent à maintenir les sources de cette souffrance.

La forte majorité des écoles primaires publiques du Québec est arrivée au terme d’un premier cycle de vie architecturale d'environ 50 ans. Les missions de l'école publique se sont diversifiées depuis la construction de son parc immobilier, ce qu'indiquent l'essor des métiers et professions de soutien et d'intégration scolaire, les nouvelles vocations de certains locaux et la spécialisation d'établissements dans les services de soutien ou les programmes particuliers. Le ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur a confié au projet Schola, une équipe de recherche interdisciplinaire en architecture, design et éducation, le mandat de guider la rénovation de ce parc. Afin de tenir compte de l'expérience des acteurs scolaires dans la proposition de solutions architecturales, nous avons interrogé par questionnaire web 1036 employés, provenant de 195 écoles et 53 commissions scolaires, sur leur appréciation du bâtiment, ses usages et le partage des locaux. Dans les milieux plus denses, les transformations de l'école nécessitent le partage de locaux. Cette situation est source de compromis, de tensions et d'inégalités entre employés, écoles et donc entre élèves. La communication compare cette expérience selon le type de travail éducatif (enseignement, service de soutien et garde scolaire), les finalités visées par les acteurs, et le type social d'école, défini par la densité d'occupation, l'indice de milieu socio-économique ainsi que les services ou programmes offerts. 

Les conclusions de notre recherche de thèse doctorale (Darius, 2016), nous ont amené à proposer un modèle d’analyse dit de relance scolaire des nouveaux arrivants haïtiens au Québec et à New York. Au cours de cette recherche, ayant consisté à comprendre la dynamique de l’abandon scolaire des jeunes et jeunes adultes nouveaux arrivants haïtiens à Montréal et à Brooklyn en particulier, nous avons effectué des entrevues semi-dirigées avec 11 participants.  Après l’analyse thématique du corpus de données, nous avons classé les facteurs de leur abandon en cinq concepts : Capital économique, capital culturel, capital social, encadrement institutionnel et encadrement psycho-intégrationnel.

Pour persévérer à l’école et réussir sur le plan socioéducatif, ces jeunes et jeunes adultes ont besoin du soutien des membres de leur famille d’accueil, du réseau social de celle-ci, de certaines institutions sociales et de l’État en place. Leur encadrement économique au pays d’accueil est déterminant dans leur rendement scolaire. Par ailleurs, la recherche a révélé que la compréhension des membres de la famille des concernés qui vivent en Haïti serait fondamentale à leur persévérance et à leur réussite scolaires. Le souci et les responsabilités économiques envers leurs proches vivant dans la précarité au pays d’origine représentent, selon les participants, des facteurs de leur abandon scolaire et de plusieurs de leurs compatriotes au Québec et à New York.

Dans le cadre d’un terrain doctoral exploratoire en contexte scolaire multiethnique et défavorisé, une trentaine d’adolescents montréalais de secondaire 5 ont été invités à réaliser leur bilan de savoir. La démarche inspirée de Charlot, Bautier et Rochex (1999) leur proposait de répondre à la consigne : «  tu as appris différentes choses depuis que tu es né (dans la famille, à l’école, avec les amis, dans ton quartier et ailleurs). Qu’est-ce qui est important pour toi dans tout ça ? ». Afin de permettre à l’élève de se réapproprier la consigne, en se détachant au besoin de la forme scolaire, deux modalités de réponse étaient offertes: rédaction d’un texte narratif ou poétique, réalisation d’une illustration commentée (dessin, caricature, symboles...). Six jeunes ont par la suite accepté de discuter de leur production en entretien individuel.

L’analyse des bilans et des entretiens montre que, dans la majorité des cas, les apprentissages les plus importants aux yeux des jeunes ne sont pas associés aux savoirs scolaires codifiés. Le plus souvent, ils ne sont pas non plus réalisés dans des conditions spatio-temporelles spécifiques telles que la classe. Ces savoirs sont issus de l’expérience et tiennent de l’informel, voire de l’implicite. Que peut-on déduire de ces résultats en termes d’enjeux didactiques et pédagogiques? La communication discutera de cette question et proposera une réflexion sur la forme scolaire et les  conditions d’apprentissage.

La recherche collaborative « suppose une démarche de co-construction entre les partenaires concernés; 2) elle joue sur deux registres à la fois, soit celui de la production de connaissances et celui du développement professionnel des praticiens; 3) elle contribue au rapprochement, voire à la médiation entre communauté de recherche et communauté de pratique » (Desgagné et al.,1997, p. 371). L’objectif de notre communication est de fournir, à partir d’une approche interactionniste (Woods, 1992), un éclairage sur les processus de négociation qui reflètent le « jeu des positions de savoirs » en recherche collaborative (Morissette et Desgagné, 2009, p.118). En quoi les postures des acteurs pourraient-elles favoriser la collaboration ? Quels sont les processus de négociation qui permettent aux différents acteurs de co-construire de nouveaux savoirs ? En nous appuyant sur une approche qualitative (Huberman et Miles, 1991, Taylor, 2001), nous analysons un corpus de quatre enregistrements audio des réunions de travail qui regroupaient des ingénieurs pédagogiques et des chercheurs impliqués dans une recherche collaborative ALIVE menée dans le cadre du projet DESIR (Développement d’un enseignement supérieur innovant à Rennes). Les résultats permettent de constater que la co-construction de nouveaux savoirs par les différents acteurs fait l’objet d’une adaptation et d’une négociation continues dans l’interaction entre les praticiens et les chercheurs impliqués dans la recherche.

Plusieurs stratégies d’intervention visent à stimuler la pratique régulière d’activité physique (AP) des jeunes. Ces stratégies tiennent habituellement compte de facteurs qui influencent positivement ou négativement la pratique d’AP. Parmi ces stratégies, le Pentathlon en équipe est un programme de stimulation développé pour une utilisation en milieu scolaire. Ce programme a démontré son efficacité pour améliorer le niveau de pratique d’AP des élèves (Martel et al., 2011). Cependant, son efficacité n’a pas été prouvée auprès d’élèves provenant de milieux socio-économiques différents. Or, selon la littérature, le milieu socio-économique de l’élève est un facteur qui influence beaucoup sa pratique d’AP (Dishman et al., 1985). L’objectif est donc d’évaluer les effets du Pentathlon en équipe sur la pratique d’AP d’élèves provenant de différents milieux socio-économiques. Dans cette étude, le programme a été implanté pendant 9 semaines dans 5 écoles primaires (5ème et 6ème années) de la région de Québec (N=203 élèves). Ces écoles représentaient 3 niveaux socioéconomiques différents (favorisé, moyen et défavorisé). Les analyses de variance (ANOVA) effectuées démontrent que peu de différences existent dans les niveaux de pratique des élèves provenant de milieux socio-économiques différents. Le Pentathlon en équipe semble donc tout aussi efficace pour stimuler la pratique d’AP des élèves, peu importe qu’il provienne d’un milieu socio-économique favorisé, moyen ou défavorisé.

Les jeunes immigrants naviguent dans deux milieux, la famille et l’école, avec des référentiels de socialisation plus ou moins convergents, structurés autour de valeurs, de normes et de rituels. Le questionnement de notre recherche doctorale s'est orienté vers les stratégies déployées par les parents immigrés musulmans en lien avec l’expérience socioscolaire de leurs enfants. Un questionnement pertinent au vu du débat sur le vivre-ensemble qui semble se cristalliser sur la situation des communautés musulmanes. Avec une approche méthodologique qualitative, nous avons mené 35 entretiens individuels approfondis à caractère biographique avec des duos parents-enfants en provenance de dix pays d’origine différents et huit entrevues semi-dirigées auprès d’intervenants communautaires et de professionnels. Nos résultats illustrent la place particulièrement significative qu’occupent les parents musulmans dans l’expérience socioscolaire de leurs enfants en dépit des multiples défis auxquels ces derniers font face. Possédant divers acquis et expériences, confrontées à de nombreuses contraintes, ruptures et virages, les familles musulmanes rencontrées construisent, dans le changement, un répertoire riche de stratégies parentales. De plus, nos résultats illustrent la variabilité des modalités d’interaction des parents musulmans rencontrés avec le milieu scolaire, y compris lorsqu’ils sont, parfois, en retrait ou aux marges des murs de l’école.

La sexualisation précoce, définie comme l’exposition des enfants à des images à caractère sexuel à travers les médias (télévision, Internet, jeux vidéo, etc.), suscite des inquiétudes quant aux conséquences potentiellement néfastes pour leur développement (Gill, 2012 ; Smith, 2010). Le programme « On est encore des enfants ! » (Duquet, 2017), visant à prévenir la sexualisation précoce chez les enfants du 3cycle primaire (10-12 ans), a fait l’objet d’une évaluation de ses effets à court terme sur les connaissances de 77 enfants à l’égard des thèmes du programme. Les instruments de mesure ont été réalisés à partir du contenu du programme, sous forme de questions vrai/faux. Un devis de recherche pré/post a été réalisé auprès de deux groupes de recherche indépendants, soit un groupe expérimental (n = 40) et un groupe témoin (n = 37). Des ANCOVAs à mesures répétées indiquent des différences significatives (avec grand effet en contrôlant pour la taille d’effet) au niveau du score entre les deux groupes au posttest. Cela implique que les enfants du groupe expérimental ont acquis significativement plus de connaissances liées aux thèmes du programme, que les enfants du groupe témoin. Les implications éducatives et préventives de ces résultats sont discutées.

Les auteurs du Programme de Formation de l’École Québécoise (PFEQ, 2001) mentionnent que l’interdisciplinarité est une des orientations prioritaires. En fait, aborder une situation sous différents angles augmente les chances de rejoindre chaque apprenant. Par ailleurs, les visées pédagogiques du Ministère de l’Éducation (MELS, 2008) soulignent qu’il est impératif d’œuvrer à l’éducation citoyenne, notamment dans le domaine « science et technologie ». Dans le cadre de cette recherche, ces orientations ont permis de développer une formation continue, dans un contexte interdisciplinaire, mettant de l’avant les principes de l’éducation relative à l’environnement (ERE) et s’adressant tant aux enseignants du primaire que du secondaire. Sachant que l’enseignement des sciences se veut davantage objectif et pragmatique, l’ERE devient un vecteur pertinent puisqu’il favorise un enseignement interdisciplinaire trop souvent absent en classe de science (Forissier, 2003; Sadler et Fowler, 2006). Les enseignants participant ont travaillé de pair avec l’équipe de recherche, en communauté de pratique, pour développer des situations d’apprentissage et d’évaluation (SAE) interdisciplinaires dans un contexte d’ERE, duquel  émergea un outil de formation. Enfin, les étapes de la mise en place de la formation continue et le processus de recherche seront présentés et expliqués dans le cadre de cette présentation par affiche.



Le contexte éducatif a été influencé par la mondialisation et le visage du corps enseignant a évolué au fil des ans. Au Québec,en 2013, 7,3% des enseignants du secondaire étaient issus de l’immigration. 

Ces enseignants immigrants, porteurs d’une culture différente de celle de leurs élèves, œuvrent dans un contexte éducatif particulier: ils doivent devenir « héritier, critique et interprète d’objets de savoirs ou de culture ». Ce processus de construction de leur identité enseignante est essentiel pour bâtir un espace de communication avec leurs élèves. Là pourra se bâtir la relation enseignant-élève, garante de l’engagement et de la réussite de ces derniers. Ainsi, la construction de la relation enseignant immigrant-élève constitue un contexte éducatif qui mérite que l’on s’y intéresse. 

Au cours d’entrevues semi-dirigées, les histoires de quatre enseignants immigrants du secondaire ont permis d’esquisser une réponse à la question: selon les enseignants immigrants, de quelle façon leur culture d’origine influence-t-elle leur relation avec les élèves ?

Bien qu’issus de cultures différentes (Afrique, Europe, Europe de l’Est et Maghreb) et enseignant dans des contextes différents (public, privé, sport étude, école spécialisée), l’analyse de leurs histoires suggère qu’ils rencontrent des obstacles additionnels pour bâtir une relation avec leurs élèves. Il semble cependant que leur bagage culturel devient un atout didactique et pédagogique une fois leur nouvel environnement maîtrisé.

Le portfolio est reconnu comme un outil pédagogique privilégié dans l’approche par compétence. Utilisé en sciences infirmières, son intérêt est peu documenté selon la perspective étudiante. Ainsi un projet de recherche ayant comme objectifs d’implanter et d’évaluer l’implantation d’un portfolio comme outil de développement et d’évaluation des compétences, a été réalisé. Cette recherche qualitative exploratoire, appuyée par le Cadre général pour l’évaluation des compétences de Tardif (2006), s’est déroulée en deux phases. La phase d’implantation du portfolio a eu lieu tout au long d’un cours de soins critiques au trimestre d’hiver 2012, auprès de 26 étudiants. Dans cette phase, un guide de réalisation du portfolio et des grilles de correction ont été développés. La phase d’évaluation s’est déroulée à la fin du trimestre 2012. Les étudiants (96 %) ont rempli un questionnaire d’évaluation de l’implantation. Par la suite, 18 entrevues individuelles ont été réalisées à l’aide d’un guide d’entrevue semi-structuré. Des synthèses de chacune des entrevues ont été faites et analysées afin d’en ressortir les thèmes centraux. Cette présentation aura comme objectif de présenter les principaux résultats de cette recherche, notamment les bénéfices et les obstacles reliés à l’utilisation du portfolio ainsi que les retombées sur les pratiques pédagogiques dans une approche par compétence. Différentes avenues d’utilisation seront également discutées.

La formation aux métiers relationnels est une occasion de s’engager dans un processus de construction identitaire. Établir une identité professionnelle solide requiert que les étudiants développent des représentations personnelles et sociales intégrant différentes perspectives relatives aux enjeux de la profession. Ainsi, des espaces d'échanges sur la pratique sont nécessaires pour favoriser la construction d’une identité professionnelle positive en vue de préparer l’insertion professionnelle. Basée sur une démarche expérientielle, cette recherche SoTL a permis d’expérimenter un dispositif pédagogique visant à favoriser la construction de l’identité professionnelle de la relève en psychoéducation. L’étude visait à 1) mettre à l’essai un dispositif d’apprentissage composé d’un balado et d’une table ronde axés sur le développement identitaire et à 2) documenter les perceptions des étudiants quant à la contribution du dispositif pédagogique au développement de leur identité professionnelle. Les productions écrites des étudiants ont permis d’en évaluer les retombées. Le corpus de données qualitatives a été soumis à une analyse thématique. Les résultats préliminaires révèlent que les propos des psychoéducateurs novices ont contribué au sentiment de confiance des étudiants et à une perception plus juste de l’entrée dans la profession. Le dispositif a contribué à la réflexion liée à l’insertion professionnelle et au développement d’une identité professionnelle en émergence.

Au Québec, des efforts visent à démocratiser la réussite du plus grand nombre d’élèves. En ce sens, la prévention du décrochage scolaire (DS) s’avère une avenue prometteuse. Comme le DS constitue un processus de désengagement graduel dès le primaire (Rumberger, 1995), sa prévention réside notamment dans le maintien ou l’augmentation de l’engagement des élèves (Christenson, 2008) surtout lors de la transition primaire-secondaire (TPS) (Blaya, 2010). À cet effet, l’implication parentale (IP) est reconnue comme un facteur de protection pouvant contrer les risques de DS et de TPS difficile (Crosnoe, 2009). Cependant, peu d’études portent sur l’influence de l’IP sur l’engagement des élèves du secondaire (Chen et Gregory, 2010). Nous présentons ici les résultats d’une recherche dont l’objectif général a visé à dégager les types d’IP favorisant l’engagement d’adolescents à risque de DS lors de la TPS au regard de perceptions de parents et d’adolescents. Ces résultats obtenus à l’issue d’entrevues semi-dirigées menées auprès de 11 parents et de leur adolescent ont permis de dégager quatre types d’IP favorisant l’engagement. Les résultats indiquent aussi que les parents adaptent leur IP, aussi souvent que nécessaire, aux caractéristiques et aux besoins de leur adolescent, ce qui explique pourquoi leur degré d’IP n’a pas diminué pendant la TPS. Ces résultats mènent à proposer des pistes d’action pour que des parents puissent favoriser l’engagement de leur adolescent et prévenir son DS.

L’apprentissage des mathématiques occupe une place centrale dans le cheminement des élèves, dès le préscolaire. Les recherches en neurosciences suggèrent qu’au moins trois prérequis sont essentiels à l’apprentissage de l’arithmétique : le développement du sens des nombres, l’établissement de relations entre ce sens des nombres et les nombres symboliques, ainsi que le développement de l’inhibition (Deshaies, Miron, Masson, 2015). Nous avons répertorié 22 programmes d'intervention destinés à l’apprentissage de l’arithmétique au préscolaire : aucun n’inclut simultanément les trois prérequis. Une intervention de 5 semaines, à raison de 4 fois semaines, se basant sur les recherches en didactique des mathématiques et en neurosciences a été expérimentée dans 4 classes du préscolaire, auprès de 63 élèves ; 58 élèves de 4 autres classes ont constitué le groupe contrôle. Un prétest et un post test, mesurant les trois prérequis, issus de la batterie de tests TEDDI-MATH (Van Nieuwenhoven et al. 2005) et de tests de type maison, ont permis de mesurer l’efficacité du programme. L’analyse préliminaire de cette recherche s’appuie sur la statistique du design des quatre groupes de Solomon (Tingen, 2009). Il semble que l’enseignement explicite ait permis aux élèves de mieux inhiber les réponses intuitives et d’éviter plusieurs pièges dans les problèmes. Des pistes d’intervention novatrices sont dégagées qui permettraient une meilleure acquisition des prérequis chez les élèves du préscolaire.

La problématique de la communication est d’explorer la réussite scolaire des enfants du niveau primaire en fonction des types d’implication parentale et des conditions socioéconomiques de la famille en Albanie. Les objectifs sont de démontrer la situation actuelle de la collaboration école-familledans un contexte où la société albanaise a subi des changements majeurs au niveau politique dans les années 1990 (chute du régime communiste et transition vers l’économie de marché).Un deuxième objectif est d’explorerla perception des enseignants et des parents sur la collaboration école-famille.L’étude s’est déroulée dans 5 écoles publiques de la capitale, Tirana, dans le cadre de ma recherche de doctorat. L’échantillon est composé de 58 parents d’enfants de 6-10 ans et de 78 enseignants de ces écoles primaires. Deux instruments ont été complétés par les parents : le questionnaire socio-économique etle questionnaire mesurant laparticipation parentale.Deux questionnaires sont complétés par les enseignantes : un mesurant leurperception sur l’implication parentaleet le deuxième étant le bulletin scolaire. Une analyse statistique des données compilées a permis de démontrer que la collaboration école-famille en Albanie est encore limitée; l’implication parentale se traduit davantage par l’aide aux devoirs et la communication avec l’enfant autour de questions liées à la scolarité, que par les relations avec l’enseignant ou la participation à la vie scolaire.

L’éducation de l’enfant est au cœur des préoccupations des sociétés (OCDE, 2009). En appui à l’éducation parentale, au Québec l’enfant a le droit d’être éduqué en services de garde puis à l’école. La transition du service de garde à la maternelle est une expérience très attendue et plaisante pour certains enfants. Pour d’autres qui n’ont pas développé des habiletés nécessaires pour commencer leur scolarisation, il s’agit d’un défi, d’une source d’insécurité ou d’anxiété (Cotnoir, 2015). Un projet pilote a alors été établi dans la MRC des Maskoutains dans le but de favoriser la transition scolaire (TS) des enfants de cette région. À l’issue de la première année de l’implantation du projet pilote, une recherche a été effectuée dans le but d’évaluer entre autres dans quelle mesure la TS de ces enfants a été favorisée par l’établissement d’un pont de communication avec l’école.

Les résultats démontrent que des activités de TS du projet pilote ont non seulement prouvées la pertinence de l’établissement d’un pont de communication entre parents, services de garde et l’école dans le processus de TS, elles ont également établi ce pont. Ceci rejoint la littérature qui souligne l’importance du travail conjoint entre tous les partenaires concernés par la TS et l’importance de tenir compte des réalités parfois propres au milieu concerné. Quelles sont alors ces activités de TS? Comment ont-elles établi ce pont de communication? Quelles sont les recommandations de l'étude?

La recherche analyse l'emploi du temps des étudiants canadiens et québécois de niveau postsecondaire de 1986 à 2010. La recherche exploite les résultats de cinq enquêtes de budget-temps menées par Statistique Canada auprès de l'ensemble des Canadiens en travaillant sur le sous-échantillon des étudiants de niveau postsecondaire. En prenant le cycle de 24 heures comme base de référence, l'emploi du temps est analysé selon trois dimensions : la durée des activités, leur localisation dans la journée et les arbitrages entre les activités. De 1986 à 2010, les résultats montrent deux évolutions : la réduction du temps consacré à l’étude et aux travaux scolaires et l’augmentation du temps consacré aux jeux vidéos et à Internet. En revanche, peu de modifications dans la localisation des activités dans la journée. Selon les données de 2010, le temps de travail ne menace pas le temps de présence en classe et le temps d’étude hors classe. Ce sont d’autres activités qui sont mises en balance avec le temps scolaire. L'analyse de l'emploi du temps est nuancée selon les groupes suivants : les étudiants des établissements collégiaux et ceux des universités, les étudiants du Québec et ceux des autres provinces canadiennes et enfin les étudiants et les étudiantes. La recherche vise ainsi à éclairer un déterminant de la réussite scolaire : l'allocation dans le temps des activités des étudiants et tout particulièrement la place des activités scolaires.

Dans une ère de réconciliation et décolonisation, de plus en plus d’organisations et de chercheurs explorent des possibilités en termes de transformation de leur offre de service afin d’offrir de meilleurs services aux Premières Nations et à la Nation Inuit, et possiblement offrir de meilleurs services à une population diversifiée. À travers un processus de collaboration entre une organisation des Premières Nations et une organisation allochtone qui a été documenté par une équipe de recherche, nous avons exploré le développement d’une innovation sociale pour jeunes des Premières Nations.

Le processus d’innovation et de documentation permet à la fois de discuter des résultats de l’innovation sociale, soit une proposition de curriculum scolaire pour les jeunes des Premières Nations, et à la fois des résultats d’un processus d’innovation en contexte de décolonisation. Nous avons développé un outil réflexif qui permet d’auto-évaluer notre capacité à réellement innover d’une façon qui soutient la décolonisation.

La grille permet aux organisations Premieres Nations et allochtones de réfléchir aux enjeux de l’adaptation d’une offre de service et à la décolonisation. Le processus permet également de penser plus largement au contexte socio-économique et comment celui-ci influence la capacité des organisations à être inclusifs et équitables dans leur offre de service.

Les technologies numériques (TN) se répandent en milieu universitaire et apportent des défis dans l’enseignement et dans l’évaluation des apprentissages en FAD (Audet, 2011). La médiatisation et la médiation sont des repères importants dans l’analyse des pratiques d’enseignement incluant les TN (Larose et Grenon, 2014). Des travaux portent d’ores et déjà sur la médiatisation et la médiation en FEP (Lenoir ; 1996, 2009) et en FAD (Peraya, 2008 ; 2010 ; 2016). Cependant, peu d’écrits ont trait au vécue des professeures et professeurs en ce qui a trait à la médiation et la médiatisation dans l’évaluation des apprentissages en FAD. Notre objectif est d’examiner l’expérience des professeures ou professeurs dans la médiatisation et la médiation dans l’évaluation en FAD. En ce sens, une recherche phénoménologique (Paillé et Muchielli, 2016) a été conduite auprès de dix professeures et professeurs offrant des cours en mode hybride dans une université du Québec. Les résultats recueillis à l’aide d’entrevues semi-dirigées montrent que les TN imposent à des ajustements dans les pratiques évaluatives en ce qui a trait à la médiation et à la médiation. Les ajustements révèlent des pratiques incluant des formes de médiatisation exhaustives et de médiation resserrées et soutenues. L’appropriation de l’évaluation incluant les TN en FAD suscite ainsi de la frustration et requiert des apprentissages dans le temps pour les professeures ou professeurs qui n’y sont pas toujours préparés.

Tant au Québec qu’à l’échelle internationale, une grande importance est accordée à l’implication multiforme des parents dans le suivi scolaire de leurs enfants. Si elle est reconnue par l’école en lien avec le capital humain et social des familles, soutenue et bonifiée, cette implication peut contribuer à la réussite scolaire de l’enfant. Il existe également un lien entre implication parentale et collaboration école-famille dont les études ont largement documenté les facteurs qui les facilitent ou les freinent dans les cas des familles immigrantes. Notre recherche à la maîtrise s’est penchée sur le cas de parents originaires du Maghreb, francophones et musulmans: Comment perçoivent-ils l’expérience socio-scolaire de leur enfant? Comment déclinent-ils le suivi scolaire à la maison et dans la communauté? Avec qui sont-ils en contact à l’école? Nous avons aussi interrogé les  parents quant à l’impact, sur leur implication et leur collaboration avec l’école, du débat actuel sur la laïcité dans la société. Ancrée dans une approche qualitative exploratoire, nous avons  réalisé auprès de parents originaires du Maghreb sept entrevues semi-dirigées en profondeur. L’analyse préliminaire des données permet d’illustrer des façons innovantes qu’ont les parents maghrébins de s’impliquer dans le cheminement scolaire de leurs enfants. Aussi, elle indique, pour certains  parents, des enjeux de l’implication parentale  sur fond de débat sur la laïcité.

Depuis la mise en œuvre de la Loi sur les Langues Officielles en 1969, la  politique du bilinguisme est devenue un enjeu politique majeur au Canada. Un des objectifs de la politique du bilinguisme  était clairement de développer les échanges et de rapprocher les "deux solitudes" canadiennes.

Notre démarche se fonde sur le modèle de David Kolb, selon lequel bien que l’apprentissage d’une deuxième langue puisse se faire dans une salle de classe à l’école, l’appréciation de cette langue et de sa culture intervient surtout à travers des conceptualisations réelles de cette langue. Nous proposons d'évaluer l'efficacité de l'action du gouvernement en matière de bilinguisme à travers l'analyse évaluative d'un programme particulier fondé en 1971, le programme d'échange "J'Explore". En analysant un corpus combinant des analyses documentaires et des entrevues menées avec du personnel administratif du programme et d'anciens bénéficiaires, nous montrons comment le programme J’Explore permet, dans un premier temps, aux canadiens d'approfondir leur deuxième langue officielle, et dans un deuxième temps, de faire apprécier cette langue et sa culture, afin de susciter le désir de continuer à apprendre cette langue. Nos résultats montrent que J’Explore est plus qu’un programme d’étude d’apprentissage d’une langue: il permet aussi de cultiver un rapport entre les anglophones et francophones du Canada, et de promouvoir la réalité diverse et multiculturelle du Canada.

À l’heure de l’université numérique, les professeurs subissent parfois les désagréments de l’omniprésence des technologies dans leurs classes. Dès lors, il semble pertinent d’ausculter leurs effets sur nos enseignements et l’apprentissage des étudiants.

Nos objectifs se résument à construire et analyser des récits exemplaires de professeurs expérimentés en contexte d’innovation pédagogique, précisément la manière dont ils gèrent la relation pédagogique qui en découle. Nous entendons par pratique exemplaire, les activités et interventions choisies par le professeur susceptibles d’offrir des pistes d’action pour instaurer un environnement propice à l’apprentissage.

Arrimés à la pratique réflexive des professeurs, en coopération avec le chercheur, afin de collecter le savoir tacite en action (Schön, 1983), nous retenons la méthode du récit exemplaire, une médiation articulée entre pratique et recherche en pédagogie universitaire, enracinée dans la pratique (Desgagné, 2005). Trois entrevues individuelles successives auprès de cinq professeurs organisent les étapes fondamentales (ibid.) de la phase préparatoire de l’activité, du récit oral puis de la période de coproduction.

Cette recherche collaborative met en lumière les dynamiques d’action qui caractérisent certaines pratiques d’innovation pédagogique. Outre l’apport de connaissances, les résultats proposent des recommandations afin de soutenir les professeurs qui envisagent de s’investir dans de tels projets.



Au Québec, des services de garde s’intéressent à diverses approches pédagogiques. Certaines approches (Reggio, Montessori, Pikler) portent un regard particulier sur les concepts de relation éducatrice-enfant, et sur le jeu de l’enfant. Notre choix s’est posé sur l’approche piklérienne puisque celle-ci est plus récente au Québec et qu’aucune étude sur sa mise en place au Québec n’a été recensée. De plus, ses principes fondamentaux sont des concepts à améliorer selon les enquêtes Grandir en Qualité (Drouin et al., 2004 ; Gingras, Lavoie, et al., 2015). Notre étude vise à décrire les représentations des éducatrices face à leur relation avec l’enfant ; au jeu de l’enfant ainsi que leur rôle quant au jeu de l’enfant. Un questionnaire, des entrevues individuelles et un journal de bord (de la chercheure) ont servi à étudier le phénomène auprès d’éducatrices d’enfants de 3 à 5 ans, en CPE « Pikler ». Les constats qui s’en dégagent relèvent une amélioration perçue de la relation éducatrice-enfant, un changement de regard quant au jeu de l’enfant ainsi qu’une redéfinition du rôle d’éducatrice. Toutefois, les résultats indiquent aussi des préoccupations chez les éducatrices, dont la préparation des enfants à la maternelle. Cette préoccupation, malgré les constats cités précédemment, amène certaines éducatrices à sous-estimer la valeur de ce qu’elles mettent en place pour les enfants, craignant que les enfants ne soient pas bien préparés pour la maternelle.