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Sylvie Jutras, Université du Québec à Montréal
J’ai écrit Mon compagnon de rédaction scientifique pour aider les auteurs à produire des textes plus solides, plus convaincants, qui rendent justice à leur travail intellectuel et à la valeur de leurs idées et découvertes. Trois objectifs m’ont animée : offrir un guide qui comble des besoins de formation, m’adresser à un auditoire varié et accompagner les auteurs sur tous les points importants du processus de rédaction.

JutrasOffrir un guide pour mieux rédiger

Savoir rédiger est essentiel pour réussir des études universitaires et poursuivre une carrière intellectuelle. Avec de nombreux experts de diverses disciplines, reconnaissons qu’on attend des étudiants universitaires qu’ils communiquent le résultat de leur travail dans des textes limpides et cohérents, sans pourtant leur offrir une véritable formation à la rédaction scientifique.

Apprendre sur le tas est énergivore et souvent inefficient. Piger dans ses notions de composition apprises à l’adolescence peut rendre de mauvais services. En effet, les scientifiques évitent les formules promues alors : les figures de style, la synonymie, les expressions dramatiques, les phrases inversées ou sans verbe. Ces procédés agrémentent parfois un texte littéraire : ils induisent des émotions ou invitent le lecteur à s’interroger sur le sens des propos de l’auteur. Dans un texte scientifique, ces procédés nuisent à la lisibilité : ils ralentissent la lecture et engendrent souvent des erreurs d’interprétation. S’inspirer des textes de chercheurs chevronnés peut rendre service. Cependant, ce n’est pas évident de reconnaître les propriétés d’un article modèle et de les transposer à son manuscrit.

Il y a une dizaine d’années, j’ai mis sur pied un cours en rédaction scientifique au baccalauréat en psychologie à l’Université du Québec à Montréal. Comme aucun livre en français ou en anglais ne répondait à mes attentes pour soutenir mes étudiants, j’ai décidé de rédiger un manuel qui servirait de compagnon du début à la fin du processus de rédaction scientifique. Je l’ai pensé comme une feuille de route qui explique chaque étape tout au long du parcours.

M’adresser à un auditoire varié

Je m’adresse à tous les chercheurs, des sciences humaines et sociales, de la santé, de la gestion, de la communication, de l’éducation et même des sciences de la nature ou du génie. De fait, je me suis inspirée des conseils d’experts de domaines aussi éloignés du mien que l’agronomie ou le génie, comme d’avis de spécialistes de la langue et de journalistes émérites.

Qu’ils réalisent une étude quantitative, qualitative ou mixte, les chercheurs trouveront dans ce guide des stratégies utiles pour rédiger un article, un mémoire, une thèse ou un travail pour un cours. Plusieurs de ces stratégies serviront également pour écrire un rapport d’analyse, d’évaluation ou d’expertise. Mon compagnon de rédaction scientifique présente des principes recommandés par des spécialistes de la rédaction, tant francophones qu’anglophones.

En rédigeant ce manuel, j’ai pensé aussi à qui n’aime pas écrire ou se croit sans talent. Les compétences rédactionnelles s’acquièrent : savoir écrire n’est pas un don. J’espère que mieux connaître et appliquer des principes efficaces apportera à tous plus d’aisance et plus de plaisir. J’ai écrit ce livre pour les chercheurs apprentis ou expérimentés, car les bons auteurs veulent toujours s’améliorer.

Accompagner les auteurs sur tous les points importants

Dans le chapitre 2, Penser avant de rédiger, j’expose les principes de la pensée critique. J’explique comment les appliquer pour évaluer les connaissances sur une question, puis déterminer sa contribution potentielle à la construction du savoir. J’y donne des conseils pratiques pour recenser la littérature, utiliser des logiciels appropriés, lire un texte et en tirer des informations fécondes. J’insiste sur un formidable outil pour favoriser la réflexion et la créativité : le plan. Je discute aussi du choix des revues où l’on soumettra son texte.

Le chapitre 3 porte sur l’art de l’argumentation. Les chercheurs doivent bien organiser leur pensée, justifier leur propos avec exactitude et s’exprimer de façon convaincante. J’énonce huit principes pour construire une argumentation rigoureuse. Ils concernent notamment le nombre et l’ordre des arguments à présenter, la cohérence, l’objectivité et la nuance. L’approche fondée sur la pensée critique permet de se mettre à la place du lecteur, de lui proposer des idées et des faits de qualité, et de prévoir les informations dont il a besoin pour suivre un raisonnement. Enfin, je décris les qualités intellectuelles à développer pour penser correctement, pour avancer des argumentations solides, intègres et bien conçues.

Le chapitre 4 traite de la structure d’un manuscrit scientifique. J’explique la fonction de chaque partie et comment l’écrire avec facilité, concision et crédibilité. J’expose les qualités à rechercher et les défauts à éviter; j’insiste sur la précision, la cohérence et la parcimonie pour montrer la valeur de son travail. Les auteurs trouvent souvent difficile d’exposer leur interprétation des résultats. Je propose ici vingt principes utiles pour rédiger la discussion. Les dix principes liés au contenu de la discussion portent par exemple sur le choix des résultats à discuter, la structure de la discussion, la cohérence avec les autres parties du texte. Les dix principes liés à la forme concernent notamment la longueur, la crédibilité, de même que des choix linguistiques.

Maîtriser la langue permet de bien communiquer ses idées et ses découvertes. En science, les bons auteurs visent la lisibilité; ils respectent les capacités du lecteur, son temps et son énergie.

Maîtriser la langue permet de bien communiquer ses idées et ses découvertes. En science, les bons auteurs visent la lisibilité; ils respectent les capacités du lecteur, son temps et son énergie. Dans le chapitre 5, j’explique comment pratiquer cela. Je parle du choix des mots et en particulier du rôle moteur du verbe dans la phrase. J’explique aussi comment rédiger des phrases claires et concises que le lecteur comprend dès sa première lecture. Je résume les secrets des auteurs doués qui écrivent des paragraphes remarquables par leur unité de sens, leur autonomie et leur organisation interne. J’explique le rôle de la grammaire et de l’orthographe, du niveau de langue approprié, de la ponctuation et des charnières pour articuler ses idées. Les lecteurs trouveront dans ce chapitre des indications langagières précises.

Les scientifiques doivent faire preuve d’intégrité dans leurs activités de recherche. Le chapitre 6 porte sur les normes, les conventions de probité et de respect à suivre comme auteur. Je présente des règles explicites ou tacites pour rédiger de façon irréprochable. Elles concernent notamment la propriété intellectuelle, le statut d’auteur et la désignation respectueuse d’autrui.

La révision de son texte fait l’objet du chapitre 7. Dans cette dernière étape de la rédaction, l’auteur s’assure d’avoir respecté en tous points le précepte penser comme le lecteur. Trop souvent les auteurs sous-estiment la révision et minimisent le temps requis pour se corriger. Je propose des techniques de relecture efficaces et des suggestions pour reconnaître ses forces et ses faiblesses rédactionnelles, maintenir un état d’esprit positif et mobiliser son attention.

Dans le chapitre 8, je propose aux auteurs une variété d’astuces. Certaines servent à mieux tirer profit de son temps, à se protéger des intrusions et à préserver son élan. Par exemple, j’explique comment établir, suivre et ajuster un échéancier de rédaction réaliste, avec des objectifs à court, moyen et long terme. J’expose aussi comment gérer les pensées parasites qui nous détournent de la rédaction. Je suggère des moyens pour ordonner son environnement et travailler en toute sérénité. Je donne des conseils pour gérer son ordinateur et se servir du logiciel Word de façon à gagner du temps, simplifier son travail et s’épargner des soucis. Je présente aussi des solutions pour stimuler et préserver son inspiration, se remettre à écrire quand on manque d’idées, de motivation ou d’énergie. Ainsi, j’explique des stratégies comme rédiger un brouillon « juste pour soi », changer d’environnement pour rédiger, s’imposer de se mettre au travail pour une brève période, prioriser son énergie créatrice. Enfin, je présente des astuces pour prendre soin de soi sur le plan physique et mental, et demeurer un auteur alerte, enthousiaste et productif.

Bref, pourquoi j’ai écrit ce livre

J’ai conçu mon guide pour que les lecteurs maîtrisent les principes de rédaction, améliorent leur écriture, développent leurs habiletés argumentatives, acquièrent de bonnes techniques, et rédigent avec plus de plaisir et d’efficacité. Forts des principes de rédaction, les lecteurs pourront accomplir les choses à leur façon tout en respectant les exigences de leur milieu ou de leur situation. J’espère que Mon compagnon de rédaction scientifique aidera tout particulièrement les jeunes chercheurs à prendre la route, à franchir les obstacles, à nourrir leur ardeur, à demeurer sur le chemin et à arriver à destination, l’esprit et le cœur contents.

J’espère que Mon compagnon de rédaction scientifique aidera tout particulièrement les jeunes chercheurs à prendre la route, à franchir les obstacles, à nourrir leur ardeur, à demeurer sur le chemin et à arriver à destination, l’esprit et le cœur contents.


  • Sylvie Jutras
    Université du Québec à Montréal

    Sylvie Jutras est professeure titulaire au Département de psychologie à l’Université du Québec à Montréal. Elle étudie le bien-être au sein des familles qui affrontent des défis de santé (surdité, incapacités physiques, cancer). Elle analyse les perceptions et les actions liées au bien-être et à la bientraitance en tenant compte des caractéristiques individuelles, environnementales et transactionnelles du développement humain à travers le temps, les cadres de vie, la culture et les circonstances. Sylvie Jutras est chercheuse au Centre de recherche interdisciplinaire en réadaptation du Montréal métropolitain.

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