« Créés en 1977, les Prix du Québec sont la plus haute distinction décernée annuellement par le gouvernement du Québec en culture et en science. Ils sont la manifestation concrète de la gratitude du Québec tout entier à l’égard de l’œuvre admirable de ces femmes et de ces hommes d'exception ». Nous présentons ici les six prix remis à des scientifiques.
Francine Descarries
Prix Marie-Andrée-Bertrand – Innovation sociale
Le parcours de Francine Descarries, professeure titulaire au Département de sociologie et à l’Institut de recherches et d’études féministes (IREF) de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), aura été tout sauf classique. Les détours de sa vie ont toutefois le mérite d’avoir contribué à forger sa renommée dans le domaine des études féministes. Alors qu’elle est âgée de 16 ans, la jeune femme voit son existence bouleversée par le décès de son père. Elle doit abandonner ses études pour permettre à son frère aîné de terminer sa formation en médecine. Elle travaille alors comme secrétaire, puis comme agente de voyages pendant une dizaine d’années. [Lire la suite]
Maxime Descoteaux
Prix Relève scientifique
Le lauréat est un spécialiste de l'imagerie. Les algorithmes informatiques et les modèles mathématiques qu’il a développés lui ont permis de convertir une technique d’imagerie médicale existante en un véritable Google Street View du cerveau. La technologie développée par le professeur Descoteaux fait aujourd’hui partie des protocoles de recherche pour l’alzheimer, le parkinson ou la sclérose en plaques. « Nos images montrent en effet l’état des routes neuronales, ce qui en fait un outil pour repérer les fibres endommagées du cerveau, un signe avant-coureur de plusieurs maladies neurodégénératives », explique-t-il. Elle a aussi changé la pratique du neurochirurgien David Fortin, également professeur à la Faculté de médecine de l’Université de Sherbrooke, qui l’utilise régulièrement. Par exemple, il y a eu recours afin de retirer chez une patiente l’intégralité d’une tumeur délicate, sans toucher aux voies importantes des fonctions essentielles comme la mémoire, le langage ou le mouvement. [Lire l'article]
Réjean Hébert
Prix Armand-Frappier – développement d’une institution de recherche ou administration et promotion de la recherche
La carrière de Réjean Hébert est portée par un idéal : améliorer la qualité de vie des personnes âgées. C’est en assistant à un séminaire sur la gériatrie, lors de sa troisième année d’études en médecine, qu’il a su qu’il se dirigerait vers la recherche sur le vieillissement. Cette condition humaine l’avait toujours intrigué. « Pourtant, je n’ai pas connu mes grands-parents », observe-t-il. Issu d’une famille modeste, le jeune homme décide d’aller étudier un an à Grenoble, l’un des endroits les plus réputés d’Europe pour la recherche en gérontologie sociale. C’est cette aventure européenne qui donnera l’élan à une brillante carrière universitaire. [Lire la suite]
Claudia Mitchell
Prix Léon-Gérin – sciences humaines et sociales
La professeure Claudia Mitchell est reconnue à travers le monde pour ses recherches sur les enjeux entourant la vie des filles et des jeunes femmes. Plus particulièrement, elle s’intéresse à la prévention de la violence fondée sur le sexe et à la sensibilisation au VIH et au sida. Mère de trois filles, elle s’est spécialisée dans les études de genre. Elle donne une voix à des personnes touchées par des questions de sécurité ou de discrimination, pour voir avec elles comment provoquer un changement social par l’engagement communautaire. Pour mener ses recherches, elle utilise des méthodes visuelles participatives comme la vidéo et la photographie. [Lire la suite]
Sylvain Moineau
Prix Marie-Victorin – sciences naturelles et génie
« Je pense que c’est le baseball qui m’a le mieux préparé à ma carrière scientifique! » lance en riant Sylvain Moineau. Le professeur titulaire et chercheur au Département de biochimie, de microbiologie et de bio-informatique de l’Université Laval y a joué longtemps pendant sa jeunesse, et il a même été entraîneur adjoint. « Au baseball, j’ai appris à jongler avec des statistiques, à tenter des stratégies, à faire des erreurs et à recommencer. J’ai dû apprendre à recruter de bons joueurs et j’ai surtout développé l’esprit d’équipe. Toutes ces aptitudes m’ont servi dans mon travail de chercheur. » C’est d’ailleurs de son équipe, qui inclut ses collègues, les professionnels de recherche et les étudiants de son laboratoire, mais aussi son épouse et ses deux garçons, que Sylvain Moineau est le plus fier. [Lire la suite] Le lauréat est aussi récipiendaire du Prix Acfas Léo-Pariseau.
Stanley Nattel
Prix Wilder-Penfield – recherche biomédicale
Le professeur Nattel est un homme de cœur, dans tous les sens du terme. Le cardiologue et chercheur à l’Institut de cardiologie de Montréal (ICM) a consacré sa carrière – qui n’est pas terminée, de préciser le principal intéressé – à comprendre et à mieux traiter la fibrillation auriculaire, ou atriale, un type d’arythmie cardiaque qui touche une personne sur quatre au cours de sa vie. Pourtant, la médecine n’a pas été pour lui un coup de cœur immédiat : il a d’abord cédé sa place au sein du programme contingenté de médecine à l’Université McGill pour faire un baccalauréat en mathématiques, physique et chimie. Après un an dans ces domaines, il a décidé de s’orienter en psychologie pour, finalement, revenir vers la médecine. [Lire la suite]
Karim Zaghib
Prix Lionel-Boulet – recherche et développement en milieu industriel
Contribuer à l’adoption des véhicules électriques partout sur la planète, c’est le défi de taille que Karim Zaghib relève avec inventivité depuis 30 ans. Le déclic s’est fait à l’adolescence, durant un embouteillage, alors que le jeune Karim éprouvait des difficultés respiratoires dues à la pollution. « Je ne peux pas changer le monde seul, mais je veux changer le monde des transports », a-t-il alors pensé. Cet événement marquera le début de son engagement dans le développement des matériaux de batteries. Après l’obtention d’un doctorat en électrochimie de l’Institut polytechnique de Grenoble et d’une habilitation à diriger les recherches (HDR) de l’Université Pierre et Marie Curie (Paris V) de Paris - le plus haut diplôme d’enseignement supérieur français -, Karim Zaghib poursuit sa carrière de chercheur à l’Osaka National Research Institute, au Japon. Durant trois ans, il développe une fine connaissance des matériaux de batteries lithium-ion. [Lire la suite]
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