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Julie Boissonneault, , Ali Reguigui, Université Laurentienne

Il nous est venu, il y a de cela 12 ans, l’idée de tenir un colloque sur le thème de langue et territoire. Nous ne voulions pas nous limiter à une langue particulière, ni à un territoire spécifique, mais plutôt donner une très grande acception au concept de territorialité, qu’il s’agisse d’un espace géopolitique, juridique ou historique, ou d’un ancrage disciplinaire (littéraire, philosophique, médiatique, etc.). Parler de langue et de territoire permettait ainsi, à nos yeux, d’aborder les questions des différentes frontières tissées autour des langues.

Boissonneault et Reguigui
Photo prise en 2014 lors du lancement des premiers collectifs Langue et Territoire, avec Graham Fraser, alors commissaire aux langues officielles du Canada. Source: auteurs.

De Sudbury à l'Italie, en passant par la Georgie et le Maroc

Comme toute bonne idée, elle a pris forme autour d’une table. Nous rêvions alors haut et fort : ce colloque, nous le voulions international en espérant que les chercheurs et les étudiants répondent à l’appel. Leur réponse ne s’est pas fait attendre. Le Colloque international Langue et territoire a accueilli plus de 500 personnes à Sudbury (Ontario), en 2010, à l’occasion du 50e anniversaire de l’Université Laurentienne. À l’époque, seul cet événement était prévu.

La persistance de certains participants nous a amenés à en faire un événement itinérant aux deux ans. La deuxième édition a été accueillie par l’Université d’État Ilia à Tbilissi (Géorgie) en 2015, puis par l’Université Ibn Tofaïl à Kénitra (Maroc) en 2017. L’Università degli Studi di Trento (Italie) sera l’hôte de la quatrième édition en 2019. Ces éditions ont connu un succès tout aussi grand que celle de Sudbury. Publics scientifique, politique et communautaire étaient au rendez-vous. 

Comme les langues étaient à l’honneur, l’événement s’est tenu en différentes langues selon les lieux d’accueil : en français et en anglais à Sudbury; en français, en anglais et en géorgien à Tbilissi; en français, en anglais et en arabe à Kénitra. Pour sa part, le 4e événement qui se tiendra en juin 2019 en Italie, le colloque de Trento, se déroulera et en quatre langues : français, anglais, italien et allemand.

À ce jour, plus de 1 000 personnes ont participé aux trois éditions du colloque. Leur provenance diversifiée – des îles Comores à la Louisiane, de Thunder Bay à Hong Kong – indique bien que la thématique est universelle et qu’elle suscite intérêt et discussion quelle que soit la langue, quel que soit le lieu.

Un espace d'échange et de débats

Mais Langue et territoire, ce n’est pas que des communications savantes : c’est un espace d’échange et de débats. À titre d’exemple, l’édition de Sudbury a réuni les cinq ombudsmans linguistiques du pays dans le cadre d’une rencontre grand public : Graham Fraser (Commissaire aux langues officielles du Canada), François Boileau (Commissaire aux services en français de l’Ontario), Michel Carrier (Commissaire aux langues officielles du Nouveau-Brunswick), Sarah Jerome (Commissaire aux langues des Territoires-du-Nord-Ouest) et Alexina Kublu (Commissaire aux langues du Nunavut). Il s’agissait là d’une première. 

Langue et territoire est également un lieu d’échanges et de mise en valeur interculturels : contes anishnabes à Sudbury, spectacle de danse traditionnelle géorgienne à Tbilissi, visite de sites historiques marocains, etc. Lors du colloque se tient aussi le lancement d’ouvrages collectifs regroupant des articles choisis et évalués par les pairs sur les communications prononcées. Ont paru, à ce jour, cinq collectifs1 (86 articles) où figurent des textes en français, en anglais et en géorgien. Les deux ouvrages en cours de préparation allieront le français, l’anglais et l’arabe pour faire état des questions soulevées à Kénitra. À en croire l’engouement des chercheurs de partout à l’égard de Langue et territoire, l’édition de Trento s’annonce d’autant plus prometteuse.

Le Colloque international Langue et territoire a accueilli plus de 500 personnes à Sudbury (Ontario), en 2010, à l’occasion du 50e anniversaire de l’Université Laurentienne. [...] À ce jour, plus de 1 000 personnes ont participé aux trois éditions du colloque. Leur provenance diversifiée – des îles Comores à la Louisiane, de Thunder Bay à Hong Kong – indique bien que la thématique est universelle et qu’elle suscite intérêt et discussion quelle que soit la langue, quel que soit le lieu. 

Poursuivez votre lecture en consultant les autres articles du dossier.

  • 1Reguigui, Ali et Julie Boissonneault (dir.), Langue et territoire. Études en aménagement linguistique / Language and Territory. Studies in Language Planning, Université Laurentienne, Série monographique en sciences humaines, no 14, 2014, 522 p.; Boissonneault, Julie et Ali Reguigui (dir.), Langue et territoire. Études en sociolinguistique urbaine / Language and Territory. Studies in Urban Sociolinguistics, Université Laurentienne, Série monographique en sciences humaines, no 15, 2014, 510 p. ; Cheadle, Norman, Julie Boissonneault et Ali Reguigui (dir.), Langue et territoire. Espaces littéraires / Language and Territory. Literary Spaces, Université Laurentienne, Série monographique en sciences humaines, no 16, 2014, 268 p.; Dokhtourichvili, Mzaro, Julie Boissonneault et Ali Reguigui (dir.), Les langues et leurs territoires. Entre conflit et cohabitation, Université Laurentienne, Série monographique en sciences humaines, no 19, 2017, 534 p.; Reguigui, Ali, Julie Boissonneault et Mzaro Dokhtourichvili (dir.), Fondements historiques et ancrages culturels des langues, Université Laurentienne, Série monographique en sciences humaines, no 20, 2017, 518 p.

  • Julie Boissonneault

    Professeure titulaire à l’Université Laurentienne, Julie Boissonneault est rattachée au Département d’études françaises (qu’elle a dirigé de 2010 à 2013), où elle enseigne la sociolinguistique, se spécialisant sur les français d’Amérique et s’intéressant tout particulièrement au français parlé en Ontario, à ses enjeux sociaux et à l’éducation en milieu minoritaire. Active au sein des programmes de Ph.D. ès sciences humaines, de M.Sc. en orthophonie et de M.Sc. en santé interdisciplinaire de l’Université Laurentienne, elle occupe également le 5e fauteuil de la Société Charlevoix depuis 2015. Rédactrice en chef de la Revue du Nouvel-Ontario de 2010 à 2018, elle a aussi fait partie du comité éditorial de la revue Nouvelles perspectives en sciences sociales (NPSS) pendant de nombreuses années. Elle est l’auteure de l’ouvrage Enjeux de la médiatisation à l’université. Représentation dans la pratique professorale (Prise de parole, 2009) et a cosigné l’ouvrage Pour des modèles de vitalité. Le dynamisme culturel de la francophonie canadienne en milieu minoritaire (CFORP, 2018) et La pédagogie du français langue maternelle et l’hétérogénéité linguistique (CIRAL, 1998). Elle a, à son actif, une trentaine d’articles scientifiques et de chapitres d’ouvrages et une trentaine de rapports de recherche; elle a aussi co-dirigé plusieurs collectifs, notamment cinq numéros de Langue et territoire/Language and Territory qui ont paru en 2014 et 2017 et le collectif sur La loi 8, la Charte et l’avenir (IFO, 2010). Co-fondatrice de l’Observatoire de la langue française en Ontario (OLFO) avec Ali Reguigui, elle travaille sur des projets de description du français parlé en Ontario. 

  • Ali Reguigui
    Professeur·e d’université
    Université Laurentienne

    Professeur titulaire et linguiste, Ali Reguigui œuvre à l’Université Laurentienne de Sudbury depuis 1990. Il mène des recherches dans les domaines de la linguistique de corpus, de la phonétique, de la phonologie, de la syntaxe, de la terminologie et de la sociolinguistique. Il a dirigé la revue Nouvelles perspectives en sciences sociales et la Revue du Nouvel-Ontario et il dirige la Série monographique en sciences humaines. Ancien directeur du Département d’études françaises et du programme de Ph.D. en sciences humaines, il a conçu plusieurs programmes universitaires, dont les programmes de baccalauréat et de maîtrise ès sciences de la santé en orthophonie de l’Université Laurentienne. Il est aussi le co-fondateur, avec Julie Boissoneault, de l’Observatoire de la langue française en Ontario (OLFO). Il a publié plusieurs livres : La créativité lexicale en terminologie arabe (1994), Deux groupes linguistiques, une communication de masse (avec Simon Laflamme, 1997), Anatomie des syntagmes terminologiques arabes : analyse formelle et quantitative (2002), Homogénéité et distinction (avec Simon Laflamme, 2003). Il a aussi dirigé et co-dirigé plusieurs volumes, dont Perspectives sur l’interdisciplinarité/Perspectives on Interdisciplinarity (2013), Langue et territoire. Études en sociolinguistique urbaine (avec Julie Boissonneault, 2014), Langue et territoire. Aménagement linguistique (avec Julie Boissonneault, 2014), Langue et territoire. Espaces littéraires (avec Norman Cheadle et Julie Boissonneault, 2014), Pluridisciplinarité en sciences humaines. Hommage à Leila Messaoudi (avec Hafida El Amrani et Hanane Bendahmane, 2017). Il occupe le 6e fauteuil de la Société Charlevoix depuis 2015. 

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