Notre objectif est d'initier les participants à l’observation scientifique d’un environnement naturel à l'échelle physique, chimique, biologique, humaine et éco-systémique.
Le soleil plombe. Au loin, on aperçoit des têtes émergeant périodiquement des herbes hautes. Ils sont nombreux cette journée-là à arpenter la prairie, les cinq sens en éveil, un pot à la main et les yeux rivés au sol. Leur but? Recueillir dix espèces d’insectes peuplant les alentours. Une fois leur quête terminée, ils rentrent, l’œil content et les chaussures boueuses, pour nommer, classer et argumenter, tous ensemble, leur butin.
Ce sont là quelques-uns des 22 000 élèves du primaire qui, chaque année, profitent des activités de GUEPE, le Groupe uni des éducateurs-naturalistes et professionnels en environnement. Si vous êtes chercheur, ces jeunes pourraient vous profiter à vous aussi…
Supposez que pour les fins d’une étude, vous avez besoin de données relatives aux plantes urbaines, ou encore, que vous devez effectuer un suivi temporel des libellules… Il vous faut mettre en place des observatoires spécifiques aux insectes ou à la flore. Hélas, vous êtes pressé et n’avez ni le temps, ni les moyens. À présent, imaginez que ces 44 000 petites mains sont à votre entière disposition, prêtes à parcourir les champs pour récolter vos informations. Une profusion d’énergie à votre service! Et si cette synergie était possible?
Quand GUEPE n’est pas l’insecte hyménoptère
Fondé en 1991, GUEPE veut offrir l'occasion aux jeunes, mais aussi aux moins jeunes, de vivre une expérience qui leur donnera le goût de connaître la nature, et ce, en alliant l’émotif et le cognitif.
Que ce soit dans des ateliers, en classe ou au cours de sorties éducatives dans les parcs nature, autour d’un kiosque ou au moyen de conférences, notre objectif est d'initier les participants à l’observation scientifique d’un environnement naturel à l'échelle physique, chimique, biologique, humaine et éco-systémique.
Alors qu'on croit que la majorité des jeunes souffrent d'un « déficit nature », on constate qu’un simple atelier de minéralogie, une sortie dans une tourbière, un castor entraperçu, un échange avec un naturaliste marquent réellement leur esprit. Ce sont souvent, pour eux, des expériences de « rupture », hors de leur quotidien, qui se transforment en souvenirs à partir desquels ils établissent ensuite un rapport plus éclairé avec la nature.
De la prairie à la recherche : un appel aux scientifiques
Ces activités utiles au développement de citoyens curieux, conscients et plus respectueux de l’environnement naturel et urbain peuvent également se révéler bénéfiques pour la recherche scientifique; c'est pourquoi nous nous adressons ici, tout particulièrement, aux chercheurs. Nous mettons nos services à la disposition de ceux qui nous en font la demande. De plus, nous souhaitons lancer un programme de sciences participatives, « La science par tous, la science partout », qui s’adapterait aux besoins de la recherche, qu’il s’agisse de faune ou de flore.
Il existe déjà plusieurs programmes de sciences citoyennes au Québec, tels que la banque de données ÉPOQ (Étude des populations d’oiseaux du Québec) ou l’AARQ (Atlas des amphibiens et des reptiles du Québec). Pour sa part, GUEPE participe sporadiquement au Biolitz de Montréal, une activité réunissant scientifiques, naturalistes, étudiants et citoyens avec l'objectif de dresser un inventaire des espèces vivantes et de mieux comprendre la biodiversité. Ils peuvent participer à des animations d’apprentissage interactives, ou encore, à J’adopte un cours d’eau, un projet scientifique et communautaire visant à mieux connaître et protéger un cours d'eau près de chez soi.
Lier nos activités à une recherche en cours de développement serait un honneur et une grande joie pour nos bénévoles, qui pourraient ainsi satisfaire leur curiosité, premier moteur de la découverte.
- Antoine Pin
Groupe uni des éducateurs-naturalistes et professionnels en environnement
Antoine Pin est responsable des Services éducatifs chez GUEPE. Après avoir étudié en France, en Australie et au Québec, il a développé la passion de partager avec d’autres tout ce qui l’émerveille dans la nature. Il s’intéresse notamment à la place du jeu dans l’apprentissage, aux relations entre sciences et traditions et à tout ce qui touche de près ou de loin aux interactions plantes-insectes.
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