Ce nouvel espace numérique sera une tribune pour les chercheurs, qui pourront y proposer des réflexions ou présenter les résultats de leurs travaux dans un langage non disciplinaire, hors de leurs cercles habituels. Il sera aussi un espace pour tout acteur social voulant susciter une réflexion, au même titre qu’un chercheur, ou désirant échanger sur les propos des chercheurs.
À nouveau Découvrir
Découvrir passe aujourd’hui la porte du numérique. Du coup, l’Acfas franchit une étape de plus sur le chemin du dialogue entre la science et la société, entre les chercheurs et les différents acteurs sociaux concernés par la recherche.
Abordée dans une perspective ambitieuse, l’histoire des sciences, et plus largement celle de la pensée, serait incomplète sans une histoire des formes de la communication scientifique. À chaque étape, sans que s’appauvrisse la qualité de la délibération autour de la science, s’élargit la sphère des auditoires concernés. La recherche et la connaissance sont devenues des biens communs. Le passage au numérique de Découvrir nous permet de franchir un pas de plus dans la démocratisation du débat scientifique.
Une tribune pour les chercheurs et les acteurs sociaux
Ce nouvel espace numérique sera une tribune pour les chercheurs, qui pourront y proposer des réflexions ou présenter les résultats de leurs travaux dans un langage non disciplinaire, hors de leurs cercles habituels. Il sera aussi un espace pour tout acteur social voulant susciter une réflexion, au même titre qu’un chercheur, ou désirant échanger sur les propos des chercheurs. Il ne suffit pas d’ajouter ici un autre abonné (plus anonyme encore que tous les autres) au rang des destinataires du « message scientifique ». Il s’agit plutôt d’intégrer dans notre questionnement sur le monde d’autres préoccupations, d’autres interrogations, d’autres inquiétudes que celles qui assaillent le chercheur insatisfait, désireux de trouver une meilleure réponse à sa question. C’est le grand défi – un beau défi – de la communauté scientifique d’intégrer constamment les questionnements nouveaux, celui de tout un chacun, inquiet du sort d’un monde qui bouge… mais vers où?
Tous ces mouvements d’idées et cet entrecroisement de questions ne forment pas en soi un échange organisé et susceptible de conduire à une conclusion. La structuration de ce dialogue est la condition d’un exercice productif. Ce sera le défi pour l’équipe de Découvrir au cours de la première année de parution.
Une plateforme libre
La création du nouveau Découvrir est également l’occasion de lancer le site refondu de l’Acfas. Pour les habitués, les transformations importantes que ce dernier a subies n’apparaissent pas au premier coup d’œil. Un mot, donc, sur la nouvelle plateforme du site, basée sur un logiciel libre. Elle offre un potentiel très important, notamment au chapitre du Congrès de l’Acfas : montage de microsites sur chaque colloque, dépôt et partage des actes de colloque, etc. Un moteur de recherche par facettes permet dorénavant d’exploiter tous les recoins du site, y compris le riche programme du congrès, dont les archives seront mises en ligne au cours des prochains mois. La plateforme nous permettra finalement d’ouvrir la porte aux projets collaboratifs, d’évoluer rapidement et d’expérimenter.
Pour une diffusion et une démocratisation des savoirs
La vie de l’Acfas ne se réduit évidemment pas au lancement d’une revue Internet ou à la remise au jour de son site en fonction de la technologie numérique. En vérité, c’est la partie immergée de nos activités. Ce geste ne vaut pas par lui-même. Il s’inscrit, on l’a dit, dans le cadre d’un programme plus ambitieux. Ainsi, cette année 2011-2012 sera plus largement consacrée au problème criant de la diffusion et de la démocratisation des savoirs. L’Acfas contribue à sa façon, ici même, à dépasser le mur du silence. Mais c’est un mur qui, ici et là, s’élève toujours un peu plus haut. On trouve de nombreux exemples de situations où les chercheurs, les scientifiques, les intellectuels, les penseurs se voient contraints dans leur liberté d’expression et font face au contrôle de leur droit de faire circuler les résultats de leurs travaux, leurs hypothèses ou leur compréhension du monde. C’est le thème qui servira de fil conducteur aux interventions publiques de l’Acfas jusqu’au 80e Congrès, qui se tiendra cette année à Montréal.Il s’agira d’ailleurs d’une édition tout à fait exceptionnelle du Congrès. Il sera organisé avec le concours de l'ensemble des établissements d'enseignement supérieur québécois (universités et collèges) et de plusieurs universités canadiennes. Ce sera l’occasion une fois encore d’affirmer les conditions qui fondent la Société du savoir.
- Pierre NoreauProfesseur·e d’universitéUdeM - Université de Montréal
Pierre Noreau est professeur titulaire au Centre de recherche en droit public de l’Université de Montréal où il œuvre depuis 1998. Il est politologue et juriste de formation. Il a été président de l’Acfas de 2008 à 2012.
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