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Une relation médecin-patient plus égalitaire est aujourd’hui promue comme idéal par les approches de type patient-partenaire, lesquelles encouragent une participation du patient à la prise de décision et aux soins. Ces approches sont toutefois peu étudiées sous l’angle du désengagement de l’État du collectif et du transfert au patient d’une partie des responsabilités de santé. L’objectif de cette étude était de réaliser une revue narrative de travaux sociologiques de la base de données Web of Science portant sur les approches de type patient-partenaire en vue de documenter les enjeux sociaux qui en découlent. Il ressort des travaux que ce type d’approches risque : 1) d’avoir comme effet d’accentuer les écarts sociaux en raison des inégalités de capital culturel de santé; 2) de constituer une contrainte additionnelle non désirée par les patients; 3) d’entraîner des effets iatrogènes causés par l’autosurveillance demandée; 4) de faire en sorte que, en bout de piste, soient gommés les déterminants sociaux de la santé et que les patients soient tenus responsables de leurs problèmes de santé. Cette étude permet de resituer l’approche patient-partenaire au sein du courant néolibéral contemporain et vise à susciter davantage de réflexions critiques sur les enjeux sociaux de ce type d’approche.

En juin 2002, l’adoption du projet de loi n° 90 a permis de modifier la Loi sur les infirmières et les infirmiers donnant lieu à l’introduction d’IPS au Québec, et ce, afin d’augmenter l’accessibilité aux soins de santé et répondre aux besoins de la population vieillissante présentant des conditions de santé de plus en plus complexes. Depuis, plusieurs IPS travaillent dans quatre domaines de pratique, soit la néonatalogie, la néphrologie, la cardiologie et les soins de première ligne. Elles possèdent un savoir approfondi et démontrent des compétences spécialisées leur permettant d’effectuer certaines activités médicales. Cette étude exploratoire a pour objectif de comprendre les différents rôles et responsabilités qui incombent à l’IPS au quotidien. Les données ont été recueillies au moyen d’entrevues individuelles semi-dirigées auprès de quatorze IPS et deux médecins par un processus de sélection intentionnelle. Les analyses préliminaires révèlent que les IPS ont une grande responsabilité clinique et consacrent la majorité de leur temps aux soins directs. Les résultats détaillés de cette étude démontreront l’importance du rôle clé que peuvent jouer les IPS dans notre système de santé et que les bénéfices de sa contribution sont nombreux et font toute la différence.

La crise de la COVID-19 a causé l’interruption des services d’éducation prénatale de groupe et une accentuation des problèmes de santé mentale périnatale a été documentée. Il est donc essentiel d’estimer si l’utilisation de service d’éducation prénatale en ligne (ÉPL) maintenu pendant la crise a pu contribuer à atténuer ces conséquences. But : Estimer l’effet modérateur de l’utilisation des services d’ÉPL sur la santé mentale de femmes enceintes exposées au début de la crise COVID-19. Méthode : Étude de cohorte auprès de femmes enceintes (n = 863) recrutées entre 10-23 semaines de grossesse et dont les répondantes des T2 (34e semaine) et T3 (6 semaines postnatal) se sont réparties avant et après le début de l’état d’urgence sanitaire. Des modèles de régressions linéaires ont été estimés pour tester l’effet modérateur de l’utilisation d’ÉPL sur la détresse psychologique et l’anxiété générale en contexte de COVID-19. Résultats : Il n’y a pas d’effet modérateur de l’utilisation d’ÉPL sur la détresse psychologique et l’anxiété générale. La détresse est plus importante pour les futures mères ayant utilisé l’ÉPL. L’anxiété générale n’est pas significativement associée à l’utilisation d’ÉPL. Conclusion : L’utilisation des services d’ÉPL pendant la pandémie n’a pas joué de rôle modérateur sur les indicateurs de santé mentale. Des études supplémentaires sont nécessaires afin d’estimer l’apport de services d’ÉPL à la santé périnatale en contexte de crise pandémique et au-delà.

Cette étude avait pour but d'évaluer l'importance des facteurs de besoins, prédisposants et facilitants dans la prédiction de l'utilisation des services d'urgence parmi 270 personnes ayant déjà été ou vivant actuellement en situation d'itinérance. Les participants ont été recrutés dans trois types de logement différents (refuge, hébergement temporaire et permanent) à Montréal, au Québec (Canada). Un questionnaire leur a été administré au recrutement (T0), puis 12 mois après (T1). Des analyses de données longitudinales ont été menées sur les associations entre un ensemble de prédicteurs de base (T0) et la variable dépendante (utilisation des services d'urgence) à T1. Ces prédicteurs ont été identifiés selon le modèle comportemental de Gelberg-Andersen. Les résultats ont révélé que deux facteurs de besoins sont associés à l'utilisation de services d'urgence: avoir un trouble lié à l'usage de substances et une mauvaise santé physique perçue. Deux facteurs facilitants, soient l'utilisation de services ambulatoires spécialisés et la stigmatisation, étaient également liés à l'utilisation des services d'urgence. Aucun facteur prédisposant n'a été retenu et l'utilisation des services d'urgence n'était pas non plus associée au type de logement. Des améliorations sont nécessaires au niveau de la gestion des troubles liés à l'usage de substances, de la santé physique et de la lutte contre la stigmatisation afin de réduire l'utilisation des services d'urgence.

Les professions de care et les activités ayant trait aux soins ont toujours été omniprésentes et exécutées par la gent féminine. Encore aujourd’hui, ce sont majoritairement des femmes qui exercent ce type d’emploi. Différents auteurs et théoriciens ont tenté d’expliquer ce phénomène. Pour Comanne (2010), le capitalisme, comme mode d’organisation sociopolitique, s’appuie sur le patriarcat pour gérer le travail des femmes et s’en servir pour ses objectifs, ce qui induit des inégalités au regard de la division sexuelle du travail. Si les femmes sont aussi compétentes que les hommes, elles sont beaucoup plus flexibles que ces derniers vu la précarité à travers de laquelle elles évoluent souvent. Par ailleurs, les professions qu’elles occupent bénéficient d’une rémunération et d’une reconnaissance sociale moindre. Comme le précise Martin (2015), les nouveaux modes de gouvernance qui ont cours au sein des CH nous amènent à questionner davantage les expériences quotidiennes de reconnaissance vécues par les infirmières soignantes – reconnaissance qu’elles n’obtiendraient par ailleurs que des patients. Les répercussions du manque de reconnaissance sur les infirmières demeurent en grande partie inconnues au regard de la littérature scientifique. Pour cette présentation, il sera question de la phase conceptuelle de notre recherche qui cherche à mieux saisir les expériences de reconnaissance vécues au quotidien par les infirmières et comment ces expériences se répercutent sur elles.

Les services de santé constituent un des déterminants importants contribuant à une meilleure santé. Par contre, les communautés de langue officielle en situation minoritaire (CLOSM) dispersées à travers le Canada sont confrontées à des problèmes cruciaux d’accès aux services publics dans leur langue. L’objet de cette présentation est de rendre compte de la section sur l’accès aux services de santé de l’Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle (EVMLO), menée par Statistique Canada en 2006. Des statistiques descriptives sont présentées sous forme de proportion pour chaque province canadienne. Par exemple, la difficulté à obtenir des services en langue minoritaire reflète les perceptions des CLOSM  en matière d’accès aux services de santé et constitue un indicateur de l’offre de services. 78% des répondants de Terre-Neuve et Labrador disent avoir un accès difficile aux services de santé en langue minoritaire. Les proportions sont de 72% en Saskatchewan, 71% en Colombie-Britannique et 67% en Alberta. En Ontario et au Manitoba la proportion de répondants est de 40%, alors qu’au Québec elle est de 26%. L’accès et l’utilisation de différents types de services de santé par les CLOSM varient entre provinces canadiennes, reflétant souvent l’organisation différente des systèmes de santé provinciaux à la grandeur du pays. 

L’engagement des patients et de leur famille (EP) dans les soins de santé et les services sociaux font partie d'une nouvelle stratégie de collaboration, dont le but est d'assurer des niveaux plus élevés d'engagement des patients en ce qui concerne la gestion de leurs propres soins et la gestion globale des risques dans les services de soins de santé et services sociaux où les incidents, les accidents et les maladies chroniques sont de plus en plus répandue. Un nombre croissant de preuves suggère que EP peut conduire à de meilleurs résultats pour la santé, contribuer à l'amélioration de la qualité et la sécurité des patients, et aider à la réduction des coûts de santé.

Ce projet de recherche trouve sa pertinence non seulement en raison de l'absence d'un aperçu global de la gestion des risques en matière de sécurité des patients, mais aussi à cause d'une occasion mûre réfléchie par la volonté de nombreux gouvernements.

Pour cela, une étude longitudinale de cas unique sera conduite et les objectifs spécifiques de cette recherche seront les suivants:

1-         Décrire les différentes stratégies d’EP mises en place par les établissements de santé ;

2-         Identifier les facteurs qui favorisent ou inhibent l’EP en ce qui concerne la sécurité des patients;

3-         Analyser les indicateurs mis en place par les établissements pour évaluer l'impact de l’EP conçu pour l'amélioration de la sécurité des patients.

 

 

La pratique réflexive est une étape incontournable de la démarche de soin infirmiers qui fait appel à différents savoirs, dont émancipatoires. Elle s’inscrit dans un courant de pensée postmoderne attaché à la non linéarité des phénomènes. Les étudiantes en sciences infirmières sont encouragées à y recourir afin de dispenser de soins de qualité aux patients, à leur famille et à la population. Toutefois, dans le cadre d’un enseignement-apprentissage, cette pratique devrait être considérée dans son contexte sociopolitique afin de prendre en compte le pouvoir pastoral ainsi que son potentiel d’assujettissement des corps. Une analyse foucaldienne du concept de pratique réflexive a permis de rendre visible des pratiques pédagogiques assujettissantes lorsque l’aveu est privilégié au détriment d’une réflexion critique essentielle à la pratique infirmière. Le concept de pratique réflexive comporte un paradoxe : il appelle à la critique et à la libération, mais contient également des potentiels assujettissant. Cette analyse critique foucaldienne a permis de mettre en lumière les dimensions disciplinaires et de contrôle des corps liées à la pratique réflexive.

Les populations autochtones (PA) sont moins en santé que le reste de la population canadienne. Des services de santé adaptés culturellement peuvent améliorer la santé de ces PA. La combinaison de la médecine traditionnelle (MT) et de la médecine allopathique (MA) apporte des avantages, elle offre une autre avenue à une amélioration de leur santé. Plusieurs études reconnaissent la pertinence de cette combinaison, mais il n’existe pas de cadre pratique pour la réaliser.

L’objectif de la présentation est d’exposer des modèles reliés à l’articulation d’une rencontre entre la MT et la MA.

Cette étude qualitative, menée dans 3 communautés autochtones du Québec, s’appuie sur 4 sources de données : documents écrits, observations participantes, entrevues individuelles semi-dirigées et rencontres de groupe. 4 catégories de participants : patients, Aînés, professionnels et administrateurs de la santé.

Des enjeux notamment culturels et organisationnels sont soulevés comme la fragmentation du savoir traditionnel ou la légitimité d’un guérisseur. Plusieurs stratégies sont proposées pour y faire face telles qu’informer les parties prenantes sur ce qu’est la MT afin de promouvoir et légitimer la pratique de celle-ci. Par ailleurs, différents modèles de soins émergent dont celui du patient qui coordonne ses soins. Cette étude pourrait avoir un impact sur une offre des soins combinés améliorant la santé des PA. Elle soutiendra le développement d’un modèle de soins qui mettra de l’avant la MT.

La prévention et le contrôle des infections constituent des pratiques organisationnelles requises (POR) pour l’agrément des établissements de santé au Canada. Ces POR sont devenues incontournables afin d’assurer la sécurité des patients et réduire les infections associées aux soins. Ces infections ont des impacts financiers et humains majeurs qui présentent un défi mondial et font l’objet de campagnes de prévention. Dans ce contexte, un établissement de santé québécois a développé un programme de Contrôle Spécifique des Infections : Stratégies de Succès (CSISS). Ce programme comporte des interventions qui agissent à de multiples niveaux et vise le développement d’une culture collaborative de sécurité. Cette étude descriptive avait pour objectif d’évaluer la perception qu’ont les professionnels de la santé de ce programme. Des entrevues semi-dirigées ont été réalisées et une analyse thématique a permis de révéler que le programme CSISS améliore la sécurité des patients selon les participants. Des avenues d’amélioration et de pérennisation du programme ont été identifiées afin de favoriser l’implication de chaque professionnel de l’établissement. Les retombées de cette recherche sont, d’une part, la poursuite de l’amélioration continue de la qualité au sein de l’établissement et, d’autre part, la mise en exergue des effets positifs de ce programme à la fois au niveau de la perception des participants et de la réduction des taux d’infections dans le milieu.

Les initiatives de formation en « compétence culturelle » pour les intervenants en santé mentale ont de plus en plus souligné l’importance de prendre en compte les composantes structurelles des problèmes de santé mentale (Curtis et al., 2019; Kirmayer et al., 2021). L’intégration de cette complexité est importante dans des contextes qualifiés d'hyperdiversifiés (Hannah, 2011), tels que Montréal et ses environs (Johnson-Lafleur et al., 2021). Une problématique persistante a été de comprendre comment ces formations contribuent à modifier ou à transformer les conceptions des intervenants sur la santé mentale et la vulnérabilité dans des contextes interculturels, et comment cela influence leurs interventions (Chu et al. 2022; Kirmayer 2012). Cette étude utilise une approche ethnographique pour réaliser de l’observation participante parmi un groupe d’intervenants tout au long d’une série de formations interculturelles à Brossard au Québec. L’objectif principal est d’explorer l’évolution des interactions et des verbalisations des intervenants sur des sujets tels que le bien-être mental et la souffrance. En analysant ces évolutions dans un cadre théorique de la « compétence structurelle » (Metzl & Hansen, 2014), nous pourrons mieux comprendre comment les intervenants adaptent leurs formulations culturelles des cas discutés en réaction aux formations, et comment ces changements élargissent leurs notions des mécanismes structurels qui influencent la santé mentale chez leurs patients.

Problématique : Depuis les années 1990, le Québec a amorcé un virage ambulatoire dans la prestation des services de santé et sociaux que nous qualifions de domicilocentrique. En réponse à certains problèmes de coordination engendrés par ce modèle ambulatoire entre les acteurs interprofessionnels et interétablissements, le ministère de la Santé et des Services sociaux a implanté une réforme d’intégration des services. Celle-ci favorisait l’implantation de dispositifs de coordination, dont celui professionnel de la gestion de cas. Dans cette communication, nous analysons la façon dont la gestion de cas, dans le contexte des réseaux de services intégrés pour personnes âgées en perte d’autonomie, participe aux politiques domicilocentriques.

Méthodologie : Nous avons réalisé une étude qualitative et exploratoire utilisant un devis de recherche de type étude de cas unique imbriquée. Nous avons réalisé l’étude dans trois centres de santé et de services sociaux. Pour chacun d’eux, nous avons employé trois méthodes de collecte de données : une analyse documentaire, une analyse thématique d’entretiens d’explicitation, et de l’observation directe des pratiques des gestionnaires de cas.

Résultats : Nous constatons que la coordination avec les hôpitaux demeure au centre des activités des gestionnaires de cas, détournant en partie leur fonction de soutien à domicile vers les besoins des hôpitaux, où la libération rapide des lits de courte durée est encore considérée comme une priorité.

Problématique : En période postopératoire de pontage aorto-coronarien (PAC), un nouveau modèle de soins émergeant commence à intégrer la pratique des infirmières praticiennes spécialisées (IPS) au sein des équipes interprofessionnelles afin d’optimiser la qualité des soins et réduire le risque d’apparition des évènements indésirables. Cette revue de la portée vise à cartographier la littérature examinant l’association entre la pratique des IPS et les bénéfices chez les patients et les équipes interprofessionnelles en période postopératoire de PAC.

Méthode : Une revue de la portée, suivant les lignes directrices deThe Joanna Briggs Institute Reviewers ‘Manuel 2015 : Methodology for JBI Scoping Reviews et du récent rapport PRISMA Extension for Scoping Reviews (PRISMA-ScR) : Checklist and Explanation a été conduite.

Résultats : 19 études et 12 résultats ont été recensées. Les conclusions générales suggèrent que des modèles de soins avec intégration de la pratique des IPS sont associés à des durées de séjour hospitalier plus court. Aussi, les études suggèrent que des interventions psychosociales dirigées par les IPS sont associées à des résultats plus élevés de la satisfaction des patients et une diminution des taux de réadmission lors du retour à domicile postopératoire.

Conclusion : Considérant le développement du rôle des IPS à travers le Québec au cours des années à venir, il est primordial de produire des données empiriques afin de soutenir cette pratique.



Un établissement public de santé et de services sociaux doit rendre des services cliniques ou professionnels de qualité à chacun des usagers confiés à une ressource intermédiaire ou de type familial, et ce, en vertu des lois applicables, dont la Loi sur les services de santé et les services sociaux (LSSSS).

Depuis les deux dernières années, des lois et ententes collectives ou nationales sont venues transformer le cadre légal, clinique et administratif des responsabilités de l’établissement. D’ailleurs, un nouveau Cadre de référence – Les ressources intermédiaires et de type familial est publié en 2014 par le Ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) à l’attention des établissements du réseau.

Celui-ci énonce et précise une des responsabilités importante de l’établissement à l’égard du suivi professionnel de l’usager confié à une ressource. Or, en raison de l’ensemble ces changements, cette responsabilité doit désormais s’exercer différemment par les intervenants et les gestionnaires du réseau de la santé et des services sociaux.

La présentation a pour but de faire une description et une analyse comparée des pratiques en vigueur avant et après la publication du Cadre de référence – Les ressources intermédiaires et de type familial au sujet du suivi professionnel de l’usager confié à une ressource, dont l’explication d’un nouveau processus de contrôle de la qualité.

Depuis 2010, la Haute Autorité en Santé pose la bientraitance au cœur des politiques publiques. Or l’évolution des réformes hospitalières dénature la fonction des soignants en les confrontant à des paradoxes souvent difficiles à dénouer avec des conséquences sur la santé au travail. Notre recherche se positionne dans un paradigme compréhensif de la violence relationnelle entre soignants dans un service de réanimation. L’objectif de cette communication est de mettre en évidence le lien entre certaines caractéristiques personnelles (qualités humaines et relationnelles, état de stress) ou professionnelles (compétences et sentiment d’efficacité, conditions de travail) et l’émergence de comportements maltraitants. Les données fournies par 41 entretiens semi-directifs menés auprès de différentes catégories de soignants montrent que ces derniers souffrent de la surcharge ou de la mauvaise ambiance au travail et qu’ils expriment, notamment sous formes d’agressions psychologiques, les dysfonctionnement du système, le manque d’écoute et/ou de considération. Le rôle et le soutien de l’encadrement semblent également déterminants pour l’amélioration de l’organisation du travail et la régulation des émotions.

Gréboy, E. (2007). Harcèlement au travail : identifier, prévenir, désamorcer. Paris : Editions Eyrolles.

Ricoeur, P. (2004). Parcours de la reconnaissance, Paris : Stock.

 

Considérée par l’OMS comme une maladie de l’appareil reproducteur, l’infertilité affecte de plus en plus de patient.e.s : un couple sur six en âge de procréer. Elle a un impact sur le bien-être physique et mental de ces patient.e.s, souvent isolés sur le plan social parce l’infertilité demeure un sujet tabou. Depuis que les traitements d’infertilité ne sont plus pris en charge intégralement par l’État au Québec, ils sont onéreux et souvent inaccessibles, ce qui ajoute à la détresse psychologique de ces patient.e.s. L’infertilité peut être traitée par des interventions de procréation médicalement assistée (PMA), une spécialité récente et hautement biomédicale. Les patient.e.s y sont accompagné.e.s par des infirmières dont la pratique, peu connue, est à la fois complexe et diversifiée, tant sur le plan technique qu’humain. La présentation a pour objectif de partager les résultats préliminaires d’une autoethnographie en sciences infirmières dont le but est de documenter la pratique infirmière en PMA, en explorant les perceptions de ces infirmières, y compris la chercheuse. Cette dernière mettra également à profit sa propre expérience comme patiente en PMA. Il est à prévoir que l’étude fera ressortir certaines dimensions de cette pratique, notamment la dimension relationnelle et celle de l’advocacy. La chercheuse espère ainsi documenter la pratique infirmière en PMA et faire reconnaître à sa juste valeur son rôle important dans l’expérience de santé reproductive des femmes.

HOPtimise est une innovation organisationnelle fondée sur des principes d’engagement patient, de formation continue numérique par jeux sérieux et d’intelligence d’affaires. Elle vise le développement des expertises infirmières en hémato-oncologie pédiatrique et se décline en cinq composantes. Pour maximiser ses résultats, il importe d’apprécier les barrières et facilitateurs initiaux à sa mise en œuvre et d’identifier, avec les responsables, les stratégies à opérationnaliser. 

But
Évaluer les barrières et facilitateurs à l’amorce de la mise en œuvre d’HOPtimise et dégager les stratégies pertinentes. 

Méthode
Entretiens semi-structurés avec acteurs organisationnels (n = 6) et mobilisation d’artéfacts associés au contenu. Analyse qualitative rapide suivant le cadre théorique du CFIR. Le CFIR-ERIC Matching Tool aide à sélectionner les stratégies adaptées aux constats pour que les responsables organisationnels puissent décider de leur opérationnalisation. 

Résultats
Complexité de l’innovation, confusion des responsabilités et communication de jalons ressortent comme principales barrières. Les visées de l’innovation, son adéquation avec les besoins et l’appui des dirigeants facilitent l’opérationnalisation des stratégies qui permettent de vulgariser l’innovation, clarifier sa gouvernance et informer son déploiement. 

Conclusion
L’actualisation de cette évaluation et des stratégies, aux différents stades de déploiement, iront au profit des résultats recherchés par HOPtimise.

L’approche de récupération rapide après chirurgie (RRAC) vise à diminuer les complications postopératoires et la durée moyenne de séjour (DMS), et à optimiser le retour à domicile des patients en vue d’éviter les réadmissions. Vu ses résultats cliniques avérés et les retombées financières positives, de nombreux établissements dans le monde et au Québec ont mis en place des programmes RRAC.

L’implication de l’infirmier dans l’implantation de l’approche RRAC est abordée dans plusieurs publications, mais une méconnaissance de sa contribution effective persiste. De plus, peu d’études ont exploré l’efficacité de cette approche selon les indicateurs cliniques infirmiers dans le système de santé québécois.

L’objectif de l’étude est d’analyser l’implantation de l’approche RRAC au Centre Hospitalier Universitaire de Sherbrooke en Estrie en se focalisant sur la contribution des infirmiers gestionnaires. Le modèle de Chaudoir et al. (2013) guidera l’analyse.

Un devis mixte sera utilisé, combinant des entretiens qualitatifs avec les gestionnaires et acteurs clés, et une analyse rétrospective quantitative de la DMS, réadmissions et erreurs médicamenteuses.

Les résultats de cette étude permettront de comprendre les facteurs influençant l’implantation de l’approche RRAC et la contribution infirmière. Ils guideront les organisations de santé au Québec dans l’identification de stratégies permettant l’exercice optimal du rôle infirmier pour une meilleure implantation de cette approche.

Contexte : L’accès adapté est un modèle organisationnel novateur proposé comme une solution pour répondre au problème d’accessibilité en temps opportun aux services de première ligne.

Objectif : Analyser les modèles d’accès adapté implantés dans les premières unités de médecine familiale (UMF) au Québec.

Méthodologie :Une étude de cas multiples a été choisie. Quarante entrevues auprès de quatre groupes de professionnels impliqués dans l’implantation ont été effectuées. La démarche d’analyse adoptée est une analyse de contenu appuyée sur les cadres de Murray (2003) portant sur les principes directeurs de cette innovation et de Chaudoir pour l’analyse de l’implantation (2013)

 Résultats :Parmi les quatre UMF analysés, trois ont réussi leur transition vers l’accès adapté à des niveaux variables. Des caractéristiques structurelles et organisationnelles communes facilitant l’implantation sont mises en évidence : le contexte de crise d’accessibilité, la formation offerte soutenant le changement, le leadership des médecins, la pratique collaborative avec l’adjointe administrative. Parmi les principales barrières, la pratique d’activités cliniques diversifiées des médecins est soulevée. La mobilité des résidents et leur présence discontinue au sein de l’UMF posent un grand défi pour mettre en place l’accès adapté

Conclusion : Des recommandations identifiées par les participants doivent être appliquées afin de réussir l’implantation et la diffusion de l’innovation à plus grande échelle.

 

Problématique : Les dépenses reliées à la prise en charge des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et troubles apparentés (PAMA) sont cinq fois plus élevées que celles de la population du même âge, mais non atteinte de la maladie. La pandémie a perturbé l’accès aux services de santé, et pourrait avoir un impact disproportionné sur les PAMA, entraînant des changements importants dans l’utilisation des services de santé et les dépenses y associées. Objectifs : L’objectif de cette étude est d’estimer l’impact de la pandémie de la COVID-19 sur les dépenses du système de santé associées à l’utilisation des services de santé par les PAMA. Méthodologie : Un devis quasi expérimental comparant deux cohortes sera utilisé : les personnes âgées de 65 ans ou plus vivantes à domicile ayant reçu un diagnostic de démence au 1er mars 2020 et celles ayant reçu un diagnostic de démence au 1er mars 2019 au Québec. La pondération selon la probabilité inverse sera utilisée pour assurer la comparabilité des cohortes. Des modèles de régression seront utilisés afin d’estimer l’impact. Résultats : Les dépenses des services de santé pendant la période d’étude ainsi que le risque relatif avec intervalles de confiance à 95% seront présentés. Contribution : Cette étude sera une source des données probantes pour cibler les interventions visant à la création de mécanismes efficaces de prestation de services et de politiques de santé publique permettant de mieux soutenir les PAMA et leurs aidants. 

La conduite représente et une tâche complexe et une composante importante du travail des premiers répondants. Lors de la conduite, ces professionnels doivent être constamment à la recherche d’informations afin de préserver leurs sécurités derrière le volant et celle de la population qu’ils servent. L’objectif de cette recherche est de documenter les divers types de formations offertes aux premiers répondants ainsi que leurs importances relatives face aux différentes problématiques en santé et sécurité chez cette clientèle de travailleurs. Les résultats de cette recherche montrent que malgré l'existence de plusieurs programmes de formations offerts aux premiers répondants dans les programmes de formation initiale et en formation continue en emplois, il existe très peu de littérature scientifique axée sur la formation en conduite automobile mis à part les rapports de collisions des organisations ou des organismes publics. Bien que plusieurs types d'évaluations et d'entraînements soient offerts dans le cadre de la formation initiale (ex. les écoles de police ou lors des formations collégiales), aucune modalité d'évaluation de ces programmes ne semble en place afin de documenter l'efficacité de ceux-ci pour améliorer le bilan routier des premiers répondants. Cette présentation permettra de faire la lumière sur la problématique pour ainsi mieux orienter les programmes de sensibilisation et de formation à la conduite d’urgence et préventive.

Plus de 29,8% des patientes en oncologie ressentent une douleur persistante après la chirurgie. Malgré les nombreuses interventions médicales offertes pour réduire la douleur, plusieurs patientes préfèrent les soins et services offerts en médecine complémentaire et alternative. Parmi ces soins, l’ostéopathie est peu étudiée et prise en compte au Canada pour diminuer la douleur dans les cas de cancer du sein. L’objectif de cette étude de cas qualitative était de mieux comprendre les défis et les bienfaits potentiels associés à l’ostéopathie dans un contexte oncologique canadien. Ainsi, une patiente souffrant de cancer du sein, ayant reçu des traitements ostéopathiques pendant sa chimiothérapie, a participé à une entrevue semi-structurée. L’analyse des résultats montre que les soins complémentaires en ostéopathie seraient efficaces pour réduire les douleurs physique et psychologique associées aux traitements. En effet, l’ostéopathie procurerait un sentiment de bien-être et de relaxation. De plus, la participante mentionne que contrairement au toucher médical, qui lui rappelle sans cesse son cancer, le toucher thérapeutique en ostéopathie est réconfortant. Ultimement, cette étude pourrait permettre la mise en place d’essais randomisés de plus grande ampleur pour inclure l’ostéopathie dans la gestion de la douleur en cancer du sein.

L’intégration des soins qui a pour finalités d’optimiser les mécanismes de production ou d’en accroître la cohérence des pratiques de gouvernance, engendre inévitablement des changements organisationnels dans l’environnement de travail. De nombreux défis professionnels sont à relever afin d’adapter les pratiques qui permettront de rendre efficientes ces transformations et pour lesquels les infirmières ne sont pas bien préparées. Puisque peut d’accent n’est porté sur l’évaluation de la pratique clinique des infirmières dans ce contexte d’intégration en émergence ni de ses répercussions sur le bien-être au travail, il importe d’explorer en profondeur les composantes stratégiques nécessaires à l’actualisation de ces transformations. Le but  est d’exposer le cadre de référence novateur élaboré permettant l’analyse de mise en œuvre d’une intégration des soins, sous l’angle de la pratique clinique et du bien-être des infirmières. Ce cadre est une résultante du cadre de la mise en œuvre des RSI et de ses effets (Cazale, Touati et al. 2007), du modèle de développement de l’intégration des soins (Minkman, Ahaus et al. 2009) et de Flexihealth (Vandenberghe, De Keyser et al. 2004). Nous verrons comment celui-ci peut contribuer à offrir un soutien à la réflexion en lien avec toutes démarches d’intégration dans les milieux, tant pour les professionnels que les gestionnaires impliqués et interpellés par la qualité et l’efficience de leur pratique auprès de populations cibles.       

Introduction : Plus de 86 000 Canadiens vivent avec une lésion médullaire (LM). L’objectif le plus important des personnes ayant une LM est de pouvoir marcher de nouveau. L’exosquelette est une technologie novatrice permettant d’améliorer la mobilité des personnes ayant subi une LM. L’utilisation d’un exosquelette comporte des enjeux importants notamment en créant des attentes envers les bénéfices potentiels. Il n’existe aucun outil permettant aux cliniciens en réadaptation de faciliter la gestion de ces attentes. La discordance entre les attentes et le potentiel réel de bénéfices liés à l’utilisation d’un exosquelette entrave de façon importante le travail des cliniciens, peut compromettre l’engagement dans le processus de réadaptation et limiter les bénéfices de celui-ci. Objectif : Co-créer et évaluer un outil de gestion des attentes des personnes ayant une lésion médullaire envers l’exosquelette de réadaptation. Méthodes : Les participants rempliront un questionnaire et deux entrevues semi-structurées. Une analyse multi-méthodes sera utilisée pour analyser le questionnaire et explorer thématiquement leurs expériences. Conclusion : La création d’un outil par et pour les personnes ayant une LM sera bénéfique aux utilisateurs d’exosquelettes et pourra éventuellement être généralisé à d’autres innovations en santé. Ces résultats permettront de guider la pratique de la réadaptation avec un exosquelette pour optimiser les soins offerts aux personnes ayant une LM. 

Problématique. Les troubles anxieux et dépressifs sont les troubles mentaux les plus courants pour l’ensemble de la population et sont de deux à trois fois plus fréquents chez les personnes avec maladies chroniques (MC) physiques. Pour optimiser le traitement offert à cette clientèle, il est recommandé d’organiser les soins selon un modèle de soins en collaboration. Peu d’études se sont intéressées à comment implanter un changement qui s’appuie sur le modèle de soins en collaboration pour le traitement des TMC et MC dans les cliniques de soins de première ligne. But. Analyser le processus de planification de l’implantation d’un changement appuyé sur les données probantes du modèle de soins en collaboration en groupe de médecine de famille (GMF) au Québec. Méthode. Une étude de cas multiple dans 3 GMF du Québec a été réalisée. Des sources de données ont été collectées auprès de patients et de cliniciens (n=32) : entrevues semi-dirigées, observations non participatives, documents. Une analyse intra-cas et inter-cas a été réalisée. Résultat. Le processus de planification est influencé par deux catégories de déterminants de changement, soient ceux liés aux pratiques collaboratives et ceux liés à la capacité des organisations d’effectuer un changement. Conclusion. Le processus de planification permet de sélectionner des stratégies d’implantation adaptées aux déterminants de changement de chacun des milieux d’où l’importance de personnaliser ce processus à chaque organisation.