L'utilisation de la violence sexuelle (VS) comme arme de guerre est largement reconnue. Cependant, peu d'études ont étudié la relation entre cette forme de VS et les problèmes de santé reproductive (SR) que les victimes peuvent développer.
Le but de cette étude est de démontrer que la VS subie pendant un conflit armé a des effets adverses sur la SR.
Une étude transversale comparative a été conduite auprès de femmes de Goma en République Démocratique du Congo. La prévalence des issues de SR d’intérêt a été analysée en fonction de trois groupes d'exposition: exposition à la VS liée au conflit armé, exposition à la VS non liée au conflit armé et aucune exposition à la VS.
Les femmes victimes de VS liée au conflit armé, comparées à celles qui ne l'ont jamais vécu, sont plus susceptibles de souffrir d'une fistule (OR = 11.13 [3,16; 39,25]), de douleurs pelviennes chroniques (OR = 5,25 [2,43; 11,36]). Elles sont aussi moins susceptibles de rapporter un désir de rapports sexuels (OR = 0,3 [0,14; 0,67]) et un désir d'enfant (OR = 0,3 [0,15; 0,6]). Les différences de prévalence sont significatives lorsque les victimes de VS liée au conflit sont comparées aux victimes de VS non liée au conflit armé.
Les femmes victimes de VS liée au conflit, comparées aux autres, ont plus de probabilité de présenter des troubles de SR. Les programmes de prise en charge sanitaire doivent donc s’adapter à leurs besoins pour leur permettre de guérir physiquement, psychologiquement et émotionnellement.